Catégorie : Marocleaks

  • Ahmed Charai, la DGED et l’affaire Rachida Dati

    Wikileaks du Makhzen

    Email envoyé par Mourad El Ghoul, Directeur du Cabinet de Yassine Mansouri à Mohammed Khabbachi le Vendredi, 12 Septembre 2008.

    Traduction intégrale du dossier de la revue « Epoca » sur l’affaire Rachida Dati

    Madrid, 12 sept (MAP) – Ci-après la traduction intégrale du dossier consacré ce vendredi par la revue espagnole « Epoca » à l’affaire de la grossesse de la ministre française de la justice, Rachida Dati, et dans lequel elle accuse SM le Roi Mohammed VI d’être derrière l’information publiée par le journal électronique « lobservateur.ma ».

    – Billet de présentation du numéro, signé par la sous-directrice de la revue, Maite Alfageme, et intitulé « Maroc Connection » :

    « Il y avait un chat enfermé. La calomnie divulguée la semaine dernière dans un média marocain contre l’honneur de l’ex-président Aznar a une explication que nous révélons avec tous les détails – une infinité d’informations corroborées – dans ce numéro d’Epoca que vous avez entre les mains. Il s’agit d’un reportage de notre collaborateur José Maria Ballester Esquivias –bon travail Pepe – dans lequel –quel hasard- il ressort clairement l’existence d’une relation entre le propriétaire de l’observateur.ma –le journal qui a perpétré l’infamie- et les hautes, très hautes instance de la vie institutionnelle marocaine ».

    – Article principal : Ahmed Charai, directeur de « lobservateur.ma » est un ami intime de Mohammed VI. C’est ainsi qu’on a monté la calomnie contre Aznar :

    « Le 2 septembre, le journal électronique marocain +lobservateur.ma+ a annoncé avec tapage que l’ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, était le père du futur enfant de Rachid Dati, d’origine marocaine et actuelle ministre française de la justice. Aznar, par le truchement de FAES, a catégoriquement démenti l’information et remis l’affaire à ses avocats. Il est surprenant que quatre ans après son départ du Palais de la Moncloa –siège de la présidence du gouvernement espagnol -, un site web sort une information qui a l’air d’un coup de pied à l’ex-président du gouvernement.

    Mais c’est quoi « lobservateur.ma » ? Qui est derrière lui ? Quels sont ses intérêts ? Pour répondre à ces questions, Epoca a obtenu le valeureux témoignage d’un important directeur d’un média marocain de l’opposition, qui préfère garder l’anonymat. D’emblée, il assure qu’en matière de publications électroniques au Maroc c’est « la loi de la jungle qui règne : surtout des blogs de mauvaise qualité. Durant les dernières années il y a eu abondance ». Ceci dit, ce journaliste se concentre sur la figure particulière de Ahmed Charai, le directeur de + lobservateur.ma+ et exemple clair sur comment se mêlent au Maroc journalisme, haute politique et proximité au palais royal.

    Charai a formé partie de la délégation marocaine au processus de Manhasset (surnom du round de négociation entre le gouvernement de Rabat et le Front Polisario sur le Sahara). En plus il est très lié à deux think-tanks américains –Search For a Common Ground y Foreign Policy Research Institute -, très proches du mouvement neocon et à la droite israélienne, auprès desquels il mène des actions de lobbying pour défendre la position du Maroc sur le Sahara. En plus il entretient d’excellentes relations avec les services de renseignements marocains et avec le palais Royal+.

    +Comme homme d’affaires, poursuit notre interlocuteur, Charai est le propriétaire de Maroc Télématique, qui s’est adjugée un réseau de panneaux publicitaires à Casablanca. Ce type de concessions se fait souvent au Maroc selon des critères politiques : on accorde des rentes à ceux qui sont proches du palais et même le roi Mohammed VI contrôle FC Com, le plus grand réseau de panneaux publicitaires, géré par son homme de confiance, Mohamed Mounir Majidi+.

    +Ainsi, ajoute ce journaliste marocain, lobservateur.ma perçoit de la publicité « amie » de Maroc Telecom –propriété de Vivendi – de la compagnie aérienne Royal Air Maroc, etc. Et ce, en dépit du nombre réduit de visite su ce site web. Il est certain que Maroc Telecom sert à l’Etat pour « arroser » la presse fidèle. L’un des financements occultes que perçoit Charai+.

    L’accapareuse capacité de lobbying de Charai n’est pas finie. +Il était actionnaire de La Vérité, un hebdomadaire financé par des officiers supérieurs de l’armée marocaine pour défendre leurs intérêts dans l’industrie de la pêche hauturière. Il recevait un financement pour ses activités+. Epoca a essayé à plusieurs reprises ed’ntrer en contact avec Charai pour connaître son point de vue mais il se trouve en voyage aux Etats-Unis.

    +Politiquement, ajoute le journaliste, le régime marocain maintient de très bonnes relations avec Rachida Dati+ donc il faut écarter le mobile politique dans la publication de cette information. +C’est un travail bâclé d’un mauvais journaliste. Ce n’est pas le genre de scoop que l’on peut publier en Europe+, précisément quelques semaines avant le lancement de la version papier de lobservateur.ma.

    Comme nous l’explique notre source – Epoca a pu le vérifier- au moins quatre journalistes français travaillant dans de grands médias spécialisés dans l’information internationale – Dominique Lagarde, Mireille Duteil, Vincent Hervouet et José Garçon – collaborent habituellement avec la publication en question. Selon notre interlocuteur, ils sont rémunérés par Maroc Télématique.

    Epoca a recueilli l’avis de trois d’entre eux. Lagarde, de l’Express, a confirmé que +en accord avec la direction de l’Express+, il écrit des +articles pour www.lobservarteur.masur des thèmes de politique internationale, avec la condition de ne jamais écrire sur le Maroc+. Elle reconnaît aussi qu’il les envoie à Maroc Télématique. Toutefois, elle s’est montrée surprise après la lecture de cette information dans la page web. +Il était suspendu entre juillet et septembre pour préparer le lancement de la version papier. On m’a demandé de suspendre l’envoi d’articles. Mais Charai m’a dit qu’ils ont un scoop et qu’ils avaient décidé de le publier+.

    Non moins susprise, Mireille, de la revue Le Point, a dit que l’observateur.ma, est habituellement +plus sérieux+. Dans un entretien téléphonique, Vicent Hervouet, de la chaîne de télévision LCI, qui a le même avis, a confirmé sa collaboration avec la page web de Charai. LCI est la chaîne d’information en continu de TF1, la principale chaîne de télévision française, dont le journal du soir est le plus suivi en Europe. LCI et TF1 sont propriété du groupe Bouygues, très présent au Maroc et qui a construit à Casablanca l’immense mosquée Hassan II, la troisième plus grande au monde après celles de la Mecque et de Médine.

    Dans un autre article, l’auteur du reportage se demande sur le pourquoi de cette haine à Aznar ?. L’article est illustré d’une photo du débarquement de soldats espagnols sur Perejil.

    Les motifs ne manquent pas au Maroc et à son roi pour exacerber leur haine envers Aznar. Au début de son étape comme président du gouvernement, ce dernier a eu des gestes de bonne volonté : en 1996, il a été le premier pays étranger qu’il a visité officiellement et trois ans plus tard, en 1999, l’Espagne était l’un des rares pays à avoir dépêché son chef d’Etat et son chef de Gouvernement aux funérailles de Hassan II. Même cette même année a éclaté le premier incident entre le gouvernement du Parti Populaire et le Maroc : au terme de l’accord de pêche entre ce pays et l’Union Européenne, il n’a pas été renouvelé. La pêche espagnole en est sortie lésée.

    Peu à peu, les relations entre les deux pays se sont détériorées pour déboucher fin octobre 2001 sur le retrait de l’ambassadeur du Maroc à Madrid. Mohamed Benaissa, alors ministre des Affaires étrangères, a allégué que l’Espagne +ne respectait pas le Maroc et ses institutions+. Selon un rapport de l’Institut Real Elcano, le manque de respect auquel se référait le régime marocain concernait +le traitement réservé par la presse espagnole au défunt Hassan II et qu’elle réserve à Mohammed VI, le scepticisme quant au désir des Marocains d’homologuer leur +transition démocratique+ avec d’autres transitions européennes, au manque de crédibilité des prétentions marocaines sur le Sahara, et le soutien à la fermeté avec laquelle le gouvernement fait face aux revendications agressives sur Sebta et Mellilia+. Soit les thèmes de toujours. Aznar était disposé à bien s’entendre avec le Maroc, mais sans céder dans la défense des intérêts espagnols.

    La tension a atteint son paroxysme le 11 juillet 2002 lorsque la Gendarmerie marocaine a occupé l’îlot espagnol de Perejil, déclenchant ainsi la plus grande crise entre les deux pays depuis la Marche verte. Cinq jours après, l’Espagne lance, avec l’appui de tous ses alliés sauf la France, une opération militaire pour récupérer Perejil. Et il fut ainsi. Par la suite, le dialogue sera rétabli entre les deux parties, mais les relations amicales n’ont jamais éé récupérées sous le gouvernement PP. Une fois Zapatero au pouvoir, les rois d’Espagne ont effectué, en janvier 2005, une visite d’Etat au Maroc. Saisissant cette occasion, Mohammed VI avait accordé un entretien à +El Pais+ où il s’était interrogé si +Aznar était plus franquiste que Franco+.

