Burkina Faso, Sahel, Roch Marc Christian Kaboré, Daech, Al Qaïda,
Chaabane BENSACI
Depuis 2015, le Burkina Faso est la proie de nombreuses et meurtrières attaques terroristes qui se sont étendues à toute la région sahélienne. La population burkinabé est victime d’une barbarie devenue banale, avec, comme bilan, plus de 1500 morts et un million et demi de déplacés, ayant fui le théâtre des exactions. Face à une telle situation, les autorités sont impuissantes à protéger les villages et les villes contre des bandes armées qui pratiquent le pillage, le viol et les destructions, en toute impunité ou presque. La dernière tuerie a fait 163 victimes, en une seule nuit, les assaillants venus en moto ayant disparu dans la nature, une fois leurs crimes accomplis.
Cette tuerie a suscité une véritable onde de choc, non seulement au Burkina mais également dans tous les pays du Sahel.
En guise de riposte, le président Roch Marc Christian Kaboré a relevé de leur fonction le Premier ministre et le ministre de la Défense, ce dernier poste étant, depuis, assumé par le chef de l’Etat. Des manifestations ayant culminé, ces derniers jours, pour dénoncer le contexte sécuritaire et l’impuissance des forces armées du pays, il a échangé avec les chefs militaires pour cerner les voies et moyens d’une amélioration de la lutte contre les groupes terroristes, notamment ceux liés à Daesh et Al Qaïda.
Est-ce suffisant pour calmer la colère d’une population exacerbée par l’ampleur des violences et leur quotidienneté? Avec une armée mal équipée et mal formée pour ce genre de lutte, le défi semble hasardeux. Quant au dialogue proposé à l’ensemble des forces politiques, il a, d’abord, reçu un accueil consensuel puis il vient d’être écarté, dimanche dernier, par l’opposition qui reste tributaire des revendications exprimées, lors des manifestations de ces derniers jours. Par-delà ses propres divisions, cette opposition n’a pas d’autre choix que celui d’accompagner les exigences tranchées d’un peuple qui refuse de subir, continuellement, les attaques terroristes forcenées.
Conduite par un homme d’affaires connu, l’opposition burkinabé se retrouve, tout comme le régime du président Kaboré, à la croisée des chemins et n’a d’autre solution que celle de surenchérir dans la revendication, quitte à se découvrir aussi impuissante que le gouvernement sortant, face à un péril devenu incontrôlable, malgré la présence de plusieurs forces telles que Barkhane, Takuba, le G5 Sahel et le corps expéditionnaire tchadien. Une dramatique équation pour un peuple durement éprouvé.
L’Expression, 19/07/2021
Etiquettes : Burkina Faso, terrorisme, Daech, Sahel, Mali, Niger, Al Qaïda, Barkhane, Takuba, G5,
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