Catégorie : Algérie

  • Maroc : Un responsable marocain traite l’Algérie d’”ennemie” – L’ambassadeur d’Algérie à Yaoundé réplique

    L’ambassadeur d’Algérie à Yaoundé a riposté à un responsable marocain qui a qualifié l’Algérie d’”ennemie”, affirmant que le Maroc ne cessait de «piétiner ces engagements en créant une situation fragile de ni guerre ni paix».

    Le diplomate algérien Merzak Bedjaoui a choisi le journal camerounais «La Nouvelle Expression» pour répliquer au président du Centre marocain d’études stratégiques, le professeur Mohammed Benhamou.

    L’ambassadeur a rappelé les principes de base de la politique étrangère algérienne à savoir, entre autres, «la défense de la cause palestinienne et la décolonisation des territoires occupés, à l’image de ceux du Sahara occidental».

    Bedjaoui a rappelé l’évolution historique de la cause sahraouie et les différents événements qui l’ont marquée, notamment les résolutions et les décisions des déférentes organisations internationales et régionales, évoquant l’inscription de territoire du Sahara Occidental par l’Assemblée générale de l’ONU depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes.

    En 2002, le Secrétaire général adjoint de l’ONU, en charge des affaires juridiques, Hans Corell avait conclu lui-aussi que «le Maroc n’est pas la puissance administrante du territoire sahraoui», a rappelé le diplomate algérien. Sur la base de cette conclusion, poursuit-il, «la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu des arrêts sur les produits agricoles, la pêche et les transports aériens, respectivement en décembre 2015 et novembre 2018», affirmant clairement qu’«en vertu de la charte de l’ONU, le Sahara Occidental était un territoire distinct et séparé de celui du Royaume du Maroc».

    Affirmant que le Maroc ne cessait de «piétiner ces engagements en créant une situation fragile de ni guerre ni paix», l’ambassadeur d’Algérie à Yaoundé a tenu à rappeler que la «reconnaissance par l’ancien président américain, Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental avait pour contrepartie la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, alliée des États-Unis».

    Pour lui, l’ONU devait prendre en main la question sahraouie, «en désignant urgemment un envoyé spécial au Sahara pour appliquer le principe d’autodétermination, de manière à ce que le peuple sahraoui puisse enfin décider de son futur en toute liberté». Cette démarche conduira à la stabilité régionale et «permettra aux pays de l’Afrique du Nord de construire leur organisation régionale, l’Union du Maghreb Arabe (UMA), avec la République arabe sahraouie démocratique», a-t-conclu.

    Echourouk, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Union du Maghreb Arabe, UMA, Centre marocain d’études stratégiques, Mohammed Benhamou,



  • Algérie: Une hausse qui inquiète

    La mercuriale flambe. Depuis un certain temps, pratiquement tous les produits ont vu leurs prix prendre l’ascenseur, passant pour certains du simple au double. Un tour au marché des fruits et légumes vous donne le vertige. Il est bien fini le temps des paniers remplis à raz le bord. On achète l’essentiel et en petite quantité.

    Les petites bourses ne s’en sortent plus. Comment le pouvoir, quand à titre d’exemple, la pomme de terre qui était cédée ente 30 et 40 dinars vogue aujourd’hui entre 80 et 100 dinars le kilo. Le même constat se fait pour les autres produits, tout comme la viande et le poisson.

    A ce jour aucune explication qui tienne la route n’a été fournie par les services concernés. Le ministère du Commerce pourtant très à cheval, depuis l’arrivée de M. Rezig aux affaires, sur le contrôle des prix, a brillé cette fois par sa discrétion. A croire que c’est là une situation qui relèverait de la logique des choses, ou comme diraient les Algériens « c’est normal».
    Pourtant, la brusque augmentation des prix à de quoi interroger. Est-ce la saison qui l’impose ou sommes-nous en face d’une nouvelle mainmise des barons des marchés qui ont repris le dessus et sont en train de dicter leur loi, comme cela a été le cas pendant de longues années.

    Quoi qu’il en soit et quelles qu’en soient les raisons, la première victime de cette situation reste le citoyen, notamment celui dont les rentrées sont limitées. A ce rythme on ira fatalement vers une autre colère qui s’ajoutera aux autres, réelles ou préfabriquées. Et si la classe pauvre est touchée aujourd’hui, il faut s’attendre que la classe moyenne soit elle aussi impactée par cette cherté de la vie. A ce rythme des augmentations, il sera bien difficile à une grande majorité des Algériens de pouvoir boucler leur fin de mois. L’engrenage du surendettement n’est pas très loin, surtout quand on ajoute à cela les factures à payer de gaz, eau, téléphone, location, les frais de santé et toutes les dépenses qui s’accumulent en fin de mois.

