Conformément à la loi n° 15-09 relative aux mesures de défense commerciale adoptée par le Maroc, l’Espagne est concernée par les trois questions suivantes :
1. Enquête de sauvegarde sur les importations de rond à béton et fil machine en provenance de l’Union européenne, de la Turquie et de l’Egypte (l’Ambassade d’Espagne a été saisie le 2 octobre 2012 au sujet de l’ouverture de cette enquête, le 26 avril 2013 concernant la mesure provisoire et le 5 décembre 2013 au sujet de l’application de la mesure de sauvegarde définitive).
Les autorités marocaines concernées ont appliqué une mesure de sauvegarde définitive sur les importations de rond à béton et fil machine en provenance des pays de l’Union européenne, de la Turquie et de l’Egypte et ce, conformément à l’article 64 de la Loi n°15-09 et à l’article 7.1 de l’Accord de l’OMC sur les Sauvegardes. Cette mesure a été revue à la baisse en matière de contingence et de durée d’application, suite à des consultations avec l’Union Européenne.
Cette mesure est appliquée sous forme d’un droit additionnel spécifique de 0,55 DH/kg, pour 2014 et 2015, applicable aux quantités importées au-delà des contingents annuels de 100.000 T pour les importations de fil machine et de 60.000 T pour celles du rond à béton. Ces contingents augmenteront de 10% pour l’année 2015.
2. Enquête antidumping sur les importations de tôles d’acier laminées à chaud, originaires ou exportées à partir de l’UE et de la Turquie vers le Maroc (l’Ambassade d’Espagne a été saisie le 31 octobre 2013 au sujet de l’application de la mesure provisoire).
Les autorités marocaines concernées ont décidé d’appliquer des mesures antidumping provisoires n’excédant pas les marges de dumping variant, selon les exportateurs, entre 22,11% et 29,12%. Une audition publique, qui a réuni les protagonistes concernés par ce sujet, s’est tenue le 4 février 2014. A ce jour, l’enquête suit son cours.
3. Ouverture d’enquête de sauvegarde des importations des tôles laminées à froid et des tôles plaquées ou revêtues:
Une enquête de sauvegarde des importations des tôles laminées à froid et des tôles plaquées ou revêtues a été ouverte par le Ministère du Commerce Extérieur à la suite de la plainte déposée par Maghreb Steel, le 24 avril 2014. L’Espagne fait partie des pays exportateurs de ce produit.
L’économie espagnole a été durement affectée par les effets de la crise financière mondiale et par la crise de la zone euro. La récession économique en Espagne se poursuit depuis 2009. Le taux de croissance en 2013 a enregistré -1,3%. Les estimations de la Banque Mondiale prévoient un taux de croissance de 0,2% en 2014.
Le taux d’inflation a enregistré 1,8% en 2013, contre 2,4% en 2012. La hausse du taux de chômage se poursuit, enregistrant 26,9% de la population active en 2013. La dette a augmenté pour représenter plus de 93% du PIB et devrait s’élever à près de 99% du PIB en 2014.
Face à cette situation économique, l’Espagne est appelée à faire face aux contraintes qui limitent sa croissance économique et aggravent le taux de chômage. L’objectif du gouvernement est de lutter contre le déficit public (6,5% du PIB en 2013), pour le ramener sous la barre des 3% d’ici 2016.
En 2013, le Gouvernement espagnol a adopté un budget prévoyant des mesures d’austérité destinées à dégager 39 MM d’euros, en se basant notamment sur la hausse de la TVA, la baisse des prestations chômage, la réduction des budgets de l’Administration, la mise à contribution des Régions pour réduire leurs budgets relatifs à la santé et à l’éducation.
I. Principaux indicateurs de l’économie espagnole :
Source: FMI
1. Répartition des activités économiques de l’Espagne :
L’Agriculture emploie 4,4% de la population et génère une valeur ajoutée de 2,5% du PIB. Le pays produit du blé, de la betterave à sucre, de l’orge, des tomates, des olives, des agrumes, du raisin et du liège. Il est le plus grand producteur mondial d’huile d’olive et le troisième producteur mondial de vin. C’est le plus grand producteur de citrons, d’oranges et de fraises.
L’industrie manufacturière emploie 20,7% de la population et génère une valeur ajoutée de 25,9% du PIB. L’industrie manufacturière est dominée par le textile, la préparation industrielle des aliments, le fer et l’acier, les machines et l’ingénierie navale. La délocalisation de la fabrication des composants électroniques, ainsi que les technologies de l’information et les télécommunications offrent un potentiel de croissance élevé;
Le secteur tertiaire emploie 74,9% de la population et génère une valeur ajoutée de 71,6% du PIB. Le tourisme représente la plus grande source de revenus de l’Espagne.
Source : Banque Mondiale
2. Commerce Extérieur de l’Espagne:
Le commerce extérieur représente 65,6% du PIB ;
Les échanges commerciaux de l’Espagne sont caractérisés par un déficit de la balance commerciale;
Les importations de biens sont passées de 293,22 MM USD en 2009 à 338,84 MM USD en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 4,17% ;
Les exportations de biens sont passées de 227,34 MM USD en 2009 à 315,52 MM USD en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 8,90%;
Les importations de services ont connu une évolution annuelle moyenne de 1,38% entre 2009 et 2013 ;
Quant aux exportations de services, elles ont connu une évolution annuelle moyenne de 4,63% entre 2009 et 2013.
Source : OMC
Principaux fournisseurs en 2013:
Allemagne (11,1%), France (10,9%), Chine (6,9%), Italie (5,8%) et Etats-Unis (4,1%).
Principaux clients en 2013 :
France (16,1%), Allemagne (10,1%), Portugal (7,5%), Italie (7%), et Royaume Uni (6,7%).
Principaux produits importés en 2013:
Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux (13,6%), parties et accessoires de tracteurs, véhicules (5,2%), gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (4,3%), huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (4,2%), voitures de tourisme (3,4%).
Principaux produits exportés en 2013:
Voitures de tourisme et autres véhicules (9,4%), huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (5,3%), parties et accessoires de tracteurs et véhicules (3,5%), médicaments (3,1%) et véhicules automobiles pour le transport (1,7%).
3. Investissements directs étrangers (IDE) en Espagne
En 2013, l’Espagne a occupé le 13ème rang comme étant pays receveurs d’IDE au monde (Rapport 2014, CNUCED); Le flux d’IDE est passé de 39,87 MM USD en 2010 à 37,1 MM USD en 2013 ; soit une évolution annuelle moyenne de 1,48% entre 2010 et 2013; Le stock d’IDE est passé de 628,34 MM USD en 2010 à 634,54 MM USD en 2012 ; soit une évolution moyenne de 0,50% ; Ces investissements proviennent principalement des pays suivants: Etats Unis, Royaume Uni, France et Fédération de Russie. Les principaux secteurs concernés par les IDE sont les services, l’industrie manufacturière, l’intermédiation financière, l’immobilier et le secteur minier.
