Catégorie : Maghreb

  • Maroc-Algérie : L’UpM à la rescousse du Makhzen

    Tags : Algérie, Maroc, Union Pour la Méditerranée – Maroc-Algérie : L’UpM à la rescousse du Makhzen

    Malgré l’affirmation de l’Algérie plus d’une fois que l’option d’une médiation avec le Maroc n’est pas sur la table pour normaliser les relations bilatérales, certaines parties insistent pour re-présenter cette proposition à chaque fois, d’une manière qui remet en cause le fond de cette insistance et qui est derrière elle, et si le voisin occidental a quelque chose à voir avec cela. ?

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Alvares, dans une interview au journal « Diario de Sevilla », a déclaré que son pays entendait reprendre l’initiative de travailler pour dissiper les nuages ​​qui assombrissent le ciel des relations algéro-marocaines, à l’Union pour la Sommet méditerranéen, organisé par Barcelone, Espagne, les lundi 28 et 29 novembre.

    Selon le chef de la diplomatie espagnole, « le Maroc et l’Algérie sont des pays partenaires clés pour l’Espagne et l’Union européenne, et avec eux nous construisons la relation en Méditerranée. Les 28 et 29 novembre, Barcelone accueillera une conférence de l’Union pour la Méditerranée, où nous discuterons de ces questions. Nous, en Espagne, travaillerons toujours pour la détente. Dans un souci de bon voisinage et de coopération pour construire la Méditerranée, le dialogue est essentiel à cet égard », a-t-il soutenu.

    L’Union pour la Méditerranée est un regroupement de pays riverains de la mer Méditerranée, créé par l’ancien président français Nicolas Sarkozy, mais l’Algérie n’était pas enthousiaste à l’idée de travailler au sein de cet espace, car elle pense que Sarkozy a créé cette union en 2008, afin de briser le siège imposé à l’État de l’entité sioniste par les pays arabes, alors que la position de l’Algérie sur cette question se passe de commentaires.

    Plus d’un responsable espagnol, conduit par la vice-première ministre, Teresa Rivera, et le ministre des Affaires étrangères s’étaient rendus en Algérie, et avaient tenté d’assouplir la position algérienne concernant la normalisation des relations entre l’Algérie et Rabat, même si l’affaire se limitait à l’extension des travaux du gazoduc Maghreb-Europe uniquement, mais toutes ces tentatives ont échoué.

    Cependant, faire la lumière sur l’Union pour la Méditerranée répond à de nombreuses questions posées sur l’insistance persistante des parties à soutenir la normalisation des relations algéro-marocaines. Cette instance, qui n’aimait pas l’Algérie dès le départ, comme pour le Maroc, était l’une des plus impatientes pour elle en raison de ses relations multiples avec l’Etat de l’entité sioniste. En témoigne le fait que deux Marocains ont assumé le poste de secrétariat général de ce syndicat.

    Un autre Marocain a occupé le poste de secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, et il a été le Fatih Al-Sijlmassi pendant plus d’un mandat, ce qui indique l’étendue de l’influence dont jouit le régime makhzen dans cette initiative de Sarkozy, ce qui suggère que Le Maroc est celui qui essaie de relancer la médiation, sous n’importe quelle plateforme.

    Ainsi, le régime du Makhzen a été fortement affecté par les sanctions algériennes qui lui ont été imposées après la rupture des relations bilatérales, qui ont eu pour conséquence d’empêcher l’aviation civile et militaire marocaine de survoler l’espace aérien algérien, et enfin, d’arrêter l’approvisionnement en Voisin occidental du gaz naturel liquéfié après la décision de ne pas renouveler le contrat du gazoduc Maghreb-Europe.

    On s’attend à ce que le sort de la médiation dont a parlé le chef de la diplomatie espagnole se trouve sous le dôme de l’Union pour la Méditerranée, à l’instar d’autres tentatives de médiation ayant échoué, similaires à celles initiées par le Royaume d’Arabie saoudite et les États-Unis. les Émirats arabes unis et dans une moindre mesure la République islamique de Mauritanie.

    C’était à la demande de Rabat, dont les responsables prétendent dans les médias qu’ils sont indifférents à la rupture des relations et à ses répercussions sur l’économie marocaine.

    La médiation envisagée par le ministre espagnol intervient au moment où Rabat s’apprête à recevoir le ministre de la Défense de l’entité sioniste, Benny Gantz, pour signer des accords de coopération militaire et sécuritaire. À toutes fins utiles, le makhzen marocain est devenu un simple outil entre les mains de Tel-Aviv, qui œuvre pour amener le différend algéro-marocain à un point de non-retour.

    Echourouk online, 16/11/2021

    #Maroc #Algérie #UpM #Union_Méditerranée #Gazoduc #Gaz

  • Maroc-Algérie: Le gazoduc GME fait partie du passé désormais

    Maroc-Algérie: Le gazoduc GME fait partie du passé désormais

    Tags: Maroc, Algérie, Gazoduc Maghreb-Europe, Medgaz, Espagne – Maroc-Algérie: Le gazoduc GME fait partie du passé désormais

    Livraison de gaz à l’Espagne : Le ballet des méthaniers algériens
    /Le premier indice viendra des unités de transformation de GNL installées sur la côte espagnole. Selon les données d’Enagás, les usines de regazéification de GNL ont augmenté, au courant mois du novembre, leur capacité de 4.000 GWh / jour.

    Le respect de l’engagement algérien est confirmé par la vérification des données énergétiques répertoriées sur les usines de regazéification, qui sont passées de 19.205,4 GWh/jour en octobre à une production de 23.189 GWh/jour en novembre. Les méthaniers qui transportent le GNL en provenance d’Algérie arrivent aux usines de regazéification de Carthagène et de Barcelone de manière plus fréquente, conduisant à une multiplication par deux de leur production. A titre d’exemple, le centre de Murcie est passé de la conversion de 2.254,7 GWh/jour en octobre à 4.395,9 GWh/jour actuellement. La centrale catalane, quant à elle, transformera 4.512,9 GWh/jour en novembre, contre 2.279,6 GWh/jour le mois précédant. Pour les cinq prochains mois, il est prévu en effet, 136 rotations de méthaniers (chiffres incluant l’ensemble des importations espagnoles). L’ensemble des slots ont déjà été attribués pour organiser le déchargement des navires dans les usines espagnoles entre novembre et mars. Ce chiffre est exceptionnel sachant que sur toute l’année précédente, sur une période de douze mois, il a été déchargé 86 navires seulement.

