Catégorie : Monde

  • Liban : L’UE menace, la Russie négocie la reconstruction des infrastructures

    Pendant que l’UE menace, la Russie aborde avec le Liban la reconstruction de ses infrastructures


    Mise à jour : 30-06-2021

    Alors que l’UE a récemment fait allusion à de possibles sanctions ciblées contre le Liban si celui-ci, en défaut de paiement, ne trouve pas un accord avec le FMI, la Russie adopte une approche différente et envisage de coopérer sur des projets cruciaux, comme la reconstruction des silos à blé détruits par les explosions de l’an dernier. Les membres du gouvernement libanais ont rencontré le 28 juin à Beyrouth une délégation russe d’experts et de représentants de sociétés d’investissement pour aborder plusieurs projets de soutien.

    Comme le rapporte L’Orient-Le Jour, la réunion était suivie par le ministre des Travaux publics et des Transports, Michel Najjar, et celui de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, tandis que la délégation russe était emmenée par l’ambassadeur de Russie au Liban, Alexandre Roudakov. Les parties ont abordé trois axes principaux: la reconstruction des silos détruits au port de Beyrouth en août dernier, une coopération en matière d’infrastructures portuaires et enfin énergétiques.

    «La délégation a exprimé le souhait de coopérer avec le Liban et de fournir toute l’assistance nécessaire aux ports de Beyrouth et de Tripoli», a indiqué le ministère des Travaux publics et des Transports dans un communiqué. Le ministre Najjar a précise que la délégation russe passerait «trois jours au port de Beyrouth et trois jours au port de Tripoli afin d’étudier la possibilité de construire de nouveaux silos à blé». Alexandre Roudakov a, de son côté, déclaré que la Russie œuvrerait «à aider le Liban, pays ami, sur les questions de l’électricité et de l’énergie».

    Une impasse politique et économique

    Depuis les explosions au port de Beyrouth en août dernier, le Liban, en défaut de paiement pour sa dette colossale, s’enlise dans une sévère crise socio-économique. Le pays avait mené l’an dernier des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer des aides, mais ces discussions ont échoué en raison de divergences au sein de la délégation libanaise. La communauté internationale, y compris la France, ne cesse de réclamer un gouvernement de «mission» pour mener des réformes. Le pays en est dépourvu depuis plus de 10 mois. Le 19 juin Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne en visite à Beyrouth, a estimé que l’accord avec le FMI était la seule solution. Il a même fait allusion à de possibles sanctions ciblées contre des dirigeants libanais responsables de l’impasse politique.

    En avril, la France avait déjà imposé des restrictions d’accès à son territoire à plusieurs d’entre eux, sans dévoiler leur nom. Les explosions du 4 août ont fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, dévastant la moitié de la capitale. Elles ont été déclenchées par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans mesures de sécurité. L’enquête menée par des autorités judiciaires libanaises est actuellement au point mort étant donné que le pays a refusé toute aide internationale en la matière.

    Le Maghreb, 30 juin 2021

    Etiquettes : Liban, UE, Russie,

  • Plus de 40 morts dans des naufrages au large des îles Canaries

    Des dizaines de personnes meurent dans des naufrages au large des îles Canaries

    Plus de 40 migrants tentant de rejoindre les îles Canaries en Espagne depuis l’Afrique de l’Ouest seraient morts dans des naufrages au cours des derniers jours. Plusieurs centaines d’autres ont fait la traversée pour arriver sur le territoire espagnol.

    Les services d’urgence espagnols ont déclaré lundi 28 juin qu’ils avaient intercepté au large des îles Canaries un bateau transportant 37 personnes parties d’Afrique. Deux des migrants présents dans l’embarcation sont morts.

    Sept des survivants du bateau ont dû être hospitalisés, et trois étaient dans un état grave, ont indiqué les autorités. Tous les migrants étaient originaires d’Afrique subsaharienne.

    Un autre bateau transportant des migrants se serait également retrouvé en détresse au large des côtes du Sahara occidental dimanche. Une quarantaine de personnes ont péri dans l’accident, dont deux enfants et dix femmes, tandis que 22 survivants ont été secourus par un bateau de pêche, a tweeté Helena Maleno Garzón de l’organisation Caminando Fronteras, une ONG espagnole.

    400 arrivées au cours du week-end

    Au cours du week-end, environ 400 migrants sont arrivés en Espagne par bateau, la majorité vers les îles Canaries, a rapporté l’agence de presse EFE. Les services espagnols de sauvetage maritime ont déclaré que la plupart des arrivants étaient originaires de pays d’Afrique subsaharienne, tandis que le reste était originaire du Maghreb.

    Au moins 10 migrants ont été évacués vers des centres de santé pour recevoir une assistance médicale, dont un enfant qui a dû être transféré dans un état grave vers un hôpital de l’île canarienne de Tenerife.

    En plus des embarcations arrivant aux Canaries, une soixantaine de personnes ont été interceptées dans des bateaux au large des côtes d’Andalousie, dans le sud de l’Espagne, selon l’agence de presse AFP.

    Un bilan en hausse

    Le nombre de migrants arrivant aux îles Canaries ne cesse d’augmenter depuis fin 2019. L’année dernière, 23 023 migrants ont atteint les Canaries, soit huit fois plus qu’en 2019, selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.

    Cette année, plus de 5 700 personnes ont déjà débarqué aux Canaries, soit deux fois plus qu’à la même période l’an dernier.

    La route qui traverse l’Atlantique depuis la côte ouest de l’Afrique jusqu’aux îles Canaries est extrêmement dangereuse. L’année dernière, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 850 personnes étaient mortes en route, mais Caminando Fronteras a estimé que le bilan était d’au moins 1 851 morts.

    Le 17 juin, quatre migrants, dont un enfant et une femme enceinte, sont morts lorsque leur bateau transportant 50 personnes a chaviré près de l’île de Lanzarote.

    Au plus court, la traversée maritime depuis la côte marocaine est d’environ 100 kilomètres, mais en raison de forts courants, certains bateaux dérivent pendant plusieurs jours. Fin mai, un bateau parti de Mauritanie à destination des îles Canaries a été découvert au large des côtes de Trinidad et Tobago, dans les Caraïbes. Quatorze cadavres en état de décomposition avancée ont été trouvés à bord.

    Info-migrants, 29 juin 2021

    Etiquettes : Sahara Occidental, Iles Canaries, Maroc, migrations, pateras, naufrage,


  • Missions de paix de l’ONU en mode sans échec?

