Faouzi Mehdi, ministre tunisien de la Santé, a remercié chaleureusement, une nouvelle fois, le peuple et le gouvernement algériens des quantités d’oxygène médical exportées vers ce pays voisin durement touché par l’épidémie de coronavirus.
Les déclarations du ministre tunisien, qui s’est exprimé devant des médias locaux ce dimanche, sont claires comme l’eau de roche. « L’Algérie a évité à la Tunisie une grande catastrophe en raison du dépassement des besoins quotidiens en oxygène (dans les hôpitaux) les capacités de production », a-t-il affirmé.
En raison de la flambée de l’épidémie, le besoin en oxygène médical a atteint, en effet, 170 000 litres par jour alors que la Tunisie ne produit que 100 000 litres par jour.
Jeudi, le directrice générale de Calgaz Algérie, une société privée productrice de gaz industriel, filiale du groupe K3A, a annoncé avoir exporté 500 000 litres d’oxygène vers la Tunisie. Une quantité qui va doubler pour atteindre un million de litres dans les prochains jours.
Fin avril, Faouzi Mehdi avait indiqué que la pénurie d’oxygène médical avait été dépassée grâce à l’Algérie.
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reçu mardi un appel téléphonique du Premier ministre italien, Mario Draghi, au cours duquel ils ont passé en revue les relations bilatérales entre les deux pays.
Les deux parties ont également discuté, au cours de l’appel téléphonique, des questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la situation sécuritaire et politique en Libye, dans la région du Sahel et au Sahara occidental.
Le 14 novembre 1975, à Madrid, l’Espagne, alors puissance coloniale, signait un accord avec la Mauritanie et le Maroc, dit «Accord de Madrid».
En vertu de cet accord, la région du Sud (Wadi Edahab), à savoir les villes de Dakhla, Awserd, El Argoub, Tichla, Legouéra, etc, revenaient à la Mauritanie et Lâyoun, Smara, Boujdour et tout le Nord revenaient au Maroc.
Le 5 août 1979, un accord de paix fut signé entre la Mauritanie et le Front Polisario, lequel spécifie à son article 3 I.a) que:
«La République Islamique de Mauritanie déclare solennellement qu’elle n’a et n’aura pas de revendications territoriales ou autres sur le Sahara Occidental».
Nulle part dans cet accord, la Mauritanie n’a renoncé à son statut de «puissance administrante» de la partie du territoire qu’elle occupait. Cette réserve se comprend aisément aujourd’hui, compte tenu des enjeux relatifs à la sécurité de ses frontières et à l’incertitude entourant l’avenir du Sahara Occidental en tant que tel.
Sans chercher à renégocier avec la Mauritanie et l’Espagne les termes de l’accord de Madrid du 14 novembre 1975, le Maroc a tout bonnement, unilatéralement et illégalement, annexé les parties Sud du territoire, délaissées volontairement par la Mauritanie dans la précipitation et l’écœurement.
En revanche, la Mauritanie a tenu à conserver la bourgade de Lagouéra. Cette décision a été respectée par le Maroc, compte tenu de sa reconnaissance expresse, suivant l’accord de Madrid le 14 novembre 1975, de la souveraineté de la Mauritanie sur le Wad Edhahab.
Alors, en vertu de quel droit, accord, traité ou reconnaissance internationale le Maroc peut revendiquer aujourd’hui un statut quelconque sur Lagouéra? AUCUN!
Mieux: en tant que «puissance administrante», à laquelle l’Espagne a remis le territoire, la Mauritanie peut juridiquement et valablement demander au Maroc le retrait pur et simple de toutes les zones du Sud qui lui revenaient suivant l’accord de Madrid du 14 novembre 1975.
Ce n’est pas parce que la Mauritanie a renoncé à toute revendication sur le Sahara Occidental, que cela lui enlève pour autant le droit de conserver et de gérer ce territoire en tant que «puissance administrante», en attendant un règlement définitif accepté par les parties et entériné par les Nations-Unies.
Le jour où un tel règlement interviendrait, la Mauritanie a déjà reconnu, et le réitère à chaque fois que l’occasion se présente, qu’elle n’a pas de revendication sur le Sahara Occidental et qu’elle s’attache aux principes inviolables des Chartes de L’ONU et de l’Union Africaine relatifs au droit des peuples de disposer d’eux-mêmes et à l’intangibilité des frontières héritées de l’époque coloniale.
