Catégorie : Maroc

  • L’Afrique peut offrir des solutions pour contribuer à la décarbonisation de l’Europe

    Hanane Mourchid*

    La décarbonisation est l’avenir de l’Afrique et de l’Europe, explique Hanane Mourchid.

    Plusieurs études et avis scientifiques décrivent l’Afrique comme la région la plus vulnérable au changement. En effet, la nature même de nombreuses sociétés africaines dépend de facteurs liés au climat.

    Les précipitations et les sécheresses affectent la production agricole, tandis que la pauvreté limite la capacité du continent à s’adapter ou à atténuer les effets du changement, autant de facteurs qui fragilisent la situation de départ.

    Cependant, le continent n’est responsable que de trois pour cent des émissions mondiales de carbone, preuve tangible de sa sous-industrialisation.

    Pourtant, malgré le besoin pressant de croissance et de développement de l’Afrique, nombre de ses pays ont rejoint avec enthousiasme le mouvement mondial de décarbonisation. En effet, de nombreux pays africains doivent être félicités pour leurs efforts visant à réduire leurs émissions nationales et à s’adapter aux effets du changement climatique dans le cadre de l’accord de Paris.

    Bien que le dilemme de la décarbonisation de l’Afrique ne soit pas aussi difficile qu’il n’y paraît, car il est de plus en plus considéré comme une opportunité plutôt qu’un obstacle à la croissance.

    Le fait d’être en retard en termes d’industrialisation permettrait à ces pays de développer plus rapidement des industries vertes, sans avoir à compenser un capital industriel vieillissant et surchargé.

    L’avantage du « late mover » de l’Afrique est renforcé par l’abondance de soleil, de vent et de terres inexploitées, le tout mis en valeur par une jeune génération de plus en plus ambitieuse qui aspire au changement.

    L’Afrique offre une solution solide aux problèmes de décarbonisation de l’Europe, en apportant une réponse unique à l’objectif européen de zéro carbone pour 2050.

    L’Europe veut accélérer la transition verte du monde en mettant en place son mécanisme d’ajustement aux frontières du carbone. Bien que ce système soit motivé par un sentiment de responsabilité pour l’avenir de la planète, et non par un besoin apparemment latent de protectionnisme, cette approche aura certainement des effets systémiques sur les acteurs en amont de la chaîne d’approvisionnement.

    D’ailleurs, l’Europe prévoit de subventionner ses industries vertes pour leur permettre de s’épanouir et d’abaisser leurs coûts au plus près pour devenir économiquement viables. Néanmoins, le coût supplémentaire généré par le mécanisme d’ajustement sera très probablement transféré à l’étranger, par exemple aux agriculteurs ou aux petits exploitants africains.

    On peut alors s’attendre, du moins dans un avenir proche, à ce que cette barrière supplémentaire à l’entrée imposée par l’Europe affecte la création de valeur locale et réduise les produits fabriqués localement, au profit de l’approvisionnement de l’Europe en ressources en matières premières.

    Selon de nombreuses sources européennes, les revenus du mécanisme d’ajustement à la frontière carbone de l’UE ont également pour objectif de contribuer au financement de la transition verte en Afrique. Cependant, une approche basée sur des « études de cas » ne peut fournir une solution durable, soutenable et économiquement viable pour la planète.

    Toutes les parties prenantes, des deux côtés de la Méditerranée, auraient intérêt à travailler ensemble pour résoudre l’équation de la neutralité carbone.

    L’Europe disposerait ainsi d’une opportunité fiable pour ses subventions indispensables au soutien de ses industries vertes, en partenariat avec les pays africains, en s’appuyant sur les ressources abondantes de l’Afrique.

    Il ne s’agit donc pas d’offrir une aide à l’Afrique, mais plutôt d’explorer, ensemble, les possibilités de partenariat.

    La décarbonisation est l’avenir de l’Afrique et de l’Europe en même temps, dans des perspectives différentes, mais complémentaires. La protection de la planète est finalement la responsabilité de tous.

    Non loin de l’Europe se trouve le Maroc, un pays africain classé au quatrième rang du classement mondial de l’indice de performance en matière de changement climatique 2021, après la Suède, le Royaume-Uni et le Danemark.

    Le pays abrite la plus grande centrale solaire concentrée du monde, le Maroc accueille également le plus grand producteur d’engrais phosphatés, une entreprise qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040.

    Le Maroc est donc un partenaire idéal avec lequel l’Europe pourrait collaborer sur une « version étendue » du Green Deal.

    *Hanane Mourchid est vice-présidente principale de la plateforme de développement durable du groupe OCP.

    The Parliament Magazine, 23 mars 2021

    Tags : Afrique, Europe, décarbonisation, énergie renouvelable, Maroc

  • Le Maroc maintient son taux d’intérêt de référence inchangé à 1,5%

    RABAT, 23 mars (Xinhua) – La banque centrale marocaine a décidé mardi de maintenir son taux directeur inchangé à 1,5%, affirmant que l’orientation de la politique monétaire restait très accommodante.

    Après sa première réunion trimestrielle de l’année tenue mardi, la Banque centrale a conclu que le niveau actuel du taux directeur reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé à 1,5%, a indiqué la banque dans un communiqué.

    La banque s’attend à ce que l’économie marocaine augmente de 5,3% en 2021, a-t-elle ajouté.

    Xinhuanet, 24 mars 2021

    Tags : Maroc, taux directeur, taux d’intérêt de référence, banque,

  • La construction du tunnel entre l’Espagne et le Maroc pourrait commencer dans les années 2030 ou 2040

    Le projet de relier l’Espagne et le Maroc par un tunnel sous le détroit de Gibraltar, qui est officiellement étudié depuis 1979 lorsque le Maroc et l’Espagne ont créé des sociétés d’État pour étudier cette entreprise (la SNED et la Secegsa, respectivement), reprend de la vigueur.

    Surtout après les accords signés, à la suite du Brexit, entre le Royaume-Uni et le Maroc pour améliorer les conditions d’importation vers le territoire britannique. Il s’agit notamment de la suppression des droits de douane pour les tomates. 25% des tomates et 75% des baies consommées par le Royaume-Uni proviennent du Maroc et l’accord post-Brexit obtenu en octobre 2019 permettra de consolider et d’accroître ces relations commerciales.

    Maintenant que le Royaume-Uni est sorti de l’UE, le commerce n’est qu’un des domaines dans lesquels les deux pays peuvent se rapprocher. Une connexion entre Tanger et Gibraltar pourrait également contribuer à activer le tourisme une fois que les restrictions dues à la pandémie seront levées. Outre le tunnel, les deux pays étudient la possibilité de créer des routes maritimes pour les passagers et les marchandises et d’accroître les liaisons aériennes.

    2030 ou 2040

    Le projet entre le Royaume-Uni et le Maroc n’est, à ce stade, encore qu’une déclaration d’intentions face au nouveau cadre proposé suite au Brexit. Cependant, ce travail est déjà bien avancé par l’Espagne et le Maroc avec une date approximative : les années 2030 ou 2040. Cette entreprise nécessiterait l’aide du secteur privé en raison de son coût très élevé.

