Catégorie : Maroc

  • Maroc : Les ravages du Covid-19

    La pandémie de coronavirus (Covid-19) a multiplié par 7 le taux de pauvreté au Maroc et les disparités sociales se sont aggravées, selon un rapport officiel relayé par des médias marocains.

    La Haute Commission de planification a révélé dans un rapport que «la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 était à l’origine du doublement du taux de pauvreté 7 fois au niveau national, passant de 1,7% avant cette crise à 11,7% pendant le confinement, une situation qui affecte particulièrement les zones urbaines, où le taux de pauvreté a doublé 14 fois, contre 5 fois dans les zones rurales».

    Dans une étude sur l’évolution du niveau de vie des familles et l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les disparités sociales, la source a ajouté que le taux de vulnérabilité a, à son tour, plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant l’instauration de cette mesure.

    Dans ces circonstances, ajoute la commission, «les disparités sociales se sont détériorées et ont dépassé le seuil socialement critique (42%), de sorte que l’indice de différence de Gini a obtenu un score de 44,4% pendant la quarantaine, contre 38,5% avant».

    Les services de planification ont averti que «ces complications négatives de l’épidémie de Covid-19 sur le niveau de vie des familles obligent le Maroc à redoubler d’efforts et à prendre des mesures urgentes pour lutter contre l’exacerbation de la vulnérabilité, afin de limiter la pauvreté et des disparités sociales et renforcer la résilience des familles qui ont souffert de la crise sanitaire, dans le but de changer le cours de la situation socioéconomique vers une société plus égalitaire».

    Etiquettes : Maroc, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Maroc : Nos incontournables à Dakhla, éden confidentiel entre océan et désert

    Observation de la flore et de la faune du désert, balades ornithologiques au pied de la Dune blanche, cours de surf ou de kitesurf, cette oasis du sud du Maroc a des airs de bout du monde.

    Par Anne-Claire Delorme

    C’est un paradis pour les sports de glisse, kitesurf en tête, et bien plus que cela ! Arrimée à une péninsule qui s’étire entre océan Atlantique et lagune aux confins du Sahara, Dakhla est un ailleurs confidentiel, un refuge cousu main pour voyageurs épris de nature. Observation de la flore et faune du désert, balades ornithologiques au pied de la Dune blanche ou cours de surf sur les vagues de l’océan, on vous emmène au bout du Maroc, au bout du monde !

    Prendre une leçon de kitesurf

    Un vent régulier soufflant du Nord, Nord-Est, une eau peu profonde, calme comme un lac, à bonne température toute l’année… Taillée pour le kitesurf, la lagune est le spot idéal pour apprendre à voler au-dessus de l’eau. Et si l’on n’est pas inspiré par le ballet de voiles multicolores virevoltant dans le ciel, d’autres escapades nautiques sont à portée de combi : balades en catamaran, planche à voile, Stand up paddle (SUP), pêche au gros ou surf du côté de l’océan, sur les spots de Lassarga et Aarish…

    Cours de surf ou paddle à partir de 50 € les 2 heures à l’Ion Club. Cours de planche à voile 75 €. Cours de kitesurf 65-80 € les 2 heures en petit groupe.
    Bases nautiques à Océan Vagabond (Ion Club) et Dakhla Attitude (Rihfly Dakhla). Deux autres écoles avec moniteurs diplômés : whitedunekiting.com et dakhla-kiteboarding.com.

    Arpenter la Dune blanche

    À peine descendu du 4 x 4, on chausse ses baskets et ses lunettes de soleil, réverbération oblige, et en avant pour une mini-ascension. Comme échappée du Sahara, la Dune blanche toise les eaux turquoise de son sable immaculé. En haut, un époustouflant panorama à 360° révèle d’autres duos orchestrés par les marées et le vent, aigue-marine et bleu lagon des eaux, beiges ocrés et vert mousse de l’estran. Les 400 km² de la lagune sont classés Ramsar (label qui distingue une zone humide d’importance internationale). On guette les petites taches qui se déplacent : la lagune est le paradis des crabes violonistes mais aussi des oiseaux, goélands, aigrettes, hérons cendrés et même flamants roses.

    Notre conseil
    On n’accède en 4 x 4 à la Dune blanche qu’à marée basse, à marée haute c’est une île et un spot de kitesurf très prisé !

    Croquer des huîtres les pieds dans le sable

    Vous aimez les huîtres ? Vous allez adorer Dakhla ! Avec une production annuelle de près de 400 tonnes, la région est l’épicentre marocain de l’ostréiculture. Pour faire le plein d’iode, on s’installe chez Talhamar, face aux eaux scintillantes de la lagune où affleurent les lignes noires des casiers. Simple parc à huîtres à l’origine, le lieu s’est transformé en un restaurant sans chichis où l’on déguste, pieds dans le sable, les huîtres à peine sorties de l’océan. À la carte également, des langoustes, des poissons grillés et des tajines de calamars, couteaux… Ou d’huîtres, bien sûr !


    Environ 5 euros la douzaine d’huîtres, 4 à 7 euros le tajine. Talhamar, plage de Boutalha. Tél. : +212 6 61 76 60 14.

    Jouer les hommes (et femmes) du désert

    À épuiser les plaisirs de l’eau, on en oublierait presque que l’on se trouve au cœur du Sahara. Pourtant il suffit d’une virée en 4 x 4 pour plonger au cœur du désert. Canyons et falaises, savane piquetée d’acacias ou dunes douces comme le talc : en parcourant ces paysages si variés, on médite la phrase de Théodore Monod, grand arpenteur des sables : «Monotone, le désert ? Monsieur veut rire !». Et on se réjouit des traces de vie, comme à la sebkha (dépression au fonds salé) d’Imlili où des dizaines de trous d’eau salée et colorée aimantent poissons mais aussi reptiles, oiseaux ou petits mammifères.

