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NOTE
MALI : le Maroc, futur médiateur ?
Contexte : Un processus de paix qui s’enlise, des divergences quant au choix du médiateur
Le dialogue entre le gouvernement malien et les rebelles touareg, prévu par l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013, tarde à s’établir.
Dernier point d’achoppement en date: le choix du médiateur
Le président Ibrahim Boubacar Keïta préfère qu’Alger reprenne le relais du Burkina Faso, et les responsables du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), de leur coté, optent pour le Maroc.
I/ Le Maroc, un acteur incontournable de ces futurs pourparlers
MNLA : le rejet d’une médiation algérienne, un Maroc, lui, très prisé
Le MNLA avait refusé de se rendre à Alger, pour discuter de la relance du dialogue intermalien. L’Algérie n’est pas, selon ledit Mouvement, le partenaire idéal pour réaliser ses «aspirations».
En revanche, les responsables du MNLA ont demandé une audience auprès de SM le Roi Mohammed VI, afin de solliciter son «accompagnement».
Lors de la rencontre (31 janvier 2014) entre le Souverain et le Secrétaire général du MNLA, M. Bilal Ag Acherif, il ressort que le Maroc :
– est décidé «à engager une diplomatie active auprès de tous les Etats soucieux de la paix et de la stabilité dans notre région en vue de dépasser les blocages et l’impasse dans lesquels le gouvernement du Mali est en train de mettre dangereusement le processus politique en cours»
-a incité le MNLA à « rester ouvert au dialogue politique ».
-SM le Roi a réitéré « la nécessité de contribuer à une solution et à un compromis qui permettraient de lutter contre les mouvements intégristes et terroristes qui menacent aussi bien les pays du Maghreb que la région du Sahel et du Sahara, et de favoriser le développement et la dignité du peuple malien frère, dans la concorde entre l’ensemble de ses composantes ».
Le médiateur marocain, un choix partagé par les autres groupes du Nord Mali
Les autres acteurs aux conflits se sont alignés sur la position du MNLA :
-le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA),
-la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR)
-le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), il semblerait que certains représentants avaient initialement admis le principe d’une médiation algérienne, puis se seraient rétractés.(à vérifier)
Le rôle de médiateur, un atout certain pour le Maroc, à plusieurs égards
Une opportunité à saisir pour le Royaume qui, en s’érigeant en acteur phare du dialogue intermalien, confirmera son image de pays stable et fiable, œuvrant dans le sens d’une résolution juste et durable.
En outre, cette attribution permettra au Maroc de renforcer son influence en Afrique de l’Ouest, d’être présent dans l’architecture sécuritaire du Sahel, et de créer un continuum géographique.
En bref, cette fonction contribuera à faire du Royaume un leader régional
II/ L’ambition algérienne : retrouver (à tout prix) un rôle de leadership
Le rapprochement diplomatique algéro-malien :
Parallèlement aux démarches entreprises par le MNLA, les autorités maliennes et algériennes se sont également rapprochées.
Les objectifs poursuivis par la partie algérienne :
Selon l’IRIS, « Cette proximité n’a rien de surprenant. L’Algérie n’a jamais accepté d’avoir été écartée des discussions sur le Nord-Mali alors qu’elle a toujours voulu un rôle de leadership dans ce dossier ».
La manœuvre algérienne consistant à faire pression sur Bamako pour revenir sur le devant de la scène et avoir la primauté sur ce dossier en étant le médiateur majeur.
En effet, l’Algérie a toujours considéré le Nord-Mali sous sa zone d’influence, et est proche de Iyad ag Ghali, à la tête du groupe islamiste Ansar Dine, qui est présent dans la région.
III/Le rôle de l’ONU : tenter de reprendre la main dans cet épineux dossier
L’ONU tente de « reprendre la main » dans ce dossier. En effet, l’Union africaine (UA), de son coté, a refusé toute implication dans ce conflit qu’elle estime ‘régional’.
Une délégation du Conseil de sécurité a ainsi rencontré, le 3 février 2014 à Bamako, les représentants des trois principaux groupes armés du nord du Mali [MNLA, Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et HCUA].
A cette occasion, les trois mouvements ont dit vouloir une « reprise rapide du dialogue » avec le gouvernement malien. Une reprise cependant conditionnée par le choix du pays qui jouera le rôle de médiateur.
Néanmoins, le statu quo qui caractérise actuellement la crise malienne pourrait inciter à s’en remettre, in fine, à l’ONU et non à un médiateur.
Conclusion :
La multiplication des interlocuteurs, à cause de la fragmentation des mouvements touareg et celle des médiateurs, ne contribue pas à la résolution dudit conflit dans les plus brefs délais.
En outre, avec la pérennisation de ladite crise, le risque de radicalisation des groupes en question ne fait qu’augmenter.
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