Catégorie : Maghreb

  • Algérie-Maroc: Chronologie de relations turbulentes

    Algérie, Maroc, #Algérie, #Maroc,

    2 pays d’Afrique du Nord connaissent des tensions récurrentes depuis 1963

    L’Algérie a décidé mardi de rompre ses relations avec son voisin marocain, accusant Rabat d’avoir des « tendances hostiles » à son égard.

    Le pays a fait un pas similaire vers son voisin occidental en 1976.

    Voici une liste des étapes les plus marquantes des tensions récurrentes entre les deux pays au cours des dernières décennies :

    Octobre 1963 :

    L’Algérie et le Maroc se sont affrontés militairement au sujet d’un différend frontalier lors de la soi-disant guerre des sables en octobre 1963 après l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962. L’Algérie a déclaré qu’elle repoussait les ambitions marocaines d’obtenir des terres à la frontière, tandis que Rabat a répondu en disant qu’elle avait exercé des représailles contre le provocations frontalières de l’armée algérienne soutenue par les Égyptiens.

    1969 et 1972 :

    Les deux pays ont signé un traité de démarcation frontalière et de bon voisinage en deux phases en 1969 et 1972, point culminant de la fin de la guerre et du différend frontalier.

    1976 :

    Rabat a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Alger pour protester contre la décision de ce dernier de rejoindre un certain nombre de pays pour la plupart africains reconnaissant la décision unilatérale du Front Polisario d’établir la soi-disant République arabe sahraouie.

    1988 :

    Les deux pays ont signé un accord pour normaliser les relations et rétablir les relations diplomatiques à la suite d’une médiation saoudienne. Les dirigeants des deux pays ont échangé des visites en témoignage de la normalisation.

    Août 1994 :

    Rabat a accusé les services secrets algériens d’être à l’origine d’un attentat terroriste dans la ville du sud-ouest de Marrakech et a imposé une obligation de visa d’entrée aux Algériens. L’Algérie a répondu en fermant sa frontière terrestre avec le Maroc qui est toujours en vigueur à ce jour.

    1999 :

    Le président algérien de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, a assisté aux funérailles du roi Hassan II, décédé le 23 juillet 1999, au Maroc, pour tenter de rétablir les relations entre les deux pays arabes. Aucune percée significative n’a cependant été réalisée.

    Juin 2005 :

    Les relations bilatérales se sont réchauffées alors que Rabat se préparait à une visite du Premier ministre algérien de l’époque Ahmed Ouyahia et de sa délégation à Rabat pour signer plusieurs accords. Mais la visite a été annulée à la dernière minute, Rabat disant que le moment n’était pas venu, un geste que l’Algérie a protesté comme une insulte.

    1er novembre 2013 :

    La jeunesse marocaine a organisé une manifestation devant le consulat algérien dans la ville du nord de Casablanca contre les déclarations de Bouteflika sur les droits de l’homme dans la région du Sahara qui s’est terminée par l’incendie du drapeau algérien.

    Les deux pays ont échangé des convocations d’ambassadeurs. L’Algérie a également protesté contre une décision de justice condamnant l’homme accusé d’avoir brûlé le drapeau à deux mois de prison.

    Mai 2020 :

    Le consul du Maroc à Oran, dans l’ouest de l’Algérie, a qualifié l’Algérie de « pays ennemi », incitant le ministère algérien des Affaires étrangères à convoquer l’ambassadeur du Maroc et à déclarer le diplomate impliqué « persona non grata ».

    15 juillet 2021 :

    L’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU Omar Hilale appelle lors d’une réunion des pays non alignés à « l’indépendance du peuple kabyle » en Algérie. L’Algérie a convoqué son ambassadeur de Rabat pour des consultations et a demandé des éclaircissements.

    23 juillet 2012 :

    Le ministère algérien des Affaires étrangères proteste contre les autorités de certains pays, notamment le Maroc, qui utilisent le programme d’espionnage israélien Pegasus contre des fonctionnaires et des citoyens algériens. Rabat a nié les accusations mais Alger a exigé que le premier fournisse des preuves.

    31 juillet 2021 :

    Le roi du Maroc Mohammed VI exhorte l’Algérie à mettre de côté les différends entre les deux voisins et à ouvrir une nouvelle page dans leurs relations.

    8 août 2021 :

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré dans un communiqué que son pays était prêt à tout dialogue, mais a demandé au Maroc de répondre d’abord à la demande d’éclaircissements de l’Algérie concernant la position de Rabat sur le discours de son représentant à l’ONU concernant la région de Kabylie.

    11 août 2021 :

    Lors de sa visite au Maroc, le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a exprimé l’inquiétude de son pays quant au rôle de l’Algérie dans la région et son grand rapprochement avec l’Iran. L’Algérie a accusé Rabat d’avoir incité Tel-Aviv contre elle.

    18 août 2021 :

    Le Conseil suprême de sécurité en Algérie, dirigé par Tebboune, a accusé le Maroc de poursuivre ses « actes d’hostilité » et a appelé à revoir les relations bilatérales et à renforcer la surveillance sécuritaire aux frontières occidentales.

    24 août 2021 :

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc pour ce qu’il a qualifié de « mesures agressives successives ».

    « Lorsque les liens sont rompus, cela est suivi d’un examen de toutes les relations et de la vérification de ce qui doit être annulé et de ce qui doit être conservé », a déclaré Lamamra.

    Les relations entre les deux pays voisins sont tendues depuis des décennies dans le contexte de la région contestée du Sahara entre Rabat et le Front Polisario soutenu par l’Algérie.

