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DJAMEL BENSMAÏL EST MORT EN HÉROS L’artiste, cet humaniste
IL Y A DES COLÈRES QUI NE SE CALMENT PAS, des douleurs insondables, des blessures qui resteront béantes, des morts qui nous sèchent nos larmes et qui nous indignent. Des morts inacceptables parce qu’injustes et injustifiables.
La mort de l’artiste Djamel Bensmaïl, assassiné par une foule déchaînée et insatiable, fait partie de ces disparitions qui nous révoltent et qui mettent en émoi tout le peuple algérien.
Appelé affectueusement Jimmy par ses amis et proches, Djamel Bensmaïl était un poète, musicien et artiste-peintre. Un type bien qui aimait l’art, le beau et la vie, et aux dires de ceux qui l’on connu, un humaniste qui aimait prêter main-forte à ceux qui en avaient besoin. Une belle âme qui, devant le désastre qui a touché la région de Kabylie avec la série d’incendies qui ont ravagé des villages entiers, n’hésite pas à quitter sa ville Miliana pour partir renforcer les rangs des bénévoles venus secourir les habitants des régions sinistrées.
Quel a été son tort ? Celui de son élan humanitaire qui, au risque de sa vie, est allé affronter des flammes en furie, les mains nues. Elan généreux comme ceux de milliers d’Algériens qui constituent des chaînes humanitaires pour renforcer les convois d’aides aux populations démunies après le désastre qui a ravagé des régions entières. Ton geste restera à jamais dans nos mémoires Djamel.
Le cinéaste Mustapha Mengouchi, qui s’exprimait sur cette horrible mort du jeune artiste, a trouvé le mot juste, en soulignant qu’il n’aimait pas la foule parce qu’elle est immonde, alors que le sociologue Lahouari Addi a précisé qu’il a été tué par la foule et que la foule est un phénomène qui déshumanise l’individu.
C’est sans doute le père de Djamel Bensmaïl qui a tout compris, lui qui, dans son message au peuple algérien, a donné une leçon d’humanisme et de vie. Il a appelé au calme et à la fraternité.
Respect Monsieur. Que Dieu apaise votre douleur et votre peine ainsi que celle de votre famille.
Quelle sagesse, quelle dignité ! Votre courage est un exemple à méditer.
Dans un post sur les réseaux sociaux, un cousin de Djamel Bensmaïl a loué ses qualités, en réaffirmant qu’il était gentil et serviable, un type qui adorait la nature et qui était incapable de faire du mal à une mouche.
Depuis qu’il avait découvert la Kabylie, il allait chaque année du côté de Bejaïa, à Cap Sigli plus précisément. L’heure n’est pas à la discorde, l’heure est à la solidarité et heureusement que le peuple algérien a toujours répondu présent dans les pires moments qu’a traversés notre pays. Et des épreuves, l’Algérie n’a pas été épargnée depuis les années 1990.
Abdelkrim Tazaroute
Horizons, 15/08/2021
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