Catégorie : Monde

  • Le Maroc n’apprécie pas les rapports déséquilibrés Nord-Sud

    La question migratoire vue du Maroc, de Tunisie et de Turquie

    Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, direction le Maroc, la Turquie et la Tunisie, qui utilisent chacun à leur manière la question des migrants dans leurs relations avec leurs voisins européens.

    Huit mille migrants clandestins au moins ont franchi en début de semaine la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. Cet afflux a été qualifié d’ »agression » par l’Espagne qui accuse Rabat de « chantage ».

    Le Maroc n’apprécie pas les rapports déséquilibrés Nord-Sud

    La colère, au Maroc, grondait déjà depuis quelques mois dans la région frontalière de Ceuta. La question sociale est d’ailleurs la première raison qui a provoqué cette marée humaine vers l’enclave. Les habitants des villes frontalières des enclaves espagnoles ont un statut à part. Ils étaient autorisés à entrer et à sortir librement. La plupart vivaient de commerce et surtout de contrebande. C’était avant la crise du Covid-19, qui a imposé la fermeture des frontières et plongé des populations entières dans la misère.

    Le relatif laissé faire des autorités marocaines laisse penser à un chantage à l’immigration. Officiellement, il n’y a pas de lien entre cette crise des migrants et la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Mais il est certain que Rabat est furieuse contre Madrid. L’Espagne a accueilli Brahim Ghali, chef du Front Polisario, sous une fausse identité, et en essayant de cacher l’information à son voisin du Sud. Le ministre marocain des affaires étrangères et l’ambassadrice à Madrid ont appelé l’Espagne à assumer ses responsabilités.

    Il ne s’agit donc pas d’un chantage pour obtenir des fonds européens, comme cela a pu être le cas pour la Lybie de Kadhafi ou la Turquie d’Erdogan. Rabat tape du poings sur la table car elle n’apprécie pas ces rapports déséquilibrés Nord-Sud. Des rapports dans lesquels les pays européens sont gourmands de coopération judiciaire, policière pour lutter contre le terrorisme par exemple, ou de coopération commerciale qui ouvre les eaux marocaines aux bateaux espagnols. Mais des rapports dans lesquels, l’Espagne, premier partenaire du Maroc, tire avantage tout en apportant son soutien implicite aux ennemis de l’intégrité territoriale du royaume.

    L’Italie veut que Tunis fasse barrage aux migrants

    La ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese et la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, se sont rendues jeudi 20 mai en Tunisie, pour proposer de l’aide économique en échange d’un effort accru de Tunis pour empêcher les migrants d’arriver en Europe. L’Italie est l’un des principaux points d’entrée en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord. Et au moins 685 migrants ont péri depuis le 1er janvier en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale considérée comme la plus meurtrière du monde, selon l’ONU.

    Mais difficile d’imaginer des intérêts plus divergents. D’un côté : la ministre italienne qui a vu depuis le début de l’année plus de 13 000 migrants arriver sur son sol, soit trois fois plus que l’an dernier à la même période, dont une majorité de Tunisiens. De l’autre côté, la Tunisie, qui n’a peut-être jamais autant souffert d’un point de vue économique. L’Europe – Italie en tête – veut que Tunis bloque les migrants sur son sol, y compris les migrants subsahariens qui transitent par la Tunisie. Réponse du Premier ministre tunisien : « L’immigration ne devait pas être considérée comme une menace ». En langage moins diplomatique, cela signifie que la liberté de circulation est un droit fondamental. Que si les Européens viennent librement en Tunisie, les Tunisiens doivent pouvoir se rendre en Europe sans risquer de mourir. Et puis, les autorités tunisiennes refusent de devoir gérer les migrants subsahariens sauvés en mer ou qui transitent par la Tunisie vers l’Europe. Elles ont d’ailleurs réitéré leur refus de créer plus de centres d’hébergements pour migrants.