    Notre conseil
    Pour s’immerger dans le désert, optez pour une nuit en bivouac. Créé par un duo d’amoureux de la nature, Dakhla Rovers organise des excursions sur mesure.

    De 410 à 530 € les 2 jours, une nuit en bivouac et pension complète. Tél. : +212 6 36 80 85 15, +39 338 11 96672.

    Découvrir l’Afrique côté ville

    On est souvent tenté de bouder la ville de Dakhla, jugée (à juste titre) sans âme en raison de son amour inconsidéré pour le béton. L’ancienne escale de l’Aéropostale est pourtant loin d’être sans intérêt. On s’y familiarise avec la culture sahraouie le temps d’une visite du petit musée de la médiathèque : bijoux, vêtements, objets usuels ou gravures rupestres retracent des siècles de nomadisme. Et le soir venu, sur la «place des Sénégalais», on prend le pouls d’une culture riche d’influences croisées. Bissap (fleurs d’hibiscus utilisées dans la cuisine sénégalaise), wax et boutiques de mlehfa, le voile coloré dont s’enveloppent les femmes sahraouies, aux confins du Maroc. On se sent bel et bien en Afrique !

    Notre conseil
    Pour une petite note sahraouie, on prévoit un repas à La Villa Dakhla. Sa cuisine soignée plutôt méditerranéenne s’inspire aussi du désert : outre les poissons et fruits de mer, on trouve à la carte parmentier de chameau et son jus de légumes ou tanjia à la viande de dromadaire.

    Avenue Mohammed V. 10-15 euros le plat. Tél. : + 212 6 48 31 58 18.

    Le Figaro, 28 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, Dakhla, tourisme, exotisme, kite surf,

  • 45 marocains, en provenance de Libye, arrêtés au niveau des frontières algériennes : La preuve de l’implication du Makhzen dans le conflit libyen

    Des Marocains, détenteurs de documents d’identité libyenne, ont tenté de franchir la frontière algérolibyenne, selon les services de sécurité algériens. Ces derniers, au nombre de 45 selon les mêmes sources, ont tenté de franchir la frontière séparant l’Algérie de la Libye, avant que leur plan ne soit mis à nu et leur véritable nationalité, marocaine à savoir, ne soit établie. Et même s’ils ne voulaient que transiter par l’Algérie pour rejoindre leur pays, leur présence en Libye, renseigne sur le rôle obscur du Makhzen qui tente, par la présence de mercenaires dans cette zone de conflit de mettre ses billes dans le jeu dans l’espoir de tirer les dividendes quand la paix sera restaurée.

    Plusieurs responsables libyens avaient indiqué que le plan de paix envisagé par la communauté internationale et certains pays du voisinage, notamment l’Algérie, est menacé par la présence de mercenaires dans ce pays. Des sources concordantes avaient fait état de la présence de marocains dans les rangs de certaines milices au moment où des informations, relayées par certains journaux avaient affirmé que le Makhzen avait financé l’enrôlement de certains subsahariens comme mercenaires pour les envoyer en Libye.

    Il y a quelques années, des ONG avaient dénoncé les conditions de rapatriement, par les autorités marocaines, de clandestins subsahariens, parqués dans des camps de fortune érigés aux frontières sud des territoires sahraouis occupés. Ces organisations avaient même dénoncé le recrutement de certains de ces clandestins pour grossir les rangs du contingent marocain au Sahara occidental et pour alimenter certaines milices qui guerroient en Libye et dans la région du Sahel. La tentative des marocains de quitter la Libye via l’Algérie est donc une preuve irréfutable de l’ingérence du Makhzen dans les affaires intérieures de ce pays.

    Pire encore, elle traduit le double langage de Rabat dans le dossier de règlement de la crise que traverse ce pays qui se dit partisan d’une solution adoubée par la communauté internationale, mais qui n’hésite pas en coulisse à fournir de la chair à canon pour les parties en conflit. La communauté internationale qui a affirmé que le plan de paix ne saurait aboutir avec la présence de mercenaires dans ce pays, a haussé le ton ces derniers jours pour mettre en garde ceux qui arment, recrutent ou financent des groupes subversifs ou des milices activant dans cette zone de conflit.

    L’Algérie, qui s’est rangée du côté de la légalité internationale et qui déploie des efforts pour permettre au peuple libyen de disposer de son sort et surtout de sauver son pays de l’émiettement qui le menace a, elle également, dénoncé les ingérences étrangères d’où qu’elles viennent dans le traitement de la crise libyenne. Le Maroc vient de donner la preuve qu’il est, de par ses agissements, partie prenante dans cette œuvre de casse du plan de paix adopté par la communauté internationale. Le Makhzen dévoile encore une fois son rôle dans la subversion et la déstabilisation des pays de la région.

