Catégorie : Maghreb

  • La rivalité Algérie-Maroc vue par un think tank allemand

    Algérie, Maroc, Maghreb, Sahara Occidental,

    Rivalités maghrébines sur l’Afrique subsaharienne
    L’Algérie et la Tunisie cherchent à suivre le Maroc

    Isabelle Werenfels

    La pandémie de Covid-19 a placé les relations avec l’Afrique subsaharienne plus haut dans l’agenda des pays du Maghreb et a consolidé les tendances existantes. Le Maroc est l’Etat maghrébin avec la politique sub-saharienne la plus sophistiquée. Ses motivations incluent des marchés de croissance attractifs en Afrique, la frustration face à un accès restreint à l’Europe, une intégration dans l’impasse au Maghreb et le souhait de voir le Sahara occidental reconnu comme marocain. La politique sub-saharienne du Maroc a exacerbé les tensions avec l’Algérie et éveillé les ambitions en Tunisie. Alger, en tant que bailleur de fonds et acteur sécuritaire de l’Union africaine (UA) et « protecteur » du mouvement indépendantiste du Sahara occidental, cherche à contrecarrer les avancées de Rabat. Tunis, pour sa part, tente de suivre les traces de Rabat, espérant que des relations plus étroites avec l’Afrique stimuleront la croissance économique. L’Union européenne doit considérer ces tendances comme une opportunité pour l’intégration africaine et la coopération triangulaire UE/Maghreb/Sub-Sahara. Cela pourrait contrecarrer le sentiment d’inutilité croissante de l’Algérie, renforcer l’économie tunisienne, relativiser les ambitions hégémoniques du Maroc et ainsi atténuer la dynamique négative de la rivalité.

    Les politiques africaines des États du Maghreb diffèrent considérablement par leur intensité, leur visibilité, leurs motivations et leurs priorités. À un niveau plus large, ils reflètent les capacités générales de chaque État en matière de politique intérieure et étrangère. Cela est visible notamment dans la manière dont les pays commercialisent leurs politiques africaines.

    Depuis quelque temps, le Maroc a la politique africaine la plus dynamique et la plus progressiste des trois pays. Le roi Hassan II, qui a régné de 1961 à 1999, avait déjà sondé l’Afrique de l’Ouest. Mais c’est sous la direction de son fils Mohammed VI (depuis 1999) que le Maroc a activement joué un rôle économique et diplomatique clé en Afrique. Mohammed VI a pris personnellement en charge la politique africaine du pays, l’accompagnant d’une intense diplomatie de voyage et d’apparitions stratégiques, par exemple lors du 5e sommet UA-UE en 2017 à Abidjan. Rabat a obtenu des succès notables avec son approche du soft power, qui englobe des composantes économiques, de coopération au développement, de migration et religieuses. En janvier 2017, le Maroc a été réadmis à l’UA après 33 ans, contre les objections de poids lourds comme l’Afrique du Sud et l’Algérie mais fortement soutenu par de nombreux États d’Afrique de l’Ouest ainsi que le Rwanda. Le Maroc a quitté le prédécesseur de l’UA en signe de protestation en 1984 après avoir accepté le Sahara occidental comme membre.

    Le Maroc a énormément étendu sa présence en Afrique subsaharienne au cours de la dernière décennie, surtout sur le plan économique. C’est l’un des plus grands investisseurs africains du continent, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Kenya et du Nigeria, et le plus grand investisseur africain en Afrique de l’Ouest, où les compagnies d’assurance, les opérateurs de télécommunications et les banques marocaines détiennent des parts de marché importantes. Le Maroc exporte également des technologies agricoles et des énergies renouvelables, en particulier vers l’Afrique de l’Ouest, et se tourne de plus en plus vers l’Afrique orientale et centrale, par exemple l’Éthiopie, le Rwanda et le Cameroun. Depuis 2017, Rabat sollicite également l’adhésion à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à ce jour sans succès.

    Un moteur central de cette politique est la volonté d’ouvrir de nouveaux marchés pour les entreprises marocaines, en particulier ceux contrôlés par la famille royale. Deux aspects pertinents ici sont l’accès limité au marché unique européen et l’interaction économique marginale à travers la frontière fermée avec l’Algérie. La volonté du Maroc de faire reconnaître sa revendication sur le Sahara occidental est au moins aussi importante pour son « tour vers l’Afrique ». A cela s’ajoute la rivalité régionale avec l’Algérie qui va au-delà de la question du Sahara occidental, où l’Algérie fonctionne comme le « protecteur » du mouvement indépendantiste, le Polisario. Les deux États cherchent à exploiter les nouvelles opportunités créées par les changements dans le contexte régional plus large, telles que l’éviction du dirigeant libyen et défenseur d’une plus grande unité africaine Mouammar al-Kadhafi, qui a joué un rôle extrêmement actif dans la diplomatie africaine, et questions de sécurité.

    Voisin Algérie Irrité

    L’ascension du Maroc sur le continent pourrait être qualifiée de presque traumatisante pour l’Algérie, dont l’influence s’est considérablement affaiblie. Au cours des premières décennies après l’indépendance en 1962, l’Algérie a joui d’un grand prestige dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne en raison de son soutien militaire, logistique et financier aux mouvements anticoloniaux. Une coopération étroite au développement avec les États africains nouvellement indépendants et un engagement important dans le Mouvement des non-alignés ont également renforcé la position de l’Algérie à travers le continent.

    Depuis sa guerre civile des années 1990, qui a coïncidé avec la fin de l’ordre de la guerre froide, Alger n’a pas réussi à restaurer sa grandeur perdue et sa politique de « profondeur stratégique » en Afrique. La sphère de la sécurité représente une exception partielle. Ici, l’Algérie joue un rôle important au sein des institutions de l’UA, et Alger s’est également engagé en tant que médiateur dans les conflits africains avec un certain succès. Les initiatives économiques sous le président Abdelaziz Bouteflika entre 1999 et 2019 – comme une ambitieuse conférence sur l’investissement à Alger fin 2016 – ont eu moins de succès. Bien que l’Algérie ait été membre fondateur de l’agence de développement de l’UA NEPAD (aujourd’hui AUDA), son engagement est resté modeste, malgré le fait qu’elle disposait de ressources matérielles considérables jusqu’à il y a quelques années.

    A partir de 2013, l’engagement de l’Algérie en Afrique a été entravé par les graves problèmes de santé de Bouteflika, qui ont mis fin à sa diplomatie itinérante. Pourtant, même avant cela, le président algérien avait montré un intérêt décroissant pour l’Afrique, bien qu’il ait appartenu il y a des décennies aux architectes de la première politique étrangère de l’Algérie et de son soutien aux mouvements anticoloniaux.

    Son successeur Abdelmadjid Tebboune, en poste depuis décembre 2019, a annoncé le « retour en Afrique » de l’Algérie lors de son premier sommet de l’UA en février 2020. Si cela est probablement motivé par une volonté de ne pas laisser entièrement le terrain au Maroc, les défis sécuritaires extérieurs conduisent également Alger. regarder vers le sud : instabilité au Mali, chaos en Libye, pression migratoire sur ses frontières sud, et présence militaire européenne et américaine au Sahel. Ce dernier Alger observe avec méfiance.

    Cependant, une stratégie africaine profilée comparable à celle du Maroc n’est actuellement pas observable. Et les perspectives d’une émergence ne sont pas particulièrement bonnes. Les décideurs algériens sont préoccupés par d’importants défis internes et économiques – pour lesquels ils n’ont pas été en mesure à ce jour de présenter des stratégies.

    La Tunisie cherche à rattraper son retard

    La Tunisie observe de plus en plus attentivement et avec envie la politique africaine du Maroc. Dans les ministères et les milieux d’affaires, on entend que la Tunisie pourrait en effet offrir une expertise comparable ou meilleure, par exemple dans les secteurs de l’informatique, de la promotion immobilière et bancaire, dans la planification technique des grands projets d’infrastructure et dans les services de santé et d’éducation.

    Après une bonne vingtaine d’années où l’Afrique subsaharienne a joué un rôle marginal, la Tunisie sort progressivement de son sommeil. Après la chute du régime de Ben Ali en 2011, le gouvernement de transition a tenté de relancer l’engagement diplomatique africain de l’époque du président Habib Bourguiba (1957-1987). Mais ce fut un bref épisode de peu d’importance stratégique. Par exemple, Tunis n’a pas pu empêcher la décision de la Banque africaine de développement en 2013 de déplacer son siège à Abidjan .

    La Tunisie a néanmoins progressivement élargi son engagement en Afrique subsaharienne, comme en témoigne son adhésion à la CEDEAO en 2017 en tant qu’observateur, et son adhésion au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) en 2018. En 2017, le Premier ministre de l’époque, Youssef Chahed, s’est rendu au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Le nouveau Premier ministre nommé à l’automne 2020, Hichem Mechichi, a annoncé qu’il allait intensifier la diplomatie économique en Afrique. Le président du pays, Kaïs Saïed, n’a jusqu’à présent manifesté qu’un intérêt limité pour l’Afrique subsaharienne.

    Jusqu’à présent, c’est le secteur privé qui insiste le plus pour une orientation plus claire sur l’Afrique, en premier lieu le Conseil des Affaires Tunisie-Afrique (TABC). Elle établit des contacts, organise des conférences et milite pour les réformes juridiques et administratives nécessaires pour encourager les investissements et les exportations. Compte tenu des problèmes fondamentaux de la jeune démocratie – prise de décision lente, parlement débordé et manque de continuité politique – il s’agit inévitablement d’un processus de longue haleine.

