La décision de l’Algérie de réduire ses importations préoccupe en Espagne

Ascer travaille avec Icex pour s’assurer que l’Algérie ne bloque pas l’industrie du carrelage

Le président du pays africain a annoncé l’interdiction des importations de plusieurs produits, dont la céramique, « mais il n’y a pas de confirmation officielle », disent-ils.

L’association espagnole des fabricants de carreaux de céramique (Ascer) collabore avec le bureau économique et commercial de l’ambassade d’Espagne à Alger pour faire en sorte que l’Algérie ne bloque pas l’entrée des produits céramiques espagnols.

Les employeurs espagnols de carreaux de céramique ont indiqué qu’ils étaient au courant de l’annonce du président de l’Algérie concernant une éventuelle interdiction des importations d’un certain nombre de produits, dont la céramique, mais qu’il n’y avait « toujours pas de confirmation officielle ».

« Depuis Ascer, nous avons déjà contacté le bureau commercial d’Espagne en Algérie et, pour le moment, il n’y a pas de confirmation officielle. Toutefois, compte tenu du contexte et de la situation de ce pays, il est fort probable qu’il soit publié dans les prochains jours, puisque l’Algérie applique depuis 2018 certaines mesures de sauvegarde (DAPS) », explique-t-on à l’Ascer.

En réalité, en l’absence de communication officielle concernant l’éventuelle interdiction d’importation de produits céramiques, la date d’entrée en vigueur de cette interdiction est également inconnue, de même que la question de savoir si ce blocus affectera toutes les sous-positions tarifaires ou s’il y aura une exception.

« Nous travaillons avec le bureau commercial d’Alger pour obtenir les informations officielles le plus rapidement possible et, si elles sont vraies, essayer d’exclure le matériau céramique de l’interdiction », a déclaré l’association espagnole des employeurs de carreaux. En outre, « nous allons essayer de parler aux importateurs pour qu’ils fassent également pression sur leur gouvernement », ont ajouté les mêmes sources.

Il est rappelé que les barrières commerciales imposées par le gouvernement algérien à la céramique espagnole ne sont pas nouvelles. Le ministère du Commerce de l’Algérie a publié le 1er avril 2017 un communiqué dans lequel il fait état de la mise en place de contingents quantitatifs pour l’importation de produits céramiques, ce qui constitue un blocage de fait par le gouvernement algérien.

Après cette annonce en 2017, qui a conduit à la fermeture totale de ce marché africain aux céramiques espagnoles, le gouvernement algérien a approuvé l’application de mesures de sauvegarde (DAPS).

Le ministère algérien du Commerce a communiqué en 2019 que les produits faisant l’objet d’une suspension provisoire des importations au cours de l’année 2018 ont été libéralisés en échange de la mise en place d’un droit de sauvegarde additionnel provisoire (DAPS). Ce droit de sauvegarde, qui va de 30 % à 200 %, affecte plus d’un millier de positions tarifaires, y compris celles correspondant aux carreaux de céramique, et se traduit par des tarifs de 60 % pour le secteur.

La délégation européenne demande depuis des années, sans succès, que la temporalité soit fixée et que certains tarifs soient réduits sous la menace d’activer l’art. 100 de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie, qui parle d’une procédure d’arbitrage.

La réalité est que depuis le blocus de l’Algérie en 2017, la chute des exportations de produits céramiques espagnols vers ce pays a été exponentielle.

L’Algérie a clôturé l’année 2020 en quinzième position et a subi une baisse de 63% au cours des cinq dernières années en raison des différentes barrières tarifaires qui ont eu lieu. Plus précisément, l’Algérie était la cinquième destination des carreaux espagnols en 2016, avec des ventes atteignant cette année-là 123,4 millions d’euros, et a chuté à la 16e position un an plus tard en raison du blocus commercial.

Les dernières données du commerce extérieur font état d’exportations de carreaux d’une valeur de 48,2 millions d’euros vers ce pays, ce qui place l’Algérie en 15ème position dans le classement des principaux pays exportateurs de carreaux d’Espagne.

PAYS CLÉ EN TANT QUE PARTENAIRE COMMERCIAL
Le rapport du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques souligne l’importance de l’Algérie en tant que partenaire commercial de l’UE, malgré les mesures de restriction des importations adoptées par le pays africain à partir de 2018 et 2019, avec la mise en place d’un droit de sauvegarde additionnel provisoire (DAPS) allant de 30 % à 200 % appliqué à une liste de près de 1 100 produits – dont certains sont inclus dans l’accord d’association. L’impact global de ces mesures sur les exportations de l’UE est estimé à 2,7 milliards de ¤.

Selon le rapport, la position concurrentielle internationale de l’Algérie s’est détériorée, ce qui a considérablement affecté les résultats à l’exportation du pays. En outre, à long terme, l’accord d’association permettra une augmentation de 21 % des exportations de l’UE vers l’Algérie (3,1 milliards d’euros). Toutefois, les exportations de biens de l’Algérie vers l’UE ne devraient augmenter que de 1 % (près de 0,3 milliard d’euros).

El Mundo, 29 mai 2021

Etiquettes : Algérie, Espagne, céramique, carreaux, exportations, importations, Union Européenne, UE, accord commercial avec l’UE, bureau commercial d’Espagne en Algérie,

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*