Catégorie : Maghreb

  • Maroc-Algérie: Le cynisme horrifiant de Mohammed VI

    Tags : Algérie, Maroc, Mohammed VI, Sahara Occidental, camionneurs – Maroc-Algérie: Le cynisme horrifiant de Mohammed VI

    Mohamed VI a non seulement ignoré la réaction de l’Algérie suite à la mort tragique de trois routiers algériens ; démonstration d’un cynisme sans limites, il a tenu à saluer l’intervention des Forces armées royales pour le rôle qu’elles joué à Guerguerat. Un signe qui ne trompe pas, le Maroc veut l’escalade. Le Maroc a complètement ignoré les graves accusations de l’Algérie concernant le lâche assassinat de trois routiers algériens, bombardés dans leur camion à l’aide d’un « armement sophistiqué », selon les termes employés dans le communiqué de la Présidence algérienne. Samedi soir, et dans un discours prononcé à l’occasion du 46ème anniversaire de ce que le Makhzen appelle « la marche verte », Mohamed VI n’a fait aucune allusion à la tragédie qui vient de se dérouler aux confins des frontières entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Il s’est montré d’un cynisme horrifiant, qui contraste avec une ouverture d’esprit, qu’il ne cesse d’utiliser comme une façade pour dissimuler sa véritable personnalité d’un monarque « froid » et sans état d’âme. Cette attitude de faire l’impasse sur des accusations venant de la plus haute institution algérienne, ne constitue guère une nouveauté ; car elle s’inscrit en droite ligne dans la « philosophie » que le Palais royal a toujours adoptée à l’égard de l’Algérie. Ce manque de considération apparent à l’endroit des Algériens, qui ont décidé de saisir toutes les institutions internationales afin de tirer au clair l’affaire des routiers tués, est en soi une énième provocation, qui ne dit pas son nom. Dans son allocution, Mohamed VI est resté « planqué » derrière une posture hypocrite au premier degré. Il a exprimé ses « vœux les plus sincères d’unité et de stabilité » aux « cinq peuples du Maghreb », affichant paradoxalement un mépris total aux principes et règles du voisinage. La veille, Jeune Afrique, connu pour sa ligne éditoriale favorable au Maroc avait pourtant consacré un article à l’attaque dont ont été victimes les trois routiers algériens, preuve s’il en est que l’agression dénoncée par l’Algérie a été reconnue sur le plan international. Il n’en demeure pas moins que le roi ne s’est pas empêché de faire fi de toutes les règles conventionnelles, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. L’article en question porte le titre « Algérie-Maroc : la guerre des drones aura-t-elle lieu » ? Agissant comme si de rien n’était, Mohamed VI s’est par contre, félicité longuement de la décision souveraine des Etats-Unis d’Amérique de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur le Sahara occidental. La position des Etats-Unis « constitue un sujet de fierté pour nous », s’est-il réjoui. Il s’est par la suite adressé à l’Union européenne, dont la Cour de justice a annulé fin septembre deux accords entre les deux parties. « A ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain », a-t-il menacé. A propos de la question du Sahara occidental, il a indiqué que le Maroc n’acceptera aucune solution, qui ne rentrerait pas dans le cadre de son plan d’autonomie. En un mot, le royaume rejette toute démarche liée à la voie référendaire. Car selon lui, la souveraineté marocaine sur le Sahara est irréversible. « Aujourd’hui comme par le passé, la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation », a-t-il souligné s’enfermant davantage dans une logique nihiliste et négationniste extrême.

    Mohamed M.

    L’Est Républicain, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Camionneurs_algériens #Mauritanie #Sahara_Occidental #Front_Polisario #MohammedVI

  • Algérie-Mauritanie: Vers une commission sécuritaire conjointe

    Tags : Algérie, Mauritanie, ccopération, sécurité -Algérie-Mauritanie: Vers une commission sécuritaire conjointe

    Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, a affirmé, lundi à Alger, que l’Etat œuvrait à la sécurisation de toutes les régions du pays, et ce, suite à l’assassinat qui a couté la vie à trois ressortissants algériens qui effectuaient la liaison Nouakchott-Ouarglaa.

    « Nous œuvrons à sécuriser toutes les régions du pays», a indiqué M. Beldjoud dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture de la première session du comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, qualifiant l’assassinat des trois ressortissants algériens d»acte criminel lâche perpétré par le Makhzen».

    Le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la décentralisation, Mohamed Salem Ould Merzoug a souligné, de son côté, que son pays allait «continuer à assurer le bon voisinage et la paix et respecter les chartes du droit international», ajoutant que les relations «historiques» entre l’Algérie et la Mauritanie «se caractérisent par le bon voisinage et le travail au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères».

    Dans le même registre Kamal Beldjoud, a appelé les experts sécuritaires en Algérie et en Mauritanie à poser le premier jalon de la création d’une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les deux pays.