    Jeu de pouvoir institutionnel

    La confiance du Maroc, la défense par l’Algérie de son héritage et le regain d’intérêt de la Tunisie se reflètent également au sein des institutions et organisations africaines. La disparition du dictateur libyen Kadhafi en 2011 a fait de l’Algérie le poids lourd incontesté du Maghreb au sein de l’UA. Mais le Maroc contribue désormais au moins autant financièrement et attend des positions et une influence pertinentes dans les organes de l’UA.

    Pendant près de deux décennies, un Algérien a occupé le poste de commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité, qui supervise également le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA. Le Maroc a rejoint le CPS en 2018 et a occupé sa présidence tournante en 2019. Là où Rabat est représenté dans les organes de l’UA, il y a souvent des conflits sur des formulations qui (pourraient potentiellement) se rapporter au conflit du Sahara occidental, et sur la présence de la République sahraouie en tant que membre de l’UA. Si le Maroc n’a pas réussi à ce jour à exclure le Polisario de l’UA, les fronts se sont durcis. Des pays influents comme l’Afrique du Sud maintiennent leur soutien sans équivoque au Polisario, mais treize membres de l’UA soutiennent explicitement la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, ayant ouvert des consulats dans la partie occupée par le Maroc depuis 2019.

    L’Algérie abrite une importante institution de l’UA, le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT). Le Maroc et la Tunisie ont désormais le leur : l’Observatoire africain des migrations fondé en 2018 est basé à Rabat, l’Institut de statistique de l’UA à Tunis. En 2020, le Maroc a également remporté une victoire mineure en ce qui concerne la représentation africaine aux Nations Unies, en assurant la présidence de la mission indépendante d’établissement des faits du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur la Libye. Le candidat algérien au poste de représentant spécial de l’ONU en Libye a apparemment été rejeté par Washington. Cet exemple illustre comment l’influence des États maghrébins en Afrique fonctionne parfois de manière oblique et/ou repose sur des appuis extérieurs.

    Se bousculer sur les alliances de sécurité

    Les effets négatifs de la rivalité algéro-marocaine sont particulièrement évidents dans le domaine de la sécurité. L’Algérie a été l’une des forces motrices de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) à travers son engagement au Conseil de paix et de sécurité de l’UA et au CAERT. Mais malgré les défis de sécurité partagés et urgents dans la région du Sahel/Sahara, aucune des initiatives de sécurité multilatérales n’inclut les trois États du Maghreb – à part une implication lâche dans le Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme de Washington. Au lieu de cela, l’Algérie et le Maroc tentent chacun de faire leur propre marque.

    En 2010, Alger a mis en place un Comité mixte d’état-major (CEMOC) à Tamanrasset pour lutter contre le terrorisme au Sahel avec le Mali, la Mauritanie et le Niger et développer leurs capacités sécuritaires. Le Maroc et la Tunisie participent à la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), fondée par Kadhafi et qui a également une dimension sécuritaire. Mais ni la CEN-SAD ni la CEMOC ne jouent un rôle significatif au Sahel. Les initiatives impliquant également des acteurs internationaux, comme le G5-Sahel, sont plus visibles.

    Bien que l’Algérie ait obtenu des succès dans le domaine de la résolution des conflits, par exemple avec l’ Accord d’Alger pour le Mali en 2015, le Maroc s’est battu pour ce rôle. Par exemple, l’Accord politique libyen établissant un gouvernement soutenu par l’ONU a été signé à Skhirat, au Maroc, en 2015. À l’automne 2020, les parties au conflit libyen ont à nouveau négocié au Maroc, puis en Tunisie – bien que l’Algérie ait offert à plusieurs reprises ses services en tant que médiateur et profite de la confiance des parties importantes au conflit. Ce que l’on constate encore une fois, c’est la forte capacité stratégique et de mise en œuvre de la monarchie marocaine. Même au Mali, où l’Algérie espérait se positionner rapidement comme médiateur après le coup d’État d’août 2020, le Maroc est vite arrivé pour proposer ses services.

    La Tunisie cherche à se démarquer principalement dans le maintien de la paix. En 2019, la plus petite nation du Maghreb a participé à cinq missions de l’ONU en Afrique subsaharienne, dont la MINUSMA au Mali. Le Maroc a été impliqué dans trois missions en 2019, dans deux cas avec des contingents importants. En novembre 2020, l’Algérie a adopté un amendement constitutionnel autorisant ses forces armées à participer aux opérations internationales de maintien de la paix – dont la plupart se déroulent en Afrique. Cela pourrait déclencher une course au maintien de la paix au Maghreb, avec des effets potentiellement positifs.

    Concurrence économique inégale

    Le secteur où l’Algérie et la Tunisie ont le plus de retard à rattraper est l’économie. Casablanca est en volume le plus grand centre financier du continent et le Maroc a une longueur d’avance dans le commerce et l’investissement en Afrique subsaharienne (voir Figure).

    Entre 2005 et 2019, les exportations du Maroc ont quadruplé et celles de la Tunisie ont plus que doublé. Les deux ont d’importants excédents commerciaux avec l’Afrique subsaharienne. L’Algérie, quant à elle, importe beaucoup plus d’Afrique subsaharienne qu’elle n’y exporte. Son volume d’exportation est cependant en nette augmentation depuis quelques années et ses importations en provenance d’Afrique australe se sont envolées. Cela indique des relations commerciales croissantes avec certaines économies subsahariennes.

    La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) lancée en 2019 comprend les trois États du Maghreb. Il est conçu pour entrer en vigueur progressivement, et il est initialement peu probable qu’il modifie le déséquilibre vers le Maroc. La Tunisie et l’Algérie n’ont pas (encore) de stratégie économique pour l’Afrique subsaharienne. Les autres obstacles sont le contrôle des changes et l’absence d’accords de double imposition. L’Algérie souffre également d’un manque de diversification de son secteur d’exportation et de services non compétitifs ; il reste à voir si les idées du gouvernement telles que l’offre de services de son secteur de la construction publique aux États d’Afrique subsaharienne seront mises en œuvre et trouveront une demande. La Tunisie a pour sa part pris des premières mesures concrètes, comme l’ouverture de deux nouvelles ambassades et quatre bureaux commerciaux en Afrique.

    La connectivité est la clé

    L’Algérie et la Tunisie ont toutes deux reconnu que la réussite économique du Maroc en Afrique subsaharienne a été stimulée par une politique de connectivité tournée vers l’avenir. En réponse, la Tunisie a établi de nouvelles routes aériennes vers l’Afrique subsaharienne et l’Algérie a ouvert un poste frontière vers la Mauritanie. Alger a salué ce dernier comme une étape vers l’intensification de la coopération avec l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble. En 2020, l’Algérie a également achevé sa section de l’autoroute transsaharienne, qui devrait à terme atteindre le Nigéria ; La Tunisie est également connectée. Que cette route – si son tronçon sahélien soit achevé un jour – puisse devenir une artère de transport majeure dépendra de manière cruciale de la stabilité et de la sécurité dans la région du Sahel/Sahara.

    Les liaisons de transport du Maroc vers l’Afrique subsaharienne devraient rester inégalées à long terme, ne serait-ce qu’en raison de la situation géographique du pays. Casablanca est de loin le plus grand hub aérien du Maghreb et Tanger Med s’est imposé comme le plus grand port d’Afrique en termes de volumes de transport de conteneurs, bénéficiant de sa situation à la jonction de l’Atlantique et de la Méditerranée. Les routes maritimes de l’Algérie à l’Afrique subsaharienne sont longues, de la Tunisie encore plus longues. La Tunisie souffre d’un inconvénient supplémentaire dans la mesure où toutes ses routes terrestres passent par le territoire libyen ou algérien, rendant les exportations dangereuses ou dépendantes de la coopération algérienne. Pour la capacité d’exportation de la Tunisie vers le sud, il sera vital de développer le transport aérien – et ses ports, malgré les routes maritimes relativement longues. Encore,

    Des rivalités existent également en matière d’infrastructures énergétiques. Les plans d’un gazoduc transsaharien du Nigeria à l’Algérie existent depuis des décennies. Un accord pour un gazoduc du Nigeria via le Maroc vers l’Espagne signé en 2016 semble avoir de meilleures perspectives de réalisation.

    L’avancement de ces projets d’infrastructure dépend notamment du soutien d’États non africains. La Chine est particulièrement en vue et réfléchit de manière perceptible à une coopération trilatérale avec l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. A ce titre, il influence la compétition maghrébine pour le rôle de « porte d’entrée vers l’Afrique ». A ce jour, l’Algérie est le soi-disant « partenaire stratégique global » de Pékin au Maghreb. Mais plus récemment, la Chine s’est de plus en plus tournée vers le Maroc, par exemple en tant que base de fabrication et d’exportation automobile pour l’Afrique dans son ensemble. La Russie, en tant que partenaire traditionnel de l’Algérie, s’intéresse également au Maroc pour une coopération trilatérale avec l’Afrique subsaharienne.