    Selon les études réalisées par la Secegsa, le projet le plus viable, après plus de 40 ans d’études et plus d’un siècle de propositions, est un tunnel de 38,67 kilomètres de long qui unit les deux rives du détroit entre Punta Paloma, à Tarifa, et Punta Malabata, près de Tanger. La partie sous-marine du tunnel aurait une longueur de 27,75 kilomètres, une profondeur maximale de 475 mètres et une pente de 3 %.

    Ces derniers mois, les responsables de la Secegsa ont rencontré des représentants politiques et sociaux de Campo de Gibraltar pour les informer du projet. Lors de la dernière réunion, Pablo Diaz, le responsable de la zone de développement socio-économique de la Secegsa, a déclaré au maire de San Roque, Juan Carlos Ruiz Boix, que la construction du tunnel pourrait commencer dans les prochaines décennies.

    Source : europasur.es vis Hortidaily

    Tags : Maroc, Espagne, tunnel, Gibraltar,

  • Le projet de loi sur la légalisation du cannabis médical au Maroc traduit et annoté

    Par Aurélien BERNARD

    Le Maroc avance rapidement sur sa légalisation du cannabis médical. Le gouvernement marocain a su basculer d’un projet qui revenait à chaque élection à un texte à enjeu sur lequel il s’apprête à bâtir une industrie légale de plusieurs milliards d’euros.

    Le projet de loin, à l’origine uniquement disponible en arabe, a été traduit et annoté en anglais par World Morroco News. Nous en proposons à présent une traduction en français, fournie à titre d’information et ne constituant pas un document juridique officiel.

    De nombreuses sections du projet de loi, principalement en ce qui concerne le marché intérieur, nécessitent une législation supplémentaire, mais le projet de loi dans son état actuel permet une bonne vue d’ensemble du cadre du cannabis prévu par le Maroc. Un élément manquant notable est la mention des droits et obligations des futurs utilisateurs de cannabis médical domestique. L’État établit la structure d’un marché national, mais devra encore préciser plusieurs autres éléments importants dans un avenir proche. Cependant, le projet de loi comprend la plupart des dispositions relatives à l’exportation internationale.

    Cadre de la légalisation du cannabis au Maroc, projet de loi 13-21
    SECTION I : Dispositions générales
    Les articles 1 à 3 situent ce projet de loi par rapport à la législation existante et en vigueur sur le cannabis.

    L’article 1 mentionne les modifications que le projet de loi apportera aux décrets du 2 décembre 1922, du 24 avril 1954 et du 21 mai 1974. Ces décrets classent le cannabis comme une « substance toxique et une drogue » et criminalisent sa production, sa vente, son commerce et son usage.

    L’article 1 stipule qu’en ce qui concerne les lois établies par ce projet de loi, l’industrie du cannabis sera désormais encadrée par les dispositions légales de ce projet de loi et la législation à venir qui en découle.

    L’article 2 tente de fournir une définition claire de nombreux termes de l’industrie du cannabis, tels que ce qui est considéré comme des plantes de cannabis, ce que le terme « cannabis » implique, et ses dénominations dans le projet de loi, à la résine de cannabis, et ce que la loi marocaine définit comme une « drogue ».

    L’article 3 développe ensuite cette dépénalisation en stipulant qu’aucune activité liée au cannabis n’est légale à moins que l’acteur impliqué n’ait reçu un permis de ce que le projet de loi appellera « l’Agence ». Les activités sont énumérées comme suit :

    Planter du cannabis

    Création et exploitation de plantations et de fermes de cannabis
    Commerce international de cannabis
    La transformation de plantes et de résine de cannabis en produits dérivés du cannabis
    La vente et la commercialisation du cannabis
    SECTION II : Production de cannabis
    L’article 4 indique que l’activité de production de cannabis sera limitée à des régions spécifiques, qui seront communiquées dans un prochain décret.

    L’article 5 précise que le quota de production sera décidé (annuellement) en fonction de la demande.

    L’article 6 indique qu’une limite de THC sera déterminée pour la plupart des cultures de cannabis. Cette limite reste à déterminer, avec une exception pour les cultures destinées à un usage médical et pharmaceutique.

    Article 7 : Pour les personnes souhaitant recevoir des autorisations pour la culture et/ou la production de cannabis, cet article fixe les critères d’éligibilité :

    Le demandeur doit être de nationalité marocaine
    Le demandeur doit avoir l’âge légal (18 ans et plus)
    Le demandeur doit être un résident enregistré dans une région où la production est autorisée par un décret à venir (article 4)
    Le demandeur doit être membre d’une coopérative
    Le demandeur, s’il n’est pas propriétaire foncier, doit obtenir l’approbation écrite du propriétaire foncier pour planter et produire du cannabis, avant de demander le permis
    Si le demandeur est propriétaire foncier, il doit obtenir des autorités administratives locales une preuve écrite de la propriété/exploitation avant de demander le permis
    Ces conditions constituent une grande partie du cahier des charges élargi que ce projet de loi introduit.

    L’article 8 encadre la production en détaillant les règles de culture/production du cannabis.

    Tout d’abord, l’article énumère quelques règles de production à respecter une fois le permis approuvé ; elles sont énumérées ci-dessous :

    L’article rappelle l’importance du respect du cahier des charges précité énuméré à l’article 7, aboutissant à un permis de culture/production de cannabis
    Les agriculteurs doivent limiter la production aux variétés de cannabis approuvées par l’État, qui seront déterminées par la législation à venir de l’agence
    Les agriculteurs doivent livrer la totalité des cultures de cannabis produites à leurs coopératives respectives (mentionnées à l’article 7), et seront payés au prix convenu dans le contrat de partenariat (qui sera développé à l’article 10 du présent projet de loi)
    L’article détaille ensuite les spécifications qu’il doit respecter et rapporter. Il s’agit notamment des :

    normes à respecter et à suivre pendant le processus de production/exploitation du cannabis
    dispositions légales à suivre en ce qui concerne la rotation des plantations et le nombre de cycles de plantation autorisés
    règles et réglementations concernant les engrais et les pesticides telles qu’elles sont encadrées par les lois agricoles existantes
    Article 9 : Dans cet article, le projet de loi envisage la possibilité d’une perte ou d’un endommagement des récoltes et encadre le processus de déclaration, en déclarant :

    « Si l’agriculteur/le producteur est incapable de livrer la totalité ou une partie des récoltes à la coopérative en raison d’un dommage forcé ou accidentel, il doit le signaler à l’agence dans les trois jours suivant l’incident, afin que l’agence puisse mener ses propres enquêtes sur la question ».

    L’article 10 traite d’une entité essentielle, les coopératives.

    Tout d’abord, l’article oblige les coopératives à recevoir la totalité des récoltes attendues de ses agriculteurs et producteurs membres, et donne instruction aux coopératives de les vendre directement à leurs clients agréés. Il s’agit de sociétés et d’entreprises spécialisées dans la transformation du cannabis, préalablement approuvées par l’agence.