    «Cette commission sécuritaire proposera des mesures garantissant la sécurité des deux pays et l’intégrité de leurs citoyens», a précisé M. Beldjoud à l’ouverture des travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, ajoutant que la création de cette commission sécuritaire dans la conjoncture actuelle «est plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers».

    Elle contribuera à «contrecarrer toute menace à notre sécurité commune, notamment sur la bande frontalière», a-t-il poursuivi.

    Le ministre a, dans ce contexte, appelé à intensifier les rencontres périodiques de concertation dans la région, à œuvrer de concert à la sécurisation de la frontière commune et à échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes.

    Pour sa part, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Salem Merzoug, a estimé que la première rencontre du Comité bilatéral frontalier représente «un nouveau jalon dans l’édifice de la coopération bilatérale, conformément aux clauses du mémorandum d’entente signé à Nouakchott en avril 2021 après la création d’un poste frontalier terrestre entre les deux pays, le premier passage frontalier officiel entre les deux pays qui a donné une forte impulsion aux relations de coopération bilatérale».

    #Algérie #Mauritanie #Sécurité #Coopération

  • Un inversement du gaz serait très désavantageux pour le Maroc

    Tags : Algérie, Maroc, Gazoduc, GME, Espagne -Un inversement du gaz serait très désavantageux pour le Maroc

    Un inversement du flux gazier, pour acheminer du gaz algérien exporté vers l’Espage via le GME marocain, serait une option très désavantageuse pour le Maroc, estiment des experts.
    Une telle démarche, au regard de la « clause de destination » contenue dans les contrats gaziers à long terme, du moins pour ce qui est des contrats de SONATRACH avec ses clients, exige de ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit. En cas où le fournisseur accepte, le client sera alors appelé à partager le bénéfice réalisé sur cette transaction (exportation du gaz importé) avec l’exportateur initial. Un pays comme l’Espagne, par exemple, préfèrerait sans doute, en cas où il opterait pour un tel choix, revendre le gaz importé, non pas par gazoduc, avec un contrat à terme, mais sur le marché SPOT dont les prix se sont multipliés par 6 depuis le début de l’année.

    Ainsi, outre la complication et le manque de profitabilité d’une telle option pour ledit client, inverser le flux gazier d’un gazoduc demande de l’investissement et du temps. « Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un coût et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc », souligne à l’APS l’expert énergétique Mahmah Bouziane. Une telle alternative ne peut se faire, selon lui, « qu’avec le GNL importé à des prix plus chers que le GN, sans oublier les frais de transport. Il faudrait aussi installer des unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l’acheminer via le GME ».

    Les éléments de langage déployés autour de l’inversion du flux gazier, de l’Espagne vers le Maroc, « étonnent un spécialiste! », dira à son tour l’expert pétrolier, Mourad Preure, en réponse à des médias marocains rapportant que leur pays allait inverser le flux des exportations algériennes vers l’Espagne en utilisant le GME qui acheminait, jusqu’au 31 octobre dernier, du gaz algérien vers l’Espagne, en transitant par le Maroc. Le contrat GME, reliant l’Algérie à l’Espagne et au Portugal depuis 25 ans et l’Algérie au Maroc depuis 10 ans, n’a pas été renouvelé après son arrivée à échéance fin octobre. Pour M. Preure, « il est normal que dans une situation de crise grave qu’il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner un tant soit peu son image sérieusement affectée ».

    L’Algérie a toujours été un partenaire fiable, même pendant la décennie noire
    Revenant, encore une fois, sur les capacités de l’Algérie à assurer les livraisons gazières via Medgaz et via les méthaniers (pour le GNL), l’expert est catégorique:  » il n’y a aucun doute quant à la capacité de l’Algérie d’honorer ses engagements contractuels avec l’Espagne ».

    « Même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l’Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures », a-t-il argumenté.
    Et d’ajouter:  » Il n’y a jamais eu de rupture d’approvisionnement de nos clients gaziers. Ils nous reconnaissent d’ailleurs cette performance ».

    Par contre, et vu la crise grave avec le Maroc, le risque de voir le flux gazier vers l’Espagne s’interrompre aurait été sérieusement posé si le contrat GME, transitant par le voisin hostile, avait été renouvelé, a-t-il soutenu. Il donne comme expert le cas de la Russie qui avait connu le même problème avec un pays de transit, l’Ukraine. « La vérité est que les pays de transit sont toujours une incertitude forte pour les producteurs de gaz qui déploient tous les moyens pour s’en affranchir. Nous vivons le cas présentement », regrette-t-il.

    Mehdi O.