    Gagner les cœurs et les esprits

    Les tentatives tunisiennes et algériennes de suivre le Maroc dans le domaine du soft power sont encore modestes, comme en témoigne leur communication externe. L’Algérie n’a pas pu capitaliser fortement sur l’allègement de la dette d’environ trois milliards de dollars US pour quatorze États africains entre 2013 et 2018. En revanche, Rabat a réussi à générer une visibilité internationale pour ses livraisons d’équipements de protection « made in Morocco L’Afrique subsaharienne pendant la première vague de la pandémie de Covid-19.

    Dans le fond comme dans la représentation, la stratégie sub-saharienne du Maroc poursuit également une approche nettement plus sophistiquée. Tout d’abord, beaucoup plus de recherches sur l’Afrique sont menées au Maroc. Le roi Hassan II a fondé un Institut d’études africaines en 1987 ; depuis lors, un nombre croissant de groupes de réflexion marocains ont vu le jour pour travailler sur l’Afrique subsaharienne et le rôle du Maroc dans ce pays.

    La stratégie se traduit également par des politiques concrètes. Dans la politique de développement , par exemple, Rabat a une orientation Sud-Sud bien établie englobant l’aide au développement classique comme les projets d’eau. L’Algérie tente de rattraper son retard : au printemps 2020, le président Tebboune a annoncé la création d’une agence de développement pour l’Afrique. L’Agence tunisienne de coopération technique (ATCT) couvre actuellement l’Afrique avec un seul bureau en Mauritanie, mais s’appuie de plus en plus sur un soutien extérieur pour ses activités africaines, par exemple de la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) allemande et de l’Agence turque de coopération et de coordination. (TİKA).

    La politique éducative du Maroc est également sans égal. En 2019, il a accueilli plus de 17 000 étudiants d’Afrique subsaharienne, dont environ la moitié ont reçu des bourses marocaines. L’Algérie a ouvert un institut de l’Université panafricaine (PAU) en 2014 avec le soutien de l’Allemagne, bien que son nombre d’étudiants soit relativement faible. Les chiffres complets pour les étudiants africains dans le pays ne sont pas disponibles. En Tunisie, le nombre d’étudiants des pays africains a presque diminué de moitié, passant de 12.000 (2010) à 6.500 (2018)

    En diplomatie religieuse aussi , le Maroc est incontesté. Rabat forme des imams d’une dizaine d’Etats africains et recourt fréquemment à ses ordres soufis pour ouvrir des portes. Cela s’applique particulièrement à la Tijaniyya, qui compte des millions d’adhérents en Afrique de l’Ouest. Les dirigeants de la Tijaniyya marocaine ont accompagné les délégations du roi et des entreprises en Afrique subsaharienne, et lorsque le ministre marocain des Affaires étrangères s’est rendu au Mali après le coup d’État de 2020, il a également rencontré le chef local de l’ordre. Alors que la tombe du fondateur à Fès, au Maroc, est devenue un lieu de pèlerinage pour les croyants de toute l’Afrique subsaharienne, Alger n’a pas réussi à générer un capital symbolique à partir de sa ville natale en Algérie.

    Enfin et surtout, le Maroc a dominé les autres États du Maghreb avec sa politique migratoire . Depuis 2014, elle a accordé des permis de séjour temporaires à des dizaines de milliers de migrants irréguliers d’Afrique subsaharienne, leur permettant d’accéder au marché du travail et aux systèmes de santé et d’éducation. Même si cette politique semble plus convaincante sur le papier que sur le terrain, elle a valu au Maroc une bonne volonté en Afrique subsaharienne et une meilleure visibilité que l’Algérie et la Tunisie. Bien que la Tunisie ait franchi une étape importante en 2018 en tant que premier pays arabe à adopter une législation contre le racisme, ses mesures, comme celles de l’Algérie, manquent souvent de visibilité. Le Maroc vend tout simplement ce qu’il fait de mieux, tant au pays qu’à l’étranger.

    Les limites de la politique africaine

    Au-delà de la concurrence entre eux, les ambitions africaines des États maghrébins se heurtent à des contraintes :

    Premièrement, les politiques africaines des gouvernements respectifs ne sont pas soutenues par leurs sociétés, qui se tournent généralement davantage vers l’Europe et le monde arabe. La politique africaine du Maroc est le cheval de bataille du roi mais trouve peu de résonance parmi les partis politiques. Les acteurs de la société civile se plaignent que les grandes entreprises liées à la monarchie profitent le plus alors que les effets de retombée sont absents. En Algérie aussi, l’indifférence à l’égard de l’Afrique subsaharienne prédomine, la politique africaine dépendant d’une poignée d’élites du mouvement indépendantiste, de quelques acteurs de la société civile et de quelques entrepreneurs visionnaires. Le virage de la Tunisie vers le Sud est propagé principalement par des élites dynamiques du secteur privé.

    A l’autre bout de l’équation, les ambitions maghrébines se heurtent également à des résistances de la part des gouvernements et des populations d’Afrique subsaharienne. Le racisme répandu au Maghreb – mis en lumière par la migration croissante en provenance d’Afrique subsaharienne – joue un rôle. Les Africains subsahariens sont fréquemment victimes de discrimination et de violence, y compris de la part des autorités. Depuis 2018, le Mali et le Niger connaissent des manifestations récurrentes contre la politique d’expulsion impitoyable de l’Algérie. Les États maghrébins risquent d’acquérir une réputation d’exécutants des politiques européennes contre la migration irrégulière.

    Rabat a connu les limites de sa politique africaine depuis 2017, les États d’Afrique de l’Ouest refusant d’adhérer à la CEDEAO en raison des inquiétudes concernant la domination économique – et générale – du Maroc. Dans toute l’Afrique subsaharienne, il existe des doutes fondamentaux quant à la volonté des États du Maghreb de s’intégrer pleinement – ​​et d’être prêts à renoncer à un statut spécial, par exemple dans les relations commerciales avec l’Europe. Un seul Marocain a été officiellement classé dans le bassin des candidats à l’élection des nouveaux commissaires de l’UA en 2021 (avec peu de chances de succès) et aucun Algérien ou Tunisien ne s’est pré-qualifié. Un facteur ici peut être les réserves de nombreux membres de l’UA sur les États du Maghreb.

    Néanmoins, les Etats maghrébins devraient profiter de la volonté croissante de trouver des solutions africaines pour l’Afrique. À la lumière des fermetures et des perturbations des transports associées à la pandémie de Covid-19, des voix en Afrique demandent de plus en plus la mise en place de chaînes d’approvisionnement purement continentales pour réduire la dépendance vis-à-vis des acteurs externes. Le Maroc semble surtout déterminé à assumer un rôle central et à ne pas simplement laisser les marchés attractifs de l’Afrique subsaharienne à des acteurs extérieurs comme la Chine, la Russie, la Turquie, le Golfe et les États européens.

    Union européenne : promouvoir les dynamiques positives

    La politique de l’UE à l’égard du Maghreb s’est jusqu’à présent principalement déroulée dans le cadre de ses politiques de voisinage et de la Méditerranée. Les États de l’UE, y compris l’Allemagne, coopèrent également étroitement avec les États du Maghreb. L’intérêt croissant pour l’Afrique subsaharienne tant au Maghreb qu’en Europe ouvre de nouvelles perspectives pour toutes les parties. Leur réalisation exigera des acteurs économiques et politiques allemands et européens qu’ils conceptualisent plus fortement leurs politiques en termes d’ensemble du continent, et en particulier d’intégration continentale. Ils ne doivent pas considérer l’intérêt du Maghreb en Afrique comme étant en concurrence avec son intérêt en Europe ou avec le propre intérêt de l’Europe en Afrique. Les points de départ appropriés incluent le cadre du Pacte du G20 avec l’Afrique (CwA).

    A moyen terme, l’intégration africaine pourrait fonctionner comme le moteur du processus d’intégration maghrébine que l’UE cherche à favoriser, à ce jour sans succès. Une intégration (économique) réussie en Afrique pourrait également servir à stabiliser le Maghreb, ce qui serait clairement dans l’intérêt de l’UE.

    Pour l’UE, soutenir de telles évolutions prometteuses implique tout d’abord de se concentrer davantage sur la coopération économique et au développement trilatérale. Concrètement, cela pourrait signifier employer et apprendre de l’expertise maghrébine, par exemple dans des partenariats économiques allemands et européens et des projets de développement avec l’Afrique subsaharienne. Ici, le Maghreb peut aider à construire ou à élargir des ponts financiers et technologiques entre l’Europe et l’Afrique.

    Il est donc évident, deuxièmement, pour les exportateurs expérimentés comme l’Allemagne pour offrir une expertise technique aux deux « retardataires » sur des questions telles que le développement de stratégies et l’expansion de l’infrastructure pour l’exportation de marchandises produites localement vers l’Afrique. Cela profiterait également aux industriels allemands et européens produisant au Maghreb en ouvrant des marchés comprenant environ un milliard de consommateurs. Un projet correspondant pour les petites et moyennes entreprises tunisiennes est déjà en cours, avec un financement du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement. La coopération trilatérale peut aussi signifier la création conjointe des conditions préalables au positionnement de la Tunisie en tant que hub informatique et centre de formation en santé pour l’Afrique ; dans les deux domaines, le pays est un leader sur le continent. C’est aussi un moment opportun pour offrir à l’Algérie un soutien à l’exportation de biens et de savoir-faire : Alger s’intéresse actuellement à la diversification des exportations et à la correction de son déficit commercial avec l’Afrique. Le gouvernement subit une forte pression pour produire des résultats.

