Catégorie : Maroc

  • Jeune homosexuel marocain obtient l’asile politique aux îles Canaries

    Selon le site Bladi.es, un homosexuel marocain de 32 ans a obtenu l’asile politique aux îles Canaries. Il a quitté le royaume sous la pression de sa famille qui ignorait son homosexualité, l’obligeant à se marier.

    Ashim (surnom) est un Marocain de 32 ans qui a obtenu l’asile politique en raison de son orientation sexuelle. Il est arrivé à Gran Canaria le 31 décembre à bord d’un bateau, fuyant la pression de sa famille qui voulait qu’il se marie. Ashim est homosexuel et a caché son homosexualité à sa famille car au Maroc, les relations entre deux personnes de même sexe sont passibles de six à trois mois de prison, selon l’article 489 du code pénal marocain.

    Citant la web 20minutos.es, Bladi.es rapporte qu’Ashim a grandi dans une famille modeste. Il était conscient de son orientation sexuelle depuis son plus jeune âge, mais ne l’a jamais révélée à personne. À 19 ans, lorsqu’il est entré à l’université de Marrakech pour étudier la philosophie, il pensait pouvoir vivre son homosexualité en secret. Mais à 30 ans, sa famille a commencé à faire pression sur lui pour qu’il se marie. Pour éviter cette pression, il a décidé de quitter le Maroc pour, dit-il à sa famille, se tailler un meilleur avenir.

    La même source indique que dès son arrivée aux îles Canaries, il a créé un profil sur les réseaux sociaux. Là, il a rencontré Vincent, un ami. Il l’a accueilli chez lui et, après avoir écouté son histoire, lui a conseillé de demander l’asile politique, qu’il a finalement obtenu. Avec ce statut, il pourra travailler dans des hôtels ou comme traducteur migrant, s’il apprend l’espagnol. Ashim a informé sa famille qu’il a obtenu l’asile politique en raison de son militantisme dans le séparatisme berbère, et non en raison de son homosexualité. Il n’a pas l’intention de les informer de son homosexualité pour ne pas les affecter. De plus, il n’envisage pas de retourner vivre au Maroc, car il craint la prison.

    Tags : Maroc, Espagne, homosexualité, LGBT, gay, homophobie,

  • La décision du TJUE pourrait déclencher une crise grave avec le Maroc (principal conseiller de la CE)

    Selon El Confidencial, « la prochaine crise avec le Maroc a une date : le début de l’été ». La raison? Le verdict de la Cour Européenne de Justice qui doit doit décider si elle annule les accords de partenariat et de pêche entre la Commission européenne et Rabat parce qu’ils incluent à nouveau le Sahara occidental.

    Le journal espagnol rapporte que « Fernando Castillo de la Torre, conseiller juridique principal de la Commission européenne, a mis en garde les cinq juges en face de lui contre les graves répercussions de l’arrêt qu’ils rendront au début de l’été ». « Leur verdict pourrait ébranler les relations du Maroc avec l’Union européenne et surtout avec l’Espagne, son voisin le plus immédiat », a-t-il indiqué.

    Pour rappel, la CJUE a débattu le 3 mars dernier le recours présenté par l’avocat du Front Polisario contre l’inclusion du Sahara Occidental dans les accords commerciaux de l’UE avec le Maroc. En cas de verdict défavorable, Rabat pourrait lâcher son contrôle des frontières provoquant une vague déferlante de migrants.

    Tags : Espagne, Union Européenne, Maroc, Cour Européenne de Justice, TJUE, Sahara Occidental, Western Sahara,

  • L’ambassadeur du Maroc accuse des députés néerlandais d’inimitié envers le Maroc

    Source : Arif News, 8 mars 2021

    Hier, l’ambassadeur marocain Abdelouahab Bellouki était l’invité en ligne d’Abdelilah Amrani, imam et directeur de l’Institut Dar el Huda, affilié à Rabat.

    Dans une tirade nationaliste de trois minutes, l’ambassadeur marocain a abordé plusieurs questions, liées à son rôle diplomatique. Des sujets tels que les services consulaires, l’impact du Covid sur les voyageurs, la question du Sahara occidental, la visite informelle du roi du Maroc à Amsterdam en 2016, la coopération bilatérale entre le Maroc et les Pays-Bas, et l’enseignement de l’arabe et de la culture marocaine à la diaspora aux Pays-Bas sont passés par là. Lors de cette réunion spéciale comme annoncé, l’ambassadeur marocain a également révélé que le Maroc continuera à revendiquer les Marocains de l’étranger comme ses propres ressortissants et leur rôle stratégique pour le pays.

    Avec des réponses répétées, M. Bellouki a surtout parlé de manière positive des Pays-Bas et des relations entre les deux pays. Il a souvent rappelé un certain nombre de jalons et de réalisations : le lien historique, les avantages économiques néerlandais et la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Il a également indiqué que son ambassade est en contact étroit avec le gouvernement néerlandais pour porter les relations mutuelles à un niveau supérieur. Selon lui, les deux pays travaillent d’arrache-pied à l’élaboration d’une feuille de route pour l’amélioration de leurs relations.

