Catégorie : Maghreb

  • CPS: Pourquoi la Libye a-t-elle tourné le dos à l’Algérie ?

    CPS: Pourquoi la Libye a-t-elle tourné le dos à l’Algérie ?

    CPS: Pourquoi la Libye a-t-elle tourné le dos à l’Algérie ? – Union Africaine, Conseil de paix et de sécurité, Maroc,

    Manœuvres marocaines au CPS : Le jeu malsain de Tripoli
    Pourquoi la Libye a-t-elle tourné le dos à l’Algérie ? Pourquoi maintenant alors que la tension est à son paroxysme avec le régime du Makhzen ? Qui a intérêt à placer le régime naissant et encore fragile de Tripoli sous la coupe de Rabat ? Depuis quelques jours, l’information a d’abord circulé rapidement à travers plusieurs canaux diplomatiques, avant d’être relayée par des médias triés et les réseaux sociaux.

    L’affaire concerne le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, un organe stratégique où se décident généralement les grandes résolutions sur les questions liées aux conflits et aux guerres dans le continent. Le Maroc veut retourner dans cet organe à travers de sombres manœuvres et un alignement spectaculaire de la Libye.

    Selon le site d’information, Libya-al-Mostakbal, la déjà controversée ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Al Mangoush, a informé son homologue marocain, lors d’un entretien téléphonique, de la décision de son gouvernement «de retirer sa candidature pour siéger au CPS pour le mandat 2022-2025, d’y renoncer en faveur du royaume du Maroc et de soutenir la candidature marocaine». Le site note encore que cette décision «sera formellement communiquée à la commission de l’UA».

    Ce retrait libyen facilitera ainsi le retour du Makhzen qui occupera, à nouveau, un siège au CPS, après son premier mandat de deux années (2018-2020), en sa qualité de représentant de l’Afrique du Nord.

    Pour les milieux diplomatiques, le but de cette manœuvre est double : défendre d’abord le statut d’observateur de l’entité sioniste au sein de l’Union africaine, et peser ensuite sur les lourds dossiers d’actualité, comme au Sahara occidental, où l’UA veut jouer un rôle capital, dans les prochains mois, après la nomination d’un nouvel envoyé spécial du SG des Nations unies.

    Le risque de ce hold-up, s’il est réalisé, est incalculable et pourrait créer davantage de tension et d’agitation, voire de division au sein de l’organisation panafricaine. Alors que le CPS, comme organe décisionnel permanent, est chargé de la prévention, la gestion et le règlement des conflits dans le continent, voilà qu’il devient un instrument de guerre et d’instabilité.

    Il convient de rappeler, à ce propos, les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères au lendemain du retour de Rabat en tant que membre au sein de l’UA, après presque trente ans d’absence et de politique de la chaise vide, suite à l’adhésion de la République sahraouie.

    «Rejoindre le CPS était notre objectif principal depuis un an», a affirmé Bourita. «C’est fondamental, car c’est là que sont traitées les questions importantes pour le Maroc, notamment au sujet du Sahara occidental», a-t-il ajouté.

    La ministre libyenne des Affaires étrangères a confirmé ses propos et les intentions de son gouvernement. Dans un tweet qui ne rajoute point à la confusion, elle annonce le retrait officiel de la candidature de son pays au CPS et réaffirme le soutien de son pays à la candidature du Maroc. Officiellement, le gouvernement libyen n’a diffusé aucun communiqué expliquant sa démarche, ni répondant ou démentant les propos de sa cheffe de diplomatie.

    Alger n’a pas encore réagi à cette volte-face, attendant certainement une communication officielle ou une correspondance libyenne aux instances de l’UA.

    Alors que les Libyens s’apprêtent à élire leur président dans trois semaines, dans une conjoncture politique des plus instables et sous une pression énorme de puissances régionales et de l’ONU, il y a lieu de s’interroger sur cette décision de Tripoli, pour le moins incompréhensible et illogique dans les annales diplomatiques.

    Pourquoi un retrait et pourquoi désigner aussi rapidement son remplaçant ? En 2015 déjà, alors que l’Algérie faisait des efforts extraordinaires dans des négociations dures et complexes avec toutes les parties libyennes, ces derniers ont préféré aller au palais de Skhirat, au Maroc, signer un accord, dont les détails et la plate-forme ont été rédigés à Alger. A l’époque, les observateurs avaient été surpris par ce retournement libyen, qui n’avait pas lieu d’être, bien que certaines factions de ce pays voisin n’aient jamais admis que l’Algérie y joue un rôle pour des raisons historiques, géographiques et culturelles.

    Il est également vrai que le Makhzen a toujours tenté de phagocyter ce rôle algérien, en tentant de réduire son influence ou son poids, allant jusqu’à critiquer ouvertement l’Allemagne qui avait abrité deux fois un sommet consacré à la crise libyenne sans inviter le Maroc pour des raisons objectives alors que l’Algérie y était présente.

    D’autres diplomates estiment que l’attitude libyenne s’explique par les agissements sournois de la part de deux puissances étrangères, la France et Israël. L’entité sioniste cherche naturellement à s’incruster davantage dans les rouages de l’organisation panafricaine, à affaiblir ses principaux Etats agissants et à imposer une nouvelle normalisation en direction de toute l’Afrique.

    L’enjeu est également crucial pour les Français, qui veulent mettre en orbite le maréchal Haftar ou ses soutiens dans la région. Dans un pays où la solution politique n’est guère facile, où les convulsions de la guerre civile sont encore vivaces, l’accession du Maroc à la tête du CPS devient un enjeu de taille et un levier stratégique, dans les années à venir, non seulement pour l’équilibre sécuritaire en Libye mais aussi au Sahara occidental et au Sahel.

    Par Mohamed K.

    Le Jeune Indépendant, 01/12/2021

    #Union_Africaine #UA #Conseil_paix_sécurité #CPS #Maroc #Libye #Algérie

  • Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable – Israël, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, diplomatie

    Alors que le risque d’un conflit militaire entre Rabat et Alger augmente, il semble peu probable que les deux pays s’affrontent sur ce terrain. L’heure est plutôt à une « guerre froide ».

    L’heure est au comparatif entre les arsenaux militaires du Maroc et de l’Algérie. Au comparatif des alliances aussi. Selon les journalistes, si une guerre avait lieu entre les deux pays, elle pourrait ressembler à un conflit à distance entre la Russie et Israël. Mais dans les faits, difficile de croire en une intervention armée entre les deux pays. Même si l’Algérie et le Maroc se sont déjà affrontés de façon militaire en 1963, lors de la « guerre des sables ». Depuis cette époque, on assiste à une guerre froide qui ne s’est jamais à nouveau traduite sur le terrain.

    Pourtant, depuis décembre, la tension est montée d’un cran. La faute à l’annonce par l’administration Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La région est, depuis longtemps déjà, un sujet de disputes entre les deux pays nord-africains. Et au fur et à mesure que Rabat avance ses pions aux côtés de l’Etat hébreu, le ton monte du côté d’Alger. Jusqu’au 1er novembre, date à laquelle trois Algériens circulant à bord de camion ont été tués lors d’un bombardement qu’Alger a attribué au Maroc.

    Une guerre sur le terrain numérique
    De quoi laisser penser à un conflit armé ? Pour la politologue Khadija Mohsen-Finan, « on s’engage dans un affrontement nouveau, qui n’est pas une guerre totale et ouverte sur le plan militaire, entre le Maroc et l’Algérie ». Selon la spécialiste de la région, si un conflit militaire est à écarter, « les escarmouches entre les deux pays vont se multiplier ». Difficile en effet de croire que les deux peuples frères vont s’affronter militairement — d’autant que les armées de terre de ces deux pays sont composées de ces mêmes peuples —, même si les déclarations vont dans ce sens. Une séquence d’intimidation logique, qui a pour but pour les deux pays de montrer leur détermination. L’an dernier, la modification constitutionnelle de l’Algérie, dont les textes autorisent désormais le pays à intervenir militairement hors de ses frontières, a servi à prévenir les autres puissances qu’Alger comptait avoir un rôle à l’international.

    Mais dans les faits, le conflit latent a d’ores et déjà pris d’autres formes. Sur l’espace digital, notamment. Fin novembre, rappelle Jeune Afrique, le site de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a été victime d’un piratage informatique, tandis que le groupe de pirates informatiques marocains « MoroccoHack Team » avait attaqué le site du ministère algérien des Finances quelques jours plus tôt. Sur les réseaux sociaux, le Maroc a également lâché ses troupes : l’influence passe aussi par des commentaires positifs sur la relation nouvelle entre le royaume et Israël.

    Diplomatie et lobbying, plutôt que les armes
    Autre terrain de guerre : le front diplomatique. Autrefois amorphe, le régime algérien s’est repris ces dernières années pour discuter à l’international. En se lançant dans la production de vaccins, en passant des accords avec Moscou ou en tentant de faire reculer l’Union africaine suite à l’obtention par Israël d’un statut d’observateur, Alger a quasiment rattrapé son retard sur le terrain de la diplomatie, là où Rabat a perdu de nombreux points en s’alliant avec l’Etat hébreu, qui ne peut en aucun cas être un allié crédible.

