Catégorie : Maroc

  • CIA: Hassan II a consacré une grande partie de son temps au plaisir

    CIA: Hassan II a consacré une grande partie de son temps au plaisir

    Tags : Maroc, Etats-Unis, Armée, Hassan II, coup d’Etat, CIA,

    ESTIMATION SPECIALE DU RENSEIGNEMENT NATIONAL
    SNIE 61-1-72

    14 septembre 1972

    PERSPECTIVES POUR LA MONARCHIE MAROCAINE

    NOTE SOMMAIRE

    Cette estimation a été demandée par le Département d’État pour évaluer les perspectives de la monarchie marocaine à la lumière de la tentative de coup d’État du 16 août. Elle n’est pas destinée à remplacer NIE 61-72, « Les perspectives du Maroc », daté du 15 juin 1972, SECRET, car l’analyse des problèmes sociaux, politiques et économiques sous-jacents dans ce document reste généralement valable.

    Cet article conclut que le roi Hassan est dans une position sérieusement affaiblie et qu’une attaque réussie contre lui pourrait avoir lieu à tout moment. Il conserve certains atouts et est un habile manipulateur politique, mais il ne consacre pas suffisamment d’efforts à gouverner. La loyauté de l’establishment militaire, sur laquelle le trône s’est traditionnellement appuyé, est mise à rude épreuve et le roi ne peut plus compter sur son rôle hérité de chef religieux et temporel pour le soutenir.

    À court terme, une tentative contre Hassan est plus susceptible d’être un coup porté par une poignée d’officiers militaires déterminés à évincer un monarque qu’ils considèrent désormais comme un obstacle au progrès du Maroc. À plus long terme, une action contre Hassan pourrait s’inscrire dans le cadre d’une détérioration plus large du corps politique, y compris peut-être une rupture de l’ordre public ou le développement d’un mouvement révolutionnaire. Depuis que Hassan s’est isolé des sources de soutien les plus importantes du pays, il y a de fortes chances que l’une ou l’autre tentative contre lui réussisse.

    L’Estimation

    1. En un peu plus d’un an, il y a eu deux tentatives pour éliminer le roi Hassan. Les détails de l’attaque du 16 août contre son avion et la planification de celle-ci ne sont toujours pas clairs, mais il existe de bonnes preuves que le ministre de la Défense et homme fort des Forces armées marocaines, le général de division Mohamed Oufkir, était impliqué dans le complot. En tout cas, il est largement admis au Maroc qu’il a dirigé l’attentat et qu’il a été tué pour cette raison. Il ne semble pas y avoir d’officiers capables de remplacer Oufkir en tant que commandant fort des Forces armées marocaines. Le roi Hassan a aboli le poste de ministre de la Défense et a pris le contrôle direct de l’establishment militaire.

    2. Il convient de noter que la tentative de renversement du roi de juillet 1971 et celle d’août 1972 ont été menées par de petits groupes d’officiers militaires. Nous avons peu de preuves tangibles sur les croyances et les objectifs ultimes de ces hommes. Le Maroc a des problèmes sociaux et économiques fondamentaux, et le mécontentement grandit dans de nombreuses parties de la population, un état de malaise qui se reflète – bien que de manière plutôt inefficace – dans les partis politiques. Cependant, à notre connaissance, il n’y a pas eu de contacts entre les comploteurs et les dirigeants politiques civils. Les comploteurs militaires étaient presque exclusivement des Berbères ruraux conservateurs – l’élément majoritaire du corps des officiers. Les preuves disponibles indiquent que les prétendus régicides visaient à éliminer le roi et à se débarrasser de l’entourage corrompu et gaspilleur qui l’entoure. Les officiers ne semblaient pas déterminés à provoquer des changements sociaux et économiques radicaux, bien qu’ils aient cherché à restreindre au moins secrètement le pouvoir de la monarchie. Relativement peu d’officiers ont été directement impliqués dans chaque tentative, et parmi d’autres qui peuvent avoir eu des connaissances préalables, aucun ne semble avoir été suffisamment loyal pour signaler les plans au palais.

    3. Les deux tentatives ont eu lieu dans un isolement presque complet du grand public. Il y avait peu d’enthousiasme exprimé pour l’un ou l’autre, et peu parmi la population semblent se soucier de savoir si Hassan survit ou non. Au cours de ses 11 années au pouvoir, Hassan a dépensé une grande partie du capital politique qu’il a hérité de son père – la légitimité religieuse et politique d’une dynastie de trois cents ans, le rôle de premier plan du trône dans la lutte pour l’indépendance, et une mesure de considération populaire pour l’efficacité du monarque en tant que dirigeant.

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    #Maroc #HassanII #Armée #Etats_Unis

  • Maroc : Il y a 62 ans disparassait Ben Barka

    Maroc : Il y a 62 ans disparassait Ben Barka

    Tags : Maroc, Mehdi Ben Barka, UNFP, Tricontinental, Hassan II, Ahmed Dlimi, Oufkir,

    Le 29 octobre 1965, à 12 h 30, Ben Barka est interpellé par deux hommes qui présentent des cartes de police et le font monter dans une 403 banalisée qui disparaît dans la circulation. À partir de cet instant Medhi Ben Barka ne sera plus jamais revu et son corps ne sera jamais retrouvé.

    Les circonstances de l’enlèvement sont liées à un projet de film consacré à la décolonisation que voulait réaliser le journaliste Michel Barnier et pour lequel il a contacté Ben Barka. Les deux hommes sont mis en contact avec Georges Figon. Georges Figon est un fils de bonne famille qui a passé trois ans en hôpital psychiatrique et onze ans derrière les barreaux : en 1950, à l’occasion d’une tentative d’escroquerie il a tiré sur un policier. Il est sorti de prison en 1961 et entretient des amitiés avec l’intelligentsia parisienne. Il convainc le metteur en scène Franju de réaliser le film (qui devait s’intituler Basta !). Après divers contacts un contrat est signé avec Ben Barka, et un rendez-vous de travail est prévu à Paris, le 29 octobre 1965, sur la terrasse de la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain.

    A l’heure dite Bernier, Franju et Ben Barka se retrouvent à la brasserie. Le 29 octobre 1965, à 12 h 30, Ben Barka est interpellé par deux hommes qui présentent des cartes de police et le font monter dans une 403 banalisée qui disparaît dans la circulation. À partir de cet instant Medhi Ben Barka ne sera plus jamais revu et son corps ne sera jamais retrouvé.

    Le début de l’enquête

    Les vérifications ont permis de constater que Ben Barka ne se trouve pas dans une prison française. Les premiers témoignages de Franju et Bernier sont recueillis le 1er novembre ; c’est Franju qui a communiqué les coordonnées de Bernier et de Figon aux enquêteurs. Le nom de Figon a été préalablement cité au commissaire Marchand (responsable de l’enquête) par le commissaire Jean Caille, des Renseignements généraux. Selon lui, l’intéressé se vante d’avoir participé à l’enlèvement de M. Ben Barka et ce renseignement, donné par un informateur, paraît sérieux. Un avis de recherche concernant Figon est lancé le jour même par la police judiciaire.

    Le 2 novembre, une instruction est ouverte par le juge Louis Zollinger. L’enquête est confiée à la brigade criminelle dirigée par le commissaire Bouvier, qui prend connaissance des informations déjà recueillies. Il apprend en particulier le rôle de Figon et d’un certain Antoine Lopez.