    Toutes les missions de maintien de la paix de l’ONU se retirent ? « On nous a dit : préparez-vous à une urgence »
    Les missions de maintien de la paix des Nations unies au niveau mondial se préparent à une possible fermeture jeudi en raison du budget.

    A savoir, cela se produira si l’Assemblée générale de l’ONU, qui compte 193 membres, ne parvient pas à se mettre d’accord sur un nouveau budget de six milliards de dollars, qui serait valable jusqu’au 30 juin 2022.

    Certains diplomates ont imputé le retard dans la conclusion d’un accord aux changements dans les procédures de négociation, aux problèmes de logistique et aux négociations difficiles qui opposent la Chine aux pays occidentaux, rapporte Reuters.

    Catherine Pollard, directrice de la stratégie de l’ONU pour la gouvernance, la politique et le respect du droit, a déclaré que 12 missions de maintien de la paix de l’ONU, la plupart en Afrique et au Moyen-Orient, ont été conseillées de commencer à élaborer des plans d’urgence au cas où le nouveau budget ne serait pas adopté à temps.

    « Dans le même temps, nous espérons toujours et sommes convaincus que les États membres vont conclure leurs négociations et approuver le budget », a déclaré Mme Pollard aux journalistes.

    Elle a souligné que si la date limite du 30 juin n’est pas respectée, le secrétaire général Antonio Guterres ne pourra utiliser l’argent que pour protéger les biens des Nations unies et assurer la protection du personnel et des forces de maintien de la paix.

    b92, 29 juin 2021

    Etiquettes : ONU, missions de paix, budget, financement,

  • Point de presse quotidien de l’ONU: 29 juin 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Déplacement du Secrétaire général

    Le Secrétaire général se rendra ce soir à Paris, où il participera au segment d’ouverture du Forum Génération Égalité convoqué par ONU-Femmes et coprésidé par la France et le Mexique.

    À cette occasion, le Secrétaire général soulignera l’impact disproportionné que la pandémie de COVID-19 a eu sur les femmes et les filles et la manière dont elle a accentué les grands déséquilibres de pouvoir et les échecs de l’ordre social qui finissent par nuire aux femmes.

    De passage à Paris, il devrait également rencontrer le Président Emmanuel Macron.

    Il se rendra ensuite à Valence, où il visitera la base logistique de l’ONU à l’occasion de son dixième anniversaire. Pendant son séjour à Valence, il rencontrera également des étudiants universitaires.

    Vendredi, le Secrétaire général sera à Madrid, où il rencontrera le Premier Ministre, M. Pedro Sánchez, et aura une audience avec Sa Majesté le roi Felipe VI. Il rencontrera également la Vice-Présidente à la transition écologique, Mme Teresa Ribera, et participera à une table ronde avec des entrepreneurs dans le domaine du climat.

    Budget

    La Cinquième Commission est parvenue, tard hier soir, à un accord sur les budgets du maintien de la paix et devrait approuver officiellement les résolutions sous peu. Celles-ci seront ensuite transmises à l’Assemblée générale pour adoption formelle.

    Sur la base de ce scénario, l’ONU disposera de l’autorisation de dépenser nécessaire à partir du 1er juillet sans avoir à procédé à aucun arrêt opérationnel, ce qui est une bonne nouvelle.

    La réduction des opérations aurait limité la capacité des missions à mettre en œuvre leurs mandats, y compris le soutien aux pays hôtes dans la riposte à la COVID-19, la protection des civils et d’autres activités critiques.

    Éthiopie

    Au Tigré, en Éthiopie, les conséquences et l’impact de la déclaration d’un cessez-le-feu immédiat restent flous.

    Les agences humanitaires font état d’une rupture, aujourd’hui, des services de télécommunications et d’Internet au Tigré. L’impact de la situation actuelle sur les opérations humanitaires reste donc inconnu pour le moment.

    Les opérations humanitaires ont été limitées ces derniers jours en raison de la poursuite des combats. L’ONU est prête à reprendre toutes les opérations, en attendant l’évaluation de la sécurité et de l’accès suite aux nouvelles conditions sur le terrain.

    Avec ses partenaires, l’ONU examine les options pour intensifier les opérations de secours humanitaire à la lumière des conclusions que procurera l’évaluation. L’ONU étudie également les routes d’approvisionnement vers le Tigré en consultation avec ses collègues de la sécurité et ses experts en logistique.

    L’ONU demeure dans le Tigré et prend des mesures pour sa population, mais a besoin d’accéder à des fournitures vitales qui ne sont actuellement pas disponibles. Le nombre de personnels reste pour le moment le même, car l’aéroport de Mekele est fermé et les routes ne sont pas ouvertes.

    Quant à la cessation des hostilités, le Secrétaire général s’est entretenu hier avec le Premier Ministre, M. Abiy Ahmed. Il a exprimé son espoir d’une cessation des hostilités.

    À ce stade, le Secrétaire général veut s’assurer que tous les acteurs et toutes les personnes impliquées s’engagent en faveur de la paix et d’une véritable cessation des hostilités. Cela, on l’espère, contribuera à améliorer l’accès humanitaire et l’assistance que l’ONU est en mesure de fournir.

    Il est très important que des mesures soient prises pour assurer l’unité par le dialogue politique et nous continuons bien entendu d’offrir le plein appui de l’ONU à cet égard.

    Myanmar

    Le personnel de l’ONU au Myanmar indique que sur la base des chiffres de la composante des droits humains du bureau, 5 202 personnes sont en détention en raison de leur opposition à la prise de contrôle militaire.

    Parmi elles, plus de 200 ont été soumises à des procédures judiciaires douteuses et condamnées en vertu de diverses lois sans procédure régulière, tandis que 26 personnes ont été condamnées à mort.

    Près de 2 000 personnes qui font l’objet d’un mandat d’arrêt se cachent actuellement. Des dizaines d’entre elles ont été jugées par contumace, certaines ayant été condamnées à la prison à vie, aux travaux forcés ou même à la peine capitale.

    L’équipe de pays de l’ONU signale que des informations indiquent que les forces de sécurité ont tué au moins 883 personnes non armées, dont au moins 40 qui seraient décédées en détention.

    L’équipe informe également que 60 enfants ont été tués depuis la prise du pouvoir par l’armée le 1er février. Au moins 59 attaques ont été perpétrées contre des hôpitaux et des agents de santé et au moins 163 contre des écoles et des enseignants.