    Or, en Algérie, on indique que « ce qui se joue, c’est le leadership en Afrique du Nord », selon une source citée par L’Opinion. C’est exactement de cela dont il s’agit : Alger a tout fait pour retrouver une place de choix dans la région. Et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël a permis à Alger d’effectuer un retour rapide sur le devant de la scène. Désormais, il s’agit pour les deux pays de plaider leur cause au sein des instances internationales, notamment dans le dossier sahraoui.

    Une bataille à distance au Sahara occidental ?
    Actuellement, Rabat tente de convaincre l’Union européenne de faire reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce qui est techniquement impossible, le royaume devant convaincre chaque pays européen d’effectuer cette démarche. Pendant ce temps, Alger plaide sa cause auprès de l’ONU. L’Algérie déplore l’« approche fondamentalement déséquilibrée » des Nations unies dans ce dossier, alors que l’instance internationale s’est toujours positionnée en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.

    En attendant, si une intervention militaire peut effectivement avoir lieu, ce ne sera dans aucun des deux pays mais au Sahara occidental. Entre le mur de sable construit par le Maroc et la présence du Front Polisario dans l’est, le conflit armé peut éclater. Mais tout dépendra des velléités du Maroc : si Rabat ne bouge pas, le calme sera assuré dans la région. Si le royaume, en revanche, tente de déployer ses troupes sur tout le Sahara occidental, nul doute qu’Alger interviendra pour aider le Front Polisario. Mais on n’en est pas encore là, car Rabat n’a aucun intérêt à envoyer ses forces terrestres sur place. Car l’Algérie est largement supérieure sur ce plan.

    Le journal de l’Afrique, 01/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental #Front_polisario

  • Abdel Bari Atwan : Au tour du Maghreb, la destruction

    Abdel Bari Atwan : Au tour du Maghreb, la destruction

    Maroc, Algérie, Israël, Normalisation – Abdel Bari Atwan : Au tour du Maghreb, la destruction

    Le politologue Abdel Bari Atwan en appelle à la conscience des Marocains dans la guerre du Makhzen contre l’Algérie

    Dans une vidéo diffusé sur sa chaîne YouTube, Abdel Bari Atwan interpelle la conscience des Marocains et les met en garde contre l’ennemi sioniste, qui, après avoir détruit le Machrek, se tourne vers le Maghreb, spécialement contre l’Algérie, qui constitue la plus grande entrave à ses plans de domination.

    Abdel Bari Atwan est un politologue de renommé internationale et un journaliste palestinien qui a compté parmi les intellectuels arabes les plus influents tant au Machrek qu’au Maghreb. Il avait notamment dirigé le journal « al-Quds al-Arabi », l’un des trois grands quotidiens écrits en langue arabe édités à Londres, de 1989 à 2013. Pendant de longues années, il a été considéré comme l’un des éditorialistes les plus importants de la presse arabophone et une figure très écoutée et très populaire dans le monde arabe, intervenant souvent notamment sur Al Jazeera et la BBC, comme il a été un membre influent du Conseil national palestinien (Parlement palestinien) depuis 1990.

    Abdel bari Atwan se demande pourquoi le Maroc cherche à se doter rapidement de drones israéliens, d’un système de défense anti-missiles, comme il cherche à se procurer chez Tel Aviv des informations stratégiques, puis construire des ateliers de fabrication d’engins militaires. « Tout cela est bien, dit-il, mais contre qui fait-il tout cela ? Le Maroc va-t-il faire la guerre au Sénégal ? Ou peut-être à l’Espagne ? Ou à la France ? La réponse est non ! Le Maroc veut la guerre contre l’Algérie, simplement.

    « Pourquoi tout d’un coup cette surenchère militaire ? Pourtant, les relations étaient « correctes » pour ne pas dire cordiales. Il y avait des relations diplomatiques stables, des échanges, des vols entre les deux pays. Il est vrai qu’il y avait des problèmes en suspens entre l’Algérie et le Maroc, mais on avait fait en sorte de transcender ces problèmes et de vivre des relations de bon voisinage.

    « L’Algérie émergeait d’une décennie de terrorisme destructeur, et le Maroc de son côté tentait de remonter la pente par le biais d’un développement sérieux ; il y avait au moins entre Rabat et Alger un Smig dans le rapprochement et le vivre ensemble. Mais brusquement, l’Israélien est venu pour semer la discorde et la fitna entre les deux pays. Brutalement.

    « Aujourd’hui, nous vivons une situation de crise ; il y a une tension entre les deux pays, une mobilisation militaire extraordinaire à la lisère des frontières. A tout moment, pour peu qu’une étincelle jaillisse, une guerre destructrice peut éclater.

    « Le Maroc, qui dit vouloir défendre son unité territoriale, cherche à se doter d’une armée de drones. Mais je dis ceci aux Marocains : en cas de guerre, quelle sera votre unité territoriale ? A quoi cette unité du territoire peut-elle servir quand le Maroc va être saigné à blanc et ses forces dispersées, au moment ou le simple citoyen marocain vit des moments économiques et sociaux pénibles ?

    « Pourquoi laisseriez-vous Israël allumer les feux de la fitna entre vous ? Ce n’est ni votre problème ni celui de l’Algérie, mais c’est le problème d’Israël. Israël a un problème avec l’Algérie : elle ne souhaite pas avoir de vis-à-vis puissant en Afrique. Voilà toute la question. L’Algérie est un grand continent à elle toute seule, avec une superficie de plus de 2 200 000 km2. Israël cherche à émietter l’Algérie. Vous avez vu se qui s’est passé avec la guerre en Irak, en Syrie et en Libye ? Ne sommes nous pas entrain d’entasser nous-mêmes le bois qui sert à bruler notre propre demeure pour faire plaisir à l’Israélien qui ni veut ni la paix ni la sécurité dans la région?

    « Le fait est que, après avoir fait éclater le Machrek, les Israéliens cherchent à porter la ruine et la dévastation au Maghreb. L’objectif, détruire l’Unité maghrébine, fragmenter et mener à la partition. Voilà le plan sioniste caché pour le Maghreb arabe et pour le Maroc et l’Algérie plus précisément… »

    L’Express, 01/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Normalisation #Maghreb #Machrek

  • Les pays du Maghreb sèment un lapin à l’UE pour la Chine

    Les pays du Maghreb sèment un lapin à l’UE pour la Chine

    Union pour la Méditerranée, Algérie, Maroc, Tunisie – Les pays du Maghreb sèment un lapin à l’UE pour la Chine

    Entre la Chine et l’Union européenne, les pays du Maghreb préfèrent la première. Cela se déduit de son absence au 6e Forum régional de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui s’est tenu ce lundi à Barcelone. Bien que l’événement ait enregistré un nombre record de participants, avec 20 ministres des Affaires étrangères des 42 pays qui font partie de l’organisation, un seul d’entre eux a été africain, le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Shoukry, dont le compatriote Nasser Kamel est le secrétaire Général de l’UPM. Le Maroc n’a envoyé qu’un directeur général, l’Algérie et la Tunisie leurs ambassadeurs respectifs en Espagne et en Mauritanie et en Libye à personne.

    Tant le ministre marocain des Affaires étrangères, Naser Burita, que l’Algérien, Ramtane Lamamra, se sont excusés de leur absence en revendiquant la célébration, aujourd’hui et demain à Dakar (Sénégal), du Forum pour la coopération entre la Chine et l’Union africaine, un sommet biennal dans le que le président Xi Jinping est intervenu par visioconférence. Ils ont manqué non seulement la réunion euro-méditerranéenne, mais aussi la réunion ministérielle UE-voisinage Sud qui, avec l’aide du commissaire Oliver Várhelyi, a débattu de la mise en œuvre du nouvel agenda du partenariat entre l’UE et la Rive Sud, qui il a été approuvé en février dernier.

    Le haut-commissaire de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a reconnu l’influence croissante de la Chine en Afrique, mais a nié que les pays africains se désintéressent de l’Europe. La différence entre les investissements européens et chinois sur le continent voisin continue d’être « flagrante », a-t-il souligné, faisant allusion au stock d’investissement historique accumulé. Autre chose, la tendance de ces dernières années : les investissements chinois en Afrique sont passés de 75 millions de dollars en 2003 à 2 700 en 2019 ; les échanges commerciaux tournent déjà autour de 200 000 millions par an et les crédits chinois aux pays africains depuis le début de ce siècle dépassent les 150 000 millions, selon une étude de l’Université Johns Hopkins.

    Ce qui n’est en aucun cas, selon Borrell, c’est le manque d’intérêt de l’UE envers l’Afrique. Le 17 février, le sommet entre l’Union africaine et l’UE se tiendra à Bruxelles, qui a été suspendu en 2020 en raison de la pandémie, et l’Europe aide à démarrer des centres de production de vaccins au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud, à ce sous -L’Afrique saharienne cesse d’être le trou noir de la vaccination mondiale, a-t-il souligné.

    Pour sa part, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a confirmé que le gouvernement enverra cette semaine un avion de 288 sièges au Mozambique, pour rapatrier les Espagnols et autres Européens piégés par la suspension des vols en raison de la nouvelle variante omicron du covid. Au total, selon le ministre, un peu plus de 200 Espagnols sont détenus en Afrique australe, environ 150 en Afrique du Sud, à qui il a proposé une assistance consulaire pour faciliter leur retour en avion commercial pendant que les vols avec ce pays sont maintenus.