    Pendant la phase de livraison (de la coopérative à la société), les autorités locales et/ou les agents du gouvernement local doivent être présents. Cet article exige ensuite que les agents de l’agence nationale chargés de la supervision produisent un rapport écrit de la livraison à laquelle ils ont assisté.

    Le rapport doit inclure l’identité des parties impliquées dans la transaction, la date de la livraison, le lieu, les quantités remises, les informations sur le livreur et la destination de la cargaison. Le rapport doit être signé par la délégation de l’agence chargée de la patrouille de livraison.

    L’article précise ensuite que tout produit excédentaire doit être immédiatement détruit par les membres de la délégation. (L’excédent est déterminé par la quantité convenue par contrat entre la coopérative et la société acheteuse).

    Le format et les spécifications des contrats liant les coopératives et les acheteurs seront déterminés par la législation à venir.

    L’article 11 légalise la livraison directe de l’agence aux entités acheteuses, en cas de non-conformité avec les directives de livraison mentionnées par l’article 10.

    SECTION III : Encadrement des exploitations agricoles et des plantations
    L’article 12 précise la nécessité de la conformité des demandeurs de permis de plantation, d’exploitation, d’importation et d’exportation de cannabis aux conditions énumérées à l’article 7. Il précise également que les lois en vigueur concernant les variétés et les graines s’appliquent également.

    L’article 13 fixe les conditions d’ouverture des plantations de cannabis, leur exploitation, et les règles d’importation et d’exportation des graines de cannabis en précisant :

    que les propriétaires de plantations sont également tenus de respecter le cahier des charges mentionné à l’article 8. Il s’agit des opérations effectuées après la collecte des récoltes, telles que la livraison et le stockage spécifique, dans le respect des normes de l’industrie
    que les agriculteurs ont l’obligation de planter exclusivement des souches de cannabis approuvées par l’agence
    l’importance de garantir des installations et des systèmes de stockage sûrs, sécurisés et adéquats
    La vente de variétés de cannabis à des parties non autorisées est explicitement interdite par ce même article. La destruction des variétés ne peut être entreprise qu’en présence des autorités locales, et dans le respect de la procédure détaillée à l’article 10.

    SECTION IV : Production de produits dérivés du cannabis
    L’article 14 énumère les critères auxquels doivent répondre les entreprises qui souhaitent recevoir un permis pour la transformation de plantes/graines de cannabis et la production de produits dérivés :

    la société doit être enregistrée en tant que société privée de droit marocain.
    la société candidate doit disposer des ressources financières et humaines nécessaires pour entreprendre l’activité.
    l’entreprise est tenue de disposer de tous les permis et autorisations nécessaires à toute entreprise industrielle et commerciale au Maroc.
    En plus de ces conditions, l’entreprise candidate doit avoir un contrat avec un fournisseur enregistré tel que spécifié par l’article 10 (coopérative).

    Article 15 : Les entreprises industrielles doivent fournir des installations de stockage adéquates (selon les normes de l’industrie, l’article met l’accent sur la sécurité plutôt que sur les conditions de contrôle de la qualité) pour les récoltes de cannabis qui seront achetées.

    L’article renforce également la position du projet de loi sur l’interdiction de la destruction du stock de cannabis par les entreprises industrielles, sauf si une délégation de l’agence nationale est présente, comme le stipule l’article 10.

    Article 16 : En coopération avec les entités judiciaires locales, les entreprises industrielles sont également tenues de respecter le cahier des charges attribué à leur activité, conformément aux directives de l’agence nationale.

    Outre les lois pertinentes en vigueur, le cahier des charges doit également inclure :

    le respect des règles de transformation, de préparation et de stockage du stock de cannabis brut en totale conformité avec les normes de l’industrie
    le respect des normes précédemment spécifiées en matière de transport du cannabis et des produits dérivés
    la déclaration des additifs utilisés lors de la transformation du cannabis et de la production de ses produits dérivés
    la mise en œuvre des normes industrielles relatives au contrôle de la qualité et à l’efficacité des produits
    Les spécifications de cet article soulignent également la responsabilité des entreprises quant au respect des normes environnementales en vigueur dans la législation marocaine.

    Article 17 : La production de produits dérivés du cannabis est également réglementée par le seuil de THC que l’agence doit déterminer. L’article exclut une fois de plus les fabricants de produits médicaux et pharmaceutiques de cette limite.

    L’article 18 détaille les exigences en matière de conditionnement des produits dérivés du cannabis pendant leur transport. Ils doivent être scellés et étiquetés conformément aux exigences mentionnées à l’article 8, pendant leur transport.

    SECTION V : Commercialisation, vente et exportation de produits dérivés du cannabis (à l’exclusion des produits médicaux, pharmaceutiques et industriels)
    L’article 19 interdit la « commercialisation » et l’exportation du cannabis et de ses produits dérivés, à l’exception de ceux destinés à un usage médical, pharmaceutique et industriel.

    L’article 20 situe les lois de ce projet de loi relatives à la production et à la vente de produits pharmaceutiques et médicaux, en se référant à la loi 17.04 en plus des dispositions légales énumérées à l’article 1.

    L’article 21 souligne les exceptions aux règles des dispositions légales préexistantes. Il stipule que les activités liées au cannabis seront autorisées, sur approbation de l’agence nationale, pour les entreprises qui prévoient la vente, le commerce et la transformation du cannabis et des produits dérivés. Elle fixe les conditions d’éligibilité de ces entreprises :

    la société doit être enregistrée en tant que société privée de droit marocain
    les sociétés doivent disposer des ressources financières et humaines nécessaires pour entreprendre l’activité
    les sociétés doivent disposer de tous les permis et autorisations nécessaires à toute société au Maroc
    L’article 22 stipule que les entreprises doivent également être équipées d’installations de stockage adéquates et sûres, et rappelle que les entreprises n’ont pas non plus l’autorisation de détruire le cannabis sans la connaissance préalable de l’agence nationale et sans la présence d’une délégation de l’agence nationale, comme indiqué à l’article 10.

    L’article 23 détermine les spécifications pour les détaillants et les exportateurs de produits pharmaceutiques, médicaux et industriels dérivés du cannabis :

    assurer des installations de stockage adéquates et sûres.
    respecter les normes de transport telles qu’établies par ce projet de loi
    mettre en œuvre de processus de contrôle de la qualité
    respecter les réglementations environnementales en ce qui concerne la production, les déchets de production, etc.
    respecter des directives en matière d’emballage telles qu’énumérées dans ce projet de loi
    SECTION VI : Demande de permis, approbations et rejets
    L’article 24 encadre le processus de demande pour tous les niveaux du cycle du cannabis mentionnés précédemment.

    Selon cet article, l’agence nationale dispose d’un délai de 10 jours pour émettre un suivi administratif de la demande, et d’un délai de 60 jours à compter de la date de soumission de la demande pour répondre à chaque demande de permis, soit par une approbation, soit par un rejet.

    Tout refus de permis doit être justifié par l’agence, que ce soit pour l’agriculture, la production, la commercialisation ou l’exportation.