    La normalisation des relations diplomatiques du Maroc avec l’entité sioniste n’a fait que dévoiler encore plus le rôle que s’apprête à jouer ce pays dans le plan sioniste qui vise à plonger les pays du « front du refus de toute normalisation» dans le chaos. L’axe Algérie – Libye – Tunisie qui rejette tout rapprochement de normalisation avec Israël est dans le collimateur de l’entité sioniste et du Maroc, qui ont ressuscité le plan du Grand MoyenOrient, annoncé en 2004 par Bush Junior et la secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice. Un plan qui vise ni plus ni moins que l’émiettement des pays arabes pour ne laisser, dans la région, qu’une seule force dominante. Et c’est justement à quoi rime le jeu actuel du Makhzen marocain.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 27 mars 2021

    Tags : Maroc, Libye, Algérie, normalisation, Israël,

  • Le Nigeria s’associe au Maroc pour une usine d’engrais de 1,3 milliard de dollars

    Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a récemment déclaré qu’une nouvelle usine de produits chimiques de base d’une valeur de 1,3 milliard de dollars sera prête à être mise en service dans les mois à venir, dans le but de produire de l’ammoniac et des engrais au Nigeria.

    S’exprimant en présence de la Fertilizer Producers and Suppliers Association of Nigeria, FEPSAN, le président Buhari a déclaré que la nouvelle usine sera construite en alliance avec le Royaume du Maroc.

    Femi Adesina, conseiller spécial pour les médias et la publicité, a cité le président qui a déclaré que le roi du Maroc et Muhammadu Buhari ont convenu de prolonger l’accord de fourniture de phosphate existant entre les deux pays. M. Adesina a déclaré qu’ils estiment que pour développer le succès obtenu jusqu’à présent, ils doivent obtenir des fournitures de matières premières aux mélangeurs.

    Afin d’améliorer la balance commerciale entre le Maroc et le Nigeria, les deux pays ont signé un accord pour développer une plateforme de produits chimiques de base de 1,3 milliard de dollars au Nigeria pour produire de l’acide phosphorique, de l’ammoniac, de l’acide sulfurique et divers engrais NPK (azote, phosphore et potassium) et DAP (phosphate diammonique) en utilisant les réserves de gaz du Nigeria.

    Le président Buhari affirme que la nouvelle usine, une fois achevée, viendra compléter les installations existantes d’Indorama et de Dangote Chemicals qui produisent actuellement de l’ammoniac, de l’urée et d’autres matières premières industrielles. La combinaison de ces projets avec les 44 unités de mélange existantes fera irréfutablement du Nigeria une centrale d’engrais locale et mondiale, a déclaré le président.

    Il affirme qu’au cours des quatre dernières années, le pays s’est efforcé de résoudre certains déséquilibres économiques par le biais de politiques agricoles et financières qui attirent des opportunités d’emploi dans les zones rurales de la région.

    Alors que le pays s’apprête à étendre ses opérations de sécurité pour résoudre ces défis, il est essentiel de noter que la paix et la prospérité ne peuvent être maintenues qu’à condition de soutenir collectivement et activement les investissements qui offrent de nouvelles opportunités aux citoyens ruraux.

    Vanguard, 25 mars 2021

    Tags : Maroc, Nigeria, fertilisants, OCP,

  • Maroc / Amuddu : Appui à la mise en œuvre de la stratégie Nationale d’immigration et d’asile

    Maroc: le projet Amuddu organise un atelier et élabore une mallette pédagogique dédiée à la mobilisation communautaire

    Dans la perspective de capitaliser l’expérience et les bonnes pratiques du projet Amuddu, plusieurs outils sont en cours d’élaboration pour permettre la réplication des moyens innovants, une fois l’intervention terminée.
    Dans ce sens, Amuddu a orgnanisé un atelier de concertation, les 24 et 25 mars 2021, afin d’identifier les leçons apprises dans le cadre de l’intervention concernant la mobilisation communautaire.

    Parmi les éléments d’innovation proposés dans le cadre du projet « Amuddu : appui à la mise en œuvre de la SNIA », on peut citer le placement, pour la première fois, de quatre agent·e·s communautaires issu·e·s de la population migrante au sein des agences du service public de l’emploi dans deux villes, Rabat et Casablanca, afin d’instaurer un climat de confiance entre les migrant.e.s et les services publics.

    Cette approche communautaire adoptée par le projet a permis ainsi à ces agents communautaires de jouer un rôle de « médiation culturelle » entre institutions et communautés, et, par conséquent, de renforcer la confiance de la population migrante vis-à-vis les institutions publiques. Cela a contribué à augmenter le nombre de personnes migrantes qui s’approchent des services publics, notamment de l’ANAPEC et de l’Entraide nationale.

    Dans ce cadre, l’objectif de l’atelier de co-construction est d’identifier les éléments stratégiques et opérationnels fondamentaux permettant la mise en œuvre de ces actions de mobilisation communautaire visant l’accompagnement des personnes migrantes dans leur processus d’intégration économique.

    Ce travail sera élaborée avec la participation active des partenaires du projet Amuddu et il prendra la forme d’une mallete pédagogique, qui sera mise à disposition des organisations qui travaillent sur l’intégration économique des personnes migrantes. L’idée est de capter et formaliser les éléments essentiels de l’expérience du projet Amuddu et, plus particulièrement, la dimension relative à l’approche communautaire.

    Cette mallette se décline en deux volets : un guide destiné aux institutions publiques souhaitant implémenter ce processus de mobilisation communautaire et une « boite à outils » destinée aux futurs agents communautaires.

    Les participants à l’atelier seront invités à réfléchir de manière conjointe sur les éléments structurants de l’approche communautaire adoptée par Amuddu dans l’intégration des personnes migrantes par l’économique et à proposer le schéma à suivre pour structurer le contenu de la mallette pédagogique.