    Troisièmement , les acteurs européens doivent s’efforcer de minimiser les effets négatifs potentiels (secondaires) des politiques européennes au Maghreb. La gestion des migrations doit prendre en considération la réputation des États du Maghreb, qui est étroitement liée au traitement des migrants d’Afrique subsaharienne. Il faut également s’assurer que les politiques de gestion des frontières que l’Europe pousse en Afrique n’interfèrent pas avec l’intégration africaine. L’Europe devrait également prendre au sérieux les efforts de l’Afrique pour développer la ZLECAf : les négociations sur les accords de libre-échange bilatéraux avec le Maroc et la Tunisie devraient tenir compte des conséquences possibles pour l’intégration africaine.

    Quatrièmement, il est important de contrer la pensée maghrébine à somme nulle. Plutôt que de soutenir la politique africaine du Maroc, de l’Algérie ou de la Tunisie, l’UE devrait soutenir les éléments constructifs de chacun. Cela vaut également pour l’engagement des États du Maghreb pour la paix et la sécurité en Afrique subsaharienne. Concernant le Sahara occidental, l’Europe doit continuer à soutenir la ligne de l’ONU et ne pas souscrire à des initiatives unilatérales françaises ou espagnoles.

    Il y a beaucoup à gagner sur le plan géopolitique si l’Europe s’affirme comme un partisan fiable du rapprochement entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne et s’engage dans une coopération triangulaire. Cela ralentirait la croissance des ouvertures pour d’autres acteurs externes tels que la Chine, l’Inde, la Turquie et les États du Golfe et renforcerait l’axe euro-africain.

    Dr. Isabelle Werenfels est Senior Fellow dans la division Moyen-Orient et Afrique.

    © Stiftung Wissenschaft und Politik, 2020

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    Ce commentaire reflète les opinions de l’auteur.

    Source : Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, 19/11/2020

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Tunisie, Union Européenne, UE, Afrique, Afrique Subsaharienne,

  • Migrants : Salvini, priorité aux investissements au Maghreb

    Migrants : Salvini, priorité aux investissements dans les pays d’Afrique du Nord

    Rome, 15 Jul 14:19 – (Agenzia Nova) – Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, œuvre pour que le problème de l’immigration ne soit plus la question la plus importante dans les relations entre l’Italie et les pays de la rive sud de la Méditerranée, mais que l’accent soit mis sur les investissements et les projets de développement visant à créer des emplois dans les pays d’origine des migrants. Salvini lui-même l’a déclaré lors d’un dîner organisé hier à l’initiative de l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Ahmed Boutache, avec des représentants diplomatiques des pays d’Afrique du Nord.

    Selon « Agenzia Nova », le secrétaire fédéral de la Lega a énuméré une série de secteurs dans lesquels les entreprises italiennes pourraient investir afin de créer des emplois pour les jeunes de la rive sud de la Méditerranée qui tentent de rejoindre les côtes européennes en s’appuyant sur des trafiquants sans scrupules. L’agriculture, l’industrie, les nouvelles technologies et les infrastructures sont autant de secteurs dans lesquels les entreprises italiennes pourraient faire la différence dans des pays comme la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Algérie et le Maroc.

    Au cours du dîner, M. Salvini a souligné que la lutte contre l’immigration clandestine est une nécessité, mais il a précisé qu’il travaillait pour que les priorités deviennent autres : investir pour créer du développement, du travail et des perspectives de vie meilleure en Afrique du Nord et dans les pays d’où proviennent les migrations. Selon « Nova », le discours du leader de la Ligue a été très apprécié par les ambassadeurs d’Afrique du Nord présents.

    Le Maroc, qui n’a pas pu être présent physiquement car il était en congé, s’est mis d’accord sur tous les points par liaison téléphonique.

    La réunion a officiellement donné naissance à une coordination des pays d’Afrique du Nord qui se réunira chaque mois pour examiner conjointement les questions relatives à l’immigration, aux investissements, au développement local et aux relations avec l’Union européenne.

    Agenzia Nova, 15/07/2021

    Etiquettes : Italie, Tunisie, Maroc, Algérie, Libye, migration,

  • Algérie-Maroc: Fuite en avant et aventurisme du Makhzen !

    Après la reconnaissance de son ingérence dans les affaires souveraines de l’Algérie et son action future contre l’unité de son territoire : Fuite en avant et aventurisme du Makhzen !

    par Noureddine Khelassi

    Provocation, escalade, hostilité, ingérence, aventurisme, irresponsabilité. Tels sont les principaux mots-clés du dernier épisode fiévreux de la traditionnelle stratégie de la tension adoptée par le Maroc à l’égard de l’Algérie. Cette ultime séquence est illustrée par la nouvelle posture officielle de l’olibrius diplomatique qui sert de représentant permanent du Makhzen aux Nations-Unies à New York. Ce gugusse agité, qui n’est pas à sa première provocation ni à sa dernière dérive, a reconnu le soutien de son État, et de longue date, à un mouvement séditieux et classé comme organisation terroriste en Algérie. Et a annoncé également que le Maroc apportera désormais un soutien public à cette organisation séparatrice en appuyant, de manière explicite et officielle, un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle » qui, selon les propos franchement bellicistes d’Omar Hilale, subirait « la plus longue occupation étrangère ».

    Le texte distribué par ce spadassin diplomatique du Makhzen à l’ONU est une agression caractérisée contre la souveraineté de l’Algérie, une ingérence manifeste dans ses affaires intérieures et une atteinte directe à son unité nationale. C’est un pas dangereux, un de plus et de trop, qui a été franchi dans la stratégie de la tension entretenue par le Maroc contre notre pays, en raison du soutien indéfectible qu’il apporte depuis 1973 à la cause de décolonisation du Sahara Occidental.

    Cette nouvelle escalade semble être encouragée par la fuite en avant dont le palais royal fait preuve depuis la reconnaissance de son annexion des territoires sahraouis par le Président américain Donald Trump. Une attitude arrogante et irresponsable, renforcée par ailleurs par l’alliance stratégique, à caractère diplomatique et militaire, avec Israël. Ces assauts de surenchère du Makhzen l’ont incité d’autre part à utiliser, à grande échelle, l’immigration clandestine, comme arme de déstabilisation massive de l’Espagne et de l’Union européenne qui refusent de s’aligner sur la position du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental. On a vu à ce sujet comment le Makhzen, adepte du chantage migratoire, a piteusement essayé d’organiser une autre « marche verte » contre les enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila, en y poussant, par vagues continues, des milliers de jeunes desperados marocains, candidats potentiels à l’exil.

    L’Algérie perçue comme «ennemi stratégique»

    Cette politique agressive du Makhzen à l’endroit de l’Algérie a des racines profondes. Elle procède de sa perception de son voisin de l’Est comme un ennemi historique qu’il faut déstabiliser à tout prix et affaiblir sans cesse. En avril 2020, une étude d’un think tank marocain (proche des FAR) intitulée « Pour une nouvelle stratégie de défense intégrée du Maroc » présente en effet l’Algérie comme un ennemi stratégique. Cette boîte à idées ne s’est pas contentée de préconiser l’adaptation permanente de l’outil de guerre des FAR par rapport à la menace permanente que l’Algérie est supposée représenter. Elle propose de mettre en place un système militaire en adéquation avec des ambitions géostratégiques africaines et des visées impériales. Ce qui tend à suggérer que l’armée marocaine n’est pas un simple instrument de défense et de neutralisation des menaces auxquelles elle doit faire face, mais un dispositif offensif au service d’un rêve hégémonique. Deux autres épisodes, côté marocain, sont venus donner un peu plus de relief à cette appréhension de l’Algérie comme ennemi stratégique. On a noté également en 2020 un dérapage contrôlé du consul du Maroc à Oran qui a déclaré que l’Algérie indépendante est un « pays ennemi ». Et on a noté aussi la construction en cours d’une base militaire d’écoute juste à la frontière avec l’Algérie, notamment grâce à l’aide d’Israël.

    Ce think tank militaire préconise en effet « une nouvelle stratégie de défense intégrée » contre les menaces militaires, jugées réelles, que représentent pour le royaume alaouite l’Espagne au Nord et l’Algérie à l’Est. Une préconisation en forme d’aveu d’existence d’une paranoïa aiguë qui fait penser aux auteurs de l’étude que le Maroc est pris en tenaille entre deux menaces militaires puissantes et durables. Une recommandation dont la sémantique guerrière trahit la démesure d’ambitions impériales, voire impérialistes. Qu’on en juge notamment à travers ce petit inventaire de formules éloquentes : « Stratégie d’expansion des empires marocains », « prise de contrôle et d’influence dans la zone s’étendant jusqu’à la Guinée au Sud, et en se limitant au Mali à l’Est », soit une aire géographique s’étendant bien au-delà de l’ancienne Afrique soudanaise d’avant et du temps des colonisations. Ou encore le vocable « leadership » (politique, économique et militaire) utilisé trois fois dans une même page, et une fois dans la courte conclusion de l’étude. De même que le mot « puissance » deux fois usité en introduction et en conclusion. Le terme « empire » une seule fois mais au pluriel, et, dans la même logique d’appétit stratégique, les termes « influence », « contrôle », « expansion » et « profondeur stratégique » appuient en un seul usage la démonstration de l’ambition historique, mais toujours actuelle, de l’hégémonisme du Makhzen.

