Badr Hari révèle sur Instagram qu’il s’est lancé dans un grand projet d’ouverture de dizaines de salles de sport au Maroc. Le réseau de centres de fitness s’appellera Punch. « Notre peuple mérite l’exceptionnel », a déclaré M. Badr.
50 salles de sport
Un post Instagram datant d’il y a quelques jours révèle qu’il souhaite ouvrir pas moins de 50 salles de sport dans son pays. Hier, il a officiellement annoncé le projet. « L’objectif est de développer des salles de sport qui répondent aux meilleurs standards internationaux, mais accessibles au plus grand nombre en termes de coûts d’abonnement », a déclaré la légende du kickboxing.
Texte intégral du post:
Le sport est un levier puissant pour le développement humain, l’inclusion, la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la marginalisation » (mai 2008).
« J’appelle une nouvelle fois la jeunesse marocaine et les porteurs de projets résidant à l’étranger à tirer profit des nombreuses opportunités d’investissement au Maroc, ainsi que des incitations et garanties offertes par la nouvelle charte de l’investissement, » (août 2022).
Sa Majesté Le Roi Mohammed VI qu’Allah l’assiste
Étant pleinement convaincu de la vision de notre Roi, du potentiel et de l’avenir de notre pays, j’ai décidé de lancer un réseau de salles de fitness au début de l’année 2023.
En effet, le sport m’a tout donné dans ma vie et il est temps de redonner à la communauté sportive de notre cher pays, le Maroc.
Ces salles de sport s’appelleront Punch et notre projet est de développer des salles de sport atteignant les meilleurs standards internationaux mais accessibles au plus grand nombre en termes d’abonnement. Mon ambition est que ce projet puisse être une grande aventure humaine avec un fort impact social dans tout le Maroc.
Je veux encourager la jeunesse marocaine, mais aussi les personnes âgées, à investir dans leur santé par des activités sportives régulières dans une véritable communauté sportive garantissant un matériel de haute qualité, la sécurité et un environnement propre. Notre peuple mérite l’excellence et nous promettons d’amener le fitness et le combat au niveau supérieur grâce à notre concept révolutionnaire.
Notre objectif est de développer un réseau de quelques dizaines de salles de sport dans les 3 prochaines années, dans tout le Maroc. Nous serons présents partout, pour chaque marocain.
Nous aurons l’occasion de donner plus de détails sur l’ouverture de la 1ère salle dans les prochaines semaines. Ce sera la plus grande salle de sport du Maroc. Vous méritez le meilleur et nous vous donnerons le meilleur.
MADRID – Depuis près de 40 ans, on parle et on écrit sur une liaison par tunnel entre l’Espagne/Europe et le Maroc/Afrique. Il s’agit d’aller sous la surface de la mer du détroit de Gibraltar et les plans ont reçu un soutien supplémentaire grâce à un coût de 750 000 euros dans le budget de l’État 2023.
La personne responsable de la réalisation des études de faisabilitéde cet ambitieux projet côté espagnol, l’Association espagnole d’études pour les communications fixes via le détroit de Gibraltar (Segecsa), affiliée au ministère des Transports. Avec l’aide de fonds européens, une étude antérieure sera encore élargie pour étudier la faisabilité. Ce n’est pas seulement une connexion hispano-marocaine, mais une connexion euro-africaine.
Les plans publiés en 2021 indiquent que la construction d’un tunnel euro-africain pourrait commencer dans les années 2030 ou 2040. Les dernières recherches de 2018 parlent d’un tunnel d’une longueur totale de 38,67 kilomètres dont 27,75 kilomètres passeraient sous la mer à une profondeur de 475 mètres et auraient une pente de 3%.
Le projet de création d’un tunnel de liaison entre l’Europe via l’Espagne et l’Afrique via le Maroc a débuté dès 1980, mais a ensuite été complètement rayé de la carte car techniquement irréalisable. Il a alors été envisagé de construire un long pont pour franchir les 14 kilomètres.
Au début des années 90, on parlait à nouveau d’un pont reliant les deux continents, mais c’était tout. Après la construction de l’Eurotunnel entre la France et la Grande-Bretagne et son ouverture définitive en 1994, l’idée d’un tunnel entre l’Espagne et le Maroc a également été étudiée qui a finalement abouti en 2013 aux plans d’un tunnel dans lequel, comme l’Eurotunnel, des trains pour le transport de fournir.
Projet Cependant, deux grandes fissures terrestres d’environ quatre kilomètres de long ont été découvertes sur le tracé envisagé, rendant la construction plus difficile. Cependant, le plus grand fabricant de tunneliers au monde, Herrenknecht en Allemagne, a estimé qu’il était possible de construire les foreuses et équipements nécessaires pour un coût d’environ 32 millions d’euros.
La construction du tunnel prendrait environ 15 ans et se compose de deux tunnels pour trains de près de 40 kilomètres de long et d’un tunnel de service au milieu. Le tunnel doit relier la Punta Malabata à Tanger au Maroc (Afrique) à la Punta Paloma, à 40 kilomètres à l’ouest de Gibraltar en Espagne.
L’Espagne et le Maroc semblent toujours intéressés par un projet de tunnel et les deux pays devraient supporter les coûts estimés à environ huit milliards d’euros, bien que les coûts soient estimés beaucoup plus élevés.
Les coûts de ce tunnel ne devraient pas seulement provenir des caisses de l’État des deux pays, mais aussi du secteur privé comme les entreprises qui peuvent investir et probablement aussi de l’Union européenne.
Tags : Maroc, hosticulture, Pays Bas, agriculture, horticulture couverte, agriculture saline, aquaculture, stockage des produits agricoles,
L’horticulture couverte a beaucoup de perspectives au Maroc. Les entreprises néerlandaises peuvent jouer un rôle important dans le développement de ce secteur. En effet, ce rôle est déjà assumé. C’est ce qu’affirme Jaap Satter, conseiller agricole à l’ambassade des Pays-Bas dans la capitale marocaine Rabat.
M. Satter a commencé à travailler comme conseiller agricole l’été dernier. Il a désormais une vue d’ensemble raisonnable du secteur agroalimentaire du pays. « L’horticulture couverte, l’agriculture saline, l’aquaculture, le stockage des produits agricoles, autant de thèmes et de secteurs auxquels le secteur agroalimentaire néerlandais peut apporter son soutien. »
Serre de démonstration
Il cite un exemple. Une serre de démonstration – un centre d’excellence – sera bientôt ouverte près de la ville portuaire d’Agadir. « Cette serre jouera un rôle important dans le développement de la culture de légumes couverts dans les années à venir. Surtout dans le domaine du développement des connaissances. Des entreprises et des instituts de connaissances néerlandais y sont étroitement associés. Notre pays peut être fier de cela. »
Droits d’obtenteur
Jaap Satter travaille au ministère de l’agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire depuis 2005. L’horticulture, la biotechnologie, les matières premières, les ressources génétiques et les droits des obtenteurs sont quelques-uns des dossiers auxquels il a participé. Il a d’ailleurs déjà une expérience en tant que conseiller agricole. De 2016 à 2020, il a occupé le même poste en Turquie.
Premier conseil agricole en Turquie, maintenant au Maroc. Les différences sont-elles importantes ?
« Bien sûr, il y a des différences, mais en réalité il y a plus de similitudes. Un grand nombre de Néerlandais sont d’origine turque ou marocaine. En conséquence, les relations avec les deux pays sont intenses. La migration joue un rôle dans tous les dossiers de politique générale. Cette composante politique me plaît. En outre, j’ai des amis aux Pays-Bas qui ont des racines en Turquie ou au Maroc. C’est fantastique qu’après la Turquie, je puisse maintenant être actif au Maroc ».
Quelle est la beauté de la position du conseil agricole ?
« Je ne peux pas imaginer un travail plus agréable. C’est surtout la variété qui me plaît. Le matin, vous consultez le ministre de l’agriculture et l’après-midi, vous parlez du changement climatique à un groupe d’agriculteurs. Et le lendemain matin, vous avez un contact avec une entreprise néerlandaise qui veut investir ici. Cette variété rend le travail très excitant. »
Quelles sont vos premières expériences au Maroc ?
« Rabat est une ville magnifique. Il est merveilleux de se promener dans la Médina, le centre historique fortifié de la ville. Je ne rencontre presque que des gens sympathiques. En résumé, c’est un pays cool où travailler pendant un certain temps. D’ailleurs, je fais ce travail avec l’équipe de l’agriculture à l’ambassade. Ensemble, mes trois collègues marocains ont environ 20 ans d’expérience. Au cours de ces années, ils ont constitué un vaste réseau, ils sont au courant des développements récents dans le secteur agroalimentaire et ils savent également dans quels domaines la communauté des affaires néerlandaise peut jouer un rôle de soutien. Un conseil agricole ne peut pas faire grand-chose sans son équipe. »
Tous les pays ne disposent pas d’une équipe agricole. Pourquoi se trouve-t-il au Maroc ?
« Le Maroc est un important pays agricole à la frontière de l’Europe. Cela signifie beaucoup d’importations et d’exportations, notamment en provenance et à destination des Pays-Bas. Cela entraîne des problèmes occasionnels et c’est alors à nous, en tant qu’équipe, de faciliter les échanges. De nombreuses entreprises néerlandaises sont déjà actives ici, par exemple dans le domaine de l’horticulture. Certains signes indiquent également que les horticulteurs recherchent des lieux où leurs cultures nécessitent moins d’énergie. Le Maroc est alors une excellente option. Notre mission est de mettre en relation ces entrepreneurs néerlandais avec des partenaires commerciaux potentiels et avec le gouvernement. »
Ici, comme aux Pays-Bas, si la durabilité entraîne une hausse des prix pour les consommateurs, la discussion change.
Quels sont vos fers de lance l’année prochaine ?
« L’horticulture couverte est au sommet. A Agadir, autour de la serre de démonstration, une zone horticole est en cours d’aménagement. Des entreprises néerlandaises et marocaines investissent dans ce lieu. L’industrie horticole néerlandaise est entrée dans le collimateur des Marocains par son engagement dans la serre de démonstration. Aujourd’hui, une retombée commerciale a lieu dans la région immédiate. Il y a plus d’endroits dans le pays où l’horticulture couverte a des perspectives. En tant qu’équipe agricole, nous soutenons ces partenariats public-privé. »
Sur quoi d’autre vous concentrez-vous ?
« Il y a beaucoup d’intérêt pour l’aquaculture le long de la côte atlantique dans ce pays. Les protéines de poisson sont de plus en plus importantes dans le contexte de la sécurité alimentaire. Avec la FAO, le gouvernement marocain et les associations industrielles, nous explorons les possibilités de porter la production de poisson en mer à un niveau supérieur. L’une de nos autres priorités est l’agriculture saline. Le changement climatique accroît la salinisation des terres agricoles. La société néerlandaise The Salt Doctors a mené des recherches sur l’ampleur de ce problème et a examiné les possibilités de maintenir la production alimentaire, par exemple avec des variétés tolérantes au sel. Ces recherches sont excellentes, mais il faut maintenant passer à la pratique. En tant qu’équipe agricole, nous y participerons activement. »
L’industrie néerlandaise a investi dans la capacité de stockage des oignons. Est-ce une réussite ?
« Définitivement. Pour réduire les pertes dans la chaîne alimentaire, le stockage à froid est une mesure d’investissement importante. Le stockage des oignons à Meknès, grâce à la technologie néerlandaise, montre qu’un tel investissement est rentable en quelques années. Il y a ensuite également un intérêt de la part d’autres secteurs, par exemple celui de la pomme de terre. »
Une agriculture plus durable est-elle à l’ordre du jour au Maroc ?