    Pour mener à bien cet exercice, les partenaires de l’intervention seront présents et contribueront à l’élaboration de cet outil, à savoir le Ministère délégué auprès des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger, Chargé des Marocains Résidant à l’Etranger (MDCMRE), l’Entraide Nationale, l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences central et régional (ANAPEC), le Réseau Marocain de l’Economie Sociale et Solidaire (REMESS), l’Association Marocaine d’Appui à la Promotion de la Petite Entreprise (AMAPPE), ainsi qu’Enabel.

    Open.Enabel, 26 mars 2021

    Tags : Maroc, migration, Amuddu,

  • Média libanais : «Israël» et le Maroc entretiennent depuis plusieurs décennies des relations très sécrètes

    Par AlAhed avec sites web

    «Israël» et le Maroc entretiennent depuis plusieurs décennies des relations très sécrètes. C’est du moins la révélation faite Jonathan Hempel, spécialiste de l’armée israélienne lors d’une interview accordée au média israélien «Haaretz».

    D’après le spécialiste, dans les années 70, «Israël» a transporté des chars de combat vers le Maroc. L’expert ajoute que de 2002 à 2020, les autorités des deux pays se sont rencontrées à plusieurs reprises et dans le plus grand secret.

    Toujours selon l’expert, les relations entre Rabat et «Tel Aviv» se sont principalement focalisées sur le renseignement mais aussi les ventes d’armes.

    «En 2013, Israël avait fabriqué et vendu trois drones Heron à l’Air Force Marocaine pour un montant estimé à 50 millions de dollars», ajoute-t-il.

    «Un logiciel israélien utilisé par le Maroc pour traquer les dissidents»

    Dans le domaine de la surveillance, «Israël» a fourni au Maroc ces dernières années des outils très sophistiqués pour traquer les dissidents anti-monarchie.

    En juin dernier, Amnesty International avait accusé «Israël» d’avoir fourni au Maroc un logiciel connu sous le nom de «Pegasus» qui a servi à traquer plusieurs opposants dont le journaliste Omar Radi ou encore l’activiste Maati Monjib.

    Info Alahed, 24 mars 2021

    Tags : Maroc, Israël, Jonathan Hempel, Haaretz, drones Heron, Amnesty International, Pegasus, logiciel espion, Omar Radi, Maati Monjib,

  • Maroc : Communiqué des détenus d’opinion Soulaïmane Raïssouni et Omar Radi

    Prison locale Oukacha, Casablanca Le 26/03/2021

    Communiqué des détenus d’opinion Soulaïmane Raïssouni et Omar Radi
    C’est avec une extrême satisfaction que nous avons pris connaissance, en notre lieu d’incarcération, de la nouvelle de la libération de notre ami l’historien et militant pour les droits humains, Docteur Maati Monjib. Il avait passé presque 3 mois en détention préventive et engagé une longue grève de la faim en protestation contre son incarcération arbitraire et sa condamnation en son absence dans une autre affaire.

    Nous félicitons notre ami Maati pour avoir recouvré sa liberté et pour son retour dans le giron de sa famille et de ses amis, camarades et collègues, et nous espérons que cette nouvelle soit annonciatrice d’une avancée vers une ouverture réelle, sur les plans politiques et des droits humains dans notre pays. En cette occasion, nous tenons à exprimer ce qui suit :

    • Nous remercions le professeur Maati Monjib pour avoir renouvelé son engagement à nous défendre et sa lutte pour l’équité et la vérité dans les affaires auxquelles nous sommes confrontés, ainsi que pour les autres affaires liées à la détention pour délit d’opinion et la détention politique. Nous affirmons par ailleurs notre fierté pour les positions analogues exprimées par de nombreuses honorables personnalités, toutes tendances intellectuelles confondues.

    • Nous saluons de manière très appuyée nos familles pour ce qu’elles endurent à cause de notre détention et pour leur résistance face à cette situation, tout comme nous saluons chaleureusement les membres de nos collectifs d’avocats qui n’ont eu de cesse de contribuer à notre défense. De même, nous remercions toutes les personnes qui ont exprimé leur solidarité avec nous et l’ensemble des instances de droits humains, politiques et syndicales qui nous ont adoptés et on cru à la légitimité de notre cause en tant que détenus d’opinion dans ces dossiers dont la nature n’échappe heureusement plus à l’opinion publique.

    • Nous renouvelons notre solidarité avec l’ensemble des détenus d’opinion et des détenus politiques dans notre pays. Nous mentionnons en particulier les activistes pour les droits humains, les journalistes, les blogueurs, et les détenus à cause ou à l’occasion des mouvements sociaux et à leur tête les détenus du Hirak du Rif.

    • Nous réaffirmons notre innocence des accusations portées contre nous et notre engagement et disposition à nous en défendre jusqu’à ce que justice soit rendue et que la vérité soit mise en lumière, ce dont nous sommes absolument certains qu’elle émergera tôt ou tard.

    • Nous espérons que la libération de notre ami Maati Monjib, venu corriger un processus mal engagé, constitue l’amorce d’une décrispation humanitaire et politique, avec la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et des détenus politiques du pays, en concrétisation des valeurs d’équité et en écho à la voix de la raison et du droit, et afin de permettre l’édification de la patrie à laquelle aspirent nos concitoyennes et concitoyens, sur les valeurs de liberté, de dignité, d’équité et d’égalité

    Source : Free Omar Radi, 26 mars 2021

    Tags : Maroc, Omar Radi, Soulaïmane Raïssouni, Maati Monjib,

  • Un dinosaure endormi dans le sud-est du Maroc

    Par Eric Anglade

    Parfois, l’épilogue d’une belle histoire nous tient en haleine, comme si nous cherchions un jour à réveiller nos désirs endormis pour savourer les bénédictions de la providence qui les a inspirés. L’histoire du dinosaure Tazouda est une si belle histoire, et elle a donné aux territoires de la région sud-est du Maroc un éclat rare qui mérite une reconnaissance sans faille.

