Catégorie : Monde

  • Conseil européen : allocution de Josep Borrell à son arrivée

    Bonjour,

    Du point de vue des affaires étrangères, aujourd’hui, au Conseil européen, nous allons discuter de nos relations avec la Russie.

    Le dernier Conseil européen [le 24 mai 2021] a demandé à la Commission et à moi-même en tant que haut représentant de présenter une communication sur la manière de traiter avec la Russie . Dans cette communication, nous présentons trois pistes d’action : repousser la Russie lorsqu’elle enfreint le droit international ; contraindre la Russie dans son attitude négative envers nos États membres et nos voisins; et s’engager avec la Russie sur des questions d’intérêt commun.

    C’est la manière de développer les cinq principes directeurs , d’exprimer la solidarité envers nos voisins et de continuer à soutenir fermement les problèmes que nous devons partager avec notre voisinage russe.

    Mais nous voulons aussi nous engager avec la Russie. Nous devons nous engager avec la Russie sur certaines questions dans lesquelles nous devons défendre nos intérêts à travers un certain degré de partenariat.

    Cette communication sera très importante pour décider de l’avenir de nos relations et il y a aussi la proposition de la France et de l’Allemagne de tenir un sommet avec la Russie, qui, j’en suis sûr, sera également discutée par les membres du Conseil.

    Nous devons parler de la Turquie. [Avec] la Turquie, la situation est bien meilleure maintenant qu’il y a quelques mois, mais il faut encore continuer à travailler sur les limites et principalement sur la question chypriote. Les négociations à Genève dans le cadre des Nations Unies ne se sont pas bien passées. Nous devons également étudier comment poursuivre notre soutien aux réfugiés hébergés en Turquie, mais je pense que la question la plus importante sera la discussion sur la Russie, les migrations et le COVID-19, la manière dont nous pouvons aider à offrir des vaccins aux reste du monde.

    Aujourd’hui, il y a un grand déséquilibre, le secrétaire général des Nations unies [António Guterres] nous a dit qu’en moyenne dans le monde développé il y a [environ] 60 coups pour [chaque] 100 habitants et dans le reste du monde il y a [environ] 1 coup ou 1,5 coup pour [tous] 100 habitants. Ce déséquilibre doit être corrigé. L’Europe a beaucoup soutenu , [elle] a soutenu financièrement COVAX. Je suis sûr que les dirigeants discuteront de nouvelles façons de continuer notre soutien, [pour s’assurer que] tout le monde a accès aux vaccins.

    Merci.

    EEAS, 24 juin 2021

    Etiquettes : Conseil européen, Russie, Turquie, Chypre, migration, covid19, covax,

  • Vive altercation entre deux ministres français

    Quand Dupond-Moretti accuse Darmanin de « trahison »!
    Vive altercation entre deux ministres français

    Un mois après leur premier différend a l’occasion d’une manifestation des policiers, une passe d’armes a opposé le garde des Sceaux ce mercredi, avant le conseil des ministres, au ministre de l’Intérieur, qu’il a accusé de «trahison» au lendemain du premier tour des Régionales.

    Le climat était glacial en conseil des ministres. Une dispute a opposé, mercredi 23 juin 2021, Eric Dupond-Moretti a Gérald Darmanin, le premier accusant le second de «trahison» pour avoir «félicité» Xavier Bertrand, arrivé largement en tête aux régionales dans les Hauts-de-France, a rapporté le journal Le Point. «C’est pas possible!» s’est insurgé le garde des Sceaux, selon une source proche du gouvernement interrogée par l’Agence France-Presse.

    Le ministre de la Justice était candidat aux régionales sur la liste La République en marche menée dans les Hauts-de-France par Laurent Pietraszewski, également membre du gouvernement. Cette liste a été éliminée dès le premier tour et a appelé a voter pour Xavier Bertrand au second tour. «Je voterai sans état d’âme pour Xavier Bertrand», a lui-même tweeté, mardi 22 juin, Eric Dupond-Moretti.

    Le ministre de l’Intérieur, qui est un ami de Xavier Bertrand, revendique cette proximité. «J’appelle sans difficulté a voter pour lui. C’est un ami», a-t-il dit mardi 22 juin sur France Inter. «Vous connaissez mon estime pour Xavier Bertrand, il a été récompensé pour son bilan.» Gérald Darmanin, candidat aux départementales du Nord, s’était en outre félicité de son score dans son canton, «six fois mieux que la liste Pietraszewski». Piqué au vif, Gérald Darmanin a répliqué Eric Dupond-Moretti, selon la même source: «Commence par gagner une élection!»

    Une autre source proche du gouvernement a assuré a l’AFP que l’incartade n’était pas née du message de félicitations adressé a Xavier Bertrand, mais du fait que Gérald Darmanin ait «taclé ses collègues». «Personne ne te demande de renier tes amis, mais pour autant t’es pas obligé d’écraser tes collègues», a lancé le garde des Sceaux au ministre de l’Intérieur, lui reprochant des propos «dégueulasses» pour les colistiers de Laurent Pietraszewski et un manque de «loyauté». Une source proche de l’exécutif a qualifié auprès de l’AFP l’échange entre les deux hommes d’«assez violent», précisant qu’il s’était déroulé «juste avant» le conseil. Elle a fait valoir également que Gérald Darmanin était «intenable», car il fait des «off [déclarations non publiques a la presse, NDLR] dans tous les sens pour dézinguer ses camarades».

    Les deux ministres règlent ainsi leurs comptes en plein conseil des ministres.

    Ministre français de la Justice: «la police sans justice c’est le totalitarisme»

    La France est confrontée désormais, notamment en raison de la loi controversée dite “sécurité globale”, a une crise de confiance entre la police et la justice.