    L’équipe de l’ONU au Myanmar continue de condamner fermement le recours généralisé à la force meurtrière et d’autres violations graves des droits humains. Elle souligne que l’usage excessif de la force par les forces de sécurité, notamment l’utilisation de balles réelles, doit cesser immédiatement. Elle est particulièrement préoccupée par les informations faisant état de l’utilisation d’artillerie lourde contre des civils.

    Mali

    Une autre sombre mise à jour sur les droits de l’homme au Mali: nos collègues de la composante Droits de l’homme de la mission de maintien de la paix sur le terrain, la MINUSMA, ont enregistré 617 violations des droits humains, dont 165 meurtres commis par des groupes armés, soit une augmentation de 37% par rapport aux six mois précédents. Un exemple frappant de la détérioration de la situation des droits de l’homme dans l’ensemble du pays est une forte augmentation des enlèvements, principalement par des groupes armés et des milices communautaires dans le centre du Mali.

    En outre, la Mission a enregistré une forte augmentation des violations commises par des acteurs étatiques au cours du premier semestre de 2021. Nos collègues ont enregistré 213 violations entre janvier et juin, contre 53 entre août et décembre de l’année dernière. Sur ce nombre, 155 violations ont été perpétrées par les Forces de défense et de sécurité maliennes, notamment des exécutions extrajudiciaires et arbitraires de 44 personnes.

    République démocratique du Congo

    Au cours du week-end, trois engins ont explosé à l’intérieur ou à proximité de lieux de culte dans la ville de Beni, en République démocratique du Congo. À la suite à ces explosions, les marchés, les écoles et les églises de la ville ont été fermés pendant 48 heures. Les explosions ont également entraîné des restrictions de mouvement pour les organisations humanitaires.

    La population du territoire de Beni souffre déjà gravement car elle est en situation d’insécurité alimentaire et se trouve dans la catégorie phase 3 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. Actuellement, le territoire de Beni compte près de 700 000 personnes déplacées et la ville de Beni en compte environ 57 000.

    Hier, la Chef de la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays, Bintou Keïta, a condamné ces attaques qui, a-t-elle dit, visent à semer la terreur et la confusion au sein de la population civile. La Mission a réaffirmé sa volonté d’appuyer le Gouvernement et le peuple congolais dans les efforts qu’ils déploient pour sécuriser les populations civiles et neutraliser les groupes armés.

    Conseil de sécurité

    Lors du débat public du Conseil de sécurité sur la cybersécurité, ce matin, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a déclaré que, alors que les progrès des technologies numériques continuent de révolutionner la vie humaine, nous avons également constaté une augmentation spectaculaire de la fréquence des incidents malveillants, allant de la désinformation à la perturbation des réseaux informatiques. Elle a déclaré que l’ampleur et l’omniprésence de la « cyberinsécurité » sont maintenant reconnues comme une préoccupation majeure.

    La difficulté à la fois politique et technique d’attribuer la responsabilité des cyberattaques pourrait avoir des conséquences importantes, a-t-elle ajouté, citant notamment de possibles réponses armées involontaires et escalades.

    Mme Nakamitsu a déclaré que l’ONU était prête à soutenir les États, ainsi que d’autres parties prenantes, pour promouvoir un environnement pacifique des technologies de l’information et des télécommunications. Compte tenu de ces implications pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, qui résultent des cybermenaces, l’engagement du Conseil de sécurité est primordial, a-t-elle conclu.

    Darfour

    Au Soudan, l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) achèvera son retrait demain. Comme vous vous en souviendrez, le Conseil de sécurité a mis fin au mandat de la Mission l’année dernière. Le Sous-Secrétaire général, M’Baye Babacar Cissé, a supervisé le retrait.

    Au cours des quatre derniers mois, la Mission a remis 14 sites d’opérations au Gouvernement, qui s’est engagé à les utiliser pour les soins de santé, l’éducation et d’autres services sociaux tels que la formation professionnelle. La Mission a travaillé avec les collectivités et a identifié des moyens de répondre à leurs besoins, notamment en fournissant du matériel de traitement de l’eau, des générateurs et autres fournitures. Il incombe au Gouvernement central d’assurer la sécurité et la protection des sites, tandis que les gouvernements des États du Darfour restent responsables de veiller à ce que les installations soient utilisées comme prévu.

    Cette mission a été l’une des plus grandes opérations de maintien de la paix de l’histoire des Nations Unies. Au cours de son mandat qui a duré 13 ans, l’Opération a compté plus de 100 000 soldats et policiers de maintien de la paix issus de dizaines de pays. Au plus fort de son déploiement en 2011, elle comptait près de 23 000 soldats et policiers.

    Point de presse quotidien hybride et invités de demain

    Demain, à 9 heures, le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, l’Ambassadeur Vassily Nebenzia, donnera une conférence de presse.

    À midi, je serai accompagné du Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, dans cette salle. Il vous donnera des informations sur la Conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, qui se tient cette semaine.

    Etiquettes : QUESTIONS D’ORGANISATION, DROITS DE L’HOMME, MAINTIEN DE LA PAIX, ÉTHIOPIE, MYANMAR, MALI, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, SOUDAN,

  • Josep Borrell : Comment faire avec la Russie ?

    Ces dernières années, les relations avec la Russie se sont fortement détériorées. La Russie sous le président Poutine s’est distanciée de l’Europe, par des choix politiques délibérés, tant à l’intérieur qu’à l’étranger. Nous souhaitons que ces choix soient différents, mais nous devons nous baser sur cette réalité et la possibilité que les relations UE-Russie puissent même se dégrader. Dans le même temps, nous partageons un continent avec la Russie et elle reste un acteur essentiel sur de nombreux fronts. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de développer une approche raisonnée, équilibrée et stratégique.

    Lors du sommet, tous les dirigeants de l’UE ont confirmé leur détermination à œuvrer pour « une approche européenne unie, à long terme et stratégique fondée sur les cinq principes directeurs ». Ces cinq principes ont été établis par le Conseil en 2016, après le déclenchement du conflit en Ukraine et alentour, et nous guident depuis lors. En effet, les dirigeants ont chargé le Conseil, la Commission et moi-même en tant que haut représentant de continuer à les mettre pleinement en œuvre.