« Absolument. Des efforts sont faits pour réduire la consommation d’eau, de pesticides et d’engrais. Ce problème se pose au Maroc comme aux Pays-Bas. Mais ici, comme aux Pays-Bas, si la durabilité entraîne une hausse des prix pour les consommateurs, la discussion change. Soit dit en passant, ce phénomène se produit dans toute l’Europe. Maintenant que le prix du gaz est si élevé, les centrales au charbon rouvrent leurs portes. »
Tags : Maroc, Stellantis, usine de Kenitra, construction automobile,
Stellantis a annoncé mercredi qu’elle allait investir plus de 300 millions d’euros (300 millions de dollars) dans l’usine marocaine de Kenitra afin de doubler la capacité de production locale.
Le constructeur automobile a indiqué dans un communiqué, à l’issue d’une réunion avec des représentants du gouvernement à Rabat, qu’il introduirait une plateforme de « voiture intelligente » dans l’usine, alors qu’il s’efforce d’atteindre une part de marché de plus de 22% dans la région d’ici 2030.
Les plans de croissance de Stellantis pour le Moyen-Orient et l’Afrique prévoient une capacité de production d’un million de véhicules par an d’ici 2030.
Tags : Maroc, Objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD, pauvreté, alphabétisation, santé, égalité des sexes,
– Fiche –
I- Au niveau mondial
Des progrès importants ont été enregistrés, de par le monde, en matière de réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment dans les domaines relatifs à la lutte contre la pauvreté extrême, à la généralisation de l’enseignement primaire, à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant et à la promotion de l’égalité des sexes.
L’Objectif de réduire de moitié la proportion des personnes sous-alimentées d’ici 2015 semble être à portée de main, bien que 805 millions de personnes continuent de souffrir de sous-alimentation chronique et 1 personne sur 9 souffre de la faim, selon les dernières estimations des Nations Unies. Le nombre de personnes affamées dans le monde a diminué de plus de 100 millions au cours des dix dernières années et de plus de 200 millions depuis 1990-1992.
La mortalité infantile emprunte une tendance baissière de plus en plus rapide dans le monde (49% entre 1990 et 2013), malgré les disparités importantes constatées notamment au niveau de la région de l’Asie du Sud, où plus de 2 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent de causes évitables chaque année et plus de 35% souffrent de malnutrition chronique.
Selon les dernières estimations de l’ONU, le monde aurait connu le décès, de causes évitables, de 6.3 millions d’enfants de moins de 5 ans en 2013, ce qui correspond à 17.000 décès d’enfants par jour.
S’agissant de l’état du partenariat mondial pour le développement, un écart notable persiste entre les engagements pris et la coopération effective des pays développés et constitue un frein aux progrès accomplis pour atteindre les OMD. Selon l’ONU, les pays pauvres ont besoin d’un accès élargi à l’Aide, au commerce, à l’allégement de la dette, aux médicaments et aux technologies.
Un autre facteur, et non des moindres qui vient compromettre sérieusement les efforts visant la réalisation des OMD, est lié aux disparités importantes entre régions et continents du monde, entre les différents pays de ces régions et au sein des pays eux mêmes.
II- Au niveau de l’Afrique
Les résultats obtenus par l’Afrique dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont positifs et vont dans la bonne direction. Cependant les progrès sont lents et inégaux selon les pays et les Objectifs pour permettre l’atteinte des OMD d’ici l’échéance de 2015.
Les progrès de l’Afrique dans la réalisation des OMD se sont accompagnés d’une accélération de la croissance sur presque une décennie. En dépit du fléchissement enregistré pendant les crises financières et économiques mondiales, les perspectives économiques à moyen terme de l’Afrique restent encourageantes; la croissance est remontée à 4,3 % en 2012 et a atteint 5,2 % en 2013.
Parallèlement aux tendances favorables de la croissance, le Continent a nettement progressé en matière d’accès à l’éducation primaire et d’autonomisation des femmes. La réduction des taux d’infection au VIH/SIDA a été maintenue et des progrès mesurables obtenus dans la lutte contre le paludisme et la tuberculose.
Cependant, des niveaux élevés de pauvreté et de malnutrition, ajoutés à la lenteur des progrès dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile, représentent des obstacles sérieux à la réalisation des OMD en Afrique. Les inégalités en matière d’accès et d’utilisation des services publics empêchent toujours de progresser plus rapidement dans la réalisation des OMD.
Les nouveaux défis de l’Afrique, en particulier les changements climatiques et les épidémies qui se déclenchent de temps à autre, imposent des contraintes supplémentaires tout en présentant des possibilités de relancer le secteur agricole, sur lequel pourrait s’appuyer une transformation structurelle durable et un nouveau programme d’OMD pour l’après-2015.
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Etat d’avancement des réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) par le Maroc -Fiche succincte-
Le Maroc s’est engagé, depuis plus d’une décennie, dans la réalisation des OMD. D’après le dernier rapport publié par le Haut Commissariat au Plan en 2012, le Maroc a réalisé des performances satisfaisantes en termes économique, social et humain, le prédisposant à atteindre, voire même dépasser les paliers fixés dans le cadre de certains OMD. Ci-après, l’état d’avancement de chaque OMD :
OMD1 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim (Objectif réalisé par le Maroc depuis 2007)
-)La proportion de la population dont le revenu est inférieur à 1US$/jour était de 0.28% en 2011, alors que la valeur cible arrêtée à l’horizon 2015 est de 1.8% ;
-La proportion de la population qui souffre de la faim représente 0.52%, une performance largement au-delà de la valeur cible arrêtée à l’horizon 2015 par la Communauté internationale (2.3%).
OMD2 : Assurer l’éducation primaire pour tous les enfants (Objectif réalisable à l’horizon 2015)
-Le taux net de scolarisation dans le primaire pour les enfants de 6 à 11 ans devant être atteint à l’horizon 2015 est de 100%. Le Maroc a réalisé un taux de 96.6% en 2012 ;
-La proportion d’écoliers commençant la 1ère année d’étude dans l’enseignement primaire et achevant la 5ème année était de 86.2% en 2011, une performance qui n’est pas loin de la valeur cible à l’horizon 2015 (100%) ;
-Le taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans était de 84.6%, la valeur cible devant être atteinte à l’horizon 2015 est de 100%.
OMD3 : Promouvoir l’égalité des sexes (Objectif réalisable à l’horizon 2015)
Le taux d’inscription des filles par rapport aux garçons en 2012 était de 91% dans l’enseignement primaire, de 78% dans l’enseignement secondaire collégial, de 92% dans l’enseignement secondaire qualifiant, et de 90% dans l’enseignement supérieur (la valeur cible arrêtée à l’horizon 2015 est de 100%).
OMD4 : Réduire la mortalité infanto-juvénile (Objectif réalisable à l’horizon 2015)
-Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans s’est établi à 30.5‰ entre 2002-2011, alors que la valeur cible à l’horizon 2015 est 25‰ ;
-Le taux de mortalité infantile était de 28.8‰ entre 2002-2011, alors que la valeur cible à l’horizon est de 19‰ ; -La proportion des enfants de 1 an vaccinés contre la rougeole était de 89.3‰, la valeur cible à l’horizon 2015 étant de 95‰.
OMD5 : Améliorer la santé maternelle (Cet objectif est difficilement réalisable, même si le Plan d’action quinquennal 2012-2016 du Gouvernement prévoit de dépasser les cibles de cet OMD)
-Le taux de mortalité maternelle enregistré en 2010 était de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes, alors que la valeur cible arrêtée par l’OMD5 est de 83 ; -La proportion d’accouchements assistés par un personnel qualifié était de 73.6% en 2010, alors que la valeur cible à l’horizon 2015 est de 90%.
OMD6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies (Objectif réalisable)
La prévalence du VIH/sida reste faible et relativement stable, environ 0.14% chez la population générale et 0.1% chez les femmes enceintes ;
Le Plan Stratégique National de lutte contre le sida (2012-2016) engage le Maroc à assurer l’accès universel aux services de prévention, de soins, de traitement et d’appui en matière de VIH/sida ;
Le Maroc a atteint, depuis 2006, la valeur cible arrêtée pour 2015 en ce qui concerne le taux d’incidence du paludisme autochtone qui est de 0 pour 100.000 habitants ;
Le taux d’incidence de la tuberculose était de 83 pour 100.000 habitants en 2012, alors que la valeur cible à l’horizon 2015 est de 50.
OMD7 : Assurer un environnement durable (Objectif réalisable)
L’objectif de réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base, est réalisable ;
La valeur cible fixée à l’horizon 2015 concernant la proportion de la population branchée au réseau ou ayant accès à une source d’eau salubre est de 100%. Cette valeur est atteinte en milieu urbain, depuis 2009, et en milieu rural, depuis 2012 ;
OMD8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le Développement L’analyse de l’indicateur « Aide Publique au Développement » (APD) nette en % du PNB des pays donateurs, montre que les pays riches sont encore loin de leur promesse de consacrer 0.7% de leurs revenus nationaux à l’APD. La valeur atteinte en 2012 est de 0.31%. Le Maroc est très actif dans le domaine de la coopération Sud/Sud et triangulaire.
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Agenda de développement Post-2015/Objectifs de Développement Durable (ODD)
Conformément à la Déclaration du Millénaire adoptée par les Nations Unies en 2000, 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement ont été identifiés, comme orientations à suivre par tous les pays en vue de relever les défis liés au développement. Ces Objectifs sont : 1) réduire l’extrême pauvreté et la faim, 2)Assurer l’éducation primaire pour tous les enfants, 3) promouvoir l’égalité des sexes, 4) réduire la mortalité infanto-juvénile, 5) améliorer la santé maternelle, 6) combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies, 7) assurer un environnement durable, et 8) mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Des avancées importantes ont certes été réalisées vers l’atteinte des OMD, mais des défis majeurs restent encore à relever, notamment par les pays en voie de développement, qui voient leurs efforts de développement compromis par un certain nombre de contraintes (conflits internes, pauvreté, économie instable, insécurité alimentaire,…).
L’Agenda de Développement Post-2015
Dans la perspective de pallier les lacunes liées à la réalisation des OMD, les Etats membres des NU ont appelé à la mise en place d’un nouveau cadre de développement post-2015, selon une approche participative, ouverte, inclusive et transparente ; l’objectif étant d’accélérer la réalisation des OMD inachevés et faire face aux défis nouveaux et émergents auxquels le monde est confronté.
En réponse à cet appel, le Secrétaire Général des Nations Unies a mis en place un certain nombre de mécanismes de coordination, en vue de l’élaboration de ce nouveau Cadre de Développement Post-2015. Parmi ces mécanismes, il y a lieu de citer : l’Equipe Spéciale des Nations Unies (UN System Task Team), le Groupe de Haut Niveau sur le Programme Post-2015, le Conseiller Spécial du Secrétaire Général des NU sur le Post-2015, et le Groupe de Travail Ouvert chargé d’élaborer 17 ODD.
Le Groupe de Travail Ouvert sur les ODD a été mis en place, conformément à l’une des recommandations de la Conférence des NU sur le Développement Durable de « Rio+20 » de juin, 2012. La Communauté Internationale a prévu de mener les deux exercices en parallèle (Programme de Développement Post-2015 et ODD), pour enfin les faire converger en un seul document.
En droite ligne de l’approche participative et inclusive demandée par les Etats membres, un processus de consultations a été mené, à l’échelle mondiale, régionale et de chaque pays, en vue d’alimenter le rapport du Secrétaire Général sur l’élaboration du Programme de Développement Post-2015. Le Maroc a participé activement à ce processus.
