Catégorie : Maroc

  • Fiche Multilatérale de la Chine

    Fiche Multilatérale de la Chine

    Tags : Maroc, Chine, ONU, Syrie, Libye, Printemps arabe, Corée, Russie,

    I. Question du Sahara marocain

    La Chine n’a jamais reconnu la pseudo « rasd ».

    II. Questions multilatérales

    1. Rôle des Nations Unies ∕ Principe de non ingérence

    La Chine considère que dans la situation actuelle, il est d’une importance majeure de s’en tenir aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies et de préserver l’autorité et le rôle de l’ONU, d’observer effectivement le principe de non ingérence dans les affaires intérieures des pays et de promouvoir la démocratisation des relations internationales.

    La Chine souligne qu’il faut respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les Etats et rejeter toute forme d’intervention extérieure dans les affaires intérieures d’un pays sous quelque prétexte que ce soit, car les affaires d’un pays ne peuvent être réglées que par son peuple.

    2. Règlement pacifique des conflits

    La Chine estime que nous devons œuvrer, conformément aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies, aux règlements pacifiques des conflits internationaux et aux situations de crise, et s’opposer à l’usage arbitraire de la force ou la menace par la force, et à toute forme de terrorisme, de séparatisme et d’extrémisme, afin de promouvoir une sécurité commune de la société humaine.

    3. Opérations de maintien de la paix des Nations Unies

    La Chine souligne que depuis 60 ans, les Opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont été d’une grande contribution au maintien de la paix et de la sécurité internationales, mais elles font face, ces dernières années, à de nouveaux défis.

    La Chine appelle, en premier lieu, au renforcement de la coordination entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix. Le maintien de la paix, même s’il est important n’est pas la panacée. Pour l’établissement d’une paix durable, il faut promouvoir le dialogue politique et la réconciliation. Le Secrétaire général des N.U et ses Envoyés spéciaux peuvent jouer un rôle important à travers la médiation.

    Deuxièmement, les parties concernées doivent prêter attention aux causes des conflits, en particulier celles relatives au développement économique et social.

    Troisièmement, le mandat de protection des civils doit être mis en œuvre. Les pays hôtes ont la première responsabilité dans la protection des civils, suivant le respect strict des résolutions du Conseil de sécurité. En même temps, la souveraineté des Etats hôtes doivent être respectée, au même titre que la promotion de la réconciliation nationale et politique.

    Quatrièmement, des efforts doivent être déployés pour raffermir la fonction du renforcement des capacités des opérations de maintien de la paix.

    4. Désarmement et non prolifération

    La Chine considère que pour revitaliser les travaux de la Conférence de désarmement et le processus multilatéral de désarmement, le statut de la Conférence de désarmement comme seul mécanisme multilatéral de négociation du désarmement doit être maintenu et renforcé ; les procédures de consensus de la Conférence de désarmement, comme règles fondamentales, doivent être respectées et maintenues ; et les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays doivent être valorisées et traitées, sur un pied d’égalité.

    Concernant la non prolifération nucléaire, la Chine estime que les assurances de sécurité pour les Etats ne possédant pas d’arme nucléaire est un important thème dans le domaine de la non-prolifération et du désarmement et constitue une importance vitale pour la promotion du processus de non-prolifération.

    5. Droits de l’Homme

    La Chine affirme que la promotion et la protection des droits de l’Homme est un objectif commun de tous les pays, qui a connu, les dernières années, des progrès dans sa prise en charge, même s’il subsiste des difficultés et défis à relever.

    La Chine considère qu’à cause de l’impact de la crise financière et économique internationale, de la crise alimentaire et de la sécurité énergétique, des désastres naturels et des turbulences régionales, des problèmes comme l’asymétrie entre le nord et le sud, le dressement des barrières commerciales, la détérioration de l’environnement dans les pays en développement et la réalisation des OMD sont devenus des défis plus importants.

    La Chine souligne que la réalisation du droit au Développement reste une longue et ardue bataille.

    La Chine affirme que toutes les formes de discrimination, en particulier, le racisme continuent d’exister, de manière étendue, en relevant que la discrimination sur la base de race, couleur, genre, et religion reste répandue, comme c’est le cas pour les descendants africains et des groupes minoritaires et les immigrés.

    6. Objectifs du Millénaire pour le Développement

    La Chine affirme que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement s’impose comme un impératif pressant et il est urgent de renforcer la coopération entre les différentes parties pour aider les « PMA » à relever «  le défi de la survie ».

    A l’heure actuelle, la tâche est ardue pour réaliser à la date prévue les OMD à l’échelle mondiale. Les pays développés doivent honorer effectivement leurs engagements en matière d’aide publique au développement, ouvrir les marchés, réduire ou annuler les dettes des pays en développement et accroître leurs soutiens financiers et technologiques à ces derniers. Les institutions financières internationales doivent consacrer prioritairement leurs ressources à l’aide aux pays en développement, notamment aux PMA.

    Les pays en développement, quant à eux, doivent explorer activement des modèles efficaces de développement et de lutte contre la pauvreté pour réaliser un développement de plus haut niveau.

    6. Gouvernance économique mondiale

    La Chine signale que la réforme de la gouvernance économique mondiale progresse doucement mais sûrement et les divers mécanismes de coopération régionale se développent vigoureusement.

    7. G20 ∕ Economie mondiale

    La Chine est favorable à ce que le G20 passe d’un outil de gestion de crise à moyen terme à un mécanisme de gouvernance économique à long terme, pour jouer un plus grand rôle dans la gouvernance de l’économie mondiale et la promotion de la reprise et de la croissance globale.

    III. Questions régionales

    1. La Question palestinienne et le conflit au Moyen-Orient

    La Chine, qui se considère depuis toujours favorable à la juste cause des Palestiniens, soutient leur accès au statut d’Etat membre de l’ONU et la mise en œuvre de la « solution à deux Etats »par voir de négociations politiques et la création d’un Etat palestinien indépendant et pleinement souverain sur la base des frontières de 1967 er avec Jérusalem Est.

    Elle estime qu’il est nécessaire de faire progresser dans le même temps et de manière équilibrée les négociations Syrie – Israël et Liban –Israël pour parvenir finalement à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient et à la coexistence pacifique entre les pays arabes et Israël.

    La Chine souligne que la communauté internationale et les parties concernées se doivent de travailler sans relâche dans ce sens pour faire avancer continuellement le processus de paix au Moyen-Orient.

    2. Le Printemps arabe

    La Chine suit avec une grande attention la situation turbulente en Asie de l’ouest et en Afrique du nord. Elle est pour le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, respecte et soutient les efforts des pays de la région pour gérer en toute indépendance leurs affaires intérieures et respecte les aspirations et revendications de leurs peuples.

    La Chine espère que les parties concernées de ces pays régleront leurs divergences par le dialogue politique pour rétablir au plus tôt la stabilité et l’ordre.

    Syrie

    La Chine, avec la Russie, a usé de son droit de veto contre le projet de résolution du Conseil de sécurité, présenté par note pays, au nom des pays arabes.

    La Chine suit avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation en Syrie et elle est profondément préoccupée par les développements de la crise en Syrie qui a causé la mort de civils et affecte la paix et la stabilité au Moyen-Orient.

    La Chine condamne tous les actes de violence contre les civils innocents et demande au gouvernement et à toutes les factions politiques de la Syrie de mettre fin, immédiatement, à tous les actes de violence et de restaurer rapidement la stabilité et l’ordre social.

    La Chine appelle le gouvernement syrien à entendre, de façon sérieuse, le désir légitime du peuple aux réformes et au développement. Elle appelle les différentes factions politiques en Syrie d’exprimer leurs aspirations politiques sans violence et dans le cadre de la loi.

    La Chine appelle toutes les parties concernées en Syrie à se lancer immédiatement dans un dialogue politique inclusif sans conditions préalables et de discuter un plan et un mécanisme de réforme politique globale.

    La Chine appelle à la tenue de référendum sur le projet d’une nouvelle Constitution et d’élections parlementaires et l’établissement d’un gouvernement d’union nationale, avec la participation de différentes factions. Elle estime que les efforts devraient être entrepris sur cette base pour une mise en œuvre complète de ce plan de réforme.

    La Chine comprend les préoccupations des pays arabes et de la Ligue des Etats arabes dans la recherche d’une solution rapide à la situation en Syrie. La Chine valorise le rôle et apprécie les efforts des pays arabes et de la Ligue arabe dans la recherche d’une solution politique à la situation en Syrie.

    La Chine appuie la position des pays arabes qui dit que la violence doit être arrêtée immédiatement, que les civils en Syrie doivent être protégés, que l’assistance humanitaire doit être acheminée en Syrie, et qu’une intervention militaire extérieure doit être écartée. La Chine espère que le problème soit résolu dans le cadre de la Ligue arabe, par des moyens politiques et pacifiques.

    La Chine souligne que la Communauté internationale doit respecter la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, agir et interagir avec prudence afin d’éviter de nouveaux bouleversements qui menaçaient la paix régionale.