    Bellouki a également été surpris de l’image négative du Maroc dans les médias néerlandais. Il s’en prend aux politiciens néerlandais qui critiquent l’État marocain. Selon l’ambassadeur, un certain nombre de membres extrémistes du parlement – tant de gauche que de droite – sont coupables de perturber les relations entre le Maroc et les Pays-Bas. Ces parlementaires prendraient également des positions hostiles et contraires aux intérêts du Maroc et des Marocains.

    En outre, M. Bellouki a suggéré que certains membres du parlement néerlandais profiteraient des prochaines élections pour utiliser « le vote marocain » pour leur message radical. Une déclaration contradictoire de Bellouki qui a répété plusieurs fois au cours du même live stream que la diaspora est fidèle à Mohamed 6 et au Maroc. Enfin, il appelle chacun à lancer un contre-récit pour démentir les « fakenews sur le Maroc ».

    Les opinions politiques de Bellouki sur les politiciens néerlandais et le système juridique néerlandais sont remarquables et inhabituelles. En général, un diplomate étranger ne juge pas les affaires intérieures.

    Tags : Maroc, Pays Bas,

  • Maroc : Une affaire d’espionnage au cœur de la tension entre Berlin et Rabat

    Par Mohamed K.

    Depuis plusieurs semaines, le Maroc a créé une vive tension dans ses relations avec l’Allemagne. Sans aucune explication et contrairement aux usages diplomatiques, Rabat a instruit tous ses ministères et autres organismes ou entreprises à couper tout rapport d’ordre professionnel, universitaire ou même amical avec leurs homologues allemands.

    Pour de nombreux observateurs, cette virevoltante position du makhzen est liée étroitement aux positions de principe de Berlin sur la question du Sahara occidental et son soutien aux résolutions onusiennes quant au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Avec le silence du gouvernement allemand et l’absence de toute réaction sur cette incompréhensible agressivité marocaine à son égard, le doute s’installe sur les véritables motivations de l’affaire. De fil en aiguille, la presse internationale a commencé à s’intéresser de plus près à cette tension. Et les journalistes d’investigation n’ont pas finit de découvrir des surprises.

    Ainsi, c’est bel est bien toute une affaire d’espionnage qui est au cœur de cette tension et la levée des boucliers de Rabat contre Berlin. Des agents allemands auraient révélés les plans du Maroc en Europe centrale.
    En effet, le quotidien EL ESPAÑOL rapporte que «selon des sources de renseignements étrangers, le contre-espionnage allemand a obtenu des informations secrètes et sensibles au Maroc sur ses plans d’action dans les pays européens».
    «L’intention était de s’affirmer comme un allié de l’Allemagne dans la lutte contre le crime organisé. En retour, Rabat voulait que Berlin reconnaisse la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», explique la publication de la droite espagnole.

    Cette dernière détaille ce plan en expliquant que «le Maroc a cherché à mettre en place un schéma de coopération bilatérale en Europe centrale similaire à celui qu’il entretient avec ses grands alliés sur le continent, tels l’Espagne et la France (…) dans le contrôle du trafic de drogue et les migrations.» Les deux sujets sont très sensibles dans le vieux continent qui subit depuis de longues années une déferlante de migrants maghrébins et subsahariens, voire moyen-orientaux, ainsi qu’une excroissance énigmatique dans le trafic de drogue et l’apparition de nouveaux réseaux.

    Or, ce plan a lamentablement échoué grâce à l’inflexibilité de Berlin sur les questions internationales. L’auteur de l’article affirme encore que : «Néanmoins la position ferme de l’Allemagne sur le respect du droit international» a contrarié les plans marocains.
    «La décision allemande a ensuite «infecté» le reste des pays européens à l’heure de prendre position sur le conflit au Sahara occidental, selon des rapports de Paris et Rabat», révèle toujours la publication.

    Sur ce point, il semble qu’à l’heure ou le Maroc a acquis le tweet de l’ex président américain Donald Trump sur une prétendue marocanité du territoire sahraoui, le Roi M6 voulait arracher la même reconnaissance chez les pays membres de l’Union européenne, notamment ceux de l’Europe centrale. Les services marocains ont tout œuvré pour gagner cette bataille au prix de manœuvres liées à la coopération policière. Le flop du makhzen s’est amplifié quand Berlin a déjoué le plan, révélé les dessous et informé surtout les autres pays voisins, encore sensibles et très proches de la doctrine allemande. C’est cet échec qui explique la colère et la rage du gouvernement de Rabat contre un seul pays de l’UE, en l’occurrence l’Allemagne.

    Pour rappel, le ministère marocain des Affaires étrangères a enjoint, le lundi 1er mars, au chef du gouvernement et aux ministres de «suspendre tout contact avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc. En raison des malentendus profonds avec la République fédérale de l’Allemagne au sujet des questions fondamentales du Royaume du Maroc», selon ses propres termes.

    Pour détourner les regards, certains médias du makhzen ont diffusé de fausses informations visant l’ambassade d’Allemagne et ses organismes ou fondations installées dans le royaume, les accusant implicitement d’espionnage. Or dans ce cas précis, l’ambassadeur germanique n’a jamais été considéré comme personna non grata, ni lui ni aucun autre fonctionnaire allemand.

    Il faut noter que des points de discorde existaient entre les deux pays, depuis de longues années, comme celle de l’affaire du marocain Mohamed Hajjib, torturé et lourdement condamné par un tribunal marocain, des fondations allemandes dont leurs dynamismes irritent l’influence des réseaux pro-français, ou celles de la mise à l’écart du lobbying marocain sur le dossier libyen.