Au niveau du Maroc, les consultations nationales ont été menées par le MAEC, le Ministère Délégué chargé des Affaires Générales et de la Gouvernance et le Bureau du Coordonnateur Résident du Système des NU au Maroc.
En plus des consultations nationales élargies, le Maroc s’est porté volontaire pour mener d’autres consultations sur « la culture et le développement durable dans l’Agenda de Développement Post-2015 », lancées au début septembre 2014 et dont les résultats seront présentés à la fin du même mois.
Le Maroc (notre MP à New York) a pris part à l’Evènement-bilan de Haut Niveau sur l’Agenda de Développement Post-2015, convoqué par le Président de l’Assemblée Générale, les 11 et 12 septembre 2014, pour débattre des différents aspects liés à l’élaboration de l’Agenda de Développement Post-2015 et des ODD.
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Royaume du MarocMinistère des Affaires Etrangères et de la CoopérationDirection de la Coopération Multilatérale et des Affaires Economiques Internationales
المملكة المغـربيةوزارة الشـؤون الخـارجية و التعـاونمديـرية التعاون المتعدد الاطراف والشؤون الاقتصادية الدولية
Rapport sur le Développement Humain 2014
Dans le dernier rapport des Nations Unies sur le développement humain, au titre de l’année 2014, le Maroc est classé à la 129ème place sur 187 pays, avec un indice de 0,617 (la valeur maximale de l’IDH est 1), améliorant ainsi son classement en gagnant 3 places par rapport à 2013.
L’IDH du Maroc est passé de 0,603 en 2010, à 0,617 en 2014, soit une progression de 2,3%, enregistrant ainsi la meilleure performance parmi les quatre pays précités.
A titre de comparaison, sur la même période (2010-2014), la Tunisie a amélioré son score de 0 ,8%, l’Algérie de 1,1 % et l’Egypte a vu son IDH progresser de 0,59%, ce qui ne l’a pas empêché de perdre 4 places au classement, parmi les 187 pays du RDH 2014.
Sur une période plus longue, bien que le Maroc ait un IDH inferieur à ceux de l’Algérie et de la Tunisie, le Royaume a vu son Indice croitre plus rapidement, depuis les années 80, en comparaison avec les trois autres pays. En effet, entre 1980 et 2014, la valeur de l’IDH du Maroc a augmenté de 0,399 à 0,617, soit une augmentation de 54,6%, ou bien une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 1,33%.
En analysant les progrès réalisés au niveau des trois composantes de l’IDH, il convient de mentionner qu’entre 1980 et 2014, l’espérance de vie à la naissance au Maroc a augmenté de 13,3 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 3,2 ans, et le Revenu National Brut par habitant du Maroc a augmenté d’environ 97,9%.
Appréciations :
le classement actuel du Maroc ne reflète pas la dynamique que connaît le pays sur les plans politique, économique et social, sans parler des chantiers de réforme à caractère systémique, concernant notamment la justice, le climat des affaires et le cadre macro-économique d’une manière générale ;
Néanmoins, l’évolution de l’Indice du Maroc, la meilleure au niveau de l’Afrique du Nord, reflète bien cette dynamique et les investissements colossaux réalisés dans les trois composantes du développement humain, depuis les années 1990;
Il est très difficile de rattraper, dans le court terme, les retards accumulés sur plusieurs décennies, ce qui explique la position du Maroc (129ème) sur le classement du développement humain, sachant qu’il y a une mobilisation au niveau mondial sur cette question, devenue une priorité de tous les pays;
Toutefois, ce classement peut être amélioré si le PNUD revoit les critères, les indicateurs et l’approche de l’élaboration de ce classement. L’examen de la fiabilité des données statistiques des pays couverts, notamment en Afrique du Nord est un défi pour les concepteurs de ce rapport, qui présente certes un certain nombre de limites :
Pour le même pays, les données sont difficilement comparables, car le Bureau du Rapport sur le Développement Humain (BRDH) se base sur les informations fournies par les Organisations internationales, qui ne sont pas souvent actualisées. De même, même lorsque ces informations sont disponibles, le BRDH se base dans ses analyses, sur des données antérieures, soi-disant « comparables» avec les autres pays et régions ;
La comparaison entre les pays et régions est également faussée car les systèmes de données ne sont pas les mêmes et souvent le BRDH procède à des approximations ou se base sur des données dépassées, à des fins d’harmonisation. Il faudrait également souligner que le nombre et la liste des pays qui sont « traités » change d’année en année, ce qui rend encore la tâche plus difficile ;
Finalement, il semble que le BRDH a un préjugé plutôt positif vis-à-vis de la fiabilité des données fournies par les pays développés et un préjugé plutôt négatif lorsqu’il s’agit d’informations fournies par des Institutions étatiques ou para-étatiques des pays en développement.
Classement du Maroc dans le rapport global la compétitivité 2014-2015du Forum économique mondial (WEF)
Selon le rapport global sur la compétitivité 2014-2015 du Forum économique mondial (WEF), publié le 3 septembre 2014 à Genève, le Royaume a gagné cinq places dans le nouveau classement de la compétitivité, se hissant au 72ème rang.
Un progrès, donc, mais qui intervient après le recul de 7 places l’an dernier 2013-2014. En effet, notre pays s’est classé 70ème dans le rapport 2012-2013.
Ce progrès est essentiellement attribuable, selon, les auteurs du rapport, à la réduction du déficit budgétaire et l’amélioration de l’enseignement et de ses capacités d’innovation. C’est aussi grâce à l’amélioration du climat des affaires et de certains aspects d’ordre institutionnel tels : la sécurité, l’efficacité du marché de biens, les procédures de création d’entreprises et le secteur bancaire solide.
Cependant, le rapport incite le Royaume à mieux s’engager en faveur d’une éducation de qualité et de la réforme du marché du travail afin d’augmenter la part des femmes dans la population active de sorte à renforcer les compétences du pays.
Les auteurs appellent également à une utilisation à plus grande échelle des technologies de l’information et de la communication (TIC) au sein des entreprises et des particuliers ce qui bénéficierait à la compétitivité du pays.
Il est à noter qu’au niveau arabe le Maroc est classé 7ème derrière les Emirats Arabes Unis (12ème), l’Arabie Saoudite (24ème), le Kuwait(40ème), le Bahrayn (44ème), Oman (46ème).
Au niveau maghrébin, le Maroc est classé premier pays et ;
Au niveau africain, il est classé quatrième derrière : Maurice (39ème), l’Afrique du Sud (56ème) et le Rwanda (62ème).
Rapport « Doing Business 2014 » de la SFI et de la Banque mondiale
Le nouveau rapport « Doing Business 2014 » de la SFI et de la Banque mondiale est optimiste pour la région MENA malgré les récentes turbulences. Le Maroc, 2ème plus forte progression dans la région MENA, a gagné 10 places dans le dernier classement publié le 29 octobre 2013. Il occupe désormais le 87ème rang mondial sur 189 pays.
Le Maroc, qui avait reculé de trois places l’an dernier, enregistre cette fois une légère progression au classement, passant de la 95ème (classement 2013 ajusté) à la 87ème position.
Au niveau de la région MENA, le Royaume se classe 7ème, Il devance l’Algérie classé 153ème et l’Egypte et la Libye qui sont respectivement aux 128ème et 187ème rangs. Reste qu’il y a d’autres pays qui font mieux comme les Emirats arabes unis (23e), l’Arabie saoudite (26e), le Bahreïn (46e), Oman (47e) et le Qatar (48e).
Pour ce faire, les réglementations entourant 11 étapes de la vie d’une entreprise sont évaluées, en l’occurrence, la création d’entreprise, l’obtention de permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention des prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats, le règlement de l’insolvabilité et enfin l’embauche des travailleurs.
La Banque mondiale justifie la progression du Maroc par la mise en place de trois réformes notamment «en matière de réglementation facilitant la création d’entreprises, leur enregistrement et la fiscalité y afférente». Le Maroc s’en sort, cependant moins bien dans d’autres domaines, tels que l’octroi des prêts (109è en 2013 contre 105è en 2012), ou encore la protection des investisseurs (115è en 2013, 113 en 2012).
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Le Maroc considère que le développement durable, concept consacré depuis la Conférence de Rio en 1992, peut se concevoir comme un processus tendant à concilier un développement économique soutenu, une plus grande justice sociale et une gestion viable de l’environnement.
Le Maroc accorde une importance primordiale au Développement durable, qui est un choix de développement délibéré dicté au niveau national, non seulement par la rationalisation nécessaire de la gestion des ressources, gage du développement économique et social du pays, mais aussi, en raison d’un souci d’amélioration continue de la qualité de vie du citoyen marocain.
Le Royaume constate que, malgré les progrès remarquables réalisés par certains pays en développement, bon nombre d’objectifs du développement durable, notamment les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), n’ont pas encore été atteints. Les répercussions des catastrophes naturelles, la détérioration de l’environnement, les effets des changements climatiques, l’augmentation de la pauvreté dans le monde et l’impact de la crise financière continuent de peser sur la communauté internationale. Le Maroc considère que ces défis requièrent une intervention collective et concertée.
Sur le plan multilatéral, le Maroc fut l’un des premiers pays ayant adhéré à la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Il a procédé, en 1995, à la ratification de ce Traité international, et en 2002, à la ratification du Protocole de Kyoto.
Le Royaume a par ailleurs, abrité, en 2001, la 7ème Conférence des Parties sur les Changements Climatiques, qui a donné naissance aux Accords de Marrakech, ayant permis l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto en 2005. Notre pays a été parmi les premiers pays à créer des structures institutionnelles opérationnelles, destinées à prendre en charge les aspects transversaux des changements climatiques, notamment le Comité National Scientifique et Technique, l’Autorité Nationale désignée et le Comité National sur les Changements Climatiques.
Le Maroc, qui n’a ménagé aucun effort pour soumettre, dans les délais requis par le Secrétariat de la Convention, la liste de ses projets en matière d’atténuation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), accorde une importance primordiale aux négociations climatiques internationales, sous l’égide de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), à travers notamment, les groupes de contact issus des deux Groupes de travail sur le Protocole de Kyoto et l’action de Coopération à Long terme.
Le Maroc a exprimé, le 29 Janvier 2010, son association à l’Accord de Copenhague, étant entendu, que cet Accord constitue une étape primordiale pour la conclusion d’un Instrument global et juridiquement contraignant, à l’occasion notamment de la 16ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, prévue au Mexique (Cancun, 24 novembre – 11 décembre 2010).
En exprimant son association à l’Accord de Copenhague, le Maroc à l’instar des autres pays en développement, réclame un financement adéquat, pour ses projets d’atténuation et d’adaptation, dans le cadre du Fonds Climat Vert, vu que l’Accord de Copenhague prévoit la mobilisation par les pays développés de 30 Milliards de Dollars des Etats-Unis sur trois ans (2010-2012) et 100 Milliards de Dollars EU, au titre de la période (2013-2020).
Le Maroc estime que le futur Accord sur le climat devrait maintenir les dispositions du Protocole de Kyoto, notamment, une réduction des émissions de gaz à effet de serre par nos partenaires développés (pays de l’annexe 1), d’au moins 25 à 40 %, en dessous du niveau de 1990, au titre de la 2ème période d’engagements du Protocole de Kyoto et de 40 à 45% en 2020. Le nouvel Accord devrait traduire un équilibre entre les actions d’atténuation et les mesures d’adaptation aux changements climatiques notamment, dans les pays en développement.
Le nouvel Accord devrait prévoir un nouveau mécanisme financier, relevant exclusivement des structures de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, susceptible de permette aux pays Parties, de bénéficier d’une représentation équitable avec un système de gouvernance transparent, conformément à l’article 11, paragraphe 2 de la Convention. Ce mécanisme aura la fonction d’assistance financière au bénéfice des projets d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.