Source : CNUCED
Atouts de l’économie espagnole:
-Position géographique ;
-Flexibilité et l’adaptabilité des opérateurs économiques ;
-Qualité de vie que propose le pays ;
-Infrastructures de qualité ;
-Main d’œuvre qualifiée et productive ;
-Tissu tertiaire extrêmement développé.
-Contraintes de l’économie espagnole :
-Coût élevé de la main d’œuvre;
-Concurrence réduite dans certains secteurs ;
-Endettement public élevé ;
-Déficit croissant de la balance commerciale ;
-Complexité du système de normes dans le contexte des 17 Communautés Autonomes.
II. Coopération économique entre le Maroc et l’Espagne :
1. Commerce extérieur :
I. Echanges commerciaux en 2013:
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne ont enregistré une valeur de 86,38 MM DH en 2013, enregistrant une hausse de 6,12% par rapport à 2012, faisant de l’Espagne le second partenaire du Maroc en 2013;
Les importations ont atteint 51,15 MM DH, soit une part de 14 % dans le total des importations.
Ces importations ont enregistré une augmentation de 0,55% par rapport à 2012, due principalement aux importations de certains produits tels que: appareillage pour la coupure (426%), énergie électrique (6,72%) et voitures de tourisme (5,24%)
Quant aux exportations, elles ont enregistré 35,23 MM DH, soit 19 % du total des exportations.
Elles ont connu une hausse de 15,39% par rapport à 2012 et sont dues à la hausse des exportations de certains produits notamment : voitures de tourisme (265%), engrais minéraux (106%), fils et câbles (45,52%) et vêtements et accessoires du vêtement (5,82%).
La balance commerciale est caractérisée par un déficit au détriment du Maroc, enregistrant un montant de 15,92 MM DH ; avec un taux de couverture des importations par les exportations se limitant à 69% ;
L’Espagne a occupé le 1er rang en tant que fournisseur devant la France et le 2ème en tant que client après la France.
II. Evolution des échanges commerciaux entre 2008 et 2013 :
La valeur des échanges commerciaux est passée de 64,31 MM DH en 2008 à 86,38 MM DH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de près de 6,87%. Les importations ont évolué de manière plus rapide que les exportations.
Les importations sont passées de 36,45 MMDH en 2008 à 51,15 MMDH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 8,17%, entre 2008 et 2013 ;
Quant aux exportations, elles sont passées de 27,86 MMDH en 2008 à 35,23 MM DH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 5,84%, entre 2007 et 2012.
Le taux de couverture est passé de 76,4% en 2008 à 69% en 2013.
Source : Office des changes
Principaux produits importés en 2013:
Huiles de pétrole et de minéraux bitumineux (19,56%), énergie électrique (5,5%), fils de cuivre (3,4%), appareillage pour la coupure (3,07%), gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (2,75%), fils, câbles (1,94%) et voitures de tourisme et autres véhicules automobiles (1,62%).
Les importations sont dominées par les produits pétroliers et énergétiques, ainsi que par les matériaux métalliques.
L’importation des produits pétroliers et de l’énergie électrique a enregistré une valeur de 14,75 MM DH en 2013, constituant près de 29,38% du total des importations en 2013, contre 17,67% du total des importations en 2008 ;
L’importation de fils de cuivre a connu une croissance notable depuis 2008. La part dans le total des importations de ces produits est passée de 0,32% en 2008 à 3,40% en 2013.
A noter que les importations de certains produits ont enregistré un recul tangible, du fait du développement de l’industrie de ces produits au Maroc:
L’importation des voitures a connu, à partir de 2008, un recul tangible. La part dans le total des importations de ce produit est passée de 5,8% en 2008 à 1,62% en 2013 ; L’importation des fils et câbles électriques a également connu un recul tangible à partir de 2008. La part dans le total des importations de ces produits est passée de près de 3% en 2008 à 1,94 % en 2013 ;
Principaux produits exportés en 2013 :
Vêtements et accessoires du vêtement (27,27%),
machines, appareils et matériels électriques (22,48%),
poissons, crustacés, mollusques (10,04%), combustibles minéraux (5,02%), voitures de tourisme (4,30%) et légumes, plantes, racines et tubercules alimentaires (3,60%).
Ces dernières années, outre les exportations des produits traditionnels, une diversification des exportations vers l’Espagne est constatée, notamment pour ce qui a trait aux produits concernant les métiers mondiaux suivants :
Les fils, les câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité ont connu une évolution régulière depuis 2008, avec une accélération en 2011 et 2013.
L’exportation de ces produits a constitué près de 13,22% du total des exportations en 2008 et de 20,33% en 2013 ;
Les parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme ont connu une progression régulière depuis 2008, enregistrant 0,51% du total des exportations en 2008 et 1,08% en 2013 ;
Les voitures de tourisme ont connu une progression en matière d’exportation à partir de 2011, pour enregistrer 973,20 M DH en 2013. L’exportation des voitures a constitué près de 0,09% du total des exportations en 2008 pour atteindre 2,86% en 2013;
Les articles divers en caoutchouc ont connu une croissance régulière, enregistrant un taux de 0,06 % du total des exportations en 2008 et 0,80% en 2012.
2. Transferts des MRE :
En 2013, les transferts des MRE ont été de l’ordre de 5,04 MMDH, soit 8,7% du total des recettes MRE marocaines, plaçant l’Espagne au 3ème rang des pays émetteurs de ces transferts des MRE en 2013, derrière la France et l’Italie.
3. Investissements directs étrangers:
I. Investissements directs marocains en Espagne 2013 :
En 2013, les investissements directs marocains en Espagne ont atteint 262,9 M DH, représentant 8,7% du total des investissements directs marocains à l’étranger, contre 1,8% en 2012. Ces investissements concernent le secteur immobilier.
II. Investissements directs espagnols au Maroc :
Les investissements directs espagnols au Maroc ont totalisé 1,11 MM DH en 2013, contre 1,59 MM DH en 2012, soit une baisse de près de 30% ;
Ces investissements ont représenté 2,8% du total des IDE au Maroc en 2013, contre 4,95% en 2012.
L’Espagne a occupé en 2013 le 10ème rang en tant qu’investisseur direct étranger au Maroc, contre le 4ème rang en 2012.
III. Evolution des investissements directs espagnols au Maroc entre 2005 et 2012 :
Les IDE espagnols au Maroc sont restés relativement stables, mis à part deux pics enregistrés en 2003 (18,09 MM DH) et 2006 (7,19 MM DH) qui s’expliquent par les cessions de 80% et 20% du capital de la Régie des Tabacs à Altadis, et un autre pic en 2007(6,1MM DH).
