Catégorie : Maghreb

  • Algérie-Maroc: 60 ans de relation conflictuelle (2e partie)

    Algérie-Maroc: 60 ans de relation conflictuelle (2e partie)

    Algérie-Maroc: 60 ans de relation conflictuelle (2e partie) – Sahara Occidental, Maghreb, décolonisation, Front Polisario,

    L’imbrication de ces deux conflits allait contribuer à rendre le conflit du Sahara occidental inextricable.

    En réalité, la revendication d’une ancienne colonie espagnole par le Maroc et par un mouvement indépendantiste, le Front Polisario, ne surprend pas. C’est un conflit de décolonisation, quelque peu décalé dans le temps par rapport à la grande ère des décolonisations des années 1960. Lorsque le conflit éclate, au milieu des années 1970,

    Hassan II pense que compte tenu de la disproportion des forces, il serait de courte durée. Le temps qu’un formidable consensus politique se fasse autour du trône, dans ce Maroc miné par la violence des tensions et des divisions politiques et après deux coups d’Etat perpétrés par l’armée marocaine en 1971 et 1972 contre la personne du roi.

    C’était sans compter sur le fait que ce banal conflit de décolonisation ne s’engouffre dans la brèche du contentieux entre Alger et Rabat. Tout en mettant en avant le droit des peuples à s’autodéterminer et la nécessité de venir en aide au Front Polisario, la classe politique algérienne, qui ne souhaite pas revenir sur la question des frontières héritée de la période coloniale, pense que le maintien d’un niveau de tension minimum est nécessaire pour permettre de limiter les velléités d’expansion du voisin marocain.

    Depuis 1991, le règlement de ce dossier a été confié aux Nations unies qui ont été dans l’incapacité d’organiser un référendum d’autodétermination pour déterminer le détenteur de la souveraineté sur le Sahara occidental. Rabat, qui ne reconnaît pas l’adversaire dans son identité sahraouie, propose, depuis 2007, une autonomie au sein d’un Maroc souverain. Ce que refuse la partie adverse, qui continue à demander un référendum d’autodétermination.

    Deux positions irréconciliables qui montrent que les belligérants sont dans une logique de guerre, voulant une victoire totale sur l’adversaire. Rien ne paraît sortir ce conflit vieux de 45 ans de sa torpeur, tandis que le Maroc continue de s’activer, par ses actions de Soft Power, pour amener la communauté internationale à reconnaître que le Sahara occidental, dont il contrôle 80% du territoire, population et ressources comprises, est marocain.

    Marginalisé et disposant de moins en moins d’appuis (en dehors de l’Algérie, de l’Afrique du Sud et du Nigeria), le Front Polisario allait se lancer dans un autre type de guerre contre le Maroc. Il s’engage alors dans une bataille juridique contre l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc et leur commercialisation. S’appuyant sur un réseau international Western Sahara Resource Watch (WSRW) qui regroupe une quarantaine d’organisations et de personnalités, le réseau identifie les entreprises qui sont impliquées dans le transport, le traitement et le commerce des ressources du Sahara, leur demandant de cesser tout achat tant qu’une solution n’est pas trouvée au conflit. Ils s’appuient notamment sur des avis que la Cour de justice de l’Union européenne (Cjue) a rendus en décembre 2016 et en janvier 2018, selon lesquels le Sahara occidental n’appartenait pas au Maroc, mais demeure bien au regard des Nations Unies un territoire non autonome. En rendant ces avis, la Cour européenne invalidait l’accord dépêche signé entre l’Union européenne et le Maroc, celui-ci ayant été conclu par le Maroc « sur la base de l’intégration unilatérale du Sahara occidental à son territoire, le peuple sahraoui n’a pas disposé librement de ses ressources naturelles, comme l’impose pourtant le droit à l’autodétermination ». Malgré cela, l’accord de pêche a été renégocié et ratifié par le Parlement européen en février 2019. Cette victoire marocaine, obtenue dans le contournement du droit international, ne décourage pas pour autant le Front Polisario qui poursuit sa bataille juridique, avec des succès mitigés : en bloquant des navires qui transportent du phosphate, en suivant et en dénonçant la commercialisation des fruits et légumes produits au Sahara occidental et vendus en Europe, en portant plainte contre la commercialisation du sable du Sahara…