Il est donc dans l’intérêt du Maroc de se tenir bien tranquille quand vient le temps de parler de la zone de Lagouéra, car elle met en évidence son statut d’occupant dans la partie Sud du Sahara Occidental, à l’instar de son statut dans le Nord de ce territoire: statuts de plus en plus décrié par les instances internationales, y compris par la Cour Européenne de Justice, laquelle a décidé, le 10 décembre 2015, qu’aucun pays européen ne peut inclure dans ses accords avec le Maroc le territoire qu’il occupait illégalement: le Sahara occidental.
VIDÉO: ENTRETIEN AVEC MOKHTAR OULD DADDAH À PROPOS DE LA NATURE DES RAPPORTS ENTRE LE MAROC ET LE PEUPLE MAURITANIEN
Dans une interview radiophonique réalisée et diffusée le 8 septembre 1960, soit environ trois mois avant la déclaration d’indépendance de la République islamique de Mauritanie, le président Mukhtar Ould Daddah a répondu à une question du journaliste Jean Lacoutoure concernant la revendication par le Maroc sur la Mauritanie et sa base historique et linguistique, en disant que les arguments historiques dans ce domaine ne valent absolument rien dire , car il n’est pas possible dans le monde contemporain des relations internationales de construire une revendication sur la base de justifications historiques.
Il se demanda: que diraient les Français et les Allemands si les Espagnols protestaient contre le passé et pointaient du doigt une certaine période de l’histoire et disaient que Charlemagne (également connu sous le nom de Charlemagne ou Charles le Grand), ainsi que Charles Quint, avaient étendu son contrôle. sur la plupart de l’Europe un jour, faire de la France ou de l’Allemagne actuelle une partie De ou affilié à l’Espagne?
La base historique des arguments de la revendication marocaine est fausse, dit Mokhtar, avant d’ajouter: L’Empire Cherifien n’a pas compris la nature de ses relations avec la Mauritanie;
Que la prière au nom du Sultan soit faite à Tombouctou , un certain temps, ce qui est un fait historique qu’il ne nie pas , cependant la priére au nom du Sultan n’a jamais été faite en Mauritanie, ni à Ouadane, ni à Chinguetti, ni à Atar. , ni à Tjijka, ni à Tichit, ni même à Walata,qui étaient les villes historiques mauritaniennes habitées à cette époque et constituant un espace de vie urbaine.
Si l’argument historique devait être utile dans notre monde actuel, il serait plutôt en faveur de la Mauritanie, car quiconque s’intéresse à l’histoire ne peut ignorer l’épopée des Almoravides ou le fait qu’ils sont des Mauritaniens sortis de la périphérie du fleuve Sénégal , en particulier la zone proche de notre nouvelle capitale, Nouakchott, pour traverser le désert et établir la ville de Marrakech.
Puis il clarifie: si nous pointons l’histoire et partons d’elle, c’est la Mauritanie qui devrait avoir des revendications sur le Maroc, mais ce n’est pas l’impérialisme et elle ne veut absolument pas agir de cette manière.
L’Algérie va de nouveau livrer, aujourd’hui, 100 000 litres d’oxygène médical à la Tunisie en proie à une dure crise sanitaire due à la propagation de la Covid-19 (variant britannique).
Soumis à une très forte pression en raison de l’augmentation rapide et importante des nombres de cas du nouveau coronavirus, notre voisin de l’est a sollicité l’appui de l’Algérie pour répondre à l’urgence du manque d’oxygène dans ses hôpitaux.
Ce n’est pas Sidal, l’appellation locale de l’opérateur français, Air Liquide, ni même son confrère allemand, Linde Algérie, qui ont le monopole du marché algérien depuis de très longues années, qui vont fournir la Tunisie, mais un opérateur algérien, Calgaz, qui a été d’un apport providentiel dans l’approvisionnement des hôpitaux algériens en oxygène médical.