    Le Jeune Indépendant, 9 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, espionnage, Sahara Occidental, Western Sahara, Polisario, Union Européenne, UE,

  • Espagne : Le patron accusé par les travailleuses marocaines de la fraise acquité

    Source : ABC Andalucía, 9 mars 2021

    Acquittement de l’employeur poursuivi pour licenciement à Huelva par des travailleuses saisonnièrss marocaines ayant dénoncé des abus

    Le tribunal appuie sa décision sur les témoins et les documents fournis par l’entreprise et déclare que les travailleuses « se sont contredites avec force ».

    Le tribunal social 2 de Huelva a acquitté l’employeur agricole poursuivi pour licenciement par un groupe de travailleuses saisonnières embauchées au Maroc qui avaient déclaré avoir été victimes d’abus sexuels dans l’exploitation agricole où elles travaillaient prétendument aux mains du contremaître, une affaire qui n’a pas encore été jugée dans le cadre d’une procédure pénale.

    Les travailleuses saisonnières, qui sont arrivées à Huelva dans le contingent d’origine engagé par accord bilatéral entre l’Espagne et le Maroc, ont soutenu dans le procès tenu il y a deux semaines que la fin de leur contrat (juillet 2018) est survenue en réaction au fait de ne pas avoir retiré la plainte contre l’agresseur présumé. Cependant, le tribunal ne donne pas de crédibilité à leurs témoignages et rejette la demande ainsi que la demande d’indemnisation des dommages et préjudices réclamés par les travailleuses.

    « Il n’y a pas de comportement répréhensible imputable à l’entreprise », dit la sentence à laquelle ABC a eu accès, tout en soulignant que « le plaignant se fonde sur sa propre version des faits, sans parvenir à un semblant de plausibilité, pas même par des preuves et ont été contredites de manière radicale et énergique.

    Le tribunal appuie sa décision sur la documentation fournie par l’entreprise ainsi que sur plusieurs témoignages qui ont été produits lors de l’audience, comme le cas des interprètes qui ont participé à une réunion à laquelle les plaignants ont été convoqués, avec 30 autres travailleuses, au cours de laquelle elles ont été informées que la campagne était terminée et qu’elles devaient se préparer à rentrer au Maroc dans les jours suivants.

    Les quatre travailleuses, souligne la sentence, « ont exprimé leur joie à l’un des interprètes parce qu’elles étaient impatientes de retourner au Maroc ».

    Par l’intermédiaire d’un autre interprète, elles ont reçu un document de fin de contrat qu’elles ont signé, après avoir été informées de son contenu, dans lequel il était indiqué que « je renonce par la présente à retourner au Maroc dans le bus mis à ma disposition et je déclare avoir pris connaissance des informations fournies par Asaja par l’intermédiaire de la société, selon lesquelles la violation de l’engagement de retour signifie l’impossibilité de venir travailler dans les saisons futures ».

    L’entreprise a défendu dès le début de l’affaire la légalité de sa décision de mettre fin à la relation de travail avec ces femmes par la baisse de la production de fruits.

    Tags : Maroc, Espagne, travailleuses temporaires,

  • Aljazeera : Qu’y a-t-il derrière le différend diplomatique Maroc-Allemagne?

    Le Maroc a suspendu ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations culturelles allemandes, ce qui a provoqué des des réponses de la bergère au berger.

    Par Graham Keeley

    Au milieu d’un différend diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne, largement compris comme étant dû à des différends sur le territoire contesté du Sahara occidental, l’Espagne, qui a gouverné la région désertique en tant que colonie jusqu’en 1975, a déclaré qu’elle chercherait une solution négociée par l’ONU.

    Le Maroc a suspendu lundi dernier ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations culturelles allemandes dans ce pays d’Afrique du Nord, ce qui a incité l’Allemagne à une réponse similaire.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a déclaré que Madrid comptait sur l’ONU pour négocier un accord entre les deux parties.

    « L’Espagne maintient une position ferme et constante qui soutient la recherche d’une solution qui doit être politique, juste, durable et mutuellement acceptable comme établi par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t- elle déclaré dans un communiqué.

    «Il n’appartient pas à l’Espagne de promouvoir une solution concrète mais de soutenir les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution mutuellement acceptable pour les parties.»

    Rabat a annoncé sa décision la semaine dernière en invoquant «de profonds malentendus» sur «des questions fondamentales pour le Maroc».

    Certains analystes estiment que les mesures sont une tentative de l’État nord-africain de prendre position sur sa revendication de la souveraineté du Sahara occidental contesté.

    La semaine dernière également, la Cour européenne de justice – comme prévu précédemment – a entendu des observations sur l’accord commercial Maroc-Union européenne qui sont contestées par le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental.

    À Rabat, la colère monte face aux critiques de l’Allemagne contre la décision de l’ancien président américain Donald Trump en janvier de cette année de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    Trump a rompu avec des décennies de tradition diplomatique américaine pour reconnaître la revendication marocaine sur le territoire contesté en échange de la normalisation par Rabat de ses relations avec Israël.