    Lybie

    La Chine considère que la Libye est entrée dans une période cruciale de transition vers la reconstruction post-conflit. Elle respecte le choix du peuple libyen et espère que, sous la direction du Conseil National de Transition (CNT), les différentes parties libyennes inaugureront un processus politique inclusif pour préserver l’union nationale et l’unité du pays, stabiliser rapidement la situation et entamer la reconstruction économique.

    La Chine estime que l’ONU doit jouer un rôle central dans la reconstruction libyenne et soutient la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye (MANUL).

    3. Soudan ∕ Soudan du Sud

    La Chine respecte le libre choix des peuples soudanais et sud soudanais et espère que le tout jeune Etat du Soudan du Sud connaîtra stabilité et prospérité. La Chine estime que la communauté internationale doit continuer à soutenir et à encourager le Soudan et le Soudan du Sud à régler les question en suspens à travers le dialogue et les consultations, à coexister en paix et à travailler ensemble pour leur développement ainsi que pour la paix et la stabilités régionales .

    La Chine a toujours plaidé activement en faveur du dialogue pour promouvoir le processus de paix entre le Soudan et le Soudan du Sud et le règlement adéquat du problème de Darfour.

    La Chine s’engage à continuer à œuvrer de concert avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif dans la réalisation de la paix, de la stabilité et du développement dans cette partie du monde.

    4. Situation dans la Péninsule coréenne

    La Chine salue l’évolution positive de la situation dans la péninsule coréenne et estime que le dialogue et les consultations constituent le seul moyen efficace pour régler le problème et que les pourparlers à sis sont un mécanisme efficace pour promouvoir la dénucléarisation de la péninsule et en Asie du Nord-Est.

    La Chine a toujours plaidé en faveur de la pais et joué un rôle tout particulier pour apaiser la tension et préserver la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne. Elle salue la reprise du dialogue entre la RPDC (Corée du Nord) et la République de Corée (Corée du Sud) et les Etats-Unis, et souhaite que les parties concernées puissent saisir les opportunités et maintenir leurs dialogues et contacts en vue d’une reprise rapide des pourparlers à six.

  • Maroc-Algérie: Nouveau livre sur le Makhzen

    Maroc-Algérie: Nouveau livre sur le Makhzen

    Tags : Maroc, Algérie, Makhzen, Mahdi Boukhalfa, monarchie alaouite,

    «El Makhzen»… de Mahdi Boukhalfa : Portrait en plomb de la monarchie au Maroc

    Par Farid Ainouche

    Le journaliste Mahdi Boukhalfa vient de publier un nouveau livre. Cet ouvrage est différent de celui qu’il a écrit en 2021 sur un ton évocateur et mémoriel sur la «Cantera» et sur le Bab-El-Oued de son enfance et de jeunesse dans les années soixante et soixante-dix – avec des remontées dans l’histoire de ce quartier algérois mythique. Il se distingue également de «Khaouty, avancez l’arrière. Bons baisers d’Algérie», par lequel il a rassemblé, en 2022, sous le regard du journaliste de terrain et observateur de sa société quelques-unes de ses chroniques de presse qu’il a publiées entre 2015 et 2017 dans les différents journaux où il a travaillé. Il se rapproche davantage des textes de témoignage, d’information et d’analyse qu’il a publiés en 2019 sur le «Hirak, révolution du 22 février» puis en 2022, toujours sur le mouvement populaire pour le changement, «Sociologie d’une révolution inachevée». Il affiche, enfin, l’ambition de porter un regard sur l’histoire politique tourmentée du Maroc contemporain : du protectorat jusqu’à celui du roi Mohamed VI, en ayant une «focale» comme on dit aujourd’hui sur son père, le défunt monarque Hassan II qui aura marqué durant ses années de règne son pays d’une empreinte à la fois impitoyable et fascinante.

    Sur son héritage, notamment répressif des revendications politiques, économiques et sociales au Maroc et, particulièrement, dans le Rif.

    L’ouvrage est édité par la maison El Kobiya. Il est constitué de quatorze chapitres sans l’avant-propos, le prologue et l’épilogue : un texte de 280 pages dont le fil conducteur apparait dès son titre et ses deux sous-titres : «El Makhzen, Maroc retour aux années de plomb (D’El Khettabi, Ben Barka à Zefzafi», descendant d’une famille de militants et figure centrale de la contestation populaire dans le Rif en 2016-2017, torturé, condamné en 2019 à une peine de vingt ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat».

    Le récit qui porte également sur la question du Sahara occidental – une «plaie ouverte» – se caractérise par les avantages et les défauts de l’écriture journalistique et, celle en particulier, de l’agencier, le métier que l’auteur exerce depuis des décennies et qui l’a vu occuper le poste de correspondant de l’APS à Rabat dans le milieu des années 2000.

    Les avantages sont qu’«El Makhzen», intitulé fortement suggestif de son contenu à charge sur le système monarchique marocain, regorge d’une somme d’informations historiques et factuelles sur les réalités socioéconomiques du royaume, sur de grands évènements vécus par le Maroc contemporain – de la période du protectorat jusqu’à l’arrivée au pouvoir du roi Mohamed VI – et le système tyrannique du Palais contre tous ses opposants. Les défauts sont ceux d’un pamphlet qui, en plus de quelques répétitions, reprend des faits le plus souvent connus sans l’effort de les soumettre à la réflexion et l’analyse d’un Maroc, certes inquiétant, très sombre par certains aspects, au pouvoir liberticide, mais qui n’est pas exclusif d’un Maghreb en mauvais état. D’où l’impression, peut-être voulue, d’un manque de distance et d’une énonciation militante ; mais à travers laquelle l’auteur court le risque de se voir taxé de faire du «Maroc bashing» en ces temps où la relation entre Alger et Rabat, rompu depuis août 2021, est propice dans une partie de notre presse à des attaques sans réel intérêt éditorial ni, à plus forte raison, pour le débat. Il n’empêche que le livre de Mahdi Boukhalfa, qui sera dans les librairies demain jeudi, reste d’une motivation louable et d’un abord aisé et utile.

    Mahdi Boukhalfa, «El Makhzen, Maroc, retour aux années de plomb…», El Kobiya, Alger 2022

    Reporters, 02 nov 2022

    Mahdi Boukhalfa, journaliste et écrivain : «Avec Rabat, c’est jouer à la Roulette russe que de vouloir entretenir des relations politiques durables»

    propos recueillis par Nordine Azzouz

    Reporters : Vous avez été correspondant de l’APS à Rabat, on attendait de vous un livre sur le Maroc au moment où vous le quittiez, mais vous avez préféré attendre longtemps après. Pourquoi ?
    Mahdi Boukhalfa :
     Sincèrement, à la fin de mon séjour professionnel au Maroc, où j’ai laissé beaucoup d’amis et de mélomanes du chaabi, de «fans» du MCA et de la JSK, je ne pensais pas que ma carrière basculerait vers l’écriture. Cela ne m’a jamais traversé l’esprit. Non, sincèrement, écrire un livre sur le Maroc, à la fin des années 2000, cela n’était pas dans mon agenda immédiat et particulier. Par contre, écrire quelque chose sur les relations algéro-marocaines, là, oui, j’y avais pensé. C’est durant les derniers jours à Rabat, plus exactement lors de ma dernière entrevue avec feu Larbi Belkheir, alors ambassadeur d’Algérie au Maroc. Durant les deux à trois années que j’ai passées avec lui dans l’ancienne capitale mérinide, une sorte de franche amitié s’était installée entre nous et nous évoquions dans nos longues conversations autant les dossiers politiques sensibles entre l’Algérie et le Maroc, que celui particulier des solutions.

    Même à aller les chercher dans les étoiles, pour ouvrir la voie à une réconciliation – durable et sincère – entre les deux Etats. Cela sera-t-il un jour possible ?