    Mais la ministre de l’intérieur italienne a les moyens de faire pression parce que l’économie tunisienne est à terre. Tunis va tenter d’obtenir de l’Italie de l’argent en échange de garde-côtes plus performants. C’est l’éternel remède sauf qu’il ne résout en rien le problème. La ministre de l’Intérieur italienne est déjà venue à Tunis l’an dernier. Dans l’intervalle, les tentatives de traversées de la Méditerranées ont tout simplement explosé.

    En Turquie, premier pays d’accueil de réfugiés au monde avec au moins 3,7 millions de Syriens enregistrés, le contrôle des frontières est aussi une affaire politique. En mars 2016, l’Union européenne et la Turquie ont signé un accord qui engage cette dernière à garder les réfugiés chez elle en échange d’un soutien financier de plusieurs milliards d’euros. Ce « pacte migratoire » est toujours en vigueur mais la Turquie, depuis le début, l’utilise pour faire pression sur les dirigeants européens. Et elle est d’autant plus consciente qu’il s’agit d’un moyen de pression que cet accord a été signé pour répondre à la crise migratoire de 2015, quand des centaines de milliers de personnes étaient entrées en Europe depuis le territoire turc.

    En Turquie, les réfugiés syriens contribuent aussi à l’économie du pays

    Alors en effet, la Turquie a rempli sa part du contrat, puisque les départs ont considérablement diminué après la signature. Mais le président Erdogan a aussi fait savoir très tôt qu’il pourrait rouvrir les frontières s’il estimait que l’Europe ne l’aidait pas assez. C’est ce qu’il a fait – ou tenté de faire – en février 2020. Des milliers de migrants ont accouru à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce quand Tayyip Erdogan a prétendu que les portes de l’Europe étaient ouvertes. En réalité, très peu ont réussi à passer par la route. Reste la voie maritime – celle qui a déjà tellement tué. Mais si Recep Tayyip Erdogan ordonnait à ses garde-côtes de fermer les yeux sur les passages en mer Egée, il aurait du mal à se justifier du drame humain qui en découlerait.

    Le président turc accuse l’Europe de ne pas encore avoir versé la totalité des six milliards d’euros promis, tandis qu’Ankara aurait dépensé des dizaines de milliards d’euros pour accueillir les Syriens. Pour mieux mettre en avant leur générosité, les autorités turques ont en effet tendance à présenter les Syriens comme un fardeau qu’elles porteraient seules ou presque.

    Il est très rare que des officiels soulignent la contribution des réfugiés à l’économie. Or cette contribution est réelle. L’Union des chambres et des bourses de Turquie estime par exemple que les Syriens ont investi environ 7 millions de dollars dans des entreprises turques sur les trois premiers mois de l’année. Selon les derniers chiffres officiels, près de 14 000 sociétés établies en Turquie ne comptent que des associés syriens. Quand on discute avec eux, les entrepreneurs, les commerçants et même les salariés syriens qui travaillent ici légalement regrettent que la Turquie les présente uniquement comme une charge, alors qu’ils payent des impôts, créent de la richesse et consomment comme les Turcs. Les Syriens sont nombreux à estimer qu’un changement de discours aiderait à améliorer leur image dans l’opinion publique, globalement très hostile à leur présence.

    Franceinfo, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Tunisie, Turquie, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE, migration, pression migratoire,

  • Qui a le droit de porter un foulard ? L’histoire compliquée derrière la dernière controverse sur le hijab en France

    Le chef du parti politique du président français Emmanuel Macron a retiré son soutien à la fin de la semaine dernière à l’une des candidates du parti, Sarah Zemmahi, après que celle-ci ait porté un foulard sur une affiche de campagne.

    Stanislas Guerini, l’un des cofondateurs du parti centriste de Macron, La République en marche (LREM), a critiqué sur Twitter Sarah Zemmahi, une ingénieure qui se présente à son conseil municipal, pour avoir porté son hijab, un couvre-chef religieux porté par certaines femmes musulmanes, sur une image promotionnelle.

    « Porter des symboles religieux ostentatoires sur un document de campagne n’est pas compatible avec les valeurs de LREM », a écrit Guerini, après qu’un éminent politicien d’extrême droite a partagé la photo. « Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM retire son soutien ».

