Catégorie : Libye

  • Diplomatie et pétrole, les nouveaux enjeux géopolitiques en Libye

    Ces dernières semaines, la Libye a été le théâtre d’opérations diplomatiques. Trois ministres européens des Affaires étrangères se sont succédés hier. La guerre en Libye est-elle enfin finie ?

    Les trois ministres français, allemand et italien des Affaires étrangères se sont rendus en Libye le 25 mars dernier selon le journal Africa Intelligence. La Libye voit les diplomaties étrangères défiler sur son sol depuis que le nouveau gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah a obtenu le soutien du Parlement le 8 mars dernier. La naissance de ce gouvernement a permis la signature d’accords historiques.

    La Chine, la Russie, la Turquie et leurs alliés auraient accepté l’accord d’unité nationale en Libye. Cet accord a été officiellement parrainé par les Nations unies et lancé par les Etats-Unis. Ces derniers ont enfin réussi à faire bouger les Etats du Vieux-Continent, au moins dans un contexte diplomatique, pour ouvrir la route à une réconciliation avec la Libye.

    L’Europe cède sous la pression internationale

    La France a « une dette envers la Libye, très claire : une décennie de désordre ». C’est ce que le président français Emmanuel Macron a dit lors de sa rencontre avec les dirigeants libyens mardi à l’Elysée.

    Des mots qui ressemblent à un aveu de culpabilité. En 2011, la France, dirigée par le président d’alors Nicolas Sarkozy, a promu et participé à l’intervention militaire qui a conduit à la chute du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Une chute qui a eu des effets dévastateurs en Libye.

    Derrière cet aveu, des intérêts européens de taille : la France cherche à se repositionner au sein de l’UE, et des concessions sur le dossier libyen sont de mise, en l’occurrence l’intérêt italien pour le dossier de l’immigration, le tout soumis à la médiation allemande.

    Berlin cherche aussi à remettre un prix de consolation aux Italiens qui assument tant bien que mal les flux de migrants en provenance d’Afrique, via la Libye, sans augmenter ses propres quotas ni ceux de la France. C’est dans ce contexte que Mario Draghi, le nouveau chef d’Etat italien, se rendra en Libye le 6 avril pour rencontrer Abdelhamid Dbeibah.

    Les élections en ligne de mire

    Le 24 décembre 2021, des élections inclusives se tiendront en Libye. Ce scrutin reste une priorité pour la nouvelle autorité intérimaire, qui bien que légitime, ne pourra pas entreprendre une réorganisation des institutions de l’Etat avant plusieurs mois. Au plus, le nouveau gouvernement devra maintenir la paix dans le pays, les différents acteurs présents au sein du gouvernement et les puissances mondiales doivent, en attendant, accepter le statu quo.

    S’exprimant lors d’une réunion du Conseil de sécurité mercredi, l’envoyé de l’ONU en Libye, Jan Kubis, a déclaré que, pour que le scrutin ait lieu, « il est essentiel d’avoir des cadres juridiques et constitutionnels confirmés et clairs pour les élections présidentielles et parlementaires ». Il a insisté pour que « les Libyens et les autorités libyennes appellent les mercenaires et les forces étrangères à quitter le pays dès que possible ».

    Court-circuit américain

    Un point important dans le discours de Kubis a été l’insistance sur la réouverture de la route côtière reliant Misrata à l’est de la Libye. Il a parlé au nom de l’UE, entre autres, en affirmant que cette réouverture aurait lieu dans deux semaines, et qu’il s’agissait d’une priorité des membres du Comité militaire mixte 5+5.

    La réouverture de la route maritime facilitera grandement la circulation du pétrole de Sarir, du golfe de Syrte et de Bir Zaltan hors de Libye sans traverser le centre du pays, encore sous le contrôle des tribus kadhafistes du Sud. Les puits de pétrole et les raffineries exploités dans ces régions le sont par la compagnie pétrolière nationale (NOC).

    Le directeur de la NOC, Mustafa Sanalla, avait reçu une médaille de la part de l’ambassadeur américain le 25 février. Il avait facilité la circulation de la flotte pétrolière américaine vers l’est Libyen depuis. Au total, quatre nouveaux navires pétroliers circulent au nord de la Libye depuis le début de mars, ce qui ne doit rien au hasard.