    Il est urgent de se pencher sur la question maintenant et d’engager dès à présent les mécanismes nécessaires pour arrêter cette hémorragie. Force doit être rendue à la loi, tout en respectant bien sûr les impératives de la loi du marché. Il faut mettre en place une stratégie intelligente et efficace pour neutraliser la force de nuisance des barons du marché qui ne peuvent plus dicter leur loi aux pauvres citoyens.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune,1 mars 2021

    Tags : Algérie, hausse des prix,

  • Algérie : Que cherche le FLN ? – Révélations intrigantes du sénateur Benzaïm

    Les 192 membres du Conseil national de transition, instance consultative, instituée par le pouvoir en place entre 1994 et 1997, pour remplacer l’APN dissoute le 4 janvier 1992 sur ordre de Chadli Bendjedid, touchaient un salaire de député durant l’exercice de leur mandature de 1994 à 1997 et avant de quitter l’hémicycle ils ont fait voter une loi sur mesure qui leur permet de garder leurs salaires à vie et en cas de décès, le salaire dans son intégralité automatiquement reversé à l’épouse. Une révélation, qui, à bien y réfléchir, n’en est pas vraiment une, puisque les Algériens avaient déjà une idée sur les privilèges accordés à cette catégorie de personnel politique, mise en ligne sur la page Facebook du sénateur Abdelouahab Benzaïm.

    Cependant, la divulgation de telles données par un des hommes forts du FLN, et ce moment précis a de quoi intriguer. Dans la mesure où elle va forcément interpeller certaines personnalités impliquées dans le « jeu » politique actuel, comme Sofiane Djilali, Abdelkader Bengrina, Saïda Benhabylès, Zoubida Assoul ou le politologue Amer Rekhila, un habitué des plateaux de télévision. Le sénateur a-t-il agi de son propre chef ou il n’a fait qu’endosser une « affaire » dont on ne sait dans quel agenda l’inscrire ?

    Quel sera la réaction la réaction du SG du FLN ? Va-t-il adopter un profil bas ? Tout porte à croire qu’il s’agit d’une diversion visant à détourner les regards d’une opinion publique dont une grande partie est impliquée d’une manière directe ou indirecte dans le Hirak. Abdelouahab Benzaïm, qui n’a jamais traité une telle question avant le 22 février 2019, ne se serait jamais aventuré à évoquer les salaires des ministres, des députés, des secrétaires généraux de ministères, des walis, sans l’aval des cercles puissants qui contrôlent l’ancien part unique. Cela va de soi. La veille, il avait déclaré à une chaîne de télévision que « si un responsable se fait limoger ou s’il démissionne par sa propre volonté et même dans le cas de décès, il touchera toujours un salaire à vie ».

    « Même s’il travaille pendant un an ou deux, un ministre bénéficiera d’une retraite proportionnelle. C’est ce que stipule la loi 83 », avait-il expliqué. « Cette règle s’applique à tous les ministres, les secrétaires généraux des ministères, les walis, les ambassadeurs et tous les autres cadres », avait-il ajouté, avançant que « dans le cas où un ministre quitte son poste après avoir travaillé pendant deux ans, 30% de son salaire perçu durant les 24 mois de son travail sera versé sur son compte au tout premier mois de sa retraite ».

    « Une fois retraité, le député qui gagnait 30 millions de centimes par mois, touchera 11 millions de centimes mensuellement à vie, quelle que soit la durée de son mandat », a-t-il précisé. « A ceux qui doutent de mes informations, j’invite surtout les journalistes à aller les vérifier auprès du Fond de retraites des cadres qui se trouve à la rue du Dr Saâdane, a-t-il soutenu, motivant sa sortie par le fait que « le citoyen est en droit de savoir combien l’état dépense pour moi, car il s’agit de l’argent du peuple ». Mais pourquoi en ce moment précis, et que cherche le FLN ?

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 1 mars 2021

    Tags : Algérie, FLN, Abdelouahab Benzaïm, salaire des députés, Abdelouahab Benzaïm,

  • Algérie : les prix des piècee de rechange automobile flambent

    À l’instar de beaucoup de produits, les pièces de rechange automobiles sont touchées par l’envolée des prix, au cours de ces derniers mois.

    Dans un reportage réalisé par la Chaine 3 de la radio Algérienne, les consommateurs se plaignent de cette hausse. « Moi je l’ai constaté sur les huiles et sur les plaquettes de frein… tout a augmenté », témoigne عىautomobiliste.

    Les vendeurs de pièces de rechange confirment ces dires. Selon eux, cette augmentation qui concerne de nombreuses pièces est « de l’ordre de 40% ».

    Hassan Menouar, président de l’association de protection des consommateurs appelle au « contrôle du marché à tous les niveaux ». « Il faudrait qu’il y est, insiste-t-il, un contrôle en amont au niveau de l’importation et assurer une numérisation pour garantir une traçabilité des marchandises ».

    L’expert en économie, Abdelkader Berriche appelle pour sa part à l’investissement dans une industrie nationale pour parer aux fluctuations du marché et au piège de l’importation.

    L’expressDZ, 28 fév 2021

    Tags : Algérie, prix, pièces de réchange,

  • Alors que le Hirak entame sa troisième année: les Algériens unanimes pour un Etat de droit

    Deux jours après la dernière sortie du Hirak et deux ans après son déclenchement, les avis divergent sur l’avenir qu’il dessine pour l’Algérie. Même si une unanimité se dégage pour réclamer le changement, l’inquiétude demeure sur l’aspect que prendra celui-ci.