Entre 2005 et 2013, les IDE ont connu une croissance annuelle moyenne de 32,55 % ;
La ventilation des IDE espagnols cumulés entre 2007 et 2012 par secteur est comme suit : immobilier (34%), tourisme (27%), industries (17%), banque (8%), autres secteurs (7%), autres services (4%) et énergie et mines (3%) ;
Les IDE pour tous les secteurs précités ont connu une baisse notable entre 2007 et 2012, sauf pour le secteur de l’immobilier, lequel s’est redressé à partir de 2011. Cela s’explique par le fait que le Maroc constitue un relais de croissance pour les entreprises espagnoles, vu la crise que connaît l’Espagne notamment dans ce secteur.
Source : Office des Changes
4. Forum Economique 2013:
I. Au Maroc
Forum économique sous le thème « Maroc-Espagne, un espace de prospérité partagée », Rabat, le 16 juillet 2013.
Ce Forum, dont la séance d’ouverture a été présidée par Sa Majesté le Roi Juan Carlos, a été organisé à l’initiative de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Plusieurs responsables gouvernementaux des deux pays et près de 130 chefs d’entreprises publiques et privées ont participé à ce Forum.
Les travaux de ce Forum ont porté essentiellement sur la croissance et la prospérité partagée portées par les PME et le partenariat dans les domaines des technologies et des infrastructures. Lors de ce Forum, il a été souligné ce qui suit :
Etablir les bases d’un nouveau partenariat stratégique solide qui soit de nature à développer davantage les relations de coopération à travers un dialogue politique plus intense et un partenariat économique ambitieux ;
Soutenir un nouveau partenariat gagnant-gagnant entre le Maroc et l’Espagne en faveur d’un équilibre des échanges et pour faire face conjointement aux défis de la crise économique; Renforcer le partenariat économique entre les deux pays dans les secteurs potentiels ; Faire profiter l’Espagne du partenariat Sud-Sud que le Maroc est en train de développer avec les pays subsahariens ; Faire bénéficier le Maroc des relations privilégiées de l’Espagne avec les pays d’Amérique Latine.
II. En Espagne :
Rencontre De M. Mezouar avec des hommes d’affaires espagnols, à l’invitation de la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (C.E.O.E.), Madrid, le 4 février 2014
Lors de cette rencontre, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a donné une conférence plénière en présence du Président de la CEOE, devant une centaine de hauts responsables et chefs de grandes entreprises espagnoles. Etaient également présents, les présidents des Conseils d’Affaires Maroco-espagnol, M. Salaheddine Kadmiri pour le côté marocain et M. Mario Rotllant Solá pour le côté espagnol.
L’objectif principal de cette rencontre était de proposer au monde des affaires espagnols un nouveau type de partenariat stratégique entre le Maroc et l’Espagne au service du développement des pays du Continent africain, en mettant l’accent sur les opportunités offertes par l’Afrique. Monsieur le Ministre a souligné ce qui suit :
-a précisé que le partenariat triangulaire proposé aux investisseurs et groupes espagnols vise à amener les entreprises marocaines et espagnoles à se positionner ensemble et créer des plateformes de production et de services pour pénétrer les marchés africains.
-a fait part des atouts forts du Maroc pour le marché africain et les percées réussies enregistrées par de grands opérateurs nationaux représentant le secteur bancaire, des télécommunications, des services, de la construction et des infrastructures.
-a présenté aux hommes d’affaires espagnols les opportunités prometteuses d’investissement dans le Royaume, notamment dans les secteurs de l’industrie automobile, l’agroalimentaire, l’aéronautique et les énergies renouvelables, où le Maroc a franchi d’importantes étapes,
-a évoqué le partenariat stratégique exemplaire entre le Maroc et l’Espagne dans ses différents volets, mettant l’accent sur une nouvelle approche pour approfondir les relations bilatérales qui sera mise en place à travers la création d’un Groupe d’Impulsion Economique, l’instauration d’une démarche d’accompagnement spécifique et la promotion du co-développement et du partenariat triangulaire.
Les relations politiques entre le Royaume du Maroc et le gouvernement canarien répondent à la volonté de raffermir et développer davantage les liens d’amitié, de bon voisinage et de garantir aussi un climat d’entente et de dialogue permanent entre les dirigeants politiques des deux gouvernements, afin de garantir et développer les intérêts stratégiques mutuels dans les domaines économique et sécuritaire en particulier, sachant que les relations institutionnelles de deux parties sont très fluides et s’améliorent d’année en année, ce qui est un grand succès pour la diplomatie marocaine surtout si l’on tient compte du fait que le parti qui gouverne les Iles Canaries depuis 14 ans, est « Coalicion Canaria », qui regroupe les partis nationalistes appartenant à chaque ile (Iniciativa Canaria de Gran Canaria, ATI « Agrupacion de Tenerife Independiente » et « Asamblea Majorera de Fuerteventura », etc…
Au sein de Coalicion Canaria cohabitent plusieurs courants tels que le constitutionnalisme (qui appuie l’union avec l’Espagne), la souveraineté (comme Etat libre associé de l’Espagne.
Les unionistes avec l’Espagne et les souverainistes, en général, voient de bon gré l’unité du Maroc et appuient le projet d’autonomie de nos provinces du Sud, ils souhaitent même renforcer les relations politiques et économiques avec notre pays, vu que le Maroc représente pour les Iles Canaries la porte de l’Afrique.
Les petits partis qui n’ont pas de représentation parlementaire peuvent se diviser en deux groupes ; les berbéristes qui soutiennent le Maroc (FREPI AWANAK, PIL) et les africanistes et atlantistes qui soutiennent les séparatistes (Nueva Canaria, PCC, PNC, etc).
Le leader du Parti Populaire aux Iles Canaries, José Manuel Soria, également Vice-président et ministre régional de l’Economie et des Finances du gouvernement autonome canarien (à l’époque) a exprimé, lors d’un entretien officiel le 2 mai 2010, avec M. Thami Khyari, Secrétaire National du Front des Forces Démocratiques, la volonté des Iles Canaries de promouvoir de bonnes relations avec le Royaume du Maroc, soulignant que le Maroc, pays voisin, constitue une priorité et une nécessité pour le développement de l’économie canarienne.
S’agissant de la question de notre intégrité territoriale, la plupart des déclarations officielles présentées par les responsables canariens appuient toute solution négociable qui puisse satisfaire les parties en litige. L’exemple à citer à ce sujet de M. Antonio Castro Cordobez, Président du Parlement des Iles Canaries qui a déclaré, lors d’un déjeuner de travail au Consulat Général le 25 mars 2010, en présence aussi du Porte-parole du groupe parlementaire de Coalicion Canaria, M. José Barragàn que si le Maroc applique l’autonomie au Sahara, ce sera un pas vers la solution définitive du problème.
Dans le même contexte, le Président du gouvernement canarien, Paulino Rivero, a demandé l’intervention de l’Union Européenne pour trouver une solution au conflit du Sahara, en précisant que la meilleure voie pour trouver une issue à ce problème reste « le dialogue, la sagesse et le droit international » (MAP-novembre 2010).