    Le GME fait partie du passé désormais

    Selon les données annoncées par Sedigas, l’Algérie envoie, jusqu’à présent, 44,9% du gaz naturel que l’Espagne consomme. Avant la fermeture du gazoduc GME, 19,9% des livraisons ont parcouru ce tracé et 21% ont été réalisé à travers le gazoduc de Medgaz. Les 4% restants ont été transportés par méthaniers, sous forme de Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Naturgy a confirmé encore une fois que l’expansion des capacités du gazoduc Medgaz sera une réalité avant la fin de l’année. L’entreprise espagnole, qui gère pour l’Espagne ce gazoduc, a expliqué que les travaux visant à porter sa capacité à 10.500 millions de mètres cubes par an se concrétisera dans moins de deux mois. En attendant la fin des travaux et pour combler les quantités assurées par le GME, le nombre de méthaniers déjà partis d’Algérie s’est démultiplié. L’armada de navires transportant le GNL algérien vers l’Espagne a ressui à faire taire tout le monde, y compris les plus sceptiques.

    Black-out général exclu

    La fermeture du gazoduc et la récente alerte autrichienne sur un éventuel black-out majeur en Europe a ravivé l’inquiétude de l’opinion publique espagnole. Face à cette rumeur, les Européens en général et les Espagnols en particulier cherchent même à s’armer d’un kit de survie. Sur les dernières semaines, l’Espagne est le pays européen avec la plus forte croissance de la demande pour ces produits. La recherche de différents équipements de survie a explosé. Les réchauds et les gazinières de camping, ont vu leurs ventes augmenter de 600%. Cette situation a conduit à l’intervention sur les medias de nombreux experts, relayé par les services de communication des grandes sociétés énergétiques espagnoles pour rassurer leurs concitoyens. Ils ont tous exclu la possibilité d’une panne majeure.

    C. S.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 15/11/2021

    #Algérie #Maroc #Gazoduc #Medgaz #Gaz #Espagne #GME #Méthaniers

  • Maroc: Entre l’espoir des peuples et la violence du pouvoir

    Tags : Maroc, Maghreb, Algérie, Mauritanie, Tunisie – Maroc: Entre l’espoir des peuples et la violence du pouvoir

    Le rêve est le gardien du sommeil (en tant que séquence physiologique active de restauration des forces et des équilibres organo-psychiques, entendons-nous…
    Pour paraphraser cet énoncé connu de Sigmund Freud, célèbre neurologue et inventeur de la psychanalyse, je dirai que le rêve est le gardien de la Paix.

    C’est aussi le déclencheur originel des grands projets de développement nationaux et régionaux, créateurs de richesses, d’emplois et de paix propice au Progrès social et humain.
    Alors rêvons, dans cette actualité Maghrébine dans laquelle l’absurde, la narco guerre, la stagnation, les alliances sataniques et contre nature sont beaucoup plus jetées au visage du Grand Maghreb, à El Qods Echarif, à la Nation Arabe et à la Oumma Islamique, qu’à l’Algérie voisine et soeur.

    Rêvons d’un Maghreb uni, avec l’Egypte, qui a déposé sa candidature pour adhérer à l’UMA en 1994, qui deviendrait un marché commun de plus de 200 millions de consommateurs et qui disposerait alors d’un potentiel de négociation loin d’être négligeable pour l’ensemble de ses relations économiques avec le reste du monde et notamment avec l’Union Européenne et la Chine.

    Ce serait un potentiel énergétique fabuleux en énergies fossiles aussi bien qu’en energie alternative solaire.

    Ce serait un potentiel d’action et d’impact important dans les rapports stratégiques de tous ordres dans le bassin méditerranéen et au Moyen-orient devenu si fragile…ce serait un potentiel agricole remarquable et un noyau de départ qui comptera pour lancer un dynamique industrielle crédible.

    Ce serait un potentiel de formation, de perfectionnement et de prospective très prometteur et une belle assurance pour notre région et pour nos pays respectifs.

    Ce serait une puissance touristique unique au monde: Guizeh, Louxor, la Vallée des rois, Edfou et la Vallée du Nil, Abou Symbel et le lac Nasser, Charm El Sheickh, en Egypte.

    Au Maroc, les Médinas de Fès et de Marrakech, Jamaa El fna, la ville bleue de Chefchaouen, aux portes d’Agadir, les Gorges du Dadès et de Toudgha, Casablanca, Rabat, Meknès.

    En Tunisie, Tunis la capitale et son Musée du Bardo, Carthage, Sidi Boussaid, Hammamet et leurs stations balnéaires, Tozeur, Djerba, les sites archéologiques de Dougga etc.

    En Mauritanie, Nouakchott, Nouadhibou, la zone humide du Banc d’Arguin sur 12000 km2, inscrite au patrimoine de l’Unesco, le désert de l’Adrar et les oasis Chingetti et de Ouadate…

    En Libye, Tripolie. Ghadamès, Benghazi, le site archéologique de Leptis Magna, les sites grecs antiques de Cyrène et de Sebratha, Waw An Namud, Tobrouk…

    En Algérie, Alger et sa Casbah, le Palais des Rais ou bastion 23Constantine la Numide, Oran et sa forteresse de Santa Cruz, les sites Romains de Tipaza, de Timgad, la Cité du Bonheur, Djemila, un littoral méditerranéen de plus de 1100 kms, recelant mille et une merveilles, un grand Sud Planétaire avec son temple naturel écologique de l’Ahaggar, et ses trésors rupestres et archéologiques à peine dévoilés, son Tassili des N’aajers époustouflant et son Parc National, sa Rouge Timimoun, et sa pure Djanet, sur le Plateau du Touat.

    Franchement, ne serait-pas là l’un des potentiels touristiques les plus merveilleux, offert au monde et aux populations de nos pays?

    Ce serait une mobilité des citoyens, des familles, des travailleurs, des universitaires, des artistes, des sportifs, des touristes, que les populations appellent de tous leurs vœux.

    Ce rêve est à portée de main. Il est juste empêché par la stratégie de pouvoir monarchique de la famille royale marocaine qui préfère s’allier avec la force maléfique de l’Etat sioniste pour menacer son voisin l’Algérie au seul motif que son voisin et frère recommande, en conformité totale avec les résolutions de l’Union Africaine, de l’ONU et de Cour internationale de Justice, de soumettre l’annexion du Sahara Occidental à référendum. Si la population de ce territoire exprime cette volonté, qu’il en soit ains et s’il le refuse qu’il en soit ainsi également !

    (*) Allaoua Bendif
    Fils de Chahid
    Docteur en psychologie Clinique
    Enseignant universitaire à la retraite.

    Auteur de : « Violences Algériennes», Koukou Editions. Octobre 2019

    La Patrie news, 16/11/2021

    #Maghreb #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Tunisie

  • Les sécheresses à répétition, une menace pour l’agriculture

    Les sécheresses à répétition, une menace pour l’agriculture

    Tags : Maghreb, sécheresse, Maroc, Algérie – Les sécheresses à répétition, une menace pour l’agriculture

    Des barrages presque à sec, des oliviers centenaires décharnés: le dérèglement climatique a pris des proportions dramatiques au Maghreb, au point de menacer la subsistance de millions d’agriculteurs. Le réservoir de Sidi Salem, qui pourvoit en eau près de 3 millions de Tunisiens (sur une population de 12 millions), fait peine à voir: il est tombé à 15 mètres sous le maximum atteint lors des pluies torrentielles meurtrières de l’automne 2018.