    Vendredi 18 heures 30. Le rue Didouche-Mourad retrouve la quiétude et même une certaine forme de silence après avoir vibré toute la journée au rythme des marches. La chaussée et le trottoir étaient propres. Un étranger qui passerait par-là aurait du mal à croire qu’une heure auparavant des milliers de personnes battaient le pavé en criant et en chantant à tue-tête leur soif de justice et de liberté.

    Le lendemain, sous un ciel gris et bas, la vie a repris un train-train ordinaire comme si personne n’était concerné par l’avenir du pays. Chacun vaquant à ses occupations et les discussions n’évoquaient aucunement les événements de la veille.

    Erreur. Il suffit de tendre l’oreille ou de provoquer la conversation sur le sujet pour que les langues se délient et les interlocuteurs deviennent volubiles. Pour cet homme dans la soixantaine qui est assis au siège avant d’un taxi collectif clandestin, « l’avenir est incertain. Je suis heureux, dit-il, de ce qui se passe mais en me rappelant l’horreur des années 1990, je commence à trembler. Toute cette agitation peut glisser et nous replonger dans le cauchemar. Je n’ai rien, même pas de quoi terminer le mois. Je prends des cachets pour garder mon équilibre mental et pouvoir dormir, mais au moins je rentre tranquille à la maison sans avoir peur pour ma vie et pour celle de mes enfants. »

    Le reprenant à la volée, un autre client presque aussi âgé que lui s’insurge : « il n’y aura rien du tout. Le peuple d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui d’il y a 30 ans. Il continuera à demander ses droits pacifiquement. Il a compris la leçon. » Le chauffeur, un jeune dans la vingtaine écoute l’échange avec intérêt et avoue ne pas pouvoir imaginer ce qui s’était passé durant la décennie noire. « Je sais une chose, cependant, en cas de grabuge, c’est

    « eddawla» (l’Etat) qui va gagner. Ils ont tous les moyens pour réprimer. J’ai un cousin qui est dans les forces spéciales de la police, il m’a dit qu’ils ne dort pratiquement plus et qu’il ne vient chez lui qu’une fois tous les quinze jours. Ils se préparent à frapper.»

    Aucun avis ne dépasse l’autre

    Un peu plus loin, au centre-ville d’Alger, un ancien enseignant à la retraite et ancien militant de gauche craint que les islamistes profitent de la situation pour tenter de prendre le pouvoir

    « comme ils l’ont fait en Iran ». Il espère ne plus revivre la situation où il était obligé de montrer sa carte d’identité à un « ignorant » qui avait senti les effluves de bière sortir de sa bouche.

    « Aujourd’hui, je ne bois plus et fais même la prière, mais je ne veux pas vivre sous la dictature des gueux. »

    Un de ses amis, barbu mais plus apparemment mieux introduit dans la société hoche la tête en signe de dénégation. «Tu n’as rien compris à la nouvelle société. Les jeunes voient très bien qui est de leur côté et celui qui essaie de les baratiner. Ils ne se feront pas avoir.»

    Les mêmes inquiétudes, les mêmes interrogations qui donnent lieu parfois à des querelles opposent les différents courants de pensée qui traversent la société. La plupart des joutes ont tournent autour de divergences idéologiques. Les intervenants se renvoient les accusations de racisme, de sectarisme et parfois de compromission avec le pouvoir.

    Il faut dire aussi que des «rixes» sont alimentées par des « communicants» et des leaders d’opinion professionnels dont certains jouissent d’une grande audience.

    Toutefois, ce qui est étonnant, c’est que pendant les manifestations du Hirak, toutes ces voix se dissolvent dans un seul flot où aucun avis ne dépasse l’autre, ne fait taire l’autre. Tous revendiquent cependant sur un ensemble de valeurs : Un Etat de droit, la démocratie, la moralisation de la vie publique et le respect de la volonté du peuple.

    Mohamed Badaoui

    Tags : Algérie, Hirak,

  • Algérie : Ennahar TV rappelée à l’ordre par l’ARAV

    LE MJS SID ALI KHALDI S’EN EST PLAINT POUR DIFFAMATION : Ennahar TV rappelée à l’ordre par l’ARAV

    A voir les nombreux avertissements suivis de sanctions notifiés à bon nombre de chaînes de télévision privées, on s’interroge s’il y a réellement une volonté chez les médias saisis de corriger leurs tares. De maladresse en maladresse, ces chaînes visuelles font office de boîtes d’enregistrement où aucune ligne droite n’est fixée au contenu des programmes télé.

    En effet, et encore une fois, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel a averti, hier, les chaînes d’information audiovisuelles à « l’impératif de veiller à la probité des programmes de débats loin de l’insulte, l’invective et l’attaque à la vie privée des personnes, qu’elles soient toujours ou pas en postes », indique un communiqué de l’Autorité.

    « L’ARAV avertit, encore une fois, l’ensemble des chaînes d’information audiovisuelles à l’impératif de veiller à la probité des programmes de débats loin de l’insulte, l’invective et l’attaque à la vie privée des personnes, qu’elles soient toujours ou pas en postes et quel que soit le prétexte », souligne la même source qui appelle au « respect du cadre objectif du programme et ce qui intéresse le téléspectateur ».