    L’absence des ministres des Affaires étrangères algérien et marocain, ainsi que de la Grèce et de la Turquie, a détourné l’attention du conflit enraciné au Moyen-Orient. Le chef de la diplomatie jordanienne et coprésident de l’UPM, Ayman Safadi, a demandé de l’aide pour prendre en charge les 1,3 million de réfugiés syriens dans son pays, affirmant que le fardeau du problème ne peut pas incomber aux pays d’accueil et qu’il donne eux L’éducation et une vie digne, c’est « investir dans la sécurité », puisque leur abandon les jette dans les bras du djihadisme.

    Safadi a également été l’avocat de Bachar El Assad, qu’il souhaite réintégrer dans la communauté internationale, assurant que la guerre en Syrie « pourrait se terminer par une solution politique ». Et il a prévenu que la paix ne viendrait au Moyen-Orient que grâce à la reconnaissance d’un État palestinien avec sa capitale à Jérusalem. Ce message n’a pas été entendu par son homologue israélien, puisque ce pays n’a envoyé qu’un représentant de son ambassade à Madrid au forum.

    Albares, en tant qu’hôte, a mis cinq propositions sur la table : organiser un séminaire d’experts pour renforcer la coopération des pays méditerranéens avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et échanger les bonnes pratiques en matière de « traitement, prévention et utilisation des vaccins » ; promouvoir une stratégie de numérisation qui « contribue à combler les écarts socio-économiques et agit comme un moteur » pour la croissance ; mutualiser les capacités nationales en protection civile (face à la multiplication des incendies de forêt catastrophiques comme ceux de l’été dernier en Grèce, en Turquie ou en Algérie) ; « Explorer l’intégration comme moyen de relance économique » ; et tenir en Espagne une réunion des chefs de toutes les organisations internationales à dimension méditerranéenne.

    Borrell a, pour sa part, souligné que le Maghreb est l’une des régions les moins intégrées économiquement au monde et que l’écart qui sépare les deux rives, loin de se réduire, se creuse : depuis 1990, les revenus des pays du sud ont augmenté. il a doublé, tandis que celui du nord a été multiplié par trois et est déjà 13 fois plus élevé. « Malgré tant de conférences et de réunions, nous continuons d’avoir un écart qui se creuse de plus en plus et qui est intenable », a-t-il prévenu. Pour cette raison, « les flux migratoires ne disparaîtront pas » et ce qu’il faut faire, c’est les ordonner pour que la Méditerranée ne continue pas à être une frontière meurtrière, a-t-il conclu.

    El Pais, 29/11/2021

    #Espagne #UpM #Barcelone #Maghreb #Maroc #Algérie #Tunisie #Libye

  • Turcs mais pas Turcs. Les limites du turquisme au Maghreb

    Turcs mais pas Turcs. Les limites du turquisme au Maghreb

    Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Turquie – Turcs mais pas Turcs. Les limites du turquisme au Maghreb

    Chaque empire laisse une présence de lui-même après sa dissolution. Dans ses provinces ce sont bien souvent des traces matérielles plutôt que spirituelles, alors que pour l’ancienne souche dominante il s’agit avant tout d’une perception de soi, d’une manière de s’imaginer et de se projeter dans le monde toujours avec l’idée d’un droit à la domination. Tout sujet qui prétend être l’héritier pourrait choisir de souffler sur ces présences pour réveiller leurs racines anciennes.

    L’Empire ottoman s’est étendu, pour une phase de son histoire, également au Maghreb. L’existence de minorités turcophones dans cette région demande réflexion, compte tenu de la posture impériale turque croissante sur la scène géopolitique. Leur présence est-elle un facteur de puissance pour la Turquie ? Peut-être de quelle manière ? Une telle analyse implique plusieurs niveaux, à savoir ce que cela signifie d’être turc et quels sont le projet et la trajectoire actuels de la Turquie.

    Il faut dire tout de suite que ces minorités, appelées Kouloughlis (environ deux millions en Algérie et en Tunisie), sont assimilées dans ces pays et ne se prêtent pas à être le levier géopolitique des intérêts turcs au Maghreb. Ils le sont avant tout pour des raisons historiques, pour la formation de l’Empire ottoman et ses limites stratégiques, mais aussi pour leur comportement au cours des siècles.

    Les Ottomans ne conquièrent pas le Maghreb à la suite d’un projet réfléchi et mis en œuvre. Le Maghreb « pleut » sur lui, sous forme d’adhésion des potentats locaux et l’empire intervient davantage pour aider une faction et en marginaliser une autre, plutôt que pour transformer ces lieux en véritables provinces.

    De l’Empire ottoman, le Maghreb a été divisé en régences de Tripoli, Tunis et Alger, plus un sultanat indépendant de facto du Maroc. L’adhésion est avant tout fonctionnelle de devoir se défendre de l’Espagne, qui est beaucoup plus proche et plus dangereuse.

    Au moment d’une plus grande adhésion de cette région à l’empire, les élites turques transfèrent une partie de leurs membres au sommet de ces régences. De l’union de ces Turcs avec des éléments locaux, naîtront les kouloughlis , terme qui, démontrant précisément la méfiance ottomane dans leur substantielle loyauté, signifie, du point de vue turc, fils de serviteurs , tandis que du point de vue du point de vue des élites locales c’est un nom prestigieux, traduit par fils de soldats (surtout de janissaires).

    Avant de prouver leur non-adhésion partielle au projet ottoman, les kouloughly ont accès à tous les bureaux. Surtout à l’odjak, l’armée, qui signifie en fait, en turc, la maison et la famille, et les trois régences du Maghreb elles-mêmes sont identifiées en turc comme garp adjokari ( odjack de l’ ouest). Cela prouve qu’ils sont d’abord intégrés dans les principales articulations du turquisme, qui se projette toujours à travers l’État et l’appareil militaire. Cependant, plus ils s’enracinaient au sommet plus ils se sentaient éloignés de l’empire, jusqu’à ce qu’ils déclenchent une révolte en 1629. Cette révolte fut étouffée et les kououghlis furent marginalisés, notamment par l’armée, et contraints de ne jouer que le rôle de corsaires. .

    Au fil du temps, ils parviennent effectivement à atteindre à nouveau certains endroits clés, mais ils recommencent rapidement à servir les intérêts de leur « maison et famille » locales, à tel point qu’ils aident à réprimer le corps des janissaires turcs, qui s’est révolté en 1817. Dans le même temps cependant , ils s’allient à eux pour faire face à l’invasion française, manifestant moins un anti-turcisme qu’un nationalisme local. Certes, des éléments de distinction de cette minorité, comme preuve de leur ancienne lignée, subsistent. Par exemple, la culture de l’Islam sunnite de l’école Hanafi , contrairement à l’école Maliki, plus strictement maghrébins, mais en général ils sont une minorité qui s’est avérée, avant même la naissance des nations algérienne ou tunisienne ou marocaine, un ancêtre des consciences nationales maghrébines et certainement pas l’avant-garde de la projection turque au Maghreb . Cela dépendait aussi de la nature même de l’Empire ottoman, un empire terrestre, qui sous-estime énormément, non pas tant la force en mer, mais la transformation de la force en domination des mers et leur utilisation comme une forme de défense plus complète. A cet effet, l’assimilation de la côte nord-africaine, si elle était vraiment réalisée, aurait été fondamentale.

    Pour en revenir à aujourd’hui, même la Turquie n’essaie pas de tirer parti de ces communautés. La raison réside dans la nature très problématique du concept d’être turc. Seuls les Turcs peuvent être Turcs, et même pas les Turcs en soi, car on devient Turc. Il ne s’agit donc pas de l’ethnie classique, entendue comme terre et sang (possédés), mais marche, migration et sang (effusion).

    Le Turc est tel parce qu’il bouge, parce qu’il migre depuis le début, depuis les montagnes de l’Altaï, et partout où il va, il conquiert et verse le sang, alors il devient un guerrier, il devient de plus en plus fort. Il ne vise pas à faire l’autre turc, mais à harmoniser sa différence avec sa propre force. Renforcer les différences (faisant ainsi semblant de laisser libre) renforce le Turc, qui se forge dans la lutte, dans un cercle continu de marche, de lutte et de soumission, jusqu’à l’harmonie finale, le mystère de la domination, qu’est la Kizilelma , la pomme rouge . En ce sens, être turc, ou plutôt devenir turc, est un état d’esprit, un sentiment qui n’est pas émotionnel, mais spirituel, qui rapproche le mythe de la marche originelle et de la conquête finale.

    Sentiment, pas limite ; devenir turc ne s’arrête pas à l’Anatolie, qui n’est pas la Turquie au sens strict, mais est la Turquie d’aujourd’hui. Le mythe est en effet dans l’âme, les Turcs le portent tout entier dans chaque conquête. Les Turcs d’aujourd’hui vivent en Anatolie, mais ce ne sont pas des Anatoliens, ce sont des Turcs. Là où sont les Turcs, c’est en Turquie, mais ce ne sont pas des Turcs parce qu’ils sont en Turquie. La Turquie est dans l’âme.

