Que veut le Maroc ?

Devant les difficultés d’affronter ses problèmes internes nés précisément de l’occupation unilatérale du Sahara Occidental, le Maroc désigne les partis politiques et la presse espagnole ainsi que l’Algérie comme sources de ses malheurs. Les évènements d’El-Ayoun qui ont scandalisé le monde, seraient donc le résultat de la manipulation algérienne. Sans preuves ni démonstrations de l’implication de l’Algérie dans cette affaire, le palais royal se lance dans une campagne de dénigrement qui ne s’arrête plus aux médias. Le rassemblement orchestré à Casablanca considéré comme un signe fort de l’union des marocains ainsi que des regroupements un peu partout y compris en Libye, se font sous le signe du soutien à Mohamed VI pour l’occupation d’un territoire égal en surface à son pays. 
Les chaînes marocaines diffusent des tables rondes glorifiant le peuple marocain et le chauffant au maximum autour d’une question qui relève en fait des Droits de l’Homme. L’Algérie est souvent au menu au point de déclarer qu’elle n’est pas un Etat-nation contrairement à l’Etat marocain plus ancien et mieux structuré autour d’une royauté qui a fait tant de dégâts par la répression particulièrement depuis le règne de Hassan II. Un autre cirque d’images consiste à poursuivre en justice des télévisions espagnoles qui auraient diffusé des mensonges à propos de ce qui s’est passé à EL-Ayoun. 
Cette approche de la question ne peut qu’envenimer encore plus les relations entre nos deux pays. S’il est vrai que le Maroc tout comme la Tunisie ont aidé l’Algérie durant la guerre de libération, cette dernière à son tour a su rendre la pareille en plusieurs circonstances. Si l’Algérie ferme les yeux sur les frontières et sur la circulation des biens et des personnes il n’est en aucun cas admis que sa position doive être influencée lorsqu’il s’agit de défendre des positions de principe. 
Et le Sahara Occidental est une question de principe. Le principe du droit d’un peule à se prononcer sur son devenir à n’importe quel prix. Faute de quoi, rien ne dit que l’Algérie ne peut réviser les relations bilatérales qui ont commencé à connaître un certain réchauffement. Faute de quoi rien n’est plus possible dans un cadre maghrébin et l’UMA, cette entité régionale ne sera qu’une coquille vide. Faute de quoi et devant cette véritable guerre diplomatique malgré la position de l’UE, le Maroc n’a qu’à dire clairement ce qu’il veut. Car ce que veut l’Algérie est clair: un référendum d’autodétermination inscrit dans le droit international et validé par les instances onusiennes. Le reste n’est qu’une comédie qui n’amuse plus personne.
Par Ahmed Meskine
Le Carrefour d’Algérie, 6/12/2010 
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