    Pour le Front Polisario, c’est une autre manière de faire la guerre au Maroc, meilleur allié d’un Occident qui peut se montrer peu regardant du droit international lorsqu’il s’agit de considérer les intérêts convergents de Washington, de Madrid, de Tel-Aviv ou encore de Paris. De toute évidence, le dénouement de ce conflit de décolonisation qui souffrait de paralysie sous l’effet de la tension entre Alger et Rabat, prend une autre dimension avec l’entrée en jeu d’acteurs nouveaux sur la scène maghrébine.

    Par Khadija Mohsen-Finan *
    (*) Docteure en sciences politiques, historienne et spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes

    Lapressre.tn

    (À suivre)

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Maghreb #Décolonisation

  • Le Maghreb à feu et à sang

    Le Maghreb à feu et à sang

    Le Maghreb à feu et à sang – Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Mauritanie,

    Quel Maghreb nous propose donc le voisin marocain? En plus d’encourager les trafics en tout genre, tout le long de la frontière, le régime du Makhzen fait tout pour ouvrir la boîte de Pandore. En montrant ouvertement des visées bellicistes, le roi Mohammed VI ne fait rien d’autre que de léguer à son successeur un pays en guerre permanente avec ses voisins. La seconde attaque en quelques mois, dirigée contre des civils algériens ne peut avoir d’autres interprétations que celle de plonger le Maghreb dans un chaos inédit. Ce serait la première fois que cette région qui a vécu dans une paix relative entre voisins, ces 50 dernières années, se retrouve dans une situation de guerre quasi déclarée. Cette perspective plus qu’inquiétante est visiblement recherchée par Rabat qui y va marche après marche, avec l’intention déclarée d’allumer un feu terrible au Maghreb. Son acharnement à annexer des territoires qui ne lui appartiennent pas l’a aveuglé au point de mettre en grave danger son propre pays.

    Cette attitude que les observateurs voyaient venir depuis la normalisation des relations avec Israël, vient confirmer l’absence de toute conscience d’un régime, aujourd’hui sous l’emprise totale du sionisme international. Un régime qui n’a aucun sens des réalités de l’heure et encore moins de l’intérêt de son peuple et ceux de la région du Maghreb. On ne peut pas imaginer une attitude responsable d’un pseudo État qui agit telle une organisation maffieuse, usant de chantage et autres procédé criminel pour aboutir à son but. Son allégeance à l’État sioniste n’est pas mue par un quelconque désir de se «protéger» d’une banale agression, mais d’user de son nouveau statut d’État vassal pour poursuivre son immense trafic de drogue, dont il est le plus grand producteur de la planète. On pourrait voir dans le discours de son ministre des Affaires étrangères quelques aspects «réfléchis», mais en grattant juste un peu, on découvre un régime corrompu jusqu’à la moelle maltraitant une société qui n’en finit pas de manifester contre les comportements maffieux de ses dirigeants.

    Il est en effet clair que le voisin marocain trouve son compte dans l’étendue de la criminalité en tout genre qui sévit dans son pays. Trafic de drogue, traite d’enfant, prostitution, blanchiment d’argent, sont autant de crimes odieux qui font la richesse de la classe dirigeante du pays. D’ailleurs, la grâce royale octroyée, il y a quelques années, à un pédophile notoire d’origine étrangère, montre si besoin l’ampleur de la honte qu’éprouve un Marocain libre pour son pays, livré à des bandits, aujourd’hui protégé par Israël. Et pour parfaire cette protection, le Makhzen veut mettre le Maghreb à feu et à sang.