Le nouvel Accord devrait prévoir de nouveaux mécanismes de financement supplémentaires, additionnels et prévisibles en faveur des investissements au profit des pays en développement, en matière de technologies propres, de gestion de l’eau et dans les secteurs de l’agriculture et des forêts.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre par nos partenaires développés, en vertu des dispositions du Protocole de Kyoto et conformément aux recommandations de la plus haute autorité scientifique onusienne (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat – GIEC) sera un signal positif, non seulement pour la continuation, le renforcement et la stabilisation du marché de carbone, mais également pour garantir l’intégrité environnementale et le principe des responsabilités communes mais différenciées (vivement défendu par les pays en développement).
Avec un niveau d’émissions faible mais une vulnérabilité élevée, le Maroc s’est engagé de manière volontaire, mais forte, dans des actions d’atténuation et d’adaptation, dans le cadre d’une approche intégrée, participative et responsable.
Cette volonté politique a été insufflée par sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui avait souligné, dans Son Discours à l’occasion de la Fête du Trône, le 30 Juillet 2009, que le Gouvernement marocain élaborera « un projet de Charte nationale de l’Environnement permettant la sauvegarde des espèces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de développement durable ».
Cette Charte, qui a vu le jour suite à une large consultation au niveau national avec toutes les composantes de la société marocaine, prendra bientôt la forme d’une Loi Cadre, afin de guider les actions de toutes les institutions publiques et privées, pour réaliser un développement économique et social dynamique mais juste, dans une société faiblement carbonée, résiliente aux changements climatiques et solidaire des populations vulnérables.
Cette Charte complètera l’Initiative Nationale pour le Développement Humain lancée en mai 2005, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour améliorer les conditions de vie des populations pauvres, sur la base d’une vision intégrée du développement dans toutes ses dimensions politique, économique, sociale, culturelle et environnementale.
Le Choix de Rabat par l’Association « Earth Day Network », comme première ville mondiale, pour célébrer le 40ème Anniversaire de la Journée de la Terre en avril 2010, est un témoignage éloquent, des efforts consentis par le Maroc, en matière de préservation de l’environnement, susceptibles de lui permettre de se considérer aujourd’hui comme un véritable modèle de développement en Afrique.
De même, le Maroc a, d’ores et déjà, adopté une politique volontariste d’adaptation aux changements climatiques. Pour ce faire, le Maroc a décliné plusieurs stratégies en plans d’actions concernant les secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports, de l’industrie, des déchets, de l’agriculture, de la forêt et de la construction.
La stratégie énergétique, adoptée en 2008 mérite d’être citée dans ce cadre. Elle vise à développer les énergies renouvelables, qui devront atteindre 10 à 12% de la part de l’énergie primaire en 2020 et 15 à 20% en 2030. Pour ce faire, un programme ambitieux de développement de l’énergie solaire a été lancé, d’une puissance de 2000 MW sur 5 sites et dont la mise en service est prévue vers 2015-2020. Le potentiel global d’atténuation de ce programme s’élève à 3700 Kilo-Tonnes Equivalent de CO2/an.
En matière d’adaptation, le Maroc entend préserver son territoire et sa civilisation de la manière la plus appropriée, en réagissant efficacement aux vulnérabilités de son territoire et en anticipant une politique d’adaptation, qui prépare l’ensemble de sa population et de ses acteurs économiques à faire face à ces vulnérabilités.
Conscient de la vulnérabilité particulière du Maroc au regard de l’avancée du désert et des risques que représente la désertification, qui se trouve exacerber par le réchauffement climatique, le Gouvernement marocain a fait de la réhabilitation et de la sauvegarde des oasis sa priorité, aussi bien à travers l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), que par son engagement dans le Programme Oasis.
En 2004, le Gouvernement marocain, a tracé les grandes lignes d’une politique intégrée pour la sauvegarde et le développement des espaces oasiens et offre aux décideurs des choix couvrant les aspects sociaux, économiques, techniques et institutionnels de la problématique oasienne. Les oasis y sont considérées comme « une composante spatiale et écologique principale du système territorial national », mais également comme « une zone tampon planétaire d’intérêt international ».
Le Maroc, qui dispose de la plus grande superficie oasienne au monde, a lancé plusieurs programmes de développement territorial des oasis, qui intègrent l’enjeu des changements climatiques. Il s’agit :
du développement d’une approche territoriale, visant à décliner les stratégies nationales au niveau des régions ;
du programme de développement durable des oasis de Tafilalet ;
du Programme de développement durable des oasis de Guelmim, de Tantan, d’Assa-Zag et de Tarfaya, impliquant 54 communes, pour la période 2010-2013.
Le Maroc accorde également un grand intérêt à la conservation du littoral, qui est devenue un enjeu planétaire majeur sur le plan écologique, économique et social, en raison du processus d’urbanisation et de dégradation des rivages, lié à l’occupation et à l’utilisation abusive de l’espace littoral pour le développement des activités humaines. Le littoral constitue un espace où les enjeux du développement durable revêtent une importance singulière, compte tenu des risques qui menacent le milieu marin et les écosystèmes maritimes en général.
Notre pays, avec ses 3500 km de côte, a mis au point un projet de Loi pour l’aménagement, la protection, la mise en valeur et la préservation du littoral et a fait appel à l’adhésion et à la mobilisation de toutes les composantes de la société, et à la constance des efforts de sensibilisation et d’éducation concernant ce domaine.
De par sa position géographique particulière, le Maroc dispose de la deuxième richesse en matière de biodiversité dans le pourtour méditerranéen. Le souci de préserver cette richesse remonte à 1917 avec l’élaboration d’un texte législatif sur la conservation et l’exploitation des forêts. Plusieurs textes législatifs, ont été adoptés par la suite dans le domaine de la préservation de l’environnement et de la diversité biologique, conformément aux engagements internationaux du Maroc qui fut l’un des premiers pays ayant adhéré aux trois conventions de Rio, en 1992.
C’est pourquoi, notre pays se félicite de la conclusion du Protocole sur l’accès aux ressources génétiques et au partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation et de l’adoption du Plan Stratégique, au titre de la période (2011-2020), à l’issue des travaux de la 10ème Session de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, qui s’est tenue au Japon (Nagoya, 18 – 29 octobre 2010).
Le Maroc souhaite que ce résultat influencera positivement les négociations à Cancun et contribuera au rétablissement de la confiance entre toutes les Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, pour arriver à un Accord juridiquement contraignant, régissant dans le cadre de ladite Convention, les questions de l’adaptation, de l’atténuation, du transfert de technologies et de la mobilisation des ressources.
Le Royaume du Maroc salue les récentes décisions onusiennes relatives à l’organisation de réunions de haut Niveau sur la réduction des désastres et la lutte contre la désertification, respectivement en février et en septembre 2011.
La stratégie nationale en matière de réduction de catastrophes naturelles, qui intègre, à la fois, le contexte national et international, a pour objectif ultime, la réduction notoire du nombre de victimes et de l’ampleur des dégâts matériels, engendrés par les catastrophes naturelles.
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Objectif 7 : Assurer un environnement durable
La réalisation de cet objectif demeure prioritaire et déterminante pour la réalisation de la majorité des autres objectifs de développement du millénaire. La gestion rationnelle des ressources naturelles et des espaces est non seulement une obligation morale vis-à vis des générations futures mais est devenue également une nécessité économique puisque le marché de l’environnement a été dans plusieurs pays un moteur de croissance et d’amélioration du bien être des populations humaines.
En effet, assurer un développement durable est un déterminant de la lutte contre la pauvreté et une condition de croissance économique et de progrès social. La conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio+20) a fait de l’économie verte dans le contexte du développement durable, de l‘élimination de la pauvreté et de la création d‘un cadre institutionnel en faveur du développement durable, le thème principal de sa réunion en juin 2012 au Brésil. La Conférence a reconnu que « l’élimination de la pauvreté, l’abandon des modes de consommation et de production non viables en faveur de modes durables, ainsi que la protection et la gestion des ressources naturelles sur lesquelles repose le développement économique et social sont à la fois les objectifs premiers et les préalables indispensables du développement durable ».
Conscient depuis longtemps de ces enjeux, le Maroc, animé par une volonté politique au plus haut niveau de l’Etat et renforcé par l’engagement de la société civile et du secteur privé, est résolument décidé d’atteindre cet objectif.
Ses efforts sur le plan juridique se sont traduits par l’adoption de deux catégories de textes : des lois qui renforcent la protection de l’environnement – loi sur l’eau, loi sur les études d’impacts, loi sur la lutte contre la pollution de l’air, loi sur la gestion des déchets, loi sur les aires protégées et loi sur les sacs et sachets en plastique dégradables et biodégradables – et des lois récentes s’inscrivant plutôt dans une perspective de développement durable à savoir – loi relative aux énergies renouvelables, lois relatives respectivement à la création de l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et de l’Agence marocaine de l’énergie solaire.
De même, la charte nationale de l’environnement et du développement durable, élaborée grâce aux Orientations Royales, et adoptée en 2011 constitue désormais un référentiel global et structurant pour les politiques publiques sectorielles et l’ensemble des projets conduits sur le territoire. Un projet de Loi-cadre, ayant pour objectif d’assurer une assise juridique aux principes, droits, devoirs et engagements énoncés dans cette Charte, vient d’être adopté par le Conseil des Ministres en mars 2013.
En s’engageant dans le développement durable, le Maroc s’associe aux efforts de la communauté internationale, mais assume aussi sa responsabilité envers sa population, en entreprenant un chantier de mise en harmonie de ses structures économiques, politiques et juridiques de manière à s’inscrire parfaitement dans l’esprit du développement durable imposé par la nouvelle constitution et où ce dernier est considéré comme un droit de chaque citoyen.
Dans le domaine de l’environnement, une collaboration fructueuse a été développée avec les ONG, à travers notamment un appui soutenu pour l’affermissement de son rôle en tant que partenaire de développement, par le biais de programmes de renforcement des capacités des acteurs de la société civile, de financement de projets de développement durable, et de promotion des échanges d’expériences et d’initiatives par le biais entre autres, de la mise en réseau.
1- Situation actuelle :
Pour faire face à la pression sur les ressources naturelles, résultant de l’expansion démographique, du mode d’occupation de l’espace, de l’exploitation peu viable de ces ressources, exacerbée par les impacts non maîtrisés des changements climatiques, des efforts importants ont été déployés pour doter le pays d’outils adéquats de gestion et de protection de l’environnement, notamment en faveur de la biodiversité, des forêts, des sols et des oasis.
Cible 7A : Intégrer les principes du développement durable dans les politiques et programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales
La forêt
La forêt marocaine, présente de nombreux atouts en rapport avec sa grande diversité biologique et son impact sur l’équilibre socio-économique du pays. Outre son importance économique directe, elle contribue à l’économie nationale par sa capacité de protection de la biodiversité, des ressources en eau et des sols contre l’érosion et la désertification. Elle joue également un rôle social en offrant des espaces récréatifs et éducatifs de plus en plus sollicités pour l’épanouissement de la population.
En 2011, la superficie forestière est évaluée à 9,7 millions ha. Si l’on considère uniquement la superficie des formations forestières (non compris l’alfa) qui est de près de 6.4 Millions d’ha, le taux moyen de boisement du pays est de l’ordre de 9%, ce qui est en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l’équilibre écologique environnemental.