    Anadolou, 26/08/2021

    * Ecrit par Ibrahim Mukhtar à Ankara

  • Algérie-Maroc : Le feuilleton noir

    Algérie-Maroc : Le feuilleton noir

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, MAK, Kabylie, Omar Hilale, Rachad,

    Les deux poids lourds du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, entretiennent depuis des décennies des relations difficiles en raison de l’épineux dossier du Sahara occidental, seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens.

    Le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970. Rabat, qui contrôle près de 80% du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.

    Rupture : Le 7 mars 1976, Rabat rompt ses relations diplomatiques avec l’Algérie après la reconnaissance par Alger de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario. Dès 1963, une « guerre des sables » avait opposé les deux voisins après plusieurs incidents frontaliers et leurs relations s’étaient gravement détériorées avec la « Marche verte » de 350.000 Marocains en direction du Sahara occidental en 1975.

    – Accord sur une libre circulation

    Le 26 février 1983, le roi Hassan II et le président algérien Chadli Bendjedid se retrouvent en tête-à-tête à la frontière. En avril, la libre circulation est rétablie pour les résidents des deux pays et, en mai, un accord sur la libre circulation progressive des personnes et des biens ainsi que l’ouverture des lignes aériennes et ferroviaires est signé.

    – Reprise des relations

    Le 11 juillet 1987, le ministre algérien des Affaires étrangères rencontre Hassan II. Le 22 novembre, c’est au tour du chef de la diplomatie marocaine de se rendre à Alger. Le 16 mai 1988, Alger et Rabat annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques. Le 5 juin, leurs frontières respectives sont officiellement rouvertes. Le 7 juin, Hassan II effectue sa première visite à Alger depuis 15 ans, où il participe à un sommet arabe extraordinaire. Début février 1989, la visite du président Bendjedid à Ifrane, la première d’un chef d’Etat algérien au Maroc depuis 1972, scelle la réconciliation. Un accord est conclu pour un projet de gazoduc devant relier l’Algérie à l’Europe, à travers le Maroc. En juin 1992, la promulgation par Rabat de la convention de juin 1972 met fin aux problèmes frontaliers à l’origine de la « guerre des sables ».

    – Fermeture des frontières

    Mais, le 16 août 1994, les déclarations du président algérien Liamine Zeroual selon lesquelles il reste en Afrique « un pays illégalement occupé » -allusion au Sahara occidental- sont très mal perçues à Rabat. Le 26 août, le Maroc instaure un visa d’entrée pour les Algériens après l’attaque d’un hôtel de Marrakech où deux touristes espagnols ont été tués par des islamistes franco-maghrébins. Rabat accuse des services de sécurité algériens d’être derrière l’attentat. L’Algérie ferme sa frontière avec le Maroc. Le 25 juillet 1999, le président Abdelaziz Bouteflika assiste aux obsèques de Hassan II à Rabat. Mais ce début de réconciliation est brutalement freiné le 15 août après un massacre qui fait 29 morts dans le sud-ouest algérien. Bouteflika accuse le Maroc de faciliter l’infiltration d’islamistes armés.

    – Léger dégel

    En mars 2005, une série de rencontres entre le président Bouteflika et Mohammed VI marque un « dégel ». En juillet 2011, le roi se prononce pour la réouverture des frontières terrestres et une normalisation des relations. M. Bouteflika affirme quelques mois plus tard sa volonté d’oeuvrer au « raffermissement » des relations « au mieux » des intérêts des deux pays. En décembre 2019, Mohammed VI appelle à ouvrir une « nouvelle page » dans un message de félicitations au nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Normalisation Israël-Maroc

    En décembre 2020, l’Algérie dénonce des « manoeuvres étrangères » visant à la déstabiliser et pointe du doigt Israël après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations de Rabat avec l’Etat hébreu. « Le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu’à travers l’application du droit international », réaffirme Alger.

    – Nouvelles tensions

    Le 18 juillet 2021, Alger rappelle son ambassadeur à Rabat pour « consultations ». Un diplomate marocain a exprimé son soutien au séparatisme kabyle, en réaction à l’appui apporté par Alger aux indépendantistes sahraouis. Une ligne rouge pour Alger qui s’oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l’Algérie. Le 31 juillet, à l’occasion de la fête du Trône, Mohammed VI déplore les « tensions » avec l’Algérie, réitérant son appel à rouvrir les frontières terrestres. Le 18 août, Alger annonce « revoir » ses relations avec le Maroc, accusé d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays. –

    Nouvelle rupture

    Le 24, le ministre algérien des Affaires étrangères annonce la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, en raison « d’actions hostiles » du royaume.(AFP)

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    Réaction du Maroc suite à la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques

    Le Maroc, via son ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a réagi, hier dans la soirée, à la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le voisin de l’ouest.

    « Le royaume du Maroc a pris note de la décision unilatérale des autorités algériennes, de rompre, à partir de ce jour, les relations diplomatiques avec le Maroc », indique le ministère des Affaires étrangères.

    « Le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines – ainsi que son impact sur le peuple algérien », poursuit la même source, rejetant « catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».

    « Quant à lui, le royaume du Maroc restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses », conclut le communiqué marocain.

    Pour rappel, L’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc à partir de mardi 24 août, a déclaré le ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse.

    Le ministre a expliqué les raisons de cette décision en affirmant que « l’histoire avait montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ». 

    « Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants », a-t-il accusé, promettant toutefois que cette décision « ne touchera pas les citoyens des deux pays » et que « les affaires consulaires travailleront normalement ».

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    Le gaz algérien vers l’Europe ne transitera plus par le Maroc

    Le ministre de l’énergie Mohamed Arkab a indiqué jeudi que l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel algérien sera assuré à travers le gazoduc Medgaz. Autrement dit le gaz ne transitera plus à travers le territoire marocain.

    S’exprimant lors d’une rencontre avec l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran, Arkab a réitéré « l’engagement total de l’Algérie de couvrir l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel à travers le Medgaz ».