    Saïd BOUCETTA

    L’Expression, 11/04/2022

    #Maroc #Algérie #Mauritanie #SaharaOccidental

  • Maroc: Une nouvelle zone militaire près de l’Algérie

    Le Maroc crée une nouvelle zone militaire près de la frontière algérienne – Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Les relations maroco-algériennes sont tendues depuis des décennies dans la région contestée du Sahara
    RABAT, Maroc

    Le Maroc a construit une nouvelle zone militaire près de la frontière avec l’Algérie, selon une publication militaire locale mercredi.

    Le magazine Royal Armed Forces a déclaré dans son édition de février que la zone militaire vise à « assurer la cohérence du commandement, du contrôle et du soutien entre les forces marocaines et à offrir davantage de flexibilité et de liberté d’action en cas de besoin ».

    Le général de division Mohammed Miqdad a été nommé commandant de la nouvelle zone militaire, selon le magazine.

    La publication n’a toutefois pas fourni de détails supplémentaires sur la zone militaire.

    Le Maroc borde l’Algérie à l’est et au sud sur une longueur de 1 559 kilomètres.

    En août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusant Rabat d’avoir des « tendances hostiles ». Le Maroc a rejeté ces accusations.

    Les liens entre le Maroc et l’Algérie sont tendus depuis des décennies, avec en toile de fond le conflit du Sahara entre Rabat et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie.

    *Rédaction : Ahmed Asmar

    Agence Anadolu

  • Commerce : Ouverture de la ligne maritime Alger-Nouakchott

    La ligne maritime commerciale reliant Alger à la capitale mauritanienne Nouakchott a été inaugurée, ce jeudi, ce qui est à même de faciliter et de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays.

    La cérémonie d’inauguration au port d’Alger a été présidée par le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, en présence du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations Kamel Rezig, de la ministre de la culture Soraya Mouloudji, de la Directrice Générale (PDG) du Groupe Algérien de Transport Maritime ( GATMA), du directeur générale de la Compagnie nationale Algérienne de navigation de la Méditerranée (CNAN-Med), d’un représentant du ministère des Affaires Etrangères, de l’Ambassadeur de la République Islamique de Mauritanie en Algérie et de la Présidente de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger.

    Cette ligne maritime directe assure des liaisons mensuelles par le navire « Gouraya-IMO ». La liaison dure six jours, selon les explications fournies lors de la cérémonie d’inauguration.

    #Algérie #Mauritanie #Commerce #LigneMaritime

  • Lamamra et Arkab, bourreaux du Makhzen

    Lamamra et Arkab, bourreaux du Makhzen

    Lamamra et Arkab, bourreaux du Makhzen – Algérie, Maroc,

    Beaucoup de bruit circule ces derniers temps sur un imminent remaniement du gouvernement.
    Un remaniement qui verra, selon la rumeur véhiculée délibérément par des malintentionnées, deux figures du gouvernement dirigé par Aimene Abderrahmane, à savoir le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, et le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab, deux bourreaux du régime du Makhzen.
    Les deux hommes d’État ne sont nullement épargnés par cet appareil de désinformation, bien orchestré par le Makhzen et relayé par les barbouzes supplétifs de sa Majesté.

    Le régime du Makhzen réserve un traitement spécial à Ramtane Lamamra, depuis son retour à la tête de la diplomatie algérienne, à la hauteur de son standing international et ses capacités de diplomate de premier ordre très respecté sur la scène internationale.

