Sahara Occidental : N’en déplaise au Makhzen !

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Par Nadia Kerraz
Au début du mois de septembre, le gouvernement britannique a exposé une carte où le Sahara occidental apparaît séparé du Maroc. Cette carte, établie par les géographes britanniques, est ainsi un démenti à toutes les allégations du Maroc quant à sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental. 
Le message envoyé par la carte et ceux qui l’ont exposée est des plus clairs : le Sahara occidental et le Maroc sont deux territoires distincts. On peut y déceler aussi un message politique. C’est une forme de reconnaissance de l’existence du peuple sahraoui, et de la RASD qui le représente. 
Du reste, bien avant le Brexit, depuis le 21 décembre 2016, un arrêt de la Cour de justice de l’UE exclut le Sahara occidental de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne, ce qui est perçu comme une reconnaissance de facto de la RASD. 
Et dans l’attente de son officialisation, qui interviendra tôt ou tard, la cause sahraouie ne cesse d’engranger des victoires diplomatiques. La dernière en date, ce 9 septembre, est le rétablissement des relations diplomatiques, gelées en 1996, avec le Pérou. 
Une annonce qui certainement provoquera l’ire de Rabat, et fera de Lima la cible d’attaques orchestrées par le Makhzen et exécutées par ses relais médiatiques. Et comme le ridicule ne tue pas, il est à parier aussi que dans leur délire , ils iront jusqu’à prétendre qu’un certain pays serait derrière ce rétablissement des relations annoncé jeudi ! 
En fait, ce que le Maroc se refuse à admettre, c’est qu’il est une puissance d’occupation et que le Sahara occidental est inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, éligibles à l’application de la Résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés. 
Du reste, de nombreux pays reconnaissent la RASD. Et si d’aucuns ont retiré leur reconnaissance, il y a lieu de souligner que selon le droit international, la reconnaissance d’un État est irréversible. Il faut également rappeler que leur changement de position est le fruit d’un deal passé avec Rabat. 
Le retrait de la reconnaissance se monnaye au prix fort, et force est de reconnaître que le Maroc n’hésite pas à mettre le prix. Selon des sources péruviennes, le gel de la reconnaissance du Pérou à la RASD s’est fait moyennant une contrepartie financière. 
Une pratique courante à laquelle recourt le Maroc pour s’assurer les soutiens, les voix et l’adhésion de dirigeants corruptibles ou des pays aux économies fragiles en leur offrant, qui de l’argent, qui des promesses d’investissement. 
Des pays africains ont aussi cédé au chant des sirènes en ouvrant des représentations diplomatiques à Laâyoune et Dakhla. Ignorent-ils la mythologie grecque ? Les sirènes qui guettent les navigateurs pour les charmer les entraîner vers la mort ? 
En acceptant de vendre leur honneur et leur conscience au Maroc , ces pays se mettent, doivent-ils en être conscients, au ban de l’histoire.
N. K.

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