    Le communiqué de l’ARAV intervient en réponse à une plainte déposée, le 22 février, par le ministre de la Jeunesse et des Sports contre la chaîne TV Ennahar pour « campagne de diffamation et d’attaque contre sa personne et contre les membres de son département à travers l’émission « Dakhel 18 ».

    « Après visionnage de l’émission et confirmation de + l’attaque+ contre le ministre et son instance, l’ARAV a adressé une convocation pour explications à la chaîne, dont le représentant a reconnu l’erreur et a présenté des excuses, s’engageant à ce que ce genre de dépassement ne se reproduise plus », précise la même source.

    Rappelant que la liberté de la presse « est une liberté responsable mais non absolue », l’ARAV affirme que « combien même elle (liberté de la presse) ouvre le champ au débat, dans le cadre de la critique constructive et des règles de déontologie, de n’importe quelle question, elle ne saurait être un moyen de dénigrement, de diffamation ou d’insulte ». Enfin, l’ARAV a averti contre des mesures pénales conformément à la loi en cas de non-respect des règles du droit public, de la loi relative à l’activité audiovisuelle et la déontologie.
    R. N.

    Le Courrier d’Algérie, 1 mars 2021

    Tags : Algérie, Ennahar TV, ARAV,

  • Algérie : Voyage dans le vieil Alger… De Momo à Jean Nouvel, Casbah éternelle

    Par Mahdi Boukhalfa

    En sortant du métro d’Alger, rue Mohamed Bouzrina, l’ex-rue de la Lyre, on est très vite assaillis par les fortes effluves du marché éponyme, où se mêlent odeurs de poisson, d’abats, d’épices, de volailles et de fraises fraîchement cueillies au Sahel algérois. Ici, dans l’ex-rue de la Lyre, ou à la rue Randon toute proche, les immeubles de la fin du 19eme siècle donnent cet aspect lugubre du temps, qui s’est arrêté, comme dans ces ruelles pelées et mangées par le temps à La Havane, à Cuba.

    L’entrée du marché, envahie dès les premières heures de la matinée par une noria de petits vendeurs, s’ouvre directement côté ”est” sur la célèbre rue Randon, et remonte derrière la bouche de métro vers Debbih Cherif, puis la placette de Soustara. C’est d’ici que l’on peut monter rapidement vers l’antique médina d’Alger, la Casbah.

    Avec un ami enfant des lieux, Kamel Mansari pour le nommer, nous entamons la lente montée vers ”El Djebel” (la colline) comme l’appelaient naguère ses habitants, par un arrêt au ‘’Café d’Orient’’, qui a survécu par on ne sait quel miracle à la destruction. Petit pincement au cœur, la rue Randon, des années 1930 jusqu’à aujourd’hui abrite la même faune, qui s’adonne à tous les trafics possibles, et rassemble chaque jour vendeurs de vêtements à la sauvette, de cigarettes, de devises, d’entremetteurs pour quelques sombres affaires, la location de boutiques sombres ou des chambres humides et exigües dans la vieille médina…

    On commence l’ascension vers la mythique place de Bir Djebbah par la rue des Abderahmes, là où les « paras » du général Massu avaient plastiqué le 8 octobre 1957 la maison où s’étaient réfugiés des héros de la guerre de Libération, Ammar El Kama dit Ali la Pointe, p’tit Omar (Yacef), Hassiba Ben Bouali, et Bouhamidi. Le lieu est devenu un musée, mais rarement visité, cette partie de la Casbah étant en ruines. On continue la montée vers Sidi M’hamed Cherif, où résistent au temps qui passe sa petite « M’salla » et sa fontaine. La rue donne directement vers le boulevard de la Victoire, Bab Ejdid, ou vers Djamaa Safir, une longue et sinueuse ”Z’nika” qui s’ouvre ensuite plus loin vers Soustara, le fief des ”Usmistes”, des chanteurs Boualem Rahma et Abdelkader Chaou.

    Si les ruelles sont propres, les fontaines d’eau de nouveau fonctionnelles, un constat amer se dégage déjà, celui d’une inquiétante absence d’activités artisanales, qui battaient le rappel jusque dans les années 1990 des touristes et amoureux de la dinanderie, de la poterie, de la céramique, de la bijouterie de fantaisie, ou de la tannerie. Et puis, il y a ce silence pesant qui envahit le visiteur de la vieille médina d’Alger. ”Tout est mort ici, il n’y a plus rien.

    Tout le monde est parti, et seuls ceux qui n’ont pas où aller, ou qui sont propriétaires de leurs maisons sont restés”, explique Zineddine Karabernou, natif et fils de natifs de la Casbah. Dans son petit atelier de menuiserie, il fait de la résistance. ”Nous sommes nés ici, mes aïeux aussi, et mes enfants. Nous n’avons pas d’autre lieu où aller”, nous lance t-il avec une grande tristesse. Mitoyenne de sa boutique, la ”douèra” de Lamine Debaghine, encore bien entretenue, est un miracle. « Montez vers Bir Djebbah, Sidi Ramdane, et vous verrez ce qu’ont fait les effets du temps et l’irresponsabilité des hommes sur notre Casbah », nous dit Zineddine, dont la voix dégage une infinie lassitude. Nous montons vers Bab Ejdid, et ne rencontrons que maisons mangées par l’oubli, avachies, humides et menaçant ruine. D’autres ne tiennent que par des étais placés par la mairie.