Dans le cadre de la préservation de notre patrimoine en forêts, les actions ont porté sur :
La délimitation et la sécurisation foncière de 98% des 9 millions d’hectares des forêts (soit 12,5% des superficies nationales) tout en garantissant le droit d’usage des populations riveraines ;
L’inversion des tendances à la dégradation du couvert forestier par le reboisement, la régénération et l’amélioration sylvo-pastorale à travers l’augmentation du rythme des plantations qui sont passées de 20.000 ha/ an en 1992 à plus de 40.000 ha/an durant les dernières années, donnant la priorité aux espèces autochtones (thuya, chêne liège, cèdre, arganier). L’une des particularités de ce programme est son caractère incitatif qui consiste en une compensation des populations concernées par les mises en défens forestières qui a été instituée par décret à partir de 2002. En 2008, l’organisation des usagers a concerné 61 associations réparties sur 19 provinces pour un nombre d’adhérents de 5.600 pour une superficie mise en défens de 42.600 ha. En plus de l’impact sur la régénération et la reconstitution des forêts, ce programme permet d’organiser les populations riveraines et de créer des projets socio-économiques collectifs qui génèrent des revenus en milieu rural à travers les montants générés par la compensation pour la mise en défens, d’une valeur annuelle moyenne proche de 20 millions de dirhams permettant un revenu additif de près de 2.000 DH par an et par ménage ;
La gestion des incendies de forêts à travers la mise en place d’un dispositif de prévention, de gestion des risques, d’alerte précoce et d’intervention coordonnée qui a permis la baisse de la superficie moyenne touchée par incendie de 14 ha (1960-1995) à 9 ha (1996-2006) puis à 4 ha actuellement ;
L’identification de plus de 170 forêts urbaines et périurbaines qui participent au bien être de 14 millions d’habitants dans 50 villes du Royaume. La mise en place d’une stratégie dédiée à ces forêts servant à la fois l’environnement, le paysage et la population à travers, d’une part, l’organisation de l’accueil du public dans 40 sites boisés par des aménagements adaptés de plein air et l’éducation à l’environnement visant l’amélioration de la connaissance sur la fragilité de ces milieux forestiers.
Cible 7B : Réduire la perte de la biodiversité et atteindre une diminution significative du taux de perte
Biodiversité au Maroc : une richesse et des efforts soutenus pour sa préservation :
Grâce à la diversité de ses bioclimats, à la variété des écosystèmes naturels, en particulier forestiers et aux cortèges floristiques et faunistiques qui leurs sont liés, la Maroc occupe une place privilégiée dans le bassin méditerranéen. En effet, la biodiversité nationale revêt une importance écologique particulière avec plus de 24.000 espèces animales et de 7000 espèces végétales et un taux d’endémisme global sans égal par rapport à tout le bassin méditerranéen : 11% pour la faune et 25% pour les plantes vasculaires. La diversité des écosystèmes est aussi remarquable avec une importante richesse en ressources génétiques, avec notamment des plantes médicinales et aromatiques réparties dans les milieux steppiques et les zones de montagnes de l’Atlats et du Rif.
Cependant, d’importantes menaces, dérivant essentiellement des multiples activités humaines, pèsent sur la biodiversité au Maroc et ce, malgré l’énorme effort de conservation consenti par différents acteurs concernés. Les écosystèmes sont plus ou moins touchés par les activités directes ou indirectes liées au développement économique et à la croissance démographique que connaît le pays (agriculture intensive, surpâturage, surexploitation des ressources naturelles, industrie, pollution, urbanisation…). Dans des cas extrêmes, les répercussions de ces activités aboutissent à une raréfaction irrémédiable des espèces végétales et animales et à des dégradations parfois irréversibles de certains écosystèmes, et autour de la majorité des villes où des superficies considérables de bonnes terres agricoles sont urbanisées, les changements climatiques accentuent également ces tendances.
Ainsi en terme d’espèces, sur les 7000 taxa environ qui composent la flore marocaine, près de 1700 sont considérés dans l’Etude Nationale sur la Biodiversité (2009) comme rares et/ou menacés ce qui représenterait une perte potentielle de plus de 24% de cette richesse floristique. Du point de vue faunistique, la situation n’est guère plus brillante. Beaucoup d’animaux ont également disparu ou sont devenus rares et plus de 600 espèces sont actuellement considérées comme menacées, soit 2,5% de la faune.
Le milieu marin connaît également d’importantes dégradations dues principalement à la littoralisation, les diverses formes de pollutions (domestique, agricole, industrielle, accidentelle), ce qui ne va pas sans laisser de plus ou moins graves conséquences sur le milieu et ses espèces.
Devant cette situation, le Royaume du Maroc, l’un des premiers signataires de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) dès 1992, a initié des mesures volontaristes visant à infléchir la tendance du phénomène de dégradation. En effet, et pour répondre aux dispositions de la CBD, qui prévoit la mise en protection de 10% des territoires, le Plan Directeur des Aires Protégées a identifié plus de 160 sites d’intérêt biologique et écologique, couvrant la totalité de ses écosystèmes, sur une superficie qui dépasse les 2,5 millions d’ha.
Dans ce cadre, 10 parcs nationaux, totalisant une superficie de plus de 810.000 ha (Souss-Massa, Toubkal, Tazzeka, Ifrane, Talassemtane, Al Hoceima, Khenifis, Haut Atlas oriental, Iriqui et Khénifra) ont été décrétés et dotés, selon une échelle de priorité, de plans d’aménagement et de gestion, en cours de mise en œuvre. Afin de concrétiser cette stratégie, une nouvelle loi relative aux aires protégées a été promulguée en juillet 2010, intégrant les cinq catégories (parcs nationaux et naturels, réserves naturelles, réserves biologiques et sites naturels) adaptant les critères qui leur sont applicables au contexte socioéconomique du pays.
D’autres actions ont été également entreprises pour la préservation des ressources, notamment l’élaboration de programmes de repeuplement et de réhabilitation d’espèces disparues, l’élaboration de plans d’aménagement et de gestion de certains espaces et d’espèces menacés, la mise en place de banques de gènes, la mise en place d’une stratégie nationale de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et au développement durable, et le renforcement du cadre législatif par la promulgation et l’élaboration de nombreuses lois, notamment sur les aires protégées et sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction. De même, trois espaces naturels font partie du réseau international des réserves de biosphères de l’UNESCO dont l’arganeraie, les oasis du sud marocain et le Rif occidental.
Zones humides
Le Maroc jouit d’une richesse importante de zones humides qui se subdivisent en lacs naturels, lagunes, embouchures, marais, marécages, etc. 120 lacs naturels importants sont inventoriés à l’échelle nationale, dont la majorité est située entre les deux chaînes montagneuses du Moyen Atlas et du Haut Atlas. Sur le littoral, on trouve des lagunes et des marais côtiers et d’embouchures.
Quatre zones humides marocaines ont été classées en 1980, par la Convention de RAMSAR (un traité international sur la conservation et la gestion durable des zones humides, adopté en 1972 et prévoyant d’identifier les zones humides d’importance, de les inscrire sur cette liste et d’assurer leur conservation) comme sites d’importance internationale en tant qu’habitats pour les oiseaux : Khnifiss, Sidi Boughaba, Merja Zerga, et Aguelmam Afenourir. Une vingtaine d’autres sites ont été inscrits dernièrement sur la liste RAMSAR.
Les zones humides continentales sont importantes à plus d’un titre ; elles favorisent, en effet :
-l’alimentation des nappes d’eau souterraines ;
-la régulation des crues et l’atténuation des impacts des changements climatiques ;
-le maintien d’une grande biodiversité floristique et faunistique ; des milliers d’oiseaux migrateurs transitent par ces zones humides;
-des activités économiques et de loisirs ; etc.
Oasis :
Les oasis du Maroc se situent dans les zones arides où les précipitations ne dépassent guère 200 mm/an. L’espace oasien compte 1,7 millions d’habitants, soit près de 5% de la population du pays, sur une superficie de 115 563 Km2.
Ces oasis abritent une civilisation millénaire et un savoir-faire traditionnel pour la mobilisation de l’eau et pour la gestion des ressources naturelles. Un savoir-faire en matière d’agriculture a été développé dans ces milieux vulnérables dont l’équilibre devient de plus en plus fragile : adoption d’un système intensif à 3 étages de végétation associé à l’élevage, l’association agriculture – artisanat, la pratique d’une agriculture orientée vers des cultures et des variétés à forte valeur commerciale et la diversification des activités extra- agricoles.
L’action anthropique sur les ressources naturelles déjà fragilisées par l’effet des périodes récurrentes de sécheresse, des attaques pathogènes des palmiers (Bayoud), peut être résumée comme suit :
La prolifération aberrante et incontrôlée des pompages a causé une dégradation prononcée de certaines oasis.
La décomposition des sociétés traditionnelles : les oasis sont inséparables des structures sociales qui les ont façonnées et gérées pendant des siècles avec beaucoup de rigueur et d’attention et d’un sens élevé de la valeur de l’eau. Or ces sociétés se sont décomposées et l’entretien des oasis est tombé en déshérence. Le développement anarchique du pompage témoigne aussi de cette décomposition de la société traditionnelle.
Ces problèmes portent atteinte à l’intégrité des écosystèmes oasiens et entraînent à terme la diminution de leurs biens et services, et par la suite la dégradation du niveau de vie et la déstabilisation sociale et culturelle des communautés locales.
Pour minimiser les dégradations de ces milieux, trois programmes suivants ont été lancés :
• Le Programme des Oasis de Tafilalet en tant qu’expérience pilote en matière de développement territorial durable.
• Le Programme Oasis Sud piloté par l’Agence du Développement du Sud et en partenariat avec le PNUD a permis de renforcer les capacités des communes locales en matière de planification et de développement durable des zones oasiennes.
• Le Programme Africain d’adaptation au Changement Climatique –Oasis financé par la coopération japonaise et piloté par le PNUD, contribue à gérer et réduire les risques, posés par le réchauffement climatique dans les systèmes productifs oasiens du Maroc, à travers l’introduction d’approches innovantes d’adaptation et le renforcement des capacités locales selon une approche territoriale.
Cible 7C : Réduire de moitié, d‘ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas d’accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base
Accès à l’eau potable :
L’alternance de séquences de forte hydraulicité et de séquences de sécheresse d’intensité et de durée variables est un trait dominant des régimes hydrologiques du Maroc. La grande disparité régionale des précipitations induit également une grande variabilité des écoulements de surface. En effet, 51% des ressources en eau de surface sont produites au niveau de quatre bassins hydrauliques (Loukkos, Tangérois, Côtiers méditerranéens et le Sebou) qui ne couvrent que 7,1% de la superficie du pays. Le potentiel des ressources en eau naturelles au Maroc est estimé en année moyenne, à prés de 22 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de prés de 700 m3 par habitant par an, inférieure au seuil de 1000 m3/hab/an, communément admis comme seuil au dessous duquel des pénuries et des crises latentes de l’eau apparaissent. Cette pénurie irait en augmentant avec la croissance démographique et les risques liés aux changements climatiques.
Pour accompagner le développement du pays et satisfaire les besoins exprimés par les secteurs usagers, le Maroc s’est engagé depuis l’indépendance sur la voie de la maîtrise de ses ressources en eau. Cette politique a permis de doter le pays d’importantes infrastructures hydrauliques assurant, malgré la limitation des ressources en eau, l’alimentation en eau potable des populations, de l’industrie et le développement de l’agriculture irriguée.
En effet, concernant l’eau potable, depuis le lancement du Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable (PAGER)1, les efforts déployés ont permis de faire passer le taux d’accès à l’eau potable rurale de 14% en 1995, à 85% à la fin de 2007 pour atteindre 92% en 2012. La production nationale d’eau potable est passée de 80 millions de m3/an en 1972 à 950 millions de m3/an en 2006 pour atteindre 1.061 millions de m3/an en 2011. L’accès à l’eau potable est généralisé en milieu urbain. La population urbaine desservie est alimentée à prés de 94% par des branchements individuels et 6% par des bornes fontaines.