    Après une dizaine d’années «de changement climatique terrifiant, on a atteint une situation critique», constate l’ingénieur Cherif Guesmi: «Il n’y a pratiquement pas eu de vraies pluies depuis 2018 et nous utilisons encore cette eau», explique-t-il à l’AFP. En août, quand la Tunisie étouffait sous une canicule frisant les 48 degrés, le réservoir perdait 200.000 m3 d’eau par jour en évaporation, dit-il. Les récentes pluies ont largement épargné l’ouest de la Tunisie où se trouve ce barrage, tombé ces derniers jours à un plus bas historique de 17% de sa capacité. A l’échelle du pays, les barrages sont à seulement 31% de leur remplissage maximal. Les quatre pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye) font partie des 30 pays les plus en pénurie d’eau de la planète, selon l’Institut des ressources mondiales (WRI).

    Les périodes de sécheresse sont de plus en plus longues et intenses, ce qui préoccupe nombre de cultivateurs comme Ali Fileli, 54 ans, qui exploite 22 hectares près de Kairouan, dans le centre semi-aride de la Tunisie. Il ne peut «rien faire» de ses terres «à cause du manque d’eau». «Quand j’ai démarré avec mon père, il y avait toujours de la pluie ou bien on creusait un puits et on trouvait de l’eau», raconte-t-il. Mais depuis 10 ans, «chaque année le niveau de la nappe phréatique baisse de 3-4 mètres».

    En montrant sa plantation d’oliviers, M. Fileli souligne qu’en une dizaine d’années, il a perdu la moitié de son millier d’arbres. A l’approche de la récolte, beaucoup d’arbres arborent des fruits ratatinés et la sécheresse a obligé M. Fileli à retarder l’ensemencement du blé d’hiver et de l’orge. C’est comme une réaction en chaîne: des récoltes réduites sont synonymes de dettes accrues pour les agriculteurs et de moins d’embauches de saisonniers. En Tunisie, le chômage, monté à 18% après le Covid-19, pousse de nombreux Tunisiens à quitter le pays.

    Le phénomène affecte cultivateurs et éleveurs de toute la région. «Les nappes phréatiques d’Afrique du Nord s’assèchent sous l’effet combiné du manque de précipitations et d’un pompage excessif», explique à l’AFP Aaron Wolf, professeur de géographie à l’Université américaine de l’Oregon, en citant l’exemple de la Grande rivière artificielle de Libye, qui puise «l’eau fossile» sous le désert pour l’acheminer jusqu’aux villes côtières.

    En Algérie, de fortes pluies ont récemment fait remonter le taux de remplissage des réservoirs à 32,6% mais il reste très faible dans le centre (9%) et dans l’ouest (18%). Les incendies en août ont aussi illustré le stress hydrique subi par un pays contraint d’utiliser l’eau potable pour l’irrigation et l’industrie, faute de retraitement suffisant des eaux usées.

    Au Maroc, Mohammed Sadiki, ministre du secteur phare de l’Agriculture, a récemment déploré une chute de 84% des précipitations depuis le début de l’année, comparé à 2020. Fin octobre, le taux de remplissage des barrages plafonnait à 36%. Pour M. Wolf, les conséquences des sécheresses vont au-delà de l’agriculture, elles sont un «moteur d’instabilité politique: les ruraux migrent vers les villes où il n’y a pas d’aide, exacerbant les tensions».

    En 2050, conséquence de pluies moins abondantes et de la croissance démographique, il y aura «beaucoup moins» d’eau que maintenant en Tunisie, explique Hamadi Habaieb, responsable de la planification de l’eau au ministère tunisien de l’Environnement. Il se dit convaincu toutefois que le pays réussira à s’adapter en choisissant de nouveaux types de semences et cultures.

    A Kairouan, M. Fileli craint que ces solutions n’arrivent trop tard. Il songe à tout quitter et migrer «vers la capitale ou ailleurs». «S’il n’y a pas d’eau, pas de pluie, pourquoi rester ici ?».

    Paul RAYMOND

    Reporters, 16/11/2021

    #Maghreb #Algérie #Maroc #Sécheresse

  • Algérie-Maroc : Une inquiétante montée des tensions

    Algérie-Maroc : Une inquiétante montée des tensions

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie – Algérie-Maroc : Une inquiétante montée des tensions

    Depuis plusieurs mois, les relations entre le Maroc et l’Algérie se durcissent. La mort de trois camionneurs algériens dans un bombardement marocain, en territoire sahraoui, constitue une escalade sans précédent obscurcissant l’avenir dans une région de plus en plus instable.
    Les relations entre ces deux pays sont tendues depuis longtemps. Les nationalistes marocains de l’Istiqlal ont constamment exalté le « grand Maroc » incluant la Mauritanie, le Sahara occidental, le nord-est du Mali et un tiers de l’Algérie. La revendication sur la ville algérienne de Tindouf, notamment, a provoqué la guerre des Sables (1963), particulièrement meurtrière.

    La « Marche verte » par laquelle le tyran Hassan II s’est emparé illégalement de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental (1975) a envenimé profondément les relations. Les résolutions de l’ONU ne laissent pourtant planer aucune ambiguïté : le Sahara occidental est un territoire non autonome en voie de décolonisation dans lequel un référendum d’autodétermination doit être organisé, permettant au peuple sahraoui, et à lui seul, de choisir son destin, y compris l’indépendance. Les obstacles constants qu’oppose Rabat à la résolution du conflit ont contribué à son enlisement en dépit de l’immense sens des responsabilités du Front Polisario en faveur de la paix.

    Le retrait relatif de l’Algérie de la scène internationale à la fin du règne d’A. Bouteflika a permis par ailleurs au roi Mohammed VI de promouvoir une diplomatie unilatérale et particulièrement agressive. Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine a favorisé le développement d’accords commerciaux avec la CEDEAO et le retournement de certains pays africains qui ont ouvert des consulats dans les territoires occupés du Sahara occidental. Un nouveau cap a été franchi avec le « deal de la honte » entre Mohammed VI, D. Trump et B. Netanyahou. En échange d’une normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv, sur le dos des Palestiniens, l’administration américaine, en violation du droit international, a reconnu la « marocanité » du Sahara occidental. La nouvelle idylle s’est concrétisée par des propos particulièrement menaçants du ministre des Affaires étrangères israélien à l’égard d’Alger.