    Le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti a, lui, jugé fausse et grave l’affirmation du secrétaire général du syndicat de police Alliance disant que “le problème de la police, c’est la justice!”

    Dans un entretien au Journal du Dimanche, le garde des Sceaux fait donc tout pour défendre la justice. Selon lui, le lien entre les deux institutions ne doit pas être rompu car “la police sans justice c’est le totalitarisme; la justice sans la police, c’est l’impuissance”. Il juge tout de même légitime la présence de son collègue de l’Intérieur Gérald Darmanin au rassemblement des policiers milliers de policiers devant l’Assemblée nationale française mercredi dernier.

    Eric Dupond-Moretti invoque également les chiffres pour justifier son refus de rétablir les ” peines plancher” que réclament les syndicats policiers pour ceux qui s’en prennent aux membres des forces de l’ordre. Créées au début du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007, elles prévoyaient une peine minimale incompressible pour un certain nombre de crimes et de délits et ont été supprimées sous la présidence de François Hollande en 2014. “Si l’on regarde les peines qui ont été prononcées pendant cette période (entre 2007 et 2014), on constate qu’elles étaient nettement inférieures a celles prononcées après la suppression”, juge-t-il.

    Une crise de confiance apparemment accentuée par la tribune signée par des militaires dont vingt (20) généraux retraités et soutenue par la cheffe de file du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen.

    Une pétition qui aurait d’ailleurs secoué le sérail, dont la ministre française des Armées a exigé des sanctions contre les signataires.

    Le débat risque d’être des plus houleux au fur et a mesure que la présidentielle de 2022 se rapproche dont les sondages donnent Emmanuel Macron et Marine Le Pen en tête a tête au second tour.

    Echourouk online, 24 juin 2021

    Etiquettes : France, Eric Dupont-Moretti, Gérald Darmanin,

  • Avec quelle technologie le gouvernement français nous espionne ?

    Big brother est aussi français car ne vous en déplaise, le gouvernement « béret baguette-camembert » n’a pas son pareil pour espionner les population, même si ce pays est largement détrôné par la Russie la Chine les États-Unis d’Amérique!

    Il y a moins d’un mois, on apprenait qu’Amesys, une société française filiale de Bull, avait vendu un 4×4 furtif à Kadhafi. On apprenait également que cette société avait vendu au passage un petit package permettant la surveillance d’Internet. Aujourd’hui, grâce au site OWNI, on sait que le gouvernement français a lourdement investit chez Amesys. Qu’a-t-il acheté (dois-je dire qu’avons-nous acheté ?) pour nous surveiller ?

    Tout commence en 2007, quand Amesys obtient un contrat de 100 000 € pour fournir du matériel permettant d’intercepter des communications satellites DVB à la Direction du Renseignement Militaire. Le DVB est une norme de diffusion numérique qui sert aussi à la transmission des données par satellite.

    Puis ça continue en 2008, Elexo, une autre filiale d’Amesys, réussit à gagner l’appel d’offres de 897 000 € pour proposer du matériel de réception satellite à la Direction du Renseignement Militaire.

    Enfin en 2009, le Ministère de l’Intérieur fait un appel d’offre pour avoir une technologie permettant d’intercepter massivement les télécommunications. Amesys remporte le marché et vend pour 430 560 euros, deux enregistreurs numériques large bande qui permettent d’acquérir et d’écouter en temps réel plusieurs types de signaux.

    Et ce n’est pas tout, Frenchelon (un système de surveillance massif), Emeraude (L’Ensemble mobile d’écoute et de recherche automatique des émissions), etc…

    Résumé :
    La surveillance massive des communications satellites, l’interception et l’enregistrement des télécommunications, système d’espionnage global… la France n’a pas à rougir de ses capacités à surveiller sa population.

    Pour avoir tous les détails sur cette affaire, je vous conseille d’aller lire l’excellent papier de Jean-Marc Manach sur OWNI. [OWNI via Korben]

    Source: Gizmodo.fr via Résistance Inventerre, 19 oct 2011

    Etiquettes : France, espionnage, Amesys, surveillance massive, communications satellites, interception des télécommunications, enregistrement des télécommunications, système d’espionnage global,

  • Quelles étaient les relations des pays occidentaux avec le régime de Kadhafi ?

    Ce qui est intéressant, lors de la chute d’un régime, c’est l’accès soudain qu’il procure aux divers documents des autorités en fuite. Ce fut notamment le cas en ex Allemagne de l’Est et l’arrivée des rebelles du CNT à Tripoli n’a pas dérogé à cette règle. Les documents trouvés par des journalistes et des chercheurs de Human Right Watch, nous en apprennent de bonnes sur les pratiques des pays occidentaux avec le régime dictatorial de Mouammar Kadhafi. Ceux trouvés, notamment, dans les bureaux de Moussa Koussa, ancien Ministre de la défense et chef des services secrets Kadhafistes[1], montrent comment les pays occidentaux ont collaboré avec ce régime. Les moyens et les temps sont différents mais au final, par des transferts de compétences et de technologies, ces pays ont participé à de graves violations des droits de l’homme. Ces informations relativisent largement les discours des chefs d’Etats et de gouvernements, membres de l’Otan, qui parlent de lutte pour la liberté du peuple Libyen pour un coût humain de 50 000 morts[2].