    Je ne sais pas. Toujours est-il que lors de notre avant-dernière rencontre dans son bureau de Rabat, sur les hauteurs du quartier diplomatique de Hassan, face à la nécropole de Chellah, j’avais proposé à l’ambassadeur d’Algérie «d’écrire ses mémoires», de mettre sur papier une riche carrière, politique et militaire. On disait, à tort ou à raison, qu’il était à la source de beaucoup d’initiatives de rapprochement entre l’Algérie et certains pays, dont la France socialiste, sous le mandat de François Mitterrand ; avec le Maroc au plus fort de l’ère glaciaire des années 1980, de chefs d’Etat arabes, dont Hosni Moubarak, avec lequel il avait fait dans les années 1960 l’école d’état-major soviétique de Frountze… ou Driss Basri, ministre de l’intérieur de Hassan II… Mais, il a répondu par la négative – en dépit de mon insistance – que le volet politique sensible ne sera jamais évoqué dans ces mémoires durant ses longues années de présence au plus haut sommet de l’Etat algérien. Sa réponse sibylline (sic) était étonnante ! Je la divulguerai dans mon prochain livre qui lui sera dédié, qui sortira si Dieu le veut, avant la fin de 2022 ou début 2023. Et l’idée donc d’écrire un livre n’avait pas le Maroc comme objectif, mais, bien sûr, le personnage de Larbi Belkheir, et, en particulier sa «mission» à Rabat, à un moment où tous les clignotants entre Alger et Rabat n’étaient pas au rouge, non, mais à l’orange. Autrement dit, on pouvait à la fois espérer des retrouvailles avec la fin de tous les compromis, y compris les dossiers qui fâchent avec au premier plan celui de la décolonisation au Sahara occidental ; comme constater une brusque détérioration de leurs relations. Tous les experts des grands dossiers du Maghreb contemporain vous diront qu’avec Rabat, ce sera jouer à la «Roulette russe» que de vouloir entretenir des relations politiques durables. On se rappelle le projet du Maghreb arabe du temps de Hassan II et Kadhafi, l’UMA… Des vœux pieux dans l’océan des incertitudes d’un Maghreb à l’arrêt. Le livre sur Larbi Belkheir est prêt, il faut juste quelques actualisations par rapport au Sommet arabe d’Alger ; mais il a été à plusieurs reprises revu, corrigé et sa parution retardée au gré des événements régionaux. Mon premier livre a été consacré au Hirak (La révolution du 22 février), qui a eu un écho très positif auprès du lectorat, et dont votre publication avait annoncé la parution. Et, cela est devenu une sorte de mécanique, écrire m’a donné une seconde jeunesse professionnelle. Je suis à mon dixième titre, et l’avant-dernier (Bab El Oued), après avoir connu un franc succès à Alger, a été primé dimanche 23 octobre comme Lauréat du prix du Savoir de la 10e JDMF 2022 à Paris. Une petite fierté personnelle pour le «peuple merveilleux» de Bab El Oued.

    Avant d’ouvrir votre livre, on s’attend à un récit de votre seule expérience de journaliste – qui a dû être intéressante et pleine d’anecdotes – dans ce pays. Pourtant, vous avez opté pour une écriture de l’essai sur une longue période, d’El Khettabi à Zefzafi, à partir de faits qui sont connus. Un choix périlleux, non ?

    Ecoutez, il y a la question particulière du respect des droits de l’Homme au Maroc, un pays éclaboussé par tant de violences et de crimes contre l’humanité durant le long règne de Hassan II. Avant que Gilles Perrault, sur dénonciation de la femme d’Abraham Serfaty et une enquête sur le terrain minutieuse – et périlleuse comme vous le dites – n’écrive son fameux «Notre Ami le Roi», personne en France, au Maroc comme au Maghreb et à Washington ne savait vraiment qu’il y avait des bagnes au Maroc. Que dans ce pays, les prisons étaient des bagnes construits sous terre, comme Tazmamart, Agdz, Kelaat M’gouna… Qui sait vraiment où est le corps de Mehdi Ben Barka, et les dizaines d’opposants disparus pendant les années de plomb, cette période terrible entre 1959 et 1999, c’est-à-dire avec la mort de Hassan II ? Avec l’arrivée de Mohamed VI, beaucoup de Marocains avaient espéré un réel changement, des réformes politiques qui mettent fin à l’hégémonie du Makhzen dans le traitement (politique) des affaires du pays, que la monarchie alaouite change de fusil d’épaule et laisse le peuple gouverner, comme cela se fait en Suède, en Belgique, aux Pays-Bas. Et M6 avait un moment joué au «roi des pauvres» avec la Moudawana en 2005, la clôture du sombre dossier des années de plomb avec la restitution des corps des disparus et enterrés dans des fosses communes durant les manifestations du pain de 1980 à Casablanca, Fès, Nador, Al Hoceima ou Koutama en 1984…

    Tout le monde avait pensé que le pays avait tourné cette page sombre de son histoire, avec un roi qui se pavane sur les grands boulevards des grandes villes du pays à bord de ses «chars». Jusqu’à ce Printemps arabe en 2011, qui a montré la vraie nature du régime qui règne au Maroc : le Makhzen, un appendice administratif et politique de la monarchie marocaine. M6 a mis sous le boisseau ses promesses politiques, emprisonné les militants du mouvement du 20 février, embrigadé le parti islamiste du PJD et concocté une nouvelle Constitution. Résultat : le pays sombre de nouveau dans les années de plomb. La longue période revisitée par «El Makhzen, Maroc, retour aux années de plomb» est essentielle pour comprendre l’ouvrage. Dans ce pays, le citoyen marocain n’est jamais un véritable citoyen au sens que l’on donne dans les démocraties occidentales à ce terme. Un «sujet» serait plus juste, un «serf», également, car dans ce pays les droits de l’homme sont une simple marchandise que négocie le roi avec les partis politiques. Ni plus, ni moins, à mon sens.

    A quel lecteur vous adressez-vous dans votre livre ?

    Ce livre s’adresse à tous ceux qui veulent avoir un tant soit peu quelques repères sur le Maroc politique d’hier et d’aujourd’hui, sans prétention aucune, cependant, à être une œuvre pédagogique. C’est juste des événements factuels que j’ai rapportés par rapport à cette inquiétante réalité du retour des «années de plomb» au Maroc.

    Qu’on se le dise, «El Makhzen» est un pamphlet anti-monarchie. Vous le publiez à l’heure où la relation entre Alger et Rabat est rompue depuis août 2021. Une coïncidence ?

    Absolument pas ! Mais alors, pas du tout ! Avec mon éditeur, nous avions même décidé de ne pas le publier, alors qu’il était prêt, pour ne pas gêner, ici et là, l’organisation et la tenue du Sommet arabe d’Alger. Tout le monde est pour l’apaisement, et nous le sommes encore plus. Nous n’avons donc pas voulu être le grain de sable dans la machine. Mon pays a mis tous les moyens dont il dispose pour la réussite de cet important rendez-vous politique, comme il est partant pour un grand Maghreb des peuples. Malheureusement, les agendas politiques ici et là restent sur des trajectoires différentes… «El Makhzen» sera dès jeudi dans les librairies algéroises, et quelques exemplaires ont été déjà vendus mardi, à la veille du Sommet arabe, dès l’annonce de la composante de la délégation marocaine présente à ce sommet. Sinon, ce livre n’est pas aussi «anti-monarchie» qu’il est pour un Maroc débarrassé de «la Hogra» du Makhzen. Toute monarchie n’est pas mauvaise en soi, et vous avez des exemples vivants de par le monde. Mieux, le titre initial du document était «le roi oppresseur», pour montrer que le «roi des pauvres» du début du règne de M6 est devenu, après le Printemps arabe et la répression des jeunes du M20, le «roi oppresseur». Or, comme tout est réglé comme du papier à musique dans ce pays par le Makhzen, il était plus logique d’en attribuer le titre du livre. Si les Marocains, nos frères, sont satisfaits de leur «monarchie», Allah Ibarek, grand bien leur fasse… Ils sont chez eux. Dénoncer l’injustice au Maroc ou ailleurs, est-il en soi «anti-monarchie» ? Large débat…

    Reporters, 2 nov 2022

    #Maroc #Algérie #Makhzen

  • Cinéma made in Tanger

    Par Maâmar Farah

    Une manifestation, pareille à tous les mouvements de contestation qui se comptent par centaines chaque semaine, est exploitée massivement par certains sites de propagande anti-algériens. Nous n’avons rien contre le fait de rapporter de tels faits et nous nous en faisons l’écho quand ils se produisent, sauf dans le cas où nous n’avons pas de représentants dans les régions concernées. Mais la manière dont sont présentées ces manifestations ne laisse aucun doute quant aux visées réelles de leur propagation. L’imagination des créateurs de ces fausses alertes est fertile ! A Oran, il y aurait trois morts ! Et demain, ce sera à Annaba ou à Djelfa…

    Maintenant, ce sont des télévisions qui se mettent de la partie, avec de fausses images, des témoins rémunérés joints par téléphone. Cette dramatisation et ces «faux», nous en connaissons un bout depuis qu’El Jazeera s’en est faite la spécialiste dans la couverture des événements en Libye et en Syrie. Nous avons même appris que des scènes d’un soulèvement populaire algérien ont été tournées au… Maroc oriental dont les cités ressemblent aux villes de l’extrême Ouest ! Ils n’ont pas réussi à In Salah. Ils n’ont rien pu faire à Ghardaïa ! Ils ne pourront jamais faire lever ce peuple par le mensonge et la propagande. Ce peuple se lèvera tout seul. Quand il le voudra ! Les plaies de 1988 et de la décennie noire sont encore ouvertes et ce que nous voyons en Syrie et en Libye commande la prudence ! Les scénaristes de Tanger et de Londres ainsi que les laboratoires sionistes qui travaillent avec l’argent des Wahhabites devront trouver autre chose !

    farahmadaure@gmail.com

    http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2016/04/13/print-2-194736.php

    #Maroc #Cinéma

  • Le roi d’Arabie Saoudite ne se rendra pas à Tanger pour le deuxième été consécutif

    La monarchie saoudienne passera ses vacances à Neom, une ville de son pays, pour régler les problèmes internes de la famille causés par l’affaire Khashoggi.