Les camions de Calgaz ont démarré dans la nuit d’hier pour arriver aujourd’hui au poste frontalier algéro-tunisien Bouchebka, où ils vont transborder leur produit. La fermeture des frontières les empêche d’aller effectuer eux-mêmes la livraison. L’opération de transbordement prend de 3 à 4 heures pour chaque camion. L’opérateur algérien, qui a déjà livré 90 000 litres vendredi dernier, aura à exporter environ 1 million de litres d’oxygène médical d’ici 10 à 15 jours.
Selon nos sources, la Tunisie qui est au bord de l’asphyxie en importe d’Italie et de France, mais ce sont des quantités négligeables. Un responsable de l’opérateur algérien affirme, en effet, qu’ayant une importante capacité de production, 150 000 litres/jour, Calgaz est capable de subvenir aussi bien aux besoins de l’Algérie que ceux de la Tunisie en même temps.
Une capacité de stockage de 500 000 litres
Avec ses deux unités de production basées à Ouargla et Laghouat, Calgaz possède des capacités de stockage de 500 000 litres. C’est elle qui a alimenté, depuis le début de la crise sanitaire en Algérie, 220 centres hospitaliers.
Elle a eu à offrir un million de litres à titre gracieux avant de répondre aux besoins nationaux en approvisionnant Linde et Sidal, qui ont le monopole du marché national et des contrats avec les établissements hospitaliers, mais des capacités de production très réduites.
Calgaz leur a livré respectivement 9 millions et 1 million de litres d’oxygène médical. Si ce n’est l’intervention de cette entreprise créée en 2018, l’Algérie aurait eu du mal à répondre aux besoins urgents des hôpitaux et à sauver des vies humaines.
Air Liquide et Linde Algérie, présents en Algérie depuis de longues années, n’en produisent que le strict minimum. Le manque d’oxygène dans les établissements hospitaliers en juillet 2020 avait conduit le ministre en charge de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, à réunir d’urgence les responsables des deux entreprises avec l’opérateur algérien en leur demandant de mutualiser leurs capacités de production et de distribution de l’oxygène médical.
Ce qui a été fait avec beaucoup de succès. Seulement, la crise sanitaire a révélé la faiblesse des politiques qui ont donné le monopole de la production et de la commercialisation d’un produit aussi stratégique que l’oxygène médical à des opérateurs étrangers, visiblement motivés que par l’aspect du gain et le rapatriement des dividendes. Sinon comment peut-on interpréter, nous révèle une source digne de foi, le fait que Linde Algérie refuse jusqu’à aujourd’hui d’honorer ses engagements vis-à-vis de Calgaz.
Son directeur général par intérim nous a promis il y a une semaine de nous donner sa version, mais en vain. Beaucoup s’étonnent en effet de la décision de donner l’exclusivité de la production des gaz industriels à des opérations étrangers. L’oxygène est pourtant une question de sécurité sanitaire.
Le journaliste indépendant Ali Lmrabet considère, dans un tweet, que lorsqu’«un groupe de personnes vont, sous la protection de l’Etat marocain, dans un lieu précis et symbolique de la frontière» (algéro-marocaine), pour exhiber les symboles de l’entité sioniste, «c’est une manifestation politique». Il n’a pas tort.
A quoi joue le Makhzen? En exhibant aux frontières algéro-marocaines, les symboles de l’entité sioniste, pense-t-il pouvoir faire peur à l’Algérie? Ou peut-être réussir à exaspérer sa population? Quel message cherche réellement à faire passer le Maroc à travers une énième provocation, autre la réalité bien connue qu’il soit un voisin sournois et belliqueux. Tellement sournois que l’Algérie doit décrypter ce qui se cache derrière les derniers agissements bas et abjects du royaume qui a autorisé un groupe d’israéliens et de Marocains, des promoteurs touristiques dit-on, à observer un sit-in à Oujda près de la frontière algérienne.
La veille et dans la même ville, les autorités du Makhzen avaient interdit un rassemblement de soutien au peuple palestinien. Ce qui confirme qu’il ne s’agit là que d’une provocation. Mais pas uniquement envers l’Algérie et son peuple mais aussi envers le peuple marocain, comme l’a affirmé le journaliste indépendant Ali Lmrabet. Ce dernier considère, dans un tweet, que lorsqu’ «un groupe de personnes vont, sous la protection de l’Etat marocain, dans un lieu précis et symbolique de la frontière» (algéro-marocaine), pour exhiber les symboles de l’entité sioniste, «c’est une manifestation politique». Il n’a pas tort. Car ce droit des Israéliens à manifester, à quelques mètres du sol algérien, n’est qu’un début. Bientôt ces derniers vont carrément occuper les terres et s’ériger comme les nouveaux voisins de l’Algérie. La démarche est déjà en cours et seul le front de soutien à la Palestine a compris le grand complot qui se trame contre son pays.