    On pourrait donc se demander si l’intérêt des Américains est la tenue des élections et la renaissance libyenne, ou la fluidité des échanges pétroliers avec le pays. Ce sont les Etats-Unis qui ont chaperonné l’installation du nouveau gouvernement dans les instances mondiales. Comment la Russie réagira-t-elle à ces initiatives, dans une région libyenne qu’elle contrôlait depuis des années ? La Turquie et le Qatar y verront-ils un énième affront d’Haftar ? Ou l’arrangement officieux avec les Américains incombera-t-il au nouveau gouvernement libyen ? Affaire à suivre.

    Le Journal de l’Afrique, 26 mars 2021

    Tags : France, Italie, Allemagne, Europe, Libye, Kadhafi, OTAN,

  • Erdogan jette de la poudre sur les Européens

    Par Alaeddin Saleh

    La Turquie s’est efforcée d’améliorer ses relations endommagées avec l’Union européenne et d’introduire un programme positif dans les négociations avec les dirigeants de l’UE : c’est une impression trompeuse que les récentes mesures prises par les dirigeants turcs auraient pu produire sur un observateur extérieur.

    En effet, Recep Erdogan lui-même a participé à une vidéoconférence avec les chefs de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe, Ursula von der Leyen et Charles Michel, à l’approche du sommet européen prévu les 25 et 26 mars.

    Le dirigeant turc a indiqué qu’Ankara attendait des États européens qu’ils prennent des mesures spécifiques afin de développer la coopération avec la Turquie. Il a également exprimé l’espoir d’une prolongation de l’accord sur les réfugiés, qui oblige l’UE à allouer des milliards d’euros à la Turquie en échange d’une limitation du flux de migrants. La question des personnes déplacées temporairement reste le principal levier entre les mains d’Erdogan, qu’il manie habilement pour exercer une pression sur l’Europe.

    L’implication personnelle du président turc dans les négociations avec l’UE témoigne de l’intérêt considérable des autorités turques pour le rétablissement des barrières. Mais cette démarche n’est guère dictée par un effort sincère pour revenir sur les rails de l’intégration européenne. Le catalyseur le plus probable de l’initiative d’Erdogan est sa crainte de sanctions supplémentaires contre la Turquie, susceptibles de détériorer davantage une économie nationale déjà en difficulté.

    Depuis le début de l’année 2021, Ankara s’efforce d’envoyer un message sur sa volonté de changement : La Turquie a mis fin aux provocations habituelles en Méditerranée orientale et a rejoint le processus de règlement pacifique en Libye qui a commencé à porter des fruits prometteurs.

    Toutefois, comme dans le cas du discours d’Erdogan qui a préparé le terrain du sommet de l’UE, ces mesures ne peuvent être prises au sérieux que par un observateur extérieur. En fait, la Turquie n’a plus besoin de livrer des armes supplémentaires à la Libye uniquement parce qu’une présence militaire turque à part entière a été établie dans le pays d’Afrique du Nord au cours des dernières années. Dans ce contexte, les rapports sur la prétendue intention d’Ankara de retirer les mercenaires syriens de Libye ne doivent pas être pris avec un grain de sel, mais plutôt avec tout le baril. Il en va de même pour les louanges des dirigeants turcs au dialogue politique et au nouveau gouvernement – un gouvernement qui comprend des personnalités qui ne cachent même pas leur loyauté envers la Turquie. Toutes les mesures conçues par les dirigeants turcs poursuivent un seul et même objectif : atteindre un point d’appui à l’approche du sommet de l’UE, sans plus.

    La Turquie a profité d’un calme relatif pour regrouper ses forces et renforcer son influence dans la région. Le journal turc Daily Sabah a récemment fait état de l’expansion du port maritime de la ville côtière de Zawiya, qui devrait remplacer celui de Tripoli pour la livraison de matériel militaire et de munitions. En outre, Ankara continue de s’implanter dans l’aérodrome d’Al-Watiya, le transformant en base aérienne militaire. Même le nombre de mercenaires syriens en Libye ne devrait pas diminuer : les combattants d’un groupe Sultan Suleyman Shah soutenu par la Turquie se prépareraient à remplacer ceux qui sont censés quitter le pays.

    De toute évidence, Erdogan n’a pas mis ses ambitions de côté. Il ne fait que feindre d’adhérer aux valeurs européennes pour gagner le soutien de l’UE. Ce faisant, Erdogan trompe les Européens, cherchant à retarder ou à éviter les mesures punitives contre Ankara. Il est important de comprendre que, sous sa direction, la Turquie a toujours agi et agira toujours dans son propre intérêt, sans se soucier de ses partenaires européens.