    Dans ce contexte global des cinq principes et pour les rendre plus opérationnels, la Commission et moi-même avons proposé de développer nos politiques vis-à-vis de la Russie selon trois axes d’action principaux : repousser, contraindre et engager. Qu’est-ce que ça veut dire?

    Premièrement, nous devons lutter contre les violations délibérées du droit international par la Russie dans nos États membres et notre voisinage, et continuer à défendre les valeurs démocratiques. Ces questions concernent directement tous les membres de l’ONU, de l’OSCE et du Conseil de l’Europe et ne relèvent pas exclusivement des affaires intérieures d’un pays.

    Repousser signifie également que nous devons continuer à soutenir l’Ukraine et son intégrité territoriale, sa souveraineté et son indépendance. Cela inclut de continuer à appeler la Russie à assumer ses responsabilités et à mettre en œuvre les accords de Minsk. Nous continuerons également à faire pression sur la Russie pour son refus de coopérer avec les efforts internationaux visant à obtenir justice pour les victimes de l’écrasement du vol MH17 au-dessus de l’Ukraine.

    « L’Union elle-même doit devenir plus robuste, résiliente et cohésive. La première forme de cohésion est de préserver l’unité d’objectifs entre nos États membres.

    Deuxièmement, nous devons limiter les tentatives de la Russie de saper l’UE . L’Union elle-même doit devenir plus robuste, résiliente et cohésive. La première forme de cohésion est de préserver l’unité de but entre nos États membres. Si les États membres s’entendent sur une position commune à Bruxelles, mais de retour dans leurs capitales respectives et poursuivent bilatéralement une politique différente, une position forte de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie restera une coquille vide.

    Nous devons appliquer pleinement la législation de l’UE pour lutter contre la criminalité émanant de la Russie, y compris les cyberattaques, en travaillant en étroite collaboration avec des partenaires partageant les mêmes idées. L’UE doit développer ses capacités de cybersécurité et de défense, ainsi que ses capacités de communication stratégique, en intensifiant ses travaux sur la manipulation et la désinformation des informations étrangères. Nous devrons également intensifier notre lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent et assurer une plus grande transparence sur l’origine et la finalité de ces flux financiers vers et depuis la Russie.

    « Plus les pays du partenariat oriental réussissent dans leur processus de réforme, plus ils seront résilients et donc mieux à même de résister à la pression ou à l’ingérence russes. »

    Un autre aspect d’une politique contraignante consiste à renforcer la résilience des Etats partenaires de l’Union européenne, notamment les membres du Partenariat oriental. Cela les oblige à améliorer leur gouvernance interne : lutter contre la corruption, promouvoir l’indépendance de la justice et garantir les libertés fondamentales. Plus ils réussiront dans leur processus de réforme, plus ils seront résilients et donc mieux à même de résister aux pressions ou aux ingérences russes. En tant qu’UE, nous continuerons de soutenir les voisins de la Russie afin qu’eux et leurs citoyens restent libres de déterminer leur propre avenir.

    Troisièmement, le dernier pilier de notre relation avec la Russie : l’ engagement . Qu’on le veuille ou non, la Russie est un acteur majeur sur la scène mondiale et elle a accru sa présence politique dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les pays et régions où les intérêts de l’UE sont en jeu : la Libye, l’Afghanistan et la Syrie, ainsi que le Le Caucase du Sud en sont des exemples éloquents. Je pense aussi au JCPOA sur l’Iran, auquel la Russie est partie et que nous devons remettre sur les rails.

    Il y a aussi des problèmes mondiaux sur lesquels il est dans notre intérêt d’engager la Russie, car ne pas résoudre ces problèmes nous affectera tous. Le plus important d’entre eux est le changement climatique, où il existe un besoin évident de coopération, par exemple à travers l’introduction d’un prix du CO2 en Russie, ou la mise en place d’un ETS, ou le développement de l’hydrogène. La pandémie a également montré la nécessité d’une coopération mondiale en matière de santé publique. Le virus ne connaît pas de frontières, et la frontière que partagent l’UE et la Russie fait plus de 2000 kilomètres de long.

    « Notre querelle concerne les choix politiques du gouvernement russe, pas le peuple russe. Nous devons donc renforcer les contacts entre les peuples. »

    Surtout, nous devons continuer à nous engager avec la société civile et les citoyens russes. Notre querelle est avec les choix politiques du gouvernement russe, pas avec le peuple russe. Nous devrions donc renforcer les contacts interpersonnels, ce qui pourrait inclure davantage de facilitation des visas pour les jeunes, les universitaires ou d’autres échanges transfrontaliers. Nous devons continuer à soutenir la société civile russe et les défenseurs des droits de l’homme et être plus flexibles et créatifs dans notre manière de le faire.

    Le débat et l’issue du Conseil européen : quelle est la suite ?
    Le Conseil européen a convenu d’une voie à suivre équilibrée. Elle fait suite à un débat intense sur la proposition de dernière minute de la France et de l’Allemagne d’envisager le rétablissement de sommets avec la Russie (il n’y en a pas eu depuis 2014). Les avantages et les inconvénients de cela ont été discutés et à la fin, les dirigeants ont convenu « d’explorer les formats et les conditionnalités du dialogue avec la Russie ».

    « La politique étrangère consiste à parler à des personnes ayant le pouvoir d’influencer les événements, y compris celles avec lesquelles nous avons de profonds désaccords. Le but de cet engagement est précisément d’influencer les actions et la réflexion. »

    De mon côté, je ne peux que réaffirmer mon engagement à travailler sur cette base : exiger une amélioration du comportement de la Russie sur de nombreuses questions et reconnaître la nécessité d’être prêt à s’engager.

    La politique étrangère consiste à parler à des personnes ayant le pouvoir d’influencer les événements. Engager la Russie n’est pas un luxe et encore moins une concession. Un acteur mondial doit parler à tous les acteurs, y compris ceux avec lesquels nous avons de profonds désaccords. Le but de cet engagement est précisément d’influencer les actions et la réflexion.

    Nous savons tous que la Russie, à l’heure actuelle, n’a aucun intérêt à voir l’UE se développer en tant qu’acteur mondial. Mais ils ne peuvent pas nous ignorer et nous ne devons pas non plus les laisser parier ou encourager nos divisions. Les États membres de l’UE peuvent avoir des divergences tactiques mais pas fondamentales lorsqu’il s’agit de défendre nos valeurs.