    Lopez est inspecteur principal d’Air France à Orly et un informateur du SDECE et de la Brigade mondaine de la Préfecture de police. Il entretient des relations suivies avec de hauts dignitaires marocains, dont le général Oufkir, ministre de la défense marocain. Plusieurs truands parisiens comptent parmi ses amis. Se sachant recherché Lopez se présente à la police le 3 novembre et donne sa version de l’enlèvement de Medhi Ben Barka : Il reconnaît avoir organisé l’enlèvement à la demande d’un certain Larbi Chtouki, qui s’avère être un émissaire des services spéciaux marocains. Il pensait ainsi organiser un entretien privé et pacifique entre Oufkir et Ben Barka. En récompense de ce service, les Marocains lui auraient fait miroiter un poste important à la compagnie Royal Air Maroc. C’est Lopez qui a sollicité l’intervention de deux policiers, avec lesquels il entretenait des contacts professionnels. Il dit avoir informé au préalable son supérieur au sein du SDECE le colonel Marcel Le Roy-Finville.

    Antoine Lopez était à bord de la 403 banalisée où sont montés Ben Barka et les deux policiers.

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    #Maroc #Ben_Barka #France #SDECE #Israël #HassanII

  • Maroc: La Défense était contre la convention sur les armes à sous-munitions

    Maroc: La Défense était contre la convention sur les armes à sous-munitions

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, CICR, armée marocaine, convention sur les armes à sous-munitions,

    Le Maroc a été invité à adhérer à la convention sur les armes à sous-munitions, Consultée par le Ministères des Affaires Etrangères sur cette question, le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Administration de Ia Défense Nationale a émis son avis. Ce dernier stipule que  » l’adhesion·à ladite convention pourrait engendrer des contraintes d’ordre operationnel pour les Forces Armees Royales, vu l’interdic-tlon faite aux pays signataires d’utiliser, de stocker ou d’acquerir ces armes et exige la déclaration et la destruction des stocks nationaux destinés à un emploi operationnel ».

    « Le contexte géopolitique actuel régional, n’encourage pas le Royaume du Maroc a souscrire aux clauses de cette convention. II se caracterise par des indicateurs qui permettent d’envisager, avec discemement que des hostilites pourraient être imposées au Royaume du Maroc, à court, moyen ou long terme », a-t-il ajouté.

    Selon lui, « pour ces considérations, et eu egard a l’evidence des implications et des contraintes attendues de sa signature il ne serait pas opportun d’adhérer présentement à cette convention. II serait judicieux de procéder à l’évaluation des répercussions que son application pourrait engendrer en la soumettant à une etude approfondie des autorités politico-diplomatiques compétentes ».


    « Par conséquent, je vous dernanderais de bien vouloir communiquer à l’Administration de la Défense Nationale, tout élément indiquant un changement dans la position, adoptée par le Royaume du Maroc dans ce dossier », conclue-t-il.

    Cependant, le gouvernement marocain en a décidé autrement. Dans une déclaration faite devant la 3ème Conférence des Etats Parties à la Convention sur les armes à sous-munitions, le Maroc a adhéré la convention.

    Source : Maroc-leaks

    #Maroc #Sahara_Occidental #Armes_à_sous_munition #Cluster_bombs

  • Espagne-Maroc: Pourquoi Ceuta et Melilla sont-elles importantes

    Espagne-Maroc: Pourquoi Ceuta et Melilla sont-elles importantes

    Tags : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla,

    Les villes autonomes de Ceuta et Melilla ont longtemps été une source de conflit entre les deux pays de part et d’autre de leurs frontières.

    Par Marina Leiva

    Les villes côtières de Ceuta et Melilla sont toutes deux situées au Maroc, mais sont des territoires espagnols depuis les XVIIe et XVe siècles, respectivement, ce qui en fait les seules frontières terrestres européennes sur le continent africain.

    Le gouvernement du Maroc a contesté à plusieurs reprises la souveraineté de l’Espagne sur les territoires, bien qu’ils aient été initialement désignés comme espagnols et non comme un vestige du colonialisme à abandonner lorsque l’indépendance du Maroc a été reconnue en 1956. C’est en 1956 que la France et l’Espagne ont renoncé à leurs protectorats. au Maroc qu’ils avaient depuis la signature du traité de Fès en 1912.

    L’Espagne souligne que les territoires de Ceuta et Melilla, qui comprennent également trois îlots inhabités (les îles Alhucemas, le rocher de Vélez de la Gomera et l’île Perejil) avaient précédé la création des protectorats. Au lieu de cela, ils datent de l’époque de la Reconquista, la série séculaire de batailles menées par les États chrétiens (aujourd’hui le Portugal et l’Espagne) pour expulser les musulmans de la péninsule ibérique.

    En fait, Ceuta a d’abord été conquise par les Portugais en 1415, puis cédée à l’Espagne en 1668 après la fin de l’Union ibérique (formée par les royaumes d’Aragon et de Castille dans l’Espagne actuelle et le royaume du Portugal).

    Melilla a été occupée et conquise par l’Espagne en 1497.

    C’est l’un des principaux arguments de l’Espagne pour sa souveraineté continue sur les territoires, soulignant que sa domination sur Ceuta et Melilla a précédé sa domination sur certaines régions de l’Espagne continentale. Cela inclut des parties du nord du pays, par exemple, mais aussi des villes du sud de l’Espagne comme Grenade, la dernière enclave musulmane, qui a été conquise à peu près au même moment (1492).

    À l’inverse, le Maroc soutient que les territoires espagnols au sein de son royaume sont un vestige du colonialisme et devraient être restitués. Cependant, l’ONU n’inclut pas ces enclaves dans sa liste de territoires non autonomes, définis comme des territoires « dont les habitants n’ont pas encore atteint une pleine mesure d’autonomie ». Ceuta et Melilla ont toutes deux un statut semi-autonome similaire à celui dont jouissent toutes les autres régions de l’Espagne continentale.

    C’est un autre des principaux arguments de l’Espagne, que ces territoires sont différents de Gibraltar , un territoire britannique sur le continent espagnol. Gibraltar est inclus dans la liste de l’ONU, tout comme d’autres territoires britanniques d’outre-mer tels que les îles Falkland .

    Pourquoi Ceuta et Melilla sont-elles si importantes ?
    Comme Gibraltar, l’importance historique de Ceuta et Melilla découle de leur emplacement géographique stratégique. Ceuta se trouve juste sur le détroit de Gibraltar, directement de l’autre côté de la mer depuis le territoire britannique.

    En fait, les deux villes ont servi au fil des ans d’enclaves militaires et commerciales pour l’Espagne, reliant l’Afrique à l’Europe, et avec des populations militaires importantes. Ceuta s’étend sur 20 kilomètres carrés et compte plus de 82 500 habitants, tandis que la taille de Melilla est de 12 kilomètres carrés et sa population est d’environ 83 190.

    Les deux villes se situent toutes deux au bas des régions espagnoles sur le plan socio-économique. Ils ont les niveaux de PIB par habitant les plus bas , ainsi que les niveaux de chômage les plus élevés.

    La base de données des projets d’IDE de GlobalData montre que les villes de Ceuta et Melilla ont enregistré le plus petit nombre de projets d’ investissements directs étrangers entrants de toutes les régions autonomes espagnoles entre 2019 et 2021. Ceuta n’a enregistré que deux projets et Melilla, un.

    Ceuta et Melilla ont enregistré le plus faible nombre de projets d’IDE
    Nombre de projets d’IDE greenfield dans les régions autonomes espagnoles, 2019-21


    Le 18 octobre 2022, le gouvernement espagnol a approuvé un plan de développement socio-économique pour Ceuta et Melilla, comprenant un investissement de plus de 711 millions d’euros à investir dans les villes entre 2023 et 2026.

    L’annonce a souligné les « caractéristiques singulières » des territoires qui appellent une attention différenciée en raison de la somme des difficultés liées aux facteurs économiques, sociaux et démographiques, ainsi que leur localisation en dehors de l’Espagne continentale.