    A cette époque, le Maroc se sentait déjà snobé par l’Allemagne, qui n’avait pas réussi à inviter les responsables marocains à un congrès à Berlin en janvier 2020 pour discuter de l’avenir de la Libye.

    «Cette dispute avec l’Allemagne est une tentative du Maroc de faire pression sur l’Union européenne, et en particulier sur l’Espagne en tant qu’ancienne puissance coloniale, pour qu’elle adopte sa revendication sur le Sahara occidental», a déclaré à Al Jazeera Ignacio Cembrero, journaliste et auteur basé à Madrid qui a beaucoup écrit sur Maroc.

    « Cependant, il semble peu probable que l’UE fasse cela pour le moment – du moins en public. »

    Crise en attente?

    Rabat a surtout entretenu de bonnes relations avec Berlin, qui est le septième partenaire commercial de l’État nord-africain et a fourni au Maroc 1,3 milliard d’euros de prêts et de dons en 2020.

    Mais la décision de la CJE pourrait provoquer une nouvelle crise dans les relations entre Rabat et l’Europe, selon les analystes, si les juges se prononcent en faveur du Front Polisario.

    Le Front Polisario soutient que les exportations marocaines du territoire désertique reviennent à piller ses ressources naturelles, qui comprennent les phosphates, les produits agricoles et les poissons pêchés dans les eaux au large du Sahara occidental.

    Gilles Devers, un avocat représentant le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, a déclaré à l’agence de presse AFP que le Polisario menait une guerre contre la «colonisation marocaine».

    Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré à l’agence de presse officielle MAP Rabat qu’il repousserait ce qu’il a appelé ce «harcèlement judiciaire» et défendrait le partenariat du royaume avec l’Europe.

    Cembrero pense que l’arrêt de la CJCE, qui n’est attendu que plus tard cette année, pourrait aller en faveur du Front Polisario.

    «Si la décision va en faveur du Front Polisario, le Maroc pourrait réagir. On ne sait pas comment en ce moment. Le commerce avec l’Europe est très important pour le Maroc et ils peuvent se venger si le tribunal se prononce contre eux », a-t-il déclaré.

    Isaias Barreñada, un expert du Sahara occidental basé à Madrid, estime que le Maroc a choisi d’entamer un différend diplomatique avec l’Allemagne parce que le pays européen est membre du Conseil de sécurité de l’ONU.

    «L’Europe ne pliera pas dans son soutien à la recherche d’une solution onusienne. Mais l’Allemagne est au Conseil de sécurité de l’ONU. C’est peut-être pour cela que le Maroc a choisi de faire le point avec Berlin. Il essaie peut-être de signaler qu’il ne sera pas bousculé », a déclaré à Al Jazeera Barreñada, qui enseigne les relations internationales à l’Université Complutense de Madrid, .

    Importance économique

    Loin d’être une zone isolée de désert, le Sahara occidental a une importance économique considérable pour le Maroc.

    En 2019, Rabat a exporté pour 524 millions de dollars de poisson, de tomates et de melons du Sahara occidental vers l’Europe, selon les chiffres de la Commission européenne.

    En 2018, la CJUE a statué qu’un accord de pêche UE-Maroc ne s’appliquait pas au Sahara occidental puisque le consentement pour la pêche par le peuple sahraoui n’avait pas été obtenu via un référendum.

    Afin de contourner l’arrêt de la CJUE, le Parlement européen a envoyé une mission d’enquête pour consulter les groupes sahraouis mais des analystes et certains observateurs ont affirmé que ces groupes avaient été approuvés par le Maroc.

    Mais l’UE a déclaré par la suite que cela répondait aux demandes de la CJUE voulant que les Sahraouis soient consultés.

    Le Front Polisario a affirmé que cela permettait à Bruxelles d’exploiter les ressources du Sahara occidental sans que l’UE reconnaisse officiellement la souveraineté marocaine sur le territoire.

    Le Maroc a longtemps insisté sur le fait que sa revendication de souveraineté sur le Sahara occidental n’est pas négociable.

    Dès que l’Espagne a abandonné le contrôle de la colonie en 1975, Rabat a mené une guerre contre le Front Polisario qui a duré jusqu’en 1991.

    Un cessez-le-feu en 1991 devait être suivi d’un référendum d’autodétermination pour la région, mais cela ne s’est jamais concrétisé.

    L’ONU a cherché à négocier des pourparlers sur l’avenir du territoire et, bien que les deux parties aient déclaré qu’elles viendraient à la table des négociations, aucune solution n’a été trouvée. Les dernières discussions ont été interrompues en 2019.

    Les tensions militaires ont augmenté en novembre lorsque le Maroc a envoyé des troupes dans une zone tampon pour rouvrir la seule route entre le Maroc et la Mauritanie et le reste de l’Afrique de l’Ouest.

    Le soutien international à la partie marocaine dans le différend semble augmenter, un certain nombre d’États africains et arabes reconnaissant la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.

    Cependant, certains États d’Afrique et d’Europe de l’Est continuent de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique que les dirigeants du Polisario ont proclamée en 1976.

    «Ce qui est le plus important pour Rabat, c’est de maintenir les droits commerciaux sur le Sahara occidental et il ne reculera pas sur le jalonnement de sa revendication», a déclaré Barreñada.