    Les barbouzes et leurs employeurs du Makhzen tentent de semer la suspicion au sein de l’Exécutif Algérien, en vue de piétiner l’action gouvernementale, en diffusant des Fakenews ciblant les ténors comme Arkab et Lamamra
    La campagne visant ce dernier est lié à son rôle dans le règlement des questions libyenne et malienne et surtout à ses prochaines activités précédant le Sommet de l’Union Africaine et l’éventualité de chasser l’entité sioniste de l’organisation continentale, après que le président de la Commission de l’Union Africaine le tchadien Moussa Faki, soutenu par le Maroc, et la RDC, présidente en exercice de l’UA, ait ouvert les portes de l’organisation continentale à l’entité sioniste, lui offrant le statut d’observateur. Sur ce registre, le Makhzen ne pardonnera nullement à Ramtane Lamamra ses intenses activités au sein des instances internationales pour barrer la route à la légitimation de l’occupation marocaine via le projet dit d’autonomie.

    Idem pour Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines, qui sans bruit, ni trompette, mettra à exécution la fin de l’approvisionnement du royaume en représailles aux tentatives de déstabilisation de l’Algérie, et d’atteinte à son unité territoriale et l’unité du peuple Algérien.

    Le Makhzen avait joué avec le feu, en soutenant les organisations terroristes de Rachad et le MAK, auteur des incendies criminels qui ont ravagé plusieurs wilayas du pays.

    Le recours à l’arme économique, comme la non-reconduction du contrat d’approvisionnement en gaz algérien via le GME, lèvera le voile sur les mensonges du Makhzen au sujet de la capacité du Maroc à se passer du gaz algérien, en diffusant de l’intox sur des découvertes de gisements pétroliers et gaziers et sur une illusion appelée un gazoduc reliant le Nigeria au Maroc. La campagne de dénigrement qui vise Arkab à l’instar de Lamamra, est liée à sa feuille de route concernant l’exploitation des richesses minières de l’Algérie, notamment le gisement de Ghar Djbilet, wilaya de Tindouf et qui concurrence sérieusement l’activité minière du Maroc

    Algérie54, 08/01/2021

  • Route Tindouf-Zouerate : Un projet d’envergure

    Route Tindouf-Zouerate : Un projet d’envergure – Algérie, Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani,

    Le projet de réalisation d’une route reliant Tindouf (Algérie) à Zouerate (Mauritanie), sur une longueur de 775 km, sera exécuté par des entreprises algériennes, permettant à l’Algérie d’édifier, pour la première fois depuis l’indépendance, un ouvrage d’une telle envergure en dehors de ses frontières.

    L’accord de réalisation de ce projet transfrontalier a été signé en marge de la visite d’Etat du Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani, en Algérie, à l’invitation du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
    La visite a été couronnée par la signature de plusieurs accords, dans différents domaines de coopération entre les deux pays, dont celui de la réalisation d’une route reliant Tindouf à Zouerate qui demeure «le plus important» accord signé entre les deux gouvernements à cette occasion. Ce mémorandum d’entente a été signé, mardi, au siège du ministère des Travaux publics par le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri, représentant du Gouvernement algérien, et le ministre mauritanien de l’Equipement et des Transports, Mohamedou Ahmedou M’haïmid.

    Etalée sur une longueur de 775 km, sur le territoire mauritanien dans sa quasi-totalité, cette route permettra à l’Algérie de réaliser, pour la première depuis l’indépendance, un projet d’une telle envergure, dans le domaine des transports et des travaux publics, en dehors de ses frontières, à l’image des grandes sociétés chinoises ou encore turques, reconnues dans ce domaine. Il s’agit, en effet, d’une dizaine d’entreprises algériennes qui vont réaliser cette route, qui va transformer toute cette région et les régions limitrophes, entre autres, Cosider TP, EVSM, SNTP, EPTRC, ETTR Ouargla, EPTP Alger, SERA Oran. Le bureau d’études qui assurera le suivi de ce projet est également algérien, à savoir, SAEPI. Le Laboratoire des travaux publics du centre (LTPC), ainsi que le Laboratoire de l’habitat et de la construction (LNHC), seront également engagés dans ce projet, tandis que l’organisme de Contrôle des travaux publics (CTTP) est algérien.
    Une fois achevée, cette importante route sera exploitée par l’Algérie sous forme de concession de 10 ans avec une reconduction tacite. Le contrat de réalisation de cette infrastructure de base, qui a toujours constitué «un rêve» pour les habitants de ces régions, prendra effet dès l’achèvement des travaux.