    S’adressant à Investment Monitor sur la situation actuelle des villes, Lorena Stella Martini, assistante de plaidoyer et de communication au Conseil européen des relations étrangères, a expliqué que « le statut de Ceuta et Melilla représente un déclencheur possible pour de nouvelles impasses diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne. Après une récente période de tensions, Madrid et Rabat ont renoué leurs liens suite à la déclaration espagnole de soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental ».

    L’un des affrontements diplomatiques sans doute les plus notoires entre l’Espagne et le Maroc ces derniers temps a commencé en avril 2021, lorsque l’Espagne a autorisé le chef du mouvement indépendantiste pour le Sahara occidental, Brahim Ghali, à recevoir un traitement médical pour Covid-19 dans un hôpital espagnol . À cela, le Maroc a répondu en assouplissant ses contrôles aux frontières à Ceuta, ce qui s’est traduit par le passage non autorisé de milliers de migrants.

    Maintenant, comme l’a expliqué Stella Martini, l’Espagne a annoncé son soutien aux projets du Maroc pour le Sahara Occidental.

    « Depuis, les deux parties ont également annoncé la réouverture du bureau des douanes de Melilla en 2023 et le projet d’en créer un à Ceuta. C’est une étape importante aux yeux de Madrid, car cela implique que Rabat reconnaisse au moins l’existence de frontières commerciales avec les deux enclaves », ajoute Stella Martini.

    « Néanmoins, ce rapprochement n’implique pas que le Maroc ait troqué le soutien espagnol à la position marocaine sur le Sahara occidental contre la fin de ses revendications de longue date sur Ceuta et Melilla, et cela ne garantit certainement pas que, si les tensions entre les deux parties augmentaient encore une fois, la question de Ceuta et Melilla ne serait pas au centre même du litige », conclut-elle.

    Investment monitor, 27/10/2022

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla

  • Le Maroc sur WikiLeaks

    WikiLeaks a encore frappé avec 250.000 mémos confidentiels publiés.

    Julian Assange, figure de proue du site, est devenu la bête noire du Pentagone.
    WikiLeaks est une drôle de boîte noire du web d’où sortent des révélations qui font trembler Washington et provoquent des frayeurs géopolitiques. Le ministre italien des Affaires étrangères est allé jusqu’à évoquer un «11 Septembre de la diplomatie mondiale», suite aux dernières révélations de WikiLeaks. Quant à son mystérieux patron, Julian Assange, il est devenu la nouvelle icône du journalisme qui, après avoir surfé sur la protection ultra sécurisée des journalistes dans les pays nordiques, s’est mis à l’abri chez les Suisses. Victime de nouvelles cyberattaques, le site WikiLeaks a en effet trouvé vendredi refuge en Suisse alors que Washington cherche à stopper ses activités. Le site s’est installé à une nouvelle adresse, WikiLeaks.ch.

    Depuis dimanche 28 novembre, de nouvelles révélations sont publiées, faisant les choux gras des médias. Entre détails croustillants et portraits psychologiques des hommes de pouvoir, des informations d’ordre plus géopolitiques ont été rendu publics (voir encadré et page ci-contre sur le Maroc). Les câbles vont du 28 décembre 1966 au 28 février 2010 et proviennent de 274 ambassades, consulats et missions diplomatiques. Sur son site, WikiLeaks affirme que «les documents donneront aux citoyens dans le monde entier une vue sans précédents sur les activités à l’étranger du gouvernement américain». Toutefois, la vue d’ensemble n’est pas aisée puisque le site stipule que pour arriver au bout des 250.000 mémos, un individu lisant les câbles au rythme équivalent à une thèse doctorale par semaine mettrait 70 ans à lire tous les documents. Dur de faire le tour des documents donc, mais pourtant, le jeu en vaut la chandelle selon Julian Assange : «Les câbles dévoilent les USA espionnant leurs alliés et l’ONU ; fermant les yeux sur la corruption et les violations des droits de l’Homme des « pays clients » ; des arrangements discrets avec des pays supposés neutres ; et du lobbying pour les entreprises américaines ». Evidemment, ces divulgations ne sont pas du goût de tout le monde…

    Julian Assange, un homme traqué

    La traque du porte-parole de WikiLeaks coïncide avec la publication par son site de milliers de notes diplomatiques américaines, qui ont exaspéré de nombreux pays et en premier lieu Washington, lequel le considère désormais comme l’ennemi public numéro 1. Les Etats-Unis, qui ont qualifié d’ « anarchiste » le fondateur de WikiLeaks, mettent tout en œuvre pour l’arrêter. Des sénateurs américains ont ainsi annoncé qu’ils avaient déposé une proposition de loi pour faciliter les recours juridiques contre Julian Assange et son site. Installé en Suède depuis le mois d’août, Julian Assange a dû à présent fuir, étant sous le coup d’un mandat d’arrêt international, suite aux accusations de viols et agressions déposés par deux suédoises. Julian Assange nie catégoriquement et laisse entendre qu’il est victime d’une conspiration. Autour de lui, ses collaborateurs dévoués – jeunes informaticiens doués, journalistes à la plume engagée, réseau collaboratif et un bon cabinet d’avocats, élément clé d’un parcours de cyberattaquant- font bloc. Julian Assange actuellement très recherché, tant des médias que de la justice, et suite à la « notice rouge » émise par Interpol, 188 pays membres d’Interpol ont maintenant l’obligation de l’arrêter et de l’extrader vers la Suède.

    Le Maroc sur les cables

    Maroc-Israël

    Dans un document confidentiel datant du 9 juin 2009, l’ambassade américaine à Rabat voit d’un bon œil le retour à la normale entre le Maroc et Israël après les contacts que les deux pays ont eu à Rabat, entre le 3 et 5 juin 2009, à l’occasion de la tenue de la rencontre sur le terrorisme nucléaire. «Des contacts qui ont permis aux responsables des deux pays de prendre langue après une période de froid suite à la guerre israélienne contre Gaza, fin 2007 et début 2008. Durant la même rencontre, Eynat Shlein-Michael, directrice des affaires Maghreb au ministère des AE israélien, a rencontré Youssef Amrani, le SG des AE marocain». Plus tard, la responsable israélienne a confié que «Amrani a manifesté sa volonté de résoudre certaines questions en suspens, y compris les autorisations de survol, mais que le gouvernement du Maroc tarde à les livrer. Le document souligne également que Eynat Shlein-Michael a exprimé à Youssef Amrani le souhait de son gouvernement d’une part, que le Maroc soutienne activement Mahmoud Abbas et d’autre part, d’identifier les opportunités de coopération «win-win» entre le Maroc et Israël. Eynat Shlein-Michael a confié que son déplacement au Maroc s’inscrit dans un cadre strictement bilatéral et non pour participer à la conférence sur le terrorisme nucléaire. Le télex de l’ambassade américaine à Rabat rapporte que la responsable israélienne s’est dit satisfaite de son séjour marocain. Eynat Shlein-Michael a jeté des fleurs à Youssef Amrani qui «l’a présentée aux ambassadeurs français et russe», elle a en revanche souligné que «l’enthousiasme de Amrani n’est pas partagée par les autres responsables des Affaires étrangères marocains».

    Maroc-Algérie

    Un télex datant du 9 juin 2009 rapporte des propos attribués à Yassine Mansouri. En réponse à une question du sénateur Burr (à gauche), le patron de la DGED assure que «nous avons un grave problème avec l’Algérie. Le Maroc apprécie les efforts des secrétaires d’Etat Rice et Clinton visant à améliorer les relations mais la clé de nos différends avec l’Algérie est une solution de l’affaire du Sahara occidental. Mansouri a souhaité bonne chance à l’ambassadeur Christopher Ross en tant qu’envoyé personnel pour le Sahara occidental». Les discussions entre le sénateur Burr et Yassine Mansouri (à droite), (ont porté également sur les Marocains encore détenus à Guantanamo. Le chef de la DGED a demandé à son interlocuteur le «retour des deux Marocains».

