Les jours de l’actuel gouvernement sont désormais comptés. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, et les membres du gouvernement sont sur le point de quitter leur fonction.
Djerrad, en poste depuis la fin du mois de décembre 2019, doit en effet, incessamment, présenter sa démission et celles par voie de conséquence de l’ensemble de ses ministres. Selon toute vraisemblance cela interviendra dès la proclamation des résultats officiels des élections législatives anticipées du 12 juin par le Conseil constitutionnel. Il est presque certain que ce sera le cas demain jeudi puisque, selon les dispositions de la loi, le Conseil constitutionnel dispose de 10 jours pour proclamer les résultats et ce à compter du jour ou l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a annoncé les résultats provisoires Mohamed Charfi, président de l’Anie, a, ainsi, annoncé ces résultats le mardi 15 juin dernier.
En présentant sa démission, conformément aux us et coutumes et aux dispositions constitutionnelles, Abdelaziz Djerrad laissera la place à une autre personnalité qui aura à choisir les membres du futur cabinet. Une personnalité qui sera nommée par le président de la République et qui sera issue de la nouvelle majorité parlementaire. Et il est évident que Djerrad et l’ensemble des ministres s’apprêtent à rendre le tablier et sont d’ores et déjà en train de préparer leurs valises. Tout porte à croire que l’on verra l’arrivée d’une nouvelle figure au palais du Docteur-Saâdane pour succéder à Djerrad. Il en sera de même pour les postes ministériels car selon, en tout cas, les prévisions des analystes, le Président Tebboune fera sans doute le choix d’injecter du sang neuf à l’exécutif.
Disposant désormais de la majorité parlementaire à l’APN le chef de l’État a les coudées franches pour former le gouvernement selon ses convenances. Ce d’autant que presque l’ensemble des nouveaux groupes parlementaires lui ont déjà proclamés leur indéfectible soutien. Mais selon certaines conjectures, des ministres pourraient sauver leurs têtes et rester dans le nouvel exécutif. Ils devraient se compter sur les doigts d’une seule main tant la volonté de changement est très forte. Ce dernies jours nombreux sont les ministres qui ont présenté des bilans de leurs actions à tout le moins il a été question notamment du bilan de ce premier semestre de l’année en cours. C’est le cas du ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, qui a présenté ce bilan sur le site du ministère. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, en a fait de même en présentant un bilan chiffré, notamment s’agissant de l’emploi. Mais celui qui a attiré l’attention des observateurs reste, incontestablement, le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad.
Ce dernier a en effet surpris plus d’un analyste en présentant un « plan de relance » économique allant de 2020 à 2024 qui a été publié, ces derniers jours, sur le site du Premier ministère. A travers ce document de 197 pages Djerrad a certainement voulu adresser un message selon lequel il dispose bel et bien d’une vision claire et d’un programme pour relancer la machine économique. Une manière à lui de contrer tous ceux qui lui reprochent de naviguer à vue et de manière approximative. En vérité c’est l’ensemble du gouvernement qui a été très critiqué et son action jugée négative. On se souvient des déclarations de Tebboune qui ont été interprétées comme un désaveu public du gouvernement. En agissant de la sorte Djerrad et certains ministres voulaient-ils indiquer qu’ils sont toujours d’aplomb pour continuer le travail au sein de la prochaine équipe gouvernementale ?
Par : KAMEL HAMED
Le Midi Libre, 23 juin 2021
Etiquettes : Algérie, Abdelaziz Djerrad, gouvernement, élections législatives,
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