    Les minorités post-ottomanes ne peuvent pas être turques, car comme nous le verrons elles ne se sentaient pas turques, mais romaines/ottomanes lorsqu’elles sont arrivées au Maghreb. C’est pourquoi ils n’intéressent pas la Turquie.

    La stratégie turque actuelle, de style kémaliste et beaucoup plus stratégiquement consciente, par rapport à l’Empire ottoman (car la Turquie d’aujourd’hui est néo-ottomane dans la propagande, mais kémaliste dans la planification et la trajectoire), consiste à s’insinuer là où il y a déjà déconstruction, à restaurer la floraison, ou le bien-être turc, mais c’est la floraison qui est turque, pas l’élément humain indigène. A partir de Kemal, qui a défendu la Libye de l’invasion italienne, la Turquie libère ou défend des occupants, s’insinuant ainsi dans les sentiments anti-occidentaux maghrébins. Les locaux peuvent devenir turcs, mais pas turcs. Autonomes qui se croient libres.

    L’erreur de considérer l’attitude turque comme néo-ottomane a été en quelque sorte promue par Erdogan lui-même, qui a maintes fois, à des fins internes, parlé de son rôle comme néo-ottoman, mais il n’a pas parlé de géopolitique, mais plutôt de géopolitique. délégitimer ses adversaires, se faisant l’héritage de la forme impériale la plus accomplie jamais atteinte par un État turc. Il visait à dénigrer ses adversaires, comme s’ils étaient des traîtres, car ils ne font pas partie de cette glorieuse histoire. Erdogan lui-même imaginait pourtant pouvoir mettre en œuvre la nouvelle trajectoire kémaliste en profitant de la carte plus facile, mais moins géopolitique, à sa disposition, la religion musulmane, soutenant les Frères musulmans dans les pays arabo-islamiques, espérant pouvoir enseigner la laïcité et à travers eux convaincre, entre tous,

    Le plan visant à transmettre le pouvoir par la religion a échoué et a poussé le blocus du Golfe encore plus loin dans un sens anti-turc. Se présenter comme l’héritier des Ottomans dans un monde arabe, qui a un mauvais souvenir de cette domination , était une erreur supplémentaire. Pour cela Erdogan revient à la véritable figure de la projection du pouvoir turc, le culte de l’État, car là où arrivent les Turcs, il y a toujours un État, qui prend la forme de reconstruction ou d’influence des appareils, principalement dans les forces armées. Car justement le Turc devient Turc en combattant. Ce sont alors les appareils, plus encore que les forces politiques, dont les Frères musulmans, qui doivent devenir Turcs et accueillir les Turcs.

    La réaction actuelle du président tunisien, qui a expulsé les frères musulmans, jusque-là soutenus par la Turquie, de la vie parlementaire et gouvernementale du pays, ne contredit pas la nouvelle approche turque, car la confrérie tunisienne était un dernier vestige de celle-ci. erreur et déjà payé avec Morsi en Egypte. La Turquie montre maintenant qu’elle ne veut plus le faire.

    L’expansionnisme turc est la reconstruction ou l’influence des appareils. Apporter un État est le pendant d’un peuple qui a la migration dans son ADN, c’est la seule stabilité, le seul enracinement qu’il puisse concevoir, alors qu’il ne conçoit pas de s’arrêter dans une terre spécifique en tant que terre, mais dans cette terre s’il devient un état déterminé. Parce que l’État appartient au peuple plus qu’à la terre. L’état est l’émanation directe et la création du peuple, c’est l’ancien cheval des chevaliers/archers, le cheval sur lequel on se repose et voyage, et c’est ce que les Turcs peuvent emporter avec eux et reconstruire partout où ils vont.

    Il reste une contradiction dans la posture turque, qui sait que la Turquie est là où sont les Turcs, mais pour l’instant la seule vraie Turquie, qui existe, est en Anatolie, et le projet géopolitique à mettre en œuvre est réaliste s’il part de là. C’est pourquoi Erdogan et les générations de stratèges kémalistes tentent de chérir l’erreur de l’Empire ottoman, qui a été de s’imaginer romain et donc d’imaginer un centre, Constantinople, d’où ne pourrait pas rayonner sa propre puissance, comme un centre géopolitique toujours il y a, parce que ce n’était pas un centre ottoman.

    L’Empire ottoman, centré sur Constantinople, et en tant que Romain comme ils l’imaginent, conduit à raisonner en termes d’Orient et d’Occident, et illusionne un peuple migrateur qu’il a enfin trouvé un point d’atterrissage, un centre déjà fait, et coordonne, précisément un est et un ouest à ce centre, l’Anatolie à l’est et les Balkans à l’ouest. Le centre n’était pas en Anatolie, mais un centre, s’il était turc, devait l’être. Les Turcs, en revanche, s’imaginent être des Ottomans/Romains, et en effet pour eux le centre n’existe que si l’Est et l’Ouest existent et sont additionnés. Pour cela, ils conquièrent les Balkans avant même d’avoir pris Constantinople et reviennent ensuite la prendre. Parce que le centre n’a de sens qu’en fonction des coordonnées. Conquérir ceux dont le centre tombe et le centre est Constantinople.

    Après cette première erreur, ils commettent l’erreur de ne pas comprendre la valeur de la mer, car ils sont un peuple migrateur et terrestre, d’autant plus qu’ils imaginent Rome comme un empire de terre, non achevé en Méditerranée. L’État kémaliste démontre au contraire, en déplaçant immédiatement la capitale à Ankara, d’imaginer une centralité et une solidité de l’Anatolie comme une Turquie effective, et ce ne sont plus l’Orient et l’Occident romains qui donnent sens au centre, mais c’est le centre qui donne sens aux coordonnées et les coordonnées sont maintenant principalement au nord et au sud. Après tout, les murs est et ouest actuels sont en fait infranchissables pour le moment. À l’ouest, la Grèce protège la mer Égée par la possession du Dodécanèse (avec l’aide des Émirats arabes unis, d’Israël, de la France, de l’Égypte), tandis qu’à l’ouest, bien qu’ayant pris des mesures dans le Caucase, cependant, il se heurte à des puissances actuellement impossibles à vaincre, comme la Russie et l’Iran, l’Anatolie doit donc être protégée au nord et au sud. Au nord de la Russie via la mer Noire et au sud via la domination en Méditerranée.

    C’est ici que l’importance de l’Afrique du Nord entre en jeu dans la nouvelle stratégie kémaliste, car l’Afrique du Nord est la possibilité de dominer la mer par le littoral. En effet, la Turquie est consciente que la mer est la première ligne de défense, mais elle ne la sent pas encore en elle-même, elle se sent obligée de reproduire le modèle avec lequel elle a toujours conquis sa gloire, qui est la route terrestre. Pour cette raison, pour l’instant, dominer les côtes est le seul moyen qu’ils ont d’atteindre la mer, au lieu d’atterrir sur les côtes de la domination de la mer. La Libye n’est donc pas seulement la première tranchée avec laquelle consolider la frontière de la patrie bleue (et contourner Chypre), c’est aussi le premier point d’où rayonner la domination en Afrique du Nord, pour faire tout un arc de défense de Gibraltar à Suez , seulement après qu’il soit aussi le point terrestre d’où projeter la puissance, arrivant d’un côté en Somalie et de l’autre au Sénégal, c’est-à-dire vers les océans, traversant les détroits, d’un côté Gibraltar et de l’autre de Suez et Bab el Mandeb, arrivant à nouveau par voie terrestre. C’est une limitation fondamentale de la stratégie turque.

    Une autre limitation est que l’Afrique du Nord n’est pas actuellement sous le contrôle total de la Turquie. En fait, elle possède la moitié de la Libye, mais la Tunisie s’est rebellée contre l’infiltration de la puissance turque vers le Maghreb et l’Algérie elle-même n’a pas encore glissé dans ses bras. Ne parlons pas de l’Egypte. Un autre gros problème du soft power turc en Afrique du Nord et ailleurs aujourd’hui est de savoir qu’il ne peut plus s’appuyer pleinement sur l’islam de fraternité pour s’insérer dans les dynamiques locales, mais en même temps il n’a pas réussi à trouver une nouvelle mission. Pour l’instant, il essaie de se présenter comme un pouvoir islamo-laïc, en dehors des canaux des frères musulmans, mais est-il possible de façonner les appareils et l’État, avec toutes les structures connexes, sans déclinaison islamo-politique ? Un résultat inattendu.

    La dernière et la plus grande limitation est le fait que la Turquie a jusqu’à présent réussi à poursuivre ses ambitions dans l’ombre de la bienveillance américaine, un hégémon au-delà duquel et contre lequel la Turquie ne peut se permettre d’agir. Hégémon qui assigne des limites précises à la puissance turque, contrebalance la Russie, notamment en Libye et en Afrique du Nord en général, l’agace dans le Caucase, s’étirant peut-être à agacer les Chinois, mais la véritable concrétisation des projets turcs ne peut manquer de prévoir un affrontement avec les La puissance américaine et en même temps ne peuvent pas se permettre un tel affrontement. La trajectoire géopolitique des Turcs est en effet encore trop peu fondée sur les ressources et trop sur le mythe, qui en tant que tel est une catégorie qui relève davantage du rêve.