La demande des populations rurales2 à être alimenté par des branchements individuels est de plus en plus croissante grâce à l’atteinte d’un taux d’accès à l’eau potable très satisfaisant. Tenant compte des revenus faibles des ménages en milieu rural et des équilibres financiers de l’ONEE, des formules sont trouvées, en partenariat avec la Banque Mondiale, les communes rurales et les ménages pour répondre à cette demande.
Il est à souligner, cependant, que si le taux d’accès en eau potable rurale a atteint le taux de 92% en 2012, qui constitue une moyenne nationale, certaines régions, et provinces enregistrent encore un retard par rapport à cette moyenne, il s’agit des provinces de Safi, Youssoufia, Nador, Driouch, El Jadida, Sidi Bennour, Chefchaouen ,..etc.
Par ailleurs, la pérennité de l’accès à l’eau potable en milieu rural, demeure, conditionnée par la sécurisation des installations réalisées, qui connaissent parfois des perturbations de fonctionnement. Devant l’importance des investissements à mobiliser pour remédier à cette situation, une étude est menée, en partenariat entre l’ONEE et les départements de l’Intérieur (DGCL), la Santé et l’Environnement pour élaborer un programme national de mise à niveau de ces installations en milieu rural.
Accès à l’assainissement liquide et traitement des eaux usées urbaines :
L’insuffisance en matière d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées est l’une des principales causes de la dégradation de la qualité des eaux de surface et souterraines. Jusqu’en 2005, le secteur de l’assainissement liquide au Maroc a accusé un retard considérable, cette situation a été caractérisée par :
-Une faible priorité accordée aux enjeux de la gestion des eaux usées et aux besoins des opérateurs ;
-Une couverture partielle des réseaux qui sont souvent vétustes et saturés ;
-Un nombre limité de STEP (En 2005, un volume de 600 Millions de m3 d’eaux usées urbaines a été rejeté sans traitement préalable).
-Le Programme National d’Assainissement liquide a été révisé en 2008 afin d’améliorer le rythme de son exécution, d’y intégrer l’épuration jusqu’au niveau tertiaire avec la réutilisation des eaux usées traitées et de récupérer les eaux usées rejetés en mer. Ses principaux objectifs visent à :
-rabattre la pollution domestique de 50% en 2016, de 80% en 2020 et de 100% en 2030 ;
-traiter jusqu’au niveau tertiaire les eaux usées et les réutiliser à 100% en 2030.
Depuis la mise en œuvre du PNA, plusieurs projets ont été achevés ou en cours d’achèvement. La situation actuelle se caractérise comme suit :
-Le taux d’accès à l’assainissement en milieu urbain été estimé à 89,83 % en 2012. -Augmentation du taux d’épuration des eaux usées à 172 Mm3 par an (62% traitées au niveau tertiaire) soit 23% du volume global (estimé à 750 Mm3) contre seulement 8% en 2005 (dont 14% du volume global traité au niveau tertiaire). -Réalisation de 57 STEP (contre 21 en 2005) dont 25 avec le traitement tertiaire. -32 STEP en cours de réalisation dont 4 avec le traitement tertiaire.
La gestion des déchets solides :
L’accroissement de la population urbaine avec les changements des modes de production et de consommation et l’amélioration du niveau de vie, conjuguée à la prolifération des quartiers périphériques, ont entrainé ces dernières années une augmentation conséquente des déchets solides urbains et ont rendu très compliqués la collecte, l’évacuation et l’élimination des déchets ménagers et assimilés, dont la production en milieu urbain est estimée à 5 millions t/an soit un ratio de 0,76kg/habitant/j. Ces déchets sont très souvent éliminés dans des décharges sauvages ou encore dans des points noirs et dans les cours d’eau sans aucun traitement. Cette situation engendre de graves conséquences aussi bien sur la santé publique que sur l’environnement. Sur le plan économique, l’intégration du Maroc au marché mondial de libre échange, impose le respect des exigences des normes environnementales, de la traçabilité des produits, et de la qualité des services.
La loi 28-00 sur la gestion des déchets a été promulguée depuis 2006. Elle vise à prévenir et à protéger la santé de l’homme, la faune, la flore, les eaux, l’air, le sol, les écosystèmes, les sites et paysages et l’environnement en général contre les effets nocifs des déchets. Elle les définit, les classifie et institue des obligations concernant leur gestion et leur élimination. La loi précise qu’ils doivent pouvoir être réduits en quantité et nocivité pendant leur cycle de vie.
Pour faire face à cette problématique, un Programme National des Déchets Ménagers a été lancé en 2007 dans l’objectif d’atteindre à l’horizon 2020 un taux de collecte de 90% et de 100% en 2030.Ce programme ambitionne également de généraliser les décharges contrôlées à l’ensemble des agglomérations à l’horizon 2020. Avec l’organisation et la promotion de la filière de « Tri-recyclage –valorisation », il est ainsi prévu d’atteindre le taux de 20% de récupération des déchets générés. Le coût global de ce programme s’élève à 40 milliards de DH.
Dans le cadre de ce programme, le Maroc a atteint un certain nombre d’objectif notamment l’augmentation du taux de collecte professionnalisée à 76% contre 44% avant 2008 et l’augmentation du taux de mise en décharge contrôlée pour atteindre 32 % des déchets ménagers produits, contre 10 % avant 2008. Ce taux sera de 66% après l’achèvement des décharges contrôlées en cours de réalisation.
Le nombre actuel de décharges contrôlées est de 14 : Fès, Oujda, El Jadida, Essaouira, Rabat, Berkane, Figuig, Guelmim, Al Hoceima, Agadir, Nador, Dakhla, Mohammedia et Laâyoune. Par ailleurs 5 décharges contrôlées sont en cours de construction à Béni-Mellal, Ifrane, Khouribga, Safi, et Casablanca; 21 décharges non contrôlées ont été réhabilitées alors que 64 sont en cours de réhabilitation.
Cible 7D : Eliminer, d’ici 2020, en milieu urbain toutes les formes d’habitats qui ne répondent pas aux critères de sécurité
Habitat salubre:
Lancé officiellement en 2004, le Programme Villes Sans Bidonvilles visait l’éradication de l’ensemble des bidonvilles, soit 362 327 ménages (chiffre actualisé au fur et à mesure de la réalisation du programme) dans 85 villes et centres urbains, avec un investissement d’environ 25 milliards de DH, dont une subvention de l’Etat de 10 milliards de DH. La réalisation de ce programme se base sur La ville comme unité de programmation ; Un cadre conventionnel fixant les responsabilités partagées entre l’Etat et les collectivités locales et les délais de réalisation des programmes et l’intensification de l’offre de l’habitat de prévention. Trois modes de résorption sont privilégiés dans le cadre de ce programme. Il s’agit de la restructuration, du relogement et du recasement.
Depuis son lancement en 2004, le programme Villes Sans Bidonvilles aurait permis de :
-Réduire le poids démographique des ménages résidant dans les bidonvilles dans les villes marocaines de 9,2% en 1994 à 5,94% en 2012 ; -Sur 362.327 ménages concernés par le programme, 200.666 ménages ont bénéficié de projets de résorption ; -Déclarer 45 villes sans bidonvilles parmi les 85 villes concernées.
Cible 7E : Limiter les émissions des gaz nocifs à la santé et à l’environnement Lutter contre la pollution de l’air:
La dégradation de la qualité de l’air dans les grandes agglomérations urbaines devient un problème préoccupant qui pèse sur la santé publique. En effet, l’air est de plus en plus pollué, surtout au niveau des grandes agglomérations qui regroupent à la fois des sources mobiles en l’occurrence le transport urbain et des sources fixes de pollution, notamment les installations industrielles, énergétiques et artisanales. Le parc automobile marocain est responsable de 50 à 60% de la pollution.
Face à cette situation, l’amélioration de la connaissance de l’état de la qualité de l’air à travers le renforcement du réseau national de surveillance et la réalisation des cadastres des émissions atmosphériques au niveau des grandes villes constitue un axe fondamental de la stratégie environnementale.
Ainsi, en plus des 29 stations de surveillance de la qualité de l’air existantes, il est prévu de renforcer le réseau de surveillance et ce en l’étendant à toutes les grandes villes, ce qui permettra avec les études des cadastres des émissions atmosphériques de mieux évaluer et assurer le suivi des efforts de lutte contre la pollution de l’air.
Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté, passant de 48 072 giga-grammes équivalent-CO2 en 1994, à environ 63 440 en 2000, pour atteindre 75 047 en 2004, ce qui représente une augmentation de plus de 56%. L’énergie représente plus de la moitié des émissions (56% en 1994 et 53% en 2004). L’agriculture est responsable d’environ un tiers des émissions, avec une part en légère augmentation entre 1994 et 2004.
Les changements climatiques :
De par ses caractéristiques atmosphériques, océaniques et géographiques, le Maroc subit de plein fouet les effets des changements climatiques, comme en témoignent les sécheresses sévères et fréquentes qu’a connues le pays ces dernières années. La baisse des apports en eau a atteint 20% sur la période 1940-2005 et la température moyenne a augmenté de plus de 1°C entre 1960 et 2000. Par ailleurs, le Maroc a connu plusieurs inondations sous forme de crues éclaires ou massives qui ont provoqué des pertes en vie humaines et des dégâts économiques importants. Cette dernière décennie, le phénomène des crues s’est accentué (Ourika en 1995, Tétouan en 2000, Merzouga en 2006, Tanger, Nador, Al Hoceima, Fnideq en 2008, Errachidia et Rabat en 2009, les régions du Gharb et Souss en 2010, Casablanca en 2011).
La croissance des besoins agricoles, urbains, touristiques et industriels, conjuguée aux impacts des changements climatiques, se traduirait par un déficit en eau estimé à prés de 5 milliards de m3 à l’horizon 2030.
Pour remédier aux situations de déficits de certains bassins hydrauliques, il est envisagé le transfert d’eau entre bassins du nord au Sud pour le soutien du développement socio-économique des bassins de Bouregreg, Oum Rbia et du Tensift : 800 millions de m3 pourraient être transféré en moyenne. Il est également prévu le développement d’usines de dessalement de l’eau de mer utilisant l’énergie solaire ou éolienne et permettant de mobiliser 400 millions de m3 par an. Dans le même cadre, il est prévu la réutilisation des eaux usées épurées qui présentent un potentiel de 300 millions de m3 par an à l’horizon 2030.
En matière de prévention des risques, la stratégie nationale de l’eau prévoit le renforcement du plan national de protection contre les inondations(en cours d’actualisation), dans l’objectif d’étendre la protection à de 20 sites nouveaux par an, par des mesures structurelles (digues, barrages ou seuils) ou par des mesures non structurelles (systèmes de télémesure pour l’alerte aux crues, limitation des zones inondables et développement des plans d’alerte et de secours).
Concernant l’atténuation des changements climatiques, le Maroc a adopté des modes de production non polluants conjugués à une stratégie énergétique nationale qui privilégie le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique permettent une économie en énergie fossile de 2,6 Mtep/an. Le potentiel d’atténuation des émissions des GES au Maroc a été estimé à 57 millions de T CO2 à l’horizon 2030 pour un coût estimé à 30 milliards de dollars. Après l’expérience acquise en matière de Mécanisme de Développement Propre(MDP) et le développement d’Actions d’Atténuation Appropriés au Niveau National (NAMAs) adossées à des stratégies et des programmes nationaux, le Maroc prépare le lancement de la phase préparatoire du mécanisme de marché carbone ( Partnership for Market Readiness :PMR).