    La CIA et le MI6 à la chasse aux opposants :

    Les deux agences de renseignement étasuniennes et britanniques ont proposé leurs services pour retrouver les opposants et les livrer au régime de Kadhafi, mais aussi pour participer directement ou indirectement aux interrogatoires[3]. Or la Convention contre la torture et autres peines ou traitement cruels, inhumains ou dégradants[4], signée et ratifiée par les deux Etats[5], stipule dans son article 3 « Aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture ». Et de spécifier dans l’article 5 les devoirs des Etats parties de prendre « les mesures nécessaires pour établir sa compétence aux fins de connaître des infractions visées à l’article 4 dans les cas suivants : a) Quand l’infraction a été commise sur tout territoire sous la juridiction dudit Etat ou à bord d’aéronefs ou de navires immatriculés dans cet Etat ».

    Le cas de M. Abdelhakim Belhadj, Président du Conseil militaire de Tripoli, est édifiant. Les documents montrent qu’il aurait été enlevé en Thaïlande, à Bangkok, par les services secrets Etasuniens et Britanniques, pour être livré à leurs homologues Libyens ou il aurait été torturé pendant ses 7 années de détention.

    Les sociétés Amesys, Us Narus (filiale de Boeing) Chinese telecom company ZTE Corp et VASTech SA Pty Ltd pour asseoir la censure du « Guide de la révolution » :

    Des firmes Françaises, étasuniennes, Chinoises et Sud Africaines participaient à la mise en place d’un système d’écoutes téléphoniques jusqu’aux communications internet, des citoyens Libyens. Pour la société Française Amesys[6], filiale de Bull depuis 2010, il s’agissait d’équiper le centre de contrôle des communications pour un contrat signé en 2007[7] et livré en 2008. Le système Eagle aurait permis de contrôler tous les échanges internet, dont Gmail, Hotmail et Yahoo, ainsi que les « chats » sur MSN et Skype. Les sociétés US Narus[8] , Chinese telecom company ZTE Corp et VASTech SA Pty Ltd travaillaient avec les services de Mouammar Kadhafi pour qu’aucune communication n’échappe au contrôle des autorités. Quel a été le rôle de chacune de ces entreprises dans ces violations de la vie privé de plus de dizaines de milliers de libyennes et de libyens ? Combien de personnes ont été intimidées, arrêtées et torturées à la suite de ces écoutes ? La société française Amesys avait elle reçue une autorisation d’exportation de la CIEEMG malgré que le critère droit de l’Homme de la Position Commune de l’Union Européenne[9] ?

    China North Industries Corp. (Norinco); la China National Precision Machinery Import & Export Corp. (CPMIC); et la China XinXing Import & Export Corp arment les troupes fidèles à Kadhafi:

    Graeme Smith, un journaliste du Globe & Mail[10], a découvert des documents[11] qui tenteraient à prouver que les entreprises chinoises d’armements sus citées, ont négocié la vente de matériel de guerre avec des représentants de Kadhafi à Pekin. La liste de ces armes comprenait des camions lance-roquettes, des missiles antichars ainsi que des Manpads[12], les missiles sol-air QW-18.

    Ces discussions ont eu lieu au milieu du mois de juillet 2011, en plein Comité préparatoire du traité sur le commerce des armes à l’ONU[13]. Si ces livraisons étaient avérées, les autorités Chinoises ont vigoureusement démenti cette information[14], cela montrerait le sérieux avec lequel ces dernières considèrent ce processus de régulation des transferts d’armes. Cela constituerait également une violation de la résolution 1970 du Conseil de Sécurité de l’ONU[15], qui avait décidé un embargo sur les armes en direction du gouvernement de Mouammar Kadhafi.

    Encore une fois, car dans l’urgence il est toujours difficile de discerner le vrai de la manipulation politique, il est essentiel de voir la mise en place d’une commission d’enquête internationale impartiale et indépendante. Il lui appartiendra d’enquêter sur toutes les violations des droits de la personne et du droit international humanitaire ainsi que des possibles violations de l’embargo sur les armes.

    Voilà, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, demi surprises. Le temps étant propice aux révélations des petites compromissions des Etats « de l’axe du bien », le Wall Street Journal nous révèle maintenant les affaires des banques occidentales, dont la Société Générale[16], avec le régime de Kadhafi mais comme disait Francis Blanche « Je suis très fort en affaire, le malheur c’est que les autres le sont encore plus que moi ».

    Benoît Muracciole

    [1] Le 31 mars dernier : http://tempsreel.nouvelobs.com/article/20110331.OBS0569/la-defection-de-moussa-koussa-un-coup-dur-pour-kadhafi.html

    [2] http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/le-conflit-libyen-a-fait-50-000-morts-selon-le-cnt-30-08-2011-1368050_240.php

    [3] http://www.guardian.co.uk/world/2011/sep/03/secret-libyan-files-mi6-cia et http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/cia-et-mi6-auraient-contribue-a-museler-l-opposition-en-libye_1026805.html

    [4] http://www2.ohchr.org/french/law/cat.htm

    [5] Ratifiée le 21 octobre 1994 par les Etats Unis et le 8 décembre 1988 par le Royaume uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.