    Un communiqué du ministère de l’énergie précise que lors de cette rencontre, les deux parties ont examiné les relations de coopération entre l’Algérie et l’Espagne dans le domaine de l’énergie, « qualifiées d’excellentes, notamment celles relatives à l’approvisionnement en Gaz Naturel du marché espagnol à partir d’Algérie », souligne le communiqué.

    S’agissant du domaine des hydrocarbures, M. Arkab a rappelé « les efforts déployés par l’Algérie pour garantir la sécurité des approvisionnements en gaz naturel du marché espagnol à travers les importants investissements consentis pour acheminer dans les meilleures conditions le gaz naturel sur ce marché ».

    Lancé en 2011, Medgaz est un gazoduc offshore d’une longueur de 210 km ; il relie la station de compression de Beni-Saf (Aïn Témouchent) jusqu’au port d’Almería en Espagne avec capacité de transport annuelle de 10.2 milliards mètres cubes.

  • ONU : Nouvelle provocation du Maroc

    ONU : Nouvelle provocation du Maroc

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, MAK, Kabylie, #Algérie, #Maroc,

    par Abla Chérif

    Les provocations marocaines se poursuivent, lancées par les mêmes centres qui ont fini par mener à la rupture des relations entre Alger et Rabat et confirmant, si besoin est, le jeu dangereux auquel ils se livrent en direction de la Kabylie.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Ces provocations sont encore le fait de l’ambassadeur du Maroc aux Nations-Unies. Au cours de la semaine écoulée, et lors d’une réunion organisée par le comité spécial chargé du dossier de la décolonisation des Caraïbes, Omar Hilale a de nouveau évoqué la Kabylie dans une réponse à l’ambassadeur algérien qui venait d’achever une intervention dans laquelle il rappelait que la question de la décolonisation du Sahara Occidental était inscrite depuis 1963 à l’ONU.

    «Il semble oublier que dans son propre pays, il y a des populations qui réclament le droit de pouvoir bénéficier de l’autodétermination», dit-il. Sa déclaration est suivie de propos plus graves puisqu’il réclame la présence du MAK aux réunions du comité spécial sur la décolonisation.

    Il faut savoir que Omar Hilale est un élément très important dans l’échiquier diplomatique mis en place par Mohammed VI pour la gestion du dossier du Sahara Occidental à l’échelle internationale. Comme Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine (et tout le reste du personnel politique marocain d’ailleurs), il applique strictement les ordres en provenance du palais royal.

    Sa nouvelle intervention annule, écrase même la dernière sortie publique du chef du gouvernement marocain, Saâd-Eddine El Othmani, à travers laquelle il tentait de tempérer la première déclaration de Omar Hilale.

    En juillet dernier, et lors d’une réunion des non-alignés, il avait évoqué «le droit à l’autodétermination de la Kabylie» et distribué une carte d’Algérie amputée de ce territoire.

    Cette nouvelle provocation, grave, a été considérée par l’Algérie comme étant la goutte qui a fait déborder le vase et précipité la décision de rompre les relations avec ce pays animé d’intentions hostiles dévoilées au grand jour. Avant l’annonce de sa décision, Alger avait toutefois réclamé à Rabat de clarifier publiquement sa position, ce qui n’avait pas été fait.

    Quelques jours après l’annonce du Haut conseil de sécurité (HCS), le Premier ministre marocain est intervenu pour se désoler de la décision algérienne et «expliquer» qu’il s’agissait d’une «réaction verbale de Omar Hilal et non pas d’une décision politique».

    Ces «explications», il faut le dire, ont été livrées dans un contexte marqué par de grands shows savamment organisés aux frontières et sur les réseaux sociaux pour décrier la rupture des relations entre les deux pays. L’intervention du chef du gouvernement marocain en faisait-elle partie ? Très probablement puisque Omar Hilal, beaucoup plus puissant que lui dans la hiérarchie «makhzenienne», est à son tour intervenu pour rétablir la situation à son origine. Pour apporter aussi cette confirmation qu’Alger attendait. Elle clarifie de ce fait les intentions du Maroc à l’égard de la Kabylie et confirme, si besoin en est, tout ce que dit Alger au sujet des manipulations en direction de cette région.

    Très loquace depuis l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre, le responsable du MAK n’a, de son côté, jamais nié toutes les accusations portées à son encontre au sujet de ses accointances avec le Maroc. Dans ce contexte très tendu, Ferhat Mehenni a même pris position avec Rabat puisque, déclarait-il dernièrement, «l’Algérie s’en est prise à son organisation et allumé le feu en Kabylie, après l’annonce du soutien marocain au MAK».

    Ces propos semblent toutefois avoir très peu d’effets dans la région concernée où le MAK, classé organisation terroriste, se trouve désormais totalement isolé.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 04/09/2021

  • Maroc-Algérie : Conflit imminent

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, MAK, Kabylie,

    Ce qui devait arriver, est arrivé. L’Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques. Que va-t-il se passer maintenant ?

    Ce qui devait arriver, est arrivé. L’Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en a fait l’annonce le mardi 24 août 2021, lors d’un point de presse. Avant d’annoncer cette issue fatale, Lamamra a fait un long exposé dans lequel il a énuméré tous les griefs de son pays envers le Maroc depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

    Lamamra a commencé par rappeler la guerre des sables, qui a opposé les deux armées maghrébines entre fin 1963 et début 1964. Il a ensuite décrit tous les malentendus entre les deux Etats depuis 60 ans, rappelant bien sûr l’éternel différend sur le Sahara occidental entre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenu par Alger, et le Royaume du Maroc depuis 1975. Il est ensuite passé à l’histoire récente, en évoquant les récentes tensions, qui secouent les deux pays et qui ne sont pas mineures.