    Modern Diplomacy, 26 mars 2021

    Tags : Turquie, Tayyip Erdogan, Union Européenne, UE, Libye,

  • Des soldats du régime syrien rejoignent les forces de Haftar pour de l’argent

    Selon des sources syriennes locales, des soldats affiliés au régime de Bashar Al-Assad ont fui pour rejoindre la milice du maréchal à la retraite Khalifa Haftar en Libye en raison du non-paiement de leurs salaires par le régime.

    Les sources ont déclaré à l’Agence Anadolu que le régime syrien avait du mal à payer les salaires des soldats en raison des défis économiques croissants causés par la guerre en cours dans le pays.

    Les mêmes sources ont ajouté que de nombreux soldats du régime et milices pro-régime dans les gouvernorats de Hama, Homs et Alep cherchent à rejoindre les forces de Haftar en Libye, en raison de l’interruption de leurs salaires.

    Les sources ont également souligné que nombre de ces combattants avaient quitté l’armée pour combattre en Libye en échange d’argent.

    Les sources ont expliqué que la base aérienne russe de Khmeimim dans le gouvernorat de Lattaquié surplombant la mer Méditerranée avait été transformée en centre de recrutement de mercenaires à envoyer en Libye et au Venezuela.

    Les sources ont indiqué que les mercenaires acceptés doivent effectuer un service militaire obligatoire pour être autorisés à quitter la Syrie. Cependant, ceux qui souhaitent gagner de l’argent tentent de contourner cette condition en achetant des cartes d’identité appartenant à des hommes exempts de service militaire.

    Avec l’éclatement de la révolution populaire en 2011 et l’imposition de sanctions économiques au régime , la crise économique qui dure depuis des décennies et qui s’aggrave en Syrie a atteint son apogée.

    Middle East Monitor, 25 mars 2021

    Tags : Libye, Syrie, Mercenaires, Khalifa Haftar,

  • Un chef de milice libyen recherché par la CPI abattu: des responsables

    Le chef de la milice libyenne Mahmoud al-Werfalli a été accusé d’avoir organisé et ordonné plusieurs séries d’exécutions remontant à 2016. Son assassinat met en évidence la fragilité de la situation sécuritaire en Libye.

    Le chef de la milice libyenne Mahmoud Mustafa Busayf al-Werfalli, recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre présumés , a été abattu par des hommes armés dans la ville orientale de Benghazi mercredi, ont indiqué des responsables libyens.

    Werfalli a été « abattu avec son cousin, Ayman, lorsque des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture dans une rue animée de Benghazi », ont rapporté des responsables non identifiés.

    Les deux ont été grièvement blessés dans l’attaque. Ils ont été emmenés au centre médical de Benghazi où ils auraient été déclarés morts à leur arrivée.

    Qui était Mahmoud Mustafa Busayf al-Werfalli?
    Werfalli, 43 ans, a servi en tant que commandant supérieur de la Brigade Al-Saiqa, une unité d’élite de soldats qui a fait défection de l’armée nationale libyenne lors du soulèvement de 2011 qui a renversé et tué le défunt dictateur Mouammar Kadhafi.

    Il était membre des forces fidèles à l’homme fort de l’est Khalifa Haftar.

    Dans une vidéo largement diffusée au début du mois, Werfalli a été vu en train de piller une salle d’exposition de voitures à Benghazi aux côtés de ses hommes en uniforme, brisant des meubles et des ordinateurs en brandissant des armes.

    Aucun groupe n’a immédiatement revendiqué la responsabilité de sa mort, mais l’ assassinat souligne la fragilité du pays ravagé par la guerre.

    Quels étaient ses crimes de guerre présumés?
    La CPI a lancé pour la première fois un mandat d’arrêt pour crimes de guerre contre Werfalli en août 2017 après que des séquences vidéo semblaient le montrer en train de mener et ordonner sept séries distinctes d’exécutions sommaires de 33 personnes en 2016 et 2017.

    Les séquences vidéo référencées par les juges de la CPI montraient Werfalli tirant personnellement sur des prisonniers encagoulés et attachés ou ordonnant à un peloton d’exécution d’ouvrir le feu sur eux.

    Le tribunal de La Haye a émis un autre mandat d’arrêt contre lui pour sa «responsabilité présumée de meurtre en tant que crime de guerre».