    Le scandale mondial d’espionnage de plus d’un millier de personnalités algériennes par l’intermédiaire du logiciel israélien « Pegasus » a suscité l’indignation générale. De plus, Rabat ne cesse de multiplier les provocations. Son représentant à l’ONU, Omar Hilal, s’est déclaré en faveur de l’autodétermination du peuple kabyle. Le 13 novembre 2020, l’armée marocaine a annexé la zone tampon du poste frontière de Guerguerat provoquant la rupture du cessez-le-feu avec le Front Polisario. Enfin, ces jours-ci, le roi Mohammed VI a encore soufflé sur les braises en déclarant qu’il n’entendait rien négocier sur le Sahara occidental.

    La réaction algérienne ne s’est pas fait attendre. Déjà en 1994, la frontière terrestre avait été bloquée. Les développements récents ont conduit Alger à fermer son espace aérien, à rompre ses relations diplomatiques et à ne pas renouveler son contrat de gaz avec le Maroc. Cette situation est fortement préoccupante, d’autant que ces deux pays ont multiplié les dépenses d’armement ces dernières années.

    Ces tensions sont à mettre en relation avec les situations de crise que ces pays connaissent. L’exacerbation des chauvinismes est un moyen de détourner l’attention des opinions publiques des problèmes internes pour des régimes qui expriment depuis toujours une aversion pour la démocratie. Mohammed VI dirige d’une main de fer son pays, violant avec férocité les droits humains dans le Rif et les territoires occupés du Sahara occidental. Quant à l’Algérie, elle a engagé une répression impitoyable à l’égard des militants du Hirak. Ces régimes prédateurs et corrompus entravent le développement et empêchent les réformes structurelles qu’attendent les populations, souvent désespérées, en faveur de la liberté, de la démocratie et du progrès. Les peuples n’ont rien à gagner dans cette montée des tensions.

    Dans ce contexte, l’attitude des puissances occidentales, et plus particulièrement de la France, est irresponsable. Paris a pesé de tout son poids en faveur de la ratification d’accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc intégrant les territoires occupés. La Cour européenne de justice vient de les condamner. Par ailleurs, la France a saboté la mission des Nations unies au Sahara occidental et a entravé l’extension des prérogatives de la MINURSO relative aux droits humains dans les territoires sous contrôle colonial. Alors que la situation en Libye et au Sahel se révèle d’une grande instabilité, l’instrumentalisation des divisions pourrait avoir des conséquences funestes.

    Alors que la Tunisie du président Kaïs Saïed dérive vers l’autoritarisme, l’immobilisme et le blocage des situations nourrissent des oppositions croissantes et dangereuses. La France serait la troisième perdante dans ces affrontements qui se dessinent. Pour les endiguer, elle doit radicalement changer de politique : défendre le droit international sur le Sahara occidental et cesser de prendre parti inconditionnellement pour le régime marocain qui écrase les droits humains, effectue un chantage aux migrants et promeut des trafics de toutes sortes. Paris doit entendre les revendications de la jeunesse du Maghreb, éduquée, ouverte sur le monde, qui est en première ligne pour réclamer la justice, la liberté et la paix.

    Les peuples du Sahara occidental, du Maroc, d’Algérie et de Tunisie peuvent compter sur la solidarité des communistes.

    Pascal Torre
    responsable-adjoint du secteur international du PCF
    chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

    PCF.FR, 15/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Israël

  • Conflit algéro-marocain: il y a bien anguille sous roche

    Tags: Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël – Conflit algéro-marocain: il y a bien anguille sous roche

    L’Algérie remontée contre la France, et plus encore contre le Maroc ? Rien de nouveau ni au Nord ni à l’Ouest. Après tout, entre la France et l’Angleterre, le ciel n’est pas non plus serein, encore moins la mer ! Sauf que… Entre l’Algérie et la France, c’est de bonne guerre, pour ainsi dire.

    Une stratégie d’occupant
    Mais l’enjeu est absolument autre, entre l’Algérie et le Maroc. Ou plus exactement entre le Maroc et l’Algérie. D’aucuns nous rappellent la guerre des Sables. La donne a changé, comme l’enjeu, j’insiste.
    Gare ! Gare à cet « incident » de toute évidence programmé (la mort de trois citoyens algériens), qui, sans doute, sera suivi d’un autre. Le Maroc semble s’y diriger posément, avec des calculs étrangers à la stratégie du Makhzen comme à sa tactique, d’ailleurs. La « Marche verte », c’était une tactique d’un autre âge, populisme en prime.
    Quand je dis « nouvelle donne », je pense à celle échafaudée hors du Maghreb, hors du continent même. Et pas sur la rive nord de la Méditerranée, non : plutôt à l’Est, tout au bout, plus près du Jourdain que du Nil.

    Disons-le, tout net : Israël doit être bel et bien à la manœuvre. Et l’on sait combien cet État est orfèvre en la matière ! Que le gouvernement israélien veuille enseigner au Maroc la politique du harcèlement que lui-même applique en Palestine, et qu’il aurait même promis une précieuse aide technologique, cela relève d’un secret de Polichinelle. Jamais, au grand jamais, Israël ne foule un sol si ce n’est pas pour pousser à la confrontation.

    Toute allégeance géopolitique a son prix !
    En somme, fondée sur l’occupation d’un autre pays, l’État d’Israël voudrait enseigner au Maroc son savoir-faire… Quant aux réactions de mes compatriotes, je lis ici et là que l’Algérie est dans la visée des va-t-en-guerre qui ont mis à feu et à sang la Libye, l’Irak, et ont tenté de le faire en Syrie. Auquel cas le pays doit se préparer. Certes. Mais je lis aussi d’autres va-t-en-guerre qui jouent aux « Che » sur les réseaux sociaux et disent leur certitude que notre pays a l’armée qu’il faut pour parer à toute velléité guerrière, et alors, gare au « petit roi » s’il s’aventurait à tenter le coup de force ! Non ! Ce n’est de l’intérêt d’aucun des deux peuples d’en arriver là.

    Ce serait juste faire le jeu de leurs ennemis qui sont communs, qu’à l’Histoire ne plaise, si j’ose dire : Israël n’est pas le genre à intervenir si ce n’est dans son propre intérêt ! Et si de l’allégeance à Israël, pays où l’apartheid fait loi, le roi du Maroc espère tirer des bénéfices, comme récupérer le Sahara Occidental avec l’aide des stratèges de Tel-Aviv, c’est qu’il est loin de mesurer le prix de cette allégeance. Autant dire qu’il n’aura décidément hérité de son père que la couronne, et rien de sa finesse d’analyse, si l’on oublie la « Marche verte », ni la conscience qu’il avait du danger que couvent les alliances fortuites.
    Salah Guemriche(*)

    (*) Auteur du Dictionnaire des mots français d’origine arabe. Préface d’Assia Djebar de l’Académie française (Seuil 2007) ; Abd er-Rahman contre Charles Martel – la véritable histoire de la Bataille de Poitiers (Éd. Perrin 2010).
    Dernier ouvrage : La Reconquête – Texte et photos sur les 6 premiers mois du Hirak (Orients-Editions, Paris 2019).