    Des erreurs ottomanes, les Turcs ont appris la nécessité de se centrer dans un lieu et d’en faire un centre d’irradiation de leur puissance, au lieu de se déplacer indéfiniment ; en ce sens, l’Anatolie est effectivement devenue la Turquie, et ils ont également compris l’importance de la mer, car l’Anatolie se défend de la mer bleue / de la patrie, mais ils n’ont pas encore réussi à penser comme un peuple qui est en mer et s’appuie sur le ressources limitées dont ils disposent.

    Les Turcs sont toujours un grand peuple pour l’instant, mais avec une trop grande ambition.

    par Andrea Forte

    Difesa Online, 28/11/21

    #Turquie #Maghreb #Maroc #Algérie #Libye #Empire_ottoman

  • Maroc-Algérie: Un Maghreb de plus en plus armé

    Maroc, Algérie, Israël, Sahara Occidental – Maroc-Algérie: Un Maghreb de plus en plus armé

    -Le Maroc et l’Algérie ont considérablement augmenté leurs budgets de défense au cours de la dernière décennie
    -Les deux pays maintiennent un pouls diplomatique qui s’est détérioré avec la normalisation des relations entre le Maroc et Israël
    L’arrivée d’Israël au Maghreb, après la normalisation des relations avec le Maroc, a mis la région à rude épreuve et aggravé le pouls diplomatique entretenu par les autorités marocaines et algériennes. Au cours des dix dernières années, les deux pays voisins ont considérablement augmenté leurs dépenses de défense, une course militaire et aux armements dans laquelle Rabat et Alger se regardent avec méfiance tout en modernisant leurs armées.

    « C’est une avancée importante pour le Maroc, le pays va gagner dès le départ, de la technologie et des connaissances », estime Mohammed Masbah, président de l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA), à propos de l’accord militaire signé ce mercredi avec Israël. Selon cet expert, le Maroc cherche à se positionner et à prendre du poids dans la région, tandis que l’Algérie perçoit cette approche comme une menace.

    « Nous devons connaître les détails de cette visite », dit Masbah. Les experts consultés n’osent toujours pas prédire quel sera l’effet dans la région des pactes de renseignement, de sécurité et d’entraînement signés à Rabat entre le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz et son homologue marocain, Abdellatif Ludiyi. Les deux pays coopèrent dans ce domaine depuis des années, mais jusqu’à présent ils ne l’avaient pas officialisé publiquement.

    Ce jeudi, le président du Conseil de la nation algérien, Salah Goudjil, a déclaré que « les ennemis se mobilisent de plus en plus pour nuire à l’Algérie », en réponse au pacte entre Israël et le Maroc, selon l’agence de presse d’Etat du pays. Alger a décidé en août de rompre les relations diplomatiques avec son voisin, l’accusant d’ »actes d’hostilité » et d’espionnage.En représailles, elle a également fermé son espace aérien aux avions marocains et coupé le gazoduc qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le nord du Maroc.

    Budget de défense record
    L’Algérie investit actuellement environ 7% de son Produit Intérieur Brut dans la défense et le Maroc 5%. Des chiffres qui, par exemple, triplent les dépenses militaires espagnoles par rapport à son PIB, qui s’élevait l’année dernière à 1,4%, selon les données de la Banque mondiale.

    « C’est une compétition destructrice pour les deux parties », déplore Masbah. « Au cours des cinq dernières années, il y a eu une forte augmentation des dépenses militaires, à un moment où ce type d’investissement devrait être orienté vers le développement, les hôpitaux, etc. », témoigne le président de la MIPA.

    Dans les budgets que le gouvernement marocain gère pour l’année prochaine, le poste dédié à la défense approchera les 50 milliards de dirhams (près de 5 000 millions d’euros), le plus important de l’histoire dédié aux dépenses militaires. Les autorités attribuent cette ascension record au processus de modernisation de leurs forces armées. L’Algérie a également augmenté ses dépenses militaires, notamment au cours de la dernière décennie, en 2019 elle a consacré 9,2 milliards d’euros, un montant qui reste bien supérieur au marocain.

    Hégémonie militaire algérienne
    Les analystes considèrent que l’armée algérienne est l’une des plus puissantes de tout le continent. « L’Algérie a soutenu des dépenses de défense plus élevées pendant des décennies, puisque son économie est plus forte que le Maroc, ce scénario ne changera pas mais le Maroc comble l’écart », explique Yago Rodríguez, directeur de Political Room.

    Cet expert de la défense remarque que les armes israéliennes sont réputées chères et surtout à la portée des pays qui ont du pétrole ou des revenus importants, « Le Maroc, en revanche, a beaucoup compté sur les dons du Golfe », explique-t-il. C’est pourquoi il est un peu sceptique quant aux possibilités du Maroc d’acquérir de grandes quantités d’équipements militaires israéliens, « même si oui, Israël va ouvrir les portes de ses entreprises pour que le Maroc puisse acheter ce qu’il veut », conclut Rodríguez.

    Le poids des drones
    « Nous avons déjà vu que les drones turcs ont changé les règles du jeu sur le terrain. Le Maroc contrôle désormais la situation beaucoup mieux qu’avant », remarque Masbah. Ces derniers jours, les médias marocains ont spéculé sur l’éventuelle acquisition de drones israéliens par Rabat, information que les sources officielles n’ont pas confirmées.

    Les drones jouent un rôle de plus en plus déterminant dans les conflits d’aujourd’hui. Le Front Polisario a dénoncé que le Maroc utilise des drones pour attaquer ses positions au Sahara occidental. L’Algérie a également accusé Rabat d’avoir bombardé et tué « avec des armes sophistiquées » trois chauffeurs de camion algériens alors qu’ils traversaient l’ancienne colonie espagnole.

    Face à ces accusations, les autorités marocaines gardent un strict silence et évitent de commenter ce qui se passe au Sahara occidental, par ailleurs le roi Mohamed VI a appelé au « bon voisinage » entre les pays du Maghreb dans son dernier discours au début du mois.

    El Periodico, 28/11/2021

    #Maroc #Algérie #Maghreb #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël

  • Evolution du rapport de force entre l’Algérie et du Maroc

    Sahara Occidental, Maghreb, Mauritanie, Front Polisario – Evolution du rapport de force entre l’Algérie et du Maroc

    Au Maghreb, un énième rebondissement a lieu entre le Maroc et l’Algérie. L’Algérie annonce mettre fin aux relations diplomatiques entre les deux pays. En cause, des « actes hostiles » perpétrés par le Maroc d’après Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères algérien. Pour comprendre les évènements qui se déroulent en ce moment entre Alger et Rabat, une grille de lecture historique est nécessaire ; ces deux nations ayant déjà une relation conflictuelle depuis des décennies.

    Une relation bilatérale hostile dès l’indépendance de l’Algérie. 

    Contrairement à l’Algérie qui a subi une guerre d’indépendance du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962 sur son territoire, le Maroc a négocié et obtenu l’indépendance pacifiquement dès le 7 avril 1956. Cette nuance représente potentiellement la première rivalité entre le Maroc et l’Algérie, bien qu’elle ait été intériorisée. Malgré une mobilisation et un soutien actif de la part du Maroc pour que son voisin algérien obtienne l’indépendance le 5 juillet 1962, des heurts ont eu lieu le 8 octobre 1963 entre les Forces Armées Royales marocaines (FAR) et l’Armée Nationale Populaire algérienne (ANP).

    Ces heurts sont la conséquence des revendications territoriales marocaines sur une partie du territoire algérien et ont donné lieu à un affrontement militaire surnommé la « Guerre des Sables ». Les hostilités ont cessé le 5 novembre 1963 laissant les frontières inchangées, et un cessez-le-feu est entré en vigueur le 20 février 1964, notamment grâce à l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cet affrontement a eu pour conséquence un alignement de l’Algérie au bloc de l’est communiste, avec l’URSS comme principal fournisseur d’armement militaire ; et le Maroc au bloc de l’ouest capitaliste, tourné vers l’occident américain et européen. Cette divergence idéologique a son importance pour comprendre les rapports de force entre les deux pays.

    La poursuite des revendications territoriales marocaines sur le Sahara occidental. 

    Après presque un siècle d’occupation espagnole, Francisco Franco, chef d’Etat de l’Espagne, décide de mettre fin à la colonisation du Sahara occidental, qui prend effet le 14 novembre 1975. Hassan II, le souverain marocain, convoite ce territoire avec la Mauritanie qui lui est refusé par la Cour internationale de la Haye. Le roi marocain entame alors, le 6 novembre 1975, une « marche verte » pacifique avec 350 000 marcheurs volontaires pour prendre le contrôle de la région ambitionnée, provoquant la première rupture diplomatique entre l’Algérie et le Maroc de 1976 à 1988. En effet, l’Algérie ne souhaite pas voir son voisin marocain s’emparer de ce territoire, notamment en raison de son fort potentiel économique.