    L’obsession durable « d’identifier ses ennemis et rivaux historiques » est donc bien appuyée dans cette étude adossée à l’examen de la balance militaire et, en filigrane, le souci d’atteindre au moins la parité stratégique avec l’Algérie. Elle est fondée sur la notion même de dissuasion. Ses auteurs ne manquent donc pas de suggérer que les FAR doivent au moins mettre à jour leur appareil de défense pour rattraper les retards technologiques, et être en mesure de répondre, le cas échéant, aux manifestations de la supposée menace stratégique venue de l’Est. On sait que la dissuasion consiste à prévenir un acte éventuel en persuadant celui qui l’envisagerait que les coûts consécutifs en excéderaient les bénéfices escomptés. Il est vrai que l’adoption par le Makhzen de la théorie de la dissuasion stratégique est dans l’ordre logique des choses : l’idée que la possession de moyens militaires appropriés est de nature à dissuader un « pays ennemi » d’attaquer remontant à l’Antiquité. Mais le Maroc, qui est par essence géographique un pays essentiellement maritime – deux mers dessinent ses contours physiques et décident de son approche de la menace stratégique au Nord – et ne possède donc de frontières terrestres qu’avec l’Algérie voisine et, par le fait accompli de l’annexion coloniale du Sahara Occidental, avec la Mauritanie, veut par conséquent renouveler la place de la dissuasion dans sa stratégie défensive-offensive. Les crânes d’œufs qui ont proposé en 2020 « une nouvelle stratégie de défense intégrée du Maroc » basée sur un « nouveau dispositif militaire dissuasif » remplacent l’idée de « comment éviter la guerre ? » par « comment gagner la guerre ? » À l’instar de la dissuasion nucléaire qui repose sur la peur du recours par l’Autre à l’arme atomique, le souci de ces stratèges est de conserver des moyens suffisants de frappe contre l’agresseur présumé après avoir subi une première attaque : c’est la fameuse « capacité de seconde
    frappe », élément moteur de la course aux armements à laquelle se livre éperdument un Maroc qui n’a pourtant pas les moyens financiers de ses grandes ambitions qui dépassent en fait le cercle de l’équilibre de la menace.

    Pour que cette nouvelle stratégie militaire offensive puisse avoir du sens, il faudrait que l’état-major des FAR et le cabinet du Palais royal soient en mesure d’évaluer, avec précision, les coûts, les gains et les pertes de leurs actions. Car les décisions irrationnelles du Makhzen pourraient conduire à des décisions rationnelles de l’autre côté de la frontière Est, et donc surprendre le Maroc et déclencher un engrenage des plus périlleux. Dans un contexte de crise endémique singularisant les relations bilatérales, le discours de ce think tank, aux accents martiaux, est de nature à altérer le jugement de ceux auxquels il est destiné en premier ressort. La possibilité d’une mauvaise interprétation des intentions de l’Autre peut conduire notre voisin de l’Ouest à des décisions irrationnelles au regard du principe même sur lequel repose la dissuasion, à savoir la neutralisation réciproque.

    Dans l’histoire de la Guerre froide, la crise de Cuba a pourtant force de bon exemple. Elle a amené à prendre des mesures autres que militaires visant à diminuer les risques propres à la dissuasion nucléaire grâce à des moyens de communiquer en temps de crise entre les deux camps. Grâce aussi à la possibilité de toujours mieux connaître les intentions réelles de l’adversaire par des moyens précis d’observation et d’espionnage. Enfin, grâce surtout à la maîtrise des décisions d’emploi et de préparation des armes par la centralisation et le renforcement de la sécurité de la chaîne de commandement qui est en Algérie une préoccupation permanente de l’état-major de l’ANP et de ses organisations de veille et de vigilance.

    Une posture paranoïaque permanente

    Le Maroc est donc dans une posture paranoïaque permanente. Délires découlant probablement du rêve grandiose du « Grand Maroc » et des « stratégies d’expansion des empires marocains », avec leurs corollaires la « puissance », le « leadership », le « contrôle », « l’influence » et la « puissance », mots-clés de la terminologie guerrière de l’étude du think tank. Le facteur déterminant de la force militaire en perpétuelle consolidation est au centre des préoccupations stratégiques du Makhzen. Sur ce plan, l’étude du Forum FAR Maroc, qui a fait sienne la devise latine « si vis pacem para bellum », reconnaît d’entrée que la naissance de l’Algérie indépendante a constitué « la menace majeure sur l’existence du Maroc actuel ». Elle admet ensuite que la doctrine et la capacité de guerre installée du Maroc ont été déterminées par cette « menace majeure » présumée. Les auteurs de l’étude le reconnaissent d’ailleurs sans ambages en soulignant que « l’équipement, la formation et la disposition des unités des FAR ont depuis ce jour (la fin de la colonisation de l’Algérie, Ndlr) été orientés dans la perspective d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie ». Deux faits de guerre marquants, l’agression contre l’Algérie en 1963 et le conflit militaire au Sahara Occidental annexé en 1975 sont considérés, par conséquent, comme un déclic et un « tournant décisif dans la construction de la doctrine des FAR ». Laquelle est notamment fondée sur « le souci de stopper l’assaut d’un ennemi en supériorité numérique et d’arrêt de colonnes blindées venant de l’Est ».

    Cette doctrine, structurée par la croyance permanente en une menace stratégique émanant d’un voisin présumé malveillant, et par définition offensif et expansif, est cependant spécieuse. Fallacieuse, elle l’est assurément, car elle suppose, comme le prétend ce think tank, que les FAR ne s’équipent qu’en « réponse aux acquisitions récentes de l’ANP algérienne » et, de ce fait, « entreprennent un programme ambitieux de modernisation des dotations toutes armes confondues ». Et si l’Espagne et surtout l’Algérie n’existaient pas, le Maroc se serait-il abstenu alors de bâtir ses FAR pour être finalement le Costa-Rica du Maghreb et de l’Afrique ? On ne peut cependant pas suggérer l’existence d’une doctrine militaire purement défensive et déterminée par l’existence théorique d’une menace offensive permanente du voisin, et évoquer en même temps, comme le fait clairement ce forum des FAR, une « stratégie d’expansion des empires marocains ». Et surtout une « prise de contrôle et d’influence dans la zone s’étendant jusqu’à la Guinée au Sud, et en se limitant au Mali à l’Est ». Ou encore parler de « leadership », de « puissance »
    d’« influence », de « contrôle », d’« expansion » et de « profondeur stratégique ». Il y a là une contradiction majeure et une absurdité flagrante ! Un paradoxe et une aberration d’autant plus grands que l’Algérie, désignée comme ennemi stratégique et héréditaire, est ciblée en profondeur, à 200 km d’Alger, à travers une liste d’objectifs stratégiques devant être l’objet de frappes lointaines, telles la base aérienne de Chlef, les infrastructures militaires de Sidi-Bel-Abbès et les installations gazières et pétrolières d’Arzew !

    Toutefois, face à l’Algérie, reconnue par le think tank comme la première force sous-marine dans le monde arabe, et à défaut de gaps technologiques à surmonter ou a réaliser, le Maroc a d’incontestables retards à rattraper notamment dans les domaines aérien (chasseurs et bombardiers de 4e génération, hélicoptères de combat), naval (frégates évoluées, BPC, bâtiments de soutien et d’assistance), sous-marinier (sous-marins classe Kilo) et dans celui de la défense aérienne, talon d’Achille des FAR (sites stratégiques à découvert, pas d’équivalent des systèmes S300 ou même de S400 (?). Sans compter, en termes de menace aéroterrestre, l’absence reconnue d’un système moderne de communication sécurisée relatif au commandement et à l’échange de données entre les unités opérationnelles. Sur la balance stratégique, cette liste de handicaps militaires marocains n’est pas exhaustive. Le sujet n’est donc pas l’examen détaillé et expert des avantages et des désavantages, mais l’idée même que malgré les retards technologiques, quantitatifs et qualitatifs des FAR par rapport à l’évolution de la machine de défense algérienne, le système de guerre marocain est à la fois défensif et offensif. Sachant qu’il s’inscrit dans la double logique du rapport de force et du rapport de puissance, c’est-à-dire la capacité opérationnelle et le pouvoir de tirer le plus grand bénéfice de la puissance de feu possédée et de la force de dissuasion accumulée.

    Avec cet ennemi algérien, utile et indispensable, qui déterminerait l’équation marocaine de recherche des équilibres stratégiques dans la région et de la pose des fondements de son ambition de puissance régionale à la recherche d’une profondeur stratégique, on est en fait dans cette « anormalité » des relations entre le Maroc et l’Algérie. Ce vocable caractéristique des rapports bilatéraux, on le doit à M. Ramtane Lamamra, alors ministre des Affaires étrangères durant le 4e mandat du Président Abdelaziz Bouteflika. À cette époque, notre vieux loup des mers de la diplomatie des temps de crise avait dit que « les relations avec le Maroc sont anormales (…), même si les relations entre les deux peuples sont exemplaires ». Au cœur de cette «anormalité», deux pommes de discorde, le Sahara Occidental et la frontière terrestre hermétiquement fermée.