    Le roi d’Arabie Saoudite, Salman Bin Abdulaziz (83 ans), passera cette année ses vacances dans son pays en raison de la situation de la famille royale après la controverse du prince héritier Mohamed Bin Salman (33 ans) avec l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. consulat d’Arabie saoudite à Istanbul (Turquie) en octobre dernier. Selon les médias nationaux, le dirigeant saoudien aurait décidé de ne pas quitter le pays et de calmer les divergences au sein de la famille royale.

    Il a choisi pour la période estivale Neom, au nord-ouest, près de la frontière avec la Jordanie et l’Égypte. Cette mégapole futuriste de près de 26 500 km², érigée sur les rives de la mer Rouge, fait partie de la stratégie saoudienne de 2030 dirigée par le prince héritier. Son objectif est de créer un lieu totalement géré par intelligence artificielle.

    Tanger et Marbella, les deux villes où ils ont passé une partie de l’été ces dernières années, sont encore dans l’oubli. Ce sont les deuxièmes vacances qui sont absentes du Maroc, où il a un palais près du cap Spartel surplombant l’océan Atlantique.

    Le manoir royal est composé de quatre pavillons jaune pâle et de toits de tuiles bleues. Il dispose également d’une jaima en plein air pour accueillir les clients à l’extérieur, avec les menus de trois restaurants de luxe et leurs propres installations médicales. La famille Wahabita l’a acquis pour 2,5 millions d’euros, mais sa valeur a maintenant augmenté grâce à des arrangements ultérieurs.

    L’interprète de ‘Malamente’ a montré sur son profil Instagram ses aubergistes après la controverse créée par le port de manteaux de fourrure.
    King Salman a deux propriétés de luxe avec plage privée au Maroc. L’intimité et le respect ont été assurés contrairement à la France où, lors de la fermeture d’une plage près de Cannes, une controverse a éclaté entre les touristes et les résidents et le monarque a donc été contraint d’avancer son voyage à Tanger à cette occasion. .

    La plage de Jbila (Tanger) est blindée avec un camp de frégates militaires et militaires car le palais, entouré d’un mur d’un kilomètre et demi parsemé de caméras de sécurité, donne directement sur la plage. L’intérieur abrite quatre héliports et une centaine de voitures.

    Dans la ville marocaine, il était toujours le bienvenu et était même considéré comme une « bénédiction ». En fait, en 2016, il a célébré le mariage de son fils avec les rois du Maroc, Mohamed VI (55 ans) et Lalla Salma (41 ans), invités. Pour l’occasion, il bloqua les hôtels de luxe pendant un mois et loua 650 voitures.

    Il y a cinq ans, la famille royale saoudienne a transformé le sud de l’Espagne en nord du Maroc pour profiter de ses vacances d’été pendant un mois. Parmi les légendes de cette élection, il est dit que son épouse Fahda préfère Tanger à Marbella, parce que la ville andalouse aimait Sultana, sa première épouse décédée en 2011, et qu’ils passaient beaucoup de temps ensemble quand il était prince héritier.

    En 2017, la dernière année où le roi Salman a profité de Tanger, quelque 900 chambres ont été réservées dans des hôtels 5 étoiles et loué 400 voitures de luxe. Trois ans plus tôt, le prince, alors encore prince, avait acquis à Tanger un terrain de 5 000 mètres carrés, appartenant à l’ancien président espagnol Felipe González (77). Il a ensuite construit un palais, même si l’ancienne propriété est préservée à l’intérieur.

    Le Maroc a perdu 100 millions de dollars en raison de l’absence du roi Salman

    Jusqu’à l’été dernier, Tanger « faisait août » avec les vacances de la monarchie saoudienne car ses dépenses de restauration, de sécurité, de services, de loisirs et de restauration ont sauvé la saison touristique de la ville.

    La famille royale saoudienne et tout son entourage ont bénéficié d’un mois complet de vacances pendant trois ans. Normalement de la mi-juillet à la mi-août. Huit hôtels étaient réservés chaque été, en plus des chalets et des appartements meublés. Les voyagistes se sont donc frottés les mains avec l’arrivée de la famille saoudienne.

    Une semaine avant l’arrivée du roi, une centaine d’ouvriers chargés de la cuisine et du protocole royal étaient installés sur la propriété. L’entourage de 1600 personnes était réparti dans des hôtels quatre et cinq étoiles, qui occupaient 14% de la capacité d’hébergement de Tanger. Chaque invité a dépensé chaque jour 2 500 dirhams (240 euros) et 1 000 dirhams (90 euros) de limousine avec chauffeur.

    L’une des raisons pour lesquelles la famille royale saoudienne ne s’est pas rendue à Tanger tient à l’affaire khashoggi dans laquelle l’héritier a été impliqué (sur la photo).

    L’une des raisons pour lesquelles la famille royale saoudienne ne s’est pas rendue à Tanger tient à l’affaire khashoggi dans laquelle l’héritier a été impliqué (sur la photo).

    Cette année, il a manqué les tenues saoudiennes pour entrer et sortir des établissements de luxe de Tanger. « Les Saoudiens » étaient les grands absents. Le chef d’un des hôtels qui ferme pour accueillir les parents du roi a expliqué aux médias locaux ce qui s’était passé cet été: « Nous avons reçu des réservations, mais elles ont ensuite été annulées. » Ainsi, la ville de Tanger a vu s’échapper 100 millions de dollars, dépense de 2017, selon le journal israélien Haaretz.

    Ayyoub a une petite entreprise de location de voitures avec cinq chauffeurs à Tanger. Ces trois étés, avec le séjour du roi d’Arabie saoudite, il loua toutes les voitures et employa cinq chauffeurs par l’intermédiaire d’une société nationale qui dessert la maison royale marocaine. Son père travaille également dans le tourisme, dirige une boutique et un restaurant dans la médina de Tanger. Il explique à JALEOS qu’il bloque normalement un mois d’été pour « travailler avec les Saoudiens ». En outre, des travailleurs d’autres villes du Maroc arrivent également, notamment des prostituées de luxe.

    Le roi Salman ne consacre pas tous ses mois aux loisirs, il reçoit également des visites importantes. L’émir du Qatar, Tamim Bin Jalifa Al Thani (67 ans) ou l’ancien président français Nicolas Sarkozy (64 ans) ont défilé dans le palais. Ainsi, la résidence devint également un centre de relations internationales et de décisions géostratégiques, qui donna du prestige à la ville récemment rénovée, considérée comme la «perle d’El Estrecho».

    La relation entre les royaumes wahabita et alaouite remonte aux racines de l’histoire de l’islam dans la péninsule arabique, à l’exception des accords modernes dans les domaines social, culturel et économique. L’Arabie saoudite a prêté au Maroc 22,5 milliards d’euros, soit 5 milliards d’euros par an, pour investir dans ses forces armées en 2016. L’objectif est que le Maroc crée une industrie d’autodéfense et dépende moins des pays étrangers.

    Le pays du Maghreb a toujours été un allié de la monarchie saoudienne, notamment dans sa confrontation avec le régime Shii de l’Iran. Il est vrai qu’il n’était pas de son côté en juin 2017 lorsqu’il a rompu ses relations diplomatiques, avec d’autres pays alliés (Égypte, Émirats arabes unis et Bahreïn), avec le Qatar.

    On ne comprend pas pourquoi le roi Salman ne s’est pas installé l’été dernier à Tanger, mais la tension entre l’Arabie saoudite et le Maroc était évidente en juin, lors du vote du Congrès de la FIFA pour décider du siège de la Coupe du monde de football. 2026. Riyad a voté contre le Maroc et à Rabat, cela a été compris comme une véritable trahison.

    À l’occasion du pèlerinage des Marocains à la Mecque, le roi Mohamed VI a envoyé un message au roi Salman, par l’intermédiaire du ministre du Tourisme, l’invitant à se rendre au Maroc. La dernière réunion des deux monarques à Tanger en 2017 a également réuni le prince héritier Moulay Hassan (16 ans) pour une « visite d’amitié et de courtoisie ».

    Et comme symbole de l’amélioration des relations entre Rabat et Riyad, le ministre saoudien de l’Intérieur s’est rendu au Maroc le 8 octobre 2018, en visite officielle, accompagné de hauts responsables de la sécurité de son pays.

    À Tanger, ils attendent toujours d’accueillir à nouveau le tribunal saoudien au cours des prochains étés.

    Source : El Español, 23 jui 2019

    Tags : Maroc, Arabie Saoudite, Salman Bin Abdulaziz, vacances,

  • Quand Letizia tourne le dos à la princesse Lalla Salma du Maroc

    Quand Letizia tourne le dos à la princesse Lalla Salma du Maroc

    Topics : Maroc, Jordanie, Rania, Lalla Salma,

    LALLA SALMA ET RANIA DE JORDANIE: UN ROMAN D’AMITIÉ

    La reine Rania a posté sur Instagram une photo dès son arrivée à l’aéroport Mohammed V. Le commentaire en dit long sur la complicité qui la lie à la princesse Lalla Salma: «Avec ma chère amie, Son Altesse Royale la princesse Lalla Salma».