    Et, partout, cette envahissante tristesse, ce silence angoissant, qui vous tord les tripes. Les cris d’enfants jouant aux billes ou aux noyaux d’abricots (dinwayou) ont disparu, les interminables parties de football dans une sombre impasse, oubliées.

    Ils sont partis, les gens de la Casbah

    Je ne suis plus venu depuis de nombreuses années à la Casbah, El Bahdja comme l’appelait affectueusement Ali Haimoud, dit Momo, l’homme qui a fait le casting pour jouer dans le film ‘’Tarzan’’ tourné dans les années 1920 au jardin d’Essais, à El Hamma. Et le constat est terrible: on a l’impression d’un immense vide, d’une médina qui pleure son passé en cachette, en déambulant dans ses ruelles jadis grouillantes de gens, exhalant une incroyable exubérance humaine.

    Disparus les gargotiers, les spécialistes de ”Bouzelouff”, ou les vendeurs de ”karantika” et autres artisans boulangers originaires de Jijel spécialistes de ”Kelb Ellouz”, qui faisaient vivre leurs familles de la présence de centaines de travailleurs venus de l’intérieur du pays travailler au noir dans les petits ateliers de confection de la Casbah. Ces ateliers de confection, de chaussures, de savates et autres « bleus de chine » étaient incontournables dans les années 1970, à l’époque des westerns italiens, des Django et des Ringo, pour se fabriquer à moindre frais des jeans ”made in Casbah”, des ”bouts carrés” (des chaussures en vogue à l’époque), des savates et, surtout, une personnalité de « macho » dans une médina qui vivait pratiquement en autarcie.

    Ici, il y avait de tout, la vieille ville se suffisait à elle-même avec ses artisans bijoutiers, potiers, dinandiers, les porteurs d’eau, les tailleurs et bottiers, de boulangers et marchands de légumes, et ses gargotes où prenaient leurs repas les gens du ‘’bled’’, qui logeaient dans des dortoirs humides ou quelques sombres échoppes quand vient la nuit.

    Au bout de la rue Randon, dans la légendaire place de Djamaa Lihoud ( car il y avait ici une Synagogue, une forte communauté israélite habitant alors La Casbah), il y a le marché aux fruits et légumes, lieu également des camelots, des fripiers et des pseudo antiquaires, qui, à 100%, vous refilent du « toc », dans le meilleurs des cas, de pâles copies. Ces gens, l’ADN de la Casbah, survivent toujours, et sont toujours là, près de l’ex-rue Boutin, la fameuse ”place des chèvres” des 15eme et 16e siècles, près de la mosquée Ketchaoua. On débouche enfin à Bab Ejdid.

    Le soleil, après la pénombre des ruelles humides que nous avons quittées, nous réchauffe les os en cette période de début d’un printemps hésitant, et nous remontons vers le début de la rue de la Casbah, qui commence à Bab Ejdid pour aller mourir quelques centaines de mètres plus bas vers la place des martyrs, près de la mer. On décide de redescendre vers Sidi Ramdane, où la wilaya d’Alger a fait quelques réparations sommaires et blanchi à la chaux des maisons qui ne tiennent que par miracle, pour donner le change au peu de touristes étrangers de passage, ceux en fait qu’elle envoie.
    On décide de rechercher quelques « znikates » célèbres dans la mémoire des natifs du vieil Alger, comme la Rue du Diable (Zenket Echitane), la Rue des Pyramides, la Rue N’fissa, la Rue du Lézard ou la Rue Tombouctou. Et, plus que tout, la Rue de Thèbes, là où un petit commando de criminels de l’Algérie française avait provoqué un carnage en plaçant une bombe, alors que les gens dormaient, le 10 août 1956 à 23 h 50. Le crime a fait 80 morts et plus de 14 blessés. Jusqu’à aujourd’hui, ce carnage fait encore pleurer les gens à la Casbah.

    La casbah se meurt, c’est un fait. « De l’intérieur, pas de l’extérieur, ce que les gens, les autorités, ne voient pas », nous explique avec une infinie fatigue dans les yeux un vieil homme, « bleu de Chine » bien porté, savate aux pieds, comme au bon vieux temps. « Ils veulent la restaurer, qu’ils disent. Mais que faire quand l’âme et l’esprit de la médina sont déjà partis? Que les gens qui portent la médina dans leurs cœurs sont partis? Le corps ne sera qu’une enveloppe, rien de plus. »

    A la rue des Abderames, nous avions rencontré une petite équipe d’élus de la commune de la Casbah, dirigée par le vice-président, pour recenser les maisons menaçant ruine, et reloger ensuite ses habitants. « Toute médina est comme ça, elle part doucement », souligne Mahfoud, vice-président de l’APC de la Casbah, peut-être beaucoup plus pour lui que pour nous.