    S’agissant du Sahara Occidental, n’en déplaise toujours au Makhzen, la position de l’Algérie est en parfaite harmonie avec la légitimité internationale. En témoigne, entre autres résolutions, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui rappelle que le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc, confirmant ainsi la position de l’ONU, celle de l’Union africaine et l’attitude de principe de l’Algérie. À ce sujet, les autorités algériennes successives ont souvent invité le Maroc à dissocier les problèmes bilatéraux de la question du Sahara Occidental qui est de la responsabilité de l’ONU. Le défi lancé aux autorités chérifiennes consiste donc à découpler la question du Sahara Occidental du dossier du contentieux bilatéral. Exactement comme ont pu le faire un certain temps le Président Chadli Benjedid et le roi Hassan II qui ont su nouer le dialogue entre les deux pays entre 1988 et 1991.

    Une frontière terrestre close et militarisée

    Restent alors les 1 559 km de frontière qui constituent la plus longue frontière terrestre fermée au monde. Il ne s’agit certes pas d’une situation de forte intensité conflictuelle, comme entre les deux Corées par exemple. Mais cette frontière a fini par être érigée en véritable barrière, tout en revêtant une dimension de plus en plus militarisée. Avec des enjeux politiques, économiques, territoriaux ou migratoires. Et un immense paradoxe : le fait que les ressortissants des deux États peuvent circuler par d’autres moyens entre les deux pays alors que, localement, la séparation terrestre se renforce progressivement depuis la fermeture de la frontière en 1994, à l’initiative première du Maroc. Quoique bien close, cette ligne de démarcation n’est pas si étanche que ça ! Elle reste néanmoins ouverte aux échanges transfrontaliers irréguliers. La limitation de circulation et les événements politiques entre les deux pays n’ont pas abouti en effet à l’assèchement économique total des échanges de part et d’autre, favorisés il est vrai par une certaine forme de mobilité pendulaire. L’axe est également emprunté par des migrants issus de l’Afrique subsaharienne.

    Pour sa part, le Maroc pratique ce que les spécialistes appellent une «teichopolitique», c’est-à-dire une politique de cloisonnement de l’espace et d’édification de barrières diverses. Raisons officielles invoquées : la lutte contre l’immigration clandestine, la contrebande et la protection face au terrorisme. Arguments injustifiés, estiment les Algériens qui répondent par le creusement de tranchées à la construction de barrières murales par le Maroc. Les conséquences géopolitiques et économiques de la fermeture de la frontière sont assez évidentes pour être rappelées ici même. Mais alors quel avenir pour cette frontière fermée ? De manière générale, son ouverture était plus un souhait ardent marocain qu’algérien. Le gouvernement alaouite déclare vouloir ouvrir la frontière, tout en construisant des murs le long de cette ligne de démarcation et en prétendant, de manière spécieuse, se heurter au refus des autorités algériennes. Ces dernières sont pourtant catégoriques : elles n’ouvriront pas la frontière tant que les points en litige ne seront pas éclaircis à la faveur d’un dialogue serein et déconnecté du problème du Sahara Occidental.
    Une évidence rappelée par Ramtane Lamamra, comme on l’a déjà vu, par la pertinente formule des relations étatiques anormales et des rapports exemplaires entre les deux peuples.

    Le Soir d’Algérie, 19/07/2021

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  • Après l’ultime acte belliqueux du Maroc : la fermeté d’Alger

    Par Nadji Azouz

    Par la voie de son loustic diplomatique aux Nations Unies à New-York, le Maroc a reconnu son ingérence directe dans les affaires souveraines de l’Algérie, et annoncé, du même coup, sa volonté d’agir contre son unité territoriale. Dans une note officielle, Rabat consacre donc, formellement et officiellement, son engagement dans une énième campagne d’hostilité contre l’Algérie. A travers, cette fois-ci, un soutien public et clair à un mouvement déclaré terroriste, et précisément à un présumé « droit à l’autodétermination du peuple kabyle » qui subirait « la plus longue occupation étrangère », selon les termes de la note en question.

    Cet ultime acte de la stratégie de la tension belliqueuse du Makhzen, est une nouvelle provocation diplomatique, une de trop, qui a suscité une réaction rapide, énergique, posée, pesée et ferme du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, sous la conduite de M. Ramtane Lamamra.


    Changement de titulaire du poste, changement de style, changement de substance, et déjà les prémices d’une diplomatie de fermeté, de la raison et de la sagesse en devenir. On en prend en tout cas les bons augures.

    Dans ce qui apparait comme une riposte graduée, la diplomatie algérienne a d’abord « condamné énergiquement cette dérive particulièrement dangereuse, y compris pour le royaume du Maroc lui-même dans ses frontières internationalement reconnues ». Il a indiqué, dans un second temps, que « l’Algérie, république souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême ». En troisième lieu, le ministère a rappelé dimanche en fin d’après-midi l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, conséquence logique de la nouvelle dérive de la diplomatie marocaine qui est au fond un implicite casus belli. La convocation rapide du représentant diplomatique chérifien à Alger laisse entendre que la réplique proportionnée aurait vraisemblablement d’autres formes d’expression appropriées.

    Au-delà des incartades et des dérapages contrôlés ou incontrôlés de son olibrius diplomatique à l’ONU, le Makhzen pratique depuis longtemps à l’endroit de l’Algérie une stratégie de la tension perpétuelle qui ne dit pas son nom, mais qui se vêt des habits de la guerre froide. Le MAE a raison de dire en effet que cette dernière attitude de la diplomatie marocaine est « aventuriste, irresponsable et manipulatrice ».

    Et qu’elle « relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne ». Autrement dit, les apprentis-sorciers d’une diplomatie marocaine arrogante et impulsive, veulent opposer au soutien de principe indéfectible de l’Algérie à la décolonisation du Sahara occidental, depuis 1973, l’aide active à un mouvement séparatiste et factieux en Kabylie. Quand bien même cette organisation basée à l’étranger serait minoritaire et faiblement représentative dans la région-cible en Algérie.

    Le MAE ne se trompe pas lorsqu’il souligne par ailleurs que cette dangereuse fuite en avant « heurte frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines ». De même qu’elle « constitue une violation flagrante du droit international et de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine ». Toutes choses que l’Algérie se garde de fouler aux pieds, respectant scrupuleusement les principes et les accords à la base des relations bilatérales, l’Acte Constitutif de l’Union Africaine et, de manière plus large, le droit international.

    Une inacceptable escalade

    Dans le cas contraire, elle aurait soutenu activement l’Amussu Ayerfan n Arrif, le mouvement contestataire berbère du Rif déclenché en 2016 dans les régions de Nador, El Hoceima, Berkane et dans la diaspora rifaine en Belgique et aux Pays-Bas notamment. Et elle aurait usé alors de tous les moyens pour favoriser les germes de la subversion, la sédition et le séparatisme. Elle n’a donc jamais milité pour le droit à l’autodétermination d’une région subissant « la plus longue occupation étrangère », celle du Makhzen.

    Cette inacceptable escalade belliciste du Makhzen, est manifestement encouragée par la reconnaissance par l’Administration Trump du fait accompli annexionniste du Sahara Occidental. Elle est boostée également par l’alliance stratégique concomitante avec l’Etat sioniste d’Israël, sur les plans diplomatique, commercial, culturel et militaire, ainsi que dans les domaines du renseignement et de l’espionnage sous toutes ses formes, classiques et numériques à proprement dire.

    Elle a surtout eu un effet hautement bénéfique pour l’Algérie, et nettement contreproductif pour le Maroc : le renforcement considérable de l’esprit unitaire en Kabylie et la consolidation politique du front intérieur en Algérie. On a alors observé que les Algériens prennent de plus en plus conscience des menaces stratégiques à ses frontières, dont celle qui émane de l’Etat d’Israël désormais présente le long des 1559 kilomètres de frontière avec le Maroc.

    Prise de conscience aussi à l’égard des grands défis de la crise économique amplifiée, à grande échelle, par les effets pandémiques du Covid 19 mutant. On en juge particulièrement par certaines positions politiques et par certaines réactions sur les réseaux sociaux, fort nombreuses au demeurant, qui soulignent, à l’unisson, que le Makhzen a franchi désormais une ligne rouge et qu’il n’a pas intérêt à aller au-delà.

    A quelque chose algérienne, malheur marocain est donc bon ! Car la diplomatie de la morgue et de l’outrecuidance makhzenienne a révélé très vite en Ramtane Lamamra un penchant naturel pour une diplomatie de l’intelligence, la fermeté, la raison et la sagesse. « C’est dans la rigueur de l’hiver qu’on voit la qualité du pin », disait Confucius.

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  • « Le Makhzen a montré son vrai visage » (Makri)

    Le président du MSP, Abderrezak Mokri, indigné par la récente déclaration de la diplomatie marocaine qualifiée de « subversive, irresponsable, immorale et provocatrice » à l’égard de l’Algérie a réagi en déclarant que « le régime marocain du makhzen a montré son vrai visage » et dans le soutien à la sédition et le parrainage des groupes séparatistes en Algérie.

    Dans une déclaration publiée sur son compte Facebook officiel, Makri a tenu à rappeler que, « Malgré toutes les crises, l’Algérie va toujours bien, et si le régime de Makhzen n’attendait que l’occasion pour se dresser contre nous et exploiter les agents de séparation et les traîtres à la Nation, il a grandement tort, et ignore qu’en franchissant les lignes rouges, il nous aide à cimenter la cohésion interne, à laquelle nous ne renonçons jamais malgré nos crise. »

    Aussi, le premier responsable du MSP a souligné dans sa déclaration que « le discours sur la prétendue indépendance de la Kabylie dont les habitants ont sacrifié leur sang pour l’indépendance de leur pays, est un discours malveillant qui cache de dangereux desseins.