2) L’affaire du Sahara
Actuellement, les hautes personnalités de la politique canarienne et un ample secteur des trois grands partis canariens (PSOEPSC, CC et PP), voient d’un bon œil une autonomie de nos provinces du sud sous souveraineté marocaine comme par exemple certains membres du gouvernement autonome, les ex-présidents du gouvernement autonome et les membres du Parlement Canarien.
Cependant, il existe un groupe de parlementaires qui sympathisent encore avec la cause séparatiste et des secteurs dans ces mêmes partis qui continuent à soutenir les séparatistes. Ces secteurs se situent entre les jeunes militants, la plupart influencés depuis leur enfance par la propagande quotidienne dans les moyens de communication, dans la rue, à l’école, etc… et surtout celle des comités d’appui au peuple sahraoui. Il existe dans chaque île un comité avec représentation dans chaque municipalité, à cela il faut ajouter tous les petits partis séparatistes, les petits partis de gauche nationaux, tels que IU, les Verts, UPyD (Union du Progrès et de la Démocratie), les syndicats, certains moyens de communication, tous ces groupes de pression exercent encore une influence dans la société à cause de leur martèlement quotidien en faveur du polisario et de l’Algérie.
La majorité de ces groupes soutiennent le polisario :
1) Par solidarité idéologique, pensant que le polisario est un mouvement de libération d’idéologie progressiste,
2) A cause de leur méconnaissance des réalités historiques, culturelles, d’identité, etc… de nos provinces du sud,
3) Ils pensent qu’il existe un peuple appelé « peuple sahraoui » ayant sa propre histoire et identité,
4) Par manque de communication suffisante entre les dirigeants politiques des deux gouvernements et de la part de la société civile. Le Maroc est appelé à prendre l’initiative afin d’éclaircir ces points de vue concernant ces provinces du Sud et essayer de convaincre les secteurs politiques pro-polisario par l’intensification des contacts politiques et socioculturels avec l’élite politique et intellectuelle canarienne.
Cependant, des changements favorables à notre cause sont en train de se produire grâce aux événements qui se succèdent actuellement dans la région et dans toute l’Afrique : les pays dont les gouvernements sont faibles commencent à effrayer les Canariens car ces derniers perçoivent que s’ils ne peuvent pas contrôler leurs frontières ; ils seront une proie facile pour Al-Qaeda et les différents réseaux qui opèrent en dehors de la loi comme par exemple les derniers enlèvements d’Européens par Al-Qaeda du Maghreb arabe dans la région du Sahel et des coopérants espagnols en Mauritanie.
Le secteur plus intellectuel de ces groupes comme déjà à reconnaître que grâce au Maroc, les Iles Canaries sont beaucoup plus protégés.
Par conséquent, tous les intellectuels canariens reconnaissent que le seul pays du Maghreb qui peut leur offrir sécurité et de très bonnes relations de voisinage c’est le Maroc.
De même, les Chambres de Commerce canariennes, la Fédération des Entrepreneurs canariens, aussi bien de la province de Las Palmas que celle de Tenerife, ainsi que tous les entrepreneurs en général ne cessent de faire pression sur le gouvernement et sur les partis politiques pour continuer à développer et consolider les bonnes relations avec le Maroc.
3) Associations pro-polisario :
Aux Iles Canaries, il existe trois principales associations pro-polisariennes ayant leur siège dans les capitales des deux provinces canariennes :
a) Asociacion Canaria de Slidaridad con el Pueblo Saharaui (Las Palmas)
b) Asociacion Canaria de Amistad con el Pueblo Saharaui (Tenerife)
c) Coordinadora Sindical de Apoyo al Pueblo Saharaui (Las Palmas)
Toutes ces associations sont des organisations non-gouvernementales ayant des finalités très similaires, à savoir :
– Encourager et organiser l’aide humanitaire au peuple sahraoui ;
– Conseiller, informer et défendre les droits du peuple sahraoui ;
– Revaloriser, dignifier et faire connaître aux Espagnols les particularités et les traditions sahraouies ;
– Intensifier les contacts humains et culturels avec le peuple sahraoui
– Organiser des voyages culturels, récréatifs et touristiques au Sahara ;
– Coopérer avec tous les organismes internationaux qui assument les buts de ces associations et particulièrement avec l’Organisation des Nations-Unies et la Croix Rouge Internationale ; – Obtenir des actions efficaces des autorités correspondantes pour la consécration de leurs finalités,
– Diffuser et appuyer les Résolutions de l’ONU sur les droits à l’autodétermination des peuples ;
– Appuyer et exiger la célébration d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui
Pour accomplir leurs finalités, les associations développent tous types d’activités, comme des causeries d’information, des activités culturelles, des jumelages de municipalités canariennes avec des « wilayas sahraouies », des campagnes de sensibilisation, des voyages aux camps, des concentrations, envoi d’aide humanitaire, ainsi que la réalisation de programme d’accueil des enfants sahraouis dans des familles canariennes.
D’autre part, le site web de l’Asociacion Canaria de Solidaridad con el Pueblo Saharaui souligne que l’association est née pour collaborer avec beaucoup d’autres associations qui existent dans la majorité des villes et villages espagnols avec la finalité de donner appui et solidarité au peuple sahraoui et que cet appui se traduit fondamentalement dans l’envoi d’aliments, médicaments, chaussures, vêtements, matériel scolaire, effets et matériels divers, matériel hospitalier, … en collaborant, à partir d’ici, pour que leur rêve de terre et de liberté puissent se réaliser. Elle ajoute que les sahraouis, obligés à vivre loin de leur terre, dans un lieu inhabitable du désert, conservent l’espoir de pouvoir retourner un jour à leur pays et reconstruire leurs vies sur la terre de leurs ancêtres.
Il est à mettre en exergue, également, que l’Asociacion Canaria de Amistad con el Pueblo Saharaui a reçu le Prix Canaries 2007 dans sa modalité « Actions Altruistes et Solidaires », un des prix les plus importants concédé par la Communauté Autonome des Iles Canaries car, selon le jury, son activité suppose pour les Iles Canaries, étendre des ponts de tolérance. Il s’agit d’une reconnaissance pour la constante sensibilisation au peuple canarien sur les situations que vit le peuple sahraoui dans les camps des réfugiés de Tindouf.
A souligner, également, que le Coordinadora Sindical de Apoyo al Pueblo Saharaui (Coordinatrice Syndicale d’Appui au Peuple Sahraoui) a pour objectif de collaborer dans la lutte pour les droits sociaux et du travail du peuple sahraoui et essayera d’éviter les agressions et dénoncer ceux qui les provoquent, la défense des droits humains au Sahara et la fin « des activités de persécution et de harcèlement ». Que l’Espagne reconnaisse la « RASD » comme un Etat souverain, que le gouvernement marocain mette fin à sa présence au Sahara Occidental et qu’il cesse l’exploitation des ressources naturelles du Sahara sont d’autres de ses objectifs.