    En parallèle, le Front Polisario, mouvement politique et armé du Sahara occidental créé le 10 mai 1973, s’oppose aux prétentions marocaines et va jusqu’à proclamer une République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) le 27 février 1976 à Bir Lahlou. Le Front Polisario, soutenu par la Libye et l’Algérie démarre alors une guérilla contre le Maroc et la Mauritanie. Les troupes mauritaniennes se replient en 1979, et Rabat en profite pour consolider sa position en construisant un mur de 2 500 km entre 1980 et 1987. Ce dernier sera nommé « mur des sables » au Maroc, et à contrario, « mur de la honte » en Algérie. L’affrontement des deux antagonistes s’embourbe, les médiations échouent jusqu’à la signature d’un cessez le feu sous l’égide de la Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) le 6 septembre 1991. Cette entité a pour mission de maintenir la paix sur la région et d’organiser un référendum d’autodétermination pour les sahraouis, fortement contesté par le Maroc, qui préfère parler d’une autonomie sous sa souveraineté.

    Le terrorisme, une nouvelle source de conflictualité. 

    Le 24 août 1994 a lieu un attentat à l’hôtel Atlas-Asni dans la ville de Marrakech. Rabat accuse son frère ennemi Alger d’avoir impliqué ses services secrets dans cette attaque sur le territoire. La réponse marocaine est immédiate avec l’expulsion des algériens ne possédant pas de carte de séjour, et l’instauration des visas pour entrer sur le territoire. L’Algérie riposte rapidement par la fermeture de sa frontière avec le Maroc.

    Un espoir de réconciliation algéro-marocain rapidement avorté. 

    Le 17 février 1989 est initiée la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), une organisation politico-économique composée par l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie. Cependant, cette structure se révèlera être dans une situation d’immobilisme. Par ailleurs, de 1993 à 1996, un projet ambitieux de gazoduc auquel l’Espagne, le Maroc, l’Algérie et le Portugal ont participé, est engagé.  Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) a pour but d’approvisionner en gaz naturel la péninsule ibérique, et par conséquent l’Europe. Celui-ci va également être le premier partenariat économique et structurel d’ampleur entre les deux ennemis héréditaires du Maghreb.

     Enfin, le 27 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika est élu président de la République algérienne démocratique et populaire. Voulant faire table rase des confrontations historiques, ce dernier tente un rapprochement entre les deux pays, d’une part en se rendant aux obsèques de son homologue Hassan II, et d’autre part en prônant les retombées positives d’une synergie entre le Maroc et l’Algérie, notamment au niveau économique. Néanmoins, Bouteflika réaffirme son soutien à la cause du Front Polisario pour un Sahara occidental libéré de toute prédation marocaine, ce qui provoque l’indignation de la classe dirigeante au Maroc. En 2005 et suite à des déclarations publiques du premier ministre algérien Ahmed Ouyahia sur le conflit au Sahara occidental, le ministre marocain des affaires étrangères, Mohamed Benaissa refuse sa venue au Maroc.

    Normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv. 

    Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien jusqu’en juin 2021, cherche à mettre un pied en Afrique, notamment au Maghreb et ainsi développer son cercle d’influence. Pour y parvenir, il souhaite obtenir le statut d’observateur au sein de l’Union africaine. Le Maroc de Mohammed VI lui apporte une aide importante en faveur de son intégration dans cette organisation intergouvernementale.

    En contrepartie, le Maroc espère intensifier les investissements israéliens mais également renforcer la coopération militaire entre les deux pays. Le 10 décembre 2020 marque une victoire diplomatique et géopolitique pour Rabat puisque les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, à la seule condition d’une normalisation des relations entre le Maroc et Israël intitulée « les accords d’Abraham » et signée le 22 décembre 2020. L’Algérie perçoit cette déclaration comme une stratégie de déstabilisation à son encontre avec une alliance Tel Aviv-Washington-Rabat à ses portes, d’autant plus qu’elle entretient des relations privilégiées avec le mouvement palestinien.

    De la dégradation à la rupture des rapports entre Alger et Rabat en 2021. 

    En mars 2021, l’Algérie commence son affrontement informationnel contre le Maroc, via les médias, en l’accusant d’utiliser le trafic de drogue comme moyen de déstabilisation. Le même mois, l’Algérie interdit aux agriculteurs marocains du Figuig de franchir la frontière, et de ce fait, de profiter de l’exploitation des palmeraies algériens. Le 14 juillet 2021, le représentant du Royaume du Maroc aux Nations Unies aurait affirmé son soutien au mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). L’Algérie riposte en rappelant son ambassadeur de Rabat. Le 18 juillet 2021, le scandale lié à « Pegasus », un logiciel espion israélien ayant comme fonctionnalité d’attaquer les smartphones sous iOS et Android éclate. Le royaume aurait utilisé le logiciel afin d’effectuer des actions d’espionnage sur des journalistes ainsi que sur des personnalités politiques et militaires algériennes, compliquant une nouvelle fois les liens entre les deux protagonistes.

    À l’occasion de la « Fête du Trône » le 30 juillet 2021, Mohammed VI tente en vain d’apaiser la crise avec Alger, louant une opportunité d’amélioration des relations bilatérales ainsi que la possibilité de réouverture des frontières, fermées depuis les attentats de Marrakech en 1994. La venue au Maroc de Yaïr Lapid, ministre des affaires étrangères israélien le 12 août 2021 exacerbe les tensions puisqu’il accuse ouvertement Alger de faciliter les actions de l’Iran dans la région. Dans ce contexte de tensions, l’Algérie incrimine le Maroc le 18 août 2021 en tant que partie prenante des feux qui ravagent la Kabylie, du fait de son soutien potentiel au MAK. En effet, le ministre de l’intérieur algérien, Kamel Beldjoud, en déplacement dans les zones sinistrées a déclaré que ces incendies avaient une origine humaine et criminelle. Le 24 août 2021, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne démocratique et populaire actuel, décide unilatéralement de cesser les relations diplomatiques avec le Maroc, de lui fermer son espace aérien et menace de stopper l’approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe à l’expiration du contrat le 31 octobre 2021.

    Des échanges économiques en continuel recul. 

    Depuis les attentats de 1994 qui ont ébranlé Marrakech et provoqué la fermeture des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Algérie, les transactions commerciales entre les deux belligérants ont considérablement été réduites. Pourtant, jusqu’en 2016, Alger est le premier partenaire commercial de Rabat, position reprise aujourd’hui par l’Égypte et la Côte d’Ivoire, et jouit d’un solde commercial favorable à hauteur de 350 millions de dollars. Cependant ce solde reste minime en comparaison aux transactions économiques à l’échelle mondiale. Environ 80% de ces échanges sont liés aux exportations gazières provenant d’Algérie.

    Cette donnée sera amenée à diminuer drastiquement, si les relations entre l’Algérie et le Maroc poursuivent leur détérioration menant à un non-approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe. D’après l’Office des changes marocain, le montant des transactions plafonnent à 500 millions d’euros en 2020, soit 1% des importations et des exportations du Maroc. Un volume qui paraît dérisoire en comparaison aux échanges entre le royaume marocain et la monarchie espagnole qui atteignent 13,5 milliards d’euros la même année. Cette problématique de fluidité des transactions due à la fermeture des frontières a entrainé un effet pervers qui est le développement de la contrebande.  Ce commerce informel frontalier est alimenté par le trafic de drogue, de carburants, de médicaments et de produits alimentaires.

    Objectifs stratégiques et rapports de force informationnels sur fond de rancœurs historiques et de rivalités régionales. 

    Le Maghreb de l’ouest est dans une situation hautement complexe qui nécessite différentes grilles de lecture, notamment historique, politique, économique, et géopolitique. Le Maroc et l’Algérie se mènent une guerre économique et usent de stratégies de déstabilisation informationnelles. Alger évolue dans un contexte interne difficile puisqu’elle subit de plein fouet les manifestations sporadiques avec le « Hirak » depuis 2019 contre le pouvoir en place, le chômage endémique des diplômés et des jeunes algériens, la crise de l’eau, ainsi que les conséquences de l’épidémie de la Covid-19 sur les investissements et le tourisme. Cependant, elle ambitionne d’être la puissance régionale, ce qui la met en concurrence directe avec le Maroc. Afin de mettre en œuvre son ambition, l’Algérie use d’une stratégie de détournement de l’attention des citoyens algériens sur les différentes crises que traverse le pays, en lui soumettant un ennemi extérieur. Pour cela, la jeune république semi-présidentielle va régulièrement pointer du doigt son voisin marocain via des attaques médiatiques importantes ou des annonces gouvernementales officielles sur des sujets de discordance, parfois sans preuve, afin de déstabiliser la monarchie constitutionnelle marocaine.

    De plus, au niveau idéologique, Alger soutient la démarche des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, notamment concernant le dossier du Sahara occidental. Cependant, une raison sous-jacente pourrait être que l’Algérie soutient le Front Polisario afin d’empêcher un renforcement de Rabat par l’acquisition d’un nouveau territoire qui est par ailleurs, riche en fer, manganèse, uranium, or et phosphate, avec une vaste surface côtière sur l’océan Atlantique (ressources halieutiques) et un potentiel touristique conséquent. De son côté, le Maroc subit les attaques algériennes à répétition, qui se poursuivent toujours en 2021. Malgré les tentatives d’apaisement de Mohammed VI, le conflit entre les deux frères ennemis du Maghreb reste hautement actif. Par ailleurs, si l’implication du Maroc dans le « projet Pegasus » et le soutien au MAK est confirmée, cela démontrerait une contradiction forte entre les déclarations du gouvernement marocain et ses agissements offensifs dans l’ombre, qui ciblent notamment l’intégrité du territoire algérien sur la région Kabyle. De manière générale, le Maroc semble sortir victorieux de cette confrontation avec de nouvelles alliances et de nouveaux partenariats à son actif, ainsi qu’une stratégie qui ne suit pas une logique d’escalade du conflit face à l’Algérie.