    Dans les semaines et mois à venir, je ferai avancer les différentes pistes d’action que les dirigeants ont identifiées :

    Cela signifie d’abord et avant tout travailler à préserver l’unité de l’UE, qui est notre plus grand atout dans nos relations avec Moscou.

    Deuxièmement, le Conseil européen a invité la Commission et moi-même à présenter des options pour que des mesures restrictives supplémentaires soient prêtes au cas où la Russie continuerait d’enfreindre le droit international dans nos États membres et dans notre voisinage.

    Troisièmement, le Conseil européen a également demandé à la Commission et à moi-même de développer des options sur des sujets tels que le climat et l’environnement, la santé, ainsi que les questions de politique étrangère où nous pouvons explorer les moyens de nous engager avec la Russie. Il a également rappelé l’importance des contacts interpersonnels et la nécessité de soutenir davantage la société civile russe.

    « Les conclusions du Conseil européen définissent une orientation claire pour nos relations avec la Russie : garder une ligne ferme sur le fond tout en préservant la nécessité de maintenir des canaux de communication ouverts.

    En résumé, les conclusions du Conseil européen ont défini une orientation claire pour nos relations avec la Russie : garder une ligne ferme sur le fond tout en préservant la nécessité de maintenir des canaux de communication ouverts.

    Le blog de Josep Borrell, 29 juin 2021

    Etiquettes : Russie, Union Européenne, UE, Josep Borrell, Ukraine,

  • L’héritage de Diana persiste alors que les fans célèbrent ses 60e ans

    LONDRES (AP) – La plupart des gens ne se porteraient pas volontaires pour traverser un champ de mines. La princesse Diana l’a fait deux fois.

    Le 15 janvier 1997, Diana marchait prudemment sur un chemin étroit déminé à travers un champ de mines angolais, portant une visière de protection et une veste pare-balles arborant le nom de The HALO Trust, un groupe voué à l’élimination des mines des anciennes zones de guerre. Lorsqu’elle a réalisé que certains des photographes qui l’accompagnaient n’avaient pas pris la photo, elle s’est retournée et a recommencé.

    Plus tard, elle a rencontré un groupe de victimes de mines antipersonnel. Une jeune fille qui avait perdu sa jambe gauche était perchée sur les genoux de la princesse.

    Les images de ce jour sont apparues dans les journaux et sur les plateaux de télévision du monde entier, attirant l’attention internationale sur la campagne alors langoureuse visant à débarrasser le monde des appareils qui se cachent sous terre pendant des décennies après la fin des conflits. Aujourd’hui, un traité interdisant les mines terrestres compte 164 signataires.

    Ceux qui ont été touchés par la vie de l’enseignante du préscolaire devenue princesse se sont souvenus d’elle avant ce qui aurait été son 60e anniversaire jeudi, rappelant la rebelle royale compliquée qui a laissé une empreinte durable sur la maison de Windsor.

    Diana avait « l’intelligence émotionnelle qui lui a permis de voir cette image dans son ensemble … mais aussi de la ramener jusqu’aux êtres humains », a déclaré James Cowan, un général de division à la retraite qui est maintenant PDG de The HALO Trust. « Elle savait qu’elle pouvait atteindre leur cœur d’une manière qui déjouerait ceux qui n’auraient d’influence que par la tête. »

    La marche de Diana parmi les mines terrestres sept mois avant sa mort dans un accident de voiture à Paris n’est qu’un exemple de la façon dont elle a contribué à rendre la monarchie plus accessible, en changeant la façon dont la famille royale se rapportait aux gens. En interagissant plus intimement avec le public – agenouillée à la hauteur d’un enfant, assise au bord du lit d’hôpital d’un patient, écrivant des notes personnelles à ses fans – elle s’est connectée avec des gens d’une manière qui a inspiré d’autres membres de la famille royale, y compris ses fils, Princes William et Harry, alors que la monarchie s’efforçait de devenir plus humaine et de rester pertinente au 21e siècle.

    Diana n’a pas inventé l’idée que les membres de la famille royale visitent les pauvres, les démunis ou les opprimés. La reine Elizabeth II elle-même a visité une colonie de lépreux nigériane en 1956. Mais Diana les a touchés – littéralement.

    « Diana était une vraie câline dans la famille royale », a déclaré Sally Bedell Smith, auteur de « Diana à la recherche d’elle-même ». « Elle était beaucoup plus visiblement tactile dans la façon dont elle interagissait avec les gens. Ce n’était pas quelque chose avec lequel la reine était à l’aise et ne l’est toujours pas. »

    De manière critique, elle savait également que ces interactions pouvaient attirer l’attention sur ses causes puisqu’elle était suivie partout par des photographes et des équipes de télévision.

    Dix ans avant d’embrasser les victimes des mines antipersonnel en Angola, elle a serré la main d’un jeune malade du SIDA à Londres au début de l’épidémie, montrant aux gens que la maladie ne pouvait pas être transmise par le toucher.

    Alors que son mariage avec le prince Charles se détériorait, Diana a utilisé les mêmes techniques pour raconter sa version de l’histoire. Embrasser ses enfants à bras ouverts pour montrer son amour pour ses fils. Assis seul devant le Taj Mahal lors d’un voyage royal en Inde. Marcher dans ce champ de mines alors qu’elle commençait une nouvelle vie après son divorce.

    « Diana comprenait le pouvoir de l’imagerie – et elle savait qu’une photographie valait cent mots », a déclaré Ingrid Seward, rédactrice en chef du magazine Majesty et auteur de « Diana: An Intimate Portrait ». « Elle ne l’était pas. un intellectuel. Elle n’allait jamais être celle qui donnerait les bons mots. Mais elle a donné la bonne image.

    Et cela a commencé le jour où Lady Diana Spencer, 20 ans, a épousé le prince Charles, l’héritier du trône, le 29 juillet 1981, à la cathédrale Saint-Paul.

    Elizabeth Emanuel, qui a co-conçu sa robe de mariée, décrit un événement comparable à la transformation d’une chrysalide en papillon, ou en l’occurrence d’une institutrice de maternelle en cardigans et jupes sages en princesse de conte de fées.

    «Nous avons pensé, à droite, faisons la robe la plus grande et la plus dramatique possible, la robe de conte de fées ultime. Faisons les choses en grand. Ayons de grandes manches. Ayons des volants », a déclaré Emanuel. « Et St. Paul’s était si énorme. Nous savions que nous devions faire quelque chose qui était une déclaration. Et Diana était complètement prête pour ça. Elle a adoré cette idée. »

    Mais Emanuel a déclaré que Diana avait également une simplicité qui la rendait plus accessible aux gens.