    Le Soir d’Algérie, 11/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël

  • Le Maroc, une source d’instabilité dans la région

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Front Polisario – Le Maroc, une source d’instabilité dans la région

    Le risque d’escalade militaire au Sahara occidental suite aux graves dérapages des forces d’occupation militaires marocaines et leurs conséquences sur le Sahara Occidental et la région en général, ont été abordés lors d’une conférence organisée par l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), en présence de l’ambassadeur de la RASD en Algérie, Abdelkader Taleb Omar.

    Depuis l’agression de la zone d’El-Guerguerrat par le Makhzen, en violation des accords et des traités internationaux, la situation est de plus en plus critique au Sahara Occidental, notamment les violations contre les droits de l’Homme, par les autorités marocaines, qui exercent une politique de répression caractérisée à l’encontre des activistes politiques sahraouis.

    A l’heure actuelle, au moins 59 détenus sahraouis croupissent dans des geôles marocaines dans des conditions inhumaines, dont certains depuis plus de dix ans, à l’instar de Naâma Asfari, Hafedhi Azza et Mohamed Lamine Abidine Heddi.

    Selon des ONG, l’occupant marocain s’adonne à toutes les formes de répression, à l’image du viol, l’intimidation et la torture, citant à titre d’exemple, les cas de l’enfant Mustapha Marzouk et de la militante Sultana Khaya.

    Le désengagement du Makhzen de l’Accord de cessez-le-feu de 1991 et les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés contre civils, militants, journalistes, ont dévoilé au monde entier le vrai visage du Makhzen, a souligné l’ambassadeur sahraoui, déplorant qu’une partie de la communauté internationale choisit de rester silencieuse face aux violations répétées de la légalité internationale, et ce par intérêts économiques.

    Il est fort de souligner que le roi marocain Mohamed 6, a indiqué clairement lors de sa dernière allocution que le royaume chérifien ne s’engagera plus dans des accords économiques avec les pays qui ne reconnaissent pas la « marocanité du Sahara ».

    Pour M. Taleb Omar, la cause sahraouie a réalisé depuis la reprise de la lutte armée, le 13 novembre 2020, d’énormes acquis diplomatiques, notamment, la programmation de cette question à l’ordre du jour des réunions des organisations internationales, alors que le Makhzen misait sur l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance par l’administration de Trump de « la souveraineté » prétendue sur le Sahara occidental, « mais en vain ».

    « Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte jusqu’à la consécration de son indépendance », a réaffirmé l’ambassadeur de la RASD, ajoutant qu’avec la reprise de la lutte armée, la diplomatie sahraouie a intensifié ses contacts et ses efforts pour recouvrer les droits confisqués du peuple sahraoui, dont les richesses naturelles exploitées illégalement par la force d’occupation marocaine.

    Il convient de rappeler que les Sahraouis ont remporté une grande victoire lorsque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a annulé deux accords commerciaux entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, signés sans le consentement du peuple sahraoui.

    La question sahraouie a connu un soutien sans précédent et qui ne cesse de s’accroître à travers le monde. Étant une question de décolonisation, en vertu des résolutions de l’ONU, le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui s’élargit de plus en plus particulièrement après la reprise de la lutte armée.

    De son côté, le directeur général de l’INESG, Abdelaziz Medjahed a affirmé que le régime marocain n’a pas changé depuis 1912, estimant qu’il se livre toujours aux mêmes pratiques et politiques.

    M. Medjahed a insisté sur la nécessité de mettre en avant l’histoire du peuple sahraoui pour contrer la propagande marocaine qui vise à détourner des vérités historiques pour tenter d’imposer sa fausse version de l’histoire et camoufler de la sorte ses ambitions expansionnistes.

    Par Mohamed Mecelti

    Le Jeune Indépendant, 15/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Maghreb #Afrique_du_nord

  • La guerre des sables menace l’Afrique du Nord

    La guerre des sables menace l’Afrique du Nord

    Tags: Algérie, Maroc, Afrique du Nord, Sahara Occidental – La guerre des sables menace l’Afrique du Nord

    Guerre des sables en Afrique du Nord : escalade militaire entre l’Algérie et le Maroc
    Maintenant, la crise peut se transformer en un conflit armé. USA et France avec Rabat, Russes et Chinois avec Alger : voici les armes sur le terrain
    Alger – Les tensions entre Alger et Rabat ne s’apaisent pas, le risque que l’escalade conduise à un conflit armé est très élevé. Certains commentateurs de la région du Maghreb craignent un quatrième tour dans l’interminable guerre des sables. Déjà, le site d’information militaire Menadefense, révèle que l’Algérie a récemment acquis des missiles auprès des Russes et des Chinois. L’objectif : moderniser sa défense côtière, auparavant équipée de matériel devenu obsolète. En outre, elle a commandé 24 drones chinois, surnommés Wingloong.

    De son côté, le Maroc n’est pas en reste. Les forces armées royales ont récemment commandé des drones à la Turquie, selon le site web d’Africa Intelligence. Il s’agit d’une flotte de douze drones armés de type Bayraktar TB-2, produits par la société turque Bayka. Mais quel est le poids des armées des deux pays et quel est l’état de leurs forces militaires respectives ? Selon Emmanuel Dupuy, spécialiste des forces armées des deux pays à l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), il existe une « parité stratégique » entre les deux belligérants. Même si l’armée algérienne est numériquement parlant plus petite que l’armée marocaine. Il y a 130 000 soldats contre 310 000, sans compter les 150 000 réservistes en plus des 190 000 paramilitaires algériens.

    Contre 150.000 réservistes et 50.000 paramilitaires pour le Maroc. Selon la même source, l’Algérie dépense beaucoup plus en dépenses militaires que le Maroc. Soit : 90 milliards de dollars entre 2010 et 2020 pour l’Algérie. Alors que le Maroc a budgétisé 35,6 milliards de dollars sur la même période. En ce qui concerne l’armée de l’air, l’Algérie disposait déjà d’avions russes Sukhoi 34 et bientôt de Sukhoi 57, les derniers modèles de la marque. Alors que les forces marocaines disposaient déjà de F-16 et que ces avions sont à jour. Et maintenant ils ont les derniers modèles de F-16.

    Pour les chars, il y a près de 2 000 chars russes pour l’Algérie, contre 3 000 chars américains pour le Maroc. « Alors que presque tous les chars algériens sont de fabrication russe, la Russie a confirmé il y a quelques mois sa volonté de vendre également des chars au Maroc (60 chars T-72). En ce qui concerne les systèmes de défense antiaérienne sol-air, le Maroc est équipé de systèmes américains Patriot. Et l’équivalent russe du système S-300 pour l’armée algérienne. Il y a également parité dans le domaine des radars. En fait, les Français et les Américains ont fourni l’armée marocaine. Alors que les Chinois et les Russes équipent l’armée algérienne. A la question de savoir qui soutient et approvisionne ces deux armées, Emmanuel Dupuy rappelle qu’il existe une longue tradition de formation et d’équipement presque exclusivement russe pour l’Algérie.