    Werfalli « aurait abattu 10 personnes devant la mosquée Bi’at al-Radwan » à Benghazi le 24 janvier de la même année, a indiqué le tribunal.

    Le procureur en chef de la CPI, Fatou Bensouda, a déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU en novembre 2019 que Werfalli jouissait de « sa liberté dans le Benghazi » et avait été promu de commandant en lieutenant-colonel dans l’armée de Haftar au début de l’année.

    Gouvernement d’unité de la Libye
    Depuis le soulèvement de 2011, la Libye est sombrée dans le chaos, embourbée dans de multiples cycles de conflit principalement entre le gouvernement basé à Tripoli et une administration de l’Est soutenue par l’armée nationale libyenne de Haftar.

    Les combats se sont arrêtés l’année dernière et les deux parties ont convenu d’un cessez-le-feu officiel en octobre. Cela a été suivi par un nouveau gouvernement d’unité nationale .

    Le GNU a prêté serment ce mois-ci , succédant aux deux administrations rivales qui dirigent le pays depuis des années. Le GNU est confronté à la tâche de fusionner les institutions étatiques divisées de la Libye, de diriger le pays vers de nouvelles élections en décembre et de s’attaquer à une situation sécuritaire désastreuse.

    Deutsche Welle, 25 mars 2021

    Tags : Libye, Mahmoud Al-Werfalli, Khalifa Haftar, CPI, crimes contre l’humanité,

  • Les hauts diplomates de l’UE en Libye soutiennent les autorités intérimaires

    Par NOHA ELHENNAWY

    LE CAIRE – (AP) – Les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Italie et de l’Allemagne sont arrivés jeudi dans la capitale libyenne pour montrer leur soutien aux autorités de transition nouvellement élues, qui devraient mener le pays ravagé par la guerre aux élections générales d’ici la fin de 2021.

    « Nous sommes ici pour exprimer notre soutien à la transition politique en Libye et nous sommes disposés à coopérer avec le gouvernement d’unité nationale », a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues libyen, allemand et italien. Il faisait référence au gouvernement intérimaire de la Libye, qui comprend un conseil présidentiel de trois membres et un cabinet qui a pris le pouvoir sous la pression internationale pour mettre en œuvre une feuille de route politique négociée par l’ONU.

    Les trois ministres des Affaires étrangères ont souligné que les combattants étrangers et les mercenaires devraient immédiatement quitter le pays afin d’assurer la pleine mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu signé en octobre.

    «Ce (retrait) est indispensable pour que la Libye retrouve sa souveraineté et sa sécurité», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. «En remplissant ces conditions, la Libye peut enfin tourner la page après tant d’années de crise qui a divisé le pays.»

    Le pays riche en pétrole a été divisé ces dernières années entre des administrations rivales basées à l’est et à l’ouest, chacune soutenue par des groupes armés et des gouvernements étrangers. En avril 2019, le commandant Khalifa Hifter, basé à l’est, a lancé une offensive militaire pour lutter contre la capitale, Tripoli, contre un gouvernement soutenu par l’ONU. La campagne militaire de 14 mois de Hifter a finalement échoué après que la Turquie eut jeté tout son soutien militaire derrière ses rivaux forçant ses troupes à se retirer vers l’est.

    Plus tôt ce mois-ci, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé les pays dotés de troupes et de mercenaires, impliqués dans le dernier conflit civil en Libye, à les retirer «sans délai». L’ONU a estimé qu’il y avait 20 000 combattants étrangers en Libye, y compris des Syriens, des Turcs, des Soudanais et des Russes.

    L’Italien Di Maio a affirmé l’engagement des trois pays européens à continuer d’appliquer l’embargo sur les armes de l’ONU sur la Libye par le biais de leur mission navale en mer Méditerranée, baptisée Irini.

    « Nous devons redoubler d’efforts pour former les garde-côtes et la marine libyens afin qu’ils puissent contribuer à cette mission », a ajouté Di Maio.

    Un rapport de l’ONU récemment publié a accusé plusieurs gouvernements étrangers de transformer le pays d’Afrique du Nord en une scène pour jouer des rivalités, ignorant les sanctions de l’ONU et l’embargo sur les armes qui dure depuis une décennie.

    Les experts ont identifié la Turquie et le Qatar comme les soutiens des forces fidèles à l’administration soutenue par l’ONU à Tripoli, à l’ouest, tandis que les Émirats arabes unis, la Russie et l’Égypte ont soutenu Hifter.