    Pepe le Moko, les Caves et la ‘’french connection’’

    On poursuit notre voyage dans le temps. A Sidi Ramdane, on rencontre deux jeunes lycéennes de l’intérieur du pays, venues visiter la vieille ville d’Alger, l’ancien repaire des pirates et des corsaires, des janissaires, des Raïs, des brigands et des riches marchands juifs de ce côté-ci de la Méditerranée.

    Le palais du Dey Mustapha, dans la basse Casbah, est toujours là, comme pour témoigner d’une splendeur et d’une opulence d’une ville où les frères Goncourt débarquèrent un 7 novembre 1849. « Comme ce climat vous baigne dans sa joie et vous nourrit de je ne sais quel savoureux bonheur », avaient-ils écrit après leur retour à Paris, éblouis par les couleurs, les lumières, les gens d’Alger et leurs habits chatoyants, fantasques. Ces gens d’Alger étaient des marchands, des marins napolitains, des brigands corses qui s’y sont installés, des campagnards, des natifs de la médina et de riches touristes européens. On arrive enfin au pied de la Mosquée Ketchaoua, côté ex-rue Boutin, en contrebas de « Djama Lihoud ».

    Là, des musées de ce qui reste des palais des Rais, de leur progéniture, comme la maison de ”Khdaoudj El Amia”, ‘’Dar Aziza’’. Comble de l’ironie, nous n’avons pas pu visiter le musée des Arts Traditionnels, il y avait en ce jeudi 14 février une opération d’éradication de mites, qui se régalent des meubles, et autres vêtements d’époque, qui y sont exposés. Mais, tout au long de cette balade dans le temps d’une médina qui se meurt à petit feu, nous n’avons pas fait de rencontre de troisième type, une rencontre avec les ”Pépé le Moko”, ce personnage de cinéma, qui n’a vécu que l’espace d’un film tourné dans une Casbah des ”yaouleds” mythifiée à l’époque coloniale comme étant les bas fonds et le côté pervers de la ville européenne, cossue et hautaine, construite par delà la vieille cité, celle qui a défait vers 1541, un jour de grande tempête comme celui du 11 novembre 2001, l’invincible Armada de Charles Quint.

    Par contre, nous avons eu ce ressenti, près du vieux port, de la présence de Jo Attia (de son vrai nom Joseph Victor Brahim Attia), et des réminiscences de la pègre marseillaise des années 1950, qui venait souvent se planquer après quelques braquages spectaculaires en métropole, dans la vieille médina d’Alger, bien avant la ”french connection”.

    Sur le front de mer, entre les boulevards Ernesto Che Guevara et Frantz Fanon, donnant sur l’ex-rue de la Marine et la Grande mosquée, face au cap Matifou et, au loin la Kabylie, qui a donné à la Casbah, avec Biskra, ses habitants venus d’Azzazga, Tadmait, Azzefoun, Tigzrit, Les Issers et Bordj Ménaiel, Beni K’sila ou Tizi Ouzou, je reste pensif. Une belle cité, encore fière et orgueilleuse, qui fait face avec courage aux appels tentants du large, des départs vers des aventures à travers le monde. Et je me dis que le projet de « revitalisation » de la Casbah, dévolu par la wilaya d’Alger au célèbre architecte-urbaniste français Jean Nouvel, ne sera pas une simple formalité.

    La vieille médina contient pratiquement une grande partie de l’histoire du pays, tant de mystères et d’intrigues encore cachés, comme les méthodes et les matériaux de sa construction, un des secrets de sa longévité. Des larmes de joie et de tristesse aussi de ses habitants, qui ont pleuré leurs enfants, partis après les dures années de famine, de maladies et de misère, pour ne jamais revenir, en Amérique avec les jeunes GI’s après le débarquement à Alger en novembre 1942 des alliés durant la seconde guerre mondiale.

    « Ici, il n’ y a que des histoires de départs, pas de retour », laisse tomber un octogénaire, à qui on a demandé où sont passés les habitants de la Casbah. Pour tout cela, et le reste, il est probablement vain de revitaliser la Casbah. Peut-être la préserver contre les attaques des hommes…plus que le temps et l’oubli.

    Le Jeune Indépendant, 28 fév 2021

    Tags : Algérie, Alger, Kasbah,

  • 35 migrants d’Algérie arrivés en Sardaigne à bord de deux bateaux à moteur

    Trois femmes et trois mineurs sont également à bord. Les deux groupes ont été interceptés par le département aéronaval de la garde des finances de Cagliari

    AGI – Les deux groupes de migrants interceptés dans la soirée par le service aéronaval de la police financière de Cagliari sont arrivés d’Algérie dans le sud de la Sardaigne avec deux bateaux à moteur, avec des moteurs de 200 chevaux.

    Parmi les 35 à bord également trois femmes et autant de mineurs. Les vedettes rapides sont une nouveauté absolue dans le flux migratoire algérien de plus en plus intense, repris cette année depuis le début du mois.

    Jusqu’à présent, les migrants se dirigeant vers les côtes sud-ouest de la Sardaigne sont arrivés sur de petits bateaux en fibre de verre équipés de moteurs hors-bord , comme les 7 récupérés ce matin au large de l’ île de Toro.