    Un jour mouvementé, le village de Tazouda, situé à quelques kilomètres de Ouarzazate dans les contreforts des montagnes du Haut Atlas, a vu les os de ce qui a été plus tard interprété comme le squelette du plus vieux dinosaure jamais découvert au Maroc émerger de son sol sombre. La nouvelle de cette découverte en 1998 et les résultats des travaux de fouille entrepris entre 2001 et 2007 ont eu un tel impact sur la population que l’imagination de tous – adultes et enfants – a commencé à esquisser un avenir cohérent avec l’existence de cet animal mystérieux, qui, grâce aux histoires hollywoodiennes, même revêtues de traits d’un quasi-personnage.

    Comme formidable levier pour développer le village et ses environs grâce à son attractivité touristique, comme source d’apprentissage pour les scientifiques sur l’histoire de la Terre, comme support pédagogique dans les écoles sur la grande histoire de notre planète ou simplement comme objet de fierté d’un tel enrichissement du patrimoine marocain, l’histoire du dinosaure de Tazouda a laissé sa marque dans la psyché des gens plus que toute autre.

    Nous savions que la région était riche en fossiles, nous connaissions les dessins gravés sur les roches par des mains anciennes, mais nous ne soupçonnions pas que le Sud-Est, trésor naturel du Maroc avec ses vallées, ses montagnes, ses oasis et ses déserts, avait abritait aussi le héros des temps les plus reculés, la figure emblématique de ces vastes époques avant que les humains n’habitent la Terre. Et pourtant, il y a près de 180 millions d’années, ici à Tazouda, les dinosaures respiraient leur dernier souffle sur le lit de sable d’une boucle de la rivière. Leurs corps ont disparu et leurs os se sont lentement recouverts de sédiments. Longtemps après, ce qu’il en reste a permis une reconstruction du bien nommé Tazoudasaurus naimi .

    Nous savions que la région était riche en fossiles, nous connaissions les dessins gravés sur les roches par des mains anciennes, mais nous ne soupçonnions pas que le Sud-Est, trésor naturel du Maroc avec ses vallées, ses montagnes, ses oasis et ses déserts, avait abritait aussi le héros des temps les plus reculés, la figure emblématique de ces vastes époques avant que les humains n’habitent la Terre. Et pourtant, il y a près de 180 millions d’années, ici à Tazouda, les dinosaures respiraient leur dernier souffle sur le lit de sable d’une boucle de la rivière. Leurs corps ont disparu et leurs os se sont lentement recouverts de sédiments. Longtemps après, ce qu’il en reste a permis une reconstruction du bien nommé Tazoudasaurus naimi.

    Le Maroc au carrefour des continents en dérive
    En ces temps lointains, les dinosaures qui peuplaient les terres de ce qui allait devenir le Maroc n’avaient rien à redire concernant leur milieu naturel. Le climat leur était favorable; de nature tropicale, c’est-à-dire chaude et humide. Les plateaux rocheux d’aujourd’hui étaient couverts d’une végétation luxuriante et de nombreuses rivières et ruisseaux. Les dinosaures se nourrissaient des feuilles d’arbres, tels que l’Araucaria ou les grands cyprès, et de fougères géantes.

    Les montagnes de l’Atlas n’étaient pas encore formées. Nous sommes au cœur de l’ère géologique connue sous le nom de Mésozoïque, qui a duré de 250 à 65 millions d’années, une grande période de notre histoire parfois appelée «l’ère du milieu de la vie».

    Imaginez le Maroc au début de cette ère moyenne. Toutes les masses continentales avaient fusionné au cours des 200 millions d’années précédentes pour former un seul bloc, une immense masse continentale que nous appelons maintenant la Pangée , entourée d’un seul océan.

    Le Maroc se trouve isolé en plein centre de cette masse. Le climat est sec et aride. Plus au sud, les territoires venaient de traverser une période glaciaire de plus de 20 millions d’années. Les oscillations entre les températures étaient extrêmes. Et pour des raisons obscures, suivant les diktats d’une horloge invisible, ce continent solitaire commence lentement à se déloger. Il se tordra au milieu, se divisant presque en deux, puis plus tard en cinq morceaux. Les eaux de l’océan environnant pénètrent dans les masses rocheuses, un couloir marin se forme et d’une érosion à l’autre, d’est en ouest, de ce qui deviendra l’Arabie aux terres formant maintenant l’Amérique centrale, une nouvelle mer se forme, la Téthys , qui, par le rétrécissement de ses deux extrémités, deviendra plus tard la mer Méditerranée.

    Le Maroc, autrefois perdu au milieu du désert, est à nouveau à la merci des vagues, et voit son climat changer.

    Le Maroc, berceau de toute vie sur Terre
    La présence de ces grands reptiles au Maroc a longtemps été confirmée, grâce à de nombreuses découvertes, comme celle des premiers vertébrés terrestres, des amphibiens, d’autres reptiles plus anciens et des premiers mammifères. Les scientifiques savent que le Maroc, grâce à sa situation géographique, est le berceau de toute vie sur Terre.