    Les nombreux relais sur cette route, quant à eux, seront également réalisés et exploités par la société nationale NAFTAL.

    A l’issue de la signature de l’accord de réalisation de ce projet, M. Nasri s’est félicité de ce mémorandum qui vient marquer «une étape historique dans les relations algéro-mauritaniennes».

    Pour sa part, le ministre mauritanien a estimé que cet accord est «un moment historique», affirmant que «la route, qui ouvrira des axes routiers internationaux importants, devra permettre aux opérateurs algériens une ouverture économique sur les marchés africains en passant par la Mauritanie qui permettra, à son tour, de renforcer la coopération économique entre les opérateurs des deux pays».

    El Moudjahid, 29/12/2021

    #Algérie #Mauritanie #Route_Tindouf_Zouérate

  • Refonte du grand Maghreb…sans le Maroc

    Refonte du grand Maghreb…sans le Maroc – Algérie, Mauritanie, Libye, Tunisie, Sahara Occidental,

    Avec la visite d’État du président mauritanien en Algérie, et après celle effectué par le président algérien en Tunisie, c’est le grand Maghreb qui est en train de se former. Si la Libye arrive à se déjouer des pièges qui lui sont tendus par le jeu des stratégies des puissances, ce sera un grand pas fait dans la reconstruction du grand Maghreb. Et tant pis si le Maroc fait partie des retardataires.

    Les choix opérés par Rabat pour prendre de court et l’Union Africaine et l’Organisation des Nations Unis, en les mettant devant une situation de fait concernant la marocanité des territoires occupés, avec l’appui de l’administration américaine et la coopération active de l’entité sioniste, risquant de bloquer le grand Maghreb pour de longues années encore, il était temps de manœuvrer pour peser sur le cours des événements et stabiliser la région maghrébo-sahélienne, intimement liés au jeu géopolitique des stratégies.

    Avec un « surplus » de mécanismes militaires aux portes sud (Serval, puis Barkhane, Tabuka, Fama, G5-Sahel, contingents tchadiens, etc.), et une inquiétante présence israélienne aux frontières ouest, il était plus que temps pour l’Algérie de desserrer l’étau et de contracter des alliances au sein même de sa famille maghrébine naturelle pour éloigner le spectre d’un chambardement qui se faisait sentir de jour en jour.

    Il est certain que certaines parties, partie prenante du conflit, sont en train de miser sur le statuquo en Libye pour mener à la déconstruction du Maghreb ; cependant, les cartes que possèdent les alliés de l’Algérie dans la région, on pense à la Turquie et aux Russes, qui font pièce, dans d’autres registres, aux menées souterraines en Libye et au mali, font espérer que le plan de paix proposé par l’Algérie aboutisse. Car il y va de la sécurité de toute la région.

    L’Express, 29/12/2021

    #Maroc #Algérie #Mauritanie #Tunisie #Maghreb #Libye

  • La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être

    La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être

    La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être – Algérie, Maroc, Palestine, Sahara Occidental, Israël, normalisation, armée, armement, ressources naturelles,

    Si certains experts mettent aujourd’hui, les divergences entre Alger et Rabat sur le compte d’une lutte pour le leadership régional, d’autres experts estiment que cette lutte n’a aucune raison d’être, car les deux pays voisins ne jouent pas dans la même division, et que ce serait mésestimer les cartes de l’un et surestimer celles de l’autre pour les mettre à égalité de chances et de performances. Or ce n’est le cas, l’Algérie étant dans un autre niveau de compétences, de performances, d’atouts géopolitiques et de crédit au sein du vaste monde arabo-musulman.

