Quand le roi du Maroc s’engageait devant Obama à respecter les droits de l’homme au Sahara Occidental

Barack Obama avec le roi du Maroc, Mohammed VI, novembre 2013.

Etiquettes : Barack Obama, Mohammed VI, Maroc, Sahara occidental, droits de l’homme, ASVDH, CODESA,

Lors de sa visite de travail à Washington en 2013, un détail n’a pas été mentionné dans le communiqué officiel sanctionnant la rencontre du roi du Maroc avec le président Obama : Son engagement par rapport aux droits de l’homme au Sahara Occidental.

L’info dissimulée à la presse a été révélée en octobre 2014 par les documents confidentiels de la diplomatie marocaine divulgués par le hacker français Chris Coleman

Le sujet est abordé dans un câble que l’ambassadeur adjoint du Maroc auprès de l’ONU, Abderrazzak Laassel, a envoyé le 1er août 2014 à son ministre, rendant compte de la conversation tenue avec sa collègue américaine Rosemary DiCarlo.

Un an auparavant, en avril 2013, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Susan Rice, avait tenté d’amender la résolution que le Conseil de sécurité vote chaque année en avril sur le Sahara pour prolonger le mandat de la MINURSO, le contingent de casques bleus déployé dans l’ancienne colonie espagnole. Rice avait proposé d’élargir ses compétences pour inclure les droits humains, mais Rabat, soutenu par plusieurs capitales européennes, avait rejeté cette proposition.

Sept mois plus tard, l’administration Obama est revenue à la charge avec d’autres idées et a obtenu un triple engagement du monarque. Le roi a accepté de mettre en place un programme de visites au Sahara du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, de légaliser un plus grand nombre d’ONG sahraouies et de renoncer à ce que les civils sahraouis, ainsi que les Marocains, soient jugés par des tribunaux militaires.

Dans quelle mesure Mohamed VI a-t-il respecté ses engagements ? Eric Goldstein, directeur adjoint pour la région de l’ONG Human Rights Watch (HRW) et fin connaisseur du Maroc, répond à cette question. « Le bilan des visites pour enquêter sur les droits humains est positif », répond-il. « Des rapporteurs spéciaux et des délégations ont pu s’y rendre et travailler dans des conditions correctes », assure-t-il.

Le deuxième point, en revanche, n’a pas été respecté. Des ONG sahraouie, le Maroc n’a légalisé que L’Association Sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme (ASVDH) présidée par Brahim Dahane. Par contre, l’association CODESA, dirigée à l’époque par l’activiste Aminatou Haidar, continue de subir les foudres du Makhzen.

Le troisième engagement de Mohammed VI concerbe le jugement des sahraouis par des tribunaux militaires. En mars 2014, Mohamed VI a présidé un Conseil des ministres qui a approuvé la modification des compétences de la justice militaire. Une semaine après, la procédure parlementaire a été achevée pour entrer en vigueur après la promulgation par le roi.

Le dernier grand procès de civils par des militaires a eu lieu en février 2013. Vingt-cinq Sahraouis ont été condamnés à des peines allant de deux ans de prison à la réclusion à perpétuité. Le tribunal les a jugés coupables de la mort de onze policiers antiémeutes marocains lors du démantèlement du camp de protestation sahraoui de Gdim Izik, en novembre 2010, près de El Aaiun. Amnesty International et HRW ont sévèrement critiqué le manque de garanties procédurales pour les accusés.

En imposant au roi du Maroc ces trois engagement, Obama a prouvé oser s’aventurer, en matière de droits de l’homme, là où aucun pays européen n’oserait le faire.

Compte-rendu de la réunion du roi du Maroc avec Obama :

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