    Voici les raisons qui ont poussé Alger à rompre ses relations avec Rabat. L’Algérie considère que la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020 signifie l’installation d’une « avant-garde sioniste » au Maghreb. Et cela, affirme-t-elle depuis décembre, constitue une menace pour sa sécurité. La récente visite officielle au Maroc du ministre des affaires étrangères et futur premier ministre d’Israël, Yair Lapid, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu.

    Bien que l’on ne sache pas encore s’il l’a fait avec l’approbation des autorités marocaines, depuis Raba, Lapid a critiqué le « rapprochement [de l’Algérie] avec l’Iran », exprimant ainsi l’opposition de l’axe Rabat-Tel Aviv au supposé axe Alger-Téhéran. Ce faisant, il a exporté au Maghreb la rivalité géostratégique entre Israël et l’Iran. Cette démarche a été perçue comme une erreur aux yeux de nombreux Marocains qui, malgré une campagne saoudienne amère qui a conduit à la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran, ne considèrent pas l’Iran comme un ennemi.

    Depuis plusieurs années, Rabat tente d’accréditer l’idée que Téhéran, par le biais du mouvement libanais Hezbollah, soutient militairement le Front Polisario, avec l’assentiment de l’Algérie.

    Depuis plusieurs années, Rabat tente d’accréditer l’idée que Téhéran, à travers le mouvement libanais Hezbollah, soutient militairement le Front Polisario, avec l’assentiment de l’Algérie. Mais pour l’instant, malgré quelques rares articles d’opinion dans les médias marocains et étrangers liés au régime marocain, aucune enquête sérieuse n’a pu confirmer ce scénario. Même les Américains, pourtant vigilants vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah, n’ont rien détecté.

    L’autre bévue marocaine qui a mis le feu aux poudres est la quasi-reconnaissance du MAK, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, soutenu par Rabat et considéré comme une « organisation terroriste » par le gouvernement algérien.

    Lors d’une réunion virtuelle des pays du Mouvement des Non-Alignés, qui a eu lieu à New York les 13 et 14 juillet, le représentant permanent de la mission diplomatique marocaine auprès de l’ONU, l’Ambassadeur Omar Hilale, a distribué une note aux Etats membres de l’ONU dans laquelle il décrit le « vaillant » peuple kabyle qui a subi la plus longue occupation étrangère et qui « mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination. » La Kabylie est une région algérienne, et contrairement au Sahara occidental, elle ne figure pas sur la liste des territoires non autonomes qui ont le droit à l’autodétermination.

    L’indignation et la réponse menaçante du ministre algérien des affaires étrangères Lamamra témoignent du niveau de tension entre les deux pays. Il a dit que le Maroc utilise une partie du territoire algérien pour dire qu’il mérite l’autonomie, qu’il est occupé, et que c’est quelque chose de très grave qui peut conduire à des choses plus graves comme un conflit armé.

    « Conflit armé » a été dit et en public. Puis les choses sont devenues très sérieuses : le président algérien Abdelmadjid Tebboune a convoqué une réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS) qui s’est terminée par des annonces solennelles et très explicites.

    L’Etat algérien annonce sa décision de « revoir » ses relations avec Rabat et d’intensifier le contrôle sécuritaire aux frontières occidentales en raison des « actes hostiles incessants » du Maroc.

    Quelques jours plus tard, l’Algérie a déclaré que les feux de forêt qui ont ravagé le nord du pays ont été causés par des militants du MAK. Pour accroître encore sa pression sur le Maroc, Alger accuse ce dernier d’entraîner les militants du MAK dans des camps militaires.

    La rupture des relations diplomatiques n’a été qu’une question de jours. Pour montrer qu’il n’y a pas de retour en arrière et pour signifier que les ponts entre les deux pays sont définitivement coupés, Alger annonce le 26 août qu’elle n’utilisera plus le gazoduc Maghreb-Europe qui relie les champs pétroliers algériens à l’Europe via le Maroc. Mohamed Arkab, le ministre algérien de l’énergie, a expliqué aux Espagnols que désormais, le gaz algérien passerait uniquement par Medgaz, un autre gazoduc qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, sans passer par le Maroc.

    Cette décision algérienne constitue une perte économique pour le Maroc, qui pompait 900 millions de mètres cubes de gaz naturel par an, sans parler des pertes financières que subira Rabat, qui ne percevra plus d’argent de l’Espagne pour l’utilisation de son territoire.

    Que va-t-il se passer maintenant ? Il est peu probable que l’escalade entre l’Algérie et le Maroc se termine par la rupture des liens diplomatiques.

    Que va-t-il se passer maintenant ? Il est peu probable que l’escalade entre l’Algérie et le Maroc se termine par la rupture des liens diplomatiques. La crainte que les Marocains et les Algériens résidant dans les deux pays soient expulsés de leurs foyers comme ce fut le cas en 1976 au plus fort de la reconnaissance du Front Polisario par Alger est palpable, mais peu probable, à moins que la situation ne s’aggrave.

    Aujourd’hui, il n’y a que des escarmouches entre les Forces Armées Royales (FAR) et les indépendantistes sahraouis qui ont rompu le cessez-le-feu avec le Maroc l’année dernière après les événements du poste frontière de Guerguerat qui sépare le territoire contesté du Sahara Occidental de la Mauritanie.

    Mais nous sommes toujours dans une situation de pré-guerre qui a le potentiel de se poursuivre. Elle peut également basculer dans un conflit total si l’Algérie autorise et soutient le Front Polisario à aller au-delà des engagements militaires actuels.