    Plus tard, Guerini a doublé sa désapprobation, déclarant à la radio RTL : « Cette femme ne sera pas une candidate d’En Marche ».

    Bien que M. Zemmahi n’ait pas encore répondu aux déclarations de M. Guerini, d’autres membres du parti l’ont repoussé. La députée LREM Naima Moutchou a défendu Zemmahi sur Twitter, qualifiant les critiques de Guerini de « discrimination », tandis que sa collègue LREM Caroline Janvier a critiqué la réponse de Guerini dans un tweet cinglant.

    « Indigne. Courir après les votes (d’extrême droite) ne fera que permettre à leurs idées de prévaloir. Trop, c’est trop », a-t-elle écrit.

    Le conflit autour du choix d’une femme de se couvrir la tête fait suite à la controverse entourant un amendement adopté par le Sénat français le mois dernier, qui interdirait aux filles de moins de 18 ans de porter le hijab en public. Cet amendement, qui fait partie d’un projet de loi « anti-séparatisme », a été présenté en même temps que d’autres amendements visant à empêcher les mères de porter le hijab lors des sorties scolaires de leurs enfants et à interdire le « burkini », un maillot de bain intégral.

    Alors que certains politiciens français ont défendu l’amendement comme un renforcement de l’adhésion du pays à la laïcité, d’autres l’ont dénoncé comme un autre exemple d’une partie d’une vilaine souche d’islamophobie dans la nation, qui abrite la plus grande population musulmane d’Europe occidentale – une population qui a connu une discrimination accrue ces dernières années, dans le sillage des attaques terroristes d’extrémistes islamiques de ces dernières années et de la montée de la politique d’extrême droite. Un rapport de 2019 a révélé que 44,6 % des habitants du pays considéraient les musulmans comme une menace pour l’identité nationale française, tandis qu’une enquête gouvernementale de la même année indiquait que 42 % des musulmans (d’autres études avancent le chiffre de 58 %) déclaraient avoir été victimes de discrimination en raison de leur religion, un chiffre qui passait à 60 % pour les femmes portant un foulard.

    Mais pour comprendre pourquoi le hijab fait l’objet d’une telle controverse en France, il faut aussi comprendre l’histoire profonde qui sous-tend le débat.

    Bien que la proposition de loi doive encore être approuvée par la chambre basse du Parlement français avant de devenir une loi, elle a déjà suscité une vive réaction de la part de nombreuses femmes musulmanes du monde entier, qui considèrent la loi non seulement comme xénophobe et discriminatoire, mais aussi comme une attaque contre leur autorité – un sentiment qui s’est développé au fil des ans, les politiciens français ayant fait valoir que les lois restreignant le symbolisme religieux étaient au service de l’autonomisation des femmes et de la sécurité publique. Sur les médias sociaux, le hashtag #HandsOffMyHijab est devenu un cri de ralliement pour protester contre l’amendement, lancé par le mannequin somalien et norvégien Rawdah Mohamed, qui a utilisé cette phrase dans un post Instagram devenu viral pour dénoncer l’interdiction potentielle. Elle a depuis recueilli le soutien de personnalités comme Ilhan Omar, membre du Congrès américain, et Ibtihaj Muhammad, escrimeur olympique.

    « Comment pouvez-vous avoir une discussion sur mon identité, et ne pas m’inclure ? ». a déclaré Mohamed au TIME. « Je ne pense pas que les politiciens soient ceux qui sont censés définir ce que cela signifie d’être une femme musulmane ».

    L’histoire de la France avec le foulard
    Les universitaires retracent l’intérêt de la France pour les couvre-chefs musulmans et les femmes qui les portent jusqu’au passé impérial du pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient – en particulier en Algérie.