    [6] http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-14711290

    [7] http://www.scribd.com/doc/63801804/AmesysCP

    [8] Voir le Canard Enchaîné du 12 octobre 2011 et http://mediacitizen.blogspot.com/2011/02/congressmen-grill-state-department-on.html

    [9] http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:335:0099:0103:FR:PDF « refusent l’autorisation d’exportation s’il existe un risque manifeste que la technologie ou les équipements militaires dont l’exportation est envisagée servent à la répression interne; »

    [10] http://www.theglobeandmail.com/news/world/africa-mideast/china-offered-gadhafi-huge-stockpiles-of-arms-libyan-memos/article2152875/page1/

    [10] http://www.theglobeandmail.com/news/world/africa-mideast/read-the-memos-from-inside-colonel-gadhafis-crumbling-regime/article2152692/?from=2152875

    [12] Man portable Air Defence System, voir http://www.wassenaar.org/2003Plenary/MANPADS_2003.htm

    [13] https://armerdesarmer.wordpress.com/page/2/

    [14] Voir AFP du 5 sept : « En juillet le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu’un en Chine à l’insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec des membres de sociétés intéressées », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Jiang Yu

    [15] http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/chronologies/pdf/onu1970.pdf

    [16] http://online.wsj.com/article/SB10001424053111903648204576552671590836148.html?mod=WSJ_World_MIDDLENews

    Armer Désarmer, 26 sept 2011

    Etiquettes : Libye, OTAN, Occident, Kadhafi, Amesys, Nexa Technologies, espionnage, CIA, MI6, répression, opposants, Amesys, Us Narus (filiale de Boeing), Chinese telecom company, ZTE Corp, VASTech SA, Pty Ltd,

  • Ouf Kadhafi est mort et surtout il n’a rien dit !

    La mort de Mouammar Kadhafi sonne comme un soulagement pour beaucoup de monde. Après 9 500 sorties aériennes de l’Otan dont tout le monde aujourd’hui reconnaît que « l’alliance » a largement dépassé son mandat. Après plus de 6 000 cibles dont on espère qu’elles étaient véritablement militaires. Après de grandes quantités d’armes qui ont inondé la Libye[1] et qui pour certaines, sont tombées dans des mains peu respectueuses des droits de la personne. Après plus de 20 000 ? 30 000[2] morts ? La Libye vit-elle une « transition historique » comme l’annonce Ban ki Moon ?

    Il est bien sûr trop tôt pour le dire mais on peut déjà facilement entendre comme un soupir de soulagement chez tout ceux qui l’ont soutenu. D’abord les sociétés d’armements qui lui avaient permis de régner en « Saigneurs » sur la Lybie. En France, la société française Amesys[3] a été l’une d’elle. Elle a non seulement vendu du matériel pour contrôler et réprimer les défenseurs libyens des droits de l’homme[4], mais aussi pour protéger Kadhafi en lui vendant une voiture furtive[5]. Nous les avons interrogé lors d’un entretien informel et leur réponse est : « nous avons suivi et respecté les procédures sur le contrôle des exportations du matériel de guerre en France » ce qui est sans doute la stricte et triste vérité. A la question de savoir s’ils ont réfléchi au fait que leur coopération avec le régime de Kadhafi ait pu faciliter l’arrestation et la torture de défenseurs des droits humains, la réponse est froide et limitée « l’usage de notre matériel n’est pas notre problème ! ».

    Peut être que la guerre de Libye va aider les entreprises à avoir un comportement plus responsable vis à vis des droits humains. Car il y a une attitude pour le moins cynique d’un certain nombre d’entre elles, comme le cas d’Amesys, qui refuse de penser leur responsabilité dans l’usage du matériel exporté. Il y a une faille que la FIDH et la LDH vont peut être mettre en lumière[6], attendons ce qu’il en adviendra mais il est d’ores et déjà clair que les mailles du filet se resserrent sur ce type de culture d’entreprises irresponsables.

    Enfin la Libye va être un cas d’école pour les gouvernements qui ont autorisé des exportations d’armes en Libye, pour analyser ce qu’ont été leurs évaluations des risques d’usages et de les rendre plus responsables. Il s’agira également de réfléchir sur une liste plus juste des matériels à contrôler pour prévenir de graves violations des droits de la personne.

    Ces observations, à la lumière de la dramatique histoire libyenne, doivent guider positivement les négociations pour le futur traité sur le commerce des armes, il en va de la crédibilité de la communauté internationale. Les révoltes arabes nous le rappellent au quotidien, du Bahreïn, à la Syrie en passant par le Yémen, l’Egypte et la Tunisie. Le XXI° siècle sera celui des droits de l’homme indivisibles ou ne sera pas.

    Benoît Muracciole

    [1] voir le rapport d’Amnesty international » Arms transfers to the middle east and North Africa lessons for an effective Arms Trade Treaty »

    http://www.amnesty.org/en/library/asset/ACT30/117/2011/en/049fdeee-66fe-4b13-a90e-6d7773d6a546/act301172011en.pdf

    [2]Selon une estimation du ministre de la santé du CNT Naji Barakat : http://www.nytimes.com/2011/09/17/world/africa/skirmishes-flare-around-qaddafi-strongholds.html?pagewanted=1&sq=how%20many%20death%20in%20libya%20war&st=cse&scp=3

    [3]La FIDH et la LDH ont déposé ce jour une plainte contre X avec constitution de partie civile auprès du Tribunal de grande instance de Paris mettant en cause la société Amesys, filiale de Bull, pour complicité d’actes de torture en Libye. La société Amesys, par cet vente de matériel de contrôle des communications, pourrait avoir été en contravention de l’article 226-3 du code Pénal :

    http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417931&dateTexte=vig

    [4] voir blog précédent : https://armerdesarmer.wordpress.com/2011/09/06/quelles-etaient-les-relations-des-pays-occidentaux-avec-le-regime-de-kadhafi/ et

    http://online.wsj.com/article/SB10001424053111904199404576538721260166388.html?KEYWORDS=amesys+gadhafi+

    [5] Il serait intéressant de voir jusqu’où la société Amesys a laissé cette « furtivité » fonctionner.

    [6] Voir https://armerdesarmer.wordpress.com/2011/10/14/la-semaine-des-bb-plaide-pour-un-traite-sur-le-commerce-des-armes/ responsablité des Etats qui ont ratifié le Convention contre la torture.