2- Contraintes :
-Pressions exercées sur les ressources naturelles et Impacts sur l’environnement et sur l’économie (rejets domestiques et industriels, surexploitations des ressources, …).
-Effets des changements climatiques qui demeurent imprévisibles.
-Absence de cadre réglementaire relatif à la réutilisation des eaux usées épurées dans l’irrigation ou l’élimination des boues des STEP issues des opérations de traitement des eaux usées.
-Lenteur de la promulgation et de l’application des textes relatifs à l’environnement; Importance des investissements pour remédier à certaines dégradations.
-la grande pression exercée sur les ressources naturelles.
-Insuffisance en termes de sensibilisation et d’implication des citoyens.
-Besoin de financement pour augmenter la cadence des réalisations des projets (assainissement, atténuation du changement climatique, etc.), pérenniser l’accès à l’eau potable et généraliser le branchement individuel.
-Besoins de transfert de technologie dans le cadre de la coopération Nord-Sud.
-Besoins en renforcement des capacités des acteurs nationaux.
-Coût du foncier pour l’acquisition des terrains par les communes pour la réalisation des ouvrages d’assainissement.
3- Stratégie :
Au Maroc, le processus de planification du développement durable a été construit autour de la mise à niveau environnementale (MANE), l’élaboration d’une stratégie nationale de l’environnement (SNE), et la définition et la mise en œuvre une stratégie nationale de développement durable (SNDD).
Au niveau mondial, la mise en œuvre d’une croissance verte est un enjeu de développement durable adopté notamment comme l’un des thèmes de la conférence de Rio +20 en juin 2012. Elle se caractérise par l’adoption de nouveaux modes d’organisation, de nouveaux modes de vie, notamment de production et de consommation qui tendent à préserver les ressources naturelles et à faire converger les trois piliers du développement durable (économique, social et environnemental).
Plusieurs stratégies sectorielles ont été ainsi initiées dans ce cadre, notamment une ambitieuse stratégie énergétique visant la promotion de l’efficacité énergétique et le développement à grande échelle des énergies renouvelables. Cette stratégie envisage de réduire la consommation d’énergie de 12% à l’horizon 2020 et de 15% en 2030 et de relever la capacité installée des énergies renouvelables à 42% (14% solaire, 14% éolienne et 14 % hydraulique) de la capacité électrique totale à l’horizon 2020.
La stratégie de l’eau vise quant à elle, la rationalisation des utilisations de l’eau dans tous les secteurs et tout particulièrement dans l’agriculture. Dans ce dernier secteur, le plan Maroc Vert projette l’amélioration des rendements par la modernisation, l’agrégation ainsi qu’une approche régionalisée de développement des filières. Le secteur du tourisme a également opté pour une stratégie plaçant la durabilité au cœur de ses préoccupations. Le Plan Halieutis vise l’exploitation durable des ressources et la promotion d’une pêche responsable.
Tableau : Evolution des indicateurs de l’OMD 7
Cibles
Indicateurs
1995
2000
2006
2009
2012
2015
Cible21 :Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et veiller à la préservation de la biodiversité en inversant la tendance à la déperdition des ressources environnementales
Proportion de zones forestières
12 ,7
12,7
12,7
12,7
12.7
Superficies annuelles moyennes régénérées (reboisées et régénérées) (ha)
20 000
20 000
29.651
39.160
2011 42.469
Superficies des aires protégées pour préserver la biodiversité (ha) : parcs nationaux
1994 193.380
2001 545000
606 000
2008 808700
Cible 22 :Limiter les émissions des gaz nocifs à la santé et à l’environnement
Émissions de dioxyde de carbone en millions de tonnes E-CO2 par habitant
1994 54,6
2000 63,4
2004 75
2010
85.59
Émissions des substances appauvrissant la couche d’ozone (tonnes)
1996 814
564
2001 435
PIB par unité d’énergie consommée ($US PPA par kg équivalent pétrole)
1990 10,2
2001 9,9
5,1
2008 6,0
Cible 23 :Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, les pourcentages de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à un meilleur système d’assainissement
Proportion de la population branchée au réseau ou ayant accès à une source d’eau salubre : Urbain Rural
1994
81 14
88 43
2007
100 85
100 89
100
92
100 100
Proportion des ménages urbains ayant accès à un réseau d’évacuation des eaux usées
1994 74,2
85,6
88,4
89,8
100
Cible 24 :Éliminer, d’ici 2020, en milieu urbain toutes les formes d’habitats qui ne répondent pas aux critères de sécurité
Proportion de la population urbaine habitant les bidonvilles et l’habitat sommaire
1994 9,2
2001
2004
2012 5,9
Ménage urbains propriétaires de leur logement (en%)
1994 48,5
64,5
66,4
*en $ US
Sources : Département de l’Environnement, Département d’ Eau, Département de l’Energie et Mines, Ministère de l’Intérieur (DGCL), Haut Commissariat au Plan, Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et Lutte contre la Désertification, Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville et Office National de l’eau et de l’Electricité(ONEE.
L’émission « Sept à Huit » consacre un reportage choc sur la prostitution à Marrakech (VIDÉO)
Prostitution au Maroc pendant le ramadan: les mille et une nuits de Marrakech – Vidéo Documentaire TF1
C’est la face sombre de Marrakech : la prostitution, interdite au Maroc, est devenue une des activités les plus florissantes de la ville. De jour comme de nuit, aux terrasses des cafés comme en boites de nuit, des filles issues de familles pauvres se livrent à un ballet de séduction pour aguicher les clients. Qui sont ces hommes, souvent venus d’Europe ou du Proche-Orient? Comment vivent ces filles qui rêvaient d’un autre destin ? Pourquoi les autorités ferment-t-elles les yeux ? Sept à Huit lève le voile sur ce tabou du Royaume du Maroc.
C’est la face sombre de Marrakech : la prostitution, interdite au Maroc, est devenue une des activités les plus florissantes de la ville. De jour comme de nuit, aux terrasses des cafés comme en boites de nuit, des filles issues de familles pauvres se livrent à un ballet de séduction pour aguicher les clients. Qui sont ces hommes, souvent venus d’Europe ou du Proche-Orient? Comment vivent ces filles qui rêvaient d’un autre destin ? Pourquoi les autorités ferment-t-elles les yeux ? Sept à Huit lève le voile sur ce tabou du Royaume du Maroc.
TÉLÉVISION – Depuis la sortie controversée du film « Much Loved » de Nabil Ayouch l’année dernière, un coup de projecteur a été jeté sur le problème de la prostitution au Maroc. Après un article paru récemment dans les colonnes du Monde sur les prostituées de Marrakech, le fléau qui touche la ville ocre fait de nouveau parler de lui, cette fois-ci dans l’émission « Sept à Huit ».
Un reportage de 24 minutes diffusé dimanche 19 juin sur TF1, à voir en tête d’article, se penche sur la question en suivant deux jeunes prostituées marocaines de 19 et 20 ans dans leur quotidien, entre séances shopping et prises de rendez-vous dans l’espoir de gagner suffisamment d’argent pour vivre ou faire vivre leur famille.
« Avez-vous peur des gens avec qui vous sortez? » demande un des journalistes aux jeunes filles. « Oui, parfois. Ce n’est jamais avec plaisir que je pars avec quelqu’un », répond l’une d’elles. « J’ai peur d’être frappée, d’être maltraitée ».
Marocains, Anglais, Libyens, Pakistanais, mais surtout Saoudiens, les clients sont de toutes nationalités et trouvent souvent les jeunes filles aux terrasses de cafés du quartier branché de Guéliz, où elles se font généralement offrir un verre en échange de leur numéro de téléphone, comme le montrent les images prises en caméra cachée.
« Si les flics vous arrêtent il faut lâcher un peu de bakchich » Boîte de nuit, salons de massage « où l’on propose des extras »… Les journalistes, qui se sont fait passer pour des touristes pour mener leur enquête se sont rendus dans plusieurs lieux où la prostitution prospère, interrogeant prostituées et clients étrangers, dont certains expliquent venir « plusieurs fois par an » à Marrakech pour des relations tarifées avec des Marocaines. « Il faut avoir du fric sur soi, parce que des fois si les flics vous arrêtent il faut lâcher un peu de bakchich », lâche un de ces clients réguliers.
Selon un Marocain « habitué de Marrakech et de ses petites combines », interrogé par les journalistes, la prostitution alimente toute l’économie locale. Serveurs, vendeurs, chauffeurs de taxi, hôtels… Tout y passe. Une face peu reluisante de la première ville touristique du royaume que les autorités tentent bien souvent de cacher.
« J’espère que Dieu nous pardonnera un jour, et qu’il nous aidera à quitter cette vie-là pour un avenir différent », confie encore l’une des deux prostituées. Un discours qui revient souvent dans la bouche de ces filles qui vendent leur corps pour subsister mais parviennent difficilement à s’en sortir.
Interviewée par le journaliste, une ancienne propriétaire d’une résidence à Marrakech raconte enfin les déboires qu’elle a connus lorsque les prostituées et leurs clients ont commencé à défiler en nombre dans les appartements en location. Elle explique même que « certains flics corrompus touchent des pots-de-vin et négocient les filles ».
L’effervescence sociale gagne la rue au Maroc. La crise économique fait des ravages. L’inflation bat des records et le chômage gagne de l’ampleur au sein des catégories les plus démunies. Les conditions de vie deviennent des plus déplorables, alors que la cherté de la vie est devenue un sujet préoccupant chez la population marocaine. C’est la pire crise sociale depuis celle de 1981.
Partout, c’est la colère chez la population, au moment où le gouvernement local vient d’afficher ouvertement son échec dans la gestion du pays. Seule parade pour les autorités du Makhzen c’est la répression et le tout sécuritaire, craignant une plus large mobilisation populaire et surtout une conjonction des actions de grogne. Actuellement, les observateurs estiment que les revendications sociales risquent de faire jonction avec des revendications politiques, notamment chez l’opinion publique qui revendique le respect des droits de l’homme et des libertés dans les régions du Rif au nord du pays, qui dénonce la normalisation avec l’entité sioniste et son entêtement à refuser toute démarche onusienne dans son conflit avec les Sahraouis.
Au sein des universités et des campus, les étudiants manifestent contre le rapprochement avec Israël et réclament une démocratisation rapide et totale.
L’atmosphère délétère dans la rue, le ras le bol généralisé et la répression tous azimuts de tout rassemblement populaire préoccupe la Makhzen qui pense qu’il s’agit ici d’une véritable menace pour sa survie.
Cette situation a poussé le makhzen à demander de l’aide auprès des monarchies de la péninsule arabique, ainsi qu’auprès de certaines institutions financières et des grands établissements bancaires internationaux. Le régime makhzenien avait espéré derrière sa politique de normalisation avec l’entité sioniste que la grande finance internationale allait lui offrir des investissements et des prêts bonifiés de longue durée, et surtout des aides et une assistance économique gratuites.
L’économie marocaine entame déjà l’année 2023 dans l’incertitude. Elle est marquée par le creusement des déficits, l’augmentation du niveau d’endettement, une saison agricole menacée par la sécheresse et les coûts élevés des intrants et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques, selon un rapport de la banque d’investissement marocaine CDG Capital.
Ainsi, la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, combinée au rétrécissement des conditions de financement à l’international et au ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc, “devraient impacter trois équilibres macro-économiques : un creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, une hausse de l’inflation et un rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l’international, accompagné d’une augmentation des charges de la compensation”, présagent les analystes de CDG Capital Insight.
Les équilibres extérieurs du Maroc sont sous pression face à la hausse des importations et de la faiblesse des recettes touristiques.