    Source : Agenzia Italia, 28 fév 2021

    Tags : Algérie, Italie; Migration,

  • 61 ans plus tard, les Algériens souffrent toujours de l’héritage atomique de la France

    Source : TRT World, 15 fév 2021 (traduction de l’anglais)

    Les experts estiment que le passé nucléaire de la France en Algérie ne doit plus rester enfoui dans le sable.

    Le 13 février 1960 au matin, la France a testé sa première bombe nucléaire appelée «Gerboise Bleue» (Blue Jerboa) dans la région de Tanezrouft, une partie du Sahara qui chevauche l’Algérie et le Mali, à environ 30 miles au sud de Reggane.

    Gerboise Bleue avait une capacité d’ explosion de 70 kilotonnes, soit plus de quatre fois la force de Little Boy, l’arme nucléaire américaine qui a été larguée sur Hiroshima à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    À l’époque, les autorités françaises affirmaient que les tests se déroulaient dans des zones inhabitées et désertes. Cependant, il a été révélé plus tard que des milliers de personnes vivaient sur les sites où la France testait ses armes nucléaires.

    Les Algériens vivant dans ces régions n’ont pas été correctement avertis après la campagne d’essais de bombes nucléaires mal gérée de Paris autour de la ville de Reggane en 1960, qui a vitrifié de vastes étendues de désert avec de la chaleur et du plutonium, laissant un héritage de radiations non confinées qui paralyse encore les habitants.

    Selon le ministère français de la Défense, le nombre d’Algériens touchés par les tests était de 27000 mais selon les chiffres fournis par un professeur algérien de physique nucléaire, Abdul Kadhim al Aboudi, le nombre de personnes qui y vivaient était de 60000.

    En l’espace de deux ans, de 1960 à 1962, la France testa quatre bombes au-dessus du sol à Tanezrouft. Les tests ont eu lieu même après l’indépendance de l’Algérie de la France en 1962, qui a été obtenue après une guerre révolutionnaire de huit ans qui a fait des centaines de milliers de morts. Malgré cela, les Français maintiennent toujours une présence militaire dans la région et testent 13 bombes nucléaires dans une installation souterraine sous les montagnes du Hoggar, à 643 km au sud-est de Reggane.

    De 1960 à 1967, Paris a réalisé 17 essais nucléaires atmosphériques et souterrains dans les régions de Reggane et du Hoggar. Neuf d’entre elles ont été menées après l’indépendance de l’Algérie.

    Selon les experts, près de 42 000 Algériens ont été tués et «des milliers irradiés» lors de ces tests particuliers menés par la France entre 1960 et 1967.

    Des estimations modestes suggèrent que depuis 1960, au moins 150 000 personnes ont vécu, près ou voyagé dans des régions où la France a testé ses armes atomiques.

    Les dégâts causés en Algérie ont commencé à se faire jour au milieu des années 90. Une organisation de citoyens a détecté des dommages physiologiques survenant souvent chez les résidents vivant à proximité du site d’essai ainsi que chez les nomades voyageant à travers le Sahara.

    Plusieurs rapports ont également révélé que le plutonium radioactif utilisé est responsable de niveaux élevés de cancer de la peau dans le sud de l’Algérie, parmi de nombreuses autres maladies.

    L’accord d’Evian

    En 1962, la guerre d’indépendance algérienne a pris fin, au moins sur le papier. Le document, simplement intitulé «Déclarations rédigées de commun accord», a été signé dans une ville de la rive française du lac Léman plus connue pour son eau en bouteille que pour son rôle dans l’histoire diplomatique: Evian-les-Bains.

    Connu sous le nom d’accords d’Evian, le règlement a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a établi les paramètres de l’indépendance de l’Algérie.

    Cependant, conformément à une clause de l’accord, la France a été autorisée à poursuivre son programme d’essais jusqu’en 1967. Le gouvernement algérien sous la présidence de Chadli Bendjedid a secrètement autorisé la France à poursuivre ses essais sur le site B2-Namous de Reggane jusqu’en 1986 .

    Lorsque les Français ont finalement quitté l’Algérie, ils ont enterré une gamme d’objets contaminés dans les deux zones – du métal provenant de tours télécommandées qui ont activé les bombes, des pièces de moteur d’avions qui ont volé dans le champignon de Gerboise Bleue pour recueillir des données sur les radiations et des camions de qualité militaire. placé dans le rayon de l’explosion pour agir comme baromètres de sa puissance.

    En raison des vents sahariens dans la région, le sable recouvrant ces tombes de déchets nucléaires a été emporté. Les personnes vivant dans le sud de l’Algérie n’ont jamais été informées par la France des risques de radiation résiduelle et les gens ont commencé à utiliser des articles contaminés comme ressources.

    Bien que Paris ait été sévèrement critiqué pour son mépris des pratiques sûres de confinement nucléaire à la fois sur le plan interne et international, il est resté relativement silencieux sur la question.