    Armer Désarmer, 20 oct 2011

    Etiquettes : Kadhafi, Occidental, Libye, OTAN, Amesys, Nexa technologies, commerce des armes, espionnage,

  • Mais que se passe-t-il chez Bull et Nexa Technologies ?

    L’histoire est compliquée, et croyez-le, c’est fait exprès. Rappel des épisodes précédents… En 2007, la société de services informatiques Amesys vend à Kadhafi un système d’écoute global pour espionner toute la population libyenne. 2010, Bull annonce racheter Amesys. En fait, Bull est offert sur un plateau à Philippe Vannier, Dominique Lesourd et Marc Hériard-Dubreuil. Pour la totalité ou presque du groupe Amesys, les trois amis, réunis avec d’autres au sein de la holding Crescendo Industries, deviennent actionnaires majoritaires, de très loin au sein de Bull. Pris la main dans le sac libyen par Reflets, Owni, puis le Wall Street Journal, Bull finit par annoncer la vente de ses activités Eagle (le système d’écoute global). Il faut se refaire une virginité. L’image d’une société vendant des outils de surveillance à des Etats franchement fâchés avec les Droits de l’Homme, est mauvaise. Reflets et quelques autres montrent que la vente est une cession déguisée, Bull vendant cette activité à un actionnaire de Crescendo Technologies, Stéphane Salies. La société qui rachète s’appelle Nexa Technologies. Elle vend en France des outils de Deep Packet Inspection (DPI) pour les entreprises. C’est la vitrine officielle. Mais à Dubaï, Advanced Middle East Systems (lire AMESys), contrôlée par le même Stéphane Salies vend des outils d’interception massifs. C’est là que les gros contrats peuvent se faire en toute discrétion. 2014, consécration pour les trois ingénieurs du contrat libyen et de tous ceux qui ont suivi, au Maroc, au Gabon, au Kazakhstan, au Emirats, etc, Atos leur rachète Bull. On peut tirer deux leçons de ce parcours.

    La première, il suffit de bons appuis pour partir de presque rien et arriver avec beaucoup. Selon les syndicats, Crescendo Industries aurait fait une plus-value de 100 millions d’euros en quatre ans… La seconde, il est possible de vendre à un terroriste notoire (Abdallah Senoussi) un système de surveillance global pour qu’il espionne la population (comprenez les opposants) sans aucun souci, la trajectoire ascendante se poursuivra. Ni Thierry Breton (patron de Atos et ancien ministre) qui rachète Bull aux trois amis, ni les clients étatiques ou privés de Bull et d’Amesys n’y trouvent quoi que ce soit à redire.

    Mais revenons à Nexa Technologies. La vente à Atos semble inquiéter quelque peu Philippe Vannier. Une fois Bull vendu, il n’est pas impossible qu’Atos lui plante un couteau dans le dos. Parfois, les grands squales se mangent entre eux. En 2013, Philippe Vannier fait modifier ses conditions de départ et affine la partie concernant son éventuelle éviction. Et puis, Atos pourrait-il conserver Philippe Vannier si la justice le rattrapait ? Pour mémoire, un juge d’instruction planche actuellement sur l’éventualité d’une complicité de tortures pour l’affaire libyenne.

    Reflets avait bien compris depuis le début que Nexa était une coquille mise en place par Philippe Vannier pour mettre au chaud la juteuse activité Eagle rebaptisée pour l’occasion Cerebro. D’une part Nexa avait été hébergée pendant des mois dans les locaux mêmes d’Amesys, d’autre part, Stéphane Salies est l’homme qui a mis en place cette activité au sein d’Amesys puis de Bull. En outre, il est actionnaire de Crescendo Industries, la holding qui chapeaute Bull et Amesys.

    La rentrée 2014 a été l’occasion de quelques mouvements au sein de Nexa.

    Premier point, Nexa Technologies avoue enfin qu’elle a été montée pour exfiltrer l’activité Eagle. Elle n’est pas un acheteur sorti du bois, elle est une « spin off de Bull ». Sans blagues ?

    Deuxième point, Nexa n’appartient visiblement plus à Bull ou à Stéphane Salies, mais à un groupe allemand, Plath Group. Si ce n’est pas limpide dans les documents de Nexa Technologies, ça l’est un peu plus sur le site allemand qui explique que Nexa fait partie de son groupe.

    Nexa Technologies a augmenté son capital social le 12 septembre 2014. Il est passé de 1.071.000 euros à 1.530.000 euros. Quelque 45.900 actions nouvelles dénommées ADP 2014 ont été créées et portent des droits particuliers. Notamment en cas de versement de dividende. Après cette augmentation de capital, l’organigramme de la société est profondément remanié.

    Stéphane Salies abandonne le poste de président à Olivier Bohbot, ex-salarié d’Amesys, ex-salarié de Bull.

    Stéphane Salies est toutefois nommé Directeur général et, ouf, on a eu peur, il dispose des mêmes pouvoir que ceux du président.
    Entrent au Comité de gestion (nouvellement créé), deux Allemands, nommés par Palth GmbH : Hinrich Albert Brügmann et Nico Scharfe.

    Enfin, troisième point, Nexa Technologies prévoit les modalités de versement de dividendes.

    A croire que cette activité d’interception globale est quand même rentable… Lors de la vente des activités Eagle par Bull, Philippe Vannier faisait tout ce qu’il pouvait pour en minimiser l’intérêt.

    Interrogé par Les Echos, Philippe Vannier a déclaré la semaine passée que les activités liées à Eagle “pèsent moins de 0,5% du chiffre d’affaires du groupe, elles ne sont pas stratégiques ou significatives pour nous“.