Beaucoup de facteurs devraient contribuer à creuser de manière importante le déficit commercial du Maroc, qui pourrait franchir pour la première fois la barre des 200 milliards de dirhams (20,54 milliards de dollars), estime-t-on dans le même document.
Et ce constat a mis à nu la politique du gouvernement, mené par un oligarque proche du palais, beaucoup plus porté vers la gestion des affaires courantes et la satisfaction des intérêts personnels des ministres et leurs familles. Depuis le début de l’année, c’est la grogne.
Tous les secteurs sont concernés par cette vague de manifestations et de débrayages. C’est ainsi que le secteur de l’éducation au Maroc connaît une congestion sans précédent ces derniers mois, en raison du mépris qu’affiche le ministère de tutelle envers les revendications professionnelles légitimes des employés. Des syndicats exaspérés par l’attitude des autorités ont appelé à l’organisation de nombreux sit-in et mouvements de grève durant ce mois de novembre.
Il faut dire que ce secteur est l’un des plus touchés par les mouvements de grève au royaume, du fait de l’incapacité du gouvernement du Makhzen à prendre en charge les revendications des employés. Face à l’impasse à laquelle a abouti le dialogue ouvert avec la tutelle, la Fédération marocaine des fonctionnaires du secteur de l’éducation a décidé de tracer un programme de lutte consistant en l’organisation de plusieurs actions, dont un sit-in mardi prochain devant le siège du ministère de l’Education, ainsi que des rassemblements devant les académies régionales le 29 novembre à travers le pays.
Selon le secrétaire général de la Fédération marocaine des fonctionnaires du secteur de l’éducation, Abdelilah Dahmane, le mouvement de protestation contre les premiers résultats du dialogue sectoriel est un “message d’avertissement.
Par ailleurs, la même Fédération a condamné “l’agression répétitive et injustifiée des personnels de l’éducation et des autres secteurs par les forces de sécurité marocaines lors de leurs différents sit-in”, affirmant qu’elle était “inadmissible” et ne pouvait “en aucun cas être justifiée”.
A l’occasion de l’Examen Périodique Universel du Royaume du Maroc (EPU), après avoir souhaité la bienvenue à la délégation marocaine, la déclaration des Etats-Unis a salué « les efforts du gouvernement marocain pour mettre en œuvre les réformes envisagées dans la constitution de 2011. Nous avons salué le code de la presse de 2016 destiné à prévenir l’emprisonnement illégal d’individus exerçant leur liberté d’expression. Cependant, nous restons préoccupés par les restrictions à la liberté d’expression et les garanties d’un procès équitable ».
A ce sujet, Washington, dans le cadre du processus de l’EPU, a recommandé au Royaume du Maroc :
-Veiller à ce que les journalistes, les défenseurs des droits humains et d’autres personnes ne soient pas poursuivis ou détenus pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique ou d’association, et veiller à ce que tous les individus bénéficient des garanties d’un procès équitable.
-Approuver les demandes de licence pour toutes les associations non gouvernementales cherchant à s’enregistrer conformément à la loi, y compris les organisations défendant les membres des populations minoritaires, et délivrer des autorisations officielles aux ONG immédiatement après la demande d’enregistrement.
-Faciliter la visite des procédures spéciales de l’ONU, y compris les rapporteurs spéciaux sur la liberté de réunion pacifique et d’association et sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.
Comme dans le reste de l’Afrique du Nord, le réchauffement climatique montre déjà ses effets et affecte gravement l’agriculture.
Au pied de la chaîne du Haut Atlas, dans le sud-est du Maroc, chaque village porte le nom de la rivière qui le traversait autrefois. Mais aujourd’hui, des palmiers secs entourent des lits de rivière vides et les ponts ne traversent plus que des pierres laissées en dessous.
« Quand j’étais enfant, j’avais l’habitude de nager dans cette rivière. Il y avait une incroyable diversité de poissons. Aujourd’hui, un demi-siècle plus tard, mon oued [vallée] est complètement asséché », raconte Yousef, un agriculteur de Kalaat MGouna, à l’est de la ville de Ouarzazate.
Yousef, un travailleur immigré à la retraite qui a vécu en France, est revenu dans son village natal pour cultiver des olives, des amandes et des grenadiers. Il était loin de se douter que l’irrigation de ses cultures deviendrait une tâche impossible.
La région semi-désertique de Ouarzazate s’assèche. Comme dans le reste de l’Afrique du Nord, le réchauffement climatique montre déjà ses effets et affecte gravement l’agriculture. Dans ce contexte de sécheresse, les agriculteurs marocains pointent du doigt la mauvaise gestion des ressources en eau restantes, qui ont été détournées de leur cours naturel pour être réservées aux industries en expansion.
Dans le sud-est du Maroc, trois industries consomment le plus d’eau : les sociétés minières, les monocultures agricoles et la plus grande centrale solaire du monde, Noor, qui produit de l’énergie thermique par évaporation. L’eau des vallées autour de Ouarzazate est recueillie dans le barrage d’al-Mansour Eddahbi, dont la capacité est inférieure à 12 % de sa capacité actuelle.
La transition verte de l’Afrique du Nord
« Le Maroc est un leader en Afrique en matière de lutte contre la crise climatique et la dégradation de l’environnement », a déclaré Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne chargé du « Green Deal » européen, lors de la signature du partenariat vert UE-Maroc, quelques semaines avant le début du sommet sur le climat COP27 en Égypte.
Les groupes environnementaux de la région ont critiqué sa gestion centralisée et extractive de la ressource.
« Les communautés locales souffrent des effets de la crise climatique et ne bénéficient même pas de ces grands projets », affirme Jamal Saddoq, représentant d’Attac Maroc, l’une des rares associations travaillant sur les conséquences de l’industrie extractive dans le sud-est.
« Nous vivons à côté de mines d’or, d’argent, de plomb et de cobalt, mais nous avons fini par croire que notre région est juste marginalisée et pauvre. »
Le long des routes qui traversent le désert, il n’est pas rare de remarquer un nuage de fumée blanche – signe de l’activité minière. Si l’on exclut les phosphates, environ 40 % des permis d’exploitation minière au Maroc sont situés dans la région du Drâa-Tafilalet.
Selon une récente interview de la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, les entreprises marocaines produisent trois millions de tonnes de minéraux par an. Le groupe Managem, une société marocaine opérant dans l’extraction de métaux précieux et de cobalt, possède les principaux sites de la région.
C’est le cas de la mine d’Imider, la plus grande d’Afrique, d’où partent des minéraux précieux comme l’argent à destination des pays du Golfe et d’Europe.
« Nous protestons depuis les années 1980, mais peu de choses ont changé, si ce n’est que les eaux souterraines s’épuisent. L’entreprise continue de pomper l’eau, de creuser des puits de plus en plus profonds », explique un militant anti-mine, sous couvert d’anonymat pour éviter les répercussions des autorités.
« C’est pourquoi, en 2011, nous avons décidé de bloquer le pipeline qui relie la mine à son réservoir d’eau. »
Comme l’explique le site internet de l’entreprise, l’industrie minière a besoin d’eau pour récupérer les métaux précieux du minerai.
Les manifestants réclament une répartition équitable des ressources, dont l’eau. « Nous avons obtenu quelques résultats, mais pas à la hauteur de nos espérances. Une cinquantaine de jeunes ont été embauchés et certains projets de développement ont été mis en place », a déclaré l’activiste.
Managem n’a pas répondu à la demande d’interview d’Al Jazeera. Selon les engagements environnementaux de l’entreprise, « nous agissons pour garantir l’avenir des ressources en eau pour nos activités, pour nos communautés voisines et pour notre environnement dans son ensemble ».
En juin 2022, un accord entre l’entreprise et le groupe Renault a été signé pour extraire 5 000 tonnes de sulfate de cobalt pour les batteries de voitures électriques pendant sept ans à partir de 2025. L’objectif est de « garantir la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement et de réduire l’impact environnemental ».
« Combien d’eau coûtera ce projet vert ? », demande l’activiste.
Malgré l’arrestation de dizaines de militants anti-mine, les protestations dans la région se poursuivent alors que la sécheresse s’aggrave. Les dernières manifestations pour l’eau dans le sud-est du Maroc ont eu lieu début octobre dans la région de Zagora.
« Les protestations contre les groupes miniers ont été rejointes par des protestations contre l’essor des monocultures et la centrale solaire de Noor. Malgré les politiques vertes, ces activités économiques sont basées sur le même modèle extractiviste », souligne Saddoq de l’association Attac.
Agriculture intensive
En activité depuis 2016, la centrale de Noor est le plus grand complexe solaire thermodynamique du monde. Selon les habitants, l’eau est détournée pour la phase de refroidissement humide de l’installation.
« Maintenant, toute l’eau de notre rivière Dadès est dirigée vers le barrage, alors que nous en avons besoin pour pénétrer dans notre nappe phréatique », explique Rochdi, un agriculteur de Kalaat MGouna. « L’eau restante est pompée pour l’agriculture intensive ».
Selon les autorités, la pluviométrie moyenne de cette saison a atteint son niveau le plus bas depuis plus de 40 ans.
« Le Maroc figure parmi les pays les plus touchés par le stress hydrique dans le monde », indique un rapport de la Banque mondiale. Avec 600 mètres cubes (21 200 pieds cubes) d’eau par an et par habitant, le pays est déjà bien en dessous du seuil de pénurie d’eau de 1 700 mètres cubes (60 000 pieds cubes), selon l’Organisation mondiale de la santé.
Au lieu d’être redistribuée équitablement à la population, 85 % de la consommation nationale d’eau est engloutie par l’agriculture intensive, principalement pour les produits maraîchers comme les pastèques et les avocats, et l’arboriculture, notamment les amandes et les agrumes. Ces cultures, gourmandes en eau, sont principalement destinées à l’exportation, au détriment de l’agriculture locale de subsistance.
Les choix opérés par le royaume en matière de politique agricole ont été gravés dans le marbre en 2008 à travers le Plan Maroc Vert, une stratégie décennale visant à faire du secteur agricole une priorité pour le développement socio-économique du pays. Modernisation, intensification, diversification des cultures et libéralisation des terres en sont les maîtres mots.
Nizar Baraka, ministre marocain de l’eau et de l’équipement, a appelé à réduire les « pertes d’eau dans les réseaux de transport et de distribution » et à « contenir la demande en eau d’irrigation ».
Baraka a également encouragé « l’investissement dans la modernisation de l’agriculture comme moyen essentiel pour assurer et développer la sécurité hydrique et alimentaire ».
Des gouttes et des gouttes
Ces dernières années, la région de Skoura, au sud de Ouarzazate, déjà soumise au stress des activités minières, est devenue une destination privilégiée pour les gros investissements dans la production de pastèques. Depuis 2008, la surface allouée aux cultures de pastèques a été multipliée par 10, mettant en péril les ressources locales en eau pour les petits agriculteurs et les villageois.
À Zagora, petite ville de 30 000 habitants, l’eau est distribuée au compte-gouttes, quelques heures par jour.
« Les gens fuient notre vallée pour rejoindre la ville ou souvent chercher des opportunités à l’étranger », explique Yousef.
« L’accès à l’eau devient une question d’ordre public, car nous ne survivons que grâce à nos immigrés, qui envoient un peu d’argent chez eux », ajoute l’agriculteur.
De son côté, Yousef entend proposer un modèle contre-agricole à travers sa ferme coopérative agroécologique expérimentant l’irrigation au goutte-à-goutte.
« Aucune politique ne sera efficace pour préserver les oasis sans une agriculture durable basée sur la fertilité des sols plutôt que sur l’irrigation intensive », affirme-t-il. « Notre vallée est en grand danger. Sans eau, nous sommes au point de basculement d’un effondrement majeur ».