    Pour faire vite et court, il faut d’abord, garder en mémoire que l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, du monde arabe et du pourtour méditerranéen ; ce sont déjà là, trois points d’avance, quasi « irrattrapables ». A ces trois atouts s’ajoute un autre, d’une importance décisive : l’Algérie partage les frontières terrestres et maritimes de neuf pays : sept terrestres, avec la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Sahara occidental et le Maroc, ainsi que deux frontières maritimes avec l’Italie et l’Espagne. Ces frontières permettent d’être à cheval de deux continents, africain et européen, d’être l’axe des pays maghrébin et subsaharien, position privilégiée dont seule l’Algérie peut se prévaloir.

    Pour la puissance de feu, le classement fait par les revues militaires internationales spécialisées donnent une très large avance à l’Algérie ; sur le continent africain, seule l’Égypte peut se permettre la comparaison, et plus. Le Maroc se situant à des échelles plus bas.

    Pour les ressources naturelles, présentes et futures, avec une superficie de 2.381 741 km2, l’Algérie est un continent qui regorge de toutes les richesses naturelles imaginables. Les principaux gisements en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde. Pétrole, gaz, fer, sel, zinc, plomb, barytine, marbre, or, tungstène, diamant, terres rares, métaux rares et pierres précieuses et semi-précieuses, plomb-zinc, bentonite, sel, phosphate, uranium, etc. Pour les énergies du futur, l’énergie solaire et les terres rares donnent une avance encore sur le Maroc. De même que les eaux souterraines du Sahara central, qui font de la région sud de l’Algérie le réservoir mondial de l’avenir.

    Avec plus de 43 millions d’habitants (bientôt le curseur pointera à 45), dont une large majorité de jeunes, c’est une force et une vitalité pleine de promesses totalement tournées vers l’avenir.

    Au plan de la référence politique et morale, l’Algérie peut se réclamer d’un crédit sans faille auprès des populations du monde arabe et musulman, pour au moins les deux dossiers dont elle s’est fait le chantre, le dossier palestinien et celui du Sahara occidental.

    La normalisation avec Israël n’a pas arrangé les choses pour Rabat, loin s’en faut. Les retombées escomptées par le Palais tardent à voir le jour, et le Maroc est en train de s’enliser, jour après jour, dans une logique de fait, qui lui sera préjudiciable, comme on peut le constater avec la montée au créneau du front social, la descente aux enfers du PJD, largement discrédité par les populations marocaines pour ses compromissions avec le Palais royal, les critiques de son propre camp et les remontées du djihadisme.

    Pour les casseroles qu’il traîne, le Maroc a perdu crédit et crédibilité auprès de ces mêmes populations arabes et musulmanes. Dernier pays colonisateur sur tout le continent africain, il se trouve en bon ménage avec Israël, colonisateur de la Terre sainte de la Palestine, cœur battant du monde de l’islam depuis quatorze siècles. A la longue, ce discrédit, peut être périlleux et les populations marocaines elles-mêmes ressentent ces frustrations et ce discrédit, car elles sont, au bout du compte, une pièce de ce bloc arabo-musulman.

    Si l’on ajoute le « paradoxe du sol » que vivent les Marocains, on en arrive à ces dix raisons invoquées et qui font que les deux pays voisins et frères ne jouent pas dans la même division. Par paradoxe du sol, on entend cette propension à coloniser un pays faible (Sahara occidental) alors que dans le même temps, ses propres terres (le littoral rifain) sont sous joug d’un pays plus fort depuis près de cinq longs siècles. Ce seul paradoxe marocain résume tout un univers de contradiction nourri par un expansionnisme qui cache de bien piètre manière les frustrations et les échecs dont il cherche à en atténuer les amertumes.