  • Avant le roi du Maroc, Sarkozy avait loué aussi Ben Ali

    Il est vrai que Sarkozy, ainsi que d’autres lobbystes du Makhzen ont beaucoup à perdre avec des changements véritablement démocratiques dans les » pays du sud » dont les peuples luttent entre autres, pour une véritable indépendance, une démocratie respectable.

    Pour les français, l’Etat marocain est un véritable relais dans la région. Un fidèle gendarme. Un Maroc national, démocratique et populaire c’est, entre autres, une mamelle perdue pour la françafrique

    De la même manière que Nicolas Sarkozy avait loué en 2008 son homologue Ben Ali pour les progrès accomplis en matière de libertés en Tunisie, Nicolas Sarkozy a fait le choix de s’engager aux côtés du roi Mohammed VI et n’hesite pas à afficher son soutien inconditionnel à la monarchie médiévale marocaine. Pourtant on est encore loin des réformes nécessaires pour engager le Maroc sur le chemin de la démocratie et d’un état de droit.

    Le roi continue de garder l’essentiel des pouvoirs politique, judiciaire et militaire. Par ailleurs aucune annonce n’est faite contre la corruption et les inégalités sociales qui minent la société marocaine. Le peuple marocain ne demande qu’un petit geste du roi pour appaiser ses souffrances quotidiennes.

    La jeunesse marocaine, les associations de défense des droits humains, les partis de la gauche démocratique dénoncent l’alignement de l’Elysée avec le pouvoir corrompu de Rabat.

    Tags : Maroc, Sarkozy, France, Mohammed VI, dictature,

  • Maroc : Mohamed Yassine Mansouri, le nouvel homme fort

    Maroc : Mohamed Yassine Mansouri, le nouvel homme fort

    Topics : Maroc, Yassine Mansouri, DGED, Mohammed VI, services secrets, renseignement,

    Sa discrétion n’a d’égale que sa puissance. Renseignement intérieur, lutte anti-terroriste, affaires étrangères…
    L’ombre du patron de la DGED est partout.

    Voilà un personnage mystérieux. Depuis son passage au collège royal aux côtés du futur Mohammed VI, on sait que Mohamed Yassine Mansouri est extrêmement réservé, voire timide. Le genre à rougir légèrement les rares fois où il lui arrive de prendre la parole. Ses amis parlent d’un homme pieux (c’est un habitué de la Omra aux lieux saints de l’islam), attaché à ses origines. Lors de ses apparitions publiques, plutôt fréquentes pour un patron de services secrets, il étonne par sa simplicité et sa disponibilité. Ne l’a-t-on pas vu, par exemple, marcher lors de manifestations pro-palestiniennes, ou jouant des coudes lors de funérailles de grands hommes d’Etat ?

    Ceux qui l’ont pratiqué s’arrêtent sur son flegme et sa prudence, parfois exagérée. “Il lui arrive de ne pas trancher sur des questions cruciales tant qu’il n’a pas reçu un feu vert d’en haut lieu”, se rappelle l’un de ses anciens collaborateurs au ministère de l’Intérieur. A la DGED (Direction générale des études et de la documentation, renseignements extérieurs ou contre espionnage), Mansouri n’a pas changé. Travailleur infatigable, il reste malgré tout proche de sa famille et de ses amis. Vaguement, on sait qu’il a rajeuni les équipes de l’agence et élargi son champ d’action, aussi bien au Maroc qu’à l’international. On sait aussi qu’il a fini par imposer la DGED comme une super-agence, qui semble de plus en plus, et c’est une grande nouveauté, coordonner l’action de tous les autres services de renseignement. Vrai ou faux ? Difficile de trancher, ou de confirmer cela auprès du premier intéressé, totalement injoignable. Mais une chose reste sûre, toutes les grandes affaires du royaume, ou presque, portent aujourd’hui l’empreinte de l’agence dirigée par l’enfant prodige de Bejaâd, son fief natal.

    Il a surfé sur l’affaire Mustapha Salma

    Dernier cas en date, celui de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. L’affaire de l’ex-policier indépendantiste n’a pas encore livré tous ses secrets. Il y a quelques semaines, le Front Polisario a certes annoncé sa libération. Mais Mustapha Salma demeure introuvable. Sa famille, aussi bien à Tindouf qu’au Maroc, n’a pas encore réussi à le localiser, encore moins à lui parler. Le Polisario aurait-il “bluffé” pour contenir la pression (grandissante) à l’international ? “Cela reste possible, analyse ce militant de gauche à Laâyoune. Mais alors, ils ont mal calculé leur coup parce que la mobilisation pour le cas Mustapha Salma a repris de plus belle. Parfois même avec plus d’intensité”. En fin de semaine dernière en effet, Human Rights Watch et Amnesty International ont fait part de leur “préoccupation” quant au cas du dissident sahraoui. “Le Polisario est dans une situation pour le moins inconfortable, poursuit notre militant. Le Front a d’abord abusivement arrêté un Sahraoui qui n’a fait qu’exprimer une opinion politique. Aujourd’hui, les responsables de l’organisation indépendantiste sont, de plus, soupçonnés d’avoir menti à la communauté internationale. De toute évidence, le Maroc marque des points dans la guerre médiatique et politique qui l’oppose au Polisario”. Derrière ce “coup”, se cache un homme : Yassine Mansouri, patron de la DGED.

    Selon plusieurs sources qui suivent de très près l’affaire du Sahara, il a pris le temps de “travailler son dossier”. Avant d’organiser sa conférence de presse à Smara et de proclamer ouvertement sa préférence pour le plan d’autonomie marocain, Mustapha Salma a en effet tranquillement traversé le Maroc, du nord au sud. L’ex-responsable sahraoui aurait-il réussi à déjouer “la vigilance” des autorités marocaines ? La question fait sourire ce journaliste sahraoui. “Il a évidemment été fiché dès son entrée au Maroc, peut-être même avant, mais on l’a laissé tranquille. C’est lors de son deuxième séjour au royaume (en août) que les services de sécurité sont entrés en contact avec lui. Ils sont tombés sur une perle rare. Un Sahraoui suffisamment souple pour accepter de dialoguer, mais assez têtu pour tenter le diable, et revenir à Tindouf”, conclut le journaliste.

    Dans cette affaire, comme dans plusieurs autres, difficile d’évaluer la part d’intervention de chaque service. Néanmoins, sur le terrain, le lobbying discret mais insistant et l’influence grandissante de la DGED ne font aucun doute. L’agence, théoriquement dédiée au renseignement à l’international, a peu à peu élargi son périmètre d’intervention à l’intérieur du territoire. “Il n’y a pas de mystère à cela, confie cet officier. Les thématiques sur lesquelles travaille la DGED, comme le Sahara, le terrorisme ou la lutte contre le trafic de drogue, ont des implications aussi bien au Maroc qu’à l’étranger”.

    Ce n’est pas tout. Depuis le départ de Fouad Ali El Himma, confie-t-on, Mohamed Yassine Mansouri est devenu le nouvel homme fort de l’ensemble de l’appareil sécuritaire marocain. Une sorte de coordinateur général des différents services même si, selon certains de ses proches, l’ancien camarade de classe de Mohammed VI n’aime pas ce genre de classification. “En fait, explique notre source, c’est un poste qui n’existe pas officiellement. Fouad Ali El Himma l’a incarné au lendemain des attentats du 16 mai, le général Laânigri l’a certainement convoité en secret. Aujourd’hui, c’est au tour de Mansouri d’en hériter. Et force est de reconnaître qu’il a la tête de l’emploi”.

    Il a un accès direct au roi

    Réservé et discret, Mohamed Yassine Mansouri a d’abord toujours su se préserver des guerres secrètes, et souvent violentes, qui secouent le premier cercle royal. Il continue donc d’avoir un accès direct au monarque, ce qui lui confère une crédibilité certaine auprès de ses différents interlocuteurs. “Qu’ils soient acteurs politiques, dissidents sahraouis ou partenaires sécuritaires internationaux, tous savent qu’ils ont en face d’eux un émissaire privilégié et personnel du roi. Cela fait souvent la différence”, affirme un proche du patron de la DGED.

    C’est ensuite un travailleur qui a patiemment fait son apprentissage du “métier”. D’abord aux côtés de Driss Basri puis sous Mohammed VI. Il a successivement été patron de la Direction des affaires générales (DAG) au ministère de l’Intérieur, puis directeur général de l’agence MAP avant d’atterrir dans la forteresse de la route de Rommani (siège de la DGED à Rabat). “Il a même effectué un stage au FBI sur recommandation personnelle de Hassan II”, confie un vieil ami de Mohamed Yassine Mansouri.
    La carrière makhzénienne n’a pas empêché le fils de Bejaâd d’entretenir un vaste réseau politique. On le dit ainsi proche de plusieurs figures de la gauche marocaine comme Bensaid Aït Idder, dirigeant de l’OADP puis du PSU. L’homme dispose également de relais solides dans sa région natale, ainsi qu’au Sahara, voire même à Tindouf. Pour entretenir ce réseau, Mansouri n’hésite pas à s’offrir quelques “bains de foule politiques” à l’occasion d’évènements spéciaux, comme ce fut le cas lors des funérailles de Abdallah Ibrahim ou de Abdelaziz Meziane Belfqih.