    «Nous avons parlé des tâches à accomplir et de la manière dont nous pouvons concrètement soutenir (la Libye) là où elle le souhaite», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.

    Les hauts diplomates de l’UE ont également souligné la nécessité de rouvrir la route côtière méditerranéenne du pays reliant l’est et l’ouest.

    De son côté, la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangouch, a déclaré qu’elle avait discuté avec ses homologues européens de la réouverture de leurs ambassades et services consulaires sur le sol libyen.

    Mardi, le président français Emmanuel Macron a annoncé que son pays rouvrirait son ambassade à Tripoli la semaine prochaine en signe de soutien au gouvernement de transition nouvellement élu.

    Macron s’est exprimé après une réunion à Paris avec Mohammad Younes Menfi et Musa al-Koni, président et vice-président du Conseil présidentiel de la Libye. On ne sait toujours pas si d’autres pays de l’UE suivront bientôt.

    «Je suis heureux d’être ici avec des collègues allemands et italiens», a déclaré Le Drian. « Nous voulons prouver par notre présence que l’UE a une position unifiée sur le portefeuille libyen. Cette position unifiée est importante car la Libye est notre voisin immédiat et nous ne pouvons ignorer les répercussions de la crise libyenne sur l’Europe. »

    Le Drian faisait référence à l’échec antérieur de l’UE à former un bloc unifié lorsque Hifter a commencé à marcher sur la capitale il y a deux ans, la France prenant le parti de cette dernière et l’Italie soutenant le gouvernement à l’ouest.

    Par ailleurs, Menfi a rencontré jeudi le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi au Caire dans le cadre de ses efforts diplomatiques pour galvaniser le soutien de son gouvernement.

    104.5WOKV, 25 mars 2021

    Tags : Libye, France, Italie, Allemagne, migration,

  • La Libye a un nouveau gouvernement. Parviendra-t-elle à maintenir la paix ?

    Le gouvernement d’unité nationale (GUN) nouvellement confirmé devrait s’engager à améliorer sensiblement la situation des droits de l’homme en Libye et à faire en sorte que les élections prévues en décembre 2021 soient libres et équitables.

    Le processus de paix en Libye a franchi une nouvelle étape. Au début du mois, un gouvernement intérimaire d’unité nationale (GNU) a été formé pour réunir les parties belligérantes du pays sous une même bannière et garantir des élections démocratiques.

    Les négociations sur la formation du nouveau gouvernement sont en cours depuis octobre dernier, lorsque les deux parties à la guerre civile ont conclu une paix temporaire. Avec le soutien des Nations unies, le gouvernement d’entente nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, et le gouvernement parallèle dit de l’Est, qui soutient l’armée nationale libyenne (LNA) de Haftar, y ont pris part.

    Cette semaine, le gouvernement de l’Est a également reconnu les pouvoirs du GNA et lui a confié la responsabilité de la partie orientale de la Libye. Le GNU est donc effectivement devenu le seul gouvernement national et la principale autorité exécutive dans tout le pays. Il s’agit d’une étape importante qui peut ramener la paix dans un État en proie à un conflit constant depuis dix ans. L’un des nouveaux vice-premiers ministres, Hussein Al-Gotrani, a également exprimé ses espoirs, en déclarant aux médias locaux : « La période de division est terminée. Le GNU est au service de tous les citoyens, quelle que soit leur région. »

    L’émergence et la légitimation du GNU ont également eu des conséquences sur l’orientation de la politique étrangère de la Libye. La France a déjà annoncé son intention de rouvrir son ambassade à Tripoli, qui a dû être fermée en 2014 en raison de l’intensification des combats. Le président Emmanuel Macron souhaite ainsi encourager la consolidation de la paix et aider à consolider la stabilité du nouveau gouvernement. Il n’a pas oublié d’ajouter que la France a une dette considérable envers la Libye, qu’elle cherchera à rembourser. En effet, c’est le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui a le plus soutenu l’intervention des troupes de l’OTAN contre le dirigeant libyen de l’époque, Mouammar Kadhafi.

    M. Macron a également indiqué que la principale priorité du GNU et des pays étrangers devait être le retrait des troupes étrangères du territoire libyen. En effet, il y a encore plus de 20 000 mercenaires qui ont soutenu à la fois le GNA et la LNA. La plus grande présence ici est celle de la Turquie, qui a déployé des milices syriennes en plus de ses propres forces armées. La Russie est également présente ici par le biais de sa société militaire privée, le groupe Wagner.