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Western Sahara,

    https://www.aljazeera.com/news/2021/3/8/whats-behind-the-morocco-germany-diplomatic-row

  • Maroc / Algérie: Jeune Afrique, un magazine pris entre deux ennemis jurés

    Source : The Africa Report, 8 mars 2021

    La question du Sahara occidental a empoisonné plus que les relations maroco-algériennes. Le magazine «Jeune Afrique» continue d’être interdit en Algérie, où il est également devenu une victime des tensions entre les deux pays.

    Ceci est la cinquième partie d’une série en cinq parties .

    En 1964, Mohamed Boudiaf, le plus «marocain» des politiciens algériens, a fait une déclaration prémonitoire: «L’existence d’une atmosphère chargée d’émotion dans laquelle les dirigeants et même les masses, qui restent influencés par un sentiment d’identité régionale et de nationalisme, échangent des insultes, les uns avec les autres crée un fossé entre les gens qui sera difficile à combler. »

    Plus de 50 ans plus tard, à notre grand regret, ses paroles continuent d’être confirmées chaque jour qui passe. Le conflit que les ennemis frères de l’Afrique du Nord entretiennent depuis des décennies est de notoriété publique et a saigné dans de nombreux autres domaines, de la mal nommée Union du Maghreb arabe, qui n’a pas tenu de réunion depuis plus d’une décennie, à l’Union africaine, scènario de discussions animées entre Alger et Rabat. Le Maroc n’a réintégré l’institution qu’en 2017, après 33 ans d’exil volontaire.

    Cette «paix très froide», comme la décrivent les diplomates de la région, dont l’expression la plus absurde est la fermeture d’une frontière de 1 600 km depuis 1994, est toxique pour tout le continent. Mais cela paralyse le Maghreb avant tout.

    Aveuglés par une aversion pavlovienne l’un envers l’autre, l’élite politique, commerciale et intellectuelle de chaque pays insiste pour perpétuer un conflit anachronique. Pire encore, une course folle aux armements se déroule depuis le début de ce siècle, l’Algérie se tournant vers la Russie pour ses biens militaires, tandis que les puissances occidentales approvisionnent le Maroc. Les sommes massives que ces ennemis investissent dans leurs forces armées pourraient certainement être mieux dépensées ailleurs.

    Jeune Afrique (JA) a souvent été victime de cette animosité profondément enracinée, comme celle entre chats et chiens, cet enchevêtrement inextricable de bile et d’amertume. Surtout en ce qui concerne l’Algérie, car les dirigeants du pays ont clairement indiqué que nous devions choisir un camp. Nous avons donc été confrontés à un nœud gordien, qui a provoqué de nombreuses crises. Interdit pendant deux décennies en Algérie, de 1978 à 1998, JA a de nouveau été attaqué par les autorités du pays il y a un peu plus de deux ans.

    Fin mars 2018, notre distributeur algérien a été prévenu par le ministère de la communication – si on peut l’appeler ainsi! – qu’il devrait cesser d’importer JA avec d’autres titres publiés par Jeune Afrique Media Group (The Africa Report) ainsi que ceux sur son orbite, comme La Revue, publiée par notre président-directeur général, Béchir Ben Yahmed, et Afrique Magazine, propriété de Zyad Limam.

    Seuls une centaine d’exemplaires de JA ont été autorisés à circuler en Algérie, mais ils étaient destinés aux membres du gouvernement, au bureau du président et à diverses institutions qui ne pouvaient apparemment pas être privés de leur lecture hebdomadaire du magazine.

    Un diktat à l’envers

    Avec un peu, et même beaucoup, de fouilles, car il est difficile d’obtenir le moins d’informations hors d’Algérie, nous avons pu identifier la raison de ce diktat en arrière. En somme, JA était perçue comme un éclairage trop négatif sur l’Algérie. Et, bien sûr, d’aller trop doucement sur son voisin marocain. La goutte d’eau a été un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, publié dans JA à la mi-mai 2018.

    Certes, Bourita n’a pas mâché ses mots sur le sujet d’Alger. Mais est-ce que cela devrait surprendre compte tenu des tensions accrues qui dominent actuellement les relations entre les frères ennemis du Maghreb?

    Ce que le gouvernement algérien omet de dire, c’est qu’outre le fait que nous produisons du journalisme avec le plus d’objectivité possible, nous nous efforçons depuis des années d’essayer de donner une voix aux dirigeants du pays dans nos pages et de leur permettre d’exprimer leurs points de vue.

    Nous avons fait d’innombrables demandes pour interroger différents Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères, des responsables du parti Front de Libération Nationale et des dirigeants d’entreprises publiques. Tous sont restés sans réponse. Nous n’avons jamais pu en tirer le moindre enregistrement audio ou vidéo.

    Il n’y a pas si longtemps, malgré les tensions, les préjugés, les soupçons et les accès de paranoïa, certains canaux de communication étaient encore ouverts. Je peux en témoigner moi-même, après avoir passé de longues heures à discuter de la situation avec Larbi Belkheir, Ali Benflis, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Abdelkader Messahel, Djamel Ould Abbes, Hachemi Djiar et d’autres encore.

    Ces conversations étaient parfois un peu passionnées, mais au moins elles ont eu lieu. Souvent, JA a été critiquée, plus ou moins sournoisement, pour son prétendu parti pris pro-marocain en ce qui concerne la question du Sahara occidental.