    « L’Algérie devrait être le premier client des nouveaux chasseurs russes Sukhoi 57, qui n’ont jamais été vendus à l’exportation. C’est évidemment compliqué, même si cela évolue quelque peu, si les forces armées algériennes bénéficient de matériel militaire français ou au moins américain. En contrepartie, la France et les États-Unis fournissent exclusivement les forces armées marocaines. La raison est simple : depuis 2004, le Maroc a le titre d’allié majeur non-OTAN. Et ce n’est pas le cas de l’Algérie. A l’origine des tensions, il y a d’abord la normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv.

    Et ce, en échange de la reconnaissance par les États-Unis du caractère marocain du Sahara occidental. Ces tensions ont déjà conduit à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Ensuite, la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains a aggravé la situation. L’approvisionnement de l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe, dont une partie passe par le Maroc, a également été interrompu.

    Il Giorno, 14/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël

  • Silence radio diplomatique entre voisins

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental – Silence radio diplomatique entre voisins

    La spirale des hostilités politiques entre le Maroc et l’Algérie s’accélère depuis des mois. Les relations entre les deux pays voisins sont désormais au plus bas depuis près de 50 ans et proches d’un affrontement militaire. Le déclencheur se trouve dans la région de conflit du Sahara occidental.

    La raison de cette escalade est la mort de trois civils algériens, dont Alger tient l’armée marocaine pour responsable. Les chauffeurs de camions se rendaient de Nouakchott, la capitale mauritanienne, à Ouargla, une ville située dans le désert de l’est de l’Algérie, avec leur convoi de marchandises. Ce faisant, ils ont traversé le territoire contrôlé par le Front de libération sahraoui Polisario sur ce que l’Algérie prétend être une route sûre et habituelle. La région est une zone de guerre depuis que le Polisario a rompu le cessez-le-feu avec le Maroc, qui occupe les deux tiers du Sahara occidental, il y a presque un an. « Plusieurs éléments montrent que l’occupant marocain a perpétré ces lâches assassinats avec des armes de haute technologie », indique le communiqué du bureau présidentiel à Alger. Dans le même temps, des représailles ont été annoncées pour « cet acte de terrorisme d’État ». « Ces meurtres ne resteront pas impunis », conclut la déclaration officielle. La mort des trois hommes a suscité l’horreur parmi les Algériens. Le fait que l’incident se soit produit le 1er novembre, date de la commémoration nationale du début de la guerre d’indépendance de l’Algérie contre la France, lui a conféré un caractère hautement symbolique. Les morts ont été enterrés comme des martyrs dans leurs villes d’origine. Même si le mot « guerre » n’apparaît pas dans l’annonce présidentielle, il était soudainement sur toutes les lèvres.

    Dans le même temps, des voix de modération se sont élevées. Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a immédiatement demandé aux Nations unies de charger sa force de maintien de la paix, la Minurso, qui est stationnée au Sahara occidental, d’enquêter sur ces incidents. Jusqu’à présent, cependant, l’ONU est restée silencieuse. L’attente des résultats de l’enquête semble avoir fait retomber la pression pour l’instant. Néanmoins, une contre-attaque militaire ne peut être exclue. Les deux pays se sont massivement réarmés ces dernières années et ont également ajouté des drones à leur arsenal, que le Maroc utilise déjà pour la reconnaissance et le bombardement dans la zone de combat du Sahara occidental. De part et d’autre de la frontière entre l’Algérie et le Royaume, fermée depuis 1994, la présence des troupes a été renforcée depuis quelque temps.

    Ce ne serait pas le premier conflit armé entre les voisins nord-africains. En 1963, un an après l’émergence de l’Algérie en tant qu’État indépendant à l’issue d’une lutte de libération sacrificielle, les troupes marocaines avaient occupé une partie de son territoire. La « guerre des sables » a fait de nombreuses victimes et l’armée marocaine a été repoussée. Treize ans plus tard, les deux armées se sont à nouveau engagées dans de violents combats. Cette fois, la scène se déroule au Sahara occidental. Après l’invasion marocaine en 1975, le Polisario avait repris la lutte armée avec l’aide de l’Algérie. Le contexte de l’époque était également celui de la guerre froide entre le Maroc pro-occidental et l’Algérie soutenue par l’URSS. Les affrontements à Amgala ont fait des centaines de morts et se sont soldés par une victoire des forces sahraouies.

    Depuis lors, le conflit, toujours non résolu, empoisonne la région du Maghreb, dans laquelle les anciennes alliances semblent désormais jouer un rôle accru. Donald Trump avait reconnu l’appartenance du Sahara occidental au Maroc dans un tweet peu avant de quitter ses fonctions. En contrepartie, Rabat avait ouvert la porte aux relations avec Israël. Pour l’Algérie, qui ne quitte pas le camp des Palestiniens dans le conflit du Moyen-Orient, c’est absolument inacceptable. La méfiance liée au rapprochement militaire de son voisin occidental avec Israël s’est finalement confirmée. Dans l’affaire des écoutes du programme israélien Pegasus, le Maroc a également ciblé des personnes issues des plus hauts cercles politiques et militaires en Algérie. Le gouvernement de Rabat a jeté de l’huile sur le feu en soutenant ouvertement le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). Bien que le mouvement ait souligné son caractère pacifique depuis sa fondation en 2010, il est persécuté en Algérie en tant qu’ »organisation terroriste ».

    Le 24 août, Alger rompt définitivement ses relations diplomatiques avec Rabat. Un mois plus tard, elle a fermé son espace aérien aux avions marocains et, il y a une semaine, le robinet du gazoduc passant par le Maroc, qui fournit à l’Espagne et au Portugal une partie importante de leur gaz naturel. La Russie, quant à elle, a probablement reçu un accueil plus que favorable, car cela renforce son importance en tant que fournisseur de l’Europe. Presque au même moment, Moscou a pesé de tout son poids dans la balance diplomatique du conflit du Sahara occidental et a voté contre la dernière résolution du Conseil de sécurité. Moscou a critiqué le fait que la résolution n’énonce pas assez clairement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et ne donne pas assez de pouvoirs à la Minurso. Alger, pour sa part, a déclaré que « seuls des pourparlers directs entre les parties au conflit » pourraient conduire à une solution, laissant ouverte sa participation en tant qu’observateur. Néanmoins, il semble y avoir un certain mouvement sur la question, également dû à l’intervention algérienne.