Ce dernier ne cesse de dénoncer la visée du groupe sioniste «Mehadrin» qui s’est lancé dans la location des terres agricoles marocaines à vue d’oeil. Mehadrin veut accaparer 455 hectares de terres agricoles! N’est-ce pas ainsi qu’a commencé la spoliation de la terre palestinienne? Israël se cherche-t-elle une nouvelle Palestine? Si c’est le cas, le Makhzen lui prête bien le flanc en optant pour l’hypothèque de la sécurité alimentaire du Royaume au bénéfice de l’entité sioniste.
Le Maroc qui a décidé de normaliser ses relations avec Israël contre la reconnaissance de l’ex-président américain Trump de la marocanité du Sahara occidantal, jubile sûrement en pensant avoir créé autant de désagrément à l’Algérie avec la présence sioniste dans sa proximité directe. Mais dans cette démarche belliciste, le roi risque de perdre sa couronne et son royaume. Dernièrement, faut-il le rappeler, le Maroc a recouru à un tir de drone, pour assassiner un commandant de la Gendarmerie nationale sahraouie. Une opération réussie grâce à l’assistance israélienne. L’usage de drones suppose l’existence d’un satellite capable d’orienter l’appareil et de lui fournir des détails très précis sur sa cible. Plus qu’une opération militaire, il s’agissaitt là d’une action politique et d’une grave escalade à nos frontières.
Ultime provocation, Rabat ouvrait la voie à Israël par l’usage de ses drones pour se positionner désormais comme une troisième partie au conflit dans le Sahara occidental. L’entité sioniste planifiait de longue date une telle intervention pour un pied au sud de l’Algérie. Elle pense sûrement réussir, mais c’est compter sans l’entêtement de l’Algérie à préserver sa souveraineté. Certes, le Maroc a réussi à rapprocher la menace sioniste. La situation est grave, mais elle l’est pour le royaume encore plus que pour l’Algérie. Mohammed VI devrait bien revoir ses calculs car l’ogre qu’il pense avoir approvisionné pour avaler son voisin risque bien de se retourner contre lui. Quant à l’Algérie, elle saura bien se défendre.
Par Kamel M. – Le Franco-Marocain Tahar Ben Jelloun s’est fendu d’une tribune pleine de haine à l’égard de l’armée algérienne. Dans son pamphlet publié dans les médias marocains mais destiné au président français, il agonise ce dernier de sottises. Qu’est-ce que le plumitif du Makhzen inspire-t-il donc à Emmanuel Macron ? Que la France «découvre avec stupeur ce dont sont capables les généraux qui tirent les ficelles du pouvoir derrière M. Tebboune». Et qu’est-ce qui lui fait dire cela ? La lettre signée par des généraux à la retraite au pensionnaire de l’Elysée, dans laquelle ils lancent une alerte sur la situation générale qui prévaut en France.
«Elle [la France, ndlr] a une petite idée de ce que le Maroc subit depuis presque un demi-siècle, tout en gardant son calme», lâche-t-il, en accusant Macron d’être «naïf» en découvrant qu’«il n’y aura jamais de paix entre la France et l’Algérie» à cause des «généraux d’Alger». Tahar Ben Jelloun reprend, en fait, implicitement, le slogan des islamistes algériens incarnés par le mouvement Rachad, qui appellent à dépourvoir l’Algérie de sa colonne vertébrale, l’Armée nationale populaire (ANP) qui empêche la réalisation des plans ourdis contre le pays pour la faire se soumettre à la vague de normalisation avec I’entité sioniste. Normalisation qui s’inscrit dans le plan de reconfiguration du Grand Moyen-Orient, incluant le Maghreb, et qui passe forcément par la destruction de tous les régimes arabes non monarchiques qui constituaient un bouclier contre l’expansionnisme israélien et portaient aide et assistance au peuple palestinien. De tous ces Etats – Irak, Syrie, Yémen, Libye –, seule l’Algérie est encore debout. Tahar Ben Jelloun s’en mord les doigts.
