Jimenez donne le feu vert à Rabat

L’assaut sanglant du 8 novembre dernier contre les populations sahraouies à Gdeim Izik, les incidents qui ont suivi à El-Ayoun et leurs séquelles qui se poursuivent jusqu’à nos jours sont considérés, au niveau de l’UE, comme une question «close», affirmait lundi dernier Mme Trinidad Jiménez, ministre des Affaires étrangères d’Espagne. Ainsi, nous est annoncée la décision du vieux continent de passer l’éponge sur les incidents qualifiés en leur temps de «graves» par Kouchner. Une décision qui a l’avantage de préserver sagement son plat de sardines à une Europe qui nous révèle une autre facette de la magnanimité européenne lorsque la violence et la mort se déroulent ailleurs, dans les anciennes colonies d’en face. 
Une décision qui classe publiquement la demande du Parlement européen d’une enquête internationale qui nous dise ce qui s’est réellement passé dans cette zone du Sahara occidental, que les autorités coloniales avaient hermétiquement isolée du monde pour les besoins de la cause. Cependant, il y a pire. Mme Gimenez ne conjugue pas les violences du makhzen au passé, elle le fait de manière inquiétante au futur également. «Aucun incident ne pourra influencer sur les relations entre l’Union européenne et le Maroc», déclarait-elle le même jour à Bruxelles, comme rapporté de source médiatique. Une déclaration qui équivaut ni plus ni moins à un feu vert européen pour d’autres massacres, d’autres dépassements. Comme qui dirait «Elli darha kelbi, dji a’la galbi (ce que fait mon chien agrée à mon cœur)». Une déclaration qui nous laisse comprendre qu’au Maghreb, Rabat, désormais, bénéficiera dans son conflit expansionniste face aux Sahraouis de la même impunité qui, depuis des décennies, profite au Machrek, à Israël et à ses crimes sur les Palestiniens. 
Et à la rencontre UE-Maroc dans le cadre de la 9e session de leur Conseil d’association, ni Jiménez ni ses pairs n’ont voulu se rappeler les recommandations lancées la veille par l’AG de l’ONU sur «le droit inaliénable à l’autodétermination de tous les peuples des territoires non autonomes». Peut-être qu’à Bruxelles, on a fini par classer aussi les FAR comme l’autre armée «la plus morale du monde». Vivement un «TPI africain», comme préconisé par Me Vergès. 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 15/12/2010
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