Par Kamel M. – Le Franco-Marocain Tahar Ben Jelloun s’est fendu d’une tribune pleine de haine à l’égard de l’armée algérienne. Dans son pamphlet publié dans les médias marocains mais destiné au président français, il agonise ce dernier de sottises. Qu’est-ce que le plumitif du Makhzen inspire-t-il donc à Emmanuel Macron ? Que la France «découvre avec stupeur ce dont sont capables les généraux qui tirent les ficelles du pouvoir derrière M. Tebboune». Et qu’est-ce qui lui fait dire cela ? La lettre signée par des généraux à la retraite au pensionnaire de l’Elysée, dans laquelle ils lancent une alerte sur la situation générale qui prévaut en France.
«Elle [la France, ndlr] a une petite idée de ce que le Maroc subit depuis presque un demi-siècle, tout en gardant son calme», lâche-t-il, en accusant Macron d’être «naïf» en découvrant qu’«il n’y aura jamais de paix entre la France et l’Algérie» à cause des «généraux d’Alger». Tahar Ben Jelloun reprend, en fait, implicitement, le slogan des islamistes algériens incarnés par le mouvement Rachad, qui appellent à dépourvoir l’Algérie de sa colonne vertébrale, l’Armée nationale populaire (ANP) qui empêche la réalisation des plans ourdis contre le pays pour la faire se soumettre à la vague de normalisation avec I’entité sioniste. Normalisation qui s’inscrit dans le plan de reconfiguration du Grand Moyen-Orient, incluant le Maghreb, et qui passe forcément par la destruction de tous les régimes arabes non monarchiques qui constituaient un bouclier contre l’expansionnisme israélien et portaient aide et assistance au peuple palestinien. De tous ces Etats – Irak, Syrie, Yémen, Libye –, seule l’Algérie est encore debout. Tahar Ben Jelloun s’en mord les doigts.
«Rancœur et haine sont à l’œuvre au sein de l’armée [algérienne]», lance-t-il, en rappelant à Macron ce que le Maroc «subit […] tout en gardant son calme». «Rien n’est possible avec ces généraux. Ni la diplomatie ni les intérêts financiers», renchérit-il, en produisant un extrait de naissance des généraux algériens, «très majoritairement âgés entre 75 et 90 ans». Bien lire «90 ans» !
«Le Maroc, se plaint-il au président français, pourrait raconter à la France toutes les diverses manigances que ce pouvoir haï par le peuple entreprend sur la scène internationale afin d’empêcher la consolidation de son intégrité territoriale. Aucune négociation n’a été possible. Aucune main tendue n’a été accueillie. Aucune volonté d’ouvrir les frontières n’a été acceptée. Refus systématique. Insultes et diffamations en tous genres contre le Maroc et son peuple.»
«Tous les compromis avancés par le Maroc pour une solution politique et juste dans l’affaire du Sahara n’ont pu aboutir. Le lobby pro-algérien est dynamique. Il a essayé, en vain, de faire annuler par le nouveau président américain, Joe Biden, les accords d’Abraham où l’Amérique reconnaît la marocanité du Sahara. Des préparatifs à la guerre sont connus», geint le romancier, en conseillant à la France, entre deux sanglots, de «réaliser que l’Algérie s’érigera toujours en ennemi de sa politique».
Et Tahar Ben Jelloun d’arriver à l’essentiel : «Le mieux à faire [pour la France, ndlr] est qu’elle suive l’exemple américain et reconnaisse la marocanité du Sahara», puisque le «pouvoir militaire» à Alger «a besoin d’un ennemi traditionnel et éternel – un véritable fonds de commerce – pour masquer ses magouilles que le courageux peuple algérien ne cesse de dénoncer dans des manifestations dignes et disciplinées, depuis plus de deux ans».
Et que dit Tahar Ben Jelloun sur les «manifestations dignes d’un peuple courageux» dans son propre pays ? Sur les enseignants réprimés à Casablanca ? Sur les femmes mulets à Ceuta ? Sur ses concitoyens qui crèvent de faim à Fnideq et qui menacent d’entrer en Algérie pour y retrouver un minimum de dignité ? Sur les généraux baisemain de son roi Mohammed VI ? Face à ces terribles vérités, le prosateur devient borgne, bègue et dur d’oreille.
Algérie Patriotique, 30 avr 2021
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