    «Elle avait cette vulnérabilité à son sujet, je pense, pour que les gens ordinaires puissent s’identifier à elle. Elle n’était pas parfaite. Et aucun de nous n’est parfait, et je pense que c’est pourquoi il y a cette chose, vous savez, les gens pensent à elle presque comme à une famille. Ils sentaient qu’ils la connaissaient.

    Les fils de Diana ont appris de l’exemple de leur mère, établissant des liens plus personnels avec le public au cours de leur travail caritatif, notamment en soutenant les efforts visant à déstigmatiser les problèmes de santé mentale et à traiter les jeunes patients atteints du sida au Lesotho et au Botswana.

    William, qui occupe le deuxième rang du trône, a travaillé comme pilote d’ambulance aérienne avant d’assumer des fonctions royales à temps plein. Harry a retracé les traces de Diana à travers le champ de mines pour The HALO Trust.

    Son influence peut également être vue dans d’autres membres de la famille royale. Sophie, la comtesse de Wessex et l’épouse du frère de Charles, le prince Edward, a eu les larmes aux yeux, par exemple, dans une interview télévisée alors qu’elle faisait part à la nation de ses sentiments à la suite de la mort de son beau-père, le prince Philip.

    Le public a même commencé à voir une autre facette de la reine, y compris son tour en tant que Bond girl lors des Jeux olympiques de Londres de 2012 dans lesquels elle a joué dans un mini-film avec Daniel Craig pour ouvrir les jeux.

    Plus récemment, la monarque a tendu la main lors d’appels Zoom, plaisantant avec des écoliers à propos de sa rencontre avec le cosmonaute russe Youri Gagarine. Comment était-il, madame ?

    « Russe », a-t-elle dit catégoriquement. Le Zoom rempli de rires.

    Cowan, de HALO, a déclaré que l’attention que Diana, et maintenant Harry, ont portée au problème des mines terrestres a aidé à attirer le financement qui a permis à des milliers de travailleurs de poursuivre le lent processus de débarrasser le monde des appareils.

    Soixante pays et territoires sont toujours contaminés par des mines terrestres, qui ont tué ou blessé plus de 5 500 personnes en 2019, selon l’Observatoire des Mines.

    «Elle avait cette capacité d’atteindre et d’inspirer les gens. Leur imagination a été enflammée par ce travail », a déclaré Cowan. «Et ils l’aiment et ils veulent le financer. Et c’est pourquoi elle nous a laissé un héritage si profond. »

    Associated Press, 29 juin 2021

    Etiquettes : Royaume Uni, couronne britannique, famille royale, Diana, Lady Di, Elisabeth II, Prince Charles,

  • Xavier Bertrand, le challenger de la droite à la présidence française

    L’ex-vendeur Bertrand devient le challenger de la droite à la présidence française

    PARIS, 28 juin (Reuters) – Xavier Bertrand, ancien vendeur d’assurances des provinces françaises, s’est imposé comme l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle de l’an prochain, après que son bloc de centre-droit ait surpassé ses rivaux lors des votes régionaux ce week-end. .

    Les résultats ont bouleversé le paysage politique, transformant l’élection de 2022 de ce qui avait été considéré par de nombreux observateurs comme une course à deux chevaux entre le président Emmanuel Macron et la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen en un concours à trois.

    Dimanche, les électeurs des régions très surveillées ont donné la victoire à des candidats conservateurs de centre-droit comme Bertrand, tout en rejetant les candidats du parti de Macron et du Rassemblement national de Le Pen.

    Le retour du centre droit reflète la diminution du dégoût des électeurs face à la dernière administration conservatrice de Nicolas Sarkozy, les difficultés de Macron à rajeunir la politique française et l’échec de l’extrême droite à élargir son attrait après avoir viré des marges vers le grand public.

    « Maintenant, le concours présidentiel est une course à trois chevaux », a déclaré Bertrand au quotidien économique Les Echos alors qu’il doublait son argumentaire pour mener le défi des conservateurs l’année prochaine.

    Bertrand, qui est ridiculisé par certains ennemis en tant que politicien provincial en surpoids, a largement battu dimanche l’extrême droite dans le nord, un bastion de Le Pen où la criminalité et le déclin de l’industrie locale sont les principales préoccupations des électeurs, pour être réélu chef de la région. .

    Il a déclaré que son parti constituait le rempart le plus solide contre l’extrême droite, déclarant plus tôt avoir « brisé la gueule du Front national », se référant à l’ancien nom du parti de Le Pen souvent associé à son passé antisémite et xénophobe.

    Un sondage IPSOS/Sopra Steria tard dimanche a montré que la popularité de Bertrand grimpait à l’échelle nationale. Il prévoyait qu’il remporterait 18% du vote présidentiel au premier tour, en hausse de plusieurs points par rapport aux sondages précédents et en réduisant l’écart sur Macron et Le Pen.

    « Bien sûr, il n’y a aucune certitude d’un duel entre Macron et Le Pen (en 2022) », a déclaré une source gouvernementale.

    DÉSUNION

    Les principaux partis français ont eu du mal à se remettre après que Macron a dynamisé la division traditionnelle gauche-droite en 2017. Les votes de dimanche ont montré que l’ancien système faisait un retour provisoire.

    De profondes failles traversent les conservateurs et Bertrand, autrefois surnommé « floc floc » pour le son que ses chaussures à semelles en caoutchouc faisaient sur le sol en pierre du parlement, doit d’abord persuader son propre camp qu’il est l’homme du ticket de centre-droit en 2022 – une tâche rendu plus difficile après avoir quitté le parti Les Républicains en 2017.

    Modéré dans les rangs du centre-droit, Bertrand est particulièrement détesté par les alliés de Sarkozy, l’ancien président sous lequel il a été ministre du Travail et qui règne toujours sur Les Républicains.

    Deux autres aspirants présidentiels de centre-droit, Laurent Wauquiez et Valérie Pecresse, ont tous deux été réélus à leurs sièges de présidence régionale.

    Interrogée lundi sur son intention de se présenter, Pecresse a déclaré qu’elle prendrait le temps de réfléchir au cours de l’été. Wauquiez ne laissait aucun doute sur ses ambitions pour l’Elysée restées intactes.