    Pas stratégiques, pas significatives, mais tout de même utiles pour recaser des gens ou pour gagner quelques sous à Dubaï.

    Dubaï, justement… La préparation du versement de dividendes par Nexa Technologies inclue étrangement une société domiciliée dans la zone franche à Dubaï :

    Les éventuels bénéfices d’Advanced Middle East Systems FZ-LLC, établie dans la zone franche, là où personne ne peut aller creuser, sont pris en comptes pour l’éventuel versement de dividendes par Nexa Technologies.

    Bref, tout ce que Reflets expliquait après la vente des activités Eagle à Nexa Technologies est désormais gravé officiellement dans le marbre : Nexa est une spin off de Bull, elle contrôle Advanced Middle East Systems et Stéphane Salies est à la tête de ces deux entreprises.

    Reste à comprendre pourquoi Plath Group prend le contrôle de Nexa (et de AMESys ?) et si cela a été fait avec ou sans l’accord tacite ou pas des autorités françaises, grosses consommatrices des outils d’Amesys, canal historique.

    Une jolie galaxie de sociétés holdings

    C’est compliqué… Nous le disions en introduction. C’est d’autant plus compliqué que les trois amis, Philippe Vannier, Dominique Lesourd, Marc Hériard-Dubreuil et Stéphane Salies se sont fait une spécialité de la création de sociétés holdings aux participations croisées. Or la plupart de ces entreprises ne publient pas leurs comptes.

    Première Holding, Crescendo Industries. Derniers comptes disponibles : 2012.

    Voici l’actionnariat de cette entreprise qui détenait jusqu’à la vente à Atos, le plus gros volume d’actions Bull :

    Parmi les actionnaires de Crescendo, on trouve : RSFJ

    Domiciliée à MARSEILLE 14 (13014), au 36 Impasse des Petits Champs, la société RSFJ est active depuis 5 ans. Cette société civile a vu le jour le 13 octobre 2008, immatriculée à Marseille, sous le numéro d’enregistrement 508 517 166, cette entreprise est spécialisée dans le secteur d’activité des fonds de placement et entités financières similaires. Actuellement, le capital social de la société RSFJ est de 6 143 260,00 euros.

    M. Raymond AUPHAN, né en 1968, en tant que associé-gérant, est dirigeant de l’entreprise RSFJ.

    Raymond AUPHAN

    Président
    AMESYS SYSTEMS ENGINEERING
    13080 AIX EN PROVENCE

    RSFJ ne publie pas ses comptes

    Raymond Auphan était jusqu’il y a peu l’un des dirigeants d’Amesys, aux côtés, à la grande époque, de Philippe Vannier, Stéphane Salies et Olivier Bohbot.

    Allegro Asset Management

    Il s’agit de l’une des sociétés holding détenues par Stéphane Salies.

    Installée à BOULOGNE BILLANCOURT (92100), au 94 Rue de Paris, l’entreprise ALLEGRO ASSET MANAGEMENT est active depuis 8 ans. Cette société à responsabilité limitée unipersonnelle a vu le jour le 27 avril 2006, immatriculée à Nanterre, sous le numéro d’enregistrement 489 291 526, cette société est spécialisée dans le secteur d’activité du conseil pour les affaires et autres conseils de gestion. A ce jour, le capital social de l’entreprise ALLEGRO ASSET MANAGEMENT est de 691 000,00 euros.

    M. Stephane SALIES, né en 1964, en tant que gérant, est dirigeant de l’entreprise ALLEGRO ASSET MANAGEMENT.

    Stéphane Salies :

    Président
    AMESYS TRANSPORT
    13080 AIX EN PROVENCE

    Gérant
    ALLEGRO ASSET MANAGEMENT
    92100 BOULOGNE BILLANCOURT

    Gérant
    ALLEGRETTO ASSET MANAGEMENT
    92100 BOULOGNE BILLANCOURT

    DG
    NEXA TECHNOLOGIES
    92100 BOULOGNE BILLANCOURT

    Gérant
    MODERATO ASSET MANAGEMENT
    92100 BOULOGNE BILLANCOURT

    REINNAV

    Située à NEUILLY SUR SEINE (92200), au 36 Boulevard Georges Seurat, la société REINNAV. Cette société civile, enregistrée à Nanterre, sous le numéro d’immatriculation 513 067 470 est spécialisée dans le secteur des activités des sociétés holding. Actuellement, le capital social de l’entreprise REINNAV est de 7 563 452,00 euros.

    M. Philippe VANNIER, né en 1960, en tant que associé-gérant, est dirigeant de la société REINNAV.

    Reinnav ne publie pas ses comptes

    MANTATECH

    Implantée à PARIS (75008), au 123 Avenue des Champs Elysees, l’entreprise MANTATECH est active depuis 6 ans. Cette société par actions simplifiée a vu le jour le 10 mars 2008, enregistrée à Paris, sous le numéro d’immatriculation 502 936 321. Actuellement, le capital social de la société MANTATECH est de 246 400,00 euros.

    M. Vivien HERIARD DUBREUIL, né en 1979, en sa qualité de président, est dirigeant de l’entreprise MANTATECH.

    L V L F

    L’entreprise L V L F a été radiée le 30 juillet 2013.

    Implantée à PARIS (75008), au 123 Avenue des Champs Elysees, la société L V L F a été en activité durant 17 ans. Cette société par actions simplifiée avait vu le jour le 29 février 1996, enregistrée à Paris, sous le numéro d’immatriculation 404 126 070, cette société était spécialisée dans le secteur des activités des sociétés holding.