    Le Maroc et l’Algérie se sont engagés dans une dangereuse course aux armements au cours des dernières décennies. En 2015, le budget militaire de l’Algérie était de 11 milliards de dollars, tandis que celui du Maroc n’était que de 3 milliards de dollars. Le Maroc a rattrapé l’Algérie après avoir lancé un plan de réarmement quinquennal de 22 milliards de dollars en 2017, puis réintroduit le service militaire obligatoire en 2018. Les deux pays ont sans doute atteint un dangereux équilibre militaire qui, selon les experts, se terminera souvent par une conflagration.

    Une guerre, même limitée et courte, affaiblirait considérablement les deux économies, déjà mal en point, provoquerait des sentiments, et rendrait lointaine la réconciliation tant attendue. Surtout, elle déstabiliserait toute la région du Maghreb. Cela ne convient pas à l’Union européenne, qui a besoin de l’Algérie et du Maroc pour lutter contre l’immigration clandestine.

    Le Maroc et l’Algérie partagent une histoire, des religions et des langues vernaculaires communes. Même si les deux peuples ne se reconnaissent pas dans les querelles diplomatiques et les velléités belliqueuses de leurs dirigeants, un conflit avec mort et destruction briserait ce lien fraternel qui aujourd’hui, malgré les assurances des deux parties, ne tient qu’à un fil.

    Ali Lmrabet

    Politics Today, 02/09/2021

  • Maroc-Algérie: Le Medgaz favorablement

    Algérie, Maroc, Medgaz, gazoduc, #Algérie, #Maroc,

    par Abdelkrim Zerzouri

    On n’a pas encore mesuré l’impact commercial dans son ensemble qui découlerait de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et el Maroc, annoncée le 24 août dernier par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, suite à ce qu’il a qualifié d’actes hostiles répétés à l’égard du pays.

    Le premier coup ressenti après cet arrêt des relations diplomatiques reste sans conteste l’alimentation de l’Espagne à travers le gazoduc Maghreb – Europe, via un pipeline de 1300 kilomètres, dont 540 km passent par le Maroc. On avait bon espoir, côté marocain, surtout, pour que le contrat d’acheminement du gaz via ce pipeline, qui relie l’Algérie et l’Espagne, en passant par le Maroc, et qui arrive à terme le 31 octobre prochain, soit renouvelé, mais toute attente dans ce sens s’est avérée vaine après les clarifications apportées à ce dossier par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a rassuré l’ambassadeur d’Espagne à Alger, reçu au siège du ministère deux jours après l’annonce de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, à propos de « l’engagement total de l’Algérie à couvrir l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel à travers le Medgaz ».

    Medgaz, long de 1 050 km, dont 550 sur le territoire algérien, relie les villes de Béni-Saf (Algérie) et Almeria (Espagne) et dispose d’une capacité de 11,4 milliards de m3 par an dont 8 milliards destinés à l’exportation, selon les estimations lors de sa mise en service, il y a près d’une décennie. Une annonce qui a définitivement acté le non renouvellement du contrat d’acheminement du gaz vers l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe après le 31 octobre.

    Même si on tente contre toute logique de soutenir que c’est l’Algérie qui serait perdante suite au non renouvellement du contrat en question, le choc n’est pas passé inaperçu chez les marocains, qui doivent chercher ailleurs pour combler le manque de la quantité de gaz tiré du gazoduc Maghreb-Europe (7 % du gaz qui transite sur son territoire), sans parler de la partie en numéraire.

    L’Algérie parie sur une solution de rechange toute prête à l’emploi, en l’occurrence le Medgaz. Ceci n’a pas dissipé pour autant les inquiétudes chez le partenaire espagnol.

    Peut être à cause de la campagne alarmiste initiée par les médias, marocains notamment, qui laissent croire que le gazoduc Medgaz n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement de 10 milliards de m3 par an, conformément au contrat qui lie Sonatrach et son partenaire espagnol Naturgy, ou encore en raison d’une inquiétude légitime, somme toute fondée sur tout ce que pourrait véhiculer comme paramètres inconnus cette nouvelle voie d’acheminement du gaz, l’Espagne reste attentive aux développements de cette situation.

    Le ministre espagnol des affaires étrangères l’a clairement signifié lors d’une récente conférence de presse, où il a tenu à rassurer les consommateurs ibériques, en relevant qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions à ce propos.

    Une réponse aux conclusions hâtives qui veulent faire admettre là et tout de suite l’inefficience du gazoduc Medgaz à remplir les engagements de l’Algérie en matière d’approvisionnement de l’Espagne en gaz nature ? Probablement, mais la position garde la prudence pragmatique du ‘wait and see’.

    Le Quotidien d’Oran, 02/09/2021

  • Monde arabe: conflits internes plutôt que confrontation avec ses ennemis

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Israël, #Maroc, #Algérie, #Israël,

    Le monde arabe recherche les conflits internes plutôt que la confrontation avec ses ennemis.

    Dr Amira Abou Elfoutouh

    Comme si les problèmes internes du monde arabe ne suffisaient pas, il semble que nous ayons besoin de plus de crises et de tensions entre les États régionaux. Le gouvernement algérien a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc et a justifié sa décision en invoquant les actions « hostiles » de ce dernier sur le territoire algérien. L’Algérie accuse le Maroc d’allumer des feux dans certaines régions algériennes et d’espionner les fonctionnaires algériens à l’aide du logiciel espion Pegasus, affirmant que cela fait partie d’un diabolique complot maroco-sioniste visant à déstabiliser l’Algérie en soutenant deux mouvements séparatistes.

    En fait, la crise entre les deux pays ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte à plusieurs décennies. En 1976, par exemple, les relations entre les pays voisins ont également été coupées sur ordre du monarque marocain de l’époque.