    Car contrairement à ce qu’on pourrait penser, sa nomination à la tête du contre-espionnage marocain ne l’a pas rendu invisible. Bien au contraire. Il est ainsi l’un des principaux négociateurs marocains dans l’affaire du Sahara. Il pose, sans complexes, aux côtés du secrétaire général de l’ONU et s’affiche publiquement lors des points de presse et des séances de briefing qui suivent les rounds de négociations entre le Maroc et le Polisario. “Mais alors, raconte un journaliste qui s’est déjà retrouvé à sa table, impossible de lui extirper la moindre information ou le moindre commentaire. Il arrive toujours à changer de sujet ou à vous retourner votre question, tout en restant poli et cordial”.

    Au lendemain du putsch qui a renversé le président mauritanien Ould Cheikh Abdellahi en 2008, c’est encore lui que Mohammed VI dépêche officiellement à Nouakchott afin de sonder les intentions du nouveau chef de l’Etat. La capitale mauritanienne est d’ailleurs une véritable plaque tournante pour le renseignement marocain à l’étranger. Une sorte de hub africain de première importance. “Les agents de la DGED y ont d’ailleurs leurs habitudes depuis plusieurs années, confie cet entrepreneur mauritanien. Ils résident toujours dans le même hôtel, vont au même restaurant et gardent un œil sur tout ce qui se passe dans le pays. Mansouri se rend souvent sur place également”. Depuis 2005, le pays de Mohamed Ould Abdelaziz est, de plus, devenu une véritable tour de contrôle pour les équipes de la DGED, sérieusement préoccupées par les activités d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) dans la région du Sahel.

    Il dialogue avec les Européens et les Américains

    Si l’Algérie a fait le choix des armes pour lutter contre le réseau terroriste, le Maroc a privilégié, quant à lui, le renseignement. Une mission qui échoit naturellement à la DGED, dont les agents sont devenus habitués aux réunions sécuritaires mondiales au Mali ou au Niger. “Mansouri est fier que la DGED ait exprimé, la première, son inquiétude face aux risques terroristes dans cette région du monde, explique ce cadre au ministère de l’Intérieur. A l’époque, le Maroc a discrètement partagé les informations en sa possession avec les grandes puissances mondiales. Mansouri ne voulait pas trop en faire pour ne pas être taxé de chercher simplement à déstabiliser le Polisario et légitimer, d’une nouvelle manière, la souveraineté marocaine sur le Sahara”.

    Aujourd’hui encore, l’intervention de la DGED dans ce dossier relève du secret-défense. En août 2010 par exemple, le ministre espagnol de l’Intérieur nous apprenait, presque par hasard, que le Maroc a fourni “une précieuse assistance” au royaume ibérique afin de libérer deux otages détenus par AQMI. “L’enjeu est important pour le royaume, analyse cet observateur sahraoui. D’un côté, ses services secrets donnent la preuve de leur efficacité. Les fichiers de combattants jihadistes qu’ils ont constitués au fil des années s’avèrent grandement utiles. De l’autre, le Maroc semble affirmer qu’AQMI ne pourra pas élargir ses activités au Sahara tant que ce dernier est sous souveraineté marocaine”. Au passage, Mohamed Yassine Mansouri devient un interlocuteur incontournable dans la région auprès des Européens et des Américains. On dit que ses visites sont assez fréquentes à Washington, où il disposerait d’entrées privilégiées au sein d’agences de renseignement de premier plan.

    Et cela ne plaît pas forcément à tout le monde. L’Algérie ne rate par exemple aucune occasion de rappeler que le royaume ne dispose pas de frontières avec la région du Sahel. Il y a quelques semaines, le pays de Abdelaziz Bouteflika a même refusé de prendre part à une réunion de coordination sécuritaire au Mali pour protester contre la présence marocaine autour de la table de discussions. Une première ! “En fait, analyse notre observateur, l’Algérie n’arrive pas à digérer le fait que le Maroc, essentiellement à travers la DGED, soit devenu incontournable dans la gestion de dossiers sécuritaires régionaux et continentaux, après avoir sérieusement renforcé sa coopération économique et diplomatique avec plusieurs pays africains”.

    Il partage, il fédère, il rassure

    Reste une question : dans quelle mesure la DGED chapeaute-t-elle réellement, aujourd’hui, le travail des autres services de renseignement ? Difficile de répondre avec précision. Certes, chacun des services a ses propres prérogatives et son domaine d’intervention bien précis, “mais il n’est pas interdit de travailler ensemble. C’est même souhaitable”, ironise un proche de Mansouri.
    Avec Si Yassine, comme certains l’appellent désormais, la guerre des services n’est (apparemment) plus qu’un lointain souvenir. “Du fait de sa proximité avec le roi et de la complexité des dossiers qu’il gère, il a souvent des informations à partager avec les autres. Le travail de la DAG ou de la DST n’a plus de secrets pour lui du fait de son long passage au ministère de l’Intérieur”, explique une source proche du milieu du renseignement. “Il n’est ni cassant ni rancunier, surenchérit ce journaliste qui l’a côtoyé à la MAP. Lorsqu’il a atterri à l’agence de presse, on avait tous parié sur un changement radical, des mises au placard à la pelle, etc. Il n’en fut rien. Il s’est installé dans le même bureau que son prédécesseur et a travaillé avec le même staff. C’est un homme qui déteste la brutalité et les règlements de compte”. Très vite, nous a-t-on assuré, les autres services ont compris qu’avec un profil pareil à la tête de la DGED, “ils gagneraient en efficacité sans perdre en indépendance”.

    Autre avantage pour Mansouri : l’absence de concurrents influents ou charismatiques. A la DST par exemple, le général Laânigri, professionnel du renseignement, a été remplacé par Abdellatif Hammouchi, spécialiste de l’antiterrorisme. Capable de reproduire, de mémoire, l’architecture complexe de tous les groupuscules terroristes marocains, le numéro 1 de la DST reste néanmoins presque exclusivement concentré sur l’opérationnel et les actions de terrain. Ce n’est donc pas lui qui risque, vraiment, de voler la vedette au nouvel homme (de l’ombre) fort du royaume.

    De plus, Mansouri a su entretenir des relations assez bonnes avec les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Avec lui, visiblement, les services, tous les services de Sa Majesté, gagnent visiblement en sérénité. “Lorsqu’on ne se marche pas dessus, l’efficacité suit toujours”, nous confie ce proche de Mansouri.

    Perso. Un vrai chef de clan

    Mohamed Yassine Mansouri a, depuis toujours, fui les mondanités et les endroits publics. Dès que son emploi de temps le lui permet, le chef de la DGED préfère plutôt rejoindre son épouse et ses quatre enfants. “Il lui arrive de passer les voir quelques minutes entre deux déplacements. C’est important pour son équilibre”, confie l’un de ses proches. Lors des grandes fêtes religieuses, c’est également chez lui que se réunit la grande famille. Durant ses déplacements à l’étranger, il lui arrive régulièrement de faire un saut chez ses nièces et neveux installés en Europe et aux Etats-Unis. Mohamed Yassine Mansouri reste, par ailleurs, très attaché à sa région natale (Bejaâd) et celle de son père (Bzou dans le Moyen-Atlas) qu’il visite au moins une fois par an et où il supervise plusieurs actions caritatives.
    Chaque année, l’homme tient plus que tout à deux rendez-vous devenus incontournables sur son agenda : la Omra à La Mecque et la commémoration, à Bejaâd, de l’anniversaire du décès de son père, Lhaj Abderrahmane Mansouri, un érudit qui a fréquenté les plus grands alems comme Mokhtar Soussi ou Ahmed Alami. En 1957, il a même été nommé grand juge de Bejaâd.

    Tel Quel, novembre 2010

  • Liste des services de renseignements au Maroc

    Liste des services de renseignements au Maroc

    Topics : Maroc, DST, DGED, 5e Bureau, DGST, RG, services secrets,

    Le guide des services

    Plusieurs agences et services s’occupent du renseignement au Maroc. Le tour du propriétaire.

    La toile de la DGST
    C’est sans doute le service qui a le plus fait parler de lui pendant les 30 dernières années. Son ancêtre, le CAB 1, était spécialisé dans la traque des opposants à Hassan II. Aujourd’hui, la DGST s’occupe prioritairement de lutter contre la prolifération de groupuscules terroristes dans les grandes villes. Placée sous la tutelle administrative du ministère de l’Intérieur, elle a pour mission d’“anticiper et suivre toutes les activités potentiellement subversives”. Son quartier général se trouve à Témara et ses brigades territoriales sont implantées un peu partout à travers le royaume, y compris au sein même de certaines administrations. Dans les coins reculés où la DGST ne dispose pas de relais, elle peut compter sur les services de renseignement de la Gendarmerie royale pour faire remonter l’information.