    Les os du premier grand dinosaure sauropode ont été trouvés en 1925 près d’El Mers, dans l’est du Moyen Atlas. En 1934, des empreintes impressionnantes ont été découvertes par des scientifiques français sur le site d’Aït Iouaridene. Entre Demnate et Aït Bou Guemez, dans le Haut Atlas, de longues traces d’empreintes de pas ont été trouvées, certaines mesurant 115 cm de longueur et 75 cm de largeur. Ceux-ci appartenaient à des dinosaures quadrupèdes herbivores, avec d’autres traces de dinosaures bipèdes et carnivores qui, bien que plus petits, étaient néanmoins impressionnants à cause de leurs trois doigts imposants. Ces empreintes, solidifiées dans le sol calcaire autrefois recouvert d’eau, attestent d’une abondance au Maroc, en particulier dans les régions qui formeront plus tard les montagnes de l’Atlas.

    Michel Monbaron est un expert en la matière et son parcours scientifique est lié à la présence de dinosaures au Maroc. Géologue suisse, il arpente les pentes abruptes du Haut Atlas depuis 1976. En juillet 1979, près de Tilougguit, c’est lui qui découvrit les premiers os du géant de l’ Atlas , un dinosaure massif mesurant plus de 18 mètres de long et 6 mètres de hauteur, dont 3,5 mètres de membres avant et arrière. L’intérêt de cette découverte réside dans le fait que le squelette est presque complet, à l’exception de la pointe de la queue. Et un événement rare est la présence des os du crâne de l’animal, qui sont très fragiles et souvent absents de telles fouilles. Ce spécimen a été nommé Atlasaurus Imelakei , et à ce jour représente le plus grand dinosaure qui ait jamais été découvert, et est le seul trouvé si intact au Maroc.

    Quelques années plus tard, aux côtés de Najat Aquesbi , alors chef du musée de géologie au ministère marocain de l’Énergie et des Mines, le professeur Philippe Taquet du Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN), Dale Russell du Centre d’exploration de la Dinosaurian World (USA) et Ronan Allain , chercheur au MNHN, Michel Monbaron a participé au déterrement des ossements du village de Tazouda avec l’intention de les dater le plus précisément possible en étudiant leur environnement géologique. Des débris végétaux, constitués de restes de fougères, de cycas et de conifères, ont également été découverts à côté des os.

    C’est Michel Monbaron qui a confirmé les repères temporels d’il y a 190 à 175 millions d’années, c’est-à-dire la fin du Jurassique inférieur, et attribuant ainsi à l’un des vestiges – une mâchoire presque complète – l’attribut fier d’être le plus ancien fragment d’un crâne de sauropode actuellement connu dans le monde.

    Une découverte aux retombées scientifiques mondiales
    De 2001 à 2007, les fouilles entreprises sous la direction de Ronan Allain ont confirmé l’importance du site de Tazouda, puisque près de 600 os de dinosaures en très bon état de conservation ont été recensés, dont des parties d’un crâne et sa mandibule portant 17 dents. Deux dinosaures ont été identifiés, un herbivore sauropode de type inconnu nommé Tazoudasaurus naimi (les os représentent au moins dix individus allant des juvéniles aux adultes) et un théropode carnivore bipède, également de type inconnu, qui deviendra connu sous le nom de Berberosaurus liasicus .

    La particularité de cette découverte réside dans le fait que les dépôts continentaux de cette période, le Jurassique inférieur (il y a entre 199 et 176 millions d’années), ne se trouvent que dans quelques endroits sur Terre. En conséquence, on en sait très peu sur l’histoire des dinosaures à cette période. Les implications scientifiques de la découverte de Tazouda ont donc une portée mondiale.

    Michel Monbaron explique:

    Ce genre de musée avec des expositions publiques sur le site des découvertes est très rare et celui de Tazouda sera le premier au Maroc. La construction du bâtiment jusqu’à présent a été grâce à un important don financier de deux mécènes français, Danièle et Armand de Ricqlès . Une association a été créée pour assurer le suivi du projet. Un comité scientifique a également été mis en place mais l’intérieur du musée n’est pas encore achevé.

    Moussa Masrour , coordinateur du comité scientifique du musée Tazouda, explique que les futurs visiteurs du musée seront invités à suivre un parcours de découverte, partant du site des fouilles avec une reconstitution des découvertes sous forme de moulages osseux. Une reproduction grandeur nature du Tazoudasaurus est envisagée. Il y aura des vitrines présentant des fossiles, ainsi que des panneaux d’information expliquant l’évolution des espèces et l’habitat des dinosaures.

    Une fois terminé, le musée Tazouda complètera le futur musée Azilal, de l’autre côté de l’Atlas, qui présentera au public l’imposant squelette d’ Atlasaurus Imelakei . L’ouverture du musée Azilal est prévue pour 2020 et il sera le point focal du M’Goun Geopark , vaste territoire promu sous le label innovant de «Global Geopark», un label validé par l’ UNESCO en 2014. L’intention est offrir au public une présentation unique de tous les trésors minéraux, fossiles et naturels de cette région si riche en histoire.

    Liés de cette manière, les deux musées consacrés aux dinosaures du Maroc permettront d’éclairer ce qui fut autrefois la trajectoire de vie de ces grands reptiles disparus il y a 65 millions d’années, à une époque où les montagnes de l’Atlas n’étaient pas encore formées, et le les plaines étaient fréquemment couvertes d’eau et abritaient une faune et une flore abondantes.

    La région du sud-est marocain regorge en effet de traces du grand passé de notre planète et, pour la paléontologie internationale, s’impose comme un important réservoir de découvertes. Moussa Masrour cite la zone de Fezouata dans les environs de Zagora, où l’on peut observer les restes d’une faune ordovicienne exceptionnelle, également avec un référencement à l’échelle mondiale, ou le site de Kem Kem, qui contient une grande variété de fossiles tels que ceux de dinosaures, de spinosaurs. , crocodiles et tortues, ou encore la région d’Agdz avec ses stromatolithes.