    Maroc-Mauritanie

    Dans le même télex, la situation en Mauritanie a été au centre des discussions entre Mansouri et Burr. Le chef de la DGED a confié à son interlocuteur que «la stabilité de la Mauritanie est plus importante que la démocratie. Mansouri a demandé au gouvernement américain d’être plus flexible» sur cette question.

    Les «invités» du Maroc

    Un télex datant du 1er avril 2010 rapporte les discussions entre le général William Ward, le chef de l’Africom, et le général Abdelaziz Bennani. L’Américain a fait savoir à son homologue marocain que le «royaume compte plusieurs invités de marque. Bennani demande à Ward s’il fait référence à Chirac et Sarkozy. Le chef de l’Africom a répliqué qu’il faisait référence au chef de la junte militaire Dadis Camara (à l’époque hospitalisé au Maroc après une tentative d’assassinat) et à son ministre de la Défense (Sekouba Konaté, ndlr). Surpris, le général Bennani a déclaré qu’il n’avait pas d’information sur l’arrivée de ce dernier au Maroc. Bennani a fait savoir à Ward que le séjour de Dadis s’inscrivait dans un cadre humanitaire. Le général Ward a souhaité que le Maroc garde Dadis Camara le plus longtemps possible».

    Poutine-Berlusconi, comme cravate et chemise

    Des diplomates américains installés à Rome révèlent par WikiLeaks que le Premier ministre russe, Vladimir Poutine et son homologue italien Silvio Berlusconi ont une relation plus qu’amicale… Des «cadeaux somptueux» sont offerts dans les deux sens, des contrats juteux dans le domaine de l’énergie… Le Premier ministre italien se fait un malin plaisir à devenir le porte-parole « poutinien » en Europe. La diplomatie américaine juge au passage le pouvoir de Poutine en berne, affaibli par une bureaucratie ingérable et souvent indifférentes à ses directives.

    La Chine attaque (déjà) l’Amérique !

    Toujours selon les documents divulgués, les Chinois mèneraient des attaques informatiques contre les Etats-Unis et leurs alliés. Pékin a notamment ordonné le piratage de Google, explique un télégramme de janvier 2010. L’ordinateur du Dalaï Lama et de nombreux diplomates étrangers sont également espionnés depuis 2002.

    Le Qatar ennemi de la lutte anti-terroriste

    L’organisateur de la Coupe de Monde 2022 est jugé par la diplomatie américaine comme étant le pire pays de la région sur le plan de la lutte anti-terroriste. Quand au reste, ce sont, toujours selon le site, les donateurs saoudiens qui restent les principaux financiers d’Al Qaïda.

    Une visite d’Obama contre un échange de prisonniers

    On apprend que la Slovénie a accepté un prisonnier de Guantanamo sur son sol contre une visite officielle de Barack Obama. La république des Kiribati a même annoncé vouloir prendre en charge des détenus musulmans chinois contre une «valise diplomatique» remplie de dollars. Plus incroyable encore, les Américains ont proposé aux Belges d’accepter des prisonniers de Guantanamo sur son sol. Un moyen «peu coûteux» selon eux pour prendre du poids en Europe.

    Le Soir-echos.com, 06 déc 2010

    #Maroc #Wikileaks #Algérie #Qatar #Israël

  • Le Maroc profite de la technologie d’Elbit Systems depuis 2008

    Le Maroc profite de la technologie d’Elbit Systems depuis 2008

    Tags : Maroc, Israël, Elbit Security Systems, DGED, Yassine Mansouri,

    Le Maroc a initié en 2008 les contacts avec la société israélienne Elbit Systems. En effet, selon le site Maroc-leaks, le patron marocain des rensignements extérieurs, la DGED, Yassine Mansouri, a accueilli en septembre 2008 une délégation d’Elbit Systemscomposé de :

    M. Dror Harai – Vice-président de la société Elbit Security Systems

    M. Shlomo Shilo – Directeur de la division Intelligence & IT

    M. Abraham Raz – Directeur du marketing

    Elbit Systems est une entreprise internationale de haute technologie engagée dans un large éventail de programmes à travers le monde, principalement dans les domaines de la défense et de la sécurité intérieure. Nous développons et fournissons un large portefeuille de systèmes et de produits aériens, terrestres et navals pour la défense, la sécurité intérieure et les applications commerciales. Nos systèmes et produits sont installés sur de nouvelles plates-formes, et nous réalisons également des programmes complets de modernisation de plates-formes. En outre, nous fournissons une gamme de services de formation et de soutien.

    Nos principales activités comprennent :

    -les systèmes pour avions et hélicoptères militaires ;

    -les systèmes et aérostructures pour l’aviation commerciale

    -les systèmes d’aéronefs sans pilote (UAS) ;

    -les systèmes électro-optiques, de vision nocturne et de contre-mesures ;
    les systèmes navals ;

    -systèmes de véhicules terrestres ;

    -munitions ;


    -les systèmes de commandement, de contrôle, de communication, d’informatique, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (C4ISR) et les cyber-systèmes ;

    -systèmes de guerre électronique et de renseignement sur les signaux ; et
    d’autres activités commerciales.

    #Maroc #Israël #Elbit_systems #Renseignement #DGED

  • Relations Maroc-UE : Etat des Lieux et Perspectives

    Relations Maroc-UE : Etat des Lieux et Perspectives

    Tags : Maroc, Union Européenne, UE, statut avancé, relations bilatérales,

    Le Maroc et l’UE ont développé durant plus de 40 ans une coopération riche et multidimensionnelle, dont les principales réalisations sont :

    Accord Commercial(1969); Accord de coopération(1976); Accord d’association(1996); Accord de coopération scientifique et technologique(2003); Plan d’action de voisinage(2005); Plan d’action dans le domaine du terrorisme(2005) ; Accord de l’Open sky(2006); Accord sur certains aspects des services aériens -Accord horizontal(2006); Accord Galileo(2006); Quatre Accords de partenariat dans le domaine de la pêche(dont le dernier en 2007); Déclaration commune sur l’énergie(2007); Document conjoint sur le Statut avancé(2008);

    Accord établissant un Mécanisme de règlement des différends en matière commerciale(2010).

    Les accords signés et qui sont en cours de ratification par le Parlement européen sont:

    Accord de libéralisation du commerce des produits agricoles, produits agricoles transformés et produits de la pêche (signé, le 13 décembre 2010); Protocole sur la participation du Maroc aux programmes de l’UE (signé, le 13 décembre 2010).

    Certains accords sont en cours de négociations :

    -Accord sur la libéralisation du Commerce des services et le droit d’établissement;

    -Accord sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA); Accord sur la réadmission des personnes en situation irrégulière; Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé.

    Plusieurs autres accords sont prévus dans le cadre du document conjoint sur le statut avancé et qui seront inclus dans le futur plan d’action Maroc-UE. Il s’agit, notamment de :

    -Accord de Libre Echange Global et Complet.

    -Soutien du Maroc aux déclarations et décisions du Conseil de l’UE en matière de PESC.

    -Accord de coopération entre le Maroc et Eurojust.

    -Accord de coopération stratégique entre le Maroc et EUROPOL ;

    -Accord-cadre sur la sécurité des informations dans le domaine de la PSDC ;

    -Accord-cadre pour la participation du Maroc aux opérations de gestion des crises de l’UE ;

    -Partenariat pour la Mobilité (Dialogue pour la migration, la mobilité et la sécurité).