    Bertrand se dépeint comme un homme de bon sens avec ses pieds plantés dans la France provinciale, d’où une grande partie de la colère anti-Macron sur sa déconnexion perçue avec les gens ordinaires s’infiltre.

    « Il faut qu’il donne envie à l’électorat de centre-droit qui nous a quittés pour Macron de voter pour lui », a déclaré un député des Républicains. « Mais ce n’est pas le plus glamour des candidats, et cela compte un peu. »

    Le mécontentement des électeurs à l’égard de la classe politique au sens large a poussé deux électeurs sur trois à s’abstenir lors du vote de dimanche.

    « C’est le cri d’une France dont nous exigeons chaque jour davantage et qui ne reçoit en retour que mépris et indifférence », a déclaré Bertrand à ses partisans.

    Reuters, 28 juin 2021

    Etiquettes : France, élections présidentielles, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand, extrême droite, Marine Le Pen,

  • Italie: Expulsé vers le Maroc, il revient pour un procès, puis disparaît

    Déporté, retourne en Italie pour le procès et disparaît : arrêté

    L’homme était revenu du Maroc et s’était ensuite rendu introuvable : il s’était même teint les cheveux pour ne pas être reconnu, mais il a été retrouvé à Sarzana.

    Sarzana, 27 juin 2021 – Il avait été expulsé d’Italie, emmené à Milan et mis dans un avion pour le Maroc. Il est ensuite revenu pour participer au procès qui lui était intenté, mais le lendemain de l’audience, il s’est enfui et a disparu : il s’est même teint les cheveux pour ne pas être reconnu, mais il a été retrouvé à Sarzana et arrêté.

    C’est l’histoire d’Hicham Bajoud, qui est recherché depuis qu’il a décidé de se cacher. Ses premiers ennuis avec la justice italienne remontent au jour où il a affiché un pistolet jouet à des fins d’intimidation sur le volet d’un commerçant voisin (il l’accusait d’être à l’origine des contrôles auxquels il avait été soumis par la Guardia di Finanza et la police locale, au cours desquels 400 vêtements contrefaits avaient été trouvés). C’était en 2020 et il a été soumis à une interdiction de l’approcher.

    Ensuite, il a été dénoncé pour avoir troublé une fonction religieuse et en ajoutant tous ses antécédents, en tenant compte du fait qu’il avait déjà reçu l’avertissement oral, le chef de la police de La Spezia a décrété la révocation de son permis de séjour et le préfet a émis un décret d’expulsion qui, après avoir été validé par le juge, a été exécuté par le bureau de l’immigration de la préfecture de police, de sorte que Bajoud a été accompagné à l’aéroport de Milan et ensuite rapatrié au Maroc, son pays d’origine.

    Le 15 octobre 2020, il est retourné en Italie afin d’assister à l’audience fixée le 16 au tribunal de La Spezia. Le jour suivant, il a disparu. Aucune nouvelle de lui jusqu’à samedi, où il a été vu dans le centre de Sarzana : il s’était même teint les cheveux pour ne pas être reconnu. Pour remarquer la présence du jeune homme a été le personnel engagé dans les services préparés pour la conférence dédiée à la journée contre les drogues et la toxicomanie. Les recherches du personnel du Commissariato ont donc permis de traduire en justice l’homme recherché.

    La Nazione, 27 juin 2021

    Etiquettes : Italie, Maroc,

  • Rome-Washington : Convergence de vues sur la Libye

    « Rome Caput Mundi » : avec un président catholique à la Maison Blanche, la redécouverte d’une centralité romaine ne devrait pas être une surprise. La visite du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, rend hommage à la capitale italienne en tant que carrefour stratégique pour la géopolitique de la Méditerranée et les relations Est-Ouest.

    Le chef de la diplomatie américaine concentre les réunions et les sommets en Italie : le G20 sous la présidence italienne et la visite au pape François ; le sommet intergouvernemental anti-Isis et l’arrêt à la FAO pour parler des urgences alimentaires dans l’hémisphère sud. La journée d’aujourd’hui sera surtout consacrée au sommet de la Coalition anti-État islamique : la tendance de nombreux partenaires est d’essayer de transférer les mécanismes qui ont fonctionné contre Daesh en Irak et en Syrie également dans la zone sahélienne. Luigi Di Maio affirme que la réunion de Rome servira à confirmer l’engagement « sur la lutte contre le terrorisme, qui est fondamentale pour arrêter les attentats et l’immigration irrégulière ». Non seulement au Moyen-Orient, où Isis a été contenu pour l’instant, mais aussi en Afrique, où la région du Sahel est désormais traversée par des groupes djihadistes imitant Isis.

    Le tourbillon de l’activité diplomatique de l’envoyé américain n’éclipse pas le volet bilatéral américano-italien. Au contraire, de très fortes attentes sont concentrées sur ce point. Blinken vient chercher des garanties et des assurances : pour l’administration Biden, il est essentiel que l’unité transatlantique proclamée lors de la tournée européenne du président (G7, OTAN, US-EU) soit confirmée dans les faits.

    Après avoir rencontré M. Di Maio à la Villa Taverna, M. Blinken a fait l’éloge de la collaboration avec le gouvernement italien : « Vous voyez le travail que fait l’Italie, avec notre soutien, son leadership rassemble la coalition contre Isis, dirige le G20, travaille sur la Syrie et d’autres questions : c’est la démonstration pratique d’une coopération qui fonctionne et produit des résultats ».

    Lors de sa tournée en Europe, le président Biden avait tenté d’unir le front atlantique sur une stratégie commune face à la Chine et à la Russie. Avec le départ de Biden, cependant, les Européens ont commencé à envoyer des signaux dissonants qui inquiètent Washington. Il y a eu la discorde interne de l’Union sur le sommet avec la Russie voulu par les Allemands. Un autre signal problématique est venu d’Allemagne, la prise de position du successeur d’Angela Merkel à la tête de la Cdu, Armin Laschet, contre la  » nouvelle guerre froide  » : au-delà des formules, il semblait un retour de l’Allemagne à des positions de  » troisième force « , dans une logique de puissance mercantile qui ne veut pas perdre les avantages de son accès au marché chinois.

    Enfin, l’appel téléphonique du ministre chinois des Affaires étrangères à Luigi Di Maio a été perçu comme le début d’une offensive diplomatique de Pékin pour « annuler » les effets de la visite de Biden, à commencer par le seul pays du G7 qui a signé un « protocole d’accord » sur l’initiative « Belt and Road ».