    Lemaghreb.dz, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Gazoduc #Maghreb #Espagne #Gaz

  • « Le Maroc veut revenir à la période des Mourabitines! »

    Tags : Maroc, Algérie, Mauritanie, Sahara Occidental, Maghreb -« Le Maroc veut revenir à la période des Mourabitines! »

    Le président du parti Jil Jadid assure que la démocratie ne peut être construite au détriment des intérêts supérieurs du pays. Il appelle la société politique à «se serrer les coudes» et à «réfléchir en fonction des intérêts du pays». Concernant la crise entre l’Algérie et le Maroc, il estime que ce pays voisin s’inscrit dans un axe occidental qui porte une doctrine mondialiste. Explications.

    Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Construire un État de droit et une démocratie est l’une des ambitions des Algériens qui date depuis assez longtemps. C’est ce qu’affirme le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui précise que la démocratie, synonyme de liberté d’expression et de liberté d’organisation de différents programmes, ne signifie point une divergence sur les intérêts primordiaux du pays. «La démocratie est un plus dans la diversité, la possibilité de trouver des solutions différentes et de sortir d’une forme d’autoritarisme ou d’hégémonie. Elle n’est en aucun cas une remise en cause des intérêts fondamentaux d’un pays», a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la radio nationale chaîne 3.
    D’ailleurs, poursuit-il, «je trouve extrêmement étonnant que certains partis puissent s’aligner systématiquement sur des positions antinationales. Cela ne peut pas se faire au nom de la démocratie».

    Pour lui, être opposant et lutter pour des idées nouvelles, pour moderniser le pays et apporter des solutions différentes de celles du pouvoir en place, est tout à fait naturel. Mais s’aligner contre les intérêts vitaux du pays reste «incompréhensible». Il estime, d’ailleurs, qu’il y a une forme de pathologie dans la volonté de chacun d’arriver au pouvoir quoi qu’il en coûte. «Cela est inacceptable !», dit-il.

    Soufiane Djilali appelle ainsi la classe politique, les élites du pays, la société civile et les universitaires à se serrer les coudes et à réfléchir en fonction des intérêts du pays. «Ce n’est qu’une remise à jour de cette solidarité qui ne doit jamais quitter l’esprit de chacun de nous», souligne-t-il. Convaincu qu’il ne peut y avoir de démocratie ni d’État de droit sans stabilité du pays, il évoque certaines factions qui ambitionnent de se positionner politiquement en utilisant autant les médias sociaux que les soutiens étrangers qui «peuvent être dangereux pour le pays». Toujours est-il, il préconise de ne pas s’engager dans des politiques de répression des libertés d’expression au nom de cette volonté de sécuriser le pays. «Au contraire, le pays retrouvera sa stabilité totale le jour où les Algériens s’exprimeront librement loin de l’anarchie», note-t-il.

    S’agissant de la crise entre l’Algérie et le Maroc, le président de Jil Jadid précise que la politique extérieure du Maroc qui date depuis de longues années est assez connue de par le monde.

    «Le Maroc a une volonté très nette de récupérer des territoires autour de lui avec cette idée de grandeur, peut-être de revenir à la période des mourabitines et de s’octroyer des terres qui ne lui appartiennent pas», dit-il.

    Il estime, toutefois, que le problème va bien au-delà de ce que pose ce pays voisin aujourd’hui, comme élément de crise en Afrique du Nord. «Le Maroc s’inscrit dans un axe occidental qui porte une doctrine mondialiste. Celle-ci est une idéologie particulière dans laquelle les alliés du Maroc jouent un rôle fondamental, notamment le mouvement sioniste dans le monde. Le danger est dans les intérêts supranationaux qui sont en train de se coaliser. Il y a un axe entre le Maroc, Israël et le monde anglo-saxon en général. Aujourd’hui, la ligne de fracture n’est plus communisme et libéralisme telle que vécue durant la guerre froide, mais elle est plutôt entre mondialisme et souverainisme», fait-il remarquer.

    Selon l’invité de la radio, tous ces bouleversements idéologiques dans le monde ont des répercussions directes sur notre pays. «L’Algérie n’a pas encore déterminé sa position doctrinaire. Nous ne sommes ni dans un mondialisme effréné, ni dans un souverainisme évident. Nos partenaires sont multiples. Notre pays travaille autant avec le monde occidental, l’Europe et les États-Unis d’Amérique, mais aussi avec la Russie et la Chine. Cette position de non-alignement a des répercussions qui peuvent nous affaiblir», explique-t-il.

    Rym Nasri

    Le Soir d’Algérie, 09/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental #Mauritanie #Grand_Maroc

  • 45 ans de conflit ont plombé le développement du Maroc

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie, Maghreb, – 45 ans de conflit ont plombé le développement du Maroc

    En plus de quarante années de guerre insensée contre ses voisins et dans son conflit avec la RASD, le Royaume du Maroc a dépensé des centaines de milliards de dollars, une somme faramineuse qui manque cruellement aujourd’hui alors que le pays fait face à une dette astronomique qui frôle son PIB.