    Le chef du MSP a ajouté dans le même sillage : « Puisque la mémoire des agitateurs du Makhzen semble les avoir trahi , ils doivent se rappeler l’engagement des héros de cette région de Kabylie d’arrêter les combats fratricides pour rejoindre les fronts de confrontation contre les ambitions marocaines lors de la guerre des sables de 1963, une année après l’indépendance du pays », conclut le chef du MSP .

    Ferhat Zafane

    La Patrie News, 17/07/2021

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  • Le Maroc joue la carte de la division de l’Algérie

    IL S’EST FAIT LE PORTE-PAROLE DU MAK À L’ONU : Le Makhzen joue la carte de la division de l’Algérie

    Décidément, le Maroc ne rate aucune occasion pour verser dans la provocation contre l’Algérie. À chaque échec de sa diplomatie, il actionne ses relais pour tenter de justifier ses couacs en cassant du sucre sur le dos de son voisin de l’Est.

    Pour preuve, le Makhzen reconnaît explicitement qu’il œuvre pour la séparation de la Kabylie du reste de l’Algérie puisqu’il l’encourage à sombrer dans l’abîme. En mauvais élève, le Makhzen se plante encore une fois.
    La dernière déclaration de son représentant à l’ONU, Omar Hilale, est de la pure provocation.

    En accusant l’Algérie de verser dans un respect sélectif des droits des peuples à l’autodétermination, il a tenté de détourner le débat sur la question sahraouie et le droit du peuple à décider librement de son sort. C’est de l’affabulation et le sommet de l’idiotie politique, car les Kabyles n’ont jamais sollicité un tuteur pour parler en leur nom. Ils sont viscéralement attachés à leur algérianité qu’ils ont défendue au prix de leur sang contre un occupant qui avait tenté de jouer la carte de la division des composantes du peuple algérien pour perpétuer sa présence dans son ancienne colonie.

    Les Kabyles sont des Algériens. Ils ne sont pas opprimés et ils seront les premiers à défendre le pays en cas de danger venant, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Ils sont prêts à faire face à tous les dangers. Et le meilleur exemple qu’on pourrait jeter à la face au Makhzen marocain est la réaction des combattants des maquis du FFS, qui avaient cessé toutes leurs actions pour rejoindre la région de Béchar et défendre l’intégrité du pays agressée par le Maroc lors du conflit de 1963, plus connu sous le nom de Guerre des Sables. Les Kabyles avaient administré une gifle à la face de ceux qui tentaient de jouer la division ou la sécession.

    Le représentant du Maroc à l’ONU se fait le porte-parole du séparatiste Ferhat Mehenni. Et cela ne fait que confirmer que le mouvement qu’il dirige, le MAK, est un outil de déstabilisation du pays d’autant plus pour une organisation classée comme terroriste. Il confirme les liens de cette organisation avec le Makhzen, certains cercles français et israéliens et certaines officines aux desseins obscures.

    Réprimer la révolte du Rif et « défendre » la Kabylie !

    Et au lieu de chercher noise à l’Algérie, le Maroc aurait dû justifier pourquoi il a réprimé dans le sang, l’insurrection du Rif et pourquoi il maintient en détention ses symboles à l’instar de Nacer Zefzafi. Ce dernier qui a été le porte-drapeau des insurgés de la région du Rif est considéré par toute la classe politique marocaine comme un séparatiste et un sécessionniste alors que les Kabyles en Algérie sont « colonisés ». Pourquoi le Maroc qui est si prompt à défendre ce qu’il appelle « le droit des Kabyles à l’autodétermination » se terre dans le silence quand il s’agit d’évoquer la répression des populations amazighes de la région du Rif ? L’exemple du Rif marocain est une preuve supplémentaire de la politique de deux poids deux mesures du Makhzen et traduit la panique qui s’en est emparé suite à la nomination de Ramtane Lamamra aux Affaires étrangères.

    La diplomatie marocaine est à court d’arguments, et sa stratégie pour perpétuer son occupation des territoires de la RASD est à bout de souffle. Son armée subit de lourdes pertes depuis la rupture du cessez-le-feu avec le Front Polisario en novembre dernier. Au lieu de choisir la voie de la raison, le Makhzen a choisi de s’attaquer à son voisin en usant de mauvaises armes et de procédés éculés. L’Algérie est une et indivisible. Le Maroc doit comprendre que ses attaques contre son voisin de l’Est ne sont pas productives et qu’elles constituent une entrave à la volonté des peuples de la région de construire un espace géostratégique pour faire face aux nombreux défis qui s’annoncent pour eux.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 17/07/2021

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  • Le Maroc, cheval de Troie israélien contre l’Algérie

    Par Mahmoud Benmostefa

    L’information ne risque pas de passer inaperçue. Le Maroc et Israël signent un accord dans le domaine de la guerre électronique. Signé jeudi 15 juillet, cet accord transforme de facto le Makhzen en cheval de Troie en Afrique du Nord.
    Si la lutte antiterroriste est évoquée comme motif principal de ce énième rapprochement entre le Makhzen et l’entité sioniste, il est clair que deux cibles sont dans le viseur des Israéliens : l’Algérie et le front Polisario. Et qui mieux qu’un Maroc complétement «sionisé» pour servir de base arrière pour accomplir la sale besogne.

    L’annonce a été faite par David Govrin, ambassadeur, chargé d’affaire israélien à Rabat sur son compte Twitter. Photo à l’appui, le diplomate, ancien ambassadeur en Egypte entre 2016 et 2020, a twitté l’accord, signé par le responsable du Cyber Directorat israélien, Yigal Unna, et son homologue marocain, le général Mustapha Rubai. Le tout sous l’œil bienveillant du ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.

    La bienveillance marocaine semble se justifier, et pour cause. Le Makhzen bénéficiera de la technologie israélienne en matière de cyberguerre. Tout sera bon pour noyer son voisin de l’Est, l’Algérie, en Fake News, désinformation, rumeurs, guerre psychologique, mais aussi le piratage soit le saint Graal dans la guerre à peine voilée contre une Algérie qui dérange et le Makhzen et l’entité sioniste à cause de ses positions de principe de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui et à la libération de la Palestine.

    Il faut dire que depuis l’affaire d’El-Guerguerat et la rupture du cessez-le-feu entre le Maroc et le front Polisario le 13 novembre 2020, le Makhzen emploi tous les moyens pour déstabiliser son voisin oriental. Rabat n’a jamais pardonné à l’Algérie son soutien indéfectible au combat du peuple sahraoui. D’ailleurs, l’une des cibles de cet accord maroco-israélien est le Polisario. Ainsi, le journaliste israélien Yossi Melman, commentateur spécialiste de la sécurité et du renseignement israélien, et auteur du livre Spies Against Armaggedon, est allé droit au but dans son tweet : «Israël aidera le Maroc à augmenter ses cyber-capacités dans la lutte contre le terrorisme et le Polisario».

    Pour ce commentateur avisé, collaborateur au Jérusalem Post et à Maariv, deux quotidiens proches de la droite israélienne, la seule mention du Polisario comme cible de cet accord équivaut au début d’une guerre totale contre le peuple sahraoui et surtout contre son principal soutien politique et diplomatique, l’Algérie. Et même si cette dernière n’est citée nulle part officiellement, officieusement, c’est la puissance militaire algérienne, démontrée depuis des mois à travers des manœuvres grandioses, qui est la cible non dite de ce rapprochement entre deux régimes coloniaux.

    Pour Ryma Rouibi, enseignante-chercheure à l’Ecole de Journalisme d’Alger (ENSJSI), «Israël est une puissance en terme de cyberdéfense, elle se place en deuxième position après les Etats Unis. Contrairement au Maroc, la cyber-sécurité pour Israël n’est pas uniquement une stratégie de solutions (solution aux problèmes de sécurité et de défense, ndlr). Lors de la 7ème conférence annuelle sur la cyber-sécurité à l’université de Tel Aviv en 2017, l’ex-Premier ministre Benyamin Netanyahu avait déclarait ‘la cyber-sécurité n’est jamais une solution permanente mais un business sans limite».

    Pour cette chercheure, «en 2016, Israël détenait 20 % de l’investissement mondial de la cyber-sécurité privée, ce qui signifie que l’accord de jeudi dernier n’est pas uniquement d’ordre politique pour les Israéliens mais aussi éminemment économique». Une affirmation confirmée par le tweet de Yossi Melman : «il (l’accord, ndlr) aidera les entreprises israéliennes à vendre leur savoir-faire et leur technologie».

    Le ministère israélien des Affaires étrangères a, pour sa part, indiqué que l’accord maroco-israélien «porte sur la coopération opérationnelle, la recherche et le développement et le partage d’informations et de connaissances», dans une information publiée par le site du quotidien The Jerusalem Post dans son édition de vendredi 16 juillet 2021.

    Israël, puissance en termes de cyber-sécurité, mais surtout, première menace contre la cyber-sécurité mondiale. Les logiciels malveillants développés par les chercheurs israéliens ont été à la pointe de la guerre non déclarée entre l’entité sioniste et l’Iran par exemple. Le ver informatique israélien Stuxnet a permis le sabotage de centaines de centrifugeuses utilisées dans l’enrichissement de l’uranium dans la centrale de Natanz en Iran en 2005. Fin 2020, un mystérieux virus informatique a provoqué la paralysie pendant plusieurs jours d’un terminal du plus grand port iranien de Badar Abbas. Son origine ? Israël.