    Compte tenu de la position stratégique et des richesses naturelles de la Libye, il est difficile de prévoir à quelle vitesse les acteurs étrangers retireront leurs troupes du pays – ou même s’ils seront disposés à le faire. En outre, le retrait des troupes étrangères n’est qu’une des nombreuses complications qui rendent difficile l’aboutissement du processus de paix. Toutefois, si le gouvernement de transition parvient à conserver le pouvoir dans toute la Libye et à établir des relations diplomatiques avec d’autres États, la Libye pourrait enfin connaître des élections équitables et démocratiques au cours desquelles le peuple libyen choisirait lui-même son avenir. Les élections sont symboliquement prévues pour le 24 décembre, date à laquelle la Libye fête son indépendance.

    Auteur : Marián Maraffko

    SME Blog, 26 mars 2021

    Tags : Libye, France, OTAN, Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, Kadhafi, GNU,

  • Dix ans après le printemps arabe, la Libye a une nouvelle chance de paix

    Il y a dix ans, la zone d’exclusion aérienne des Nations unies au-dessus de la Libye a marqué le début de la révolution libyenne et de la campagne de bombardements de l’Occident.

    J’ai passé une grande partie de la guerre intégré aux combattants de Misrata, la troisième ville de Libye, à étudier l’insurrection. Les combats ont cessé avec la mort du colonel Moammar Kadhafi, le dirigeant de la Libye depuis quatre décennies.

    Malheureusement, l’espoir a cédé la place à la tourmente, les Libyens voyant les gouvernements qui se sont affrontés et les centaines de groupes armés se disputer les richesses pétrolières du pays. Les initiatives de paix ont échoué à plusieurs reprises – jusqu’à tout récemment.

    Le 16 mars, date du 10e anniversaire du printemps arabe et de l’intervention de l’OTAN, un gouvernement unissant l’est et l’ouest de la Libye a pris le pouvoir pour la première fois depuis 2014. Cette opportunité est la dernière et meilleure chance des Libyens pour la stabilité et la prospérité. Il existe trois raisons d’espérer, mais ce sont des raisons tout aussi impérieuses de désespérer.

    1. Victoire militaire impossible pour l’un ou l’autre camp

    En avril 2019, le chef des milices de l’Est de la Libye, Khalifa Haftar, a attaqué la capitale libyenne, Tripoli. Il voulait prendre le contrôle avant que le Congrès national libyen puisse se réunir pour mettre en place des élections.

    À l’époque, il avait l’avantage militaire, soutenu par l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Russie et la France et disposant de drones et d’avions de combat de pointe. Haftar était sur le point de remporter la victoire malgré les efforts des groupes armés de Tripoli, Misrata et Zintan pour l’arrêter. C’était jusqu’à ce que la Turquie intervienne il y a quelques mois, renversant le cours des combats et bouleversant l’équilibre militaire en Libye.

    La Turquie voulait faire échec à la puissance russe et égyptienne dans la région et s’assurer des droits de forage sous-marin dans la mer Méditerranée. L’intervention de la Turquie a été décisive, entraînant le retrait des milices d’Haftar et des mercenaires russes.

    Cette défaite a fondamentalement modifié la politique libyenne. Il est devenu évident pour Haftar et ses partisans qu’il n’y avait, pour l’instant du moins, aucune solution militaire au conflit libyen. Cette impasse a transformé le dialogue politique et militaire des Nations Unies en une véritable négociation pour le pouvoir et l’avenir de la Libye.

    2. La pandémie : Un point de rupture pour les Libyens

    Les Libyens sont furieux contre leur classe politique. Il est difficile d’exagérer l’enfer que les Libyens ont vécu au cours de la dernière décennie, et la pandémie n’a fait qu’exacerber la situation.

    Le système de santé libyen s’est effondré pendant la révolution, laissant les Libyens vulnérables au COVID-19. Au cours de l’été, de nombreuses familles ont dû choisir entre attendre les bombardements ou exposer leur famille au COVID-19 si elles fuyaient.

    La Libye était un pays aisé avant la révolution de 2011. Avec seulement six millions d’habitants et de vastes réserves de pétrole, la Libye devrait plutôt ressembler au Qatar ou aux Émirats arabes unis, deux nations riches au niveau de vie élevé.