    Un expert en énergie nucléaire algérien, Ammar Mansouri, qui avait précédemment décrit les essais comme «les crimes les plus méprisables perpétrés par la France coloniale en Algérie», demande maintenant à la France – qui a signé un traité rétroactif de l’Association internationale de l’énergie atomique sur la gestion des déchets radioactifs en 1997 – de faire face la loi internationale.

    Plus de six décennies après la réalisation de Gerboise Bleue, un rapport de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) recommandait à la France d’aider l’Algérie au nettoyage des sites concernés.

    Selon le rapport ICAN : «Dès le début des essais nucléaires, la France a mis en place une politique d’enfouissement de tous les déchets dans le sable. Tout ce qui a pu être contaminé par la radioactivité a dû être enterré.

    Cela comprenait des avions, des chars et d’autres équipements. Pire encore, les matières radioactives ont été laissées à l’air libre, exposant ainsi la population et l’environnement à un danger assuré.

    Le rapport mentionnait également que, la France n’ayant été soumise à aucune obligation au titre des accords qu’elle a conclus avec l’Algérie, elle n’a jamais révélé la localisation ni la quantité des déchets enfouis.

    Le rapport disait: «Le passé nucléaire ne devrait plus rester enfoui profondément dans le sable.»

    Les séquelles toxiques de l’héritage atomique de la France

    Les résidents du sud de l’Algérie ont signalé l’étrange augmentation des problèmes médicaux apparus pour la première fois dans les années 1970 et persistants jusqu’à nos jours.

    Bébés nés avec des membres atrophiés; cancers du foie, de l’estomac et de la peau; et la cécité de ceux qui ont été témoins des éclairs nucléaires brutaux lorsque les bombes ont explosé . À Reggane, beaucoup étaient au milieu de leurs prières du matin (fajr) lorsqu’une détonation a eu lieu.

    Ceux qui ont survécu doivent faire face à des incidences plus élevées de cancer, de malformations congénitales et de mutations génétiques pendant des générations. Si les sources de rayonnement sont toujours là, de manière invisible, le danger demeure réel et présent parmi elles toutes.

    Plus d’un demi-siècle plus tard, la France n’a pas encore assumé l’entière responsabilité de son sombre héritage colonial en Algérie.

    Le mois dernier, Paris a annoncé qu’il n’y aurait pas d’excuses pour la colonisation et ses activités qui ont coûté la vie à des millions de personnes au cours de ses 132 ans d’occupation de l’Algérie.

    Tags : Algérie, France, Mémoire, colonisation, colonialisme, essais nucléaires,

  • Le droit à la vie

    Les pseudos réprimandes mal placées du Parlement européen à l’endroit de l’Algérie cachent très mal les véritables intentions de l’Occident. Qu’on retienne donc qu’en plus de l’Algérie, la Chine, la Russie et d’autres pays «triés sur le volet» sont régulièrement l’objet de résolutions pondues par des instances à l’image du PE, sur un soit disant manquement aux droits humains. Les parlementaires européens et les lobbies qui les actionnent font mine d’oublier que le droit à la vie est, de loin, le premier droit humain. Or, si l’on établit un bilan de la défense de ce droit entre l’occident, la Chine, la Russie et l’Algérie, il ressort que le même occident a foulé du pied le droit à la vie de ses propres citoyens.

    Et pour cause, plus de 50 % des décès provoqués par le Covid-19 l’on été chez eux, en Amérique et en Europe. Les pays victimes de l’acharnement droit-de-l’hommiste ont très largement défendu le droit à la vie de la population. Il est clair que si les chiffres étaient inversés, le Parlement européen et autres instances occidentales auraient brandi le droit à la vie et pondu une série de résolutions accusant la Chine, la Russie et l’Algérie de décimer leur peuples respectifs.

    Mais la réalité quotidienne démontre que les dizaines de milliers de morts au quotidien sont comptabilisés chez-eux. On pourrait se satisfaire de l’actualité sanitaire pour démasquer les viles intentions des occidentaux. Mais leur responsabilité dans la transgression du droit à la vie sont bien plus ancienne que l’épisode de la Covid-19.

    En effet, en analysant tous les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants perpétrés depuis la fin de la guerre froide et même avant, on est amené à dire que le doute n’est plus permis sur les intentions des occidentaux quant à la guerre qu’ils disent mener contre le terrorisme international. Principaux bénéficiaires du marché mondial de l’armement, ce sont eux qui arment les belligérants.

    L’Irangate illustre parfaitement cet état de fait. Mais l’interventionnisme de l’Europe et des USA ne s’arrête pas à la fourniture des armes. Ils imposent des embargos qui affament et tuent des milliers d’enfants innocents. Ils se sont amusés à créer El Qaïda, puis Daesh, pour détruire des pays entiers au Moyen Orient.

    Sachant cela, il est illogique de croire à la thèse d’un Occident épris de paix et de droits de l’homme. Il est clair que dans la stratégie des puissances occidentales, tous les artifices qu’inventent leurs parlements ne sont que des outils qui leur serviront à créer un monde à leur image. On en a une petite idée : exit le droit à la vie.
    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 6 déc 2020

    Tags : Parlement Européen, Algérie, PE, UE, droits de l’homme, Russie, Chine, Etats-Unis, France,