    Le moment n’est pas opportun pourtant pour guerroyer et provoquer le voisin algérien, qui malgré les divers challenges qu’il rencontre pour créer une économie diversifiée, s’en sort tout de même avec un PIB de l’ordre de 20 a 40 % supérieur à celui du Maroc. L’Algérie n’a qu’à pomper en cas de conflit, le Maroc devra rassurer les investisseurs et les touristes… Pas facile.

    Donc, nous avons une monarchie autoritaire au Maghreb qui depuis plus de 50 ans agresse ses voisins et nourrie une guerre perpétuelle pour l’annexion du Sahara Occidental avec le soutien cachée de la France et maintenant d’Israël et à moindre mesure les Etats-Unis. Voici le tableau bien familier d’une monarchie qui veut croiser le fer sans en connaître les conséquences néfastes pour ses sujets.

    Suite à l’assassinat de trois routiers algériens dans une route du désert sahraoui, Alger d’habitude émotive, s’est entièrement rangée du cote du droit en portant l’affaire à l’ONU, l’Union Africaine et diverses autres organisations internationales. Avant de prendre des vies marocaines, l’Algérie cherche une validation internationale, tout en prenant soin de diriger sa colère sur des militaires et non pas lâchement comme sur des civils comme l’armée du Maroc l’a fait à Bentili.

    En somme 50 années de manque à gagner à la construction maghrebine et aux actions de bon voisinage avec la RASD, l’Algérie, La Tunisie, la Libye se sont écoulées et ont plombé non seulement la société marocaine directement, mais aussi toute la région la privant des précieux points de performances économique et de stabilité.

    Stabilité dont Alger connaît fort bien le prix, pour avoir lutté sans relâche depuis de siècles afin d’atteindre une souveraineté dans ses frontières et une liberté dans ses positions à contre-courant du néo-colonialisme lattant auprès duquel aujourd’hui Rabat se range.

    Si la guerre entre les deux pays n’a pas lieu prochainement, la paix, paradoxalement, ne viendra jamais. Il faut s’attendre à une polarisation du monde dans cette région du monde et dans le Sahara avec un Maroc Otanien et une Algérie russo-chinoise. Même si Alger ne veut pas de base russe ou étrangère sur son territoire, l’armement et le soutien militaire de Moscou en conjonction de la finance et la logistique chinoise sont suffisant pour faire face à un Maroc africomiste et sioniste.

    En plus de 50 ans de conflit, le Maroc a dépensé environ 7, 5 fois de quoi régler sa dette actuelle qui est de l’ordre de 90 milliards d’Euros.

    Une nouvelle guerre entre grandes puissances interposées aura-t-elle lieu au Maghreb à vol d’oiseau de l’Europe ? Il y a de fortes chances qu’un scénario pareil prenne forme si les décisions du royaume ne reposent que sur l’orgueil d’un seul homme.

    Aldjazair.org, 08/11/2021

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Algérie #Maghreb #Economie #Développement #Dette

  • Une Algérie violente et un Maroc sage…une élucubration

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Une Algérie violente et un Maroc sage…une élucubration

    Ce mercredi 3 novembre, l’Algérie a annoncé la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement. Selon Alger, l’attaque qui a eu lieu à Bir Lahlou au Sahara occidental, aurait été perpétrée par le Maroc, qui n’a pas encore officiellement réagi. Retour sur des tensions qui ne cessent de croître, entre les deux frères ennemis du Maghreb, avec Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du conflit au Sahara occidental.

    Si Rabat n’a toujours pas officiellement réagi aux accusations et aux menaces d’Alger de ne pas laisser l’assassinat des trois camionneurs algériens « impuni », une source »informée » a confié, à l’AFP, que le Maroc « ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionales ». Une posture qui en dit long sur la stratégie communicationnelle du Royaume, alors que les tensions avec son voisin algérien ne cessent de croître, autour du Sahara occidental. Décryptage avec la politologue, spécialiste du Maghreb, Khadija Mohsen-Finan.

    TV5MONDE : Quelle est la situation entre le Maroc et l’Algérie, à la suite du bombardement meurtrier des trois camionneurs ?

    Khadija Mohsen-Finan : On s’engage dans un affrontement nouveau, qui n’est pas une guerre totale et ouverte sur le plan militaire, entre le Maroc et l’Algérie, mais je pense que les escarmouches entre les deux pays vont se multiplier. Cela, parce qu’il y a un contentieux de plus en plus important entre Alger et Rabat, qui se cristallise, une fois de plus, autour de la question du Sahara occidental. J’ai le sentiment qu’Alger va réagir fort, à la suite de ce qu’il s’est passé.

    TV5MONDE : Les Algériens sont plutôt agressifs dans leur discours… À quel type de riposte peut-on s’attendre ?

    Khadija Mohsen-Finan : Il est très probable que le conflit prenne d’autres formes, qu’il se prolonge et s’étende au delà des frontières du Sahara occidental et du Maghreb, notamment en Libye ou encore au Mali.

    TV5MONDE : Un affrontement militaire direct entre les deux pays est-il à exclure ?