    L’article précise également qu’un retard ou une absence de réponse de l’agence ne doit pas être considéré comme un rejet.

    L’article 25 redirige les lecteurs recherchant des critères d’application vers les articles 7, 12, 14 et 21. Il précise également que la procédure exacte sera établie par les règlements à venir de l’agence nationale.

    L’article 26 détaille les causes possibles de refus de permis :

    le permis est refusé si le dossier de demande contient des documents falsifiés
    le permis est refusé si l’agence nationale juge que l’activité pour laquelle le permis a été demandé est malsaine ou encourage des pratiques et des utilisations illégales, et si l’activité est considérée comme une menace pour la sécurité
    le permis est refusé si l’entité ou la personne qui le demande a des antécédents de violation des critères et/ou des règles énoncés dans le présent document ou dans la législation à venir en matière de production et d’exploitation du cannabis
    L’article 27 fixe la validité de tous les permis à 10 ans. Tous les permis sont renouvelables sur demande, selon le même processus.

    Article 28 : Si l’un des points clés, des critères ou des conditions ne peut plus être respecté par l’entité ou la personne à qui un permis a été accordé, l’agence nationale doit en être informée avec un préavis de 30 jours.

    Article 29 : Dans cet article, le projet de loi confirme une règle administrative de facto : Les bénéficiaires des permis ne peuvent pas être transférés.

    Un changement de propriétaire d’une entité ou d’une activité autorisée par l’agence nationale doit suivre une procédure différente de mise à jour du permis qui doit encore être déterminée par l’agence nationale.

    En cas de décès de la personne enregistrée pour le permis, ou de changement de propriétaire, etc., l’agence peut, sur demande, délivrer un permis temporaire aux parties directement concernées, valable jusqu’à la distribution des récoltes. Une nouvelle demande de permis peut alors être présentée par les parties concernées.

    Article 30 : L’article détaille les causes possibles de retrait du permis :

    le permis est rétracté à la demande du propriétaire
    le permis est révoqué en cas de changement de propriétaire conformément à l’article 29.
    le permis est retiré en cas de violation de l’une des règles et des critères mentionnés dans ce texte et dans les textes juridiques à venir sur le sujet.
    le permis est retiré en cas d’arrêt d’activité pendant une période de deux années consécutives
    le permis est retiré en cas d’infraction aux lois existantes et valides sur la réglementation des drogues.
    le permis est retiré s’il s’avère que la personne qui le détient est liée à un membre du conseil d’administration de l’agence nationale.
    L’article précise également que l’agence ne peut révoquer les permis sans notification écrite à la partie concernée, avec un délai de 15 jours pour la réfutation juridique/administrative de l’entité titulaire du permis.

    SECTION VII : L’Agence nationale
    Article 31 : L’agence nationale aura son siège à Rabat, avec possibilité d’ouverture de succursales locales ou régionales dans les zones de concentration de l’activité liée au cannabis.

    Article 32 : L’agence est placée sous la tutelle de l’Etat. Elle a pour objectif de veiller au respect des mécanismes sur lesquels elle est compétente tel qu’énoncé par le présent projet de loi, et des missions qui lui sont attribuées, et de veiller à l’application et au respect des textes juridiques et organisationnels relatifs à toutes les administrations publiques.

    L’agence est soumise à l’audit et au contrôle financier tels qu’ils s’appliquent à toutes les entités publiques.

    Article 33 : Au regard des prérogatives attribuées à l’agence par le présent projet de loi, et des dispositions légales relatives à toutes les entités publiques nationales, l’agence exécute les stratégies de l’Etat sur le terrain en matière de culture, de production, d’industrialisation, de transformation, de commercialisation, d’importation et d’exportation du cannabis et des produits dérivés.

    Par conséquent, l’agence se voit attribuer les pouvoirs et devoirs suivants :

    délivrer des permis, renouveler des permis et révoquer des permis selon les normes établies par ce projet de loi.
    assurer l’application des lois de ce projet de loi en coopération avec les autorités publiques et les parties concernées.
    contrôler l’état des réserves de cannabis (installations de stockage, quantités, etc.), conformément aux normes internationales, et consulter divers organes gouvernementaux spécialisés.
    contrôle du respect des critères et du partage des terres.
    supervision de tous les transferts de cultures
    coordination entre les parties impliquées dans l’industrie du cannabis et synergie avec les autorités.
    contrôle des champs
    amélioration du statut des femmes rurales analphabètes (travaillant dans les champs)
    collecte de données
    formalisation des exploitations agricoles précédemment informelles dans les zones désignées par l’État
    production d’un rapport annuel
    Article 34 : L’agence sera gérée par un conseil d’administration (bureau exécutif), dirigé par un directeur général.

    Article 35 : Le conseil d’administration est composé, outre le directeur général, de représentants de l’Etat et de représentants des associations et entités du secteur du cannabis. Les lois détaillant l’organisation du Conseil exécutif seront déterminées dans la législation organisationnelle à venir.

    Article 36 : Le fait d’être membre du conseil exécutif, d’être employé par l’agence ou de travailler contractuellement avec l’agence est incompatible avec la pratique des activités que l’agence réglemente et pour lesquelles elle délivre des autorisations.

    Article 37 : Le rôle exécutif de l’agence est doté de toute l’autorité nécessaire à la gestion de l’agence, et est applicable sur les points suivants :

    élaborer des stratégies pour l’agence en accord avec les directives de l’état.
    déterminer le calendrier de travail de l’agence
    approuver la structure organisationnelle et l’infrastructure de l’agence, tant centralisée (dans l’agence nationale) que décentralisée
    approuver la procédure de base de l’agence en termes de recrutement ainsi que de salaires et d’indemnités.
    réglementer le processus de conclusion des marchés et fixer des normes de validité des marchés, comme l’illustre le présent projet de loi et en fonction de la législation pertinente.
    définir les politiques de financement et de prêt
    fixer les frais de l’agence pour les services fournis
    limiter le budget, les dépenses et les revenus prévus de l’agence.
    approuver les comptes financiers et allouer les ressources
    approuver le rapport annuel préparé par le directeur général
    gérer les biens immobiliers affectés à l’agence et ou relevant de sa responsabilité
    gérer les dons
    Le Conseil d’administration peut donner l’autorisation au directeur général de régler certaines questions.

    Article 38 : Les réunions annuelles (année fiscale) sont nulles si les deux tiers des membres ne sont pas présents.

    Article 39 : Le bureau exécutif peut créer en son sein des commissions spécialisées sur une question précise.

    Article 40 : Les prérogatives du directeur général sont détaillées comme suit :

    exécuter les décisions du conseil d’administration.
    approuver, renouveler et révoquer les autorisations.
    négocier et superviser les transactions mentionnées à l’article 33.
    représenter l’agence
    représenter légalement l’agence
    assister aux réunions du conseil d’administration et aux réunions régionales (si une succursale est ouverte dans une région).
    rapports annuels
    Article 41 : Les membres de la famille des membres du conseil d’administration ne peuvent pas demander de permis pour cultiver, vendre ou fabriquer des produits dérivés du cannabis.