    En 2018, alors que l’ère Abdelaziz Bouteflika touchait à sa fin, la présidence, logée au palais El Mouradia, a de nouveau puni JA. Quelques mois après l’élection du président Abdelmadjid Tebboune, lorsque nous avons demandé à la nouvelle administration de lever l’interdiction de nos titres, nous avons enfin pu, pour la première fois depuis longtemps, avoir une conversation avec les dirigeants algériens.

    Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Belaïd Mohand Oussaïd, conseiller à la communication du président, et avec le ministre de la communication, Amar Belhimer, un ancien journaliste connu pour son ouverture d’esprit. La nouvelle Algérie, issue du mouvement de protestation Hirak et de la chute du régime de Bouteflika, a montré des signes de retour à la normale.

    Surprise Surprise

    Mais à notre grande surprise, au cours d’une discussion de plus d’une heure avec Oussaïd, une grande partie du débat tournait encore autour du Maroc, l’ennemi juré, son vœu pieux «colonialiste» au Sahara occidental, la duplicité de ses dirigeants à la tête d’un «Royaume des trafiquants» et, eh bien, vous voyez l’idée.

    Inutile de dire qu’il n’a pas manqué de nous critiquer pour nos tendances pro-marocaines ou de nous inciter à la sagesse. Au lieu du changement annoncé par la nouvelle administration – à tout le moins celui d’un changement de mentalité – nous avons été confrontés à la même vieille chanson obsessionnelle, encore une autre tirade anti-marocaine qui rappelle quelqu’un qui avait une explosion provoquée par le syndrome de Tourette.

    Un tel discours est incompréhensible alors que l’Algérie a tant de défis à relever et de meilleures façons d’utiliser son temps. C’est aussi suicidaire étant donné que l’écrasante majorité de la population souhaite que le gouvernement parle de l’avenir, tandis que les dirigeants algériens de tous bords insistent pour vivre dans le passé, préférant, à la minute où l’opportunité se présente, s’accrocher à de vieilles rancunes contre le Maroc et la France.

    Quelque 57 ans après les propos prémonitoires de Boudiaf, l’Algérie continue de lancer des insultes au Maroc. C’est une situation profondément déchirante pour l’équipe de la JA, car nous suivons de si près l’Algérie moderne, un pays pas comme les autres, depuis la guerre d’indépendance.

    (traduction non officielle)

    Tags : Algérie, Maroc, Jeune Afrique, Sahara Occidental,

  • Liste verte : Les résidents d’Abu Dhabi peuvent désormais passer leurs vacances au Maroc sans être mis en quarantaine

    Source : What’s on, 8 mars 2021

    Les dernières mises à jour de la « liste verte » des pays et territoires d’Abu Dhabi ont été annoncées par le ministère de la culture et du tourisme d’Abu Dhabi (DCT).

    Trois nouveaux pays ont été ajoutés à la liste, et aucun autre pays figurant sur la liste précédente n’a perdu son statut de pays vert.

    L’Arabie saoudite est de retour après avoir été retirée de la précédente mise à jour, tout comme le Maroc et le Kazakhstan qui ont également rejoint la liste verte.

    Les nouveaux ajouts à la liste verte offrent-ils de nouvelles possibilités de voyage ?
    Oui, en fait.

    Les conditions d’entrée du beau pays qu’est le Maroc, signifient que les ressortissants et les résidents d’Abu Dhabi peuvent désormais visiter le pays sans être mis en quarantaine.

    Le Maroc est le foyer de souks animés, d’un réseau charismatique de cours de riads, d’épiques sardines grillées, d’aventures dans les montagnes de l’Atlas, de la ville portuaire colorée d’Essaouira, de la cosmopolite Marrakech, de belles plages et du tajine d’agneau *à couper le souffle*. Avec beaucoup d’histoire à découvrir et des kasbahs à gravir, cela vaut la peine d’explorer.

    Les conditions d’entrée actuelles pour Casablanca sont les suivantes :

    Passer un test PCR COVID-19 au plus tard 72 heures avant l’heure de départ de votre vol
    Remplir et imprimer un formulaire de santé publique pour les passagers
    Un formulaire de déclaration de santé imprimé est requis
    Réservation d’hôtel confirmée requise pour les touristes
    Une invitation d’une entreprise marocaine est requise pour les voyageurs d’affaires
    Actuellement, Etihad ne prend pas l’avion pour le Maroc, mais à partir du 24 mars, ils s’envoleront pour Casablanca trois fois par semaine. N’oubliez pas que la liste verte est sujette à des changements périodiques.

    Tags : Maroc, Abu Dhabi, voyages, coronavirus, covid 19,

  • Amnesty Internationa : MENA: la violence sexiste continue de dévaster la vie des femmes dans toute la région

    Source : Amnesty International, 8 mars 2021

    À travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), malgré quelques réformes limitées, les femmes continuent d’être confrontées à une discrimination et à des violences quotidiennes enracinées dans un pays où les gouvernements n’ont pas réussi à éradiquer les arrestations arbitraires, les enlèvements, les assassinats, les meurtres dits «d’honneur» et autres. formes de violence sexiste, a déclaré Amnesty International, à l’occasion de la Journée internationale de la femme.