    Le brut de la DAG
    La Direction des affaires générales est l’un des départements les plus puissants du ministère de l’Intérieur. Sa mission ? Collecter et filtrer les renseignements provenant des différents agents de l’administration territoriale (gouverneurs, caïds, moqaddems, etc.). La DAG dispose d’ailleurs d’antennes dans pratiquement toutes les préfectures et wilayas du pays. C’est donc une source importante de renseignement de proximité, qu’elle partage ensuite avec les différents services concernés.

    L’œil des RG
    C’est l’outil de renseignement de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Ses méthodes d’investigation et de collecte de l’information restent assez basiques. Au sein de la police, elle est en effet concurrencée par de puissantes directions comme la Police judiciaire (PJ) ou la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Ces dernières ne font pas dans le renseignement, mais leurs enquêtes sont souvent rapides et efficaces.

    La veille du 2ème bureau
    Sous cette appellation anodine se cache une direction militaire ultra-sensible, chargée du “renseignement sur l’ennemi et de l’étude des menaces”. Elle doit donc rassembler un maximum d’informations sur les troupes des pays voisins comme l’Algérie et l’Espagne, leurs contrats d’armements et les mouvements de leurs unités, surtout sur les zones frontalières.

    Le contrôle du 5ème bureau
    Spécialisé dans le renseignement militaire, ce service assure le contrôle des troupes armées marocaines. Influences politiques et idéologiques, corruption, tentatives d’infiltration…tout y passe.

    Les oreilles de la DGED
    Le champ d’intervention de la DGED est très large : espionnage à l’étranger, suivi des activités des MRE, coopération avec les services étrangers sur des dossiers d’intérêt commun, Sahara, lutte contre le trafic de drogue, etc. Les principaux services de la DGED sont le service action, la direction de contre-espionnage qui collabore avec la DST et la direction des transmissions. Depuis quelques années, la direction coiffée par Mohamed Yassine Mansouri s’est également dotée d’une brigade financière.

    Zoom. Quand la DGED fait parler d’elle

    En septembre 2008, un mini-scandale éclate aux Pays-Bas. Un jeune policier d’origine marocaine est soupçonné de travailler pour le compte des services secrets marocains. Immédiatement licencié, il a été condamné (il y a tout juste quelques semaines) à quelques heures de travaux d’intérêt général. Le jeune Maroco-néerlandais s’en sort avec un minimum de dégâts, mais le mal est fait. Pourquoi ce jeune a-t-il été recruté par la DGED ? Cette dernière continuerait-elle à surveiller les activités des MRE ? Des questions, qu’on croyait révolues sous le nouveau règne, refont surface. “En fait, explique ce journaliste à Bruxelles, le contrôle des activités de la communauté à l’étranger ne s’est jamais interrompu, mais les finalités ont changé. Avant, on traquait les opposants et les exilés, aujourd’hui, les agents de la DGED s’intéressent davantage aux extrémistes religieux, aux trafiquants de drogue ou aux grosses fortunes à l’international”.

    Carrière. Renseignement, toute !

    La carrière de Mohamed Yassine Mansouri démarre au milieu des années 1980 quand il intègre le ministère de l’Intérieur, en tant que stagiaire au sein du cabinet de Driss Basri. Les témoins de cette époque parlent d’un “garçon discipliné et travailleur, limite effacé”. Il apprend doucement son métier et montre des aptitudes exceptionnelles pour le renseignement et l’analyse de données. Intronisé en juillet 1999, Mohammed VI ne tarde d’ailleurs pas à faire appel aux services de son ancien camarade de classe. En septembre de la même année, de violentes émeutes éclatent à Laâyoune. Deux hommes sont chargés par le monarque de préparer un rapport sur la situation : le général Hamidou Laânigri et Mohamed Yassine Mansouri. “Leur rapport a pointé du doigt la brutalité de la répression ordonnée par Basri, remercié par Mohammed VI”, raconte cet officier à la retraite. Dans la foulée, Hamidou Laânigri est nommé à la tête de la DST et Mohammed Yassine Mansouri devient directeur général de l’agence officielle MAP. Il en améliore, en douceur et sans faire de vagues, les processus de collecte et de traitement de l’information, réactive les bureaux internationaux et étoffe son réseau relationnel personnel.
    En mars 2003, Mansouri revient au ministère de l’Intérieur, mais cette fois en tant que wali directeur de la DAGI, la Direction des affaires générales intérieures. Une structure centrale chargée du contrôle du travail des walis et des gouverneurs, en plus de coordonner et filtrer l’information provenant des différents circuits de l’administration territoriale (moqaddems, caïds, gouverneurs, etc.). Sur le terrain, Mansouri supervise les élections communales de 2003, reçoit les patrons de partis politiques (même les plus extrémistes comme Annahj Addimocrati) et s’ouvre sur plusieurs sensibilités sahraouies. A l’international, il travaille, aux côtés de ses homologues espagnols, français et africains, sur des dossiers épineux comme l’émigration clandestine, le trafic de drogue ou le terrorisme.

    En février 2005, Mansouri devient le premier patron civil de la DGED, où il continue à travailler sur les mêmes sujets, mais avec des méthodes différentes.

    TEL QUEL ONLINE

    #Maroc

  • Maroc : A 41 ans, Lalla Salma veut vivre sa vie

    Maroc : A 41 ans, Lalla Salma veut vivre sa vie

    Topics : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma,

    Le roi du Maroc répond pour la première fois à la « disparition » de la princesse Lalla Salma

    ROYALTIESLe roi du Maroc Mohammed VI (55 ans) ne répond généralement jamais aux rumeurs sur son mariage avec Lalla Salma. Même lorsque la princesse a disparu au cours des deux dernières années, aucune explication n’a jamais été donnée sur son absence. Cela est en train de changer : dans l’hebdomadaire francophone Gala, le monarque marocain montre ses cartes pour la première fois.

    Où est la princesse Lalla Salma ? La rumeur autour de l’épouse du roi du Maroc Mohammed VI tourne à plein régime depuis deux ans. Lalla Salma n’était plus apparue en public depuis fin 2017. Son absence a été remarquée lorsque le roi a subi une opération cardiaque à Paris et elle était absente des photographies de famille prises à son chevet et diffusées par la suite par la cour. Plus récemment, l’autre moitié du roi n’était pas non plus présente lors de la visite d’État du roi d’Espagne Felipe et de son épouse Letizia, ni lors de la visite du prince britannique Harry et de Meghan Markle. L’absence a déclenché tout un flot de messages et de rumeurs, qui parlaient d’un possible divorce entre Lalla Salma et Mohammed,

    Insupportable

    La justice marocaine n’a jamais publié de déclaration sur la « disparition » de Lalla Salma. Mais maintenant, le roi Mohammed VI montre ses cartes, mais par l’intermédiaire de son avocat français Eric Dupond-Moretti. « Les articles laissant entendre que la famille a éclaté ne sont plus supportables », assure l’avocat de Gala. « Les rumeurs proviennent de sites étrangers diffusant de fausses informations à des fins malveillantes. Mais rassurez-vous, ces actes sont une forme de diffamation punissable.

    L’avocat, qui prône le respect de la famille royale et dit vouloir rétablir la vérité une fois pour toutes, est en outre furieux des comparaisons faites entre Lalla Salma et d’autres princesses. Après tout, la princesse marocaine est comparée à la princesse réfugiée Haya Bint al-Hussein, épouse du cheikh Mohammed Al Maktoum, émir de Dubaï. Elle aurait également été séparée de son mari et aurait dû fuir et se cacher dans la capitale britannique par crainte pour sa vie. « Ces comparaisons ne reposent sur rien, si ce n’est sur le fait qu’il s’agit de deux princesses », a déclaré Eric Dupond-Moretti. 

    condamner

    L’avocat français précise en outre que le roi Mohammed VI et Lalla Salma « condamnent et démentent toutes les rumeurs sur leurs enfants ». Plus tôt, on aurait appris que Lalla Salma avait tranquillement commencé une nouvelle vie en Grèce, selon les médias locaux dans une villa de l’île de Kéa. Pourtant, elle séjournait aussi régulièrement au Maroc, où elle organisait une rencontre avec l’un de ses enfants dans un lieu tenu secret. 

    Bien que le couple royal ait deux enfants – le prince Moulay El Hassan, 16 ans, et la princesse Lalla Khadija, 12 ans – Mohammed VI aurait interdit à Lalla Salma de voir leurs deux enfants ensemble, pour s’assurer qu’ils ne prennent pas voyage en avion. « Mohammed VI et Lalla Salma trouvent ces commérages intolérables et les démentent strictement et formellement. Ils se sentent scandalisés par ces allégations extrêmement graves.  