    Depuis le 1er novembre, le nouveau représentant spécial des Nations unies pour le Sahara occidental, l’Italien Staffan de Mistura, s’efforce de relancer le plan de paix de l’ONU, qui est en sommeil depuis 30 ans. C’était également le sujet de la visite du président italien Sergio Mattarella à Alger en début de semaine. Il y a deux jours, une déclaration conjointe des ministres italien et marocain des affaires étrangères, Luigi Di Maio et Nasser Bourita, qui, à la suite d’une conversation téléphonique entre les deux, a parlé pour la première fois du « Sahara occidental sahraoui », a attiré l’attention. Quelques jours plus tôt, le roi Mohamed VI avait déclaré que le « Sahara occidental marocain » n’était « pas négociable ».

    Si la Minurso confirme la version algérienne dans le cas des trois Algériens tués et que l’Algérie s’abstient néanmoins d’une frappe militaire, cela pourrait renforcer sa position de poids lourd diplomatique et d’acteur de désescalade dans la région – également dans les crises en Libye et au Mali. Toutefois, cela n’améliorerait pas, pour l’instant, les relations avec le Maroc voisin. Selon Al-Jazeera, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré mardi que son pays était déterminé à « mettre définitivement fin » au conflit du Sahara occidental – mais sans renoncer à ses « droits légitimes » sur le territoire contesté.

    ND-journalismus von links, 12/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Algérie-Maroc: conflit (in)évitable

    Tags: Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Sahel, Mali – Algérie-Maroc: conflit (in)évitable

    Lundi 1er novembre vers 13 h, journée fortement symbolique, deux camions algériens de retour de Mauritanie après une opération routinière d’export entre Ouargla et Zouérat (Mauritanie) sont bombardés. L’attaque, brutale, tue trois civils algériens, à quelques encablures de la ville de Bir Lahlou au Sahara occidental. Hmida Boumediene, Brahim Arbaoui et Achtam Ahmed, originaires d’Ouargla et Laghouat, meurent sur le champ. Les victimes ont été prises pour cible au moment où leurs véhicules étaient à l’arrêt en territoire sahraoui, entre Aïn Ben Tili (Mauritanie) et Bir Lahlou.

    Les deux camions étaient à plus de 70 kilomètres au sud-est du « Mur de sable » qui sépare à l’Est la partie contrôlés par le Polisario de l’Ouest sous contrôle marocain. La distance indique que les deux véhicules n’étaient pas proches de la zone tampon du Mur. Ils n’étaient pas une « menace » et circulaient dans une zone autorisée.

    Selon le site spécialisé dans les questions sécuritaires MenaDefense, qui a été le premier à avoir diffusé l’information, l’attaque est l’œuvre de l’armée marocaine. Les images des camions calcinées et la précision du tir suggèrent un tir de drone de combat. Cette information a été confirmée par un membre des renseignements espagnols au journal El Pais.

    Le ministère de la défense mauritanien a démenti après quelques heures de la diffusion de l’information que l’attaque de camions algériens ait eu lieu sur son propre territoire, tandis que les autorités algériennes ont attendu au mercredi 3 novembre pour réagir. Le communiqué algérien, laconique dans certaines de ses formulations et léger face à la gravité de la situation, accuse le Maroc et qualifie l’acte de « terrorisme d’État » qui ne « restera pas impuni », laissant certains Algériens dubitatifs face à la situation.

    Le Maroc ignore les accusations de l’Algérie
    L’Algérie a opté pour une réponse diplomatique face à ce tragique évènement. Dès le 4 novembre, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a adressé des messages à plusieurs organisations internationales, dont le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, et le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen.

    Une délégation d’enquêteurs de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) s’est rendue sur le lieu du bombardement. Celle-ci a pris en main des preuves pour l’enquête sans toutefois l’annoncer de manière officielle dans un communiqué. La question des violations des droits humains au Sahara occidental demeure peu couverte par les rapports de la MINURSO.

    Selon le droit international, la mort des routiers algériens peut être considérée comme un « acte d’agression » comme stipulé dans l’article 8 du Statut de Rome. Les routiers algériens ont été assassinés dans un territoire non automne, inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non automnes de l’Organisation des Nations unies. Cet acte devrait pousser la MINURSO, dont le mandat vient tout juste d’être prorogé par une résolution favorable au Maroc (S/RES/2602), à enquêter de manière plus approfondie sur les violations de droits humains en territoire sahraoui.

    Depuis la fin du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario en novembre 2020 suite à l’occupation de la zone tampon de Guerguerat et les violences contre les civils, plusieurs attaques menées par l’armée marocaine ont été signalées en territoires sahraouis. Il y a à peine quelques mois, la remorque d’un camion d’un autre routier algérien faisant le trajet entre Tindouf et la Mauritanie avait reçu un projectile. Le camionneur est miraculeusement sain et sauf.

    Le 7 avril 2021, un raid aérien, mené par un drone de combat marocain, cible un convoi militaire sahraoui, causant la mort d’Addah Al-Bendir, chef de la Gendarmerie nationale sahraouie, à Rouss Irni dans la zone de Tifariti. Al-Bandir était en déplacement au sein d’une colonne de véhicules repérée par un drone d’observation Harfang des forces marocaines selon des sources locales.

    S’ajoute à ces tirs, les escarmouches régulières entre l’armée marocaine et l’armée sahraoui de part et d’autre du « Mur de sable » . Si le Polisario revendique souvent des attaques visant les positions des forces marocaines le long du Mur, Rabat demeure très souvent silencieuse.

    Le Maroc n’a pas communiqué au sujet de l’assassinat des trois camionneurs algériens. Mais une source sécuritaire marocaine a parlé de l’attentat par l’intermédiaire de l’AFP : « La piste utilisée par les trois camionneurs est empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées », a-t-elle précisé en soulignant que « Le Maroc n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations ». Mohammed VI a complètement ignoré cet évènement lors de son discours prononcé le 6 novembre dans ce contexte d’escalade.

    La route impériale

    La piste prise par les routiers algériens est-elle réellement une zone de conflit armé ? Cette route qui lie la wilaya de Tindouf (limitrophe avec la Mauritanie) à celle du Tiris Zemmour en Mauritanie se nomme la « route impériale » (car elle était aussi celle du trafic d’esclaves). C’est un chemin plus court et moins pénible que celui passant par la zone la plus septentrionale du Tiris Zemour, une piste damée du désert et empruntée régulièrement par des camionneurs et des marchands sahraouis, mauritaniens et algériens.

    À une centaine de kilomètres à l’Est de cette route, l’Erg Iguidi de Tindouf qui arrive au nord de la Mauritanie est quasiment infranchissable, et le tronçon mauritanien jusqu’à Zouérat est souvent bien ensablé, d’où la nécessité de passer par les pistes des territoires libérés du Sahara occidental qui vont jusqu’à Aïn Ben Tili.