    L’urgente nécessité de faire briller ce joyau culturel sur Tazouda
    L’achèvement du musée en l’honneur du Tazoudasaurus naimi a été reporté à plusieurs reprises, une fois à partir de 2011 et à nouveau à partir de 2015, et depuis lors, aucune date précise n’a été révélée. Mais l’avenir semble plein de promesses: le responsable du projet, M. Lhouceine Maaouni, directeur provincial de l’énergie et des mines à Ouarzazate et le nouveau président de l’association Tazouda, a confirmé que, malgré la série ressuscité, notamment sous l’impulsion du gouverneur de la province de Ouarzazate, M. Abderzak El Manssouri, fervent partisan des projets de construction de musées.

    Il faut espérer que les responsables du conseil régional du Drâa Tafilalet ouvriront enfin les yeux sur les richesses que la nature, et donc la Providence, a offertes à la région dont ils ont la charge, et qu’ils suivront l’exemple de leurs homologues. dans la région de Béni Mellal-Khénifra, qui ont montré une vision et des réalisations admirables dans la mise en place du Géoparc de M’Goun; un formidable moteur pour le développement et la croissance du pays.

    Tout est en place pour l’ouverture de ce joyau culturel au public, en attente de briller sur le territoire du village de Tazouda, au profit de sa population qui a de grands espoirs, et à juste titre, pour ce qui deviendra l’attraction touristique phare du province de Ouarzazate en plus d’être la fierté de la région du Drâa Tafilalet, et de l’ensemble du Maroc.

    Le jour viendra où le dinosaure de Tazouda sortira véritablement de son sommeil et recevra les honneurs qu’il mérite.

    SudEstMaroc, 25 mars 2021

    Tags : Dinosaure, Maroc, Tazouda, Ouarzazate,

  • Maroc : L’OCP augmente ses ventes d’engrais en 2020

    Le géant marocain des phosphates OCP a vendu 11,3 millions de tonnes d’engrais finis l’an dernier, contre 9 millions de tonnes en 2019, grâce à l’augmentation de la production de son usine de Jorf Lasfar. Mais le bénéfice a chuté à 6,26 milliards de dirhams (690 millions de dollars) contre 6,36 milliards de Dh, reflétant une contribution de 3 milliards de Dh au fonds marocain Covid-19.

    Les ventes se tournent vers l’Inde, le Brésil et les États-Unis

    Les ventes d’engrais finis de l’OCP ont été tirées par la demande accrue des destinations clés que sont l’Inde et le Brésil.

    La hausse des volumes a compensé la baisse des prix moyens des engrais finis. L’indice Argus DAP, un composite pondéré des prix fob du DAP des cinq plus grands marchés d’exportation – États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Chine et Maroc – s’est établi en moyenne à 92,6 points, contre 101,1 points en 2019 (voir graphique).

    L’OCP reste positif pour 2021, citant des fondamentaux solides en ce début d’année, soutenus par une offre stable et une disponibilité croissante des matières premières. Les prix ont fortement augmenté au cours du premier trimestre de cette année, l’indice Argus DAP ayant atteint 158,5 points la semaine dernière.

    Une autre saison de mousson favorable en Inde l’année dernière a soutenu la hausse des ventes, OCP expédiant 1,39 million de tonnes de DAP en 2020, contre seulement 105 000 tonnes en 2019, selon les données exclusives d’Argus. Les importateurs indiens Chambal et IPL ont reçu un total d’environ 800 000 t, selon les données. Les marchés asiatiques ont représenté 18pc, soit 2,04mn t, des ventes totales d’engrais d’OCP l’année dernière, contre 10pc un an plus tôt.

    Les ventes d’OCP en 2020 ont également été tirées par les solides fondamentaux de l’agriculture au Brésil. Les marchés d’Amérique latine ont dominé, représentant 37pc, soit 4,19mn t, en 2020, contre 30pc en 2019. L’OCP a représenté 40 % des importations brésiliennes totales de PAM, soit 1,88 million de tonnes, contre 1,25 million de tonnes en 2019, selon les données commerciales.

    Aux États-Unis, les droits compensatoires appliqués aux phosphates marocains, suite à la pétition du fournisseur américain Mosaic en juin, ont frappé les ventes en Amérique du Nord, qui ont représenté 9pc des ventes, contre 21pc en 2019.

    Baisse des ventes d’acide, hausse des niveaux de roche

    Les ventes d’acide phosphorique ont chuté à 1,8 million de tonnes de P2O5, contre 2 millions de tonnes un an plus tôt. L’OCP a attribué cette baisse à la réduction de la demande en Inde, où la production a été affectée par le blocage du Covid-19.

    La production indienne de DAP, pour laquelle l’acide phosphorique est une matière première essentielle, est tombée à son plus bas niveau depuis 18 mois en avril de l’année dernière, les principales entreprises ayant réduit leur production. La production indienne totale de DAP a chuté de 13 % pour atteindre 4,12 millions de tonnes l’année dernière.

    La chute des prix de l’acide a aggravé la réduction des volumes de vente, et les recettes ont chuté de 14 %.

    OCP a augmenté ses ventes de roches phosphatées à 10,3 millions de tonnes l’année dernière, contre 9,5 millions de tonnes en 2019, mais en baisse par rapport à 11,2 millions de tonnes en 2018.