«Rancœur et haine sont à l’œuvre au sein de l’armée [algérienne]», lance-t-il, en rappelant à Macron ce que le Maroc «subit […] tout en gardant son calme». «Rien n’est possible avec ces généraux. Ni la diplomatie ni les intérêts financiers», renchérit-il, en produisant un extrait de naissance des généraux algériens, «très majoritairement âgés entre 75 et 90 ans». Bien lire «90 ans» !
«Le Maroc, se plaint-il au président français, pourrait raconter à la France toutes les diverses manigances que ce pouvoir haï par le peuple entreprend sur la scène internationale afin d’empêcher la consolidation de son intégrité territoriale. Aucune négociation n’a été possible. Aucune main tendue n’a été accueillie. Aucune volonté d’ouvrir les frontières n’a été acceptée. Refus systématique. Insultes et diffamations en tous genres contre le Maroc et son peuple.»
«Tous les compromis avancés par le Maroc pour une solution politique et juste dans l’affaire du Sahara n’ont pu aboutir. Le lobby pro-algérien est dynamique. Il a essayé, en vain, de faire annuler par le nouveau président américain, Joe Biden, les accords d’Abraham où l’Amérique reconnaît la marocanité du Sahara. Des préparatifs à la guerre sont connus», geint le romancier, en conseillant à la France, entre deux sanglots, de «réaliser que l’Algérie s’érigera toujours en ennemi de sa politique».
Et Tahar Ben Jelloun d’arriver à l’essentiel : «Le mieux à faire [pour la France, ndlr] est qu’elle suive l’exemple américain et reconnaisse la marocanité du Sahara», puisque le «pouvoir militaire» à Alger «a besoin d’un ennemi traditionnel et éternel – un véritable fonds de commerce – pour masquer ses magouilles que le courageux peuple algérien ne cesse de dénoncer dans des manifestations dignes et disciplinées, depuis plus de deux ans».
Et que dit Tahar Ben Jelloun sur les «manifestations dignes d’un peuple courageux» dans son propre pays ? Sur les enseignants réprimés à Casablanca ? Sur les femmes mulets à Ceuta ? Sur ses concitoyens qui crèvent de faim à Fnideq et qui menacent d’entrer en Algérie pour y retrouver un minimum de dignité ? Sur les généraux baisemain de son roi Mohammed VI ? Face à ces terribles vérités, le prosateur devient borgne, bègue et dur d’oreille.
La guerre marocaine contre l’Algérie se poursuit, et rien n’arrête le Makhzen dans sa sale besogne de saper l’opinion publique algérienne en distillant des fakenews et des mensonges quant à la réelle situation socioéconomique et politique, malheureusement digérées facilement par certains algériens naïfs, ou totalement au service de sa Majesté.
En consultant les notes du FMI, la Banque Mondiale et la Banque Africaine du Développement, il s’avérait que les conclusions du site Afrik.com, relayé par Sputniknews.com, sont totalement erronées.
Le site propagandiste du Makhzen indique que l’Algérie et le Maroc sont respectivement les 4ème et 5ème économies africaines en termes de l’importance de leur produit intérieur brut (PIB), un classement qui sera inversé en 2025. Pour en savoir plus sur ces données, Algérie54.com, interrogera l’expert international en bourse et Énergie, Nouredine Leghliel, établi en Suède, et qui soulignera sans ambages que les conclusions avancées sont erronées, et ne sont nullement d’une institution financière internationale comme le Fonds Monétaire International FMI.
Pour Nouredine Legheliel, « c’est difficile à prévoir. Primo pour que le Maroc arrive à avoir un Pib de 160 milliards de dollars il faut qu’il atteindra une croissance économique d’au moins 5 % par an jusqu’ en 2026. Chose qui n’est pas à sa portée quant à la crise sanitaire qui prévaut actuellement et qui affecte l’économie mondiale. Secundo, la vision pessimiste des conclusions du FMI sur l’économie algérienne, avancées par le site Afrik.com, n’est pas logique et la prévision est erronée. Pourquoi ? L’Algérie a déjà un Pib de 152 milliards de dollars. Mathématiquement parlant, pour que le PIB du Maroc arrive à dépasser celui de l’Algérie il faut que le PIB de l’Algérie reste inchangé durant ces 6 ans qui nous séparent de 2026. Chose qui est improbable ».