    In fine, le Maroc et l’Algérie sont dans une impasse géopolitique et diplomatique qui a des conséquences néfastes sur les économies respectives et la stabilité de la région du Maghreb. Ce bras de fer historique doit être surmonté par les autorités algéro-marocaines afin de créer une coopération, autant sécuritaire qu’économique, et de dynamiser le développement régional qui dispose d’un fort potentiel, sans tomber dans le piège de Thucydide. Cette dynamique aurait pu augmenter le PIB par habitant entre 2005 et 2015 de 34% du côté algérien, et de 27% du côté marocain selon un rapport prospectif de la Banque mondiale paru en 2010. De plus, le risque de l’axe Tel Aviv-Washington-Rabat est d’être perçu comme une réelle menace pour les politiques algériens et pour l’intégrité du territoire. Ce risque pousserait l’Algérie à considérer de nouvelles alliances afin de contrer son voisin, comme par exemple un nouvel axe Alger-Téhéran-Moscou-Pékin-Ankara, puisque ces derniers cherchent à être présents en méditerranée occidentale.

    Edouard Yziquel

    Sources

    28 Minutes – ARTE. (2021, août 26). L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    6medias. (2021, septembre 30). En froid avec le Maroc, l’Algérie risque de fermer le robinet du gaz à l’Espagne. Capital.

    Algérie Presse Service. (2021, juillet 17). Conseil de la Nation: la déclaration du représentant du Maroc à l’ONU « dénuée de tout sens diplomatique ou moral ».

    Amsili, S. (2021, août 24). Tensions maximales entre l’Algérie et le Maroc. Les Echos.

    Boniface, P. (2021, février 11). Expliquez-moi… Le Sahara occidental.

    Dessous des cartes – ARTE. (2021, avril 3). Le Maroc des rois : quel avenir ?

    Dessous des cartes – ARTE. (2021, septembre 15). Tunisie, Maroc, Algérie : nouvelle donne au Maghreb.

    Deveaux, J. (2021, septembre 9). Alger coupe le gaz à Rabat. France Info Afrique;

    Ellyas, B. S. (2018, juillet 20). Guerre des sables. Consulté le octobre 18, 2021.

    Europe Maghreb Pipeline Limited. (s.d.). Histoire. EMPL.

    France 24. (2021, août 24). Tensions au Maghreb : L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    France Info avec AFP. (2021, août 11). Algérie : ce que l’on sait des incendies dans le nord du pays, notamment en Kabylie, qui ont fait au moins 69 morts. Consulté le octobre 19, 2021, sur France Info Afrique.

    Haddouche, H. (2021, août 31). Le gazoduc Maghreb-Europe, première victime de la rupture entre Alger et Rabat. Middle East Eye.

    Kadiri, G. (2021, octobre 7). Le Monde Afrique.

    Le Parisien. (2021, août 18). Maghreb : l’Algérie se brouille avec le Maroc, accusé «d’actes hostiles». Consulté le octobre 18, 2021, Le Parisien.

    L’Economiste. (2021, août 5). Affaire Pegasus : Forbidden Stories et Amnesty International n’ont pu fournir aucune preuve contre le Maroc. L’Economiste.

    Lugan, B. (2021, octobre 4). Relations diplomatiques : Le contentieux algéro-marocain. Association de soutien à l’armée française (ASAF).

    Méric, É. (1965). Le conflit algéro-marocain. Consulté le octobre 18, 2021, Persée;

    Mohsen-Finan, K. (2021, août 31). Algérie-Maroc, les enjeux de la rupture. Orient XXI;

    Quarante, O. (2014, mars). Si riche Sahara occidental. Le Monde Diplomatique.

    Rédaction internationale. (2020, novembre 21). Au Sahara occidental, la perspective d’une guerre sans fin. France Culture;

    Vidalie, A. (2017, août 11). La « Grande Muraille » du Sahara, « mur de défense » ou « mur de la honte »? L’Express;

    Ecole de guerre économique, 25/11/2021

    #Maroc #Algérie #Front_Polisario #Sahara_Occidental #Mauritanie #Maghreb #Conflit

  • Kawtar, 22 ans, son tort d’être algérienne au Maroc

    Kawtar, 22 ans, son tort d’être algérienne au Maroc

    Tags : Maroc, Algérie, Kawtar Benhalima – Kawtar, 22 ans, son tort d’être algérienne au Maroc

    Elle est belle comme un cœur, des mensurations à faire fantasmer les mauvaises langues. La miss univers Maroc 2021, c’est l’Algérienne Kawtar Benhalima, 22 ans. Pour une jeune et fraîche jeune fille, c’est l’accomplissement d’une ambition, d’un rêve qu’elle nourrissait toute petite. Toute heureuse d’être conviée à un journal d’info pour parler de son sacre, dans son innocence, elle commettra l’irréparable. Elle révèle que ses grands-parents sont algériens, des réfugiés de la guerre de Libération. Ça date diriez-vous, mais parfois les malintentionnés aiment conjuguer le passé au présent.

    Brusquement, la Toile s’enflamme, les bons sujets de sa majesté s’émeuvent, vite, il faut réparer ce crime porté à l’authenticité marocaine. C’est une avalanche de critiques, d’une virulence propre aux internautes chargés d’attaquer, de diffamer tout ce qui est algérien. Un sport auquel nous sommes habitués et que l’on observe avec le sourire entendu. Mais pour Kawtar, c’est le ciel tombé sur la tête. Tout juste qu’elle ne soit pas traînée devant les tribunaux. Bien évidemment, elle aurait pu taire ses origines et, représentante du trône alaouite, se limiter à exhiber sa belle couronne sertie de brillants. Pour l’heure, la sortie de Kawtar Benhalima ne fait pas de son élection une affaire d’État.

    Toutes proportions gardées, cette affaire nous renvoie au cas du Français Karim Benzema, qui ne chante pas la Marseillaise et qui se dit algérien de cœur. Voué aux gémonies, il ne doit son salut qu’aux services qu’il rend à la France. Mais pour lui, nul besoin de mea-culpa, faisant de son talent son meilleur argument de défense. Par ces temps de crises avec la France, avec le Maroc, affirmer son identité algérienne est un challenge qu’il faut assumer en permanence.

    Autres temps, autres mœurs. Marocains, les Frères Megri étaient portés au pinacle en Algérie d’où ils produisent un tube à succès, Lili Touil, conçus et mis en forme avec des artistes oranais. Mais il y a comme quelque chose de pourri dans le royaume de M6. La cour assidue faite à nos artistes en représentations au Maroc ne surprend guère. L’octroi de la nationalité marocaine ne saurait cacher la volonté de dépouiller l’Algérie de ses richesses culturelles.

    Notre voisin de l’Ouest ne clame-t-il pas que le genre raï est marocain ? Néanmoins, il s’en trouvera un cheb Khaled pour conforter les officiels marocains. Le natif d’Oran ne met pas de gants pour dire qu’il s’est toujours « senti » marocain. Si, si, il l’a déclaré avec ce qui ressemble à un sourire. Je dois avouer que face à toutes ces petitesses, j’ai la nostalgie des Nass El Ghiwane, Jil Jilala, Abdelwahab Doukkali et Abdelhadi Belkhayat. Non, nous n’oublions pas Najat Aâtabou et, bien sûr, Sanaa Marahati…

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 18/11/2021

    #Maroc #Algérie #KawtarBenhalima

  • Algérie, France, Maroc – Trois pays, deux crises

    Tags : Algérie, Maroc, France, Maghreb, – Algérie, France, Maroc – Trois pays, deux crises

    Certains croient et d’autres veulent faire croire, que la question du Sahara Occidental est le principal obstacle à l’unité du Maghreb. C’est en particulier l’argument de la monarchie marocaine qui veut montrer ainsi que c’est l’Algérie, qui ,par son attitude sur cette question, nuit aux intérêts de l’unité maghrébine.

    Le problème n’est-il pas en réalité ailleurs, avec l’existence d’un côté d’une monarchie et de l’autre des républiques? Comment pourrait se faire l’unité entre eux. N’y a-t-il pas incompatibilité ? En effet, l’unité du Maghreb signifie automatiquement la fin de la monarchie marocaine au sein d’une république unie du Maghreb. Ou alors il faudrait envisager la monarchie marocaine unifiant sous son leadership, comme l’avait fait la Prusse pour l’unité allemande, l’ensemble des pays du Maghreb, ce qui, d’évidence, est impossible.

    La question de l’unité du Maghreb peut donc apparaitre logiquement comme une menace à l’existence du trône marocain.