    Le conflit frontalier a commencé après l’indépendance de l’Algérie en 1962, lorsque des combats ont éclaté dans ce qu’on a appelé la guerre des sables. À l’époque, l’armée algérienne était soutenue par l’Égypte. Le président égyptien de l’époque, Gamal Abdel Nasser, se considérait comme le parrain de toutes les révolutions arabes et soutenait la révolution algérienne avec des fonds et des armes. Il était hostile à toutes les monarchies arabes, qu’il décrivait comme obsolètes et partisanes de l’impérialisme mondial.

    Cette hostilité entre l’Algérie et le Maroc a perduré jusqu’à la signature, en 1988, d’un accord de normalisation des relations sous médiation saoudienne. Cet accord n’a toutefois pas fait disparaître les tensions. À un moment donné, le consul du Maroc dans l’ouest de l’Algérie a décrit ce pays comme « un pays ennemi ».

    L’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, profite d’une réunion des pays non alignés à la mi-juillet pour appeler à l’indépendance du peuple kabyle en Algérie. Le gouvernement d’Alger a convoqué son ambassadeur à Rabat pour consultation, une démarche diplomatique habituelle dans les conflits entre pays. L’ambassadeur n’est toujours pas rentré à Rabat.

    Il est certain que l’appel du Maroc à l’indépendance du peuple kabyle était une tentative de règlement de comptes politique avec l’Algérie, en réponse au soutien de cette dernière au Front Polisario et à la reconnaissance de la République arabe sahraouie, que Rabat considère comme un territoire marocain.

    La question du Sahara occidental est l’un des plus longs conflits politiques et humanitaires du monde actuel. Le territoire est riche en ressources naturelles et a été une colonie espagnole de 1884 à 1976, après quoi le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, se sont affrontés pour le droit à la souveraineté.

    Le Maroc veut s’étendre dans le désert riche en phosphates, accroître son influence et s’ériger à la tête de la région. L’Algérie, quant à elle, veut limiter l’influence marocaine et estime qu’elle est bien qualifiée pour être le leader régional. C’est pourquoi Alger a encouragé le Front Polisario à déclarer une République arabe sahraouie indépendante, a persuadé de nombreux pays de la reconnaître et a soutenu la présence du Polisario dans l’ancêtre de l’Union africaine, l’Organisation de l’unité africaine. Son adhésion ayant été acceptée, le Maroc s’est retiré. Le Sahara occidental reste une question complexe et épineuse pour ses voisins.

    L’ancien président américain Donald Trump a utilisé ce territoire comme monnaie d’échange pour amener le Maroc à normaliser ses relations avec Israël, en échange de quoi Washington a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Le royaume a de toute façon longtemps entretenu des liens étroits avec Israël ; sous le roi Hassan II, il y a eu des décennies de liens sécuritaires qui ont été niés par les deux parties. Le dissident marocain Mahdi Ben Barka a demandé à des officiers de renseignement sionistes de l’aider à assassiner Hassan, mais ceux-ci ont informé le monarque marocain et l’ont aidé à retrouver Barka à Paris. Ce dernier a été torturé à mort, et son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le roi Hassan a récompensé les Israéliens pour leur soutien en autorisant les Juifs marocains à émigrer et en approuvant l’établissement d’un bureau du Mossad dans le pays. En retour, l’État d’occupation a fourni des armes et une formation à l’armée marocaine. Israël a également fourni au pays d’Afrique du Nord des technologies de surveillance et a supervisé la restructuration de l’agence de renseignement marocaine.

    L’aspect le plus dangereux des actions du roi Hassan est qu’il a transmis à Israël des détails sur les capacités militaires des États arabes glanés lors d’un sommet à Casablanca en 1966. Des agents du Mossad étaient prêts à écouter le sommet et à enregistrer eux-mêmes les débats, mais Hassan avait apparemment peur d’être démasqué et a donc accepté de le faire lui-même. En 2016, le chef retraité des services de renseignements militaires israéliens, Shlomo Gazit, a déclaré que « ces enregistrements étaient une réussite miraculeuse et donnaient à l’armée l’espoir de gagner la guerre contre l’Égypte. »

    Compte tenu des grands services que le roi Hassan avait rendus aux sionistes, il était naturel qu’il devienne un canal de communication entre Israël et le monde arabe. Des réunions secrètes entre des responsables israéliens et égyptiens ont eu lieu au Maroc avant la signature de l’accord de paix de Camp David. En outre, on dit que c’est Israël qui a convaincu les États-Unis d’accorder une aide militaire au Royaume. Ces relations se sont poursuivies sous le fils de Hassan, le roi Mohammed VI, qui a demandé l’aide d’Israël pour amener les États-Unis à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    Ceci est un bref résumé des relations secrètes entre l’entité sioniste et le Maroc, qui ont eu lieu sous le règne du roi Hassan II et se sont poursuivies sous l’ère de son fils le roi Mohammed VI, qui a demandé aux sionistes de l’aider à persuader les États-Unis de reconnaître la souveraineté de son pays sur le Sahara occidental. Le chef de la communauté juive du Maroc, Serge Bargudo, a joué le rôle de médiateur du roi et a rencontré des dirigeants juifs américains et des responsables sionistes pour y parvenir. Aujourd’hui, tous ces liens sont révélés au grand jour.

    Les observateurs des récents événements entre l’Algérie et le Maroc n’auraient pas été surpris par la décision de l’Algérie de couper les liens avec Rabat. Le peuple algérien souffre sous le régime, et la décision du gouvernement aurait été prise pour détourner l’attention des problèmes nationaux.

    Le Maroc n’est pas innocent dans tout cela. Lorsque le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, s’est rendu à Rabat le mois dernier, il a exprimé l’inquiétude de l’entité sioniste quant au rôle de l’Algérie dans la région et à son rapprochement significatif avec l’Iran.