Il est à signaler, également, que les syndicats CC.OO (Commissions Ouvrières), UGT (Union Général des Travailleurs), Intersindical Canaria, COBA et Convergancia Sindical Canaria, viennent de s’unir à cette association de coordination, avec l’intention de défendre le respect des droits humains et sociaux au Sahara.
D’après des estimations émanant des représentations associatives, l’Algérie aurait destiné près de 300 millions $ aux lobbies et médias espagnols pro-polisario. Le Parti Populaire espagnol aurait alloué 100 millions $ à des actions visant à instrumentaliser la question du Sahara pour des visées électorales et pour faire pression sur le gouvernement socialiste, quand celui-ci était au pouvoir.
4) Délimitation des eaux territoriales
Le contrôle des eaux internationales a toujours été une revendication constante du gouvernement autonome canarien dirigé par Coalicion Canaria depuis 1996. Ce sujet est l’un des problèmes qui préoccupe le plus les forces vives canariennes. Les Canariens souhaitent que le tracé de leurs frontières maritimes avec notre pays soit traité comme si c’était un Etat Archipélagique prenant comme exemple pour appuyer leur thèse les deux archipels portugais des Iles Madeira et des Açores, qui bénéficient de ce statut.
Le gouvernement canarien, les partis politiques, le parlement canarien, etc.. vont utiliser tous les arguments possibles pour obtenir gain de cause tels que l’immigration irrégulière, la sécurité, le trafic de stupéfiants, la protection de l’environnement en relation avec les fuites d’hydrocarbures des grands pétroliers qui passent par les îles dans leur route vers le Moyen-Orient ou vers l’Amérique, la protection des cétacés et surtout les raisons économiques car les fonds marins qui entourent les îles peuvent cacher beaucoup de richesses.
En 2004, l’Espagne avait présenté une pétition à l’Assemblée de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) demandant un statut de Zone Maritime Spécialement Sensible (ZMSS).
Après deux ans d’études et de travail, cette institution a déclaré, en mars 2006, les eaux canariennes Zone Maritime Spécialement Sensible. Avec cette mesure, le gouvernement canarien obtient le pouvoir de contrôler et inspecter tous les bateaux qui circulent dans ses eaux interinsulaires.
Cette mesure a, en outre, été appuyée par une autre loi beaucoup plus importante, la loi votée par les « Cortes » espagnoles, le 31 décembre 2010, qui reconnaît au gouvernement canarien le contrôle des eaux interinsulaires. Ces deux mesures très importantes pour les Canariens, les ont encouragés à revendiquer la ligne médiane comme tracé de la frontière maritime entre les îles et notre pays, ce qui est contraire au Droit International.
Plusieurs professeurs d’universités en droit international public l’ont rappelé au gouvernement central espagnol à maintes reprises, dans la presse et dans les moyens audiovisuels, parmi ces derniers se trouve Carlos Jiménez de l’Université d’Alcalà de Henares (Madrid. Ce professeur a affirmé que l’Espagne a le contrôle sur les douze miles nautiques proches aux côtes de chaque île, mais pas sur toute la superficie maritime qui les sépare.
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Il semble que Jordi Pujol ait été chargé par le Maroc de relancer le projet méditerranéen de l’organisation.
Dans une lettre envoyée par Pujol aux autorités marocaines au début des événements due l’appelé printemps arabe, l’ancien président de la Generalitat de Catalogne fait l’éloge du régime marocain et des fausses réformes faites à l’époque pour freiner les protestations des jeunes Marocains, puis s’excuse de ne pas avoir réussi à relancer les activités d’une organisation dont la base serait les relations entre les pays des deux rives de la Méditerranée.
« Je dois parler d’une déception qui a été, à mon avis, l’évolution négative du processus de Barcelone lancé en 1995 – largement promu par le président Felipe Gonzalez avec le fort soutien de la Catalogne – mais abandonné et ensuite neutralisé par l’Union pour la Méditerranée. Une initiative due, à mon avis, à un reflet de la « grandeur » française et à la volonté du président Sarkozy de jouer les premiers rôles plutôt que le fruit d’une réflexion et d’un projet solides », déclare Pujol dans la lettre de défense du projet méditerranéen qui, selon lui, pourrait être proposé lorsque le PP et le PSOE remporteront les élections et que les relations entre l’Espagne et la Catalogne s’amélioreront. « Je ne sais pas si le résultat (des élections, ndlr) renforcera ou non l’influence de la Catalogne sur la politique espagnole, qui à certains moments au cours des 20 dernières années a été vraiment importante. Si cette influence augmente, cela favorisera considérablement la collaboration avec le Maroc et la reconnaissance des efforts de démocratisation et des progrès sociaux du Maroc », déclare M. Pujol.
« Depuis la fin des années 1980, lorsque j’étais président, le gouvernement catalan a pris une série d’initiatives pour faire comprendre à l’Europe l’importance de la Méditerranée. Mais ni l’Europe en général ni l’Union européenne ne se sont intéressées à la question, et aujourd’hui elles ne s’y intéressent pas non plus suffisamment », ajoute-t-il.
Pujol déplore que « bien que nous ayons donné des conférences et des séminaires de Stockholm au Caire et de Casablanca à Rome et Hambourg, et que nous ayons contacté des politiciens au plus haut niveau, nous n’avons pas eu beaucoup de succès. L’Europe centrale et du Nord ne se sentait pas très concernée. La Grande-Bretagne non plus – très peu. Même en France, étonnamment, nous n’avons pas eu d’écho. Nous avons réussi à intéresser le gouvernement espagnol de Felipe Gonzales. Elle a agi efficacement, ce qui a conduit, en 1995, au processus de Barcelone. Avec une attitude beaucoup plus engagée de la part du gouvernement espagnol. Mais comme je l’ai dit, tout cela s’est calmé, dans une certaine mesure grâce à tout le monde. En partie à cause d’un changement d’attitude du gouvernement espagnol, qui a déplacé le centre de gravité de sa politique étrangère vers l’Atlantique et l’UEE et s’est méfié du Maroc. Elle est également due au manque d’intérêt de nombreux pays européens et à la lenteur de nombreux pays de la rive sud de la Méditerranée à prendre des décisions. Elle est également due à l’aggravation du conflit israélo-palestinien. Mais maintenant, l’Union pour la Méditerranée, qui a été jusqu’à présent un échec, pourrait peut-être être relancée avec le nouveau gouvernement espagnol, même si, comme vous le savez, l’Europe a des préoccupations urgentes. En tout cas, n’oubliez pas que l’Union pour la Méditerranée a maintenant un nouveau secrétaire général, un Marocain, M. Youssef Amrani, qui est beaucoup plus actif que son prédécesseur », conclut M. Pujol.
Le Centre national de renseignement (CNI) espagnol a découvert, juste avant la pandémie de Covid-19, un complot d’espionnage marocain activant depuis le consulat du Maroc à Madrid, à la suite d’une enquête de plusieurs années sur un agent consulaire accusé d’avoir «collaboré» avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne, ont rapporté hier des médias espagnols.