    « L’interdiction du hijab est liée au colonialisme », explique à TIME Alia Al-Saji, professeur associé de philosophie à l’Université McGill. « La colonisation française des pays musulmans avait souvent pour but de contrôler et de gérer des populations qui étaient de religions diverses… Le hijab est un moyen de montrer clairement que vous êtes musulman, ce qui est construit colonialement comme étant opposé au colonialisme. Mais c’est aussi un site de résistance potentielle. »

    La colonisation française en Algérie a commencé par une invasion en 1830 et a été caractérisée par un génocide violent, un colonialisme de peuplement et une série de lois changeantes appelées « indigénat », qui, entre autres choses, déterminaient qui pouvait être citoyen français. Al-Saji note que ces lois ont eu une influence sur l’accentuation de la différence pour la majorité musulmane en Algérie ; par exemple, alors que les indigènes algériens juifs ont été reconnus comme citoyens français en 1870 avec le décret Crémieux, les indigènes algériens musulmans n’étaient pas éligibles à la citoyenneté française à moins de renoncer à leur religion et à leur culture et d’adopter une identité française.

    L’attitude coloniale repose sur la conviction que sa « civilisation » – sa langue, ses valeurs et ses pratiques – améliore la vie des colonisés. Cette croyance s’est manifestée de manière radicale dans l’attitude à l’égard des femmes algériennes musulmanes, qui étaient considérées à la fois comme opprimées et exotiques. Dans cet état d’esprit, leur « libération » pouvait devenir la justification morale des pertes violentes de l’impérialisme.

    Cette dynamique est peut-être mieux illustrée pendant la guerre d’indépendance algérienne, lorsqu’une série de cérémonies publiques d’inauguration a été organisée en 1958. Au cours de ces cérémonies, dont beaucoup étaient organisées par l’armée française, les Algériennes retiraient leurs haïks (enveloppe traditionnelle portée par les femmes nord-africaines) ou les faisaient retirer par des Européennes, avant de les jeter au sol ou de les brûler. Souvent, des discours étaient ensuite prononcés en faveur des Français et de l’émancipation des femmes musulmanes.

    Si ces cérémonies très médiatisées étaient présentées comme des espaces d’émancipation pour les femmes musulmanes, d’autres récits de cette histoire racontent une histoire différente. Dans son livre Burning the Veil : The Algerian War and the « Emancipation » of Muslim Women, 1954-1962, Neil MacMaster note que certaines des femmes qui ont pris part à ces cérémonies étaient très pauvres, recrutées dans des écoles secondaires ou, dans certains cas, contraintes de participer en menaçant leur sécurité et celle de leur famille. Dans un cas déchirant, lorsque l’armée n’a pas pu trouver de femme musulmane pour diriger la cérémonie, elle a demandé à Monique Améziane, une jeune femme issue d’une famille aisée et pro-française qui n’avait jamais porté de voile ou de heik auparavant, de prendre la parole – en échange de la vie sauve de son frère, qu’elle avait déjà arrêté et torturé.

    Le pouvoir symbolique du voile à cette époque n’est cependant pas seulement reconnu par les Français, mais aussi par ceux qui luttent pour la libération de l’Algérie. Dans son essai L’Algérie dévoilée, Frantz Fanon fait valoir que le voile peut être un outil de résistance anticoloniale et un moyen de limiter l’accès aux oppresseurs, allant jusqu’à le qualifier de « pomme de discorde dans une bataille grandiose ».

    Pendant la guerre, le voile est également devenu un outil littéral de résistance. Certaines combattantes du Front de libération nationale utilisaient le haïk pour dissimuler des armes et des informations confidentielles ; après la découverte de cette tactique, elles ont utilisé le dévoilement à leur avantage, adoptant des tenues européennes pour passer sous le radar des Français.

    Comment le voile a été récupéré – et transformé en armement
    En France, à l’intersection des identités sexuelles, ethniques et religieuses, le voile ou le couvre-chef musulman a pris une nouvelle importance au XXe siècle. En raison de la popularité de l’art orientaliste à cette époque, le voile avait déjà des stéréotypes d’étranger et d’interdit. Mais le voile n’était plus seulement un marqueur physique de la différence religieuse ou culturelle – il était également considéré comme un affront à l’assimilation, un symbole visible de la résistance à la colonisation.

