S’il fallait une preuve du peu de cas que le royaume du Maroc accorde à la liberté de la presse, la condamnation d’un journaliste à une peine de 5 années de prison ferme vient répondre à toutes les voix qui tentent de trouver quelque circonstance atténuante à un pays tortionnaire, trafiquant de drogue et colonisateur.
L’épisode du procès démasque Rabat devant la communauté internationale. Mais dire qu’une condamnation par l’Onu et autres institutions officielles suffit à avoir bonne conscience se serait mentir à l’opinion internationale. Et pour cause, Mohamed VI pourrait libérer le journaliste injustement condamné pour racheter une nouvelle virginité.
Aussi, il faut dire haut et fort que les exactions du Makhzen à l’endroit de la presse n’est que l’écume des violations systématique des droits de l’Homme qu’il pratique à l’endroit du peuple Sahraoui. En effet, son activisme « débordant » visant à annuler la dimension droit de l’homme dans la mission de la Minurso doit aussi être dénoncé. L’Onu et ses « dépendances» savent ce qui se passe au Sahara occidental, ils connaissent le véritable visage d’un royaume colonialiste et très peu regardant sur les droits de l’homme, lorsqu’il s’agit des populations sahraouies. Les gesticulations du palais royale, dans une tentative désespérée de maintenir le couvercle démocratique, auront un jour ou un autre un effet contraire.
L’erreur du Maroc a été de compter exclusivement sur la « compréhension » franco-américaine, au point d’être totalement isolé au plan africain et Méditerranéen. Mohamed VI, comme son père Hassan II, s’est cru plus proche des occidentaux que des «indigènes» d’Afrique et d’ailleurs. Son comportement, depuis son accession au pouvoir, donnait la nette impression d’une volonté de se dissocier de ses racines pour s’offrir à l’occident. Pour se faire, il n’a pas hésité à faire concession sur concession. Jusqu’à en perdre son identité, en pactisant avec l’entité sioniste.
Le deal était simple. Aux dirigeants occidentaux de flatter l’égo du roi et mettre sous silence le sous-développement caractérisé de ses sujets. En contre partie, le roi laisse les grands de ce monde se comporter comme chez eux dans les limites territoriales de son royaume. Mais il a oublié que les occidentaux, et à leur tête Israël, n’ont que faire des largesses royales. Le jour viendra où ils lui feront ce qu’ils ont fait au système de l’Apartheid, en Afrique du sud.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 15/07/2021
Etiquettes : Maroc, Makhzen, droits de l’homme, violations, Soulaiman Raïssouni, Omar Radi, presse,
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