Selon les médias, l’agent consulaire recruté par les services secrets marocains s’est vu refuser le mois dernier une demande d’obtention de la nationalité espagnole, mais à ce jour il n’a pas été expulsé d’Espagne. La justice a rejeté, pour la première fois, l’octroi de la nationalité à ce fonctionnaire administratif du consulat du Maroc à Madrid et met directement en cause le chef des renseignements marocains en Espagne, qui opère depuis l’ambassade du Maroc à Madrid.
Le principal service secret espagnol affirme avoir «la certitude de l’étroite collaboration de +Don Gabriel+ (pseudonyme donné à cet agent pour ne pas dévoiler son nom), depuis son arrivée en 2016, au consulat du Maroc à Madrid en tant qu’agent local, avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne». Les juges donnent pleine validité au rapport du renseignement espagnol. Il ne s’agit pas d’une compilation de «simples suppositions sur la personne concernée». Les données qu’il fournit sont «suffisamment explicites et concrètes», souligne la sentence, qui met en principe un terme à 12 ans de procédures, par «Don Gabriel», pour devenir Espagnol.
Le CNI, selon le jugement, a commencé à enquêter sur lui en 2011, un an après qu’il a commencé à travailler comme interprète au consulat du Maroc à Séville, bien avant qu’il ne soit envoyé à Madrid en 2016. Les chambres contentieuses-administratives de la Haute Cour nationale rejettent, avec une certaine fréquence, l’octroi de la nationalité espagnole aux immigrés marocains installés en Espagne sur la base de rapports du CNI qui invoquent des raisons de «sécurité nationale», sans entrer dans les détails.
«Cette mention n’est généralement pas en relation avec des liens présumés avec des organisations terroristes, mais avec les services secrets marocains opérant en Espagne», expliquent les médias, rappelant un cas similaire enregistré à Las Palmas où «Fabio», un homme d’affaires marocain basé dans l’archipel, s’est vu refuser sa demande d’obtention de la nationalité espagnole pour avoir entretenu, entre 2008 et 2016, «une relation de pleine collaboration avec le renseignement étranger marocain». Jusqu’à présent, seule l’expulsion d’un espion marocain d’Espagne, Nourendin Ziani, est enregistrée en mai 2013, à la demande du général Félix Sanz Roldan, alors directeur du CNI. Basé à Barcelone, Ziani avait fondé l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne, financée par le ministère marocain de l’Immigration.
En Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, les expulsions et même les procès de collaborateurs des services secrets marocains sont souvent rendus publics. Le dernier cas connu remonte à juillet 2018, celui d’une femme, Kaoutar Fal, au sujet de laquelle la Sûreté de l’Etat belge a déclaré dans un communiqué qu’elle avait été expulsée «pour ses activités d’ingérence et d’espionnage pour le compte de services de renseignement étrangers».
«Kaoutar Fal et ses organisations s’impliquent énergiquement dans des activités d’ingérence au nom du Maroc», précisait le texte.
Espagne, Maroc, Immigration, contrôle des frontières,
Le gouvernement espagnol approuve 30 millions d’euros supplémentaires pour le contrôle des migrations au Maroc
Mardi dernier, le Conseil des ministres espagnol a approuvé l’envoi de 30 millions d’euros supplémentaires aux autorités marocaines à des fins de contrôle des migrations, le quatrième programme d’aide financière de ce type depuis 2019, rapporte le journal espagnol Público.
Le Maroc a maintenant reçu 123 millions d’euros de l’Espagne pour le contrôle des migrations depuis 2019. L’UE a distribué 346 millions d’euros à l’État nord-africain au cours de la même période et devrait envoyer 500 millions d’euros supplémentaires jusqu’en 2027.
Cela fera un total de 969 millions d’euros entre 2019 et 2027, selon la même source, même si le « chantage migratoire » dont les autorités marocaines sont devenues des maîtres veut dire que le montant pourrait bien encore augmenter.
Précédemment, le Maroc a reçu 215 millions d’euros de financement de l’UE pour le contrôle des frontières entre 2001 et 2019. Ajouté aux fonds post-2019, il semble que d’ici 2027, l’État nord-africain aura reçu plus de 1 milliard d’euros des fonds européens et espagnols pour le contrôle des frontières et des migrations.
L’article de Publico note que la dernière livraison de fonds est intervenue après que l’État marocain a envoyé une lettre au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies condamnant la souveraineté espagnole sur Melilla et affirmant que le pays n’a pas de frontières terrestres avec l’Espagne. La lettre était une réponse à une enquête sur l’action brutale contre des personnes tentant de franchir la barrière frontalière de Melilla en juin.
Les autorités espagnoles semblent donc chercher à encourager leurs homologues marocains à maintenir l’apparente prétention d’avoir des frontières terrestres avec l’Espagne, afin d’empêcher l’arrivée de personnes indésirables par-dessus les clôtures à Ceuta ou Melilla – tout comme les responsables marocains l’ont si bien fait en juin, lorsqu’ils ont participé à de violentes attaques contre des personnes tentant de franchir les barrières frontalières, puis n’ont pas porté secours à ceux qui ont été blessés.
Depuis lors, les autorités marocaines s’acharnent contre ceux qui ont participé à la tentative de traversée, avec des condamnations allant jusqu’à 4 ans de prison ferme.
L’annonce d’une nouvelle levée de fonds s’est accompagnée des assurances du ministre espagnol de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska, sur l’amitié « loyale et fraternelle » du Maroc.
Avant la réunion de vendredi dernier du Conseil Justice et Affaires intérieures de l’UE, Grande-Marlaska a également pris le temps de dire que ses homologues européens n’avaient pas à s’inquiéter, « car les relations entre le Maroc et l’Espagne sont exceptionnelles et extraordinaires ». Rien n’est moins sûr. Les pateras continuent d’arriver aux Îles Canaries provenant de Laayoune, Dakhla, Nouadhibou et Sénégal.
Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, OTAN, Pedro Sanchez,
Sánchez voulait faire débarquer des navires de l’OTAN à Ceuta et Melilla pour envoyer un message à Rabat.
Selon OKDiario, le gouvernement de Pedro Sánchez a préparé une feuille de route pour convaincre l’OTAN, à l’occasion du sommet de l’Alliance à Madrid, d’inclure Ceuta et Melilla dans son parapluie de protection. Ce plan a échoué avant d’être mis en œuvre, après qu’il a été réalisé que ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’approuveraient un changement aussi important du statut des deux villes, que le Maroc revendique comme siennes. La Moncloa a manœuvré lors du sommet de l’OTAN pour tenter un » plan B » : que les flottes de l’OTAN transitant par le détroit de Gibraltar utilisent les ports des villes autonomes, notamment Ceuta, pour des escales techniques et des ravitaillements pendant leurs missions. Finalement, cela ne se produira pas, et Sánchez se retrouve sans atout dans sa lutte contre Rabat.