    Les Libyens le savent et en ont assez. Cette colère a déstabilisé les dirigeants politiques libyens de toutes les parties au conflit et constitue un élément moteur des progrès politiques récents et inattendus. Le fait que Haftar et d’autres dirigeants soutiennent le nouveau gouvernement est une preuve supplémentaire de la pression exercée par les Libyens moyens, étant donné que ces dirigeants ont rejeté tout compromis jusqu’à présent.

    3. Les puissances régionales recherchent la stabilité en Libye

    Après la mort de l’ambassadeur américain Chris Stevens en 2012 à Benghazi, la communauté internationale a abandonné la Libye. Comparez cette réponse à la détermination européenne et américaine en Irak et en Afghanistan, où des milliers de diplomates sont restés malgré une violence extrême.

    Les puissances régionales ont comblé le vide, en lorgnant sur les richesses de la Libye. L’Égypte, la Russie et les Émirats arabes unis ont parié sur Haftar, lui fournissant des systèmes d’armes sophistiqués et les mercenaires pour les faire fonctionner. Mais l’intervention de la Turquie en 2019 a changé la donne.

    Désormais, pour que les acteurs régionaux puissent bénéficier de la Libye, ils ont besoin d’un gouvernement opérationnel qui contrôle pleinement sa richesse pétrolière. La Turquie est également intéressée par le succès du traité maritime qu’elle a signé avec la Libye quelques jours avant son intervention, renforçant sa stratégie plus large pour la Méditerranée orientale.

    Que faut-il encore pour que tout se passe bien ?

    Les États-Unis et l’Europe doivent s’impliquer

    Les raisons d’espérer ne sont, malheureusement, pas assez nombreuses. Le nouveau premier ministre libyen, Abdul Hamid Dbeibah, ne doit pas non plus se laisser abattre. Plus important encore, l’Europe et les États-Unis doivent s’impliquer.

    L’Europe a le plus grand intérêt à le faire, car la Libye est une route majeure pour la migration. Un État libyen fonctionnel contribuerait grandement à empêcher des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de se noyer sur les côtes européennes chaque année.

    Les États-Unis étant le premier donateur d’aide étrangère de l’Égypte, ils doivent encourager les Égyptiens à faire pression sur Haftar pour qu’il continue à soutenir le nouveau gouvernement.

    Enfin, la communauté internationale doit soutenir les efforts de l’ONU en Libye, y compris l’application de l’embargo sur les armes, qui a été « totalement inefficace ». Stephanie Williams, représentante intérimaire de l’ONU en Libye, est l’héroïne méconnue des négociations politiques qui ont conduit au nouveau gouvernement d’unité libyen.

    En créant un dialogue politique progressif et inclusif, Mme Williams a utilisé la pression de l’opinion publique pour pousser les politiciens à agir. Il faut espérer que le nouveau représentant des Nations unies en Libye, le Slovaque Ján Kubiš, ne gâchera pas cet élan en ignorant les principes qui ont permis le succès : l’humilité, la transparence et la place centrale de la voix des Libyens.

    Stephen Harris
    Rédacteur en chef, Science + Technologie

    The Conversation, 22 mars 2021

    Tags : Libye, Printemps Arabe, Kadhafi, révolution, OTAN,

  • Libye : Les gardes pétroliers suivent une formation contre les attaques

    TRIPOLI, 22 mars (Xinhua) – Le Petroleum Facilities Guard, une compagnie pétrolière libyenne, a déployé lundi un programme de formation dans un champ de tir dans la ville de Bir al-Ghanam, dans l’ouest de la Libye, pour son personnel contre d’éventuelles attaques contre des installations pétrolières.

    « Cette formation est dispensée à des niveaux avancés pendant trois à trois mois. Il y a un autre projet après six mois qui vise à augmenter l’efficacité du personnel de la Garde des installations pétrolières », a déclaré à Xinhua Mohamed Al-Gadi, commandant de la formation.

    Les installations pétrolières de la Libye ont fait l’objet de terrorisme et de vandalisme ces dernières années, ce qui nuit à la production et à l’exportation de pétrole, principale source de revenus du pays.

    Le pays déchiré par la guerre souffre de violence et de division politique depuis qu’un soulèvement soutenu par l’OTAN a tué le leader de longue date du pays d’Afrique du Nord, Mouammar Kadhafi en 2011.

    Un nouveau gouvernement d’unité nationale a été approuvé par le parlement, dans le but de mettre fin à la division en Libye et de préparer les prochaines élections générales de décembre 2021.