    L’article 42 détaille les ressources financières et les dépenses de l’agence.

    RESSOURCES :

    revenus de l’activité et des services fournis
    subventions de l’État
    Article 43 : Les ressources humaines de l’agence nationale sont composées de

    des fonctionnaires
    des contractants.
    L’article 44 concerne le rôle de surveillance de l’agence. L’agence doit suivre l’ensemble du processus, depuis la plantation, la collecte des récoltes, le transport, la destruction et la vente, « pour s’assurer qu’il n’est pas utilisé à des fins illégales. »

    Article 45 : Registres que l’agence doit conserver :

    les registres des permis
    registres de l’approvisionnement et des réserves
    documents exigés des agriculteurs, des fournisseurs et des usines :
    activité et opérations
    quantités utilisées ou collectées
    Les registres doivent être conservés pendant 10 ans. La forme exacte des registres et les exigences détaillées seront déterminées dans la législation à venir.

    Article 46 : Spécifications pour le cannabis destiné à un usage médical et pharmaceutique :

    numéro d’identification du permis
    noms complets de l’expéditeur et du destinataire
    nom exact de la « matière » et quantité exacte
    Ces références doivent être jointes à chaque paquet tout au long du processus.

    Article 47 : Chaque produit contenant du cannabis doit être étiqueté comme tel, par un symbole unique approuvé par le gouvernement, qui sera communiqué dans la législation à venir.

    Article 48 : Le symbole susmentionné ne peut pas être utilisé sur des produits sans approbation ou permis de l’agence.

    Article 49 : Toutes les infractions sont contrôlées par l’agence, en synergie avec les forces de police locales et les autorités nationales.

    Article 50 : Toute violation des dispositions légales établies par ce projet de loi sera sanctionnée conformément aux lois précédemment établies concernant les accusations de drogue.

    Les sanctions seront appliquées à :

    activité sans permis
    exercice de l’activité après l’expiration du permis
    pratique d’une activité après retrait du permis
    Sanctions : Une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans et une amende allant de 5 000 dirhams (555 $) à 100 000 dirhams (11 111 $) seront appliquées à :

    plantation sans permis, plantation à usage illicite, plantation sans respect des quantités imposées.
    la falsification de données et de documents
    poursuite de l’activité malgré l’article 36
    ne pas remettre la totalité des récoltes comme l’exige l’article 7
    destruction non déclarée des cultures excédentaires
    Article 52 : Une peine de six mois à un an et une amende de 10 000 dirhams (1 111 dollars) à 20 000 dirhams (2 222 dollars) s’appliqueront à quiconque entrave les autorités et les agents de l’agence dans l’exercice de leurs fonctions légitimes.

    L’article 53 fixe une amende allant de 20 000 dirhams (2 222 dollars) à 100 000 dirhams (11 110 dollars) pour l’absence d’installations de stockage du cannabis appropriées et sûres.

    Article 54 :

    non tenue des registres obligatoires
    utilisation de graines non autorisées et non approuvées par le gouvernement
    emballages mal étiquetés
    infraction aux règles fixées par les articles 13, 17 et 48.
    Ces infractions sont sanctionnées par une amende de 5 000 dirhams (555 dollars) à 50 000 dirhams (5 550 dollars).

    Article 55 : Les sanctions mentionnées aux articles 50 et 54 sont doublées en cas de récidive.

    Article 56 : Les lois du présent projet de loi seront applicables dès leur publication au journal officiel, et les lois à venir seront applicables dès leur publication au journal officiel.

    Newsweed, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, cannabis, haschich, Kif, légalisation, drogue, trafic de drogues,


  • France Inter : Au Maroc, porter plainte pour viol c’est risquer la prison

    Cette semaine sur la planète LGBT, une websérie marocaine dans la lignée de #MeToo, des violences envers les femmes en hausse en Belgique, les Japonais qui sont de plus en plus favorables au mariage gay, et une image choc sur les réseaux sociaux : des aisselles non épilées !

    #TaAnaMeToo, « moi aussi je suis MeToo » : c’est le titre de la websérie de la semaine. Elle est évidemment produite et diffusée par le studio Jaw Jab, à la fois pépinière de talents et laboratoire à idées du réalisateur Nabil Ayouch. Autrement dit : c’est là que se retrouve l’essentiel de la créativité marocaine sur le web aujourd’hui.

    Dernier exemple en date donc, la série #TaAnaMeToo que l’on doit à une jeune journaliste, Zaina Aboulfaraj. Pendant des mois, elle est allée à la rencontre d’associations pour convaincre des femmes de témoigner sur les violences sexuelles qu’elles ont subies. Cela donne lieu à une parole rare, inédite même, au Maroc ; un dessin, un graphisme aussi pudique qu’affirmé ; et des histoires comme celles-ci.

    Au Maroc, une femme sur deux a été victime d’agression sexuelle – un peu comme en France, en fait. Dans 30% des cas, il s’agit d’un viol. Mais la plupart du temps, elles n’en parlent pas. Pourquoi ? Le poids de la culture et de la religion bien sûr, et cela, c’est le cas à peu près partout dans le monde.

    Mais dans celui du Maroc, il y a cette petite spécificité qui vient encore compliquer la donne : le fameux article 490 du Code pénal, qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage. Techniquement, il concerne les hommes comme les femmes, mais je vous le donne en mille, qui finit derrière les barreaux à votre avis ?

    Dans ce contexte, celles qui oseraient venir porter plainte pour viol courent le risque, non négligeable, que la démarche se retourne contre elles et que, de victimes, elles en deviennent coupables, accusées d’avoir eu des relations adultères. Les associations féministes militent depuis de longs mois pour l’abrogation de cet article.

    Réunion de crise à Bruxelles

    La secrétaire d’État à l’égalité des genres, Sarah Schlitz, a convoqué d’urgence ses collègues de l’intérieur et de la justice. Le nombre d’infanticides et de féminicides flambe en Belgique avec la seconde vague de Covid-19.

    Au 21 mars, 8 femmes et 6 enfants ont été tués, soit deux fois plus que l’an dernier à la même époque… Le phénomène va bien au delà de la Belgique : au total, depuis le début de la pandémie, le nombre d’appels d’urgence de victimes de violences conjugales a augmenté de 60% dans toute Europe.

    Une première juridique au Japon

    Un tribunal de Saporo déclare la non-reconnaissance des couples homosexuels contraire à la Constitution… et à son article 14 notamment, qui stipule que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas autoriser le mariage entre personnes du même sexe. Mais ça pourrait changer… En tous cas, les mentalités bougent : plus de 60% des Japonais y sont désormais favorables.

    Des aisselles poilues, l’image de la semaine

    Cest une très belle femme, noire, en brassière, Stella Mac Cartney qui enflamme les réseaux. Elle, c’est Leila Davis, chorégraphe, danseuse de pole dance, égérie Adidas, posant devant l’objectif bras relevés et, -oh mon dieu ! – aisselles non épilées. Le cliché est immédiatement devenu viral, aussi viral que clivant.