Il ajoutera en substance » Ensuite le PIB du Maroc est une énigme car les exportations marocaines sont les exportations des entreprises étrangères établies au Maroc. C’est un jeu d’écriture comptable. L’argent de ces entreprises n’ira pas aux marocains, tous les investissements Directs dont se vante le Maroc, ne génèrent que 900 millions de dollars à la monarchie. Tout ce qui brille n’est pas encore or. L’économie algérienne est rentière, elle est dépendante des revenus des hydrocarbures qui iront à l’opposé du Maroc, au Trésor Public Algérien.
Pour en savoir plus, nous avons consulté les notes du FMI, et qui indiquent ceci « l’économie algérienne est principalement tirée par les hydrocarbures et l’investissement public. Les hydrocarbures représentent 98% des exportations, 60% des recettes fiscales et 19% du PIB. De tous les produits énumérés, le pétrole est le plus touché par Covid-19. Avant même l’arrivée du virus en Algérie, l’affaiblissement de la croissance du PIB s’expliquait par la tendance négative de la production et des prix des hydrocarbures,
ainsi que par la faible diversification de l’économie algérienne. Un ralentissement de la croissance a également été enregistré dans les secteurs de la construction, des travaux publics et du logement, de l’agriculture et du commerce. Du côté de la demande, la croissance de la consommation privée a chuté de plus de moitié entre 2012 et 2019 car elle a été fortement impactée par la volatilité des prix du pétrole, le ralentissement des importations qui en résulte et l’incertitude politique. Selon les prévisions mises à jour d’avril 2021 du FMI, en raison de l’épidémie de COVID-19, la croissance du PIB est tombée à -6 % en 2020, mais elle devrait remonter à 2,9 % en 2021 et se stabiliser à 2,8 % en 2022, sous réserve de la reprise économique mondiale post-pandémie.
La croissance du PIB algérien devrait augmenter cette année pour atteindre 2,9%, contre une forte baisse en 2020, estimée à -6%, a indiqué le Fonds monétaire international dans son dernier rapport sur les Perspectives économiques mondiales. Toutefois, la croissance du PIB algérien devrait légèrement baisser à 2,7% en 2022, selon les estimations du FMI.
Le déficit du compte courant, qui a atteint 10,5% du PIB en 2020, devrait baisser en 2021 à 7,7% du PIB et à 8,7% du PIB en 2022, a indiqué le rapport de l’institution de Bretton Woods.
Pour la Banque Africaine du Développement, la croissance de l’économie algérienne devrait rebondir en 2021 pour atteindre 3,4%, après le recul de son PIB l’année dernière en raison de la pandémie de Covid-19.
“La croissance pourrait revenir dès 2021 à partir du moment où les vaccins permettraient un contrôle mondial de la pandémie, ce qui redynamiserait l’économie mondiale. Dans ce cas de figure, il se produirait un rebond important de la croissance réelle estimée à 3,4 % du PIB en 2021”, a précisé la BAD dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique 2021, publié dernièrement. Pour l’année 2022, la BAD table sur une croissance du PIB algérien de 2,9%.
La même institution prévoit un retour à un niveau élevé de croissance permettrait à l’Algérie une réduction “importante” de son déficit budgétaire global qui passerait de 13,6% du PIB à 10,3% en 2021 et à 8,7% en 2022.
La tendance serait similaire pour le déficit de la balance courante, qui serait ramené de 14,8% du PIB à 13,8 % en 2021 et 11,1 % en 2022, ajoute la même source.
La Banque Mondiale (BM) abonde dans le même sens, en prévoyant dans sa dernière note de conjoncture sur l’Algérie, une croissance économique de 3,8% en 2021 contre une décroissance en 2020 induite par le coronavirus et ses conséquences sur l’économie et l’emploi.