    En outre, un processus de rapprochement réglementaire dans le domaine du Marché intérieur a été lancé en 2010 portant sur les « services financiers – Assurances », les « Marchés Publics » et les « Normes et réglementations techniques ».

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    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • 10ème session plénière du Groupe Pilote sur les Financements innovants.

    10ème session plénière du Groupe Pilote sur les Financements innovants.

    Tags : Maroc, financements innovants, développement,

    Fiche sur les Mécanismes innovants du Financement pour le Développement

    I- Genèse des financements innovants pour le développement

    Le débat sur les sources innovantes de financement a commencé en 2002, à I’occasion de la Conférence de Monterrey sur Ie financement du développement, qui a engagé la communauté internationale à explorer les sources novatrices de financement, et la mise en place de mécanismes destinés à lever des fonds additionnels pour compléter l’Aide Publique traditionnelle, jugée insuffisante pour répondre aux besoins des pays pauvres.

    En Janvier 2004 la France constitue avec, Ie Brésil et le Chili, et sous les auspices du Secrétaire Général des Nations Unies, un groupe technique sur les mécanismes innovants de financement. Rejoint en mai 2004 par l’Espagne, Ie groupe fut baptisé « Groupe quadripartite ».

    Le 14 septembre 2005 à New York, en marge de la 60ème Session de I’ Assemblée générale, 79 pays appuient une Déclaration en faveur des sources innovantes de financement pour Ie développement.

    En mars 2006, la Conférence ministérielle, tenue a Paris sous Ie thème « Solidarité et mondialisation: sources innovantes de financement du développement contre les pandémies », fonda Ie Groupe Pilote sur les contributions de solidarité en faveur du développement, qui deviendra la principale Instance internationale d’étude et de proposition de mécanismes innovants de financement du développement.

    Le 19 février 2008, Le Secrétaire Général de I’ONU nomme, M. Philippe Douste-Blazy, ancien Ministre des Affaires Etrangère de la France, Conseiller Spécial pour Ie financement novateur du développement.

    La Conférence de Doha sur Ie suivi du financement du développement, tenue en décembre 2008, reconnut dans Ie Document final, qui a sanctionné ses travaux, I’importance et la diversité des sources innovantes de financement et appela à leur développement .

    La Déclaration finale du Sommet de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), adoptée Ie 22 septembre 2010, fait pour la première fois explicitement référence au rôle des financements innovants pour atteindre les OMD, ainsi qu’aux travaux du Groupe pilote sur les financements innovants et aux initiatives lancées.

    De même, le G20 ne cesse d’apporter, à l’occasion de ses réunions ministérielles et ses sommets, son soutien aux mécanismes innovants pour le financement du développement.

    II- Fonctionnement du Groupe Pilote

    Le Groupe Pilote fonctionne à partir d’une présidence tournante sur une base semestrielle. La présidence actuelle est assurée par l’Espagne. Ses activités sont coordonnées par un Secrétariat Permanent basé à Paris.

    Le Groupe se compose actuellement de plus de 60 pays membres, de nombreuses organisations internationales, ainsi que d’organisations non-gouvernementales. Une composition qui ne cesse de s’élargir au fur et à mesure que les financements innovants s’affirment comme outil indispensable à la réalisation des OMD.

    Le Groupe pilote s’affiche actuellement comme une plate-forme privilégiée de discussion, d’échange d’informations et de promotion des financements innovants. Sa mission initiale, telle que définie par la Conférence de Paris de 2006 est de contribuer à I’émergence et à la diffusion de projets dans Ie domaine des financements innovants du développement et de promouvoir Ie principe des contributions de solidarité auprès des partenaires et dans les enceintes internationales.

    Les réflexions et les travaux sur les mécanismes innovants sont menés par des experts constitués en taskforce thématiques. Le Groupe en compte actuellement 4 :

    « Taskforce » sur la santé;

    « Taskforce » sur I’éducation;

    « Taskforce » sur les flux illicites;

    « Taskforce » sur les transactions financières;

    « Taskforce » sur les changements climatiques.

    III- principaux mécanismes innovants de financement

    Depuis sa création, le Groupe a pu mettre en place d’importantes initiatives, dont :

    1- UNITAID (Facilite internationale d’achat de médicament : lancé Ie 19 septembre 2006 à New York, en marge de la Session de I’ Assemblée Générale des Nations Unies, par les représentants des cinq pays fondateurs : France, Brésil, Chili, Norvège, Royaume-Uni, et Ie Secrétaire Général des Nations Unies. Ce mécanisme est une centrale d’achat de médicaments visant à rendre plus accessibles les traitements contre Ie VIH/SIDA, Ie paludisme et la tuberculose, financée en grande partie grâce a une contribution de solidarité prélevée sur les billets d’avion. Sa gestion et son opérationnalisation ont été confiés a I’OMS.

    2- La Facilité internationale de financement pour la vaccination (IFFlm) : Elle vise à lever, à terme, 4 milliards de dollars américains sur les marchés financiers, afin de financer des programmes de vaccination des enfants et de renforcement des systèmes de santé.

    3- La Garantie d’achat futur sur Ie vaccin contre Ie pneumocoque (Advanced Market Commitment ou AMC) : Lancée en novembre 2006, elle vise à accélérer Ie développement de nouveaux vaccins contre Ie pneumocoque, destinés spécifiquement aux pays en développement en garantissant Ie financement de leur achat futur, sous réserve d’un développement efficace et de I’existence d’une demande suffisante sur la base de garanties financières apportées par les donateurs, qui devraient s’élever à $1,5 milliard de dollars payable sur une durée de 12 ans.

    D’autres sources de financement , qui concernent d’autres secteurs que celui de la santé, sont également à I’étude au sein du Groupe, telles que les mesures visant à faciliter les transferts de fonds des migrants vers leur pays d’origine (Le G20 s’est engagé à baisser les coûts des transferts de fonds des migrants à 5% du montant transféré d’ici 2014, contribuant ainsi à libérer chaque année 15 milliards de dollars supplémentaires au profit des familles bénéficiaires), la mise en oeuvre de Droits de Tirage Spéciaux par Ie FMI, la lutte contre les flux iIlicites de capitaux depuis les pays en développement, la contribution potentielle des crédits de carbone, la discussion de l’idée de « la loterie humanitaire », et la considération d’un fonds de solidarité numérique qui serait alimenté par une contribution de 1% sur les transactions Iiées aux technologies de I’information et de la communication.

    Actuellement et sous l’effet des crises économique et financière, qui ont secoué Ie monde, Ie Groupe pilote a réactivé I’ancienne idée d’une taxe sur les transactions financières Internationales (TIF).

    Avec un taux de seulement de 0.005%, cette taxe, permettrait, d’après les experts, de lever des montants considérables pouvant atteindre 33 milliards de dollars us par an pour financer les Objectifs du Millénaire pour Ie Développement (OMD) et I’ adaptation aux changements climatiques dans les pays du Sud, en complément de I’Aide Publique au Développement. La France, Secrétaire Permanent du Groupe Pilote et Président en exercice du G 20, plaide activement en faveur de I’instauration de ce mécanisme.

    Une Déclaration en faveur de la mise en place de cette taxe, présentée par Ie Groupe Pilote, lors du Sommet sur les OMD, tenu a new York, Ie 22 septembre 2011, accueille, depuis, l’adhésion et le soutien de nombreux pays, notamment africains : Mali, Bénin, Burkina Faso, Congo, Guinée, Mauritanie, Sénégal, Togo, Ethiopie.