    D’un côté, une génération de jeunes femmes enthousiastes applaudissent l’équipementier allemand : oui, le droit de disposer de son corps c’est aussi celui d’en finir avec une série de contraintes qui pèse sur celui des femmes, et des femmes seulement d’ailleurs – les poils des hommes n’ayant jamais posé problème, bien au contraire… Exactement ce qu’on appelle un double standard.

    Visiblement, cette nuance là échappe toujours à une partie du public qui pousse des cris d’orfraie à la moindre aisselle féminine non épilée. Leila Davis a donc eu droit au lot habituel de vomi qui attend toujours celles qui osent jeter le rasoir à la poubelle. Elles sont de plus en plus nombreuses, alors il faudrait peut-être s’y habituer, voire – attention audace – à leur laisser le choix.

    France Inter, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, viol, femmes, abus, justice, machisme, genre,

  • Trafic de drogue : Le Consulat du Maroc au Sénégal met fin à la cavale de Massoukha Mbengue

    Depuis cette histoire, le consulat du Maroc au Sénégal a mis en branle ses agents pour mettre la main sur le trafiquant. Il vient d’être arrêter par le consulat du Sénégal et remis aux policiers Marocains.

    Il a été à Aghadir (Maroc).Pour rappel Massoukha Mbengue avait remis un colis contenant de la drogue à une étudiante âgée de 22 ans qui quittait Casablanca pour Dakar. Fatou Kiné Ndiaye est en garde à vue. Nous y reviendrons!

    Depuis cette histoire, le consulat du Maroc au Sénégal a mis en branle ses agents pour mettre la main sur le trafiquant. Il vient d’être arrêter par le consulat du Sénégal et remis aux policiers Maroc;

    Leral.net, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, Sénégal, trafic de drogue,

  • Guerre des « Fake News » entre l’Algérie et le Maroc

    Pedro Canales

    Les gouvernements algérien et marocain se livrent depuis quelque temps à une guerre des mots féroce, avec de fausses nouvelles, de faux arguments et des déformations flagrantes de la réalité des uns et des autres. C’est une bataille de « Fake News », à travers tous les médias possibles, audiovisuels, écrits et, surtout, à travers l’Internet sur les réseaux sociaux.

    Les ministères de la propagande correspondants, dans le plus pur style de Joseph Goebbels, n’existent pas en tant que tels, mais leurs bureaux sont logés dans les services secrets, dans les ministères de l’intérieur et dans une série de comités d’information audiovisuels. Dans les deux pays, il existe, outre les journalistes accros à la propagande officielle, de nombreux hackers et cellules opérant sur les principaux portails des réseaux sociaux, Youtube, Instagram, Twitter, Facebook, dédiés à la production de fausses nouvelles, d’audios manipulés, de vidéos aux dialogues inexistants.

    Par exemple, une vidéo du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu parlant à des journalistes dans un avion circule sur les réseaux. Ils lui attribuent des déclarations telles que celle selon laquelle l’Algérie a demandé 22 millions de vaccins israéliens que Tel Aviv a acceptés, et que, dans le cas hypothétique d’une confrontation militaire entre l’Algérie et Israël, l’armée algérienne – Netanyahu dixit – ne tiendrait pas plus de dix heures. Il s’agit d’intentions totalement fausses visant à humilier le rival maghrébin du Maroc et à créer la confusion au sein de l’opinion publique algérienne, qui est immergée dans les protestations populaires du Hirak, réclamant un changement de régime et l’instauration d’un État de droit avec des libertés démocratiques. Le président Abdelmadjid Tebboune va jusqu’à affirmer que 97 % des fausses nouvelles sur l’Algérie proviennent de sources marocaines et israéliennes.

    D’autres vidéos dont l’origine est plus confuse circulent impliquant l’Espagne. « Les îles Canaries appartiennent au Maroc », dit l’un d’eux. « Nous allons égorger tous les Espagnols qui ne font pas l’éloge de Mahomet », dit un autre. Des déclarations qui cherchent à créer des tares entre Rabat et Madrid au moment où un saut qualitatif dans les relations bilatérales se dessine dans la perspective de la prochaine RAN (Réunion de Haut Niveau) entre l’Espagne et le Maroc, avec la possible rencontre entre le président Pedro Sanchez et le roi Mohammed VI, reportée déjà deux fois.

    Le Front Polisario joue également le jeu des fake news, allant jusqu’à montrer, par exemple, un prétendu drone militaire marocain abattu par sa défense anti-aérienne sur le territoire du Sahara, alors qu’il s’agit d’un engin militaire turc abattu à la frontière entre la Turquie et la Syrie. Sans parler des rapports militaires quotidiens émis par le Polisario sur des attaques présumées contre des garnisons et des unités militaires marocaines, jamais vérifiés ni par la MINURSO ni par des sources journalistiques internationales.

    Au cours de ses 30 années d’existence, la MINURSO a rapporté des milliers de violations du cessez-le-feu entre l’armée marocaine et les milices du Polisario, dont certaines majeures, de mouvements de troupes, de stockage de matériel, de fusillades et d’affrontements armés. La MINURSO compte 235 militaires répartis sur l’ensemble du territoire du Sahara, avec deux installations importantes à Tindouf et El Ayoun. La mission de l’ONU n’a signalé aucun des affrontements rapportés dans les rapports de guerre du Polisario.

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette guerre des « Fake News » entre Rabat et Alger, loin de renforcer leur diplomatie, l’affaiblit. En fabriquant autant de fausses nouvelles, certains fonctionnaires finissent par y croire. L’échec de la diplomatie algérienne au Sahel, une région dans laquelle l’Algérie perd de son influence, et en Libye, où le régime n’a pas prévu l’évolution de la situation dans le pays de Kadhafi, montrent une diplomatie qui s’essouffle.

    On pourrait en dire autant du Maroc, où la diplomatie a subi un sérieux revers avec l’issue inattendue de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, qui s’est soldée par une déclaration relativement favorable au Front Polisario dans sa confrontation avec le Royaume du Maroc sur la souveraineté de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental. Le Conseil demande une « cessation des hostilités » et la création de conditions propices à des « négociations directes entre la République sahraouie (RASD) et le Royaume du Maroc ». Bien que les discussions au sein du CPS n’aient aucun caractère juridique ou résolutoire, et ne changent pas le fait que le seul cadre de discussion sur le conflit du Sahara soit les Nations Unies, la diplomatie marocaine a subi un revers, parce que jusqu’à un jour avant la réunion, elle a présenté le pays promoteur, le Kenya, comme un « ami loyal » et la réunion comme insignifiante, et le lendemain, le Kenya devient inamical et instigateur de la désunion africaine, ce pour quoi Rabat déplore « l’attitude irresponsable et rusée du Kenya et de ses alliés ».

    Cette guerre atypique dans le cyberespace entre les deux voisins du Maghreb est déjà en cours. La seule chose positive est que tant qu’il s’agit d’une guerre des mots, on n’en viendra pas à une guerre des armes.