    Ce fut le dernier d’une série de gestes de mépris ». –(MAP)-

    Tags : Maroc, Espagne, Aznar, Persil, Laila, Perejil,

  • « Le roi prédateur » vu par The Sunday Times

    26 M £ d’argent de poche pour les Midas marocains
    Matthew Campbell
    902 mots
    11 mars 2012
    Le Sunday Times
    ST
    1
    36
    Anglais
    © 2012 Times Newspapers Ltd. Tous droits réservés
    UN NOUVEAU LIVRE EXPOSE LES DÉPENSES ABSOLUES D’UN ROI QUI A UNE FOIS VOLÉ SON ASTON MARTIN EN BRETAGNE POUR UNE MISE AU POINT, IL AIME que ses jouets préférés soient en bon état. En fait, le roi Mohamed VI du Maroc est connu pour transporter son Aston Martin sur un transporteur Hercules au fabricant en Grande-Bretagne juste pour une mise au point.
    Plus de 5 millions de ses sujets vivent avec moins de 1 £ par jour. Mais «Sa Majesté», comme doivent l’appeler même les membres de sa famille proche, n’a pas besoin de faire des économies ou d’épargner, car la générosité du peuple est illimitée. Selon les auteurs du Roi Prédateur, il obtient 26 millions de livres sterling par an en « argent de poche » qu’il dépense à sa guise.
    Le livre, publié à Paris ce mois-ci, offre un aperçu rare du domaine extraordinairement somptueux de l’un des derniers monarques absolus du monde. Il dépense 1 million de livres sterling par an pour la nourriture pour animaux de compagnie et deux fois plus pour sa garde-robe.
    Ses 12 palais sont maintenus entièrement dotés en personnel, climatisés à une température constante de 17 ° C et remplis de toutes les délicatesses connues de l’homme au cas où Mohamed pourrait tomber. Les palais coûtent aux contribuables 1 million de livres sterling par jour pour fonctionner, mais le roi n’en utilise que quatre d’eux.
    Cette extravagance met en lumière un mystère intrigant du soi-disant printemps arabe: comment les monarchies corrompues et prodigues du Moyen-Orient ont-elles réussi à survivre à la colère qui a renversé tant d’autres régimes de la région? De Bahreïn à la Jordanie, émirs et rois ont fait face à des protestations. Pourtant, aucun d’eux n’a été contraint de fuir comme le Tunisien Zine Ben Ali, n’a été contraint de démissionner comme l’Egyptien Hosni Moubarak, ou a été capturé et tué comme Mouammar Kadhafi, l’ancien dictateur libyen.
    Les Marocains vénèrent leur monarque, qui, à 48 ans, est une race différente de la gériatrie désespérément déconnectée qui gouvernait l’Égypte et la Tunisie. En 2002, il a épousé la princesse Lalla Salma, qui a assisté au mariage du prince William l’année dernière et est la première épouse d’un monarque marocain à avoir été publiquement reconnue et à avoir reçu un titre royal.
    Pourtant, la tolérance aux excès du palais diminue, affirment Catherine Graciet et Eric Laurent, les auteurs du livre, qui affirment avoir eu accès aux sources du palais.
    La cérémonie d’inauguration du roi en 1999, lorsqu’il a été présenté au peuple comme le « roi des pauvres », semble être un lointain souvenir.
    Non content de vider les caisses de l’État, « King Midas » a également mis la main sur l’économie. De nos jours, les critiques l’appellent « PDG de Morocco Inc » parce qu’il contrôle une grande partie de l’agriculture et de l’industrie du pays d’Afrique du Nord par le biais de diverses sociétés de portefeuille royales.
    Avec une fortune estimée à 2 milliards de livres sterling, il est devenu encore plus riche que les dirigeants de nombreux États producteurs de pétrole. « Il a repris tous les secteurs clés de l’économie », explique le livre. « Il est le premier banquier, assureur, exportateur et producteur agricole du pays. »
    Son goût pour le luxe est illustré notamment par sa collection de voitures flashy. « Presque tous les matins, il demande qu’une dizaine de voitures de sa collection soient défilées devant lui pour l’aider à décider laquelle il veut utiliser. Ferrari, Aston Martin, Maybach … il a tout à fait le choix. »
    En ce qui concerne la couture, seul le meilleur fera l’affaire. Il aurait déjà dépensé 35 000 £ à Londres pour un pardessus en cachemire. Lors de voyages à l’étranger, il n’est pas rare qu’il soit accompagné de 300 invités dispersés dans divers avions.
    Son jet privé a sa propre salle de gym.
    Avec le style de vie flashy va un tempérament volatil et capricieux et le roi, qui a subi de graves châtiments corporels de la part du roi Hassan II, son père, est connu pour ses violentes rages, dans lesquelles il s’en prend à ses assistants.
    Rien de tout cela n’empêche les personnalités françaises d’essayer de trouver grâce auprès de lui. Beaucoup, comme Dominique Strauss-Kahn, le politicien socialiste en disgrâce et ancien directeur général du Fonds monétaire international, ont des maisons de vacances à Marrakech; Jacques Chirac, l’ancien président français, qui était un ami du père de Mohamed, se retrouve souvent au bord de la piscine de l’hôtel de luxe Gazelle d’Or à Taroudant.
    Cependant, le soutien français ne compte pour rien aux yeux de la foule et Mohamed a habilement anticipé les manifestations du printemps arabe l’année dernière en réécrivant la constitution de son pays et en donnant plus de pouvoir aux élus. En vertu des nouvelles règles, il a également maintenu une emprise ferme sur la sécurité, l’armée et les affaires religieuses: il sait que son peuple est en colère.
    La corruption rampante s’étend dans le palais, selon les câbles de l’ambassade américaine qui ont été libérés par WikiLeaks. Un ambassadeur s’est plaint dans un câble à Washington de « la cupidité épouvantable de ses proches » du roi.
    « Les principales institutions de l’État marocain sont utilisées par le palais pour contraindre et solliciter des pots-de-vin dans le secteur immobilier », a déclaré un haut homme d’affaires marocain cité dans l’un des câbles. Inutile de dire que le palais rejette ces affirmations comme des mensonges impertinents.
    Le roi Mohamed, en haut à gauche avec son fils Moulay Hassan, et la princesse Lalla Salma ont 12 palais préparés pour eux, mais n’en utilisent que quatre  » IL DÉPENSE 1 M £ PAR AN POUR LES ALIMENTS POUR ANIMAUX DE COMPAGNIE ET DEUX FOIS CELUI-CI SUR SON ARMOIRE
    Actualités International Associated Services Limited
    The Sunday Times, 11 mars 2012

  • Général Dagan : le Roi ne semble pas très intéressé par le gouvernement [ou pouvoir].

    Objet : Maroc-Wikileaks
    Selon un document publié par le site web wikileaks le Général Dagan a fait savoir à Frances Fragos Townsend, Assistant au Président US chargé de la Sécurité Intérieure (Homeland Security) et du Contreterrorisme, que le Maroc « fait mieux [dans son traitement de la question de l’islamisme radical], bien que le Roi ne semble pas très intéressé par le gouvernement [ou pouvoir].
    Le document publié par ledit site est un compte-rendu d’entretien entre le Général Dagan et le responsable américain, en date du 12 juillet 2007. La réunion a porté, entre autres, sur les menaces sécuritaires, le Proche-Orient et le Pakistan. Les propos sur le Maroc figurent dans la rubrique « autres questions régionales ».

  • Wikileaks : La « Marche Verte » était un leurre

    La Marche Verte a commencé le 30 octobre 1975 et non pas le 6 novembre comme indiqué dans la date des commémorations officielles, pour bloquer une éventuelle intervention militaire de l’Algérie contre l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc. C’est ce que révèle un câble diplomatique envoyé par l’ambassade américaine à Rabat daté du 30 octobre 1975. Et de pacifique, elle n’avait rien puisqu’elle était accompagnée d’un contingent de 20.000 soldats de l’armée marocaine.
    ´En plus l’ordre de départ de la Marche n’a été donné par Hassan II qu’après avoir conclu les 3/4 de l’accord signé avec l’Espagne sur le Sahara Occidental.
    Un autre câble daté du 23 octobre dévoilait les termes du pacte conclu entre Hassan II et le envoyé espagnol José Solis, Ministre du Mouvement à l’époque.
    Le document, adressé au Département d’État de Henry Kissinger, résume une conversation de Hassan II avec les représentants américains qui fait un compte-rendu de la réunion. Le monarque s’est montré optimiste car « trois quarts du problème avaient été réglées après l’accord conclu avec Solis ». Le Pacte a établi que la Marche verte, comme grande idée du roi ouissam alaouite, devait aller en avant. « Le concept est mien. L’Organisation est mienne. Je vais donner l’ordre de franchir la frontière. Il n’y a que le peuple qui puisse l’annuler et s’il le fait, il se peut que moi aussi je dois faires mes valises et déménager dans ma démeure à Madrid « , a prévenu le monarque.
    En contrepartie, le Maroc et en Espagne ont accordé chercher au régime une sortie « élégante » du Sahara qui lui permette de « garder les apparences ». L’idée était d’utiliser les Nations Unies pour légitimer l’occupation marocaine à travers un référendum « contrôlé ». Pour cela, ils compterait avec l’aide de la Mauritanie et des USA. Les négociations ultérieures serviraient, selon le câble, à travailler et définir cette formule. En outre, Solis a profité de cette rencontre pour annoncer que l’Espagne renonçait à un Sahara indépendant et, en plus, et pour rassurer Washington, cesserait de considérer l’Algérie, alliée de l’Union soviétique, comme « partie intéressée ».

  • Abdelkader Belliraj, définitivement innocenté en Belgique, le Maroc cassera-t-il sa condamnation à perpétuité ?

    par Luk Vervaet
    Le jeudi 24 décembre 2020 la Chambre de mise en accusation de Bruxelles a définitivement innocenté Abdelkader Belliraj.

    Il y a douze ans, la nouvelle venant du Maroc avait fait l’effet d’une bombe : selon le Maroc, lors de son arrestation dans ce pays en 2008, Abdelkader Belliraj avait avoué six meurtres politiques commis en Belgique dans les années 1980, et jamais résolus ici jusqu’à ce jour. Ce que ni la justice ni la police belges n’avaient réussi à résoudre, les autorités marocaines s’en étaient montrées capables : à la consternation de tous, vingt ans après les faits, elles offraient sur un plateau la tête d’un coupable à la Belgique.

    Pendant près de douze ans des recherches ont été poursuives par les services de la police belge pour trouver des preuves de cette accusation marocaine contre Belliraj.

    Jeudi dernier, le tribunal belge y a mis un point final. En jugeant (1) qu’il n’y a aucune preuve, ni le moindre fait qui démontrent l’implication de Belliraj dans ces meurtres (2) que ces affaires qui datent des années 1980 sont prescrites (3) qu’il existe des indications selon lesquelles Abdelkader Belliraj a été torturé pour obtenir ses aveux.

    Maintenant que les tribunaux belges ont définitivement rejetté la culpabilité de Belliraj dans ces affaires, le Maroc fera-t-il de même ? Organisera-t-il un nouveau procès ? Annulera-t-il la condamnation à perpétuité de Belliraj suite à un procès inique au Maroc ? Affaire à suivre.









    Pour rappel. Le procès du « réseau Belliraj » au Maroc.
    Un article de Luk Vervaet 2013

    Pendant ces dernières cinq années, beaucoup a été écrit sur l’affaire Belliraj, sur sa personne, sa vie. Il y a même un livre en néerlandais qui est sorti en 2011 qui reprend presque mot pour mot l’accusation de la BNPJ (la réputée Brigade nationale de la Police Judiciaire) à son encontre. En d’autres occasions, certaines personnes impliquées dans ce procès ont été présentées comme des terroristes ou des criminels de droit commun pour justifier leur condamnation et leur détention.
    Quant au Comité des familles des détenus européens au Maroc, nous demandons l’annulation pure et simple de la condamnation du « réseau Belliraj » et la libération immédiate de tous les détenus sans exception.

    Notre choix est celui de la protection des inculpés, des détenus et de leur famille contre la violence et le terrorisme d’état, devenu systémique. La lutte contre le terrorisme au Maroc est en effet devenu le moyen pour réduire une certaine opposition politique ou sociale au silence, pour se débarrasser des opposants, pour s’assurer du soutien de l’Occident, pour régler des comptes entre différentes fractions du régime sur le dos des accusés. Quelles que soient les inculpations, tant qu’un état ne garantit pas les droits les plus élémentaires des accusés, tant qu’on assiste à des enlèvements au nom de la lutte antiterroriste, à leur torture systématique par les services secrets lorsqu’il s’agit de la sûreté nationale, à la pratique d’une justice basée sur « les aveux » et sur rien d’autre, aux menaces des familles, aux procès iniques, à leur isolement et à leur maltraitance en prison.., il ne peut y avoir justice.

    Un procès monstre
    Le procès monstre contre 35 personnes accusées d’appartenir à « la cellule terroriste la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire du Maroc », le dit « réseau terroriste de Belliraj », a eu lieu en 2008-2009 devant la Cour antiterroriste à Rabat.
    En tout, ce procès impliquait une cinquantaine de personnes, dont 17 personnes résidant à l’étranger pour lesquelles le Maroc a demandé l’arrestation et l’extradition, sans l’obtenir pour la plupart d’entre elles.
    Entre le 18 et le 30 janvier 2008, plus de 20 personnes ont été enlevées dans plusieurs villes du Maroc et enfermées pour une durée de deux semaines à deux mois dans le centre secret de Temara pour leur extorquer des aveux, obtenus sous la torture ou sous la menace de viol, de coups de bâton, de gifles, sans que leur famille ne soit informée de leur «arrestation» ou lieu de détention. Quant à la famille et les enfants d’Abdelkader Belliraj, ils resteront pendant huit mois sans aucune nouvelle.
    Le procès ne commencera qu’en septembre 2008, mais le 20 février 2008, le ministre de l’intérieur et le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement donnent déjà une conférence de presse condamnant les prévenus et mettant en garde ceux qui oseraient mettre en doute la version officielle du complot terroriste. Ils violent ainsi le principe de la présomption d’innocence et le secret de l’enquête préliminaire. Le sort des prévenus est scellé. Le 16 septembre 2008, le procès commence avec 35 personnes dans le banc des accusés. L’accusation: «atteinte à la sécurité intérieure du pays, formation d’un groupe criminel visant à préparer et à commettre des actes terroristes, transport et détention d’armes à feu, falsification de documents officiels, don et collecte de fonds dans l’exécution de projets terroristes, vols multiples et blanchiment d’argent. » A l’issue du procès, le 28 juillet 2009, les 35 sont condamnés à des peines allant de un an de prison à la perpétuité pour Abdelkader Belliraj. Six condamnés (un membre du Parti Socialiste Unifié, un dirigeant du Parti de la Justice et du Développement, un correspondant d’Al Manar TV, dirigeant du Parti de la Nation et deux dirigeants du parti Al Badil Al Hadari), désignés comme les responsables politiques du complot terroriste, écopent jusqu’à 25 ans de prison ferme.
    Coup de théâtre, deux ans plus tard, quand, le 14 avril 2011, le Roi gracie « l’aile politique » du réseau terroriste et fait libérer les six politiques, rendant ainsi ridicule les peines prononcées à ce procès (jusqu’à 25 ans de prison ferme pour les personnes concernées !) et rendant absurde toute accusation d’entreprise terroriste (par définition politique !) pour les autres détenus. Mais rien n’y fait. Les autres condamnés resteront en prison et seront à plusieurs reprises victime de transferts arbitraires, d’isolement, de maltraitance ou de privation de visite de leur famille.

    « Une mascarade, un show politique, un procès inéquitable »
    Les audiences du procès ont été suivies par nombre de représentants des organisations de défense des droits de l’homme, dont 17 personnes représentant 8 organisations arabes des droits humains. Le déroulement de ce procès a été condamné de façon unanime, qu’il s’agisse de l’ambassade américaine ou belge à Rabat, des organisations de droit de l’homme ou de la sûreté de l’État belge. C’était une mascarade, un show politique et un procès inéquitable.
    Quelques jours après la conférence de presse des deux ministres marocains, le journaliste de La Libre, Roland Planchar, titrant « Les faits belges incertains », écrit : « Les éléments fournis par le Maroc ne permettent pas à ce stade d’ouvrir ou de rouvrir des dossiers belges. Il faut attendre des renseignements bien plus explicites. Il y a du doute et de l’embarras dans l’air. Il est par exemple troublant de constater que, en quelques semaines, sans demander ni donc obtenir le moindre renseignement à la police fédérale ou à la Sûreté de l’État, les services marocains sont parvenus à résoudre autant de mystères d’un coup. Là où les Belges ont abouti à d’autres conclusions ou n’ont pu résoudre l’énigme pendant tant d’années. Bizarre, pensent des observateurs proches du milieu d’enquête ». (La Libre, 22 février 2008).
    Le 6 août 2009, Wikileaks dévoile que Robert P. Jackson, diplomate américain en poste à Rabat, a adressé à cette époque un télégramme inquiétant à Washington sur la situation des droits de l’homme au Maroc dans le cadre de la lutte antiterroriste et sur un procès en cours, celui d’Abdelkader Belliraj. Dans ce câble, l’ambassade américaine cite un des magistrats belges sur place, Daniel Bernard, haut magistrat, ancien membre du parquet fédéral, et le consul belge, Johan Jacobs, qui ont, tous les deux, dénoncé ce procès. Monsieur Jacobs a déclaré que les condamnations avaient tout simplement été « décidées à l’avance ».
    Violette Daguerre de la Commission arabe des Droits Humains, qui a assisté au procès, écrit dans son rapport : « La Cour n’est pas parvenue, malgré un an et demi d’audiences successives, à prouver une quelconque accusation à l’encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader Belliraj. Certains des prévenus ont fait l’objet de poursuites pour le simple fait d’avoir eu des relations avec lui… Les prévenus ont insisté devant la Cour sur le fait qu’ils ont été soumis à des interrogatoires musclés et que des aveux ont été obtenus sous la torture au centre secret de la police politique de Temara ». (Voir texte intégral de son rapport d’observation sur http://www.achr.nu/news.fr247.htm et le rapport de Human Rights Watch du 29 décembre 2009 en anglais www.hrw. org/en/news/2009/12/29/morocco-address-unfair-convictions-mass-terror-trial, et en arabe à www.hrw.org/ar/news/2009/12/29 )
    Même la sûreté de l’État belge parle d’un procès non basé sur des faits : « Bien qu’elle ait eu vent de liens entre certains de ces individus, la sûreté de l’État n’a cependant jamais été en possession d’éléments attestant leur implication commune dans une quelconque activité liée au terrorisme ou permettant d’établir un lien entre l’un d’eux et les six meurtres “belges” reprochés à ce réseau. Les éléments avancés par le Maroc n’ont donc pas permis de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en Belgique ».
    (Rapport annuel de la Sûreté de l’État belge 2008 ). Violette Daguerre écrit : « A la question « pourquoi Belliraj n’a-t-il pas été poursuivi en Belgique ? », la réponse est tout simplement parce qu’il n’ avait pas commis les crimes pour lesquels il a été accusé. Il a été tout de même condamné à perpétuité par un tribunal marocain qui manque d’intégrité et de crédibilité. »

    La collaboration belge
    Et pourtant, la Belgique a activement collaboré à ce procès monstre en fournissant des dossiers et des documents à la justice marocaine légalisant ainsi l’inculpation et la condamnation des accusés. Fait déjà dénoncé par le sénateur CD&V et professeur en droit Hugo Vandenberghe, lors de la session plénière du Sénat le 4 mars 2010 : « Si l’État belge transfère des dossiers à des États dont il n’a pas la garantie qu’un procès puisse s’y dérouler de manière équitable et impartiale, il est complice de violation de l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cette disposition trouve son origine dans l’affaire Söring et donc dans le débat relatif à l’extradition vers des États appliquant encore la peine capitale. La jurisprudence a encore évolué depuis lors ». Concrètement ce transfert de documents belges s’est passé comme suit : « Après la fin de l’interrogatoire de deuxième comparution, le juge d’instruction de son côté a versé secrètement et illégalement au dossier, des documents envoyés aux autorités marocaines dans le cadre de la commission rogatoire internationale, par les instances belges (documents en français). La défense a également insisté sur la nécessité de traduire les documents rédigés en français vers l’arabe, étant donné qu’elle est la langue de plaidoirie devant les juridictions au Maroc, et que cela relève de la souveraineté du Maroc et de sa constitution. Demande qui est restée lettre morte..La traduction s’est limitée à une lecture orale de certains paragraphes». (Rapport Violette Daguerre).
    La Belgique a non seulement transféré des dossiers mais aussi des personnes.
    Le 29 novembre 2010, le ministre Van Ackere se vante devant la Chambre que la Belgique, par l’intermédiaire du ministre de la justice De Clerck a extradé « un ressortissant algérien vers le Maroc dans le cadre du procès Belliraj début 2010 ». Il s’agit de Bin Rabeh Benjettou, qui sera sauvagement torturé et condamné à dix ans de prison. Récemment, les autorités marocaines lui ont fait savoir qu’il est sur la liste de personnes à extrader vers l’Algérie.
    La complicité ne s’arrête pas là. Elle fut aussi indirecte. Parmi les personnes résidant en Europe, dont le Maroc demande l’arrestation et l’extradition dans le cadre du procès, se trouve le Belgo-marocain Ali Aarrass. Arrêté par l’Espagne le 1 avril 2008, innocenté par la justice espagnole par manque de preuve, il restera pendant deux ans en prison en Espagne, en attendant son extradition. Celle-ci aura lieu le 14 décembre 2010, allant à l’encontre de la demande du Comité des droits de l’homme des Nations Unies de ne pas l’extrader. Pendant ses deux ans de détention en Espagne, la Belgique n’a pas voulu lever le petit doigt pour protéger son ressortissant. Dans la Revue belge de droit international (numéro 2012/2, pages 634-659), Leila Lahssaini, écrit : « La Belgique refusa, durant les deux années de détention d’Ali Aarrass en Espagne, de s’adresser aux autorités espagnoles afin d’empêcher l’extradition, tant en exerçant la protection diplomatique de ce ressortissant belge ayant vécu la majorité de sa vie en Belgique, qu’en proposant des visites consulaires…. Depuis son extradition vers le Maroc, la Belgique déclare également ne pouvoir intervenir auprès des autorités marocaines afin de s’assurer du respect de ses droits fondamentaux… Cette position est maintenue jusqu’à ce jour, malgré les allégations de tortures subies par Ali aarrass depuis son arrivée au Maroc, tant durant les interrogatoires précédant les procès qu’aujourd’hui, alors qu’il purge sa peine de 12 ans de prison à Salé.. »

    Juin 2013, Human Rights Watch demande la libération de tous les détenus restants dans le procès Belliraj.
    En 2012 Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, avait fait son rapport sur la torture au Maroc et sur le cas d’Ali Aarrass en particulier. Juan Mendez prouve que des traces physiques et psychologiques liées à la torture ont bien été constatées chez Ali Aarrass. En avril 2013, l’organisation Alkarama adressait le même message au Comité contre la torture de l’ONU.
    En juin 2013, un nouveau rapport de Human Rights Watch (HRW) met en cause les tortionnaires au Maroc. Depuis 30 ans, Human Rights Watch (HRW) est parmi les organisations mondialement reconnues pour sa défense des droits de l’homme. Sous le titre « Tu signes ici, c’est tout : Procès injustes au Maroc fondés sur des aveux à la police » (un rapport de 137 pages), HRW demande au gouvernement marocain la libération immédiate des 17 prisonniers (des 35 condamnés) toujours en prison dans l’affaire Belliraj ou leur libération en attendant un procès équitable.
    Le rapport dit ceci (passages mis en gras par nous) :
    « En ce qui concerne l’affaire de Gdeim Izik, dans laquelle 21 des 25 accusés sont en prison, et l’affaire Belliraj, où 17 des 35 accusés sont en prison (liste en bas) les autorités marocaines devraient:
    • Libérer les accusés encore emprisonnés ou bien leur accorder un nouveau procès qui soit équitable…
    • Si les affaires sont rejugées, la présomption devra être que tous les accusés soient libres jusqu’à leur procès..
    • Quand les accusés seront rejugés, le tribunal devra étudier leurs allégations de torture et garantir, conformément au droit international et marocain, qu’aucune déclaration obtenue par la violence ou sous la contrainte ne soit admise comme preuve..
    • Si le tribunal décide d’admettre comme preuve une déposition de police dont l’accusé affirme qu’elle a été extorquée sous la torture, il devrait expliquer dans son jugement écrit pourquoi il a décidé que ces allégations de torture ou de contrainte abusive n’étaient pas crédibles. »
    (page 10 du résumé du rapport en français).

    HRW dénonce que 84 personnes inculpées dans six affaires ont été condamnées sur base d’ aveux «extorqués sous la torture ou par d’autres méthodes illégales» ou sur base de «témoignages, sans que les témoins aient à témoigner au tribunal ». HRW constate que nombre d’inculpés dans l’affaire Belliraj ont été enlevés et ont disparu pendant une période qui a été beaucoup plus longue que la période légale de garde à vue prévue par la loi, ainsi que sans aucun contact avec un avocat ou un membre de leur famille. HRW constate que les tribunaux « n’ont pas fait d’effort significatif pour vérifier les plaintes sur la torture » et ne se basent que sur « les déclarations à la police qui les incriminent », et ce malgré le fait que les accusés ont affirmé que « ces déclarations leur avaient été extorquées ».

    Le rapport de HRW recommande « Aux gouvernements et institutions qui fournissent une aide au Maroc, d’encourager le Maroc à mettre en œuvre les recommandations énumérées ci-dessus, surtout celles qui veulent pousser les juges à :
    • examiner de façon plus critique la valeur, comme preuve, des procès-verbaux préparés par la police, quand les accusés récusent leur contenu;
    • concevoir et suivre des méthodes pour explorer plus en détail les allégations de torture ou de mauvais traitements, quelle que soit l’étape des procédures où elles ont été émises;
    • imposer des limites légales à la durée de la détention provisoire, non seulement pendant la phase de l’enquête judiciaire mais aussi quand un procès ne parvient pas à démarrer ou à être mené à bien dans un délai raisonnable, et garantir un réexamen judiciaire régulier et approfondi des ordres de détention provisoire. »
    (page 10/11 du résumé du rapport en français).

    Le ministère de la Justice de Madame Turtelboom, qui s’est vantée à la Chambre de ce que la Belgique était le partenaire judiciaire numéro deux au Maroc, réagira-t-elle à cette nouvelle demande qui la met directement en cause ?
    Le ministère des affaires étrangères de Monsieur Reynders, qui continue à justifier son inaction vis-à-vis du sort des torturés belgo-marocains au Maroc, réalise-t-il que la Belgique se rend ainsi complice des pratiques d’extradition illégale, d’enlèvements, de torture et de procès iniques au Maroc, qui constituent d’ores et déjà des faits indéniables.


    Appendix II: Human Rights Watch : List of Defendants in « Belliraj » Case and the Sentences They Received )

    1. Abdelkader Belliraj, life in prison
    2. Abdellatif al-Bekhti, 30 years
    3. Abdessamed Bennouh, 30 years
    4. Jamal al-Bey, 30 years
    5. Lahoussine Brigache, 30 years
    6. Redouane al-Khalidi, 30 years
    7. Abdallah ar-Rammache, 30 years
    8. Mohamed Yousfi, 30 years
    9. Mohamed Merouani, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    10.Mustapha Mouâtassim, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    11. Mohamed Lamine Regala, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    12. Abadila Maelainin, 20 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    13. Abdelhafidh Sriti, 20 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned April 12, 2012
    14. Abd al-Ghali Chighanou, 15 years
    15. Mokhtar Lokman, 15 years
    16. Abderrahim Nadhi, 10 years
    17. Abderrahim Abu ar-Rakha, 10 years
    18. Hassan Kalam, 8 years
    19. Slah Belliraj, 8 years, reduced to 5 years on appeal, then pardoned 2012
    20. Ahmed Khouchiâ, 8 years
    21. Samir Lihi, 8 years
    22. Mustapha at-Touhami, 8 years
    23. Bouchâab Rachdi, 6 years
    24. Mohamed Azzergui, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    25. Mansour Belaghdeche, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    26. Adel Benaïem, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    27. Mohamed Chaâbaoui, 5 years (freed upon completion of sentence in February 2013)
    28. Jamaleddine Abdessamed, 3 years (freed, sentence completed)
    29. Abdelazim at-Taqi al-Amrani, 3 years (freed, sentence completed, acquitted on re-trial after the Court of Cassation quashed his conviction)
    30. Larbi Chine, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    31. Ibrahim Maya, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    32. Abdellatif Bouthrouaien, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    33. Hamid Najibi, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
    34. Mohamed Abrouq, 1 year suspended sentence
    35. Ali Saïdi, 1 year suspended sentence
    Publié il y a 17th October 2013 par Luk Vervaet
  • Quand Wikileaks dénonçait la pédophilie au Maroc

    Tourisme sexuel, pédocriminalité, Marrakech,

    Source : Wikileaks, 16 février 2010

    La situation de la TIP au Maroc.

    — 25/A. Les sources d’information sur la traite des personnes (TIP) comprennent le ministère marocain de la Justice (MOJ) ; le ministère de l’Intérieur (MOI), en particulier la Direction des frontières et de la migration ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (MOSD) ; le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MOEPT), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MFA). En outre, des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR, le PNUD, l’UNIFEM et l’UNICEF ont fourni des informations. Les ONG internationales telles que Caritas, Médecins sans Frontières (MSF) et les églises chrétiennes qui apportent une aide directe à la communauté des migrants sont bien placées pour donner un aperçu de leur situation. Les ONG nationales, en particulier celles qui se concentrent sur les femmes et les enfants, comme Bayti, INSAF, Solidarité Féminine, la Fondation Occidental Oriental, l’Association marocaine des droits de la femme, la Ligue démocratique pour la défense des droits de la femme, l’organisation anti-pédophilie Hands Off My Child, et d’autres ont été en mesure de fournir une image de la situation des femmes et des enfants exploités.

    — En février 2010, le GOM a validé une étude de l’OIM détaillant la traite au Maroc. Le rapport fournit une image complète des types de traite au Maroc mais se concentre exclusivement sur les victimes de la traite à travers les frontières internationales, principalement les Marocains victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé vers l’Europe et le Moyen-Orient et les Subsahariens victimes de la traite à travers le Maroc vers l’Europe. Le rapport intitulé « Trafic transnational de personnes : Situation et analyse de la réponse marocaine » devrait être rendu public en février ou mars 2010 et comprend une liste de recommandations législatives et politiques pour le GOM afin d’améliorer sa réponse à la traite des personnes.

    — Le rapport de l’OIM n’a pas abordé la question de la traite interne ou du travail des enfants, en particulier le problème répandu des « petites bonnes » (c’est-à-dire des jeunes filles rurales amenées dans les zones urbaines pour travailler comme domestiques). Les fonctionnaires du GOM et de l’ONU ont indiqué que l’UNICEF et l’UNIFEM, avec la coopération du GOM, prévoient d’entreprendre une deuxième étude qui traitera du trafic interne ; cette étude devrait commencer cette année. —

    25/B. Le Maroc est un pays d’origine, de transit et pour les hommes, les femmes et les enfants soumis à des conditions d’exploitation sexuelle commerciale et de travail forcé. Le trafic domestique concerne généralement de jeunes enfants ruraux recrutés pour travailler comme enfants domestiques ou ouvriers dans les centres urbains. Le Maroc est également un pays de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite internationale, principalement en provenance d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. C’est un pays d’origine pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite vers les pays européens et le Moyen-Orient.

    — Les garçons et les filles marocains risquent d’être victimes de la traite interne à des fins de travail. Les jeunes filles sont amenées à quitter la campagne pour travailler comme domestiques dans les grandes villes. Ces jeunes filles étaient particulièrement vulnérables aux abus. Elles reçoivent un salaire minimal, qui est souvent envoyé directement à leurs parents ; elles ne vont pas à l’école et sont exposées aux abus physiques et sexuels de leurs employeurs. Si le phénomène est si répandu, c’est en partie en raison de la mentalité omniprésente des citadins qui considèrent qu’avoir une jeune fille comme une forme de charité. Ces employeurs pensent qu’ils aident financièrement une famille rurale, qu’ils fournissent un logement aux jeunes filles et qu’ils leur donnent une formation professionnelle. Les garçons sont mis en apprentissage dans le secteur artisanal, dans le domaine de la construction ou dans des ateliers de mécanique où ils travaillent à transporter des fournitures et à effectuer des tâches subalternes.

    — On ne dispose pas d’informations actualisées et précises sur le nombre d’enfants victimes de la traite à des fins de travail. Une étude de 2003 de l’UNICEF intitulée « Comprendre le travail des enfants » (UCW) estime que 600 000 enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent. Une étude réalisée en 2001 par Save the Children a estimé qu’à cette époque, entre 66 000 et 88 000 enfants étaient employés comme enfants domestiques. Cela représentait 2,3 % à 3 % de la population totale des enfants âgés de 7 à 15 ans (2,87 millions au total).

    — L’emploi de ressortissants non marocains comme travailleurs domestiques est très rare, bien qu’il existe une petite communauté de Philippins et d’autres nationalités d’Asie travaillant au Maroc. Le rapport TIP de l’OIM a trouvé quatre cas de femmes philippines recrutées dans leur pays pour être employées comme domestiques et qui sont ensuite devenues des victimes de la traite au Maroc. À leur arrivée, les femmes ont été contraintes de travailler de longues heures, ont reçu des salaires faibles ou nuls, ont dû rembourser le prix de leur voyage et les frais d’embauche, se sont vu confisquer leurs documents de voyage, ont vu leur liberté de mouvement limitée et ont été menacées d’arrestation par la police si elles tentaient de partir.

    — Le phénomène de la traite des enfants vers l’Europe, souvent avec l’aide et l’encouragement de leurs familles, a continué à être un problème. Les familles envoient généralement ces mineurs non accompagnés en espérant qu’à l’âge de 18 ans, ils seront en mesure de normaliser leur situation et de travailler pour soutenir leur famille au Maroc. En 2007, le GOM et l’Espagne ont signé un accord pour faciliter le rapatriement de plus de 6 000 mineurs vivant en Espagne. À ce jour, ces rapatriements n’ont pas eu lieu et les responsables du MOI ont indiqué que des mineurs, bien qu’en faible nombre, continuaient à se trouver parmi les migrants clandestins. En septembre 2009, les médias marocains et espagnols ont rapporté l’interception de six mineurs à bord d’un navire de contrebande le long de la côte de Tarifa, en Espagne. Les enfants étaient âgés de 10 à 16 ans. L’Espagne, par le biais de son agence d’aide internationale, et l’Italie, par le biais de programmes financés par l’OIM, ont aidé en 2009 au développement communautaire des zones qui sont une source pour les mineurs non accompagnés.

    — Les femmes subsahariennes, qui ont souvent commencé leur voyage en tant que migrants volontaires, ont été contraintes de se prostituer pour rembourser leurs dettes à leur arrivée au Maroc ou alors qu’elles étaient encore en route vers l’Europe. Le rapport TIP de l’OIM, les ONG et les organisations caritatives chrétiennes qui travaillent avec ces femmes ont indiqué que des bandes criminelles de Nigérians sont responsables de la gestion de ces réseaux de trafic vers l’Europe et gèrent fréquemment des maisons closes au Maroc pour exploiter les femmes pendant le transit. Selon un rapport publié par MSF en 2007 et confirmé par des ONG qui travaillent avec les migrants, ces bandes criminelles nigérianes sont bien organisées et maintiennent en captivité des femmes subsahariennes dans des maisons à Casablanca, Rabat et Nador à des fins de prostitution. Les femmes subiraient des traitements terribles, notamment des coups, des tortures et des violences sexuelles.

    — En outre, des Marocaines ont été victimes de la traite des êtres humains vers la Syrie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes du Golfe, avec la promesse de salaires élevés pour travailler dans des hôtels, des restaurants ou comme employées de maison, et ont été contraintes à leur arrivée de travailler dans des bars et des maisons closes. Selon les médias, en janvier 2010, un tribunal pénal d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, a condamné sept hommes à la prison à vie et six autres, dont une Marocaine, à des peines de dix ans pour leur rôle dans un réseau de trafic d’êtres humains. Les 18 victimes étaient toutes des femmes marocaines amenées dans le Golfe par l’intermédiaire d’un recruteur marocain et à qui on avait promis des salaires élevés pour travailler dans des hôtels. À leur arrivée, elles ont été contraintes de se prostituer, enfermées dans des appartements, menacées et battues. Le quotidien marocain Al Misaa (Le Soir) a rapporté en janvier 2010 que 500 femmes marocaines, titulaires d’une licence d’ »artiste et de danseuse » mais travaillant comme prostituées dans des hôtels haut de gamme, ont été expulsées de Bahreïn durant l’été 2009. Les responsables du GOM reconnaissent le problème de la traite des êtres humains au Bahreïn, mais sont sceptiques quant à la source d’Al Misaa et expriment des doutes quant au nombre élevé de femmes expulsées.

    — La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a publié un rapport en 2007, dans lequel il est indiqué que l’emploi des MRE dans le Golfe est constitué en grande partie de femmes (70 %) et que, dans la plupart des cas, le travail effectué une fois dans le pays ne correspond pas exactement à leur contrat. Le rapport soulignait également que de nombreuses femmes, en particulier celles employées dans le cadre de « contrats d’artistes », se livraient à la prostitution. Selon les statistiques du ministère marocain de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MEFP), entre 2000 et 2006, 2 046 Marocains sous contrat « art et musique » ont été employés dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce nombre comprenait 1 519 à Bahreïn, 387 à Oman et 125 dans les Émirats arabes unis. Le rapport a également noté que si tous les contrats ne sont pas frauduleux, les MRE sont également employés dans d’autres domaines et ensuite victimes de la traite à des fins de prostitution. Le rapport indique également que pour la même période, le MOEPT a signalé que 1 759 Marocains étaient employés dans la gestion hôtelière, 888 comme coiffeurs, 414 comme domestiques, 447 comme esthéticiennes, 364 comme tailleurs, et dans de nombreuses autres professions.

    — Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.

    — TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.

    — Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.

    — Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.

    — Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.

    — TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.

    — Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.

    — Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.

    TRAFIQUANTS

    — 25/E : Les trafiquants d’enfants, connus sous le nom de « simsars » ou intermédiaires, se rendent généralement dans des villages éloignés à la recherche de familles démunies afin de placer les enfants comme domestiques ou apprentis dans les zones urbaines. Les intermédiaires négocient, contre rémunération, le salaire que la famille recevra pour le travail de l’enfant. Selon le rapport TIP de l’OIM, les gangs criminels nigérians qui s’attaquent aux migrants subsahariens sont organisés selon des lignes ethniques en « maisons » dont le chef est basé à Oujda, même s’il existe des filiales dans les grandes villes du Maroc. Ces gangs se disputent le contrôle du trafic de migrants subsahariens. Les gangs seraient impliqués dans diverses activités criminelles, notamment le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et la prostitution. Il existe également des bandes criminelles marocaines ayant des liens internationaux qui sont impliquées dans le trafic de drogues et la contrebande ainsi que dans le trafic de personnes. Les trafiquants qui travaillent comme intermédiaires pour les réseaux des pays du CCG se trouvent généralement dans les grandes villes du Maroc. Bien que certains travaillent dans des agences de voyage, la plupart des intermédiaires opèrent par référence et recherchent également des recrues dans les hôtels et les boîtes de nuit des villes.

    8. (SBU) PARAGRAPHE 26 A-B : Le GOM reconnaît que la traite est un problème. Alors que le MOJ est désigné comme le ministère de coordination pour les questions de traite, le MOI est le principal ministère chargé de la prévention, de l’application de la loi et des questions de protection. Au sein du MOI, la Direction de la migration et de la sécurité des frontières s’occupe de l’immigration clandestine tandis que la prostitution et l’exploitation sexuelle relèvent de la police. Trois autres ministères sont principalement responsables des questions relatives au travail des enfants : Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est chargé de faire appliquer le Code du travail ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité supervise le Plan d’action national pour l’enfance ; et le ministère de l’Éducation nationale, plus précisément son département de l’éducation non formelle, tente de fournir une éducation corrective et une formation professionnelle aux enfants travailleurs. Les poursuites judiciaires à l’encontre des personnes accusées de trafic ou de violations des lois du travail relèvent du ministère de la Justice.

    9. –26/C : Le gouvernement est limité dans sa capacité à traiter les problèmes de trafic dans certains domaines, principalement en fournissant des ressources suffisantes, humaines et autres, pour traiter le problème. Par exemple, le MEPT emploie 421 inspecteurs pour l’ensemble du pays, dont 45 sont désignés comme points focaux pour le travail des enfants. Le nombre d’inspecteurs est insuffisant pour faire face à l’ampleur du problème du travail des enfants. En outre, les inspecteurs n’ont pas l’autorité légale de contrôler les maisons, ce qui les empêche de faire respecter la question du travail des enfants. Le Maroc est également très limité dans les services sociaux qu’il peut offrir aux victimes et compte principalement sur les ONG et les organisations caritatives pour fournir des services.

    10. — La corruption et l’impunité restent des problèmes et réduisent l’efficacité de la police et le respect de l’état de droit. La petite corruption est très répandue au sein de la police et de la gendarmerie, et une corruption plus large et systémique a sapé à la fois l’application de la loi et l’efficacité du système judiciaire. Le ministère de l’Intérieur a multiplié les enquêtes sur les abus, les violations des droits de l’homme et la corruption. En conséquence, en 2009, le gouvernement a indiqué qu’il avait poursuivi un total de 282 agents de sécurité pour divers crimes allant de « coups et blessures entraînant la mort » à la petite corruption dans tout le Maroc et le Sahara occidental. Des poursuites ont été engagées contre environ 191 employés de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires, de la marine royale et des gardiens de prison pour corruption et abus d’influence ; la plupart des autres cas concernaient des abus physiques ou des mauvais traitements. Malgré ces enquêtes et ces poursuites, de nombreuses autres enquêtes n’ont que rarement débouché sur des mesures disciplinaires ou des procédures judiciaires, et de très nombreux autres cas de corruption n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

  • حصيلة وزارة الشؤون الخارجية والتعاون برسم سنة 2012.

    الإجراءات والتدابير المتخذة
    تفسير مقتضب لما هو في طور الإنجاز
    الإجراءات الخمس الأكثر أهمية

    1- القضية الوطنية

    1- تعزيز الدعم للمبادرة المغربية للحكم الذاتي، والمقاربة المغربية لحل هذا النزاع الإقليمي:
    القيام بالمساعي الضرورية لدى أعضاء مجلس الأمن والقوى المؤثرة في المنتظم الدولي، من أجل اتخاذ القرار 2044 الصادر في أبريل 2012، الذي نوه بالجهود المغربية المتسمة بالجدية والمصداقية والرامية إلى المضي قدما صوب التسوية للنزاع حول الصحراء المغربية؛
    مواصلة نفس المساعي لدى الدول الصديقة من أجل مصادقة الجمعية العامة للأمم المتحدة على القرار 431/67/A الذي يؤكد انخراط الجمعية العامة في نفس توجه مجلس الأمن؛
    من خلال الزيارات الرسمية للمغرب، أو خلال انعقاد اللجان المشتركة والاتصالات المباشرة، واصلت العديد من القوى الفاعلة على المستوى الدولي و العديد من الدول الإفريقية و 13 من الدول الجزرية بالمحيط الهادي ووفود من بلدان الكاريبي، التعبيرعن دعمها لمبادرة المغرب من خلال المواقف التي عبرت عنها.

    2- إعادة تأطير المسلسل السياسي:

    القيام بتقييم عام و شامل لمسلسل المفاوضات و لأداء المبعوث الشخصي للأمين العام للأمم المتحدة، السيد كريستوفر روس، خلص إلى تآكل مسار المفاوضات، وعدم توازن تقرير الأمين العام للأمم المتحدة لشهر أبريل الماضي، والمشاكل المرتبطة بتدبير الوساطة من قبل الممثل الشخصي؛

    مكنت الجهود التي تم القيام بها وخاصة، المكالمة الهاتفية بين صاحب الجلالة و السيد بان كيمون، الأمين العام للأمم المتحدة يوم 25 غشت الماضي من شرح الموقف المغربي ومحدداته ومن تفادي الانحرافات التي كانت تهدد المسلسل التفاوضي، و من أن تبرهن على وجاهة الموقف المغربي، حيث تقاطعت خلاصات العرض الذي تقدم به المبعوث الشخصي أمام مجلس الأمن يوم 28 نونبر الماضي، مع التوجهات التي ما فتئ يدافع عنها المغرب، من حيث:

    – دخول المسلسل التفاوضي في الباب المسدود، وتوصل المبعوث الشخصي إلى ضرورة إعطاءه دفعة جديدة بتغيير المنهجية مع التشبث بالمحددات الرئيسية التي وضعها مجلس الأمن بغية إعطاء أفق لهذا المسلسل؛
    – الفصل مابين مكونات الملف الحقوقية و الإنسانية و العسكرية مع التركيز على البعد السياسي؛
    – دور الجزائر في إيجاد حل لهذا النزاع الإقليمي وأهمية مسلسل تطبيع العلاقات بين المغرب و الجزائر؛
    – التهديدات الأمنية الإقليمية و التحولات التي تعرفها المنطقة التي أصبحت تفرض مقاربة جديدة في التعامل مع الملف.

    3- إيلاء الأهمية الخاصة للبعد الإنساني للقضية الوطنية:
    مشاركة المغرب في اجتماعين تنسيقيين بجنيف بمشاركة الجزائر وموريتانيا والبوليساريو بشأن تدابير بناء الثقة، و تأكيده على ضرورة تعزيز هذه التدابير؛
    التشديد على الاختصاص الحصري للمفوضية السامية للاجئين لتدبير برنامج تبادل الزيارات العائلية، دون تدخل من أي جهة أممية أخرى، وخاصة الزيارات العائلية، حيث قرر 186 شخصا من إخواننا بتندوف البقاء طواعية في أرض الوطن، منهم 120 خلال هذه السنة فقط؛
    مواصلة المساعي لإحصاء ساكنة تندوف، من طرف أجهزة المفوضية السامية، ودفع الجزائر إلى تحمل مسؤوليتها القانونية والإنسانية في هذا المجال، حيث طالب الأمين العام للسنة الثانية على التوالي، في تقريره لمجلس الأمن على هذا الأمر.

    4- التصدي لمناورات خصوم الوحدة الترابية:

    إفشال محاولات توسيع ولاية المينورسو؛
    مواصلة المغرب لجهوده، طبقا لمقتضيات قرارات مجلس الأمن في مجال النهوض بحقوق الإنسان في الأقاليم الجنوبية للمملكة، من خلال فتح فرعين محليين في كل من العيون والداخلة، وبمجموعة من الأنشطة؛
    استقبال فريق العمل المتعلق بمناهضة التمييز العنصري ضد المرأة، وكذلك المقرر الخاص بمناهضة التعذيب، وزيارتهم الأقاليم الجنوبية كجزء من زيارتهم لمناطق أخرى بالمملكة.
    إقصاء ممثلي الجمهورية الصحراوية الوهمية من الحضور في كل المنتديات بين الجهوية والإقليمية؛
    تعبئة بعض البرلمانات الوطنية والإقليمية.


    5- الترويج عبر السفارات والقنصليات ومختلف الآليات للورقة التأطيرية: نموذج للتنمية الجهوية للأقاليم الجنوبية، المعدة من طرف رئيس المجلس الاقتصادي والاجتماعي والبيئي في دجنبر الماضي، باعتبارها تؤسس لمرحلة جديدة وهامة كفيلة بخلق شروط التنمية البشرية المستدامة، و بإعطاء مضمون اقتصادي واجتماعي لورش الجهوية المتقدمة في الأقاليم الجنوبية.

    2- المغرب الكبير
    1- انتعاشة اتحاد المغرب العربي: ضاعفت الوزارة من جهودها لإعطاء انطلاقة متجددة لاتحاد المغرب العربي، حيث:

    ساهمت وشاركت في انعقاد ستة اجتماعات وزارية، وأكثر من عشرين اجتماعا على مستوى كبار الموظفين واللجان الفنية وفرق العمل، إضافة إلى عدد من الندوات واللقاءات؛
    نظمت أشغال الدورة 30 لمجلس وزراء خارجية الاتحاد في 18 فبراير 2012 والتي كانت بمثابة نقطة انطلاق جديدة للعمل المغاربي؛
    شاركت في اجتماع مجلس وزراء خارجية الاتحاد، المنعقد بالجزائر في يوليوز 2012، والذي تم تخصيصه للقضايا الأمنية.

    2- دينامية متجددة في العلاقات المغربية الجزائرية من خلال:
    قيام السيد الوزير بأول زيارة رسمية له، في يناير 2012 إلى الجزائر؛
    المشاركة والمساهمة في اللقاءات والزيارات المتبادلة بين مسؤولين حكوميين في البلدين، والتي بلغ عددها 14 مقابلة؛
    التوقيع على اتفاق إنشاء لجنة التشاور السياسي وعقد دورتها الأولى؛
    تنظيم أسبوع ثقافي جزائري بالمغرب شهر دجنبر.

    3- العلاقات المغربية التونسية:
    وضع الوزارة لبرنامج عمل خاص لتكثيف التواصل مع النخب التونسية الجديدة وتعزيز التعاون المؤسساتي في العديد من القطاعات. تمخض عنه 35 اجتماعا وزيارة؛
    عقد اللجنة المشتركة المغربية التونسية برئاسة رئيسي حكومتي البلدين، في يونيو بالرباط.

    4- شراكة واعدة مع « ليبيا الجديدة »:
    وضع تصور يرصد احتياجات الجانب الليبي لمواكبة مجهودات بناء اقتصاد عصري انطلاقا من مجالات التألق المشهود بها للمغرب، وتمكن كذلك من جلب الاستثمارات الليبية إلى بلادنا وإنشاء شركات مختلطة، إلى جانب إحداث مجلس مشترك لرجال الأعمال؛
    وفي هذا السياق، اندرجت الأنشطة التي سهرت الوزارة على تنظيمها أو الإشراف عليها أو المساهمة في إنجازها، خلال سنة 2012، مع ليبيا.

    5- شراكة استراتيجية مع موريتانيا:

    تفعيلا لهذه الشراكة، جاءت الزيارة التي قام بها السيد الوزير إلى نواكشوط يوم 14 فبراير 2012، والتي سطرت برنامج عمل سنة 2012؛
    المشاركة والمساهمة في ما يناهز 12 اجتماعا وزيارة متبادلة بين المسؤولين في البلدين.

    3- استمرار الالتزام بالقضايا العربية
    1- الأزمة السورية:
    مشاركة المغرب، فيما لا يقل عن 20 اجتماعا، سواء في إطار جامعة الدول العربية أو منظمة التعاون الإسلامي أو هيئة الأمم المتحدة أو مجموعة أصدقاء الشعب السوري؛
    إقامة مستشفى ميداني متعدد الاختصاصات، بتعليمات من صاحب الجلالة، بمخيم الزعتري في الأردن، يتكون من 98 إطارا، وتصل طاقته الاستيعابية إلى 60 سريرا وغرفة عمليات مجهزة، وقد بلغ عدد السوريين الذين عالجهم الأطباء أكثر من 22 ألف و 805 لاجئ سوري، كما تم إرسال أكثر من 100 طن من المساعدات الغذائية للاجئين السوريين؛
    تسليم هبتين من طرف صاحب الجلالة، في 18 أكتوبر 2012، للمستشفى الميداني: الأولى، مقدمة من مؤسسة محمد الخامس للتضامن، و تتمثل في 06 ستة آلاف من الأغطية، و07 سبع حاضنات للمواليد الجدد، وألف وحدة من مستلزمات الرضع الطبية والوقائية. أما الثانية، فكانت بمبلغ 6.788.269,48 درهم مقدمة من الوكالة المغربية للتعاون الدولي، وتشمل قرابة 30 ألف طن من الأدوية وأجهزة طبية، إضافة 1000 خيمة بمبلغ 1.835.000 درهم؛
    إرسال وفد يتكون من 11 عضوا للمشاركة ضمن بعثة مراقبي جامعة الدول العربية لفترة معينة وفي إطار مهمة جد محددة، تنفيذا للبرتوكول السالف ذكره؛
    المساهمة القوية بـ 20 عسكريا في بعثة المراقبين الدوليين إلى سوريا لتنفيذ خطة المبعوث الأممي والعربي المشترك كوفي عنان، تماشيا مع قراري مجلس الأمن 2042 و 2043؛
    تقديم مشروع قرار إلى مجلس الأمن لحل الأزمة في شهر فبراير 2012، و اتخاذ مجموعة من التدابير والاقتراحات بهدف التخفيف من شدة الأزمة الإنسانية في سورية؛
    الإسهام في تقديم مشروع قرار الجمعية العامة الذي أعدته المملكة العربية السعودية والذي ينطلق من قرارات الجامعة العربية (اجتماع الدوحة)، وذلك في إطار ممارسة مزيد من الضغط على النظام السوري.

    احتضان بلادنا الدورة الرابعة لـ  » مجموعة أصدقاء الشعب السوري  » بمراكش في نونبر 2012، والتي عرفت مشاركة 125 وفدا، وخرجت بتوصيات إيجابية تجاه الشعب السوري.
    2- إبلاء العناية الخاصة للقضية الفلسطينية :
    مواصلة الجهود الدؤوبة التي يقوم بها صاحب الجلالة بصفته رئيسا للجنة القدس الشريف، في سبيل دعم ونصرة القضية الفلسطينية سياسيا وتنمويا وإنسانيا؛
    دعم الطلب الفلسطيني بالحصول على مكانة دولة مراقبة (غير عضو) على حدود 04 يونيو لعام 1967، بما فيها القدس الشرقية عاصمة لدولة فلسطين؛
    نقل المواقف العربية وتفسيرها والدفاع عن القضية الفلسطينية في اجتماعات مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة، وذلك من موقع المغرب بوصفه العضو العربي الوحيد في المجلس؛
    إرسال المساعدات الإنسانية لفائدة الشعب الفلسطيني في غزة٬ بتعليمات من صاحب الجلالة، و التي انطلقت بوصول طائرتين إلى مطار العريش العسكري، و تخصيص مؤسسة محمد الخامس للتضامن لـ 0 أطنان من الأدوية و38 طنا من المواد الغذائية.

    4- الدور الفاعل
    و المسؤول للمغرب داخل الأمم المتحدة.
    1- رئاسة مجلس الأمن : شكلت حدثا بارزا، استطاعت بلادنا من خلاله، التأكيد على دورها النشط والمسؤول في مختلف القضايا المدرجة داخل هيئة الأمم المتحدة، حيث تمكنت من :
    تنظيم اجتماع وزاري هام حول الوضع في منطقة الساحل واعتماده لبيان رئاسي يعد الأول من نوعه في تاريخ الأمم المتحدة؛
    تنظيم مناقشتين عامتين حول موضوعي حفظ وبناء السلام والتنسيق فيما بين بعثات حفظ السلام الأممية؛
    الدور الإيجابي والفعال الذي لعبته المملكة المغربية في اعتماد القرار 2085، والذي نوهت به العديد من الدول الصديقة وعلى رأسها مالي.

    2- أنشطة المغرب :
    على مستوى الجمعية العامة للأمم المتحدة :
    التقدم بثلاث قرارات، ومساندة قرابة 65 قرارا ، تغطي مختلف القضايا المدرجة على جدول أعمال الجمعية العامة، و المساهمة أيضا في صياغة و تبني ما يناهز 30 مشروع قرار، تقدمت بها مجموعة 77، وصادقت أيضا عليها الجمعية العامة للأمم المتحدة.

    على مستوى مجلس حقوق الإنسان :
    باقتراح من المغرب، اعتمد المجلس بالتوافق قرارا يقضي بتنظيم اجتماع حول الآثار السلبية للرشوة على حقوق الإنسان، وإعداد تقرير حول هذا الاجتماع سيقدم في الدورة 23 للمجلس.
    ساند المغرب ثمانية عشر قرارا، تم اعتمادها من طرف مجلس حقوق الإنسان حول الحقوق الاقتصادية والاجتماعية والثقافية والمدنية والسياسية.

    فضلا عن دلك، عمل الوزارة على:
    إطلاق ودعم مبادرات دولية وإقليمية؛
    الدفاع عن التواجد في مسارات التعاون الإقليمي برعاية الأمم المتحدة؛
    التفاعل الايجابي والمسؤول مع هيئات منظمة الأمم المتحدة؛
    تعزيز إطار التعاون مع وكالات الأمم المتحدة للتنمية الممثلة في المغرب، و التعاون الاقتصادي الدولي والإقليمي مع المؤسسات الاقتصادية والمالية؛
    إعداد ومتابعة مختلف المسارات الخاصة بالمفاوضات التجارية متعددة الأطراف والقضايا ذات الصلة؛
    دعم الترشيحات المغربية والمساهمات المالية في المنظمات الدولية والإقليمية.

    5- تعزيز الشراكات الإستراتيجية والانفتاح على فضاءات جديدة
    1- إفريقيا :
    مواصلة تأمين حضور المغرب في كافة الشراكات بين إفريقيا والدول والقارات الأخرى، و كذا داخل المنظمات الجهوية الإفريقية ذات الصلة؛
    قيام السيد الوزير بزيارة 09 دول إفريقية، و ترأس ستة (06) لجان مشتركة مع النيجر وغامبيا و غينيا و بوركينا فاصو و الكونغو و الكاميرون، تمخض عنها العديد من الاتفاقيات؛
    تسجيل وتسليم المنح لـ 1400 من الطلبة الأفارقة الجدد.

    2- أوروبا :
    توطيد علاقات المغرب المتميزة مع شركائه التقليديين من الدول الأوروبية؛
    الاستمرار في سياسة الانفتاح إزاء شركاء جدد كتركيا ودول البلقان ودول أوروبا الشرقية والوسطى والشمالية ودول البلطيق على جميع المستويات؛
    تكثيف الزيارات المتبادلة وإقامة مشاورات سياسية وتعزيز الإطار القانوني الثنائي، حيث بلغ مجمل الزيارات رفيعة المستوى المتبادلة مع الشركاء الأوروبيين إلى 144 زيارة؛
    تعزيز علاقات المغرب بالاتحاد الأوروبي بصفته الشريك الإستراتيجي الأول للمملكة، من خلال تفعيل اتفاقية الشراكة وخطة عمل الجوار والوثيقة المشتركة حول الوضع المتقدم والعمل على توطيد التعاون السياسي والاقتصادي والاجتماعي.

    تم الاتفاق الفعلي على:
    – استكمال أشطر الاتفاقيات المالية المبرمة سابقا، بما مقداره 70 مليون أورو؛
    – التوقيع على اتفاقية “برنامج إنجاح الوضع المتقدم” ودخول شطره الأول حيز التنفيذ بغلاف مالي قدره 91 مليون أورو لهاته السنة؛
    – التوقيع على“برنامج تعزيز المساواة بين المرأة و الرجل” بغلاف مالي قدره 45 مليون أورو؛
    – دعم الاتحاد الأوروبي بالشطر الثاني من برنامج المبادرة الوطنية للتنمية البشريةINDH بغلاف مالي قدره 25 مليون أورو.

    – توقيع المغرب مع الاتحاد الأوروبي على عدد من الاتفاقيات لتمويل مشاريع تنموية بلغت قيمتها 1,013 مليار أورو؛
    – دخول الشطر الأول من برنامج SPRING إلى حيز التنفيذ بغلاف مالي قدره 80 مليون أورو.
    3- أمريكا :
    عقد الدورة الأولى للشراكة الإستراتيجية بين المغرب وواشنطن، في 13 أكتوبر 2012؛
    التوقيع على مذكرة تفاهم تؤسس لمشاورات سياسية منتظمة ومتنوعة، ولتدعيم التعاون الأمني والعسكري وهيكلة العلاقات الاقتصادية وتنويع التعاون الثقافي والعلمي؛
    الاتفاق على خلق مجموعات عمل، وعقد اجتماع سنوي على أعلى مستوى بالتناوب بين الرباط وواشنطن؛
    القيام بمساعي من أجل موافقة مؤسسة تحدي الألفية على إدراج المغرب ضمن الدول القليلة المستفيدة مجددا من الدعم المالي لهذه المؤسسة، حيث استفادت بلادنا من منحة قدرها 697.5 مليون دولار ( 2008 – 2012)؛
    تنويع اللقاءات الثنائية، سواء على مستوى الوزارة أو الوفود الحكومية، مع دول أمريكا اللاتينية، والتي بلغ عددها 14 زيارات؛
    الافتتاح الفعلي لسفارة المغرب في غواتيمالا؛ و تحسين العلاقات مع كولومبيا وقرارها بإعادة فتح سفارتها بالرباط؛ فضلا عن جلب دولة الشيلي لفتح مكتب تجاري لوكالة ترويج الصادرات الشيلية (PROEXPORT) بالبيضاء.

    4- كـنـدا:

    مواصلة المفاوضات من أجل التوقيع على اتفاقية للتبادل الحر مع كندا؛
    جلب شركة بومبارديي Bombardier لصناعة الطيران من أجل الاستثمار في المغرب، وذلك بمبلغ 200 مليون دولار على مدى خمس سنوات؛
    تدشين المركز الثقافي المغربي في مونتريال.

    5- آسيا والأوقيانوس :
    تكثيف اللقاءات الثنائية مع دول آسيا والأوقيانوس، والتي بلغ عددها 10 زيارات؛
    عقد مشاورات سياسية مع كل من اليابان والصين والهند، والتأسيس للحوار السياسي مع أستراليا؛ والاتفاق المبدئي مع كل من الصين والهند على إقامة شراكة إستراتيجية متعددة الأبعاد؛
    تحقيق فائض تجاري مهم مع الهند يقدر بحوالي 500 مليون دولار لصالح المغرب، ومع أستراليا ونيوزيلاندا بمقدار 100 مليون درهم؛
    استفادة المغرب من قرض تفضيلي من الحكومة اليابانية بقيمة 1 مليار درهم بالإضافة إلى هبات على شكل معدات؛
    استفادة المغرب من خط ائتمان من الحكومة الصينية بقيمة 298 مليون دولار قصد تمويل مشروع الطرق السيارة (248 مليون دولار) وكذا المقاولات المتوسطة والصغرى (50 مليون دولار)؛
    مأسسة الحوار السياسي بين المغرب والدول الجزرية بالمحيط الهادي، من خلال تنظيم أول لقاء بالرباط، في دجنبر 2012 على مستوى وزراء الشؤون الخارجية، توج بإصدار بيان مشترك، أكدت فيه هذه الدول تجديد دعمها للمقترح المغربي للحكم الذاتي بالصحراء المغربية.
    6- حماية مصالح الجالية المغربية المقيمة بالخارج.
    1- العناية بالجالية المغربية المقيمة بالخارج و تأهيل الشبكة القنصلية وتعزيزها وتطوير الخدمات القنصلية:

    معالجة الوزارة لما يزيد عن 15 ألف شكاية ومراسلة، و تسلميها 5235 رخصة لترحيل جثامين أفراد جاليتنا لدفنها بأرض الوطن؛

    متابعة ملفات تركات المغاربة الهالكين بالخارج، وعمليات الحج و العبور، و تتبع وضعية المغاربة المعتقلين بالخارج؛

    فتح مكتب جديد للتصديقات بالرباط (زنقة تمصلوحت) وهناك مشروع لفتح مكتب جديد على مستوى مدينة العيون لتقديم الخدمات لساكنة أقاليمنا الجنوبية؛

    قرار إحداث قنصليات عامة بكل من جزر البليار وخيرونا بإسبانيا و بمدينة مونت لاجولي بفرنسا (ستفتح أبوابها في سنة 2013)؛

    مواكبة وضعية جاليتنا بالخارج، خاصة في المناطق التي تشهد اضطرابات: كوت ديفوار – تونس – مصر – ليبيا – اليمن – سوريا..

    قيام مصالح الوزارة بتسليم ما يقارب مليون و80 ألف جوازا بيومتريا؛ و 1.519.134 بطاقة تعريف وطنية إلكترونية؛
    إحداث موقع جديد متطور للنظام المعلوماتي E-zdiyad، وبدأت بعض مراكزنا تنخرط فيه تدريجيا في أفق تعميمه، و الذي يعتبر قاعدة للمعطيات حول سجلات الحالة المدنية وهو يتضمن حاليا ما يزيد على مليون و 200 ألف عقد؛

    انطلاق العمل بالبوابة الإلكترونية E- consulat.ma التي تقدم لزائريها معلومات بخصوص الخدمات القنصلية وشروط الحصول عليها؛

    إعادة تأهيل المراكز القنصلية التالية : قنصلية فيلمومبل و ليل وليون وفيرون و دانبوش و أتريخت ولشبونة و أبوظبي و دمشق والدوحة والكويت؛
    مواصلة تحديث وسائل العمل لتحسين جودة الخدمات القنصلية بقنصلياتنا ببوردو و أورليون و بونطواز و فلنسيا و بولونيا و ميلان و بروكسيل و واشنطن؛
    تحديث الأرشيف القنصليي لكل من : مرسيليا و طاراكونا و واشنطن وبكين؛
    تجهيز المصالح القنصلية بالمكاتب وآليات العمل في 20 قنصلية.

    7- مواصلة تأهيل الجهاز الدبلوماسي

    1- تعزيز وتكوين العنصر البشري:

    تنظيم مباراة لتوظيف أربعة وتسعين (94) كاتبا للشؤون الخارجية السلم 10، وفق شروط الشفافية؛

    تمكين مائتي وتسعة وتسعون (299) موظفا من الاستفادة من تعلم اللغة الإنجليزية والإسبانية؛

    استفادة تسعة عشر(19) دبلوماسيا من أطر الوزارة من برامج تكوينية بالخارج؛
    تكوين الأكاديمية المغربية للدراسات الدبلوماسية لـ 91 إطارا، يتوزعون على فوجين، 55 كاتبا، و36 مستشارا للشؤون الخارجية، على مدى 09 أشهر؛

    استفادة الأطر من تدريب لمدة 06 أشهر، موزعين على مديريات الوزارة؛

    تنظيم 11 ورشة، تم تنشيطها من قبل العديد من الخبراء الأجانب؛

    إجراء (8) مبارايات لشغل 102 منصب مسؤولية شاغر من خلال فتح باب الترشيحات لانتقاء القناصلة العامين (22) ورؤساء الأقسام (14) والمصالح (66)؛

    إعداد تصور أولي لمنظومة المسارات المهنية النموذجية لمختلف الأطر؛
    ترقية جميع الموظفين المستوفين للشروط النظامية حسب الحصيص المالي وإجراء 20 امتحانا للكفاءة المهنية؛

    معالجة ملف الأعوان المحليين من مختلف جوانبه القانونية والاجتماعية والمالية.
    2- تحسين ظروف العمل:

    دعم البرامج الدبلوماسية ذات الأهداف المحددة وفق صيغة تعاقدية بين الوزارة والبعثات الدبلوماسية، حيث استفادت من هذه الصيغة 36 بعثة دبلوماسية؛
    رصد ميزانية سنوية تقدر ب 300 مليون درهم لاقتناء بنايات إدارية وبقع أرضية وبناء مركبات دبلوماسية بكل من إسلام آباد، ملابو، ليبروفيل، المنامة، نواكشوط، أبو ظبي، الدوحة وواشنطن، وذلك قصد تعزيز الملك العمومي بالخارج وتقليص تكاليف الكراء؛
    اقتناء ملحقة لسفارتنا بباريس، وإقامة سفير صاحب الجلالة ببروكسيل وثلاث مراكز قنصلية بكل من استراسبورغ ، لييج وبولونيا؛

    الحصول على قطعة أرضية من طرف دولة سلطنة عمان تبلغ مساحتها 6000 متر مربع مقابل سومة كرائية سنوية رمزية (69.000,00 درهما) حيث ستخصص لتشييد مركب دبلوماسي في 2013، وتبرع قطر بهبة تقدر ب 6,5 مليون دولار لبناء مركب دبلوماسي بالدوحة؛
    فتح ثلاث بعثات دبلوماسية بكل من زغرب، غواتيمالا، نجامينا و قنصليتين بإسبانيا بكل خيرونا ومايوركا، بكلفة قدرها 30 مليون درهما؛

    إنجاز عدة مشاريع عن طريق مسطرة الصفقات العمومية المنصوص عليها، ومن أهمها: أشغال تهيئة فضاء المرآب و المخزن المركزي، وإحداث منظومة التدبير الإلكترونيGED))؛
    إعادة هيكلة شبكة الإنارة وتعميم المصابيح الاقتصادية بجميع مرافق الإدارة المركزية؛
    التجديد الجزئي لحظيرة سيارات بعثاتنا بالخارج المتقادمة حيث بلغ الغلاف المالي المخصص لهذا الغرض 6 ملايين درهم، تم رصد ثلثه أي 2 مليون لاقتناء 7 سيارات لبعثاتنا الدبلوماسية والقنصلية المحدثة، مما مكن من تقليص نفقات الإصلاح والصيانة وكذا ترشيد استهلاك المحروقات، كما أن القيام بعملية اقتناء جماعية مكنت الوزارة من الحصول على أسعار تفضيلية.

    8- الدبلوماسية العامة وتعزيز الإشعاع المغربي
    1- تطوير العلاقات مع الفاعلين غير الحكوميين :

    تعزيز التواصل الالكتروني للوزارة من خلال إيلاء عناية خاصة لبوابتها عبر تحسين هندستها وتسهيل ولوجيتها، وتزويدها المنتظم والسريع بكل الأخبار والمستجدات المرتبطة بالعمل الدبلوماسي الوطني؛

    تطوير علاقات التعاون والتبادل مع مجمل وسائل الإعلام الوطنية والأجنبية؛
    السعي إلى تفعيل دور منظمات المجتمع المدني، وتأهيلها للمساهمة إلى جانب المؤسسات الرسمية للدفاع عن مصالح المغرب؛

    تكوين قاعدة بيانات حول العديد من مركز البحث المهمة، و حول العشرات من الأساتذة والباحثين المتخصصين في مجال العلاقات الدولية والدبلوماسية. لما لها من دور أساسي في بلورة أفكار وآراء جديدة.

    2- تعزيز الدبلوماسية الاقتصادية:

    متابعة السياسة الاقتصادية الوطنية، ومبادرات التعاون الاقتصادي، و تطبيق اتفاقيات التبادل الحر الموقعة من طرف المغرب أو التي هي في طور المفاوضات، وكذا المساهمة في الشق الاقتصادي للحوار الاستراتيجي بين المغرب والولايات المتحدة؛

    الترويج للاقتصاد الوطني، و الحرص على تنظيم زيارات للبعثات الاقتصادية الأجنبية إلى المغرب أو المغربية إلى الخارج، والترويج للمشاركة المغربية في المعارض في الخارج، و الأجنبية في المعارض داخل المغرب؛

    القيام بربط العلاقات التجارية بين المقاولات المغربية ومثيلاتها الأجنبية، والمشاركة في المجالس الإدارية للهيئات العمومية.

    3- ترسيخ التعاون التربوي و الثقافي و العلمي:

    الترويج لصورة المغرب بالخارج عن طريق إنشاء مراكز ثقافية مغربية بالخارج (بروكسيل مونتريال)، و كذا العمل على تسريع إحداث الوكالة المغربية للتعزيز الثقافي؛

    فتح مدرستين فرنسيتين بكل من العيون و الداخلة، ممّا يخدم القضية الوطنية؛
    مواكبة احتفالات الذكرى 50 للعلاقات الثنائية بين المملكة المغربية و ست (6) دول عبر العالم؛

    دعم الأنشطة الثقافية بالمغرب؛

    المساهمة و العمل على اختيار مدينة الرباط ضمن التراث العالمي.
  • Mali: L’ambassadeur du Maroc alerte sur le rôle de l’Algérie

    Mali: L’ambassadeur du Maroc alerte sur le rôle de l’Algérie

    Mali, Maroc, Algérie, Hassan Naciri, Azawad, MNLA, accord de paix, CEDEAO,

    Vers le retour de l’Algérie sur la scène politico-diplomatique malienne

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le Ministre malien des affaires étrangères s’est rendu dimanche à Alger pour participer aux travaux de la 4ème session du comité stratégique algéro-malien.

    Cette visite intervient au moment où plusieurs indicateurs confirment le « retour » de l’Algérie sur la scène malienne. L’on rappelle d’abord que cette semaine, Alger a réussi l’organisation d’une réunion des Secrétaires Géneraux des trois mouvements armés signataires de l’Accord de Ouagadougou.

    La réunion a été sanctionnée par la signature, mardi dernier, de deux documents : le 1er portant le nom de « Déclaration d’Alger » et renfermant une plate-forme de négociations et le 2ème sous forme d’appel aux autres groupes armés pour cesser les hostilités, ce qui constitue une première sur ce plan.

    A la suite de la signature de ce document, Bilal Ag Charif, Secrétaire Général du MNLA a déclaré que « les consultations menées en Algérie ont été orientées vers la conception des étapes allant dans le sens des préparations des négociations avec le Gouvernement malien ».

    A cet effet, le Mali n’a pas manqué de saluer ce « succès » à travers un communiqué officiel formulé comme suit : « Le gouvernemant de la République du Mali prend acte de la signature, le 9 juin 2014 à Alger, d’une déclaration conjointe par trois mouvements armés du nord du Mali. Le gouvernement saisit cette occasion pour remercier le Président Abdelaziz Bouteflika, le Gouvernement et le peuple algériens pour les efforts de facilitation du dialogue inclusif inter-malien en vue d’un règlement global et durable de la crise au nord du Mali ».

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    #Mali #Maroc #Algérie #Accord_dalger #Azawad #MNLA #CEDEAO

  • Le Maroc a espionné une réunion de l’ONU avec Idriss Déby

    Le Maroc a espionné une réunion de l’ONU avec Idriss Déby

    Maroc, ONU, Ban Ki-moon, Tchad, Idriss Déby, MINUSMA, Mali, RCA, République Centrafricaine, MINUSCA,

    Le Maroc a reçu un email contenant le compte-rendu de la réunion du Secrétaire Général de l’ONU avec le président tchadien Idriss Déby Itno. Le courrier confidentiel a été envoyé par un certain Isam Taib, de l’Africa II Division, DPA.

    Parmi les secrets dévoilés par le hacker français Chris Coleman se trouve aussi un document contenant des éléments de langage que le Chef de l’ONU devrait soulever dans cette réunion.

    Voici le texte intégral du courrier envoyé par la source marocaine ainsi que le document subitlisé par les services secrets marocains.

    Chad
    I T [izmtyb@gmail.com]
    Date d’envoi : vendredi 26 septembre 2014 18:30
    rencontre avec S.E.M. Idriss Déby Itno,
    Président de la République du Tchad,
    Tenue au siège des Nations Unies
    Le 23 septembre 2014 à 18h15

    Sont présents :

    Le Secrétaire Général
    S.E. M. Idriss Déby Itno,
    Mme Malcorra
    M. Ladsous
    M. Koenders
    Le Président de la République du Tchad
    S.E. M. Moussa Faki Mahamat,
    Ministre des Affaires étrangères du Tchad
    M. Abdelaziz
    M. Zerihoun
    Mme Guebre Selassie
    Mme Rubira
    M. Taib (Preneur de notes)
    S.E. M. Gali Ngote Koutou,
    Ministre, Directeur du Cabinet du Président
    S.E. M. Cherif Mahamat Zene,
    Représentant permanent du Tchad auprès des Nations Unies
    M. Ahmat Abdrahman Haggar, Conseiller diplomatique du Président.

    Principaux points soulevés :

    Le Secrétaire général a réitéré ses condoléances pour la perte récente de soldats de la paix tchadiens dans le nord du Mali et a félicité le Tchad pour son importante contribution à la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il a assuré le Tchad que ses préoccupations seraient prises en compte et l’a encouragé à continuer à soutenir les efforts de stabilisation au Mali. Le Président Déby Itno a réitéré l’engagement total du Tchad à continuer à soutenir les efforts de stabilisation au Mali et a appelé les Nations Unies à faire plus pour répondre à leurs préoccupations en ce qui concerne les conditions de leurs troupes dans le nord du Mali.

    Le Secrétaire général s’est dit préoccupé par la menace que représente le terrorisme et a demandé au Président Déby Itno son évaluation de la situation dans le nord-est du Nigeria. Le président Déby Itno s’est dit très préoccupé par la menace que représente Boko Haram et a souligné la nécessité de mettre en œuvre la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel afin de lutter contre la propagation de ce phénomène.

    Le Secrétaire général a félicité le Tchad pour sa contribution active, en tant que président de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et membre du Conseil de sécurité, à la résolution de la crise actuelle en République centrafricaine (RCA). Il a encouragé le Tchad à continuer à soutenir les efforts de stabilisation en RCA et à coopérer avec la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Le Président Déby Itno a souligné que le Tchad continuerait à soutenir les efforts de stabilisation en RCA et a indiqué que le déploiement de soldats tchadiens dans le pays n’était pas une option.

    Le président Déby Itno s’est dit très préoccupé par la situation en Libye.

    Résumé des discussions

    1. Le Secrétaire général a réitéré ses sincères condoléances pour la récente perte de soldats de la paix tchadiens dans le nord du Mali. Il a indiqué que le Tchad avait fait preuve d’un leadership courageux et montré un exemple fort pour la paix et la sécurité dans la région grâce à son importante contribution à la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il a exprimé la reconnaissance de l’ONU pour l’excellente performance des soldats tchadiens au sein de la MINUSMA et a félicité le Tchad pour son rôle de soutien au processus de paix malien. Il a souligné que l’ONU était déterminée à apporter son soutien au contingent tchadien en améliorant la situation dans leurs bases et en leur fournissant des équipements supplémentaires. Il a informé la délégation tchadienne que les Nations unies étudient les possibilités d’augmenter le nombre de véhicules blindés, la formation préalable au déploiement et la collaboration avec l’opération française « Barkhane ». Il a annoncé que l’ONU enverrait une délégation de haut niveau à N’Djamena, au Tchad, pour discuter de ces questions.

    2. Le Président Idriss Déby Itno a indiqué que, si le Tchad était choqué par le récent assassinat de ses soldats, il resterait déterminé à poursuivre sa coopération avec les Nations Unies. Il a déploré la « très mauvaise » gestion des casques bleus tchadiens situés dans les régions les plus volatiles et difficiles du nord du Mali (Aguelhok, Tessalit et Kidal). Il a appelé l’ONU à améliorer les conditions de vie des soldats tchadiens et à prendre les mesures nécessaires pour renforcer leur protection. Il a suggéré qu’une rotation des troupes au sein de la MINUSMA soit mise en place pour permettre aux casques bleus tchadiens d’être régulièrement redéployés hors de cette « zone de difficultés ». Le président Déby Itno a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel afin de lutter contre la propagation du terrorisme et d’empêcher de nouveaux recrutements par ces groupes. Il a indiqué que les promesses faites par la Banque mondiale et l’ONU aux populations de la région devaient se concrétiser.

    3. Le Secrétaire général a encouragé le Président Déby Itno à travailler avec les parties prenantes nationales pour faire en sorte que les progrès réalisés dans la consolidation de la paix soient encore renforcés dans le pays.

    4. Le Secrétaire général s’est dit préoccupé par la menace que représente Boko Haram et a demandé l’avis du Tchad sur la situation dans le nord-est du Nigeria et son impact sur la paix et la stabilité dans la région.

    5. Le président Déby Itno a indiqué qu’il était très pessimiste quant à la situation dans le nord-est du Nigeria, ajoutant que l’armée nigériane n’avait pas les moyens de contenir Boko Haram. Il s’est dit très préoccupé par les nouvelles tactiques de Boko Haram, qui consiste à conquérir des territoires, à étendre ses activités au Cameroun et à accroître le recrutement. Il s’est également dit très préoccupé par l’allégeance de Boko Haram au soi-disant État islamique d’Irak et du Levant (ISIL).

    6. Le Secrétaire général a félicité le Tchad pour sa contribution active, en tant que président de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et membre du Conseil de sécurité, à la résolution de la crise actuelle en RCA. Il a également salué le rôle initial joué par les soldats tchadiens pour stabiliser la RCA et a invité le Tchad à continuer à coopérer et à apporter son soutien aux efforts de stabilisation en RCA.

    7. Le Président Déby Itno a salué le lancement des opérations de la MINUSCA et a déclaré que la récente reprise de l’activité économique à Bangui était un bon signe. Il a regretté que le gouvernement ait peu d’influence au-delà de Bangui et a indiqué que davantage de dialogue était nécessaire. Il a mis en garde contre l’organisation d’élections en RCA et a souligné la nécessité de soutenir la transition en cours, y compris financièrement, afin de permettre l’expansion de l’autorité de l’État dans toute la RCA. Concernant les anti-balaka, il a mentionné la nécessité de confiner ces groupes dans des casernes et de commencer les opérations de DDR dès que possible. Il a indiqué que le déploiement de soldats tchadiens en RCA n’était pas une option, ajoutant que l’opinion publique tchadienne s’y opposait catégoriquement. Il a ajouté que le Tchad était cependant prêt à soutenir la RCA, notamment par la formation de ses soldats et de ses fonctionnaires.

    8. le résident Déby Itno a exprimé sa profonde inquiétude quant à la situation actuelle en Libye.

    Action de suivi : aucune

    Isam Taib
    Division Afrique II, DPA

    Source : Marocleaks, 04/10/2022

    #Maroc #UN #Tchad #Idriss_Déby_Itno #CEEAC #Mali #MINUSMA #RCA #MINUSCA

  • Morocco spied on a meeting of Ban Ki-moon with Idriss Déby

    Morocco spied on a meeting of Ban Ki-moon with Idriss Déby

    Morocco, UN, Ban Ki-moon, Tchad, Idriss Déby, MINUSMA, Mali, RCA, République Centrafricaine, MINUSCA,

    Morocco received an email containing the minutes of the UN Secretary General’s meeting with Chadian President Idriss Déby Itno. The confidential mail was sent by a certain Isam Taib, of the Africa II Division, DPA.

    Among the secrets revealed by French hacker Chris Coleman is also a document containing language elements that the UN chief should raise in this meeting

    Here is the full text of the mail as well as the document hacked by the Moroccan secret services.

    Chad
    I T [izmtyb@gmail.com]
    Date d’envoi : vendredi 26 septembre 2014 18:30
    meeting with H.E. Mr. Idriss Déby Itno,
    President of the Republic of Chad,
    Held at United Nations Headquarters
    On 23 September 2014 at 18:15 pm

    Present:

    The Secretary-General
    H.E. Mr. Idriss Déby Itno,
    Ms. Malcorra
    Mr. Ladsous
    Mr. Koenders
    President of the Republic of Chad
    H.E. Mr. Moussa Faki Mahamat,
    Minister of Foreign Affairs of Chad
    Mr. Abdelaziz
    Mr. Zerihoun
    Ms. Guebre Selassie
    Ms. Rubira
    Mr. Taib (Note taker)
    H.E. Mr. Gali Ngote Koutou,
    Minister, Director of Cabinet of the President
    H.E. Mr. Cherif Mahamat Zene,
    Permanent Representative of Chad to the United Nations
    Mr. Ahmat Abdrahman Haggar, Diplomatic Adviser of the President

    Key points raised:

    The Secretary-General reiterated his condolences for the recent loss of Chadian peacekeepers in northern Mali and commended Chad for its important contribution to the United Nations Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA). He reassured Chad that their concerns would be addressed and encouraged Chad to continue supporting stabilization efforts in Mali. President Déby Itno reiterated Chad’s full commitment to continue supporting stabilization efforts in Mali and called on the United Nations to do more to address their concerns in relation to the conditions of their troops in northern Mali.

    The Secretary-General expressed concern over the threat posed by terrorism and sought President Déby Itno’s assessment of the situation in north-eastern Nigeria. President Déby Itno expressed serious concern over the threat posed by Boko Haram and stressed the need to implement the United Nations Integrated Strategy for the Sahel to combat the spread of this phenomenon.

    The Secretary-General commended Chad for its active contribution, as Chair of the Economic Community of Central African States (ECCAS) and member of the Security Council, to resolve the ongoing crisis in the Central African Republic (CAR). He encouraged Chad to continue to support stabilization efforts in CAR and to cooperate with the United Nations Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic (MINUSCA). President Déby Itno highlighted that Chad would continue to support stabilization efforts in the Car and indicated that the deployment of Chadian soldiers to the country was not an option.

    President Déby Itno raised serious concern over the situation in Libya.

    Summary of Discussion

    1. The Secretary-General reiterated his sincere condolences for the recent loss of Chadian peacekeepers in northern Mali. He indicated that Chad had shown courageous leadership and set a strong example for peace and security in the region through its important contribution to the United Nations Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA). He expressed the UN’s appreciation for the excellent performance of Chadian soldiers within MINUSMA and commended Chad for its role in support of the Malian peace process. He underlined that the UN was determined to provide support to the Chadian contingent by improving the situation in their bases and through the provision of additional equipment. He informed the Chadian delegation that the United Nations is exploring options to increase the number of armored vehicles, pre-deployment training and collaboration with the French operation “Barkhane”. He announced that the UN would dispatch a high-level delegation to N’Djamena, Chad, to discuss these issues.

    2. President Idriss Déby Itno indicated that, while Chad was shocked by the recent killing of its soldiers, it would remain committed to pursue its cooperation with the United Nations. He deplored the “very bad” management of Chadian peacekeepers located in the most volatile and difficult regions of the north of Mali (Aguelhok, Tessalit and Kidal). He called on the UN to improve the living conditions of Chadian soldiers and to take necessary measures to enhance their protection. He suggested that a rotation of troops within MINUSMA be established to allow Chadian peacekeepers to be regularly redeployed out of this “hardship zone”. President Déby Itno insisted on the need to implement the United Nations Integrated Strategy for the Sahel to tackle the spread of terrorism and to prevent further recruitment by these groups. He indicated that the promises made by the World Bank and the UN to the people of the region needed to materialize.

    3. The Secretary-General encouraged President Déby Itno to work with national stakeholders to ensure that progress achieved in peace consolidation is further strengthened in the country.

    4. The Secretary-General expressed concern about the threat posed by Boko Haram and sought Chad’s views on the situation in north-eastern Nigeria and its impact on peace and stability in the region.

    5. President Déby Itno indicated that he was very pessimistic about the situation in north-eastern Nigeria, adding that the Nigerian army did not have the means to contain Boko Haram. He was very concerned with Boko Haram’s new tactics of conquering territories, expanding its activities into Cameroon, and increasing recruitment. He also expressed serious concern about Boko Haram’s allegiance to the so-called Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL).

    6. The Secretary-General commended Chad for its active contribution, as Chair of the Economic Community of Central African States (ECCAS) and member of the Security Council, to resolve the ongoing crisis in CAR. He also welcomed the initial role played by Chadian soldiers to stabilize CAR and invited Chad to continue to cooperate and render support to stabilization efforts in CAR.

    7. President Déby Itno welcomed the launch of MINUSCA’s operations and stated that the recent resumption of economic activity in Bangui was a good sign. He regretted that the Government had little influence beyond Bangui and indicated that more dialogue was needed. He warned against pushing for elections in the CAR and stressed the need to support the ongoing transition, including financially, to allow for the expansion of state authority throughout CAR. Concerning the anti-Balaka, he mentioned the need to confine these groups to barracks and to begin DDR operations as soon as possible. He indicated that the deployment of Chadian soldiers to CAR was not an option, adding that Chadian public opinion was adamantly against it. He added that Chad was however ready to support CAR, including through the training of its soldiers and officials.

    8. resident Déby Itno expressed serious concern over the ongoing situation in Libya.

    Follow up action: none

    Isam Taib
    Africa II Division, DPA



    Source : Marocleaks, 04/10/2022

    #Morocco #UN #Tchad #Idriss_Déby_Itno #CEEAC #Mali #MINUSMA #RCA #MINUSCA