    Suite à la sollicitation de la France, pays assurant le Secrétariat permanent du Groupe Pilote, le Ministère de l’Economie et des Finances de notre pays a donné, en Novembre 2011, son accord pour le soutien de cette Déclaration sur la taxe sur les transactions financières.

    IV- le Maroc et la promotion des financements innovants

    Le Maroc a été de toutes les étapes du processus de développement et d’instauration des mécanismes innovants de financement pour Ie développement.

    Après Ie soutien apporté, lors de la Conférence de Monterrey pour I’exploration de la piste des financements innovants, Ie Maroc a fait partie des premiers pays ayant appuyé la Déclaration en faveur des sources innovantes de financement pour Ie développement, soumise, lors de la 60eme session de I’ Assemblé Générale des Nations unies (14 septembre 2005).

    Le Maroc est également membre actif du Groupe pilote, depuis sa création, où il contribue efficacement à la réflexion sur ces mécanismes et à leur promotion. II a, notamment mené avec l’Espagne, l’Italie, Ie Royaume-Uni et la France une action importante dans I’étude de mécanismes de canalisation des transferts de migrants.

    Le Maroc a signé, également. Ie 16 février 2007, en marge du 24eme Sommet France/Afrique, l’Accord d’adhésion à la facilité internationale d’achat de médicaments (UNITAID), qui I’engage à contribuer financièrement à ce mécanisme.

    Toutefois, Notre pays n’a, à ce jour, pas mis en oeuvre sa contribution à ce mécanisme. En alternative à la formule classique du prélèvement d’une taxe sur les billets d’avion, une réflexion est menée sur la possibilité de participer à UNITAID à travers une contribution forfaitaire.

    Le Maroc a également, comme souligné plus haut, apporté son soutien à la Déclaration sur la taxe sur les transactions financières internationales.

    Par ailleurs, il convient de signaler que les secteurs couverts par ces mécanismes innovants, font partie des priorités sectorielles que vise la coopération du Maroc avec les pays africains, notamment Ie secteur de la santé et de I’éducation.

    10ème session plénière du Groupe Pilote sur les Financements innovants.

    Talking Points


    I – Débat Général

    Le Maroc remercie l’Espagne pour sa présidence efficace et engagée du Groupe et remercie également la France pour les efforts qu’elle ne cesse de fournir, au plus haut niveau de l’Etat, pour défendre sur la scène internationale et lors des grands évènement internationaux, le travail du groupe et promouvoir les financements innovants.

    Le Maroc se félicite des avancées réalisées par notre Groupe et son affirmation en tant que véritable laboratoire de réflexion sur le financement du développement et force de proposition, mais également de développement, de mécanismes à grand potentiel, capables de compléter les sources de financements classiques et de palier à leur insuffisance.

    L’adhésion de plus en plus de pays et d’autres composantes de la communauté internationale aux valeurs défendues par le Groupe, nous incite à aller de l’avant dans la défense et la promotion des instruments proposés par le Groupe.

    Les effets des dernières crises économique et financière encore perceptibles, aussi bien chez les pays bénéficiaires que pourvoyeurs de l’Aide au Développement, rend les initiatives de notre Groupe encore plus nécessaires et primordiales dans les efforts de recherche de moyens supplémentaires de financement du développement.

    Le constat dressé par les rapports internationaux, avant même la crise, établissant qu’a quelques rares exceptions la majorité des pays africains ne sont pas en mesure de réaliser la totalité des OMD d’ici 2015, apporte un argument de plus pour l’impérative nécessité d’appuyer l’idée de financements innovants capables d’assurer des flux stables et prévisibles, en complément de l’Aide traditionnelle.

    Le Maroc, qui demeure constamment engagé en faveur de la promotion d’une coopération audacieuse, d’une politique de solidarité agissante, et d’un partenariat novateur, qui répondent aux attentes des populations pauvres, réaffirme son engagement et son appui aux financements innovants et continuera d’œuvrer avec les autres membres à la promotion de ces derniers.

    II – Question des transferts de fonds des migrants (Atelier 6)

    Les transferts des migrants sont déterminants pour les économies des pays en développement et jouent un rôle stratégique pour leur stabilité financière et agissent en tant que filet social essentiel, notamment dans les zones pauvres émettrices de populations émigrées.

    La contribution décisive de ces transferts au développement des économies des Pays en Développement est unanimement reconnue par la communauté internationale (Résolutions des Nations Unies, dont la A/RES/60/206, du 22 décembre 2005, sur la facilitation des transferts de fonds des migrants et la réduction de leur coût).

    Ces envois sont trois fois supérieurs au volume de l’Aide Publique au Développement ( APD) et ont une incidence très importante, dans la mesure où ils dépassent, dans certains Etats, 25 % du PIB.

    Ces transferts entraînent une augmentation des investissements dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des petites entreprises.

    La Crise a démontré le danger que constitue la diminution de ces transferts sur la capacité des pays destinataires à maintenir le rythme de leur effort de développement et de réalisation des OMD.

    Au Maroc, qui a fait du concept de l’appropriation du développement par les populations locales le socle de ses stratégies de développement, les transferts des migrants aident à la création de capacités productives locales et d’investissements, contribuant à la lutte contre la pauvreté et l’intégration de ces populations dans le circuit économique.

    L’encouragement de ces transferts est de nature à booster et compléter les initiatives d’investissement, dans les zones à faible développement économique, émettrices de la main d’œuvre qui émigre.

    Il est nécessaire et crucial de faciliter et d’abaisser le coût des transferts d’argent des migrants, par un ensemble de mesures, telles que, la facilitation de l’accès des migrants aux services bancaires, le renforcements du partenariat entre les pouvoirs publics et les établissement bancaires, qui doivent s’impliquer davantage dans ce processus.

    Le Maroc appuie fermement toute initiative qui vise à consolider, encourager, faciliter ces flux. Il appelle à l’approfondissement de la réflexion sur ce thème au niveau des Nations Unies.

    Les fonds transférés par les migrants demeurent à caractère privé, d’où la nécessité d’éviter toute mesure contreproductive.

    III – Enjeux de financement de la lutte contre les changements
    climatiques (Atelier spécial Rio+20)

    Les changements climatiques constituent un risque et un coût supplémentaire pour le développement.

    Le contexte mondial, marqué par une prise en compte accrue des enjeux climatiques et une évolution rapide de la politique climatique mondiale, nous invite à réfléchir sur l’élargissement du champ d’application des financements innovants à la question climatique et à avancer des propositions appuyées sur des instruments spécifiques, pour financer les mesures de lutte contre les effets du réchauffement planétaire.

    Les Pays les Moins Avancés (PMA) sont les  premières victimes du réchauffement climatique alors qu’ils sont les moins responsables des émissions de CO2, d’où la nécessité de dégager des ressources nouvelles pour corriger cette injustice et financer en particulier les actions d’adaptation.

    Les financements novateurs pourraient être complémentaires aux mécanismes de financement des mesures d’adaptation décidées ou envisagées dans le cadre des négociations sur le climat, d‘autant plus que la question du financement fait encore l’objet de grandes divergences entre les grands négociateurs.

    Les instruments et mesures à l’étude au sein du Groupe Pilote offrent un grand potentiel pour l’élargissement des financements innovants à la question climatique.

    Le Maroc soutient les efforts de lutte contre le changement climatique dans les processus de développement des pays.

    le Maroc demeure engagé dans l’exploration de sources innovantes de financement susceptible de permettre de réaliser un développement économique durable.

    Objectifs de la 10ème session plénière du Groupe pilote sur les financements innovants

    Sous la présidence de l’Espagne, la Dixième session plénière du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement se tiendra à Madrid le 27 février prochain (programme provisoire en attaché). Poursuivant son activité de plaidoyer et d’expertise sur les financements innovants, le Groupe pilote doit contribuer à concrétiser un changement d’échelle que la communauté internationale a appelé de ses vœux lors de la Conférence de Doha sur le financement du développement.