    Atalayar, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Israël, fake news, MINURSO, guerre médiatique, Giuig, Laaroda, El Arja,

  • Renouveau de tension entre l’Algérie et le Maroc

    La tension est montée d’un cran entre l’Algérie et le Maroc après l’expulsion de cultivateurs marocains de dattes par l’armée algérienne d’une oasis, aux confins des deux pays.


    Jacques Hubert-Rodier
    Publié le 22 mars 2021 à 13:43
    « Exaction de l’armée algérienne à Figuig », selon le média numérique marocain Le360. « L’oasis de la discorde », affirme l’hebdomadaire marocain « TelQuel ».

    « Provocations marocaines », répond le quotidien algérien « El Watan ». L’oasis de Figuig, située dans la région frontalière au sud-est du Maroc, est devenue l’épicentre des tensions entre Alger et Rabat depuis l’expulsion de cultivateurs marocains de dattes par l’armée algérienne.

    Jeudi dernier, une marche a mobilisé quelque 4.000 personnes pour protester contre cette expulsion.

    « El Watan » va jusqu’à affirmer que « jamais les menaces extérieures contre la sécurité nationale n’ont été aussi précises ».« La menace est aussi bien terroriste qu’étatique », ajoute le journal, en affirmant que le Maroc crée des tensions avec l’Algérie.


    Pour « El Watan », l’expulsion des travailleurs marocains des palmeraies d’El Arja a été décidée parce qu’il s’agit « d’un point de passage important pour les trafiquants de drogue ». Le journal va jusqu’à dénoncer le Palais royal au Maroc, qui contrôlerait un tiers de la production de cannabis. « Bizarrement, écrit encore le journal, le Maroc a redoublé d’agressivité depuis qu’il a procédé à une mise à jour de ses relations avec Israël. »

    Pour « El Watan », l’Algérie est le dernier pays du « front de la fermeté et de la résistance » créé après la visite à Jérusalem de 1977 du président égyptien Anouar el-Sadate. Et dans un avertissement, le quotidien évoque le rôle des forces armées algériennes pendant la décennie noire, pour conclure « c’est une leçon à méditer ».

    Alger hausse le ton à un moment crucial. Dans un autre éditorial, « El Watan » évoque « la détérioration de la situation sociale » près de deux ans après la chute d’Abdelaziz Bouteflika. Une fuite en avant ?

    Les Echos, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Maroc: Bank Al-Maghrib maintient son taux directeur à 1,5%

    A l’issue de son premier conseil de politique monétaire de l’année 2021, tenu ce mardi 23 mars, Bank Al-Maghrib a maintenu le taux directeur inchangé à 1,5%. Voici les prévisions macroéconomiques qui soutiennent cette décision.

    Le Conseil a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates.

    BAM a analysé l’évolution de la conjoncture économique et sociale aux niveaux international et national, ainsi que les projections macroéconomiques de la Banque à moyen terme. Celles-ci traduisent un certain regain d’optimisme suscité en particulier par le bon déroulement de la campagne de vaccination anti-Covid-19 et les conditions climatiques favorables qui caractérisent l’actuelle campagne agricole.

    Le Conseil a néanmoins noté que les perspectives restent entourées d’un niveau élevé d’incertitudes liées essentiellement à l’évolution de la situation sanitaire aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, au regard de la propagation de nouveaux variants du virus et des capacités actuelles de production des vaccins ainsi que des délais de leur livraison.

    Inflation

    Sous l’effet des pressions désinflationnistes émanant de la demande, l’inflation est restée faible en 2020. Avec la reprise de l’activité et l’augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, elle devrait s’inscrire en hausse tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021 puis à 1,2% en 2022. Sa composante fondamentale connaîtrait une évolution similaire, s’établissant à 1,2% en 2021 après un taux de 0,5% en 2020, puis s’accélérant à 1,5% en 2022.

    Croissance

    La contraction de l’économie nationale sur l’ensemble de l’année ressortirait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, autour de 7%, reflétant des replis de 8,1% de la valeur ajoutée agricole et de 6,7% de celle des activités non agricoles.

    Sur l’horizon de prévision, la reprise de l’activité économique devrait se poursuivre, soutenue notamment par le plan de relance de 120 milliards de dirhams, l’orientation accommodante de la politique monétaire et un certain regain de confiance au regard de l’avancement de la campagne de vaccination et des conditions climatiques favorables qui caractérisent l’actuelle saison agricole. Ces perspectives restent toutefois entourées de fortes incertitudes liées essentiellement à l’évolution de la situation épidémiologique et à la disponibilité des vaccins aux niveaux national et international.

    Ainsi, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, la valeur ajoutée des activités non agricoles progresserait en 2021 de 3,5% et, tenant compte d’une production céréalière estimée autour de 95 millions de quintaux, celle du secteur agricole rebondirait de 17,6%, portant ainsi la croissance de l’économie nationale à 5,3%.

    En 2022, celle-ci se consoliderait à 3,2%, recouvrant une accélération pour sa composante non agricole à 3,8% et une baisse de 2% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne de 75 millions de quintaux.

    Comptes extérieurs

    En 2020, le déficit du compte courant se serait atténué à 1,8% du PIB. Sur l’horizon de prévision, il devrait se creuser à 4,5% du PIB en 2021 avant de revenir à 3% en 2022.

    Les importations s’accroîtraient à un rythme soutenu, en relation essentiellement avec les hausses prévues de la facture énergétique et des achats de biens de consommation, alors que le redressement des exportations serait favorisé notamment par l’augmentation annoncée des capacités de production de la construction automobile.

    En parallèle, les recettes de voyage connaitraient, sous l’hypothèse d’une hausse graduelle des arrivées de touristes étrangers à partir du second semestre de cette année, une progression modérée tout en restant bien en deçà des niveaux d’avant crise, s’établissant à 38,1 milliards de dirhams cette année et à 68,2 milliards en 2022.

    Quant aux transferts des MRE, ils atteindraient respectivement 71,9 milliards de dirhams puis 73,4 milliards.

    Pour ce qui est des opérations financières, les recettes des IDE devraient avoisiner 3,2% du PIB après avoir baissé à 2,4% en 2020.

    Tenant compte des flux prévus du financement extérieur du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à fin 2021 à 310,3 milliards de dirhams, ou l’équivalent de 6 mois et 25 jours d’importations de biens et services, et se renforceraient à fin 2022 à 318,6 milliards ou 7 mois d’importations de biens et services.

    Conditions monétaires

    Le crédit au secteur non financier devrait enregistrer une croissance avoisinant 3,6% sur l’horizon de prévision. Quant au taux de change effectif réel, il s’est apprécié de 0,8% en 2020, mais devrait se déprécier du même taux en 2021 et de 0,6% en 2022, conséquence d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux.

    Finances publiques

    Tenant compte des données de la loi de finances 2021 et des perspectives de croissance économique, la consolidation budgétaire devrait reprendre graduellement, le déficit hors privatisation devant s’atténuer, selon les projections de Bank Al-Maghrib, à 7,2% du PIB en 2021 puis à 6,7% du PIB en 2022. Dans ces conditions, le taux d’endettement du Trésor continuerait d’augmenter, passant de 77,4% du PIB en 2020, à 79% en 2021 puis à 81,3% en 2022.