    M. Marc HERIARD-DUBREUIL, né en 1951, en tant que président, était dirigeant de la société L V L F.

    LVLF ne publiait pas ses comptes

    LVLF 2

    Localisée à PARIS (75008), au 123 Avenue des Champs Elysees, la société LVLF 2 est active depuis 1 an. Cette société par actions simplifiée à associé unique a vu le jour le 5 décembre 2012, immatriculée à Paris, sous l’enregistrement 789 752 862, cette entreprise est spécialisée dans le secteur des activités des sociétés holding. A ce jour, le capital social de l’entreprise LVLF 2 est de 10 000,00 euros.

    M. Marc HERIARD, né en 1951, en tant que président, est dirigeant de l’entreprise LVLF 2.

    F.N.L.V

    La société F.N.L.V a été radiée le 2 septembre 2011.

    Implantée à PARIS (75008), au 123 Avenue des Champs Elysees, l’entreprise F.N.L.V a été en activité pendant 5 ans. Cette société par actions simplifiée avait vu le jour le 5 avril 2006, enregistrée à Paris, sous l’immatriculation 489 454 975, cette société était spécialisée dans le secteur des activités des sociétés holding.

    M. Pierre HERIARD-DUBREUIL, né en 1948, en sa qualité de président, était dirigeant de la société F.N.L.V.

    F.N.L.V ne publie pas ses comptes

    Zephyros Invest

    Société anonyme contrôlée par Monsieur Dominique Lesourd. Introuvable sur Société.com puisque visiblement immatriculée au Luxembourg.

    Vienergie, 14/10/2014

    Etiquettes : Amesys Nexa, Technologies, Kadhafi, Al Sissi, Libye, Egypte, espionnage, opposants, répression, torture,

  • Avec une abstention à 68%, la gifle à la chose politique

    Pourtant, tous les partis politiques, que comptent la France, avaient plébiscité qu’une double élection, régionale et cantonale pourtant aux modalités électives et prérogatives différentes, ait lieu les 20 et 27 juin 2021.

    A l’unanimité donc, chacun croyait y trouver du grain à poudre pour sa petite paroisse. On s’allia parfois étrangement, comme dans le canton de Mantes-la-Jolie avec le PS, Eelv et Lfi, quand au niveau de la région parisienne, Ps, Eelv Lfi étaient sur 3 listes différentes. On s’est également affronté dans ce même canton entre sections voisines du Pcf

    Chacun dans son bunker aseptisé, espérait donc pour leur clos. Mais avec 68% d’abstentions, la gifle est tombée. La France est devenue une démocratie sans électeurs. En effet, même un nombre de votants à 2 chiffres est à diviser par 3 avec cette abstention abyssale.

    Pourtant la colère existe, notamment parmi les catégories populaires et la jeunesse qui subissent le joug du capital ordonné depuis l’Elysée par l’homme de chez Rothschild. Pourtant, La crise sociale et sanitaire, engendrée par la pandémie, a aggravé plus encore le quotidien des gens.

    Mais aussi, depuis trop, la chose politique dite de justice sociale et de progrès s’est liquéfiée sans remettre en cause l’illusion d’une EU sociale ni le renversement du capitalisme en France par des nationalisations au seul service de la Nation. Surtout dans ces élections départementales et régionales, en optant dans des alliances à géométrie variable au gré des cantons et des régions

    Les élections professionnelles avaient déjà montré la désaffection des salariés devant les urnes. Mais ce 20 juin 2021, peu importait, on allait raser gratuit en faisant du neuf avec du vieux, toujours dans une France bâillonnée par les traités européens, le FMI, notre partenariat économique et militaire avec l’impérialisme américain.

    Les électeurs, en ne se déplaçant pas massivement devant les urnes, ont pensé que ces élections étaient des piège à cons. N’ont-ils pas eu raison?

    Le blog de Roger Colombier, 21 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, LREM, Emmanuel Macron, RN, Rassemblement National, Marine Le Pen, extrême droite, abstention,

  • Euro-2021 : retour de Karim Benzema, malgré la pression de «tout le pays»

    Karim Benzema, qui a marqué mercredi à l’Euro contre le Portugal, a retrouvé le chemin des filets à deux reprises avec la France. Ses premiers buts tricolores depuis cinq ans et huit mois.

    « Quand il en mettra un, le robinet sera ouvert et ça va couler », prédisait Antoine Griezmann en conférence de presse. Le meneur de jeu des Bleus avait vu juste. Enfin buteur après son retour en équipe de France, Karim Benzema s’est libéré mercredi contre le Portugal (2-2) en inscrivant un doublé.

    « KB9 » a honoré la confiance de son partenaire sur le terrain sur la pelouse de la Puskas-Arena de Budapest. Sans trembler, il a d’abord converti un pénalty (45e+2) provoqué par Kylian Mbappé, devant le virage occupé par les 7 500 supporters français présents dans l’enceinte. Puis au retour des vestiaires, alignant parfaitement Rui Patricio après un superbe lancement de Paul Pogba (47e).

    « Il y avait cette pression un peu sur moi de tout le pays »

    De quoi exulter, cinq ans et huit mois après sa dernière réalisation – un doublé, déjà, un soir d’octobre 2015 à Nice contre l’Arménie (4-0). Son dernier match avant ses déboires judiciaires et son éloignement des Bleus.

    « Je pense que tout le monde l’attendait, il y avait cette pression un peu sur moi de tout le pays mais je suis un joueur de foot, un professionnel, j’ai besoin de cette pression aussi. Aujourd’hui, ça me fait plaisir de marquer », a déclaré Benzema au micro de BeIN Sport. « En plus, on est qualifiés. »

    Les planètes se sont subitement alignées dans la capitale hongroise ! Début juin, l’attaquant du Real Madrid manquait un pénalty en préparation contre le pays de Galles (3-0) avant de toucher le montant dans le jeu. Mercredi, sa tentative à onze mètres était impériale, et le poteau a été rentrant sur le deuxième but.