    Cette réunion rassemblera les 63 Etats membres, ainsi que les Organisations internationales, Fondations et coordinations d’ONG associées à ses travaux. Les partenaires du Groupe pilote sont invités au niveau ministériel (Département des Affaires étrangères, de la Coopération ou des Finances) au travers des démarches réalisées par le Ministère des Affaires étrangères espagnol. La France, qui assure le Secrétariat permanent du Groupe, veille également à informer et inviter l’ensemble des partenaires. En juin 2011, la 9ème session plénière sous présidence malienne avait permis de fédérer de nombreux partenaires autour du projet de taxe sur les transactions financières à la veille du G20.

    La 10ème Session plénière du Groupe pilote permettra aux différents groupes thématiques (taskforces) centrés sur l’éducation, la sécurité alimentaire, la santé, les flux illicites et les transactions financières, de préciser l’avancement de leurs travaux. Un segment spécial sera consacré aux défis du développement dans leur ensemble et à leur articulation avec la lutte contre le changement climatique, en particulier dans la perspective du Sommet Rio + 20.

    La session plénière de Madrid aura pour objectif de :

    Fédérer les bonnes volontés : le Groupe pilote demeure une structure unique de discussion et d’échanges de bonnes pratiques sur les financements innovants, et les débats, qui peuvent être animés, sont constructifs. De nouveaux partenaires viennent d’adhérer au Groupe (notamment le PNUD) et des pays pourraient être approchés en ce sens ;

    Valoriser les avancées réalisées durant le précédent semestre et assurer une meilleure visibilité au Groupe pilote : menu d’options dans la Déclaration finale du G20, avancée sur la mise en place d’une taxe sur les transactions financières par quelques pays pionniers, thématique mieux connue du grand public, organisation plus avancée du Groupe (mise en place de nouvelles Task forces et rapports d’activités), mention du groupe lors des grandes Conférences internationales notamment ;

    Privilégier un menu d’options : le G20, tout comme les conférences des Nations Unies, en promouvant un « menu d’options », laissent les pays libres de choisir le mécanisme qui leur paraît le plus approprié (enchères carbone, contributions citoyennes, gestion de dette par exemple). Cette session plénière peut être une bonne occasion d’insister sur les différentes options, notamment grâce à la revue des mécanismes existants. A l’échelle européenne, la mise en place d’enchères carbone –obligatoire à partir de 2013 – constitue une perspective stimulante, en particulier pour financer l’adaptation au changement climatique (la France s’y est engagée dès 2009) ;


    Renforcer l’expertise technique : au-delà des rapports d’activités des différentes Task forces (éducation, santé, sécurité alimentaire, flux illicites), des rapports d’expertise commandés par le Groupe sous présidence japonaise (décembre 2010) seront présentés : activités ayant bénéficié de la mondialisation, et contribution du secteur privé/philanthropie au développement ;

    Préparer les échéances futures : dans la perspective de la Conférence de Rio + 20, l’un des ateliers de la Session plénière devrait porter sur les enjeux de financement de la lutte contre le changement climatique. Les pays membres discuteront de la possibilité d’organiser un événement parallèle, en partenariat avec les Nations Unies, lors de la Conférence de Rio +20 ;

    Nouvelle présidence semestrielle : depuis 2006, le Groupe pilote a été successivement présidé par le Brésil, la Norvège, le Sénégal, la Guinée, la France, le Chili, le Japon, le Mali et l’Espagne sur la base d’une présidence tournante chaque semestre. La prochaine présidence devrait être désignée lors de la réunion de Madrid du 27 février 2012. Cette Conférence constituera un passage de relais.

    #Maroc

  • Les sous-marins, un point clé de la puissance algérienne

    Les sous-marins, un point clé de la puissance algérienne

    Tags : Espagne, France, armée, marine, sous-marins, Maroc, Algérie, Israël, Egypte, OTAN,

    Une approche rapide et simple, mais non moins vraie, pour définir les capacités d’un sous-marin est qu’il s’agit d’unités de combat d’une grande puissance offensive et stratégique dont le principal avantage par rapport aux navires de surface est qu’ils sont difficiles à détecter et à détruire lorsqu’ils naviguent à grande profondeur.

    C’est précisément leur discrétion et leur furtivité qui font des sous-marins la principale arme de dissuasion après les armes nucléaires, au point qu’aucune opération navale n’est menée sans tenir compte de la présence de sous-marins dans la zone. D’un autre point de vue, le simple fait de soupçonner la présence d’un éventuel sous-marin sur le théâtre des opérations limite la capacité de mouvement d’une flotte entière, d’où son pouvoir de dissuasion.

    L’année prochaine marquera le 20e anniversaire du conflit de Perejil. Un détail de cette époque, qui est peut-être passé inaperçu, est l’écrasante puissance navale mobilisée par l’Espagne, alors que le Maroc n’a pas mobilisé ses fleurons. Très probablement parce que l’Espagne a maintenu le sous-marin Tramontana à un endroit indéterminé du détroit de Gibraltar. D’autre part, l’Espagne aurait-elle mobilisé un tel nombre de navires si le Maroc avait eu une force sous-marine ?

    La guerre de 2011 en Libye a mobilisé une force navale de l’OTAN pour assurer la couverture des attaques terrestres depuis la Méditerranée, le blocus naval des principaux ports et les opérations de renseignement. Rien de tout cela n’a eu lieu avant que l’Alliance ne s’assure que la Libye n’exploite aucun des sous-marins qu’elle était censée exploiter.


    Ces deux exemples mettent en évidence le pouvoir furtif et dissuasif des sous-marins.

    En plus de leur indétectabilité, ils ont une grande puissance offensive. Il est tout simplement terrifiant de penser qu’une seule torpille lourde tirée depuis les profondeurs qui abritent un sous-marin est suffisante pour couler un navire de surface, alors qu’il est extrêmement difficile de le faire avec un seul missile lancé depuis les airs ou depuis une autre unité de surface.

    Avec ce qui a été dit jusqu’à présent et en tenant compte des capacités présentées, nous pouvons préciser un peu plus clairement les missions d’un sous-marin d’attaque :

    – Recherche et attaque.

    – Projection de forces sur terre.

    – Missions de reconnaissance, de renseignement et de surveillance.

    – La guerre des mines.

    – Soutien de la force.

    – Garantir la liberté d’action des forces de surface.

    – L’intelligence.

    – Poste de reconnaissance et d’information avancé destiné à soutenir une force navale.

    – Infiltration du rivage ennemi et couverture des commandos.

    L’un des points à prendre en compte selon la Strategic Defence Review et en relation avec les forces navales est de maintenir la capacité d’opérer sur des théâtres d’opérations éloignés, en mettant l’accent sur la projection navale sur terre. En d’autres termes, la prévalence de l’action côtière et du soutien à la force navale. Actions de couverture traditionnellement associées aux sous-marins.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Espagne #Armée #Armes #Maroc #Algérie #Marine #Sous-marins



  • Maroc-Algérie: La corde raide de Macron

    Maroc-Algérie: La corde raide de Macron

    France, Emmanuel Macron, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Pegasus,

    Aux prises avec une crise énergétique chez lui, et en perte de vitesse sur le continent africain, les choix diplomatiques de Macron au Maghreb semblent réduits à deux options : équilibre invraisemblable ou allégeance risquée.

    Construire des ponts avec Alger sans brûler ceux établis avec Rabat est devenu la mission diplomatique du président français Emmanuel Macron impossible.