    Plus récemment, le début de la pandémie de COVID-19 a conduit certains pays à signaler une augmentation des cas de violence domestique et des appels aux lignes d’assistance en raison de la détention prolongée à domicile pendant les périodes de verrouillage et de couvre-feu.

    «Dans la région MENA, la vie de nombreuses femmes et filles continue d’être gâchée par la réalité quotidienne de la violence à la maison ou dans la rue. La violence sexiste est déjà une préoccupation omniprésente en matière de droits humains dans la région MENA et la flambée de violence domestique pendant les verrouillages de COVID-19 a eu des conséquences catastrophiques », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

    «Ces dernières années, alors que les défenseurs des droits des femmes de toute la région ont remporté d’importantes batailles qui ont apporté des progrès limités dans le domaine des droits des femmes, en particulier grâce à des réformes législatives abrogeant les lois discriminatoires, ces progrès ont été éclipsés par les gouvernements qui s’engagent ou, à tout le moins, acceptent le genre. la violence qui continue d’avoir un impact dévastateur sur la vie des femmes. »

    La pandémie du COVID-19 en 2020 a accru les risques déjà graves auxquels sont confrontées les femmes de la région, avec des organisations de défense des droits des femmes, des lignes d’assistance et des abris pour les survivantes de la violence domestique dans certains pays de la région MENA, notamment l’Algérie, l’Irak, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie faisant état d’un augmentation des appels au soutien ou enregistrement d’une augmentation des cas de violence sexiste.

    En Algérie, au moins 39 cas de meurtre ou «d’agression intentionnelle et de voies de fait» entraînant la mort ont été enregistrés par le Centre d’information sur les droits des femmes et des enfants pendant le verrouillage du COVID-19, les groupes de défense des droits des femmes avertissant que le nombre réel de les cas sont probablement plus élevés.

    La violence sexiste reste endémique

    Ces dernières années, plusieurs pays de la région MENA ont fait des progrès limités sur les droits des femmes au niveau législatif et institutionnel. Il s’agit notamment de réformes attendues depuis longtemps du système de tutelle masculine discriminatoire en Arabie saoudite et de la levée de l’interdiction des femmes conductrices, de la mise en place d’un mécanisme de plainte pour les survivantes de violence domestique en Tunisie et d’un refuge pour les femmes exposées au risque de «crimes d’honneur» en Jordanie. .

    Dans tout le Maghreb, des dispositions légales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes ont été introduites, y compris une loi historique de 2017 en Tunisie pour protéger les femmes de toutes les formes de violence sexiste.

    Pourtant, ces progrès ont été éclipsés par la violence et la discrimination persistantes auxquelles les femmes sont confrontées, en particulier en matière de mariage, d’héritage et de garde des enfants, et ont été sapés par la faible mise en œuvre des réformes et le refus continu du libre arbitre des femmes.

    Des meurtres dits «d’honneur» ont continué d’être enregistrés en Iraq, en Iran, en Jordanie, au Koweït et dans les communautés palestiniennes d’Israël et de Palestine, où les autorités n’ont pas pris de mesures pour poursuivre les auteurs ou s’attaquer aux lois discriminatoires sous-jacentes ou aux normes sexospécifiques qui permettent de tels actes. violence pour prospérer. Dans plusieurs pays, les femmes défenseurs des droits humains ont été menacées – y compris des menaces de viol – d’intimidation, d’interdictions de voyager ou même d’attaques violentes et de meurtres, de la part d’acteurs étatiques et non étatiques cherchant à les faire taire.

    En Libye, des femmes et des filles ont été victimes d’agressions physiques, d’enlèvements, d’assassinats et de violences sexuelles , ainsi que de campagnes de dénigrement et d’abus en ligne de la part de milices et de groupes armés. Plus récemment, en novembre 2020, l’avocat libyen Hanan al-Barassi a été abattu à Benghazi après avoir critiqué la corruption d’individus affiliés à des groupes armés dans l’est de la Libye.

    De même, en Irak, des hommes armés ont abattu Reham Yacoub, un activiste connu pour avoir organisé des manifestations locales à Bassorah en août 2020.

    En Égypte, une campagne en ligne contre le harcèlement sexuel et la violence des jeunes féministes a conduit à l’arrestation de plusieurs hommes accusés de viol en août 2020. Pourtant, malgré l’approbation par les autorités égyptiennes d’une disposition légale permettant aux procureurs d’accorder l’anonymat aux survivantes de violences sexuelles, les survivants et les témoins qui ont témoigné dans de tels cas ou dénoncé des violences sexuelles ont continué à faire l’objet d’arrestations et de poursuites.

    En 2020, au moins neuf femmes influenceuses des médias sociaux ont été poursuivies pour «violation des principes de la famille » pour des vidéos publiées sur TikTok. Les médias p ro-gouvernementaux se sont également lancés dans une vicieuse campagne de dénigrement contre les femmes survivantes de violences sexuelles et leurs partisans.

    En Iran, la police «morale» continue d’appliquer des lois discriminatoires et dégradantes sur le voile forcé, soumettant les femmes et les filles au harcèlement quotidien et aux attaques violentes.