En conclusion, il faut souligner que certaines plûmes prêtées et scribouillards s’emploient à noircir tout sur l’Algérie, même en révélant des mensonges qu’on attribue à des institutions objectives et respectables, comme c’est le cas avec ce faux classement de PIB, attribué pernicieusement par les larbins du Makhzen au FMI
Par Farida O. – L’Algérie occupe la 68e place dans le classement des meilleurs systèmes de santé dans le monde, réalisé par CEO World Magazine. Notre pays devance le Maroc et l’Egypte, classés respectivement aux 83e et 84e rangs, loin derrière les Emirats (20e) et le Qatar (33e). La Jordanie est 43e, suivie de l’Arabie Saoudite (55e) et de la Tunisie (59e). Le Koweït occupe la 71e place, tandis que l’Irak, qui était considéré comme un des meilleurs systèmes de santé au monde sous Saddam Hussein et où un incendie dans un hôpital à Bagdad vient de faire 82 morts et 110 blessés, ferme le classement (87e).
Contrairement à ce que pense un grand nombre d’Algériens, les Etats-Unis ne sont pas un «Eldorado» en matière de santé, puisque la première puissance mondiale se retrouve au 30e rang. De même, la Turquie n’est que 65e, soit à 3 points à peine de l’Algérie. Dans ce classement du CEO World Health Care Index pour l’année 2021, qui classe 89 pays en fonction de facteurs qui contribuent à la santé globale, c’est la Corée du Sud qui caracole en tête car possédant le meilleur système de soins de santé.
Deux autres pays asiatiques figurent dans le top 10 de l’année en cours : Taïwan (2e) et le Japon (5e). Quant aux pays européens, ils occupent six des dix premières places du classement de cette année : le Danemark (3e), l’Autriche (4e), la France (7e), l’Espagne (8e), la Belgique (9e) et le Royaume-Uni (10e). «Sur les 89 pays étudiés, les soins de santé de la Corée du Sud arrivent en première place sur la liste avec un score de 78,72 sur 100 dans l’indice des soins de santé. A l’opposé du spectre, avec un score de 33,42, le Venezuela arrive en tête de la liste des pays dotés des pires systèmes de soins de santé pour 2021», explique le magazine.
L’indice des soins de santé est une analyse statistique de la qualité globale du système de soins de santé, dont l’infrastructure, les compétences des professionnels de la santé – médecins, personnel infirmier et autres agents de santé –, le coût, la disponibilité de médicaments de qualité et l’état de préparation du gouvernement. Le classement prend également en considération d’autres facteurs, notamment l’environnement, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, la volonté du gouvernement d’imposer des sanctions sur les risques, tels que le tabagisme et l’obésité.
«Le classement examine 89 pays à travers le monde sur 5 variables de santé différentes», précise, en outre, le magazine «destiné aux dirigeants d’entreprise influents qui contrôlent collectivement des milliards de milliards de dollars de dépenses annuelles dans le monde» et «couvrant des sujets allant du leadership et de l’innovation à la santé, au bien-être et aux voyages qui changent la vie».
Dans un entretien à Sputnik, le Pr Najib Akesbi, expert marocain en économie, estime que contrairement aux prévisions du FMI, le maître mot actuellement concernant la prospective est «incertitude». Il analyse également l’économie du Maroc et dresse un comparatif avec celle de l’Algérie.
Dans son rapport d’avril relatif aux prévisions et projections sur la richesse mondiale mesurée par le PIB au prix courant du dollar, le Fonds monétaire international (FMI) informe qu’à l’horizon 2026, le PIB total des dix premières économies africaines s’établira à 2.877 milliards de dollars, contre 1.739 milliards en 2020, soit une progression de plus de 65%.
Concernant les pays du Maghreb, le Maroc arrive en tête avec des PIB de 154 et 162 milliards de dollars respectivement pour 2025 et 2026, dépassant ainsi pour la première fois l’Algérie qui, selon le même rapport, enregistrera des PIB de 152 et 153 milliards de dollars pour la même période.
Les projections du FMI à l’horizon 2026 sont-elles réalistes? Quelle est la marge d’erreur?
L’Algérie ayant officiellement dépensé 1.000 milliards de dollars durant les 20 années de pouvoir de l’ex-Président déchu Abdelaziz Bouteflika, comment expliquer le recul de sa richesse (selon le FMI) face au Maroc qui n’a pas eu les mêmes moyens financiers? Enfin, sur quelle base comparer l’évolution des économies de ces deux pays?