    Economie mondiale

    Les perspectives de croissance s’améliorent et ce, en dépit des restrictions instaurées dans plusieurs pays pour contenir les nouvelles vagues de contamination au virus. Après une contraction qui aurait atteint 3,7% en 2020, l’économie mondiale devrait rebondir de 6,2% en 2021 puis croitre de 3,6% en 2022. Dans les principaux pays avancés, après une baisse de 3,5%, le PIB progresserait aux Etats-Unis de 4,4% en 2021 et de 2,8% en 2022. Dans la zone euro, il afficherait une croissance de 4,9% en 2021 et de 3,2% en 2022, après un repli de 6,8% en 2020.

    Matières premières

    Les cours du pétrole poursuivent leur tendance haussière entamée fin avril 2020, soutenus par l’accord des membres de l’OPEP+ sur les niveaux de production et par la reprise de la demande. Le prix du Brent en particulier devrait s’accroitre de 42,3 dollars le baril en moyenne en 2020 à près de 60 dollars en 2021 et osciller autour de ce niveau en 2022.

    Quant aux engrais phosphatés, les projections de la Banque Mondiale datant d’octobre 2020 tablent sur une augmentation du cours du DAP de 312,4 dollars la tonne en 2020 à 318 dollars la tonne en 2021 et à 326 dollars la tonne en 2022.

    Pour les produits alimentaires, un accroissement de leurs prix de 9,1% en moyenne est prévu en 2021, suivi d’un recul de 2,7% en 2022.

    Challenges.tn, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, taux directeur, banque,

  • Les crypto-monnaies sont interdites au Maroc, mais les achats de bitcoins explosent.

    Les volumes d’échanges de bitcoins en peer-to-peer ont régulièrement augmenté dans le pays au cours des trois dernières années.

    Les crypto-monnaies sont interdites au Maroc, mais la plateforme d’échange de bitcoins peer-to-peer (BTC, -0,32%) LocalBitcoins fait état de records d’échanges cette année.

    Février 2021 a été le « meilleur mois de l’histoire » de la plateforme au Maroc en termes de volumes d’échanges, selon Jukka Blomberg, directeur du marketing de LocalBitcoins, qui a déclaré qu’environ 900 000 dollars de bitcoins ont été échangés sur la plateforme au cours du mois. LocalBitcoins a également connu une augmentation de 30 % des inscriptions d’utilisateurs entre 2019 et 2020, avec plus de 700 nouveaux comptes créés, a indiqué M. Blomberg.

    Les achats de bitcoins sont en hausse malgré une interdiction des crypto-monnaies dans le pays d’Afrique du Nord. En novembre 2017, l’Office des changes du Maroc a informé le grand public que les transactions en monnaie virtuelle constituaient une infraction à la réglementation des changes et étaient passibles de sanctions et d’amendes. Les régulateurs financiers continuent de considérer les crypto-monnaies avec scepticisme, alors même que la banque centrale du pays étudie les avantages d’une monnaie numérique nationale (CBDC) émise par le gouvernement.

    Malgré l’interdiction, les échanges sur les plateformes peer-to-peer comme LocalBitcoins ont augmenté régulièrement au fil des ans. De novembre 2017 à février 2021, les volumes d’échanges sur la plateforme ont connu une forte augmentation de 215 %.

    La flambée du cours du bitcoin en 2020 a stimulé la demande de crypto-monnaie dans le monde entier. Au Maroc, une combinaison de curiosité et de désir d’autonomie financière pousse les Marocains à acheter des crypto-monnaies, selon Insaf Nori, gestionnaire de communauté pour le Moyen-Orient chez la société de crypto-monnaies Decred.

    « Certains traders veulent juste le gain rapide des crypto-monnaies. Certains d’entre eux veulent la liberté financière parce qu’ils n’utilisent pas les banques », a déclaré à CoinDesk Nori, qui est basé à Casablanca.

    Non bancarisé

    Le Maroc est l’un des pays les plus sous-bancarisés au monde. Une recherche de la Banque mondiale de 2019 indique que seulement 29% des adultes marocains ont accès à des comptes bancaires, ce qui est considérablement inférieur à la moyenne régionale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) de 44%.

    « Je pense que ce sont uniquement les personnes employées qui utilisent les banques. S’ils sont au chômage ou indépendants, ils veulent simplement stocker leur argent chez eux. Ils n’utilisent tout simplement pas la banque », a déclaré Nori.

    Dans un article paru en 2015 dans le Guardian, un responsable bancaire marocain, Ismail Douiri, a décrit la réaction des personnes à faible revenu à un programme de services financiers à faible coût créé à leur intention. La plupart étaient intimidés par les banques, et ainsi que par les frais.

    « Ce sont toutes des préoccupations que nous aurions pu prévoir. Ce à quoi nous ne nous attendions pas, c’est que nos nouveaux clients potentiels disent que ce qu’ils apprécient le plus, c’est la vie privée et la confidentialité », écrit M. Douiri.

    Douiri a poursuivi en expliquant que les ménages ne voulaient pas que leurs voisins sachent qu’ils avaient un compte bancaire, car ils pourraient essayer d’emprunter de l’argent.

    Selon M. Nori, la liberté et la confidentialité inhérentes aux crypto-monnaies pourraient alimenter la curiosité locale pour le bitcoin.

    Des signes de changement

    Selon Nori, les Marocains ne pouvaient pas acheter de bitcoin ou d’autres crypto-monnaies par le biais des échanges d’actifs numériques en utilisant leurs cartes de crédit. S’ils voulaient de la crypto, ils devaient l’acheter en Europe ou aux États-Unis, a déclaré Nori.

    Bien que les Marocains n’aient pas été autorisés à acheter directement des crypto-monnaies en utilisant leurs comptes bancaires, les prêts de pair à pair ont facilité l’argent liquide pour les échanges de crypto-monnaies. Les options de paiement sur LocalBitcoins indiquent l’utilisation de dépôts et de transferts en espèces pour effectuer des transactions en bitcoins réalisées via des plateformes de médias sociaux comme WhatsApp et Telegram.

    Mais en avril 2020, l’échange mondial de crypto-monnaies Binance a ajouté un support pour l’achat de crypto avec le dirham marocain. Les Marocains peuvent acheter des crypto à partir de certains échanges en utilisant des cartes de crédit internationales, bien qu’ils ne soient pas autorisés à reconvertir leurs achats en dirhams, selon Nori.

    « C’est donc un grand pas », a déclaré Nori, ajoutant qu’elle pense que le fait de pouvoir acheter des crypto sur les échanges traditionnels depuis le Maroc est un signe que les régulateurs locaux pourraient rendre les cryptocurrences légales à l’avenir.

    « Dans l’ensemble, il semble que la tendance positive du bitcoin et la demande croissante ne soient pas touchées au Maroc. Et en regardant vers 2021 et au-delà, il y a de nombreuses raisons d’être très optimiste sur le potentiel de croissance « , a ajouté Blomberg.

    Coindesk, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, crypto monnaie, bitcoin,