    Khadija Mohsen-Finan : Rien n’est à exclure car les deux pays sont surarmés, mais ça n’est pas dans leur intérêt. Le Maroc a pour stratégie de se tourner vers l’Afrique avec une ambition de leadership. Se plonger dans un conflit armé ne l’arrangerait pas du tout, même s’il en a les moyens matériels. De l’autre côté, pour l’Algérie, il suffit d’une tension, a minima, pour que le pouvoir ravive le nationalisme. Mais aller plus loin, pour un pouvoir déjà en situation de divorce avec sa société ne l’arrangerait pas. Je ne pense donc pas qu’ils s’affronteront, militairement, mais ils peuvent passer par d’autre biais.

    TV5MONDE : Peuvent-ils entrer dans une forme de guerre par procuration ?

    Khadija Mohsen-Finan : Alger peut armer le Front Polisario, il peut passer par une entente avec les Maliens sur tel ou tel positionnement ou peut activer le levier énergétique. Ce qu’on peut qualifier de guerre énergétique a d’ailleurs déjà commencé. Il s’agit désormais de ne pas acheminer le gaz naturel algérien par le Maroc, mais de le faire passer directement sous la Méditerranée. C’est une façon, pour l’Algérie, d’handicaper économiquement le Royaume du Maroc en le contraignant à acheter le gaz algérien directement à l’Espagne. L’engagement d’Alger sur cette voie, montre que le pays est sensible à ce qu’il s’est passé et s’engage dans l’affrontement avec le Maroc.

    Les Nations Unies sont situées aux premières loges des responsables de la situation au Sahara occidental

    Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb
    TV5MONDE : En réaction, le Maroc pourrait-il se tourner vers d’autres partenaires énergétiques ?

    Khadija Mohsen-Finan : Ça n’est pas si simple que cela. Il y a la question de la distance, du coût et de la possibilité, pour les pays exportateurs, d’acheminer leur gaz, qui entre en compte. La proximité géographique est quand même un grand atout quand on achète du gaz. Ça n’est donc pas à exclure, mais la solution la plus simple, pour le Maroc, est de se fournir en gaz algérien auprès de l’Espagne. On est donc dans une situation complètement ubuesque, avec deux pays voisins qui ne vont plus échanger sur le plan économique et énergétique.

    TV5MONDE : Comment explique-t-on l’absence de réaction de Rabat, après les accusations et les menaces d’Alger ?

    Khadija Mohsen-Finan : Stratégiquement, le Maroc veut mettre en avant sa sagesse et sa pondération, face à une Algérie qu’il veut dépeindre comme étant entraînée par la colère et la déraison. Mais quand on y regarde de plus près, la violence est de part et d’autre. Lorsque l’ambassadeur du Maroc aux Nations Unies parle d’autodétermination à donner au « vaillant peuple de Kabylie », c’est une violence. Lorsque sur le territoire marocain, le ministre israélien des Affaires étrangères dit que l’Algérie déstabilise le Maghreb, c’est aussi une violence. Le mépris du droit international, par l’administration Trump, en faveur du Maroc, alors que le règlement du Sahara occidental est confié aux Nations Unies, constitue lui aussi une violence. On constate donc que le discours marocain ne correspond pas aux faits. Il n’y a pas, d’un côté, l’Algérie, qui serait un État violent et de l’autre, le Maroc, qui serait sage.

    TV5MONDE : Quid du rôle de l’administration Biden, qui arrive après l’alliance entre Maroc et États-Unis, sous l’administration Trump, autour de la question de la normalisation des relations avec Israël ?

    Khadija Mohsen-Finan : Jusqu’à présent l’administration Biden n’est pas revenue sur le dossier du Sahara occidental et ne reviendra sûrement pas dessus. Néanmoins, il est possible qu’elle œuvre à aller vers un habillage juridique de la résolution de ce conflit. À mon avis, l’administration Biden ne serait pas gênée de voir le Sahara occidental attribué au Maroc, à condition que les formes juridiques du droit international soient respectées. Cela implique donc le fait que ça se fasse par le biais des Nations Unies, quelle que soit la forme.

    TV5MONDE : De quelle marge de manoeuvre dispose la communauté internationale dans le règlement de ce conflit ?

    Khadija Mohsen-Finan : Les Nations Unies ont toute latitude pour agir et ont donc une responsabilité dans le blocage et dans l’absence de résolution du conflit. Elles sont situées aux premières loges des responsables, parce que depuis 1991 et le cessez-le-feu, elles ont beaucoup tergiversé, beaucoup cédé à la pression marocaine, ont décrété qu’un referendum était impossible à organiser et ont échoué à mettre en place une résolution. Il ne faut pas oublier l’aspect humain de la question, avec des Sahraouis qui ne bénéficient pas de leur liberté, mais aussi l’aspect stratégique, car ce conflit déstabilise la région.

