Raila fait pression sur le Maroc pour qu’il soutienne la présidence de l’UA dans un contexte de tensions au Sahara occidental

Par Mwangi Maina

Le Maroc est un concurrent sérieux aux prochaines élections de la CUA, compte tenu de sa position diplomatique stratégique et de son influence au sein de l’UA depuis son retour au sein de l’organisme.

Le candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine (CUA), Raila Odinga, est arrivé dimanche dans la capitale marocaine et a rencontré lundi le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita pour recueillir des soutiens à sa candidature.

Sa visite intervient quelques jours après que Mahamoud Youssouf, le ministre djiboutien des Affaires étrangères et candidat à la présidence de la CUA, se soit rendu à Rabat pour faire pression en faveur du soutien du Maroc aux prochaines élections de février.

A l’issue de leur entretien, le ministère marocain des Affaires étrangères a partagé un bref communiqué sur X : « Le MAE Nasser Bourita a reçu, aujourd’hui à Rabat, l’ancien Premier ministre de la République du Kenya et candidat au poste de président de la Commission de l’Union africaine, M. Raila Amolo Odinga. »

Le Maroc, acteur diplomatique important en Afrique du Nord, a rejoint l’Union africaine (UA) en 2017 en tant que 55e membre après une longue absence.

Des sources diplomatiques à Addis-Abeba suggèrent que Rabat peut mobiliser plus de dix voix au sein de l’UA par des moyens conventionnels et non conventionnels.

Cependant, la priorité absolue de la politique étrangère du Maroc reste sa revendication sur le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole riche en ressources naturelles située en Afrique de l’Ouest.

Le Maroc maintient ses revendications sur la région et cherche à obtenir la reconnaissance internationale de sa souveraineté.

Raila Odinga a déjà exprimé son soutien à la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, après avoir visité Dakhla, un territoire contesté dans la région.

Son soutien, le président William Ruto, a initialement tenté de rompre les relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) lors de son premier jour en tant que président du Kenya.

Cependant, la réaction négative de l’opinion publique kenyane et africaine a conduit à un rapide revirement diplomatique.

En revanche, l’Algérie, qui soutient la candidature de Raila à l’AUC, continue de soutenir le Front Polisario, un groupe qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental depuis le début des années 1970.

Cela a intensifié la rivalité entre Rabat et Alger, la concurrence politique et économique risquant de s’intensifier à l’approche des élections à la CUA.

Djibouti, reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, met à profit ses relations diplomatiques avec Rabat pour garantir des voix cruciales à son candidat aux élections à la présidence de la CUA.

Djibouti brigue le remplacement du Tchadien Moussa Faki Mahamat, dont le mandat s’achève en février 2025.

Le Maroc est un concurrent sérieux aux prochaines élections de la CUA, compte tenu de sa position diplomatique stratégique et de son influence au sein de l’UA depuis son retour au sein de l’organisme.

Il convient de noter que le Maroc s’est retiré du prédécesseur de l’UA, l’Organisation de l’unité africaine (OUA), en 1984 en raison de sa reconnaissance de la RASD.

Si le retour du Maroc a renforcé ses objectifs diplomatiques, la présence de la RASD et son droit de vote égal au sein de l’UA continuent de créer des tensions.

Cette dynamique promet d’ouvrir la voie à une concurrence diplomatique féroce entre les puissances régionales à l’approche des élections de la CUA.

Source : The Esatleigh Voice, 09/12/2024

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