    Source

    #Maroc #MohammedVI #LallaSalma

  • Maroc : le goût du luxe de Lalla Salma vue par la presse grecque

    Topics : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI,

    Athens Magazine

    Maroc : le goût du luxe de Lalla Salma vue par la presse grecque

    « Poor »: Un palais de 3,8 millions € pour la reine marocaine à Jia!

    La spectaculaire femme rousse du roi marocain a une nouvelle fois manifesté son amour pour la Grèce et ses îles.

    Lala Salma, qui n’a plus d’argent quand elle veut quelque chose, a fait son premier investissement généreux dans les terres grecques en achetant une villa de luxe à Jia il y a quelques jours. La maison de rêve, d’esthétique unique, avec une toile de fond bleue sans fin, est située dans la région de Koundouros, qui préfère la jet-set internationale et est entourée d’un jardin de 5 hectares. Le bâtiment est unique car il combine originalité architecturale et luxe. Les chiffres sont renversants: il compte sept chambres – dont 4 principales – neuf salles de bain et une piscine presque olympique, ce qui est rendu encore plus impressionnant par le débordement et les veilleuses. De petits détails témoignent de la douceur de cette maison.

    La maison de campagne de rêve, d’esthétique unique, avec une toile de fond bleue sans fin, est située dans la région de Koundouros, qui est préférée par la jet-set internationale et est entourée d’un jardin de 5 hectares.

    Toutes les cloisons extérieures sont en pierre. La pierre a également été utilisée pour les cheminées, les barbecues, les terrasses et la chapelle. Un détail important de la maison qui témoigne d’un style de vie de luxe est l’excavatrice de spa située entre le salon et le garage souterrain. Des salles de relaxation, des massages et un sauna ultramoderne sont creusés dans la roche. Avec des vues spectaculaires sur la mer Égée, à l’intérieur et à l’extérieur, le paysage naturel de Kéa est combiné à des installations et des équipements ultramodernes. Le chalet choisi par la femme du roi du Maroc s’impose par sa vue et sa haute esthétique. C’est l’une des plus belles maisons de l’île et a été construite en 2008.

    La fille orpheline devenue épouse royale

    La vie de la reine marocaine rappelle un conte de fée. Née dans une famille de classe moyenne, Salma Benani, comme le nom de son père, perd sa mère à l’âge de 3 ans. Cependant, sa famille va se tenir à ses côtés et l’élever avec un grand amour. Salma fréquente des écoles privées et est ingénieur en informatique et analyste de programmes. Elle apprend les langues étrangères et quand elle rencontrera le roi marocain à 21 ans, sa vie changera pour toujours.

    Ses cheveux roux inhabituels, son intelligence et son tempérament la font tomber amoureuse d’un éclair. En 2001, ils se marient, ce qui a fait l’objet d’un débat dans la presse internationale sur son coût et son importance. Salma devient non seulement la première dame de son pays, mais aussi une femme symbole que le peuple marocain adore. C’est la première fois qu’un titre royal est attribué à un commun mortel et même à une femme. De Salma Benani, elle est renommée princesse Lala Salma, car elle préfère rester non conventionnelle en matière de morale royale. La simple fille qui a obtenu un titre royal et une place au cœur du monde arabe devient un modèle. Elle est impliquée dans des œuvres caritatives, a mis en place un club de prévention du cancer et lutte contre le sida qui sévit en Afrique.

    Un amoureux du luxe

    Luxury et Lala Salma sont des concepts identiques. La reine du Maroc est la meilleure clientèle des maisons de couture parisiennes haut de gamme. Les magasins Harrods UK lui disent quelle nouvelle haute couture ils obtiennent et elle a toute une collection de chaussures Zanotti, de sacs Hermès et de bijoux Cartier, Chopard et Harry Winston. Chaque fois que son personnel appelle Hermès et Gucci pour une visite, la fête des dirigeants car ils savent que les chiffres d’affaires vont monter en flèche.

    Lala Salma recycle de l’argent. Il est extrêmement gentil, exigeant mais aussi généreux. Son séjour à l’hôtel Astera a coûté une petite fortune. Elle y était depuis de nombreuses années avec son bateau et un garde de 100 personnes qui faisaient des factures folles. La même chose s’est produite pendant le reste de l’été quand elle s’est rendue sur son île bien-aimée, Corfou, mais aussi à Kyllini. Il a été rapporté que pour seulement une semaine de séjour, il avait dépensé 5 millions d’euros. Lorsque le numéro a été révélé à la direction de l’entreprise, certains se sont serré la main avec surprise.

    Lala Salma aime la Grèce et en bateau depuis de nombreuses années, a découvert les beautés évidentes mais aussi cachées de notre pays. Les gens de son environnement disent qu’elle cherchait un investissement. Et dans un endroit qui lui procure intimité et sécurité. Jia, cette belle île abritant des personnes influentes et prospères du monde entier, était considérée comme le choix idéal. La villa de luxe conçue et construite par l’architecte Christos Vlachos l’a tellement appréciée qu’elle a été vendue sans hésiter.

    Le chalet aux lignes minimales qui impressionne, car il combine le moderne avec la pierre traditionnelle, maîtrisé par l’ancien propriétaire, un banquier italien bien connu. Les rumeurs veulent que le milliardaire italien n’apparaisse pas sur le papier, car l’immeuble appartenait apparemment à une société suisse mise en vente.

    Avec une somme astronomique de 3,8 millions d’euros, Lala Salma est maintenant un résident naturalisé de Jia en été. La luxueuse maison située dans la région de Kundouros est déjà en train d’être légèrement modifiée afin de pouvoir bientôt s’accueillir, le roi marocain et leurs deux enfants. De solides systèmes de sécurité sont en place et les gardes de sécurité auraient installé des gardes de sécurité dans un rayon d’un kilomètre pour protéger la maison et ses locataires aux yeux bleus. Le fait que Jia ait acquis son roi est maintenant un secret commun.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    Athens Magazine, 26 juillet 2015

    Pauvreté maudite: Vacances spéciales de la princesse du Maroc à Rhodes – Voyez ce qu’elle a amené avec elle!

    La princesse âgée de 23 ans a loué 4 villas VIP à l’hôtel Rhodes, où elle passe ses vacances d’été …
    Au luxueux hôtel « La Marquise » à Kallithea, elle est décédée hier et restera jusqu’au 2 août, princesse Lala Nouhaila, une nièce du roi du Maroc. La princesse est la fille de Lalla Asma, deuxième fille et troisième enfant le plus âgé de Hassan II du Maroc et deuxième épouse de Lalla Latifa Hammou.

    La princesse âgée de 23 ans, qui a opté pour des vacances à Rhodes cette année, a loué quatre villas VIP à l’hôtel, selon les rapports, pour accueillir 12 personnes.

    Selon les mêmes informations, la princesse est accompagnée d’hommes de sa garde personnelle, de cuisiniers, d’un médecin et même de son personnel. Pour des raisons évidentes dans les hôtels de luxe, les mesures de sécurité sont renforcées et la présence d’officiers de police est évidente.

    Il est à noter que la famille royale marocaine a choisi la Grèce ces dernières années pour ses vacances et principalement le roi marocain Mohammed VI et son épouse la princesse Lala Salma.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    Athens Magazine, 7 juin 2017

    Conte de fées: Le « palais de pierre » que la reine marocaine a acheté à Jia! Il en coûte 3,8 millions … (photos)
    7 juin 2017

    Une villa de luxe a été achetée dans la belle ville de Jia par la reine marocaine Lala Salma, qui adore la Grèce et la visite souvent pendant ses vacances.

    L’épouse du roi du Maroc, Mohammed VI, a choisi une maison de vacances impressionnante offrant esthétique et vue sur la mer dans la région de Kundouros.

    La villa dispose, entre autres, de sept chambres à coucher, de neuf salles de bains, d’une grande piscine et d’un jardin de 5 hectares.

    Le spa est abandonné, les salles de relaxation et de massage sont creusées dans la roche, avec un sauna sur place.

    Avec le matériau de base, la pierre s’harmonise parfaitement avec l’environnement naturel de Kea et offre une vue à couper le souffle sur la mer Égée.

    La luxueuse villa appartenait à un banquier italien bien connu, avec des rumeurs voulant qu’elles n’apparaissent pas du tout sur papier et l’immeuble appartenait apparemment à une société suisse qui avait réalisé la vente.

    Lala Salma a donné 3,8 millions d’euros pour acquérir l’une des plus belles maisons de l’île construite en 2008 par l’architecte Christos Vlachos, et des rapports disent qu’elle l’aimait tellement qu’elle l’acheta sans hésiter.

    Fait de pierre, il combine les techniques de construction traditionnelles avec un dessin abstrait moderne. La maison est entièrement intégrée à l’environnement naturel, ce qui lui permet de pénétrer même à l’intérieur et de profiter de la vue de chaque pièce.

    La maison disposera de systèmes de sécurité, et selon des rumeurs, à moins d’un kilomètre du site, des agents de sécurité auraient été mis en place pour protéger le ciel bleu et la maison.

    #Maroc #Lalla Salma