    TV5 Monde, 05/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Algérie-Mauritanie: Vers le renforcement de la coopération

    Tags : Algérie, Mauritanie, coopération, sécurité, – Algérie-Mauritanie: Vers le renforcement de la coopération

    Les travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien ont débuté, ce lundi à Alger, sous la co-présidence du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, et son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould-Merzoug.

    Ont pris part à cette réunion de deux jours les walis d’Adrar et de Tindouf et le wali de Tris Zemour (Mauritanie), ainsi que des représentants ministériels et des services de sécurité deux pays. Comprenant des régions de compétence, en l’occurrence la wilaya de Tiris Zemmour (Mauritanie) et celle de Tindouf (Algérie), le Comité bilatéral a pour mission le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes, la promotion et l’intensification des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières. Les travaux du comité bilatéral frontalier, qui se poursuivront à huis clos, aboutiront à des recommandations opérationnelles qui constitueront un plan de travail concernant tous les secteurs.

    Dans ce cadre, Kamel Beldjoud a appelé les experts en sécurité en Algérie et en Mauritanie à poser le premier jalon de la création d’une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les deux pays. «Cette commission sécuritaire proposera des mesures garantissant la sécurité des deux pays et l’intégrité de leurs citoyens», a précisé Beldjoud à l’ouverture des travaux, ajoutant que la création de cette commission sécuritaire dans la conjoncture actuelle «est plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers». Elle contribuera à «contrecarrer toute menace à notre sécurité commune, notamment sur la bande frontalière», a-t-il poursuivi.

    Le ministre a, dans ce contexte, appelé à intensifier les rencontres périodiques de concertation dans la région, œuvrer de concert à la sécurisation de la frontière commune et échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Pour sa part, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Salem Merzoug, a estimé que la première rencontre du Comité bilatéral frontalier représente «un nouveau jalon dans l’édifice de la coopération bilatérale, conformément aux clauses du mémorandum d’entente signé à Nouakchott en avril 2021 après la création d’un poste frontalier terrestre entre les deux pays, le premier passage frontalier officiel entre les deux pays qui a donné une forte impulsion aux relations de coopération bilatérale».

    Horizons, 09/11/2021

    SÉCURISATION DES FRONTIERES COMMUNES : L’Algérie et la Mauritanie « décidés » à coopérer

    «Nous œuvrons à sécuriser toutes les régions du pays », a indiqué le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire M. Beldjoud dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture de la première session du comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, qualifiant l’assassinat des trois ressortissants algériens « d’acte criminel lâche perpétré par le Makhzen ».

    Cette déclaration renseigne sur la détermination de l’Algérie à ne pas laisser passer cet acte ignoble et à se réserver le droit d’user des réponses appropriées et dans les délais qu’elle juge propices. M. Beldjoud qui a présidé, conjointement avec son homologue mauritanien, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, a appelé les experts sécuritaires des deux pays à poser le premier jalon de la création d’une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les deux pays. Cet appel intervient alors que la région d‘Afrique du nord et du Maghreb fait face à de nombreux défis et menaces terroristes, exacerbés par l’intrusion d’Israël appelée, par le Makhzen, au secours du palais royal en butte à une rude bataille de succession. M. Ould Merzoug a souligné, pour sa part que la Mauritanie allait « continuer à assurer le bon voisinage et la paix et respecter les chartes du droit international », ajoutant que les relations « historiques » entre l’Algérie et la Mauritanie « se caractérisent par le bon voisinage et le travail au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères ».

    M. Beldjoud, conscient des dangers qui menacent la sécurité des deux pays a appelé à intensifier les rencontres périodiques de concertation dans la région, à œuvrer de concert à la sécurisation de la frontière commune et à échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Cela suppose que l’Algérie est convaincue que la sécurité dans la région ne peut se concevoir dans un cadre isolé. C’est pourquoi, des analystes n’excluent pas la possibilité de voir, à l’avenir, des réunions, similaires tenues avec le Niger ou encore le Mali pour sécuriser les frontières sud de la menace terroriste que font peser les groupes implantés dans la région du Sahel ou encore avec la Tunisie et la Libye pour mieux appréhender la menace provenant du conflit en cours entre les factions libyennes.