    Pour cette raison, la visite de Blinken à Rome a été précédée d’une « diplomatie de la séduction » qui met en évidence l’importance, non seulement historique, mais très actuelle, des liens entre l’Italie et les États-Unis. « Nous sommes le plus grand marché de débouchés pour les exportations du Made in Italy en dehors de l’Union européenne », a souligné le département d’État, « avec un échange de biens et de services qui a atteint 80 milliards de dollars l’année dernière ». Le flux des investissements est tout aussi important. Les dernières données disponibles citées par le département d’État, qui datent de 2018, sont les suivantes : « Les investissements directs des entreprises américaines en Italie ont atteint 35 milliards de dollars. Il y a 250 000 emplois italiens qui dépendent de ces investissements. »

    Une longue liste de dossiers d’intérêt commun est dressée par les collaborateurs de Blinken, en vue des rencontres que le secrétaire d’État aura avec Mattarella, Draghi, Di Maio : « Toute la situation sur le flanc sud de l’OTAN ; les missions conjointes qui unissent nos forces en Irak, au Kosovo, au Liban, en Afghanistan ; la Libye ».

    Le G20 est également le lieu où M. Blinken, comme M. Biden, est convaincu que le leadership de M. Draghi fera progresser deux défis prioritaires pour la Maison Blanche : l’impôt minimum mondial sur les multinationales (déjà approuvé comme principe au G7) et la lutte contre la crise climatique. Dans les autres réunions, romaines par leur lieu mais non italiennes par leur gestion, le dialogue avec le pape François sera d’un intérêt aigu pour l’opinion publique américaine : une tentative est en cours de la part de la droite catholique, hégémonique au sein de la Conférence épiscopale américaine, pour obtenir l’excommunication de Biden pour ses positions sur l’avortement, manœuvre dont le pontife s’est distancé.

    MSN Notizie, 28 juin 2021

    Etiquettes : Italie, Etats-Unis, Libye,

  • Coalition mondiale contre Daech : intervention de Josep Borrell

    Contre-terrorisme : Discours du Haut Représentant/Vice-président Josep Borrell lors de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech

    Merci, Monsieur le Ministre [des Affaires étrangères de l’Italie, Luigi] Di Maio et le Secrétaire d’État [ américain] [Antony] Blinken, d’avoir convoqué cette réunion.

    L’UE reste fermement attachée à la Coalition mondiale contre Daech. Le travail n’est pas encore terminé en Irak et en Syrie, où le noyau de Daech est toujours actif, même s’il est devenu en grande partie clandestin. La stabilisation et la reconstruction sont essentielles pour empêcher sa résurgence. Nous constatons également une influence croissante de Daech dans des zones déjà rendues vulnérables par les conflits, notamment l’Afrique de l’Ouest et le Mozambique. La pandémie et son impact sur les économies locales créent également de nouvelles opportunités à exploiter pour Daech.

    C’est pourquoi notre action collective reste cruciale pour assurer un progrès durable.

    En Irak, l’UE a investi plus de 1,3 milliard d’euros depuis 2014 dans l’aide au développement, l’aide humanitaire et la sécurité. Depuis 2017, nous soutenons la réforme du secteur de la sécurité civile par le biais d’une mission de conseil de l’UE (EUAM Iraq) , avec une équipe pouvant compter jusqu’à 80 employés internationaux. La mission travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur et étendra bientôt sa présence également à Erbil.

    Lorsque j’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères [d’Irak, Fuad] Hussein la semaine dernière , j’ai également annoncé le déploiement d’une mission d’observation électorale de l’UE pour les élections d’octobre.

    Sur la Syrie, nous continuons à faire pression pour une solution politique conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous insistons sur l’importance de la non-normalisation avec la Syrie afin de maintenir la pression sur le régime pour qu’il s’engage dans le processus de l’ONU. En mars, l’UE a coprésidé la 5e conférence sur la Syrie à Bruxelles pour mobiliser la communauté internationale en faveur du peuple syrien.

    L’UE soutient également la stabilisation du Nord-Est avec des projets visant à renforcer la résilience contre la radicalisation, à prévenir l’extrémisme violent et à soutenir les enfants et les jeunes vulnérables.

    [Les conditions humanitaires et sécuritaires dans les camps restent difficiles. L’UE s’est rendue dans la région la semaine dernière et lancera une nouvelle aide à la stabilisation, notamment pour les camps et les prisons.]

    En ce qui concerne l’Afrique, je souhaite chaleureusement la bienvenue aux nouveaux membres de la Coalition du continent africain qui se joignent à nous pour la première fois aujourd’hui.

    Au Sahel, nous devons porter une plus grande attention à la région : au centre du Mali, nous assistons chaque jour à deux graves incidents de sécurité faisant des morts ou des blessés. Cela nous concerne tous. Pour cette raison, l’UE s’est engagée à maintenir son engagement militaire et civil. Nous avons trois missions PSDC [Politique de sécurité et de défense commune] dans la région, avec environ 1 000 personnes pour soutenir les pays hôtes dans la lutte contre le terrorisme. L’UE soutient également la force conjointe du G5 Sahel et les efforts de stabilisation en faveur des populations locales.

    Nous nous félicitons à nouveau d’un rôle pour la Coalition dans la région du Sahel. Un rôle qui doit être joué en étroite coordination avec les efforts internationaux dans le cadre de la Coalition pour le Sahel.

    Enfin, sur le Mozambique. La situation humanitaire et sécuritaire à Cabo Delgado se détériore rapidement. À la demande du gouvernement mozambicain, l’UE finalise la planification d’une mission militaire PSDC de l’UE visant à fournir une formation et un renforcement des capacités conformes aux droits de l’homme à certaines unités des forces armées mozambicaines.

    L’UE est en outre engagée dans l’aide humanitaire, au développement et à la stabilisation, totalisant près de 60 millions d’euros pour des projets visant à renforcer la confiance entre les forces de sécurité et les communautés locales.

    Deux ans après la défaite de Daech par les forces de la coalition en Irak et en Syrie, force est de constater qu’il reste encore beaucoup à faire. L’UE continuera de faire sa part, avec la Coalition mondiale et ses partenaires.

    Merci.

    EEAS, 28 juin 2021

    Etiquettes : Coalition mondial contre Daech, Josep Borrell, Sahel, Coalition dans la région du Sahel,