    Xinhuanet, 23 mars 2021

    Tags : Libye, guardiens du pétrole, formation,

  • Libye : Josep Borrell s’entretient avec le Premier ministre Abdulhamid Al-Debaiba

    Libye: le Haut Représentant / Vice-président Josep Borrell s’est entretenu avec le Premier ministre Abdulhamid Al-Debaiba

    Le 24 mars, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité / vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, s’est entretenu avec le nouveau Premier ministre libyen Abdulhamid Al-Debaiba. Josep Borrell a félicité le Premier ministre pour la formation du nouveau gouvernement d’unité nationale et a salué les efforts et la détermination de son gouvernement pour restaurer l’unité nationale et ouvrir un chapitre de paix et de réconciliation pour la Libye.

    Le Haut Représentant Borrell a transmis un message de soutien fort soulignant que l’UE est prête à intensifier sa coopération avec le nouveau gouvernement et à fournir un soutien en fonction de ses besoins et de ses priorités.

    Le haut représentant Borrell a proposé de travailler ensemble dans des domaines dans lesquels l’UE pourrait apporter son expertise et sa valeur ajoutée, tels que le renforcement des institutions, la gouvernance économique, la préparation des élections nationales de décembre 2021 prévues dans la feuille de route du forum de dialogue politique libyen, ainsi que dans le cadre de la sécurité commune de l’UE. et la mission EUBAM Libye sur la politique de défense (PSDC) et l’opération EUNAVFOR MED Irini.

    Le Haut Représentant Borrell et le Premier Ministre Abdulhamid Al-Debaiba ont échangé sur l’importance de maintenir la stabilité de la Libye, de renforcer ses institutions unifiées et d’assurer la mise en œuvre continue de l’accord de cessez-le-feu, reconnaissant le rôle joué à cet égard par le Comité militaire mixte 5 + 5 et le nécessité d’un mécanisme de suivi crédible.

    Le haut représentant et le Premier ministre Abdulhamid Al-Debaiba ont convenu de planifier des visites mutuelles et de coordonner et de coopérer étroitement, notamment via la délégation de l’UE en Libye, dont la présence à Tripoli, l’UE entend augmenter prochainement, espérant que la situation en matière de sécurité et de santé permettra il.

    EEAS, 24 mars 2021

    Tags : Libye, Josep Borrell, UE, Abdulhamid Dbeibah,



  • Libye : Un lieutenant de Haftar recherché par la CPI a été abattu

    Accusé par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité et d’autres crimes inhumains, le militaire libyen Mahmoud al-Werfalli, qui œuvrait dans les forces fidèles au maréchal Khalifa Haftar, est mort mercredi.

    Il a été tué par «des hommes armés non identifiés». Le militaire libyen Mahmoud al-Werfalli, visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été abattu de plusieurs balles mercredi 24 mars en Libye, selon une source sécuritaire.

    Il se trouvait alors dans sa voiture à Benghazi, situé dans l’Est du pays, lorsque des «hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture».

    Il était membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen et chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL). Grièvement blessé, Al-Werfalli est décédé à son arrivée au Centre médical de Benghazi, situé près du lieu de la fusillade, selon une autre source sécuritaire.

    Al-Werfalli était accusé par la Cour pénale internationale de «crimes de guerre, torture, traitements cruels, crimes contre l’humanité et d’autres crimes inhumains».

    Le militaire de 43 ans était accusé d’avoir «directement commis et ordonné» des meurtres «en tant que crime de guerre dans le contexte de sept incidents, concernant 33 personnes», de juin 2016 à juillet 2017 dans la région de Benghazi, selon la CPI.

    Connu pour ses exécutions sommaires de prisonniers politiques, il aurait en outre «exécuté par balle 10 personnes devant la mosquée Bi’at al-Radwan à Benghazi» en janvier 2018, selon la même source. Ces exécutions sommaires ne l’ont pas empêché d’être promu par le maréchal Haftar lieutenant-colonel en juillet 2019, après avoir servi en tant que major.

    «Cette promotion envoie un message clair selon lequel Khalifa Haftar n’a aucune intention» de le faire poursuivre en justice, avait alors déploré la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda.

    Al-Werfalli était récemment apparu dans une vidéo s’en prenant violemment au patron d’une concession automobile à Benghazi, suscitant une vive polémique en Libye.

    La Patrie News, 25 mars 2021

    Tags : Libye, Khalifa Haftar, Mahmoud al-Werfalli, CPI, crimes contre l’humanité,