    Le ministre mauritanien a estimé que la première rencontre du Comité bilatéral frontalier représente « un nouveau jalon dans l’édifice de la coopération bilatérale, conformément aux clauses du mémorandum d’entente signé à Nouakchott en avril 2021 après la création d’un poste frontalier terrestre entre les deux pays, le premier passage frontalier officiel entre les deux pays qui a donné une forte impulsion aux relations de coopération bilatérale ». Il faut rappeler dans ce cadre, que l’attaque contre les camions algériens s’est produite dans une zone non loin des frontières mauritaniennes ce qui laisse deviner son caractère sauvage et délibéré. Le commandement des FAR, était au courant que le convoi de camions était à l’arrêt, dans une zone loin du mur de séparation entre la zone sous contrôle marocain et les territoires sahraouis libérés, mais cela ne l’a pas empêché de procéder à la frappe ce qui relève d’un terrorisme d’État et du crime abject.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 09/11/2021

    #Mauritanie #Algérie #Maghreb #Tindouf #Zouérat

  • L’Algérie prête à réaliser la route Tindouf – Zouérate

    Tags : Algérie, Mauritanie, Tindouf, Zouérat, route, – (L’Algérie prête à réaliser la route Tindouf – Zouérate)

    Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, a réaffirmé, hier la pleine disponibilité de l’Algérie à oeuvrer conjointement avec la Mauritanie pour la réalisation de l’axe routier reliant Tindouf-Zouérate.

    Intervenant à l’ouverture de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, M. Beldjoud a insisté sur « l’impératif d’associer les institutions financières africaines et mondiales en vue de faciliter et d’intensifier les échanges commerciaux entre les deux pays », relevant que « le développement et la sécurisation de la zone frontalière permettront d’établir une passerelle de communication et d’échange commercial entre les deux peuples ».

    Le volume des exportations a enregistré, depuis la création de ce poste frontalier en septembre dernier, s’élève à près de 1,5 mds de dinars. Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur a appelé les experts des deux pays à « élaborer conjointement une étude pour l’aménagement de la région frontalière et le développement des deux passages à travers la création de bases logistiques de libre échange dans l’objectif d’accompagner et d’encourager les investisseurs et les hommes d’affaires des deux pays ».

    La prise en charge « du volet économique et le développement des échanges commerciaux dans la région frontalière en particulier ne sauront se réaliser qu’en réunissant les conditions sécuritaires nécessaires pour assurer un climat d’affaires favorables aux opérateurs économiques », a-t-il estimé. Il a appelé également à « davantage d consultations et de coordination entre les services de sécurité des deux pays, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, la migration clandestine, la contrebande et l’orpaillage illégal ». Il a appelé, à cette occasion, les experts en sécurité à « poser le premier jalon pour la création d’un comité sécuritaire conjoint qui propose tout ce qui est à même de garantir la sécurité des deux pays et de leur citoyens » et aboutir, au terme de cette réunion, à des recommandations qui permettent la création d’un « comité technique à de sécuriser les frontières communes et d’échanger les informations sur tous types de crime organisé, d’autant que les deux pays partagent

    461 kilomètres de bande frontalière commune ». Le ministre a proposé le « renforcement de la coopération entre les deux pays en introduisant d’autres domaines, à travers l’intensification des rencontres locales entre les polices des frontières des deux pays », réitérant « la disponibilité de l’Algérie à accompagner la Mauritanie et à lui transmettre l’expérience sur le terrain dans le domaine de la police scientifique et autres ». Par ailleurs, le ministre a rappelé que le secteur de la Protection civile « a connu, lui aussi, la même cadence d’accompagnement et d’encadrement qui s’est renforcée par la visite du directeur général de la Protection civile mauritanienne à Alger », précisant qu’il a été convenu de « plusieurs propositions et projets importants visant à renforcer les capacités dans ce domaine sensible, notamment dans un contexte marqué par des catastrophes naturelles et d’autres induites par l’homme ».

    A cet effet, il a souligné la nécessité de « mettre en oeuvre la Convention de coopération dans le domaine de la protection civile signée en septembre 2016, suite à la tenue de la 18e sessions de la Grande commission algéro-mauritanienne », soulignant « la pleine disponibilité de l’Algérie à poursuivre la mise en oeuvre des programmes de formation dans ces domaines, en introduisant d’autres domaines, à l’instar de la gestion locale, l’organisation administrative et la modernisation de l’administration ». Il a également rappelé l’importance d’ »intensifier la coopération dans le domaine de la décentralisation, à travers l’activation de l’accord de jumelage signé entre les deux parties et le parachèvement des projets d’accords en cours d’examen ».

    Indiquant que cette session verra la signature de l’accord de coopération en matière de sécurité routière, le ministre a formé le voeu de voir cet accord « former la pierre angulaire et le premier jalon des projets d’accords tout aussi importants, en appui à la coopération frontalière et au service de l’intérêt des deux peuples frères ». De son côté, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation,

    Mohamed Salem Ould Merzoug, a affirmé que la 1re réunion du Comité bilatéral frontalier conjoint « concrétise la volonté des deux dirigeants des deux pays à oeuvrer toujours à la consolidation et au développement de la coopération bilatérale », ce qui constitue « une opportunité pour passer en revue les problèmes posés à la population des zones frontalières et oeuvrer à trouver les solutions les plus efficientes pour la mise en branle du développement dans ses différentes dimensions ».