    Cette signification était renforcée par l’engagement de l’État en faveur d’une identité culturelle et sociale française unifiée, en opposition au multiculturalisme. Cette croyance remonte à la Révolution française, qui a également été créditée d’avoir semé les graines de la laïcité, le principe de laïcité français. Bien que la laïcité trouve son origine dans une loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, elle a été utilisée ces dernières années comme moteur des politiques anti-hijab.

    En 2004, le foulard musulman faisait partie des symboles religieux dont le port était interdit dans les écoles publiques françaises. Et en 2010, le pays a interdit le port du voile intégral, comme le niqab, dans les espaces publics tels que les rues, les parcs et les transports publics, devenant ainsi le premier pays européen à appliquer une interdiction à l’échelle nationale et lançant même une campagne gouvernementale qui affirmait fièrement que « la République se vit à visage découvert ».

    Ce sentiment a pris une nouvelle ironie au début de la pandémie de coronavirus en 2020, lorsque la France a rendu obligatoire le port de masques dans les espaces publics, tout en continuant à interdire les couvre-visages musulmans.

    « Les femmes musulmanes qui portent le hijab ont toujours été en butte à l’islamophobie pour leur identité visible », a déclaré à TIME Nazma Khan, fondatrice de la Journée mondiale du hijab. « En termes simples, l’interdiction du hijab proposée est une diffamation et une discrimination systématiques à l’encontre des femmes musulmanes portant le hijab. »

    Le Collectif contre l’islamophobie en France, un organisme à but non lucratif qui a été forcé par le gouvernement français à se dissoudre en 2020 dans un geste que Human Rights Watch a qualifié de « menace pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales », a signalé en 2019 que 70 % des discours et des actes de haine islamophobes en France étaient dirigés contre les femmes.

    Pour les défenseurs de la cause, la focalisation intense sur un marqueur physique d’altérité, ainsi que la rhétorique vantant l’autonomisation des femmes, peuvent détourner l’attention de ce qui est réellement en jeu : ce qu’ils considèrent comme une tentative de la France de contrôler les citoyens, comme les résidents territoriaux étaient contrôlés dans le passé.

    « S’il s’agissait de donner plus d’autonomie aux femmes musulmanes, alors dans ce cas, on pourrait les laisser, ou laisser toutes les femmes, porter ce qu’elles veulent », dit Al-Saji. « Mais il s’agit en fait de contrôler ce que les femmes portent et comment elles apparaissent et ce qui est vu et que leur corps est vu, ce genre de désir masculin colonial, qui construit les femmes musulmanes comme piégées et pions de leur culture et devant être dévoilées. »

    Time, 19 mai 2021

    Etiquettes : France, Islam, Hijab, controverse, polémique, islamophobie, xénophobie,

  • Position de la France sur le conflit entre le Maroc et l’Espagne

    Maroc – Espagne – Q&R – Extrait du point de presse (19 mai 2021)

    Q : Sur la crise de migrants à Ceuta, quelle est la position de la France face à l’entrée de milliers de personnes dans la ville de Ceuta depuis le Maroc ? Quelle est sa position notamment par rapport à l’attitude d’absence d’action des autorités marocaines ? Étant donné que ces personnes rentrent dans l’espace Schengen, est-ce qu’il y a une exigence envers le Maroc ? Est-ce que la France a été sollicitée pour une médiation entre l’Espagne et le Maroc ? Est-ce qu’elle pourrait avoir ce rôle ?

    R : Nous avons suivi avec attention les évènements de Ceuta qui rappellent l’importance et l’actualité de la question migratoire. Nous avons confiance dans l’action du gouvernement espagnol, qui bénéficie du soutien de l’ensemble de l’Union européenne, pour permettre un retour rapide à la normalité à Ceuta.

    Le Maroc est un partenaire crucial de l’Union européenne, notamment face aux défis migratoires. La France souhaite que cette coopération migratoire, qui a permis d’endiguer les flux irréguliers en Méditerranée occidentale et de prévenir les drames humains souvent associés, se poursuive. L’Union européenne et les États membres ont mobilisé des fonds importants (343 millions d’euros depuis la fin 2018) pour soutenir les efforts du Maroc en matière migratoire.