    Plus grave, le NSO Group, une firme israélienne de cyber-sécurité a développé un malware, Pegasus, initialement déployé pour collecter des données sur des smartphones de cibles précises. Depuis, Pegasus a évolué pour devenir un outil beaucoup plus puissant. En effet, ce cheval de Troie en question serait désormais capable de subtiliser la data stockée dans les serveurs des géants de la technologie représentés par Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

    Si les GAFAM sont désormais à la merci des Israéliens, quid des entités ou Etats ne disposant pas ou disposant insuffisamment de technologies pour contrer Pegasus ? Pour Ryma Rouibi, «Benyamin Netanyahu a demandé en 2010 l’aide de professeurs israéliens et en particulier au chercheur Isaac Ben-Israel pour trouver une structuration adéquate face aux risque cybernétique. Aujourd’hui, l’Algérie doit impérativement maintenant et plus que jamais trouver la version algérienne de Ben-Israel. La diaspora algérienne pourra contribuer davantage à une véritable structuration de son Cyberespace et la sécurisation de ses frontières digitales».

    Côté israélien comme côté marocain, la diversion est de mise. Selon le journaliste Amitai Ziv, du quotidien Haaretz «Israël a aidé le Maroc pour espionner les journalistes marocains». Même son de cloche chez ‘l’opposant’ Ali Lmrabet qui a tweeté «Ils utiliseront la technologie israélienne pour espionner et persécuter les journalistes marocains indépendants et les défenseurs des droits humains. Merci Israël !». Comme quoi, le Makhzen n’a pas fini de vendre son âme au diable.

    Le Jeune Indépendant, 17/04/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Israël, cyberguerre, cybersécurité, hacking, piratage, Front Polisario, Sahara Occidental,

  • Algérie-Maroc: Irresponsable !

    Une nouvelle dérive vient d’être commise par le royaume du Maroc, avec le soutien relayé par sa représentation diplomatique à New York. Il s’agit d’un prétendu «droit à l’autodétermination du peuple kabyle», sorti des laboratoires sionistes. C’est une démarche en contradiction avec les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines, et une violation flagrante du droit international et de l’Acte constitutif de l’Union africaine. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a condamné énergiquement «une dérive particulièrement dangereuse».

    Cet acte est loin d’être le premier du genre. On garde en mémoire le soutien à peine voilé du Makhzen aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire. Il trahit l’acharnement du royaume à mener une campagne hostile contre l’Algérie, en usant d’une diplomatie aventuriste, irresponsable et manipulatrice. Le Maroc renoue ainsi avec ses pratiques, que les règles de bienséance en matière de diplomatie interdisent.

    Cet épisode n’est que la suite d’une longue liste de manœuvres dirigées contre l’unité de la nation algérienne et son intégrité territoriale. «Dans la situation ainsi créée par un acte diplomatique douteux commis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême», souligne le ministère des Affaires étrangères.

    Avec cette énième dérive, le royaume démontre qu’il n’a cure de la nécessité d’entretenir des relations de bon voisinage, comme l’exigent les défis à relever au niveau d’une région géostratégique.

    Enlisé au Sahara occidental qu’il occupe, en dépit des multiples résolutions onusiennes, et confronté à une situation interne explosive, le Maroc tente, à travers cette manœuvre, de détourner le regard de l’opinion locale et internationale en s’attaquant à l’Algérie, «coupable», à ses yeux, de soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Occupé illégalement par le Maroc depuis presque un demi-siècle, le Sahara occidental, dont les richesses naturelles et minières sont pillées, les habitants brimés, emprisonnés, torturés, est la dernière colonie en Afrique. Le paradoxe ne s’arrête pas là. Les colons n’ont pas traversé les mers comme au XIXe siècle, mais ils sont nés sur cette terre africaine que de fois ensanglantée, que de fois livrée à la destruction et à la rapine. Est-il concevable que ce soit le voisin qui est le prédateur ?

    Dans toutes les cultures et traditions, l’histoire nous offre des exemples extraordinaires de solidarité, d’entraide et de soutien entre les proches et les voisins, sauf dans ce cas ahurissant qui ignore la légalité internationale, la morale, les us et coutumes pour dénier à un peuple le droit légitime, inaliénable de vivre libre sur son territoire et d’être maître de son destin. On dirait que dans le royaume voisin, l’histoire s’est arrêtée il y a deux siècles et a offert, par un effet de camera obscura, une vision qui a été à l’origine de la colonisation. Qui au XXIe siècle va parler de terra incognita pour le Sahara occidental, dont la revendication d’un référendum est la preuve que l’histoire et la mémoire habitent cette portion africaine et refusent le fait accompli qui leur dénie le droit d’être libres.

    Cette nouvelle manœuvre du Makhzen ne passera pas. L’Algérie, engagée dans l’édification d’institutions souveraines et démocratiques, et d’un État de droit, saura se dresser comme un seul homme face à ces attaques récurrentes, inéluctablement vouées à l’échec.

    EL MOUDJAHID, 17/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Kabylie, Omar Hilale, colonialisme, décolonisation,

  • La Libye ferme ses frontières avec la Tunisie à cause du coronavirus

    La Libye ferme ses frontières avec la Tunisie pendant une semaine en raison de l’augmentation des cas de coronavirus

    TRIPOLI, 8 juillet (Reuters) – Le nouveau gouvernement d’union libyen a annoncé jeudi qu’il fermait ses frontières avec la Tunisie pour une semaine en raison de l’augmentation des cas de coronavirus dans le pays voisin, a déclaré un porte-parole du gouvernement.

    Cette décision a été prise par mesure de précaution face à ce que le gouvernement a décrit comme « une aggravation de la situation et un effondrement du système de santé », ainsi qu’à l’augmentation du nombre de cas de la variante delta du coronavirus en Tunisie.

    La fermeture de la frontière terrestre et de l’aéroport avec la Tunisie commencera à partir de jeudi minuit, a déclaré Mohamed Hamouda, porte-parole du gouvernement d’unité nationale (GNU).

    Hamouda a également déclaré que les universités et les écoles ont suspendu les cours pendant environ deux semaines pour la même raison.

    Après avoir réussi à contenir le virus lors de la première vague l’année dernière, la Tunisie a dû faire face à une augmentation des infections. Elle a imposé un confinement dans certaines villes depuis la semaine dernière, mais a rejeté un confinement national complet en raison de sa crise économique.

    Le nombre total de cas en Tunisie a grimpé à environ 465 000, avec plus de 15 000 décès enregistrés.

    « L’État libyen, par l’intermédiaire de son consulat en Tunisie, prendra en charge ses ressortissants bloqués sur le territoire tunisien à la suite de cette décision jusqu’à ce que leur retour au pays soit facilité », a déclaré M. Hamouda.

    De nombreux Libyens se rendent en Tunisie pour y recevoir des soins médicaux, mais leur nombre a augmenté lorsque le pays riche en pétrole a sombré dans le chaos après la chute de l’ancien président Mouammar Kadhafi lors d’un soulèvement soutenu par l’OTAN en 2011.

    La Libye a enregistré 160 095 cas et 3227 décès. Le Centre national de contrôle des maladies du pays a déclaré que 413 883 de ses quelque 6,5 millions d’habitants ont été vaccinés.

    Etiquettes : Tunisie, Libye, frontière, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Les affinités de Cheb Khaled avec le Maroc agacent en Algérie

    Cheb Khaled, roi du Raï : ses affinités avec le Maroc ne sont pas bien vues en Algérie

    Khaled Hadj Brahim, plus connu sous son nom de scène « Cheb Khaled », est un Maghrébin entre deux pays : L’Algérie, son pays de naissance, et le Maroc, son pays d’adoption. Né le 29 février 1960 à Oran, en Algérie, Khaled n’a jamais caché son attachement au Royaume du Maroc et son amitié pour le Roi Mohammed VI. En conséquence, ce dernier s’est naturalisé marocain, de sorte que le roi du Raï détient désormais un passeport marocain.

    Cheb Khaled possède même une villa que le roi Mohammed VI lui a offerte, non loin de l’Algérie. Cela montre à quel point l’amitié est profonde entre les deux hommes. Donc en fait, Cheb Khaled est simplement un Algéro-Marocain ou un Marocain-Algérien. Quoi qu’il en soit, il revendique son appartenance aux deux pays et « prie chaque jour pour que ces deux peuples soient unis et indivisibles ». Un appel qu’il répète à chaque fois qu’il en a l’occasion.

    Mais cela ne fait pas l’unanimité. Le roi du Raï est souvent critiqué par ses compatriotes algériens, qui ne comprennent pas l’opinion du chanteur qui veut être à la fois algérien et marocain. Apparemment, pour la majorité des Algériens, Cheb Khaled est soit l’un d’entre eux, soit un Marocain.

    En soutien au peuple libanais lors de la catastrophe de l’explosion d’août 2020, le chanteur de raï avait publié un message vidéo dans lequel il apparaissait avec trois drapeaux : libanais, algérien et marocain. Le troisième drapeau, marocain, n’a pas été bien accueilli par les Algériens, qui ont condamné les actions du chanteur. Cheb Khaled a ensuite précisé qu’il ne voyait aucune différence entre les deux peuples voisins et que, pour lui, le monde est un, les peuples en font un.

    Africa Live, 06/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Cheb Khaled, Mohammed VI,