    Pour le ministre, les résultats de cette rencontre constitueront « un saut qualitatif qui permet d’élever le niveau de consolidation des opportunités et d’établir des projets de partenariat dans les secteurs prioritaires, promouvoir et intensifier les échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs entre zones frontalières », et « sécuriser les frontières communes, lutter contre le crime organisé sous toutes ses formes et la migration clandestine ».

    Par : ROSA CHAOUI

    Le Midi Libre, 09/11/2021

    #Algérie #Mauritanie #Route #Tindouf #Zouérat

  • L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Union du Maghreb Arabe, UMA, Gazoduc, Sahara Occidental,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021. Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguait que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume des échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutant, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de la fusion régionale et de la valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour la complémentarité maghrébine. En contrepartie, le Maroc, s’est engagé dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 est bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA

    Bel-Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #Sahara_Occidental

  • Le Maroc veut entraîner la région dans une spirale de violence

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Israël, camionneurs algériens,

    L’affaire des trois ressortissants algériens lâchement assassinés sur l’axe Nouakchott-Ouargla par le Maroc qualifiée de terrorisme d’Etat ouvrira sans nul doute une phase nouvelle porteuse d’imprévus non seulement entre l’Algérie et le Maroc mais aussi dans la guerre qui oppose le Front Polisario à l’occupant marocain depuis plus de quatre décennies et aussi et surtout dans la situation sécuritaire qui règne dans l’ensemble de la région et son prolongement au plus profond de l’Afrique. Partie prenante de cette instabilité, le Maroc à l’attitude colonialiste et son allié l’entité sioniste se mettent fébrilement en mouvement pour entraîner toute la région dans un climat de guerre sans retour en vue d’imposer leur prédominance avec la complicité affichée de la France et des monarchies arabes.

    Il n’en reste pas moins vrai que de nombreuses questions se posent à tous les observateurs, diplomates et politologues qui s’interrogent : Que veux dissimuler le Maroc. Que prépare-t-il ? Dans quelle aventure veut-il entraîner la région ? La réponse est venue du politologue Brahim Zitouni, invité mercredi dernier, au JT de Canal-Algérie, il a été catégorique pour affirmer qu’il y a une  » volonté d’entraîner la région dans une spirale de violence « , estimant que le procédé utilisé lors de l’attaque marocaine dénote la  » faillite  » du Makhzen et de son allié sioniste.

     » C’est parce que l’Algérie a coupé le gaz que le Maroc s’en prend aujourd’hui aux faibles et aux civils désarmés « , déclare-t-il encore.

    L’agression marocaine vise, d’après le spécialiste, à  » saper les échanges commerciaux avec le voisin mauritanien « , dont la partie Nord devient par ricochet, un terrain propice pour les opérations de déstabilisation. Le politologue s’interroge si, derrière cet événement, ne se cache pas une volonté délibérée d’entraîner la région dans une  » spîrale  » interminable de guerre et de violence.

    Depuis bien des années les frontières de la conscience nationale ne s’étaient pas ainsi ouvertes à cette lucidité qui surmonte l’inquiétude et fait se lever le danger que représente désormais le voisin de l’Ouest non seulement pour l’Algérie mais aussi pour toute la région. En veillant à ne rien altérer de ce climat tendu à ses extrêmes, l’Etat algérien est dans son droit et son devoir de  » riposter  » à ce crime ignoble et abject de civils désarmés. Sa part d’inquiétude sur le danger que représente le Maghzen associé au Mossad sur la sécurité et la stabilité du pays, s’est avérée et profondément ressentie au mois de septembre 2021 lorsque l’axe Rabat-Tel-Aviv a provoqué volontairement des foyers d’incendies dans plusieurs régions du pays sans oublier l’assassinat odieux du jeune Djamel Bensmaîn à Larbaa Nath Irathen.

    Ces actes criminels prouvent ainsi, en quelles aventures le Makhzen, le Mossad et l’organisation terroriste  » MAK  » tiennent et s’acharnent à la déstabilisation de l’Algérie.

    Rappeler ces actes horribles et criminels parce qu’ils n’ont jamais cessé de rester impunis y compris de la part des la communauté internationale. Et comme un écho roulant des agressions répétées du Maroc contre le pays, il est à se demander pourquoi place-t-on en situation d’otage, d’objet et de chantage, le conflit du Sahara occidental entre le Maroc et le Front Polisario. Pourquoi cette amplification à vouloir impliquer l’Algérie dans cette guerre ? Une question qui se pose d’elle-même Pourquoi les Nations unies, le Conseil de sécurité se taisent devant cette amplification d’attaques, d’agressions, de menaces, de crimes commis par le Maroc contre l’Algérie et le peuple sahraoui. Un silence inquiétant, peut-être même un parti pris en faveur de ce pays colonialiste dont le comportement se confond au terrorisme qui, sévit dans la région et à travers le monde, se distingue par son caractère essentiellement de terrorisme d’Etat ne respectant aucun droit international.

    Ammar Zitouni

    Lemaghreb.dz, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Gazoduc #Israël