    Depuis sa première victoire électorale en 2017, les relations avec les deux ennemis nord-africains ont jeté une ombre sur la diplomatie de Macron dans la région, les plaies ouvertes coloniales , les intérêts économiques et les ego des politiciens jouant un rôle clé dans la formation de cette relation tripartite controversée.

    Aujourd’hui, aux prises avec une crise nationale du gaz chez lui et en perte de vitesse sur le continent africain, les choix diplomatiques de Macron au Maghreb restent limités.

    « Pour saisir la diplomatie marocaine, nous devons être conscients que les relations individuelles informelles du roi sont souvent plus importantes que les relations entre les institutions formelles », a expliqué l’analyste sociopolitique basé en France Wassim Ouameur dans une interview avec The New Arab.

    « Les relations avec les deux ennemis maghrébins ont jeté une ombre sur la diplomatie de Macron dans la région »

    En effet, l’apogée des relations franco-marocaines se situe sous le mandat de Jacques Chirac sous la tristement célèbre « diplomatie Mamounia » , méthode de relations diplomatiques informelles et personnelles.

    Cette diplomatie unique en son genre est morte sous l’administration socialiste de François Hollande et Macron a montré peu d’intérêt à la faire revivre.

    « Macron et Mohamed VI ont montré une certaine froideur dans leur relation », a ajouté Ouameur.

    Leurs relations avaient cependant commencé sur une bonne note en 2017. Macron nouvellement élu a rompu la tradition présidentielle de longue date consistant à commencer le mandat par une visite officielle en Algérie. Il s’est plutôt rendu à Rabat et a séjourné au palais du roi dans le cadre de ce que les médias ont qualifié de « visite amicale ».

    Depuis lors, Macron s’est rendu à plusieurs reprises au Maroc, principalement pour inaugurer des projets parrainés par la France dans le royaume d’Afrique du Nord.

    Bien que spéculatifs, les premiers signes de froideur ont commencé à apparaître juste après le scandale Pegasus .

    En 2021, le quotidien Le Monde a déclaré que les téléphones portables du président français Emmanuel Macron et de quinze membres du gouvernement français pourraient avoir été parmi les cibles potentielles en 2019 de la surveillance par des logiciels espions du groupe NSO basé en Israël. Le roi du Maroc faisait également partie des cibles.

    Selon le journal français, le client était un service de sécurité marocain non identifié. Macron a déclaré avoir demandé des éclaircissements au Maroc et à Israël. Rabat a nié toutes les allégations.

    Depuis, la communication entre les deux dirigeants, Macron et Mohammed VI, se serait interrompue, malgré leur proximité géographique.

    Ces deux dernières années, le roi du Maroc a passé quelque temps dans sa résidence du 7e arrondissement de Paris, à deux pas de l’Élysée, selon le magazine panafricain Jeune Africain .

    En août, Macron s’est rendu en Algérie pour tenter de soigner les blessures de l’époque coloniale qu’il avait rouvertes avec ses déclarations en 2021, lorsqu’il a rejeté l’histoire de l’Algérie et déclaré que le passé du pays « avait été réécrit pour semer la haine contre la France ».

    Dans une vidéo avec ses partisans au début de l’été, le dirigeant français a déclaré qu’une visite au Maroc pourrait avoir lieu en octobre.

    Mais avec le mois qui touche à sa fin, Macron n’a pas encore tenu sa promesse.

    « Macron essaiera très probablement de s’en tenir à la neutralité sur le différend [du Sahara occidental] – une option peu plausible car les deux pays poussent leurs alliés à choisir leur camp dans le conflit géopolitique »

    Au lieu de cela, la Première ministre française Elisabeth Borne, accompagnée de quinze ministres, s’est rendue à Alger en septembre pour « raccommoder l’amitié », affirmant que « le gaz n’est pas sur la table ».

    Abdessalam Jaldi, spécialiste marocain des relations internationales, soutient que les relations franco-algériennes ne se réduisent pas à la question du gaz, même si Paris s’efforce clairement d’obtenir un accord énergétique avec le pays.

    « Il est important de comprendre que pour des raisons historiques (les 132 ans de colonisation française de l’Algérie), démographiques (le poids de la diaspora algérienne et des pieds-noirs en France), et géographiques (les 1 200 km d’espace maritime algérien directement bordant la côte méditerranéenne française), l’Algérie occupera longtemps, aux yeux de la France, une place de première importance que ni le Maroc ni la Tunisie ne pourront remplacer », a déclaré Abdessalled Jlaidi, politologue marocain, au New Arab.

    Néanmoins, la ruée diplomatique française est bel et bien stimulée par la colère sociale qui secoue la France face aux pénuries de gaz après l’arrêt de son partenariat avec la Russie lors de l’invasion de l’Ukraine.

    « Les troubles sociaux intérieurs français concernant l’achat de l’énergie et les prix du carburant vont encore hâter le gouvernement français à conclure un accord avec l’Algérie », affirme l’analyste sociopolitique Wassim Ouameur.

    Chez lui, Macron fait face à un mécontentement face aux pénuries dans les stations-service, ainsi qu’à des grèves et à une opposition féroce au Parlement, qui pourrait tenter de faire tomber son gouvernement ce mois-ci à cause d’un projet de loi budgétaire contesté.

    Bénéficiant d’une réserve de gaz de 4 504 milliards de mètres cubes, l’Algérie a le pouvoir stratégique de négocier des accords et des amitiés à ses propres conditions alors que les puissances mondiales ont soif d’approvisionnement en gaz au milieu de la crise énergétique mondiale.

    Ouameur s’attend à ce que le différend sur le Sahara occidental soit au cœur de ces termes, alors que Rabat et Alger poursuivent des stratagèmes tactiques pour se mater dans le différend qui dure depuis une décennie.

    « Mais à quel prix [l’Algérie acceptera-t-elle d’approvisionner la France en gaz] ? La reconnaissance de la RASD sahraouie [État autoproclamé revendiquant l’autorité sur le territoire contesté du Sahara Occidental] ? Probablement pas, cela aurait des conséquences irréversibles avec le Maroc », a ajouté Ouameur.

    L’expert basé en France affirme que Macron essaiera très probablement de s’en tenir à la neutralité dans le différend – une option peu plausible car les deux pays poussent leurs alliés à choisir leur camp dans le conflit géopolitique.

    « Construire des ponts avec Alger sans brûler ceux établis avec Rabat est devenu la mission diplomatique du président français Emmanuel Macron impossible »

    Laisser Rabat hors des visites officielles françaises dans la région a fait douter que Paris ait déjà fait son choix entre des partenaires maghrébins.

    Aujourd’hui, Paris et Rabat n’ont pas d’envoyés diplomatiques officiels, et les journaux appartenant à l’État et influencés par l’État publient des articles anti-France. La dernière décision de Rabat de remplacer le français par l’anglais comme première langue étrangère dans les écoles a été largement interprétée comme enterrant le dernier souvenir de son ancien colonisateur.

    Mais Paris est de loin le principal investisseur étranger, le principal partenaire commercial et le principal créancier de Rabat.

    Ouameur soutient qu’il est peu probable que l’adoption d’une position « nette » sur la discorde nord-africaine se produise, du moins pendant le mandat de Macron.

    « Le président français se considère comme une sorte d’ »élu » qui saura résoudre ce que personne n’a pu résoudre avant lui, qu’il s’agisse de problèmes internes ou externes », a déclaré Ouameur.

    « La France va essayer de jouer les équilibristes, la vraie question est de savoir si le Maroc ou l’Algérie vont, cette fois, accepter cette attitude », a ajouté Ouameur.

    Basma El Atti est la correspondante de The New Arab au Maroc.

    The New Arab, 24/10/2022

    #France #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Pegasus #Visas