Pour répondre à ces questions, Sputnik a sollicité le professeur Najib Akesbi, enseignant-chercheur en économie.
«Prévoir l’évolution de la situation»?
«Avant de juger les prévisions des experts du FMI, il faut d’abord dire un mot sur la méthodologie utilisée dans la production de telles études», souligne le Pr Akesbi, car «les résultats sont forcément conditionnés par les hypothèses de départ qui les fondent».
À ce titre, «le premier paramètre à prendre sérieusement en considération est celui lié à la pandémie de Covid-19», explique l’expert, rappelant qu’«à ce jour, nous ne pouvons pas dire que cette maladie qui a plombé toute l’économie mondiale est prête à être vaincue […]. Tout dépendra de la capacité des pays à vaincre ou non cette pandémie».
Et de poursuivre: «le manque en quantités de vaccins, le doute sur leur efficacité et leurs effets secondaires, la lenteur des campagnes de vaccination et l’apparition de nouveaux variants agressifs du virus – comme c’est le cas actuellement en Inde où l’on évoque une troisième vague – nous font dire que les prévisions annoncées par le FMI sont plutôt optimistes».
«Elles sont basées sur l’hypothèse que la pandémie sera vaincue et que les dégâts qu’elle aura occasionnés à l’économie mondiale ne paralyseront pas la reprise». Dans ce sens, le Pr Akesbi estime qu’«actuellement, nous sommes dans une période où le maître mot est « incertitude ». Aucun expert ni aucune institution nationale ou internationale, dont le FMI et la Banque mondiale (BM), ne peut prévoir l’évolution de la situation même sur une année, que dire alors d’une durée de cinq ans, ce n’est pas possible!».
L’économie marocaine
Le modèle de développement de l’économie marocaine s’est articulé autour de deux piliers. En effet, selon le Pr Akesbi, «le premier consiste à faire du secteur privé le véritable moteur du développement en termes d’initiative, de création et d’innovation, d’investissement, etc. Le second mise sur les vertus d’une bonne insertion dans l’économie mondiale et sur sa capacité à tirer les taux de croissance vers le haut».
Il ajoute que malheureusement, «ce modèle a échoué». «Le roi en a fait le constat dans des discours officiels en 2014 et 2017, lors desquels il a fait le constat que ce modèle s’est avéré « inapte à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux et à réaliser la justice sociale »».
Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, «le Maroc a opté pour une réponse par un confinement sanitaire, introduit le 20 mars 2020», rappelle Najib Akesbi.
«Cet arrêt brutal de toute activité a provoqué une chute massive de la production, étendue aux secteurs de l’industrie, du commerce, en passant par le transport, le tourisme, la restauration, les spectacles et loisirs», avance-t-il. «Les autorités ont mis en place un système de soutien aux plus démunis en leur octroyant entre 800 et 1.200 dirhams selon la taille des ménages». «Pas moins de 5,5 millions de chefs de famille s’étaient enregistrés. Si l’on prend la moyenne de 4,6 personnes par ménage, selon le recensement de la population de 2014, on atteint le chiffre de 25,5 millions de personnes, soit près de 70% de la population», déplore-t-il.
Comparaison et conclusion
Concernant la question de la production de voitures, de pièces pour l’aéronautique et d’autres industries en place au Maroc dans le cadre de partenariats avec des étrangers, le Pr Akesbi indique que «ces investissements ont été accomplis dans une logique qui relève uniquement des opérateurs étrangers et non d’une vision stratégique de l’État marocain […]. Demain, si ces partenaires décident de quitter le Maroc, tous ces secteurs tomberont en ruine dans les semaines qui suivront leur départ».
Enfin, le spécialiste juge que «les deux pays ont beaucoup à faire sur les plans de la gouvernance, des réformes structurelles et de la rénovation de leur système politique. Entre l’Algérie, qui a une économie rentière dépendante du pétrole, et le Maroc, dont la croissance dépend de la pluviométrie et où la valeur ajoutée des secteurs dits productifs est insuffisante et dépend pour plus de la moitié de l’importation, chaque pays doit affronter ses propres difficultés souvent aigues».
«En termes de modèle de développement économique, tout reste à faire dans les deux pays», conclut-il.Sputnik France, 30 avr 2021