    La baisse des prix moyens des roches l’an dernier a fait baisser les revenus de 2pc, mais la hausse des volumes vers l’Europe et l’Amérique latine l’a partiellement compensée.

    Amélioration de la marge d’Ebitda, mais baisse du bénéfice
    Le bénéfice d’OCP a chuté à 6,26 Mds Dh l’an dernier, sous la pression d’un décaissement exceptionnel de 3 Mds Dh au deuxième trimestre pour le fonds marocain Covid-19.

    Le bénéfice avant intérêts, impôts, dette et amortissement (ebitda) a augmenté à 18,7 Md Dh, contre 15,3 Md Dh en 2019. OCP a relevé sa marge d’ebitda à 33pc contre 28pc, citant la hausse des ventes et les gains d’efficacité opérationnelle.

    Le chiffre d’affaires a totalisé 56,2 Mds Dh l’année dernière, en hausse de 3,9pc, comme indiqué à la fin du mois dernier.

    Par Harry Minihan

    Indice Argus DAP

    ARGUS, 25 mars 2021

    Tags : Maroc, Brésil, Inde, Etats-Unis, fertilisants, phosphates,

  • Maâti Monjib accuse la « police politique » marocaine d’avoir « fabriqué » des accusations contre lui

    RABAT – « Les accusations portées contre moi sont fabriquées par la police politique », a déclaré l’historien et défenseur des droits de l’Homme marocain Maâti Monjib à sa sortie de prison après avoir bénéficié d’une mise en liberté provisoire.

    « La raison directe de mon arrestation est un article intitulé +Une structure secrète menace la sécurité des Marocains+ », a affirmé l’intellectuel emprisonné en décembre dernier pour « fraude » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

    La « structure secrète » dont il est question, a-t-il expliqué, est formée « d’officiers de la sécurité, d’hommes politiques, de quelques membres du système judiciaire auquel ils sont étrangers, à l’origine, ainsi que des journalistes. Ils coordonnent leurs efforts pour terroriser la classe politique et la société civile marocaine ».

    Maâti Monjib a promis, en outre, de profiter de la période de sa mise en liberté provisoire pour « militer en vue de la libération des autres détenus d’opinion », citant les noms d’intellectuels emprisonnés récemment mais également ceux de militants du Hirak marocain.

    L’historien marocain a été jugé et condamné en même temps que six militants et journalistes. Le 4 mars courant, il avait entamé une grève de la faim exigeant sa mise en liberté, ce qui a fortement fragilisé son état de santé.

    En janvier dernier, un comité de soutien créé pour défendre Maâti Monjib avait entamé des démarches pour recruter une équipe internationale d’avocats pour appuyer la défense de l’intellectuel au Maroc, engager des procédures en France et au niveau international.

    Il y a quelques jours, Maâti Monjib qui détient également la nationalité française, avait fait déposer une plainte à Paris contre les autorités marocaines. Celles-ci sont accusées de « harcèlement moral », de « mise en danger de la vie d’autrui » et « d’atteinte à la liberté individuelle par des personnes exerçant une fonction publique ».

    L’intérieur sous la coupe de la DST et la DGED

    Les propos tenus par l’historien, à sa sortie de prison, ont fait réagir le ministère de l’Intérieur marocain qui a critiqué « les déclarations irresponsables » du dénommé Maati Monjib.

    Dans un communiqué rendu public le lendemain de la libération de Monjib, le ministère de l’Intérieur a nié catégoriquement l’existence « d’une structure secrète menaçant la sécurité des Marocains ». Le ministère s’est évertué à critiquer le militant des droits de l’Homme qu’elle a accusé de vouloir ternir l’image du Maroc au niveau international.

    De son côté, l’opposant marocain, Ali Lmrabet a vertement critiqué le communiqué du ministère de l’Intérieur aussi bien sur la forme que sur le fond.

    « Le ministère de l’Intérieur s’en prend au « dénommé » Maâti Monjib, l’accuse « d’irresponsabilité » et de porter atteinte à « l’image » du Maroc.

    Pourtant, s’il y a un « dénommé », c’est bien ce ministère qui est sous la coupe de la police politique (DST et DGED) », a-t-il affirmé jeudi dans un tweet.

    « Pourquoi la police politique s’est fâchée et a « télécommandé » le ministère de l’Intérieur? Parce que Monjib a parlé d’une structure secrète formée de flics, de juges et de journalistes qui élaborent des dossiers et des persécutions contre les dissidents », a-t-il ajouté.

    Interpellé le 29 décembre 2020 dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « blanchiment de capitaux », l’intellectuel a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’Etat » au terme d’un procès ouvert en 2015.

    En janvier dernier, l’ONG de défense des droits de l’Homme, Amnesty international avait appelé , à la libération « sans condition » de l’historien.

    « Les autorités marocaines doivent libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Maâti Monjib et abandonner toutes les accusations portées contre lui, y compris celles qui découlent d’un précédent procès en cours depuis 2015, en relation avec son travail sur la liberté d’expression », avait indiqué l’ONG dans un communiqué.

    Amnesty International avait affirmé aussi que « les accusations portées contre lui sont liées à des activités protégées par le droit à la liberté d’association qui ne justifient ni poursuites ni placement en détention ».

    Maâti Monjib a également bénéficié du soutien d’une vingtaine d’ONG tunisiennes des droits de l’Homme et auxquelles il a rendu hommage à sa sortie de prison.

    Tags : Maroc, Maati Monjib, répression, presse, journalistes, Makhzen, DST, DGED, services secrets,