    Vue sous cet angle, la question du Sahara Occidental peut donner lieu alors à une toute autre lecture.Dès le départ, la question de la souverainetésur le Sahara Occidental a été pour la monarchie marocaine une bouée de sauvetage , à un moment où le trône avait été ébranlé par des tentatives d’instaurer une république.La monarchie marocaine s’est donc totalement identifiée à la revendication de sa souveraineté sur le Sahara Occidental. Celle-ci représente donc un enjeu vital pour la pérennité du trône.Mais le retour de manivelle serait que tout échec sur la question du Sahara occidental signerait la fin du pouvoir monarchique. Ceci n’aurait pas été le cas si ce pouvoir avait été républicain. Il y aurait eu probablement beaucoup plus de possibilités de compromis et surtout, la possibilité de dépasser ce conflit à travers une dynamique d’unité maghrébine, laquelle parait elle-même bouchée pour les raisons déjà évoquées..

    Républiques et monarchies

    On retrouve, au Machrek, la même problématique monarchies-républiques à travers une configuration de facteurs d’unité à peu près identiques: culture, langue, histoire, géographie, sentiment d’appartenance arabo-musulmane et existence d’un ensemble qui avait été déjà uni dans le passé historique. Mais là aussi , il y a l’impossibilité pour les monarchies de se fondre dans un ensemble unitaire avec des républiques, car cela signifierait leur dissolution.L’unité arabe est une menace pour elles. D’ailleurs, dans un premier temps, elles ont réussi à affaiblir, avec l’aide occidentale, les républiques arabes les unes après les autres.

    Les contradictions dans cet espace arabo-musulman, allant du Machrek au Maghreb, semblent d’ailleurs se manifester de plus en plus fortement à travers une confrontation sous-jacente entre républiques et monarchies. On peut y ajouter aussi un autre élément commun aux deux parties du monde arabe, le soutien apporté en général par l’Occident aux monarchies et l’alliance nouée entre les monarchies et Israël, cela aussi bien au Machrek qu’au Maghreb. Ne se retrouve-t-on pas ainsi, dans ces deux cas, Maghreb et Machrek, dans une situation historique où la progression vers l’unité nécessitera forcément partout le passage à des républiques.

    Afrique du Nord ou bien Maghreb ?

    Au Maghreb, les cheminements de l’Histoire ont amené à la conjonction actuelle de deux crises, une crise algéro-française et une crise algéro -marocaine. Outre qu’elles ont révélé l’empathie manifeste existant entre la France et la monarchie marocaine, ces crises rendent peu à peu apparents les contours de deux projets distincts de l’unité magrébine: L’un le vieux rêve nationaliste fondateur, celui du Grand Maghreb arabe, celui de l’unité politique d’un Maghreb de 100 millions d’habitants, allant de la Mauritanie à la Libye et l’autre le maintien des États actuels dans une Afrique du Nord conçue non pas comme une nation mais comme un espace géographique de voisinage et d’échanges.

    Les mots ici ont une signification qui n’échappe à personne: parler de Maghreb ou d’Afrique du Nord situe deux visions radicalement différentes: l’une qui transcende les séparations coloniales et renoue avec notre histoire millénaire, l’autre qui les fixe, voire qui les cristallise et les développe.

    Un évènement sans précédent

    Autre aspect de la conjonctionde ces deux crises: elle a amené à un évènement qui pourrait être historique, s’il se confirme, celui où, pour la première fois un pays émergent, tel que l’Algérie, prend des sanctions contre une puissance supposée dominante. Que ces sanctions aient été prises de façon spontanée, dans un geste d’humeur, de fierté nationale, ou dans une perspective stratégique, ne change rien à l’affaire. C’est un fait et un évènement considérable. L’avenir dira bien sûr s’il s’agit d’un évènement sans lendemain ou bien marquant pour l’avenir. S’il est marquant, il porte en lui, inévitablement l’indication d’un changement de rapport de force, et d’une évolution régionale et internationale. Comment a-t-il été possible ? Le plus probable est que l’Algérie s’est aperçue brusquement, pour dire les choses simplement,» qu’elle n’avait pas besoin de la France», économiquement, politiquement, culturellement. En effet, si on cherche aujourd’hui les secteurs en Algérie qui seraient dépendants de la France, sans autre alternative que française, on aurait peine à les trouver.

    C’est comme si brusquement, un préjugé, une idée reçue, s’étaient écroulés. Beaucoup d’élites dirigeantes algériennes ont longtemps cru ou fait croire que l’Algérie «ne pourrait se passer de la France», qu’il «fallait être réaliste»etc… Ces élites présentaient en réalité leur propre dépendance culturelle, économique , financière, et surtout sociale comme étant celle du pays.

    Et comme toujours le conflit devient linguistique

    La conjonction des deux crises actuelles exacerbe le nationalisme et donc le nationalisme linguistique. Comme toujours, le conflit linguistique alors pointe à l’horizon.. Des ministères annoncent leur passage total à la langue arabe dans leur administration et notamment dans leur correspondance. L’opinion publique se fait de plus en plus pressante pour la diffusion et l’utilisation de l’Anglais. Étrangement, la francosphère locale semble actuellement bien plus inquiète par ce dernier aspect que par celui du renforcement de l’utilisation de la langue arabe. En défendant le Français contre l’Anglais, elle laisse l’impression d’avoir intériorisé jusqu’à certains aspects historiques du nationalisme français dont l’anglophobie. Surréaliste. Elle se voit ainsi dépossédée de la dernière ligne de défense de la francophonie, l’argument de l’utilité du Français comme moyen d’accès à la technologie et aux sciences.

    En effet, avec un tel argument, comment s’opposer à l’Anglais, puisque c’est précisément lui qui est la langue internationale d’accès à la connaissance scientifique et aux technologieen même temps que celle des relations économiques et commerciales mondiales. Ce serait d’une incohérence totale ,et ce serait, d’évidence alors, faire passer les intérêts étroits d’un milieu social au-dessus de ceux généraux du pays. Indéfendable. L’Algérie vit actuellement simultanément deux crises, l’une dans ses relations avec la France, l’autre dans ses relations avec le Maroc. Ces deux crises semblent interagir l’une sur l’autre, s’enchevêtrer et avoir des retombées multiples . Est-ce dû au hasard , une simple coïncidence, ou bien l’indication d’une relation profonde, organique, entre elles. L’avenir, certainement, nous le dira.

    Le Quotidien d’Oran, 18/11/2021

    #Algérie #Maroc #France #Maghreb

  • Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, France, retraite, Etat civil, certificat de vie, – Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Échanges automatiques de données avec l’Espagne et le Portugal

    Comme chaque fin d’année, le problème des certificats de vie pour les retraités installés hors de France s’impose dans le quotidien de nos compatriotes âgés. Comme vous le savez, il faut, pour continuer à percevoir sa retraite par une caisse de retraite française, produire un document attestant que le bénéficiaire est toujours en vie. Longtemps, c’était les consulats qui étaient en charge de produire ce document. Depuis 2019, l’administration consulaire ne rend plus ce service. La seule possibilité est donc de se tourner vers les autorités locales. La barrière de la langue, l’absence d’administration nationale ou locale dans certains pays, posent de nombreux problèmes. Et la conséquence est rapide, les caisses peuvent couper le versement à partir d’un mois de retard.

    Un certificat de vie unique
    La première mesure pour simplifier la vie des retraités, c’est de centraliser la réception et la diffusion du certificat de vie. Depuis 2019, en effet, en passant par le site info-retraite.fr, il est possible de transmettre une seule fois la fameuse preuve de vie qui sera après envoyée aux différentes caisses dont dépend l’ancien salarié du privé (pour ceux dépendant de la retraite publique, il n’y a souvent qu’une caisse).

    Numérisation des états-civils
    Face aux fraudes constatées, surtout dans les pays du Maghreb, les députés ont poussé le gouvernement à multiplier les accords de transmission des états civils nationaux.

    La plupart des pays entrant dans une phase de dématérialisation, il est apparu logique aux élus de favoriser l’échange entre États.

    C’est un avantage certain pour les retraités qui n’ont plus à se soucier de devoir démontrer qu’ils sont en vie chaque année. S’ils décèdent dans leur pays de résidence et qu’il existe un accord de transmission numérique, l’État français sera averti rapidement et pourra informer les caisses de retraite concernées.

    Second avantage, c’est la lutte contre la fraude, dans certains pays il peut être aisé de se faire délivrer un certificat de vie contre quelques billets.

    L’Espagne et le Portugal rejoignent l’accord
    Grâce aux échanges de fichiers d’état civil, ainsi qu’à la mise en place de contrôles biométriques, les retraités résidant dans la circonscription de la péninsule ibérique ne devront donc bientôt plus présenter de « certificat de vie » en papier à leur caisse de retraite.

    Ces échanges de fichiers d’état civil commenceront dès janvier 2022 entre la France et l’Espagne et courant 2022 entre la France et le Portugal.

    Cela devrait permettre aux retraités concernés de ne plus recevoir de notification de demande de certificat de vie.

    Par ailleurs, on vous rappelle que depuis le 2 novembre dernier, une assistance téléphonique a été mise en place pour tout problème relatif au certificat de vie de retraités qui vivent à l’étranger. Ce service d’assistance vous permettra d’améliorer vos relations avec votre régime de retraite dans la gestion du paiement de votre pension de retraite et d’éviter tout risque de suspension dans leur versement. Vous pouvez découvrir le numéro de téléphone sur le site du consulat ou sur le site info-retraite.fr.

    Les français.press, 16/11/2021

    #France #Retraite #Pension #Maghreb #Fraude #Certificat_de_vie