En 2021, l’Espagne travaillait sur une proposition à présenter à l’OTAN pour résoudre, une fois pour toutes, le manque de définition quant à l’appartenance ou non de Ceuta et Melilla au parapluie de l’Alliance. Consulté à l’époque, le gouvernement a fermé les yeux et nié : personne ne travaille sur cette hypothèse. L’information, avec le faux démenti du gouvernement, n’a jamais été publiée.
La même source rapporte que quelques jours avant le sommet, la Moncloa a laissé échapper que le concept stratégique de Madrid, le guide qui régira les actions de l’OTAN au cours de la prochaine décennie, laisserait Ceuta et Melilla expressément sous la protection de l’Alliance après les efforts déployés par le gouvernement au fil des mois. Les mêmes que ceux qu’il avait refusés. Cependant, le sommet de Madrid a pris fin et Ceuta et Melilla sont restées sans ce nouveau statut. La défense automatique de ces deux endroits n’a pas été envisagée par l’OTAN. Des sources militaires expliquent à OKDIARIO que le gouvernement de Pedro Sánchez « n’a pas insisté sur cette question après avoir appris que ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’allaient la soutenir ».
Plan B
D’autre part, le gouvernement espagnol a proposé à l’Alliance un plan B, une sorte de prix de consolation, qui consistait à ce que l’OTAN considère les ports des villes autonomes comme des escales pour les flottes internationales qui traversent le détroit de Gibraltar. Les groupes navals permanents qui sont déployés en permanence dans les zones d’influence en Europe, en Asie et en Afrique.
Cette proposition a été laissée en suspens, sans réponse positive ou négative de la part de l’Alliance. En fin de compte, cependant, l’Espagne a été informée que les navires de l’OTAN appartenant à ces grandes flottes n’utiliseront pas les ports espagnols sur le continent africain. Il y a « d’autres ports » qui effectuent déjà ce travail, argumente le QG de Bruxelles. Parmi elles figure Rota (Cadix), que les États-Unis considèrent comme d’un intérêt stratégique élevé.
Les Russes
Ce recul a des effets économiques importants pour les deux villes. Entre 2010 et 2018, les équipages des navires et sous-marins militaires russes ont effectué une soixantaine d’escales de ravitaillement à Ceuta, rapportant environ cinq millions d’euros de recettes, selon les données de l’autorité portuaire de la ville.
Ce flux d’avantages a été coupé lorsqu’en 2018, l’accord tacite entre la Russie et l’Espagne pour effectuer ces escales a été définitivement rompu. Ni le ministère de la défense ni la marine espagnole n’ont vu d’objection à ce qu’ils aient lieu, comme ils le font depuis les années 1970. Mais ce sont les lobbies des États-Unis et du Royaume-Uni qui ont effectué un travail méthodique à Bruxelles pour que l’Alliance fasse comprendre à l’Espagne qu’elle ne voyait pas la nécessité de telles escales russes, surtout depuis l’entrée de Moscou dans le conflit syrien.
L’Espagne a accepté ce mandat, tout en faisant valoir que si Ceuta et Melilla n’étaient pas des territoires de l’OTAN, il n’y avait aucune raison de mettre fin aux escales. Dans les années qui suivent, cependant, il y a eu des visites russes discrètes et courtes à Ceuta. Les exceptions étaient rares.
Maroc
Mais surtout, le plan B de la Moncloa, en proposant Ceuta – et dans une moindre mesure Melilla – comme escale sûre, avait une composante stratégique. Si ni Ceuta ni Melilla ne sont sous le parapluie de la protection reconnue par le traité de Washington, qui a donné naissance à l’Alliance, la présence des flottes de l’OTAN servirait au moins à envoyer un message au Maroc, à savoir que les deux territoires sont effectivement sous protection. Que l’Espagne n’est pas seule si elle doit les défendre contre une action hostile.
Il convient de rappeler que Rabat n’a jamais, en aucun cas, affirmé son intention de respecter le statut espagnol de Ceuta et Melilla. En fait, la semaine dernière, le Maroc a assuré par écrit aux Nations unies qu’il n’avait pas de « frontières terrestres avec l’Espagne », tout en décrivant Melilla comme une « ancienne prison » en raison de sa clôture de protection frontalière. En réponse au tollé, Rabat a nuancé ses propos, mais ne les a pas retirés.
Maroc : Ahmed Charai, la DGED et l’affaire Rachida Dati – Espagne, Ile Persil, Laïla, Perejil, José María Aznar
Email envoyé par Mourad El Ghoul, Directeur du Cabinet de Yassine Mansouri à Mohammed Khabbachi le Vendredi, 12 Septembre 2008.
Traduction intégrale du dossier de la revue « Epoca » sur l’affaire Rachida Dati
Madrid, 12 sept (MAP) – Ci-après la traduction intégrale du dossier consacré ce vendredi par la revue espagnole « Epoca » à l’affaire de la grossesse de la ministre française de la justice, Rachida Dati, et dans lequel elle accuse SM le Roi Mohammed VI d’être derrière l’information publiée par le journal électronique « lobservateur.ma ».
– Billet de présentation du numéro, signé par la sous-directrice de la revue, Maite Alfageme, et intitulé « Maroc Connection » :
« Il y avait un chat enfermé. La calomnie divulguée la semaine dernière dans un média marocain contre l’honneur de l’ex-président Aznar a une explication que nous révélons avec tous les détails – une infinité d’informations corroborées – dans ce numéro d’Epoca que vous avez entre les mains. Il s’agit d’un reportage de notre collaborateur José Maria Ballester Esquivias –bon travail Pepe – dans lequel –quel hasard- il ressort clairement l’existence d’une relation entre le propriétaire de l’observateur.ma –le journal qui a perpétré l’infamie- et les hautes, très hautes instance de la vie institutionnelle marocaine ».
– Article principal : Ahmed Charai, directeur de « lobservateur.ma » est un ami intime de Mohammed VI. C’est ainsi qu’on a monté la calomnie contre Aznar :
« Le 2 septembre, le journal électronique marocain +lobservateur.ma+ a annoncé avec tapage que l’ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, était le père du futur enfant de Rachid Dati, d’origine marocaine et actuelle ministre française de la justice. Aznar, par le truchement de FAES, a catégoriquement démenti l’information et remis l’affaire à ses avocats. Il est surprenant que quatre ans après son départ du Palais de la Moncloa –siège de la présidence du gouvernement espagnol -, un site web sort une information qui a l’air d’un coup de pied à l’ex-président du gouvernement.
Mais c’est quoi « lobservateur.ma » ? Qui est derrière lui ? Quels sont ses intérêts ? Pour répondre à ces questions, Epoca a obtenu le valeureux témoignage d’un important directeur d’un média marocain de l’opposition, qui préfère garder l’anonymat. D’emblée, il assure qu’en matière de publications électroniques au Maroc c’est « la loi de la jungle qui règne : surtout des blogs de mauvaise qualité. Durant les dernières années il y a eu abondance ». Ceci dit, ce journaliste se concentre sur la figure particulière de Ahmed Charai, le directeur de + lobservateur.ma+ et exemple clair sur comment se mêlent au Maroc journalisme, haute politique et proximité au palais royal.