    Le partenariat entre le Maroc et l’Espagne est étroit et solide et nous ne doutons pas que les deux pays poursuivront leur dialogue à ce sujet.

    France Diplomatie, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, migration politique migratoire, pression migratoire, chantage, Sahara Occidental front Polisario, Brahim Ghali, tension, crise diplomatique,

  • Espagne : Un juge refuse d’envoyer le leader du Front Polisario en prison (presse espagnole)

    Espagne : Un juge refuse d’envoyer le leader du Front Polisario en prison (presse espagnole)

    Le magistrat, qui ne voit pas la nécessité d’une mesure conservatoire, lui fait remarquer que son emprisonnement peut être décidé le 1er juin.

    Le juge de la Cour nationale Santiago Pedraz ne voit aucune raison d’imposer des mesures de précaution sur le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali avant qu’il ne comparaisse devant lui le 1er Juin, donc dans une ordonnance a rejeté la demande d’emprisonnement qui avait été faite contre lui par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (Asadeh), une fois que le magistrat avait rouvert sa plainte pour les crimes de génocide en concurrence avec les crimes de meurtre, blessures, détention illégale, le terrorisme, la torture et les disparitions.

    Le magistrat qui, avec le soutien du procureur, a déjà refusé d’imposer des mesures de précaution pour rouvrir l’enquête, estime, cependant, que le même jour, il peut être soumis à une audience de l’article 505 de la loi de poursuite pénale pour décider s’il doit aller à la prison, comme demandé par Asadeh et l’activiste sahraoui avec la nationalité espagnole Fabel Breica, dont la plainte pour les crimes de détention illégale, la torture et les crimes contre l’humanité, témoignera alors.

    Breica, qui avait également demandé en vain une comparution anticipée, affirme que lorsqu’il est arrivé dans les camps de Tindouf en avril 2019, il a été menacé par des membres du Front Polisario qui l’ont qualifié de traître et a fini par être emmené dans un centre de détention clandestin où il dit avoir été torturé.

    Asadeh, le premier collectif à dénoncer que Ghali était entré dans le pays sous une fausse identité, a fait valoir que s’il n’est pas envoyé en prison, le risque est grand qu’il prenne la fuite en raison de la gravité des crimes qui lui sont imputés. Il pourrait également détruire des preuves et agir contre les victimes des crimes dont il est accusé. Le leader du Front Polisario a refusé de signer la convocation des agents qui l’ont conduit à l’hôpital de Logroño où il est détenu jusqu’à ce qu’il ait consulté l’ambassade d’Algérie.

    Contexte
    La plainte d’Asadeh lui sera communiquée lorsqu’il fera sa déclaration sur les faits déclarés par Breica. Et il est très possible que les deux épisodes finissent par être cumulés en une seule procédure. Avec son appel, ce que le collectif sahraoui veut est d’éviter ce qui s’est passé en 2013 et 2016, quand ils ont appris que Ghali avait voyagé en Espagne et a exhorté l’Audiencia Nacional à procéder à son arrestation ou au moins le convoquer pour témoigner, mais au moment où la comparution a été convenu Ghali avait déjà fui.

    La dernière tentative de le convoquer remonte à 2016, lorsque le premier instructeur de la plainte désormais rouverte, José de la Mata, l’a convoqué pour témoigner en profitant du fait qu’il se trouvait en Espagne car il s’apprêtait à donner une conférence à Barcelone.

    El Periodico de Aragon, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental Brahim Ghali, front Polisario, Cour Suprême, Audiencia Nacional,

  • Podemos appelle à l’autodétermination du Sahara en pleine crise migratoire avec le Maroc, qu’il accuse de « chantage »

    Il a également fait appel à la nécessité de « corriger les déficiences » de la politique migratoire « inutile » de l’UE.
    Le gouvernement propose de transférer les mineurs vers la péninsule pour pallier l’effondrement des centres de détention.

    Laya défend l’engagement humanitaire avec le leader du Polisario et affirme que l’Espagne ne l’a pas compris comme une « agression ».