    La situation entre l’Algérie et le Maroc résume la position des Arabes dans leur ensemble. Nous sommes plus enclins à nous disputer entre nous et à chercher le soutien de nos ennemis mutuels dans ce processus, plutôt que de travailler ensemble pour affronter ces ennemis.

    Middle East Monitor, 01/09/2021

  • Maroc-Algérie: Omar Hilale persiste et signe

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    Un haut diplomate marocain renouvelle les propos qui ont irrité l’Algérie

    RABAT (Reuters) – Un haut diplomate marocain a renouvelé lundi les propos cités par l’Algérie lorsqu’elle a rompu ses relations avec Rabat la semaine dernière, une décision qui pourrait aggraver la querelle entre les voisins nord-africains.

    Omar Hilale, ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, a établi une équivalence entre les différends dans le territoire marocain du Sahara occidental et la région de Kabylie en Algérie dans des commentaires cités par l’agence de presse marocaine MAP.

    Ses propos sont susceptibles de provoquer une réaction de l’Algérie, qui a déclaré la semaine dernière qu’elle coupait les relations diplomatiques tout en maintenant les consulats ouverts dans les deux pays.

    La frontière entre le Maroc et l’Algérie est fermée depuis 1994 et l’Algérie a indiqué qu’elle détournerait les exportations de gaz d’un gazoduc traversant le Maroc, qui devait être renouvelé plus tard cette année.

    « Le peuple kabyle… a aussi le droit à l’autodétermination. Pourquoi l’Algérie leur refuse-t-elle ce droit qu’elle revendique pour les Marocains du Sahara ? Hilale a été cité comme disant.

    Le Maroc considère le Sahara occidental comme le sien, mais la souveraineté du territoire a été contestée par le Front Polisario, un mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie, depuis le départ de la puissance coloniale espagnole dans les années 1970.

    Bien que les États-Unis aient soutenu les revendications du Maroc l’année dernière en échange du renforcement des liens de Rabat avec Israël, la plupart des pays ont déclaré qu’ils voulaient une résolution soutenue par l’ONU. Plus de 20 États, pour la plupart africains et arabes, ont ouvert des consulats au Sahara occidental, reconnaissant effectivement la souveraineté marocaine.

    L’Algérie a accusé le Maroc de soutenir le MAK, un groupe dont la direction est basée en France et qui soutient l’indépendance de la région de Kabylie dans le nord-est de l’Algérie, qu’il accuse d’incendies de forêt meurtriers ce mois-ci. MAK a nié cela.

    En coupant les liens, l’Algérie a cité la position du Maroc sur le Sahara occidental, les commentaires précédents d’Hilale sur la région de Kabylie et ce qu’elle a dit être l’utilisation par le Maroc du logiciel espion Pegasus contre des responsables algériens.

    Le Maroc a répondu que l’Algérie était injustifiée de couper les ponts et que ses arguments étaient « fallacieux et même absurdes ». Il a précédemment nié posséder Pegasus.

  • Conflit Maroc-Algérie: médiation mauritanienne

    Conflit Maroc-Algérie: médiation mauritanienne

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    Le MAE mauritanien s’entretient avec ses homologues algériens et marocains sur les relations bilatérales

    L’Algérie a rompu ses relations avec le Maroc suite à ce qu’elle a qualifié d’ »actions hostiles » de Rabat

    NOUAKCHOTT, Mauritanie

    Le ministre mauritanien des Affaires étrangères Ismail Ould Cheikh Ahmed s’est entretenu lundi soir avec ses homologues algérien et marocain sur les relations bilatérales et les questions régionales, a rapporté l’agence de presse mauritanienne.

    Cela s’est produit lors de deux entretiens séparés que Cheikh Ahmed a eus avec l’Algérien Ramtane Lamamra et le Marocain Nasser Bourita.

    Les contacts sont intervenus après que l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison de ce qu’elle a qualifié d’ »actions hostiles » de la part du Maroc. Rabat a qualifié la démarche algérienne d’ »injustifiée » et fondée sur de « faux prétextes ».

    La semaine dernière, Cheikh Ahmed a déclaré que l’Union du Maghreb arabe était paralysée en raison de la crise entre l’Algérie et le Maroc.

    L’Union du Maghreb arabe est un organisme régional créé en 1989 et comprend le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, la Tunisie et la Libye.

    Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont tendues depuis des décennies dans le contexte de la région contestée du Sahara entre Rabat et le Front Polisario soutenu par l’Algérie.

    Agence Anadolou, 31 août 2021

  • Albares: Malgré le conflit avec le Maroc, le gaz algérien garanti

    Albares: Malgré le conflit avec le Maroc, le gaz algérien garanti

    Maroc, Espagne, Algérie, gaz, Gazoduc, Medgaz, #Maroc, #Algérie,

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères ne voit pas l’approvisionnement en gaz algérien en danger malgré le conflit avec le Maroc

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères ne voit pas l’approvisionnement en gaz algérien en danger malgré le conflit avec le Maroc
    José Manuel Albares a évoqué la rupture diplomatique des Marocains avec l’Algérie, pays par lequel passe l’un des gazoducs qui alimente la Péninsule.

    Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a assuré que l’approvisionnement en gaz algérien vers l’Espagne n’est pas menacé en raison de la rupture diplomatique de l’Algérie avec le Maroc, pays par lequel passe l’un des gazoducs qui alimente la péninsule en gaz.

    Dans une interview ce dimanche à La Vanguardia, Albares déclare que l’Espagne souhaite que « ses partenaires entretiennent les meilleures relations possibles entre eux et, lorsque nous partageons la même région du monde, comme la Méditerranée occidentale, nous le voulons encore plus. « 

    « Nous voulons contribuer à un climat de calme, de tranquillité et de bon voisinage (…) Nous avons toujours eu d’excellentes relations avec les deux pays, tous deux sont des pays amis et nous allons travailler à la compréhension », ajoute le ministre.