    Les droits des survivants bafoués

    Les femmes qui se manifestent pour signaler des abus font face à de sérieux obstacles pour accéder à la justice. En Libye, ils risquent d’être arrêtés pour «adultère» et dans le cas des réfugiés et des migrants, les survivants n’osent pas s’approcher de la police de peur d’être arrêtés et expulsés. Des femmes en Jordanie ont déclaré craindre d’être détenues dans des centres d’hébergement pour avoir dénoncé des actes de violence commis à leur encontre. Malgré les réformes, le système de tutelle masculine en Arabie saoudite continue de permettre aux tuteurs masculins de perpétuer la violence contre les femmes et ne parvient pas à les protéger contre la violence sexuelle et physique. Par exemple, les femmes qui souffrent de violence domestique ont toujours besoin de l’autorisation d’un tuteur masculin pour quitter les refuges.

    Alors que de nombreux pays ont abrogé les dispositions légales permettant aux violeurs d’échapper aux poursuites en épousant leur victime, la loi persiste dans un certain nombre de pays de la région MENA.

    «Une action gouvernementale inadéquate pour protéger les femmes contre la violence sexiste et lutter contre l’impunité perpétue depuis longtemps cette forme d’abus. Dans un premier temps, les autorités doivent condamner publiquement toutes les formes de violence sexiste et démanteler les structures discriminatoires qui facilitent de tels abus – comme la tutelle masculine », a déclaré Heba Morayef.

    « Ils doivent également veiller à ce que les droits des survivants soient protégés, à ce que les survivants puissent accéder en toute sécurité à la justice et à ce que les auteurs soient tenus de rendre des comptes. Les survivants doivent pouvoir accéder à un abri adéquat, à un soutien psychosocial ainsi qu’à des services juridiques et autres. »

    Tags : Algérie, Tunisie, Maroc, violence sexuel, violence de genre, maltraitance, femmes, Amnesty International,

  • Média Allemand : À cause du Sahara occidental, Berlin aiguise le conflit avec le Maroc

    Source : RP Online, 4 mars 2021

    Par Gregor Mayntz

    Dans le conflit avec le Royaume du Maroc, le gouvernement allemand a réitéré sa position critique sur la gestion du Sahara occidental par le Maroc. Dans une réponse du gouvernement fédéral à une question du Parti de gauche, datée de mardi de cette semaine et dont nous avons une copie, le ministère des Affaires étrangères fait référence à des rapports en provenance du Sahara occidental, selon lesquels il y a une discrimination jet des poursuites pénales contre des personnes qui s’expriment ouvertement contre la revendication de souveraineté du Maroc. « Le gouvernement allemand observe cela avec inquiétude », a déclaré à ce sujet le secrétaire d’État au ministère des affaires étrangères, Miguel Berger. Auparavant, le Maroc avait mis fin à sa coopération avec les agences allemandes, selon les journaux.

    L’expert en affaires étrangères de l’Union, Jürgen Hardt, a rappelé jeudi le très large soutien de l’Allemagne. « Le Maroc reçoit une aide financière de 1,4 milliard d’euros de la seule Allemagne dans le cadre de la coopération au développement », a déclaré M. Hardt à notre rédaction. L’apparente décision du gouvernement marocain de ne plus coopérer avec les agences allemandes a été accueillie avec une « incompréhension flagrante » à Berlin.

    Le Maroc, a-t-il dit, est un partenaire de longue date avec lequel l’Allemagne travaille étroitement sur une série de questions et de conflits régionaux. « Nous avons également d’autres grands projets dans le cadre de notre coopération avec le Maroc, notamment l’expansion du développement de l’hydrogène vert », a annoncé M. Hardt. « Le Maroc doit maintenant s’expliquer et jeter les bases d’une coopération continue le plus rapidement possible », a demandé l’expert en affaires étrangères. Dans ce contexte, a-t-il dit, il est également important que les fondations présentes au Maroc puissent collaborer sans entrave avec la société civile marocaine.

    Omid Nouripour, expert des affaires étrangères des Verts, a également l’impression que « l’Allemagne n’a pas contribué au problème ». Il espère donc que les « crispations seront bientôt résolues ». Alexander Graf Lambsdorff, chef adjoint du groupe parlementaire du FDP, soupçonne que la manœuvre du Maroc est basée sur la crainte que le président américain Joe Biden révise la décision de son prédécesseur de reconnaître la revendication du Sahara occidental et donc d’augmenter la pression. Il a déclaré qu’il s’agissait maintenant de résoudre cette question conformément au droit international et d’éviter en même temps la suspension de relations diplomatiques importantes. Le Maroc, a-t-il dit, reste un partenaire important non seulement dans la lutte contre le terrorisme. « Le ministre des affaires étrangères Heiko Maas doit être plus actif sur le plan diplomatique afin de maintenir les relations avec le Maroc », a exigé l’expert en affaires étrangères du FDP.

    L’expert en politique étrangère de gauche Sevim Dagdelen a appelé le gouvernement allemand « à ne pas reconnaître la poursuite de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, qui est contraire au droit international, et à ne pas céder aux pressions de Rabat ». Au lieu de courtiser le royaume avec des accords économiques et un partenariat privilégié, a-t-elle déclaré, le gouvernement allemand doit enfin prendre des mesures actives pour que le référendum des Nations unies sur l’avenir du Sahara occidental ne soit pas davantage bloqué par le Maroc et miné par « l’installation d’une partie de sa propre population dans les territoires occupés en violation du droit international ».

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Western Sahara,