    ̈́L’Express, 30/12/2021

    #Algérie #Maroc #Palestine #SaharaOccidental #Israël #Normalisation #armée #RessourcesNaturelles

  • Le Maghreb en 2021 : Fractures et  rapprochements

    Le Maghreb en 2021 : Fractures et rapprochements

    Le Maghreb en 2021 : Dynamiques de fractures et logiques de rapprochements – Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie,

    Les lignes bougent au sein de l’arc nord-africain. Les pays du Maghreb achèvent une année 2021 très agitée, qui ouvre sur plein de méconnues. A l’évidence, le Maghreb a connu durant cette année des évolutions politiques et géopolitiques significatives. Il ressort, en effet, que cette région a été marquée par des évolutions inédites sous le sceau d’une crise multiforme et d’arrangements entre les Etats selon leurs intérêts.

    A l’orée du nouvel an, trois grandes données semblent caractériser la géopolitique maghrébine. Il y a, d’abord, l’aggravation des relations algéro-marocaines, rompues par Alger depuis le 24 août dernier et corsée par l’assassinat de trois camionneurs algériens sur l’axe routier Nouakchott-Ouargla le 1er novembre dernier. Incontestablement, la question la plus débattue et discutée est la dégradation de la relation déjà problématique entre Alger et Rabat. Car, si les deux pays ont rompu leurs relations à l’initiative d’Alger, leur contentieux a provoqué un bouleversement majeur dans la région, accompagné par l’émergence d’Israël et son rôle que lui a confié la normalisation de ses relations avec le royaume du Maroc. D’autant plus que l’irruption d’Israël dans le paysage maghrébin a eu des répliques même à l’échelle africaine dans la mesure où les «partenaires» de l’entité sioniste œuvrent à lui accorder une place au sein de l’organisation panafricaine. Le Maghreb durant l’année qui s’achève, c’est aussi la crise politique en Tunisie et la recherche d’un souffle économique qui s’accompagne d’un rapprochement avec Alger, qui cherche aussi à se positionner favorablement sur son flanc sud-ouest en multipliant les initiatives en direction de la Mauritanie, pays avec lequel, outre la nécessaire coordination sécuritaire, elle espère des échanges économiques et commerciaux consolidés.

    «La crise de gouvernance qui a vu le Président Kaïs Saïed s’emparer du pouvoir est l’aboutissement de mois de blocage institutionnel et de luttes politiques intestines. Celle-ci a largement opposé le Président au Premier ministre Hicham Mechichi et au président du Parlement Rached Ghannouchi au sujet de la répartition entre le pouvoir législatif et le rôle respectif de l’exécutif bicéphale – le Président et le Premier ministre», selon l’expert de l’Afrique du Nord, Anouar Boukhars.

    Ce dernier a fait observer au Centre d’études stratégiques de l’Afrique que, «depuis sa victoire écrasante au second tour de la présidentielle en 2019, Saïed, un homme politique sans étiquette, connu pour son mépris de la politique partisane, s’est amèrement plaint d’être paralysé par le système politique tunisien et ses règles constitutionnelles limitant le champ de ses pouvoirs à la défense et la politique étrangère».

    En Libye, l’impasse semble totale dans la mesure où l’espoir de voir le pays se doter d’institutions légitimes à la date du 24 décembre s’est évaporé laissant planer toutes les incertitudes. Le constat est que la Libye, qui n’arrive pas à boucler sa transition qui a connu du succès, a buté sur un calendrier électoral que chacune des parties veut à son profit. Ce qui risque de faire durer, malheureusement, l’impasse durant l’année 2022 pour un pays en crise politique depuis une décennie, aggravée par des interférences étrangères. «Ces élections pourraient permettre à la Libye de retrouver une certaine stabilité sous réserve que les acteurs internationaux, présents en Libye, se retirent, et ainsi de mettre fin à 10 années de conflit en territoire libyen», avait déjà fait observer Pascal Boniface, Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), lequel a souligné que «ce conflit a déchiré et détruit le pays tout en déstabilisant l’ensemble de la région».