    « Je discute avec nos amis algériens depuis plusieurs jours et je pense que les Espagnols peuvent être calmes sur l’approvisionnement en gaz. Ce gouvernement défendra toujours les intérêts de l’Espagne. Nous discutons et analysons la situation avec l’Algérie. Ne la précipitons pas. « Il est encore tôt pour tirer des conclusions », selon le ministre.

    Albares assure que le récent message de conciliation du roi du Maroc « en faveur du dialogue avec l’Espagne est prometteur » et rappelle que « la position de l’Espagne sur le Sahara sera toujours dans le cadre de l’ONU », après avoir rappelé que « les relations et Le Maroc couvre bien plus de sujets que le Sahara. »

    Albares apprécie également dans l’interview que la crise en Afghanistan « a placé l’Espagne au centre politique de l’Europe » et assure que « l’Espagne a montré ce qu’elle est : un bon allié, un pays pro-européen et solidaire ».

    En ce sens, il assure que « Washington nous voit comme un partenaire fiable, prévisible et solidaire ; c’est devenu clair », même s’il reconnaît que « nous devons faire l’autocritique et nous devons tirer les leçons de ce qui s’est passé en Afghanistan », où , remarque-t-il, « l’objectif reste de ne laisser personne de côté et de faire sortir plus de gens d’Afghanistan ».

    Interrogé sur le risque d’attentats terroristes en Europe, le ministre affirme que « le risque de terrorisme islamique en Europe n’a jamais disparu ».

    https://elfarodeceuta.es/jose-manuel-albares-suministro-gas-argelino-no-riesgo/

  • Les propos d’Albares sur le Maroc, l’Algérie et le Sahara

    Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Algérie, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental,

    Le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, a accordé une interview au journal La Vanguardia. Voici les questions et réponses concernant le Maroc et le Sahara Occidental:

    Et en plein milieu de la question de l’Afghanistan, le roi du Maroc envoie un message de réconciliation avec l’Espagne.

    Nous avons apprécié ces propos du Roi du Maroc car ils véhiculent une volonté de dialogue fondé sur la confiance mutuelle, ce que nous souhaitons. La diplomatie demande de la patience et des temps lents. Je le répète depuis que j’ai été nommé ministre et il me semble que c’est devenu clair. Nous sommes confrontés à des signes encourageants.

    Pourtant, trois jours après le discours du roi Mohamed VI, l’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc. La tension entre les deux pays étant évidente depuis des semaines, il semble que le Maroc ait voulu anticiper la rupture algérienne en rétablissant des lignes de dialogue avec l’Espagne.

    L’Espagne souhaite entretenir de bonnes relations avec ses partenaires les plus importants et souhaite également que ces partenaires entretiennent les meilleures relations possibles les uns avec les autres. Et quand nous partageons la même région du monde comme la Méditerranée occidentale, nous le voulons encore plus. Nous souhaitons contribuer à un climat de calme, de tranquillité et de bon voisinage. Ce sera toujours notre objectif en Méditerranée occidentale, aussi bien avec le Maroc qu’avec l’Algérie.

    Cette fois ce ne sera pas facile d’être en bons termes avec le Maroc et l’Algérie à la fois.

    Nous avons toujours eu une relation extraordinaire avec les deux pays. Les deux sont des partenaires très importants pour nous. Les deux sont des pays amis. Ce sont deux grands pays. Nous travaillerons pour comprendre.

    L’Espagne va-t-elle modifier sa position sur le Sahara occidental ?

    L’Espagne travaillera toujours dans le cadre des Nations Unies. La relation entre le Maroc et l’Espagne est un réseau riche et large d’intérêts de toutes sortes. C’est l’un d’entre eux et il y en a beaucoup d’autres. Il faut voir la relation entre l’Espagne et le Maroc dans toute sa globalité.

    Avez-vous discuté de la question du Sahara ces derniers jours avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken ?

    Eh bien, je ne vais pas révéler le contenu de mes conversations avec mes homologues. Je peux vous dire qu’avec M. Blinken nous avons abordé toutes les questions d’intérêt commun, qui sont nombreuses. En ce qui concerne le Sahara occidental, ce qui est important, c’est la centralité des Nations Unies.

    En avril dernier, l’Algérie a demandé à l’Espagne d’accueillir M. Brahim Gali, secrétaire général du Front Polisario, gravement atteint du covid. Si vous aviez été ministre des Affaires étrangères alors, auriez-vous accepté cette demande sans en informer le Maroc ?

    Je n’aime pas faire de la politique-fiction.

    Alger a rompu les relations diplomatiques avec Rabat et envisage désormais d’arrêter l’approvisionnement en gaz du Maroc à compter du 31 octobre, date d’expiration du contrat d’approvisionnement via le gazoduc transfrontalier Maghreb-Europe. Puisque ce gazoduc transporte également la moitié du gaz que l’Algérie vend à l’Espagne, les Algériens utiliseraient la pleine capacité d’un deuxième gazoduc, le Medgaz, qui relie directement l’Algérie et l’Espagne à travers la mer d’Alboran. Cette alternative est insuffisante, ce qui forcerait la mobilisation d’un bon nombre de méthaniers. Une opération logistique compliquée. L’Espagne peut-elle connaître une crise d’approvisionnement en gaz cet hiver ?

    Cela fait plusieurs jours que je discute avec nos amis algériens et je pense que les Espagnols peuvent être sereins sur l’approvisionnement en gaz. Ce gouvernement défendra toujours les intérêts de l’Espagne. Nous discutons et analysons la situation avec l’Algérie. Ne nous précipitons pas. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions.