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  • Talibans : Le président afhgan doit partir

    Pour parvenir à un accord de paix, les talibans disent que le président afghan doit partir

    ISLAMABAD (AP) – Les talibans affirment qu’ils ne veulent pas monopoliser le pouvoir, mais ils insistent sur le fait qu’il n’y aura pas de paix en Afghanistan tant qu’un nouveau gouvernement négocié ne sera pas mis en place à Kaboul et que le président Ashraf Ghani ne sera pas destitué.

    Dans une interview accordée à l’Associated Press, le porte-parole des talibans, Suhail Shaheen, qui est également membre de l’équipe de négociation du groupe, a exposé la position des insurgés sur ce qui devrait suivre dans un pays au bord du précipice.

    Ces dernières semaines, les talibans ont rapidement conquis des territoires, se sont emparés de postes-frontières stratégiques et menacent un certain nombre de capitales provinciales, alors que les derniers soldats américains et de l’OTAN quittent l’Afghanistan. Cette semaine, le plus haut gradé de l’armée américaine, le général Mark Milley, a déclaré lors d’une conférence de presse au Pentagone que les talibans avaient une « dynamique stratégique » et il n’a pas exclu une prise de pouvoir complète par les talibans. Mais il a ajouté que ce n’était pas inévitable. « Je ne pense pas que la fin du jeu soit encore écrite », a-t-il déclaré.

    Les souvenirs de la dernière période de pouvoir des talibans, il y a une vingtaine d’années, lorsqu’ils appliquaient une forme sévère d’islam qui privait les filles d’éducation et interdisait aux femmes de travailler, ont alimenté la crainte d’un retour des talibans. Les Afghans qui peuvent se le permettre demandent par milliers des visas pour quitter l’Afghanistan, craignant une violente descente dans le chaos. Le retrait des États-Unis et de l’OTAN est achevé à plus de 95 % et devrait être terminé le 31 août.

    M. Shaheen a déclaré que les talibans déposeraient les armes lorsqu’un gouvernement négocié acceptable pour toutes les parties au conflit serait installé à Kaboul et que le gouvernement de M. Ghani serait parti.

    « Je tiens à préciser que nous ne croyons pas au monopole du pouvoir, car tous les gouvernements qui ont cherché à monopoliser le pouvoir en Afghanistan dans le passé n’ont pas réussi », a déclaré Mme Shaheen, en incluant apparemment le règne de cinq ans des talibans dans cette évaluation. « Nous ne voulons donc pas répéter cette même formule ».

    Mais il s’est également montré intransigeant sur le maintien au pouvoir de Ghani, le qualifiant de fauteur de guerre et l’accusant d’avoir utilisé son discours de mardi, à l’occasion de la fête sainte islamique de l’Aïd-al-Adha, pour promettre une offensive contre les talibans. Shaheen a rejeté le droit de Ghani à gouverner, ressuscitant les allégations de fraude généralisée qui ont entouré la victoire électorale de Ghani en 2019. Après ce vote, Ghani et son rival Abdullah Abdullah se sont tous deux déclarés présidents. Après un accord de compromis, Abdullah est maintenant le numéro 2 du gouvernement et dirige le conseil de réconciliation.

    M. Ghani a souvent déclaré qu’il resterait en fonction jusqu’à ce que de nouvelles élections permettent de désigner le prochain gouvernement. Ses détracteurs – y compris ceux qui ne font pas partie des talibans – l’accusent de ne chercher qu’à conserver le pouvoir, ce qui provoque des divisions parmi les partisans du gouvernement.

    Le week-end dernier, Abdullah a dirigé une délégation de haut niveau dans la capitale qatarie, Doha, pour des pourparlers avec des dirigeants talibans. Elle s’est terminée par des promesses de nouveaux pourparlers, ainsi que par une plus grande attention à la protection des civils et des infrastructures.

    Shaheen a qualifié les pourparlers de bon début. Mais il a déclaré que les demandes répétées du gouvernement pour un cessez-le-feu pendant que Ghani reste au pouvoir revenaient à exiger une reddition des talibans.

    « Ils ne veulent pas de réconciliation, mais ils veulent se rendre », a-t-il déclaré.

    Avant tout cessez-le-feu, il doit y avoir un accord sur un nouveau gouvernement « acceptable pour nous et pour les autres Afghans », a-t-il ajouté. Ensuite, « il n’y aura pas de guerre ».

    Shaheen a déclaré que sous ce nouveau gouvernement, les femmes seront autorisées à travailler, à aller à l’école et à participer à la vie politique, mais qu’elles devront porter le hijab, ou foulard. Il a ajouté que les femmes ne seront pas obligées d’être accompagnées d’un parent masculin pour quitter leur domicile, et que les commandants talibans des districts nouvellement occupés ont ordonné que les universités, les écoles et les marchés fonctionnent comme avant, y compris avec la participation des femmes et des filles.

    Cependant, des rapports répétés de districts capturés font état de talibans imposant des restrictions sévères aux femmes, allant jusqu’à mettre le feu aux écoles. Une vidéo macabre a été diffusée, montrant des talibans tuant des commandos capturés dans le nord de l’Afghanistan.

    M. Shaheen a déclaré que certains commandants talibans avaient ignoré les ordres de la direction contre les comportements répressifs et drastiques et que plusieurs d’entre eux avaient été traduits devant un tribunal militaire taliban et punis, mais il n’a pas donné de détails. Il a affirmé que la vidéo était fausse et qu’il s’agissait d’un montage de plusieurs séquences distinctes.

    M. Shaheen a déclaré qu’il n’était pas prévu de faire une poussée militaire sur Kaboul et que les talibans s’étaient jusqu’à présent « abstenus » de prendre les capitales provinciales. Mais il a averti qu’ils pourraient le faire, étant donné les armes et les équipements qu’ils ont acquis dans les districts nouvellement capturés. Il a affirmé que la majorité des succès remportés par les talibans sur le champ de bataille sont le fruit de négociations et non de combats.

    « Les districts qui nous sont tombés dessus et les forces militaires qui nous ont rejoints … l’ont été grâce à la médiation du peuple, grâce à des pourparlers », a-t-il déclaré. « Ils (ne sont pas tombés) à la suite de combats … il aurait été très difficile pour nous de prendre 194 districts en seulement huit semaines. »

    Les talibans contrôlent environ la moitié des 419 centres de district de l’Afghanistan et, s’ils n’ont encore pris aucune des 34 capitales provinciales, ils exercent une pression sur environ la moitié d’entre elles, a indiqué M. Milley. Ces derniers jours, les États-Unis ont mené des frappes aériennes pour soutenir les troupes gouvernementales afghanes assiégées dans la ville de Kandahar, dans le sud du pays, autour de laquelle les talibans se sont rassemblés, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

    La chute rapide des districts et la réponse apparemment découragée des forces gouvernementales afghanes ont incité les chefs de guerre alliés des États-Unis à ressusciter des milices au passé violent. Pour de nombreux Afghans lassés par plus de quatre décennies de guerre, cela fait craindre une répétition de la brutale guerre civile du début des années 1990, au cours de laquelle ces mêmes seigneurs de la guerre se disputaient le pouvoir.

    « Vous savez, personne, personne ne veut d’une guerre civile, y compris moi », a déclaré Shaheen.

    Shaheen a également répété les promesses des talibans visant à rassurer les Afghans qui craignent le groupe.

    Washington a promis de relocaliser des milliers d’interprètes de l’armée américaine. M. Shaheen a déclaré qu’ils n’avaient rien à craindre des talibans et a nié les avoir menacés. Mais, a-t-il ajouté, si certains veulent prendre asile en Occident en raison de la pauvreté de l’économie afghane, « c’est à eux de décider ».

    Il a également nié que les talibans aient menacé les journalistes et la société civile naissante de l’Afghanistan, qui a été la cible de dizaines d’assassinats au cours de l’année écoulée. Le groupe État islamique a assumé la responsabilité de certains d’entre eux, mais le gouvernement afghan a imputé la plupart des meurtres aux talibans, qui accusent à leur tour le gouvernement afghan de les perpétrer pour les diffamer. Le gouvernement a rarement procédé à des arrestations dans le cadre de ces meurtres ou révélé les conclusions de ses enquêtes.

    M. Shaheen a déclaré que les journalistes, y compris ceux qui travaillent pour des médias occidentaux, n’ont rien à craindre d’un gouvernement qui inclut les talibans.

    « Nous n’avons pas envoyé de lettres aux journalistes (les menaçant), en particulier à ceux qui travaillent pour des médias étrangers. Ils peuvent poursuivre leur travail même à l’avenir », a-t-il déclaré.

    Etiquettes : Afghanistan, Talibans, Ashraf Ghani, pourparlers de paix,

  • La France rejette la demande britannique de renégociation du Brexit

    PARIS, 22 juillet (Reuters) – Le ministre français des Affaires européennes, Clément Beaune, a rejeté jeudi la demande de la Grande-Bretagne de renégocier l’accord de Brexit régissant les échanges avec l’Irlande du Nord, qualifiant d’ »histoire à dormir debout » les accusations britanniques de dogmatisme européen.

    La Grande-Bretagne a exigé mercredi un nouvel accord de l’Union européenne pour régir le commerce post-Brexit avec la province britannique, affirmant qu’elle avait déjà des raisons de s’éloigner de certaines parties de l’accord qu’elle a conclu avec Bruxelles l’année dernière seulement.

    Londres accuse Bruxelles d’être trop puriste, ou légaliste, dans l’interprétation de ce que l’accord signifie pour certaines marchandises circulant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord.

    La Commission européenne a déclaré plus tôt dans la journée de jeudi qu’elle ne renégocierait pas l’accord et qu’elle travaillerait sur des « solutions créatives », mais la première réaction de la France a montré que certains États membres s’impatientaient à l’égard de la Grande-Bretagne.

    « L’Union européenne a consacré des jours et des nuits au cours des cinq dernières années pour trouver des solutions pragmatiques avec le Royaume-Uni », a déclaré Beaune à Reuters. « Le récit d’une Europe rigide et dogmatique est une histoire à dormir debout ».

    La France a toujours adopté une ligne dure dans les négociations du Brexit, exprimant souvent à haute voix ce que d’autres États membres ont dit en privé.

    Beaune, l’étoile montante du gouvernement français, est un proche allié du président Emmanuel Macron. Il a d’abord travaillé comme conseiller Europe de Macron avant d’être nommé ministre, et a suivi les négociations du Brexit dans les coulisses depuis le début.

    « Nous travaillons depuis des mois pour que le protocole demandé par le gouvernement britannique et voté par le parlement britannique fonctionne », a-t-il déclaré.

    « Nous pouvons encore travailler sur des solutions pratiques, mais pas vider le protocole de sa substance ou le renégocier », a-t-il ajouté.

    « Comment pourrions-nous renégocier avec un partenaire qui ne peut pas respecter ses propres engagements ? » a déclaré M. Beaune.

    Etioquettes : Royaume Uni, Grande-Bretagne, Brexit, France,

  • Johnson exhorte l’UE à réexaminer l’accord de l’après-Brexit

    Johnson exhorte l’UE à réexaminer l’accord de l’après-Brexit

    M. Johnson exhorte l’UE à examiner sérieusement les propositions relatives à l’après-Brexit.

    LONDRES, 22 juillet (Reuters) – Le Premier ministre Boris Johnson a exhorté jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à examiner sérieusement les propositions de la Grande-Bretagne visant à modifier ce qu’il a appelé la manière « insoutenable » dont l’accord de Brexit régit le commerce avec l’Irlande du Nord.

    Depuis que la Grande-Bretagne a achevé sa sortie de l’Union européenne à la fin de l’année dernière, ses liens avec l’Union ont atteint un nouveau creux, les deux parties s’accusant mutuellement d’être de mauvaise foi au sujet d’un accord sur le commerce post-Brexit avec l’Irlande du Nord.

    Londres accuse Bruxelles d’être trop puriste, ou légaliste, dans l’interprétation de ce que l’accord signifie pour certaines marchandises circulant de la Grande-Bretagne vers sa province d’Irlande du Nord. L’Union européenne affirme qu’elle respecte l’accord, que M. Johnson a signé l’année dernière.

    La Grande-Bretagne a proposé mercredi de renégocier certaines parties du protocole sur l’Irlande du Nord qui régissent la circulation de marchandises telles que les viandes réfrigérées, et de se passer de la surveillance de l’accord par l’UE.

    L’UE a rejeté cette demande de renégociation. Mme von der Leyen a répété le message de l’Union sur Twitter : « L’UE continuera à faire preuve de créativité et de flexibilité dans le cadre du protocole. Mais nous ne renégocierons pas ».

    M. Johnson s’est entretenu avec Mme van der Leyen jeudi.

    « Le Premier ministre a exposé que la manière dont le protocole fonctionnait actuellement n’était pas viable. Il a dit que des solutions ne pouvaient pas être trouvées par le biais des mécanismes existants du protocole et que c’est la raison pour laquelle nous avons présenté des propositions pour des changements significatifs de celui-ci », a déclaré le porte-parole de Johnson aux journalistes.

    M. Johnson a exhorté l’UE à « examiner sérieusement les propositions et à y travailler avec le Royaume-Uni », affirmant que cela permettrait d’améliorer les relations entre le Royaume-Uni et l’UE.

    Le Royaume-Uni a formulé ses propositions dans un document qu’il a publié mercredi pour tenter de faire avancer les négociations, qui piétinent, afin d’améliorer le fonctionnement du protocole. Selon certains critiques, peu de ces suggestions sont nouvelles et pourraient être largement rejetées par l’UE.

    Le protocole s’attaque à la principale énigme soulevée par le divorce : comment préserver la paix délicate instaurée dans la province par l’accord de paix du Vendredi Saint de 1998, négocié par les États-Unis, en maintenant une frontière ouverte, sans ouvrir une porte dérobée vers le marché unique de l’UE, qui compte 450 millions de personnes, en passant par l’Irlande voisine.

    Elle impose essentiellement des contrôles sur les marchandises entre le continent britannique et l’Irlande du Nord, qui continue de faire partie de la zone douanière de l’UE. Ces contrôles se sont révélés lourds pour les entreprises et un anathème pour les unionistes, qui soutiennent farouchement le maintien de la province au sein du Royaume-Uni.

    Etiquettes : Grande-Bretagne, UK, Royaume Uni, Accord post-Brexit, Irlande du nord,

  • Tentative d’assassinat de Rajoelina: Six arrestations dont un français

    Tentative d’assassinat de Rajoelina: Six arrestations dont un français

    Un Français figure parmi les six personnes arrêtées pour avoir tenté de tuer le président malgache.

    NAIROBI, 23 juillet (Reuters) – Un citoyen français figure parmi les six personnes arrêtées, soupçonnées d’être impliquées dans un complot visant à tuer le président de Madagascar, a déclaré le ministre de la Sécurité publique de cette île de l’océan Indien.

    « Une des personnes arrêtées est française, deux d’entre elles sont binationales : Malgache et français. Les trois autres sont malgaches », a déclaré Rodellys Fanomezantsoa Randrianarison jeudi soir.

    Patrick Rajoelina, conseiller du président Andry Rajoelina, a déclaré que deux des personnes arrêtées avaient précédemment travaillé dans l’armée française.

    Etiquettes : Andry Rajoelina, Madagascar, tentative d’assassinat,

  • La France révise la sécurité autour du président Macron

    La France va ajuster la sécurité autour de Macron à la lumière de l’affaire du logiciel espion Pegasus.

    Par REUTERS

    Le président français Emmanuel Macron a changé son téléphone portable et son numéro de téléphone à la lumière de l’affaire du logiciel espion Pegasus, a déclaré jeudi un responsable de la présidence, dans l’une des premières actions concrètes annoncées en lien avec le scandale.

    « Il a plusieurs numéros de téléphone. Cela ne signifie pas qu’il a été espionné. C’est juste une sécurité supplémentaire », a déclaré le fonctionnaire à Reuters. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a déclaré que les protocoles de sécurité du président étaient adaptés à la lumière de l’incident.

    Un tollé mondial a été déclenché lorsque plusieurs organisations internationales de médias ont rapporté que le logiciel espion Pegasus avait été utilisé pour pirater des smartphones appartenant à des journalistes, des militants des droits de l’homme et des responsables gouvernementaux dans plusieurs pays.

    En Israël, où le groupe NSO, qui vend le logiciel Pegasus, est basé, un législateur de haut rang a déclaré qu’un groupe parlementaire pourrait examiner les restrictions à l’exportation de logiciels espions. NSO affirme que son logiciel est utilisé pour lutter contre la criminalité et le terrorisme et a nié tout acte répréhensible.

    « Il est évident que nous prenons (cette affaire) très au sérieux », a déclaré M. Attal aux journalistes quelques heures après une réunion d’urgence du cabinet consacrée aux allégations relatives à Pegasus.

    Le journal Le Monde et la chaîne de télévision Radio France ont rapporté mardi que le téléphone de M. Macron figurait sur une liste de cibles potentielles de surveillance par le Maroc. Les deux médias ont déclaré qu’ils n’avaient pas accès au téléphone de M. Macron et qu’ils ne pouvaient pas vérifier si son téléphone avait effectivement été espionné.

    Le Maroc a rejeté ces allégations.

    Dans un contexte d’inquiétude croissante de l’UE, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré aux journalistes à Berlin que les logiciels d’espionnage devraient être refusés dans les pays où il n’y a pas de contrôle judiciaire.

    Les procureurs hongrois ont ouvert jeudi une enquête sur les multiples plaintes reçues à la suite de ces rapports.
    Israël a nommé une équipe interministérielle chargée d’évaluer les rapports basés sur une enquête menée par 17 organisations médiatiques, selon lesquels Pegasus a été utilisé dans des tentatives de piratage ou des piratages réussis de smartphones à l’aide de logiciels malveillants qui permettent d’extraire des messages, d’enregistrer des appels et d’activer secrètement des microphones.

    VÉRIFICATIONS

    L’ONS a rejeté les rapports des partenaires médiatiques comme étant « pleins d’hypothèses erronées et de théories non corroborées ». Reuters n’a pas vérifié de manière indépendante le reportage.

    « Nous devons certainement examiner à nouveau tout ce sujet des licences accordées par la DECA », a déclaré Ram Ben-Barak, chef de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, à la radio de l’armée israélienne, en faisant référence à l’Agence de contrôle des exportations de la défense, gérée par le gouvernement.

    L’équipe du gouvernement israélien « effectuera ses vérifications, et nous ne manquerons pas d’examiner les résultats et de voir si nous devons corriger les choses ici », a déclaré Ben-Barak. Ancien chef adjoint du Mossad, il a déclaré que l’utilisation correcte de Pegasus avait « aidé un grand nombre de personnes ».

    Le DECA fait partie du ministère de la Défense israélien et supervise les exportations de NSO. Le ministère et l’entreprise ont déclaré que Pegasus est destiné à être utilisé pour traquer uniquement les terroristes ou les criminels, et que tous les clients étrangers sont des gouvernements contrôlés.

    NSO affirme ne pas connaître l’identité spécifique des personnes contre lesquelles ses clients utilisent Pegasus. Si elle reçoit une plainte selon laquelle Pegasus a été utilisé à mauvais escient par un client, NSO peut acquérir rétroactivement les listes de cibles et, si la plainte s’avère fondée, fermer unilatéralement le logiciel de ce client, affirme la société.

    Parmi les autres dirigeants mondiaux dont les numéros de téléphone figuraient sur une liste de cibles possibles, selon les médias, figurent le Premier ministre pakistanais Imram Khan et le roi du Maroc Mohammed VI.

    The Jerusalem Post, 22/07/2021

    Etiquettes : Emmanuel Macron, France, Pegasus, Espionnage, NSO Group, logiciels espions,

  • Les révélations d’espionnage du programme NSO –PEGASUS posent des problemes

    Dr. Abderrahmane Mebtoul

    La maîtrise des nouvelles technologies reposant sur le savoir est le défi principal du XXIème siècle, engageant la sécurité mondiale et toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays

    L’organisation Forbidden Stories et 17 rédactions viennent de révéler un important scandale qui touche tant la sécurité des Nations que la vie privée des citoyens. Le programme phare de NSO nommé Pegasus, un logiciel d’origine israélienne via le Maroc, surnommé « cheval de Troie », a permis de fouiller dans les données (calendriers, photos, contacts, messageries, appels enregistrés, coordonnées GPS…) des Smartphones, iPhone comme Android, infectés, mais aussi de contrôler à distance la caméra et les micros intégrés à l’appareil. Cela donne la possibilité d’écouter des conversations dans une pièce alors que le téléphone apparaît inactif. Ce logiciel en est à sa troisième version.

    Dans les premières moutures, la victime devait cliquer sur un lien pour charger le virus. Mais, depuis au moins deux ans, Pegasus est devenu une technologie dite « zéro clic  » où la victime reçoit ce qui ressemble à un appel vidéo qui suffit à infecter le téléphone dès la première sonnerie, même si elle ne répond pas. Selon Forbidden Stories, la réception d’un « iMessage », la messagerie d’Apple, ou d’un SMS infecté servirait de viatique pour prendre le contrôle de l’appareil. C’est un puissant logiciel qui au départ devait contrecarrer les actions terroristes mais, seules des enquêtes précises en cours le détermineront, qui aurait été utilisé pour espionner le compte d’une dizaine d’Etats, et une liste de plus de 50.000 numéros de téléphone de personnalités diverses de par le monde dont l’Algérie.

    Cependant les nouvelles technologies ne concernent pas seulement les écoutes. Les drones sans pilotes commencent à remplacer l’aviation militaire classique pouvant cibler avec précision tout adversaire à partir de centres informatiques sophistiquées à des milliers de kilomètres. Les satellites remplissant l’atmosphère, permettent d’espionner tout pays, de détecter le mouvement des troupes et la diffusion d’images de toute la planète.

    Le contrôle de l’information grâce à l’informatisation permet le développement des sites d’information, impliquant une adaptation des journaux papier, une nouvelle organisation des entreprises et administrations en réseaux, loin de l’organisation hiérarchique dépassée, l’interconnexion bancaire et éclectique, pouvant bloquer tout pays dans ses transactions financières et la panne des réseaux peut plonger tout pays dans les ténèbres. L’utilisation de Facebook et Twitter par la diffusion d’informations parfois non fondées où faute de transparence, la rumeur dévastatrice supplante l’information officielle déficiente.

    Face à cette situation ayant des impacts géostratégiques, économiques et sécuritaires, où les relations diplomatiques de chefs d’Etat à Etat ont de plus en plus peu d’impacts , étant supplantés par des réseaux décentralisés, l’Etat major de l’ANP à travers les dernières éditions El-Djeich tire la sonnet d’alarme afin que la majorité des responsables des institutions stratégiques en Algérie en déphasage par rapport aux nouvelles réalités tant internes que mondiales, s’adaptent en urgence, nécessitant un important investissement dans le savoir. C’est que la nouvelle révolution mondiale du numérique a un impact sur le comportement des citoyens, sur la gestion des institutions et des entreprises et d‘une manière générale sur la gouvernance et sur notre nouveau mode de vie.

    Politiques, Militaires, entrepreneurs, citoyens, nous vivons tous aujourd’hui dans une société de la communication électronique, plurielle et immédiate qui nous contraint à prendre des décisions en temps réel. La naissance des NTIC est due notamment à la convergence de l’informatique, des télécommunications et de l’audiovisuel. Le développement d’Internet à haut débit, la démocratisation de l’ordinateur et des nouvelles technologies découlent d’une baisse des tarifs proposés par les fournisseurs d’accès et d’une demande de plus en plus présente de la clientèle. Le boum des blogs et des messageries électroniques donne aux TIC une place de plus en plus vaste dans notre société.

    Cette interaction de l’électronique et de l’informatique explique que les applications des NTIC puissent répondre aux besoins aussi bien des entreprises et de l’Etat que des ménages et des individus. Désormais soumises aux mêmes lois du marché que n’importe quelle autre activité de production marchande, les NTIC constituent, en outre, un secteur où la concurrence se joue directement à l’échelle mondiale. La globalisation des entreprises, des marchés et des circuits de la finance n’a pas seulement impliqué un remodelage des structures économiques et des flux d’échange, elle a aussi conduit à la professionnalisation de la communication et de l’information, ainsi qu’à une intégration de plus en plus poussée des phases de la conception, de la création et de la consommation des produits, parallèlement à la fusion de sphères d’activités jadis séparées, voire opposées.

    Plus qu’une ouverture vers le grand public les TIC révolutionnent l’organisation interne de l’entreprise, les logiciels de gestion appelés les ERP (Entreprise Ressource Planning) gèrent différentes tâches comme les stocks ou la trésorerie, le travail collaboratif est simplifié grâce à l’utilisation de l’intranet et de la messagerie, le système «wireless» ou «sans fil» maintient un lien permanent avec des collaborateurs en déplacement tout comme la vidéo-conférence, tout cela génère un meilleur partage ainsi qu’une meilleure circulation de l’information interne.

    Le Maghreb 22/07/2021

    Etiquettes : Pegasus, NSO Group, espionnage, logiciels espions,

  • Derrière Pegasus : le mode d’emploi d’un logiciel espion

    Un consortium de médias, dont Le Monde et la cellule investigation de Radio France, coordonné par l’organisation Forbidden Stories, a eu accès à plus de 50 000 numéros de téléphone potentiellement ciblés et espionnés par une dizaine d’états, via le logiciel israélien Pegasus.

    L’affaire fait grand bruit car on y retrouve, pêle-mêle, des journalistes, des chefs d’entreprise, des opposants politiques et autres figures de la vie publique.

    Retour sur la technique derrière ce logiciel. Quand est né Pegasus ? Comment l’utilise-t-on ? Pourquoi a-t-il pris une telle ampleur ?

    Comment fonctionne Pegasus

    Le logiciel Pegasus est développé par l’entreprise israélienne NSO Group. C’est un logiciel espion (spyware) visant les smartphones dont l’objectif est de siphonner l’ensemble de ses données : coordonnées GPS, contenus des messages, écoute des appels, bref tout ce qui passe par votre téléphone est vu, lu et entendu par le logiciel et transmis à son utilisateur (l’attaquant). Ce logiciel espion évolue depuis plusieurs années et s’adapte aux évolutions de niveaux de sécurité des téléphones.

    Dans ses précédentes versions, l’attaquant envoyait un message contenant un lien, qui, lorsque l’utilisateur cliquait dessus, déclenchait l’installation de Pegasus. Cette technique, un peu grossière, peut fonctionner avec des personnes peu habituées ou non formées à la cybersécurité. Mais qui, avec des cibles de haut niveau (publiques ou privées) est beaucoup plus hasardeuse. Ainsi NSO a développé une nouvelle version qui est capable d’installer le « mouchard » sans clic, ce que l’on appelle une attaque « zero click ».

    Comment installer un logiciel à l’insu du propriétaire du téléphone ? La méthode la plus efficace, version film d’espionnage, est tout simplement de se saisir du téléphone, lors d’un moment d’inattention et de l’intégrer dans la machine.

    Il existe également une méthode plus subtile, et plus technologique : utiliser une faille de sécurité de l’appareil pour prendre le contrôle du téléphone pendant un court laps de temps pour y installer le spyware à distance.

    L’exploitation des failles de sécurité

    Pour prendre le contrôle d’un smartphone à distance, il est indispensable d’exploiter une faille de sécurité. Cette dernière peut provenir du matériel (hardware), par exemple une puce électronique, ou logiciel (software) en passant par les systèmes d’exploitation iOS ou Android. Les clients de NSO, en général des états, n’ont pas à chercher les failles eux-mêmes, ils n’ont besoin que du numéro de téléphone de la cible et Pegasus s’occupe du piratage et de l’exfiltration des données. Pour chaque cible visée, le client paye une licence à NSO de quelques dizaines de milliers d’euros.

    On va généralement cibler des failles « zero day » (jour 0), on les appelle comme cela car elles n’ont jamais été publiées ni exploitées. La plupart des logiciels vendus dans le commerce peuvent avoir des failles. D’ailleurs, leurs éditeurs organisent régulièrement des concours ouverts aux hackers pour les débusquer. Si une personne découvre une faille, elle peut la vendre sur des « marchés zero day ». Cela ressemble à une bourse internationale dans laquelle les produits sont des failles. En général, elles sont achetées par les éditeurs eux-mêmes qui ont intérêt à les corriger le plus rapidement possible. Une faille sur un système d’exploitation iOS peut se négocier à plusieurs millions de dollars. Ces marchés sont légaux. Le but est d’éviter qu’un hacker, ayant trouvé une faille aille la vendre à un groupe cybercriminel.

    Un exemple concret a été reporté par The Citizen Lab (le laboratoire d’Amnesty International et de l’université de Toronto qui a travaillé sur le récent scandale) fin 2020. Le journaliste d’investigation travaillant pour Al Jazeera, Tamer Almisshal suspectait que son téléphone ait été piraté. Pour le prouver, le laboratoire a enregistré toutes ses métadonnées pour suivre à quoi il se connectait. Ils ont en effet trouvé des connexions très suspectes : son téléphone a visité plusieurs fois un site connu comme étant un mode d’installation de Pegasus.

    Cette visite aurait été provoquée par les pirates en exploitant une faille du système de messagerie de l’iPhone (faille depuis corrigée), le journaliste n’a cliqué sur aucun lien suspect, c’est une attaque « zero click ». Il a aussi été démontré que des données ont été exfiltrées. La société NSO a nié toute participation.

    Un tunnel d’exfiltration de données

    Une fois que Pegasus est installé, il doit renvoyer les données vers le commanditaire. Comment s’y prend-il ? il va créer un tunnel. Si le « pirate » est physiquement proche de sa cible, il lui est possible de récupérer les données via des techniques « radiofréquence ». Le téléphone va émettre des informations, par exemple via wifi qui seront captées à l’aide d’une antenne.

    Les failles de sécurité touchant les cartes SIM peuvent être exploitées par un attaquant pour prendre le contrôle du téléphone ou pour installer un logiciel espion. Par exemple, la faille SIMjacker concerne plus d’un milliard de téléphones. Elle permet à partir d’un simple SMS de prendre le contrôle total d’un smartphone et de collecter des données. Concrètement, l’attaquant envoie un SMS contenant un code spécifique qui ordonne à la carte SIM de prendre les commandes du téléphone et d’exécuter certaines commandes provoquant l’exfiltration de données.

    Il est également possible d’utiliser les liaisons classiques 3G ou 4G. Même si le téléphone se trouve dans des zones où le débit est limité, la bande passante sera plus lente, et donc le transfert plus long, mais il sera quand même possible d’exfiltrer des données.

    On pourrait se dire que des transferts massifs de données pourraient être détectés par l’utilisateur, en observant ses flux de données. C’est là où Pegasus est très performant, car il peut agir sans être détecté. Les données qu’il envoie à partir du téléphone sont chiffrées, on ne peut donc pas savoir ce qui a été envoyé. De plus il va mélanger ces envois au milieu de vos propres transferts de données, par exemple, vous effectuez un paiement en ligne, vous allez envoyer des données chiffrées à votre banque ou à votre vendeur, et à ce moment-là le logiciel en profite pour envoyer des informations à l’attaquant.

    Il est donc très difficile de savoir, réellement, ce qui a été envoyé, une fois que l’on a été victime de l’attaque. D’autant plus qu’une fois que la mission a été remplie Pegasus peut s’autodétruire et ne laisser aucune trace, selon son éditeur.

    Cette dernière information est contredite par Amnesty International qui dit avoir détecté des traces du logiciel sur plusieurs téléphones analysés dans les journaux d’évènements qui enregistrent une partie de l’activité du système.

    D’une manière générale, la rétro-analyse du fonctionnement d’un tel logiciel espion demeure toujours très complexe à réaliser. De la même façon, l’analyse fine de l’attaque demande d’importants moyens techniques, analytiques incluant de l’expertise humaine de très haut niveau et du temps.

    Il convient de rester prudent sur les déclarations des uns et des autres attribuant l’origine d’une attaque ou affirmant qu’un téléphone a été compromis en particulier par un logiciel par nature furtif.

    The Conversation, 20/07/2021

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  • Pégasus peut-il être apprivoisé ?

    Le téléphone du président français Emmanuel Macron pourrait avoir été piraté à l’aide d’un logiciel d’espionnage privé, selon une nouvelle enquête.

    Par Colm Quinn, rédacteur de la newsletter de Foreign Policy.

    Les révélations sur le logiciel d’espionnage Pegasus font des vagues dans le monde entier

    Pegasus met en lumière le nouveau monde de l’espionnage

    Les autorités françaises ont promis d’enquêter sur un incident cybernétique après qu’il est apparu que le téléphone du président français Emmanuel Macron était enregistré sur une liste de cibles possibles de piratage téléphonique mené par le gouvernement. Le logiciel utilisé, appelé Pegasus, était sous licence d’une société privée israélienne de logiciels d’espionnage.

    Selon une enquête menée par un consortium mondial de médias comprenant le Washington Post, Le Monde et le Guardian, dix premiers ministres, trois présidents et le roi du Maroc Mohammed VI étaient tous des cibles potentielles.

    Des logiciels espions pour tous. Ce n’est pas la première fois que des dirigeants mondiaux sont ciblés par des agences d’espionnage – le ciblage de la chancelière allemande Angela Merkel par l’Agence nationale de sécurité des États-Unis est un exemple très médiatisé – mais les révélations de Pegasus montrent que les programmes d’espionnage sophistiqués ne sont plus limités aux États riches et peuvent être achetés sur le marché libre. Dimanche, il est apparu que les gouvernements d’au moins dix pays avaient utilisé cet outil d’espionnage pour surveiller des journalistes et des dissidents.

    L’entreprise de logiciels responsable, NSO, a nié les allégations du consortium d’enquête, les qualifiant de « tellement scandaleuses et éloignées de la réalité » que l’entreprise envisage de porter plainte pour diffamation. La société a déclaré qu’elle vérifiait les préoccupations des clients gouvernementaux en matière de droits de l’homme avant de vendre son logiciel Pegasus et que celui-ci était destiné à être utilisé comme un outil de lutte contre le terrorisme.

    Le rôle de Netanyahu. Des critiques ont également été formulées à l’encontre d’Israël, notamment du précédent gouvernement dirigé par l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le journal israélien Haaretz – l’un des membres du consortium – a décrit les voyages de Netanyahu dans des pays qui deviendraient des clients de NSO et la façon dont le logiciel a pu être utilisé comme « monnaie diplomatique » pour favoriser les objectifs stratégiques d’Israël.

    Les problèmes de Modi. En Inde, l’enquête a provoqué un scandale politique. Le Congrès national indien – le plus grand parti d’opposition – a accusé le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi d’espionner son ancien leader Rahul Gandhi après que son numéro soit apparu sur la liste de NSO. Le Congrès a demandé la démission du ministre indien de l’Intérieur, Amit Shah, à cause de cette affaire, tandis que le porte-parole du gouvernement, Ravi Shankar Prasad, a rétorqué qu’il n’y avait « pas la moindre preuve » liant le gouvernement de Modi à l’histoire de Pegasus. Le gouvernement Modi n’en serait pas à sa première infraction présumée : il a été accusé d’avoir utilisé le logiciel NSO pour pirater 1 400 téléphones avant les élections indiennes de 2019.

    Foreign Policy, 21/07/2021

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  • Dubaï: Deux princesses espionnées avec le logiciel Pegasus

    Deux princesses ont fui le souverain de Dubaï. Puis elles ont été étiquetées comme des cibles potentielles de logiciels espions de l’ONS.

    La princesse Latifa a fui son père, l’émir de Dubaï, en 2018 ; la princesse Haya, l’une de ses épouses et demi-sœur du roi de Jordanie, l’a également quitté. Toutes deux ont été sélectionnées comme cibles potentielles de l’ONS, selon un rapport du Washington Post.

    Deux membres de la famille royale de Dubaï ont été sélectionnés comme cibles potentielles de logiciels espions fabriqués par la société israélienne de cyberespionnage NSO Group, a révélé mercredi l’enquête internationale Project Pegasus.

    Ces révélations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête mondiale appelée Projet Pegasus, basée sur une fuite de quelque 50 000 numéros sélectionnés comme cibles potentielles du logiciel espion Pegasus par des clients de NSO.

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    Une enquête sur la multitude de numéros de téléphone divulgués a conduit le Washington Post à des numéros appartenant à la princesse Latifa bint Mohammed al-Maktoum et à la princesse Haya bint Hussein, respectivement fille et sixième épouse du dirigeant de Dubaï et premier ministre des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum.

    D’autres numéros de téléphone appartenant à leurs amis et associés ont également été trouvés dans la base de données.

    La princesse Latifa a fui son père à bord d’un yacht qu’elle avait affrété aux Émirats arabes unis en 2018. Elle a finalement été recapturée au large des côtes indiennes et ramenée à Dubaï. La princesse avait affirmé avoir été soumise à des traitements inhumains par son père, notamment des passages à tabac et des mises à l’isolement.

    Un avocat de NSO a déclaré au Washington Post que la forme « n’a pas d’aperçu des activités de renseignement spécifiques de ses clients. »

    Un fonctionnaire qui s’est entretenu avec le Washington Post a déclaré que NSO avait coupé ses liens avec les EAU plus tard dans l’année.

    Des rapports antérieurs ont établi un lien entre sa capture et des sociétés de cyberespionnage israéliennes. Plus tôt cette année, le Bureau of Investigative Journalism et The Guardian ont affirmé que la société privée de renseignement israélienne Rayzone Group avait exploité une faille dans le réseau mondial de téléphonie mobile pour suivre la princesse.

    Selon cette enquête, Rayzone a loué l’accès à un système de messagerie mondial obscur dans les îles anglo-normandes, ce qui lui a permis de « géolocaliser » les utilisateurs de téléphones portables dans le monde entier, y compris celui de la princesse Latifa après qu’elle ait tenté d’échapper à son père. Le groupe Rayzone a démenti les allégations selon lesquelles il aurait été impliqué dans les efforts visant à retrouver la princesse.

    Mercredi, une enquête menée par le Washington Post a révélé que la technologie de NSO avait également été utilisée contre la princesse.

    Selon les conclusions du journal, bien qu’il soit impossible de savoir quel rôle le logiciel espion de NSO a joué dans sa capture réelle, « les dossiers montrent que dans les heures et les jours qui ont suivi sa disparition en février 2018, les agents ont entré les numéros de téléphone de Latifa et de ses amis dans un système qui enregistre les numéros que les clients de NSO ont sélectionnés pour la surveillance », indique le rapport.

    La princesse Latifa, rapporte le Post, avait abandonné son téléphone dans un café de Dubaï avant de fuir l’émirat. Cependant, les numéros associés à son assistant personnel et à d’autres personnes de son entourage, ainsi que les numéros des téléphones temporaires utilisés par elle sur son yacht de fuite, figuraient sur la liste des cibles potentielles, selon le rapport.

    Selon le rapport, la fille du dirigeant de Dubaï n’est pas la seule à avoir été prise pour cible alors qu’elle tentait de fuir : La princesse Haya, sa sixième épouse, dont il est séparé, a également été choisie comme cible potentielle. La princesse Haya est la fille de feu le roi Hussein de Jordanie et de sa troisième épouse, la reine Alia. L’actuel dirigeant de la Jordanie, le roi Abdullah II, est son demi-frère. Elle a épousé le cheikh Mohammed en 2004. Le couple a deux enfants (le cheikh aurait environ 25 enfants de ses différentes épouses). En 2019, elle a fui Dubaï pour Londres et a occupé un poste à l’ambassade de Jordanie.

    Selon le Washington Post, après son départ des Émirats arabes unis, le système de l’ONS a reçu les numéros de « la princesse Haya, de sa demi-sœur, de son assistant, de son entraîneur de chevaux [c’est une passionnée d’équitation] et des membres de ses équipes juridiques et de sécurité. » Ces numéros ont été sélectionnés comme cibles début 2019 « dans les jours précédant et dans les semaines suivant sa fuite de Dubaï », note le rapport.

    Forbidden Stories (une association de journalisme à but non lucratif basée à Paris) et Amnesty International ont eu accès à la liste divulguée des numéros de téléphone que les clients de NSO ont sélectionnés pour la surveillance. La fuite a été communiquée à Haaretz et à 16 autres organismes de presse, qui ont travaillé ensemble pour effectuer des analyses et des reportages supplémentaires au cours des derniers mois afin de créer le projet. Forbidden Stories a supervisé l’enquête et Amnesty International a fourni des analyses médico-légales et un soutien technique.

    Selon une analyse de ces dossiers, plus de 180 journalistes ont été sélectionnés dans 21 pays par au moins 12 clients de l’INS. Parmi les cibles potentielles figurent également des chefs d’État tels que le Français Emmanuel Macron et le Pakistanais Imran Khan, tandis que les clients proviennent de Bahreïn, du Maroc, d’Arabie saoudite, d’Inde, du Mexique, de Hongrie, d’Azerbaïdjan, du Togo et du Rwanda.

    NSO a publié une réponse à l’enquête du Projet Pegasus en début de semaine, qualifiant la fuite de « conspiration internationale ».

    « Le rapport de Forbidden Stories est plein d’hypothèses erronées et de théories non corroborées qui soulèvent de sérieux doutes sur la fiabilité et les intérêts des sources. Il semble que les ‘sources non identifiées’ aient fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle et sont loin de la réalité », a déclaré la société dans le communiqué.

    « Les numéros figurant sur la liste ne sont pas liés à NSO Group, et ne l’ont jamais été – affirmer qu’ils le sont est une information fabriquée. Ce n’est pas une liste de cibles ou de cibles potentielles des clients de NSO, et votre confiance répétée dans cette liste et l’association des personnes sur cette liste comme cibles potentielles de surveillance est fausse et trompeuse. »

    Le laboratoire de sécurité d’Amnesty International a effectué des analyses médico-légales de téléphones portables ciblés par Pegasus. Ses conclusions sont cohérentes avec les analyses antérieures des personnes ciblées par le logiciel espion de NSO, notamment le cas de dizaines de journalistes prétendument piratés aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite et identifiés par Citizen Lab en décembre dernier.

    Haaretz, 21/07/2021

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  • Le monde réclame une enquête sur l’utilisation de Pegasus

    Le projet Pegasus suscite des demandes d’enquête sur l’utilisation du logiciel espion de l’ONS.

    L’opposition indienne perturbe le parlement pour demander une enquête alors que les procureurs de Paris examinent les allégations.

    Les révélations selon lesquelles des dizaines de journalistes ont été espionnés par des gouvernements utilisant le logiciel espion du groupe NSO ont enflammé les critiques dans le monde entier et accéléré les demandes d’enquêtes sur les allégations d’espionnage.

    Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, dit Amlo, dont les numéros de téléphone de la famille, du cardiologue et des conseillers politiques figuraient dans la liste divulguée alors qu’il était en campagne, a promis d’annuler tous les contrats gouvernementaux en cours avec le groupe NSO.

    Cet appel a été lancé alors que des politiciens de l’opposition indienne ont perturbé le parlement mardi pour demander une enquête complète sur l’utilisation présumée par le gouvernement du logiciel d’espionnage Pegasus sur les personnes figurant sur la liste, y compris des citoyens indiens, des politiciens, des journalistes et des avocats.

    Les fuites concernant Pegasus ont dominé les deux premiers jours de la session de la mousson au Parlement indien, et mardi, la Chambre a été ajournée deux fois en raison du tumulte et des protestations des politiciens de l’opposition.

    Des membres du parti d’opposition, le Congrès, dont le propre Rahul Gandhi figurait parmi les personnes dont le nom figurait sur la liste, ont brandi des pancartes dans l’hémicycle et crié fort, demandant la démission du ministre de l’intérieur, Amit Shah, en raison des allégations d’espionnage.

    Le Congrès et d’autres partis d’opposition ont également demandé une enquête indépendante sur l’utilisation présumée du logiciel espion Pegasus par le gouvernement de Narendra Modi.

    Le porte-parole du Congrès, Shaktisinh Gohil, a déclaré que le gouvernement devait indiquer clairement s’il avait ou non acheté le logiciel Pegasus. « Si c’est le cas, le gouvernement devrait ordonner la création d’une commission parlementaire mixte pour enquêter sur toute cette affaire », a-t-il déclaré.

    Selon les fuites, ceux de Gandhi, ainsi que de plusieurs de ses proches collaborateurs et d’un stratège politique qui travaille pour le Congrès, figuraient parmi les 300 numéros indiens vérifiés qui apparaissaient dans les données fuitées. Deux des numéros de téléphone de Gandhi ont été sélectionnés en 2017 et en 2019 avant les élections générales de 2019, où le Congrès a subi une perte importante face au parti Bharatiya Janata de Modi.

    Parmi les autres personnes figurant sur la liste figurent deux ministres, plus de 40 journalistes, trois dirigeants de l’opposition, des dizaines de militants et un juge en exercice.

    L’opposition a accusé le gouvernement Modi d’utiliser le logiciel Pegasus pour espionner ses opposants politiques, ainsi que des avocats, des journalistes et des militants des droits de l’homme dont le travail était critique envers le gouvernement. Lundi, elle l’a qualifié d’ »attaque contre les fondements démocratiques de notre pays ».

    Le gouvernement Modi a affirmé qu’aucune surveillance non autorisée n’avait été effectuée. L’ancien ministre des technologies de l’information, Ravi Shankar Prasad, a déclaré qu’il n’y avait « pas l’ombre d’une preuve liant le gouvernement indien ou le BJP » aux allégations et a été l’une des nombreuses personnalités du BJP à qualifier les fuites de complot international visant à diffamer l’Inde.

    La nouvelle est intervenue alors que les procureurs de Paris ont déclaré mardi qu’ils avaient ouvert une enquête sur les allégations selon lesquelles les services de renseignement marocains ont utilisé le logiciel de surveillance israélien Pegasus pour espionner plusieurs journalistes français.

    Les procureurs de Paris examineront 10 chefs d’accusation différents, notamment l’existence d’une violation de la vie privée, d’un accès frauduleux à des appareils électroniques personnels et d’une association criminelle.

    Le site d’investigation Mediapart a déposé une plainte en justice à la suite de ces allégations, que le Maroc a démenties, après avoir confirmé que les analyses médico-légales ont montré que le téléphone de son directeur de la rédaction et cofondateur, Edwy Plenel, avait été sélectionné, ainsi que celui de sa rédactrice en chef des questions de genre, Lénaïg Bredoux, qui s’est spécialisée dans les reportages sur les violences et le harcèlement sexuels.

    L’hebdomadaire satirique français Le Canard Enchaîné a également fait part de son intention de déposer une plainte en justice.

    L’ancienne journaliste du Canard Enchaîné, Dominique Simonnot, qui dirige actuellement l’organisme indépendant de surveillance des prisons, a confirmé à France Info qu’elle avait été sélectionnée alors qu’elle était encore journaliste : « C’est un véritable scandale ».

    Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a déclaré à la radio publique française : « Ce sont des actes extrêmement choquants et, s’ils sont avérés, ils sont extrêmement graves ».
    Il a ajouté que la France était « extrêmement attachée à la liberté de la presse » et que toute tentative de restreindre la liberté d’informer des journalistes était « très grave ».

    À Bruxelles, la Commission européenne a promis d’utiliser « tous les outils possibles » pour recueillir des informations sur l’espionnage des journalistes après que l’analyse médico-légale des appareils mobiles a montré que le gouvernement hongrois utilisait le logiciel espion Pegasus contre les journalistes d’investigation.

    La promesse d’action de la Commission risque de décevoir certains membres du Parlement européen, qui espéraient une réponse plus ferme aux allégations formulées à l’encontre de la Hongrie, déjà empêtrée dans de nombreux litiges avec Bruxelles sur la démocratie et les droits de l’homme.

    Didier Reynders, le commissaire européen en charge de la protection des données, a déclaré : « Un tel espionnage des médias, s’il est avéré, est tout simplement inacceptable, et nous nous efforcerons donc de suivre les enquêtes. »

    Il a ajouté que les fonctionnaires de Bruxelles responsables des réseaux et des technologies de communication analysaient la situation, mais n’est pas allé jusqu’à promettre l’enquête à grande échelle de la Commission que les membres du Parlement européen ont réclamée.

    L’eurodéputée libérale néerlandaise Sophie in ‘t Veld a posé des questions urgentes à la Commission, exigeant de savoir si elle « enquêtera immédiatement et évaluera si la Hongrie a respecté ou non ses obligations » en vertu des traités de l’UE, de la charte des droits fondamentaux et de la loi sur la protection des données (GDPR).

    Le gouvernement hongrois a réagi en deux temps aux rapports de Pegasus. Dans un billet de blog publié mardi, il affirme qu’il n’y a pas eu de surveillance illégale en Hongrie depuis l’arrivée au pouvoir d’Orbán en 2010. Il cite également la ministre hongroise de la justice, Judit Varga, qui a déclaré aux médias hongrois que les États « doivent disposer des outils nécessaires pour combattre les nombreuses menaces auxquelles ils sont confrontés aujourd’hui ».

    Au Mexique, M. Obrador a rejeté les appels à l’ouverture d’une enquête criminelle à la suite des révélations selon lesquelles le numéro de 15 000 Mexicains figurait dans les données, tout en s’engageant à mettre fin à toute utilisation du logiciel espion israélien.

    Il a déclaré : « [Cette enquête] est la preuve irréfutable que nous avons été soumis à un gouvernement autoritaire et antidémocratique qui a violé les droits de l’homme ».

    Le Mexique a été le premier client de NSO en 2011, et au moins trois agences – le secrétaire à la défense, le bureau du procureur général et l’agence nationale de renseignement – ont exploité Pegasus sous le gouvernement précédent.

    « Je suis absolument sûr que ce gouvernement n’espionne personne. Si nous trouvons des contrats, ils seront annulés. Nous faisons les choses différemment dans ce gouvernement … nous transformons la vie publique. Nous n’espionnons pas les journalistes, les opposants politiques ou les militants », a déclaré M. Obrador.

    The Guardian, 20/07/2021

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