    « Tout le monde loupe des pénaltys. Trouve-moi un joueur qui ne va pas en louper un ! Je vais les travailler de plus en plus. Ce n’est pas un souci », avait évacué le buteur de 33 ans dans un entretien à l’AFP après son retour en bleu.

    Il a donc fallu attendre le troisième match de l’Euro pour voir l’avant-centre se libérer enfin, inscrivant ses 28e et 29e buts en sélection.

    A-t-il été surmotivé par ses retrouvailles avec Cristiano Ronaldo, son ex-équipier lui aussi en mode record mercredi avec un doublé et un 109e but en sélection, autant que l’Iranien Ali Daei ? Ou a-t-il simplement su rester patient et engranger de l’énergie via le soutien indéfectible de son sélectionneur, Didier Deschamps, et de ses partenaires ?

    Une prestation plus qu’aboutie face au Portugal

    « Qui va douter ? Personne, surtout pas les Français. Il a des occasions, il est dans le jeu, il est performant, le but va venir », assurait Paul Pogba sur RTL ces derniers jours.

    Une marque de confiance dont l’attaquant s’est nourri pour livrer par ailleurs une prestation très aboutie contre les Portugais lors d’un match dingue, haché par les fautes, les blessures et les imprécisions.

    Au vu de l’explosion de joie de Griezmann sur son deuxième but, nul doute que la libération était partagée. Même « CR7 » est venu féliciter longuement celui qui a passé des années à le faire briller dans le club « merengue ».

    Les amateurs de statistiques pourront aussi se réjouir de la fin d’une très mauvaise série, celle d’avoir échoué à marquer le moindre but à l’Euro en 30 tirs. Après 2008 et 2012, 2021 est donc la bonne année pour Benzema en championnat d’Europe.

    Les plus pointilleux remarqueront peut-être que les Bleus avaient toujours gagné quand Benzema avait marqué jusque-là, en 22 rencontres… Les optimistes préféreront se dire qu’en cas de nouveau but en huitièmes de finale, les chiffres ne mentiront pas deux fois.

    LE JV2 AVEC AFP

    Etiquettes : Euro 2021, France-Portugal, Karim Benzema, football, championnat de l’Europe,

  • Le parti de la fille de J.-M. Le Pen pas encore coulé

    Certes, malgré la sondageocratie et les médias aux ordres du capital qui la confirmaient gagnante pour ces élections de dimanche dernier, l’extrême droite recule largement. Mais elle se maintient souvent en 2e position ou est en voie de l’emporter dans certains cantons.

    Et une simple capture d’écran, ou plusieurs autres du même type, les meilleures soient-elles, ne feront pas reculer les idées brunes.

    Le parti de la fille de JM Le Pen pas encore coulé

    Le second enseignement de ce scrutin dominical est l’abstention massive, notamment parmi la jeunesse et le monde du travail, ceux qui sont en première ligne sous le joug de l’exploitation capitaliste.

    Et ce n’est pas un rabibochage des gauches, au premier tour ou dans des antichambres pour le deuxième, qui construira vraiment des lendemains qui chanteront.

    Les électeurs ont aggravé leur rejet de la représentation de la chose politique en France. Dimanche prochain chaque élu, départemental ou régional, ne représentera au mieux moins de 12% de l’électorat. Et sur le site du ministère de l’Intérieur, vous ne trouverez pas trace du pourcentage de bulletins blancs ou nuls, citoyens qui sont venus voter, sans prendre partie pour « l’offre politique ».

    Le troisième enseignement est la déroute des candidats du palais de l’Elysée. Et les plus éminents de ses chambellans, par exemple celui en charge de la Justice ou celui commis à la Police, sont battus à plate couture. Mais dans notre monarchie républicaine, avec un majorité de godillots à l’Assemblée nationale, notre roi élu peut gouverner à sa guise par simples ordonnances. Tout comme, selon notre mauvaise constitution, sans rendre de compte à personne, Macron peut engager nos armées partout dans le monde ou parapher un traité avec quiconque.

    Ce dimanche, un mouvement populaire a rejeté aussi massivement toute forme politicienne qui appellerait à voter pour le choléra pour s’affranchir de la peste.

    Pour autant, à quand un programme politique, au niveau local, départemental, régional et national, pour réorienter les richesses produites par le travail vers le service exclusif de la nation, contre le capital et ses commis, peu importe leurs étiquettes politiques?

    Le blog de Roger Colombier, 22 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, LREM, Emmanuel Macron, Rassemblement national, RN,

  • Dupond-Moretti enregistre le plus mauvais score du gouvernement

    Régionales 🇫🇷 Le village de Dupond-Moretti a voté RN !

    Il a eu beau tempêter, le ministre de la Justice enregistre le plus mauvais score du gouvernement dans ces élections, même à Cousolre, le village où il a grandi.

    Etre battu à domicile par Sébastien Chenu, la tête de liste du Rassemblement national dans les Hauts-de-France, c’est un comble auquel refusait de se résoudre Dupond-Moretti. Mais il a eu beau tempêter sur le terril de Loos-en-Gohelle qu’il n’était pas venu « chasser sur les terres du RN, mais chasser le RN de ces terres », le ministre de la Justice, sur lequel Emmanuel Macron avait misé pour faire reculer le RN.

    Blog de René Kimbassa, 23 juin 2021

    Etiquettes : France, Eric Dupond-Moretti, élections régionales, Sébastien Chenu, Cousolre,