Charai a formé partie de la délégation marocaine au processus de Manhasset (surnom du round de négociation entre le gouvernement de Rabat et le Front Polisario sur le Sahara). En plus il est très lié à deux think-tanks américains –Search For a Common Ground y Foreign Policy Research Institute -, très proches du mouvement neocon et à la droite israélienne, auprès desquels il mène des actions de lobbying pour défendre la position du Maroc sur le Sahara. En plus il entretient d’excellentes relations avec les services de renseignements marocains et avec le palais Royal+.
+Comme homme d’affaires, poursuit notre interlocuteur, Charai est le propriétaire de Maroc Télématique, qui s’est adjugée un réseau de panneaux publicitaires à Casablanca. Ce type de concessions se fait souvent au Maroc selon des critères politiques : on accorde des rentes à ceux qui sont proches du palais et même le roi Mohammed VI contrôle FC Com, le plus grand réseau de panneaux publicitaires, géré par son homme de confiance, Mohamed Mounir Majidi+.
+Ainsi, ajoute ce journaliste marocain, lobservateur.ma perçoit de la publicité « amie » de Maroc Telecom –propriété de Vivendi – de la compagnie aérienne Royal Air Maroc, etc. Et ce, en dépit du nombre réduit de visite su ce site web. Il est certain que Maroc Telecom sert à l’Etat pour « arroser » la presse fidèle. L’un des financements occultes que perçoit Charai+.
L’accapareuse capacité de lobbying de Charai n’est pas finie. +Il était actionnaire de La Vérité, un hebdomadaire financé par des officiers supérieurs de l’armée marocaine pour défendre leurs intérêts dans l’industrie de la pêche hauturière. Il recevait un financement pour ses activités+. Epoca a essayé à plusieurs reprises ed’ntrer en contact avec Charai pour connaître son point de vue mais il se trouve en voyage aux Etats-Unis.
+Politiquement, ajoute le journaliste, le régime marocain maintient de très bonnes relations avec Rachida Dati+ donc il faut écarter le mobile politique dans la publication de cette information. +C’est un travail bâclé d’un mauvais journaliste. Ce n’est pas le genre de scoop que l’on peut publier en Europe+, précisément quelques semaines avant le lancement de la version papier de lobservateur.ma.
Comme nous l’explique notre source – Epoca a pu le vérifier- au moins quatre journalistes français travaillant dans de grands médias spécialisés dans l’information internationale – Dominique Lagarde, Mireille Duteil, Vincent Hervouet et José Garçon – collaborent habituellement avec la publication en question. Selon notre interlocuteur, ils sont rémunérés par Maroc Télématique.
Epoca a recueilli l’avis de trois d’entre eux. Lagarde, de l’Express, a confirmé que +en accord avec la direction de l’Express+, il écrit des +articles pour www.lobservarteur.masur des thèmes de politique internationale, avec la condition de ne jamais écrire sur le Maroc+. Elle reconnaît aussi qu’il les envoie à Maroc Télématique. Toutefois, elle s’est montrée surprise après la lecture de cette information dans la page web. +Il était suspendu entre juillet et septembre pour préparer le lancement de la version papier. On m’a demandé de suspendre l’envoi d’articles. Mais Charai m’a dit qu’ils ont un scoop et qu’ils avaient décidé de le publier+.
Non moins susprise, Mireille, de la revue Le Point, a dit que l’observateur.ma, est habituellement +plus sérieux+. Dans un entretien téléphonique, Vicent Hervouet, de la chaîne de télévision LCI, qui a le même avis, a confirmé sa collaboration avec la page web de Charai. LCI est la chaîne d’information en continu de TF1, la principale chaîne de télévision française, dont le journal du soir est le plus suivi en Europe. LCI et TF1 sont propriété du groupe Bouygues, très présent au Maroc et qui a construit à Casablanca l’immense mosquée Hassan II, la troisième plus grande au monde après celles de la Mecque et de Médine.
Dans un autre article, l’auteur du reportage se demande sur le pourquoi de cette haine à Aznar ?. L’article est illustré d’une photo du débarquement de soldats espagnols sur Perejil.
Les motifs ne manquent pas au Maroc et à son roi pour exacerber leur haine envers Aznar. Au début de son étape comme président du gouvernement, ce dernier a eu des gestes de bonne volonté : en 1996, il a été le premier pays étranger qu’il a visité officiellement et trois ans plus tard, en 1999, l’Espagne était l’un des rares pays à avoir dépêché son chef d’Etat et son chef de Gouvernement aux funérailles de Hassan II. Même cette même année a éclaté le premier incident entre le gouvernement du Parti Populaire et le Maroc : au terme de l’accord de pêche entre ce pays et l’Union Européenne, il n’a pas été renouvelé. La pêche espagnole en est sortie lésée.
Peu à peu, les relations entre les deux pays se sont détériorées pour déboucher fin octobre 2001 sur le retrait de l’ambassadeur du Maroc à Madrid. Mohamed Benaissa, alors ministre des Affaires étrangères, a allégué que l’Espagne +ne respectait pas le Maroc et ses institutions+. Selon un rapport de l’Institut Real Elcano, le manque de respect auquel se référait le régime marocain concernait +le traitement réservé par la presse espagnole au défunt Hassan II et qu’elle réserve à Mohammed VI, le scepticisme quant au désir des Marocains d’homologuer leur +transition démocratique+ avec d’autres transitions européennes, au manque de crédibilité des prétentions marocaines sur le Sahara, et le soutien à la fermeté avec laquelle le gouvernement fait face aux revendications agressives sur Sebta et Mellilia+. Soit les thèmes de toujours. Aznar était disposé à bien s’entendre avec le Maroc, mais sans céder dans la défense des intérêts espagnols.
La tension a atteint son paroxysme le 11 juillet 2002 lorsque la Gendarmerie marocaine a occupé l’îlot espagnol de Perejil, déclenchant ainsi la plus grande crise entre les deux pays depuis la Marche verte. Cinq jours après, l’Espagne lance, avec l’appui de tous ses alliés sauf la France, une opération militaire pour récupérer Perejil. Et il fut ainsi. Par la suite, le dialogue sera rétabli entre les deux parties, mais les relations amicales n’ont jamais éé récupérées sous le gouvernement PP. Une fois Zapatero au pouvoir, les rois d’Espagne ont effectué, en janvier 2005, une visite d’Etat au Maroc. Saisissant cette occasion, Mohammed VI avait accordé un entretien à +El Pais+ où il s’était interrogé si +Aznar était plus franquiste que Franco+.
Ce fut le dernier d’une série de gestes de mépris ». –(MAP)-