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Reporters, 30/12/2021

    #Algérie #Maroc #Mauritanie #Tunisie #Israël #Maghreb #UnionAfricaine

  • Une passerelle établie entre l’Algérie et la Mauritanie

    Une passerelle établie entre l’Algérie et la Mauritanie – Route Tindouf-Zouérate, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani, Abdelmadjid Tebboune,

    Au-delà de confirmer et de consolider davantage leurs relations de bon voisinage, les deux pays passent aussitôt que prévu au concret. Pour preuve, l’Algérie va réaliser un projet historique consistant en une route de 775 km devant relier Tindouf à Zouérate, nord de la Mauritanie. De bon augure pour l’avenir des relations entre l’Algérie et la Mauritanie tant cette nouvelle passerelle permettra, une fois réalisée, un échange soutenu pour les opérateurs des deux pays.

    Le projet de réalisation d’une route reliant Tindouf (Algérie) à Zouérate (Mauritanie), sur une longueur de 775 km, sera réalisé par des entreprises algériennes, permettant à l’Algérie d’édifier, pour la première fois depuis l’indépendance, un ouvrage d’une telle envergure en dehors de ses frontières.

    L’accord de la réalisation de ce projet transfrontalier a été signé en marge de la visite d’Etat du Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani, en Algérie, à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
    La visite a été couronnée par la signature de plusieurs accords, dans différents domaines de coopération entre les deux pays, dont celui de la réalisation d’une route reliant Tindouf à Zouérate qui demeure « le plus important » accord signé entre les deux gouvernements à cette occasion.

    Ce mémorandum d’entente a été signé, mardi dernier au siège du ministère des Travaux publics par le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri, représentant du Gouvernement algérien, et le ministre mauritanien de l’Equipement et des Transports, Mohamedou Ahmedou M’haïmid.

    Etalée sur une longueur de 775 Km, sur le territoire mauritanien dans sa quasi-totalité, cette route permettra à l’Algérie de réaliser, pour la première depuis l’indépendance, un projet d’une telle envergure, dans le domaine des transports et des travaux publics, en dehors de ses frontières, à l’image des grandes sociétés chinoises ou encore turques, reconnues dans ce domaine.

    Il s’agit, en effet, d’une dizaine d’entreprises algériennes qui vont réaliser cette route, qui va transformer toute cette région et les régions limitrophes, entre autres, Cosider TP, EVSM, SNTP, EPTRC, ETTR Ouargla, EPTP Alger, SERA Oran.
    Le bureau d’études qui assurera le suivi de ce projet est également algérien, à savoir, SAEPI. Le laboratoire des travaux publics du centre (LTPC), ainsi que le laboratoire de l’habitat et de la construction (LNHC), seront également engagés dans ce projet, tandis que l’organisme de contrôle des travaux publics (CTTP) est algérien. Une fois achevée, cette importante route sera exploitée par l’Algérie sous forme de concession de 10 ans avec une reconduction tacite.
    Le contrat de réalisation de cette infrastructure de base, qui a toujours constitué « un rêve » pour les habitants de ces régions, prendra effet dès l’achèvement des travaux.

    Les nombreux relais sur cette route, quant à eux, seront également réalisés et exploités par la société nationale NAFTAL. À rappeler qu’à l’issue de la signature de l’accord de réalisation de ce projet, Nasri s’est félicité de ce mémorandum qui vient marquer « une étape historique dans les relations algéro-mauritaniennes », selon lui.
    Pour sa part, le ministre mauritanien, a estimé que cet accord est « un moment historique », affirmant que « la route, qui ouvrira des axes routiers internationaux importants, devra permettre aux opérateurs algériens une ouverture économique sur les marchés africains en passant par la Mauritanie qui permettra, à son tour, de renforcer la coopération économique entre les opérateurs des deux pays ».
    F. G./APS

    Le Courrier d’Algérie, 30/12/2021

    #Algérie #Mauritanie #Tebboune #Ghazouani