    En août 2018, l’Algérie a ouvert son premier post-frontalier depuis l’indépendance avec la Mauritanie. Dénommé « Chahid Mustapha Benboulaid », l’inauguration de ce poste a été célébrée comme un évènement qui marque l’intensification des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays. Le post-frontalier temporaire a été construit en préfabriqué, mais depuis la reprise des échanges commerciaux après le pic de la pandémie de la Covid-19, les besoins sont plus importants.

    L’État algérien décide alors d’investir dans de vraies infrastructures. Le 6 octobre, les travaux de réalisation de deux postes frontaliers terrestres fixes algéro-mauritaniens commencent au niveau du point PK-75 sur le territoire de la wilaya de Tindouf. Le post-frontalier inclut 10 pavillons pour les structures et les délais de livraison sont estimés à 24 mois.

    Selon le wali de Tindouf, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie via ce poste ont atteint depuis le début de l’année (2021) un volume de près de trois 3 millions d’euros. Trop peu pour l’instant, même si ce chiffre peut augmenter rapidement.

    Mais la sécurisation des convois algériens marchands vers le Sahel devient, de plus en plus, une source d’inquiétude. Que ce soit au nord du Niger ou à Tiris Zemmour, les routiers font face à des dangers réels (banditisme, manque de soutien logistique), et ces contraintes effraient les entreprises exportatrices par les routes du Sud. L’assassinat des trois camionneurs complique davantage la situation.

    Concurrence économique et tentatives de médiation
    C’est dans ce contexte que se sont déroulé les travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, lundi 8 novembre à Alger. Ce Comité, attendu depuis avril 2021, a pour mission « le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes, la promotion et l’intensification des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières ». Les walis des wilayas d’Adrar, de Tindouf et de Tiris Zemour ainsi que des représentants des départements ministériels et des services de sécurité des deux pays y ont participé.

    Les travaux ont abouti à des recommandations opérationnelles : création d’une zone de libre-échange au niveau de la zone frontalière, organisation de foires économiques régulières à Nouakchott et en Algérie, réactivation de la convention relative à la pêche dans les eaux territoriales mauritaniennes, étude d’un partenariat avec la Sonatrach dans les domaines de la prospection, de l’exploration et de la production des hydrocarbures en Mauritanie. Le ministre de l’Intérieur algérien a également fait part de la possibilité de relancer le projet de co-construction du tronçon routier vers Zouérat.

    Le Maroc suit de près le développement de ces postes frontaliers, des échanges, des exportations et de l’implication de l’Algérie dans les marchés sahéliens. Les entreprises algériennes demeurent les concurrentes directes des entreprises marocaines dans la région. Même si les entreprises marocaines font beaucoup mieux que les entreprises algériennes en matière d’échanges commerciaux avec le Sahel et l’Afrique de l’Ouest par la Mauritanie, le Maroc ne veut pas que la zone stratégique qui lie Guergaret à Nouadhibou, d’où passe une importante partie de ses échanges économiques, lui échappe.

    Rabat estime que Nouakchott doit rester dans son giron et le développement d’une proximité économique avec l’Algérie dérange, surtout qu’Alger a commencé aussi à exporter par voie maritime, notamment les matériaux de construction vers Nouadhibou. Le 12 avril dernier, la première traversée sur la ligne maritime régulière, destinée exclusivement à l’exportation, entre Alger et la capitale mauritanienne, Nouakchott, a démarré du port d’Alger. Elle est gérée par la société Anisfer Line. Avec l’arrivée des produits algériens à Nouakchott par voie maritime, les délais d’acheminement des marchandises ont été réduits à 5 jours. Par la suite, les exportateurs algériens peuvent utiliser des routes terrestres pour livrer les marchandises vers d’autres pays africains.

    Il est difficile de ne pas faire de lien entre les récentes décisions prises par les autorités algériennes de mettre fin à l’usage du gazoduc GME (Gaz Maghreb Europe) alimentant l’Espagne par le Maroc et les répercussions sur le conflit –désormais ouvert– entre l’Algérie et le Maroc.

    Le GME alimente les besoins en gaz du Maroc dont une partie est achetée à prix préférentiel et l’autre payée par les revenus de droits de passage. L’Algérie exportait environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME vers la péninsule ibérique, ce qui fait d’elle le premier fournisseur de gaz pour l’Espagne. La fermeture du gazoduc a été suivie par la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

    Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc Medgaz qui opère 8 milliards de mètres cubes par an. L’Algérie a donné des garanties à l’Espagne pour accroitre ses exportations de gaz naturel liquéfié par voie maritime et engager à terme une extension du pipeline.

    À ces enjeux géostratégiques s’ajoutent des développements politiques anciens et récents : la non-organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, la course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc depuis une décennie, l’affaire Pegasus et l’espionnage, la rhétorique marocaine du soutien à « l’indépendance du peuple kabyle », et les accusations algériennes d’implication du Maroc dans le financement des mouvements RACHAD et le MAK ainsi que les incendies de forêt qui ont endeuillé récemment le pays.

    L’accord du 22 décembre 2020 officialisant la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en contrepartie de la reconnaissance des États-Unis de sa « souveraineté » sur le Sahara occidental, a fait craindre à Alger des dérives possibles à ses frontières par l’axe « Tel Aviv-Rabat ». La visite de Yaïr Lapid, ministre israélien des Affaires étrangères, à Rabat le 13 août, en a ajouté une couche. Durant ce passage, le ministre israélien s’est déclaré « inquiet du rôle joué par l’Algérie dans la région, du rapprochement d’Alger avec l’Iran et de la campagne menée par Alger contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’UA ».

    Tout cela a mené le 24 août dernier à la rupture des relations diplomatiques, ultime épisode d’une longue crise de confiance, ponctuée de conflits ouverts, entre les deux pays. Autant à Alger qu’à Rabat, beaucoup de cartes diplomatiques ont été consommées et l’esprit diplomatique qui régnait jusque-là en vue d’un apaisement laisse la place à une « surenchère guerrière » qui menace désormais la sécurité de toute la région. La construction de l’ennemi extérieur au Maroc et en Algérie reste un moyen puisant pour raviver un nationalisme très utile aux pouvoirs en place, surtout en temps de crises. Sans amoindrir la gravité de la crise actuelle, inédite depuis la fameuse Guerre des sables de 1963, il est incontestable que les deux pouvoirs s’y nourrissent mutuellement.

    Bien qu’aucun acteur de la région, y compris l’Union européenne, ne souhaite voir un conflit armé entre les deux pays, peu se sont exprimés sur ce nouvel épisode de la crise. Si l’Arabie Saoudite a tenté d’approcher les deux diplomaties, l’Espagne est certainement le pays le plus actif en matière de médiation. Madrid a déjà engagé des pourparlers indirects avec Alger et Rabat pour tenter une médiation avant la tenue du Sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le 29 novembre à Barcelone.

    Raouf Farrah

    Le Quotidien d’Algérie, 12/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Camionneurs_algériens #Israël #Mauritanie #Sahel