    L’eurodéputée et secrétaire internationale de Podemos, Idoia Villlanueva, a réaffirmé la position de son parti en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, telle que définie par le droit international, et a défendu le fait de ne pas céder au « chantage » du Maroc, qu’elle a accusé de générer la crise migratoire à Ceuta pour faire « pression » et provoquer des « tensions » en Espagne.

    Il a également demandé un changement de cap dans la politique migratoire de l’UE afin de « ne pas permettre au Maroc et à l’extrême droite lâche et servile » d’utiliser des personnes « pour faire du chantage et diffuser un discours de haine ». Il a ainsi demandé de « mettre fin aux accords migratoires qui sont la honte de l’Europe ».

    Dans des déclarations publiées sur les réseaux sociaux, le leader de la formation mauve a souligné que nous assistons à un « nouvel épisode » dans la « politique de tentative de chantage du Maroc à l’Espagne », peut-être le « plus grave » dans la « crise » qui dure depuis un certain temps dans les relations de voisinage entre les deux pays.

    M. Villanueva a critiqué la décision du Maroc d’utiliser « des personnes et des familles en situation d’extrême vulnérabilité », ses propres citoyens, pour « exercer des pressions » et « générer des tensions politiques ».

    Surtout après que l’Espagne ait accueilli le leader sahraoui Brahim Ghali pour faire face à un grave cas de Covid-19, ainsi qu’à une augmentation des « aspirations expansionnistes » au Sahara occidental et aux « précieuses » ressources halieutiques et minérales, tant sahraouies que canariennes.

    Par conséquent, M. Villanueva a souligné qu’il faut être « clair » et que l’Espagne doit défendre sa souveraineté, ce qui implique de « ne pas céder au chantage » que le Maroc tente d’exercer « au prix de la vie et des droits fondamentaux » de nombreuses personnes, ainsi que d’exiger le respect « strict » du droit international.

    Elle appelle à une position commune de l’UE

    Le leader de Podemos a également mentionné que « l’ingérence » du Maroc, qui a également eu un conflit avec l’Allemagne, « renforce la nécessité d’une position commune » au sein de l’Union européenne, qui devrait également être présente dans les discussions avec le Maroc et la société civile.

    Il est temps de s’occuper des migrants avec toutes les garanties.

    Face à la crise humanitaire, M. Villanueva a déclaré qu’il était maintenant « temps de s’occuper » de tous les migrants, y compris de nombreux enfants, avec des « garanties » et le respect des droits de l’homme.

    Au niveau communautaire, il a appelé à la nécessité de « corriger les déficiences » de la politique migratoire de l’UE, qui s’est révélée « erratique » et « inutile ». Il a ainsi appelé à aller « à la racine » des conflits et des causes qui conduisent à la migration « forcée », ce qui permet d’éviter les « crises humanitaires » telles que celle vécue à Ceuta.

    Enfin, il a demandé de nouveaux instruments dans la politique étrangère de l’UE, avec une répartition « plus équitable » des responsabilités entre les États membres et un « changement de direction » dans la stratégie déployée jusqu’à présent. Cela « ne signifie pas », selon lui, « plus de Frontex » (l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes), mais plutôt le déploiement de plus de ressources pour des politiques d’asile « efficaces » et respectueuses des droits de l’homme.

    20 Minutos, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Podemos,

  • L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    Maroc, Algérie, Espagne, Medgaz, gazoduc, #Maroc, #Algérie,

    Naturgy a conclu un accord avec son partenaire pour disposer d’une alternative au gazoduc du Maghreb : Sonatrach va réduire les expéditions de gazoducs vers la Chine

    Le conflit avec le Maroc complique le renouvellement de l’accord pour l’utilisation du gazoduc du Maghreb, qui expire dans quatre mois. C’est l’une des principales sources de gaz pour l’Espagne, ce qui a obligé le gouvernement à se mobiliser pour garantir l’approvisionnement avec l’Algérie face à une éventuelle aggravation de la crise avec Rabat.

    Des sources de la direction économique de l’exécutif confirment à Confidencial Digital que l’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à notre pays par le Maroc commençait.

    Ils soulignent que Naturgy a conclu en 2019 un accord avec son partenaire Sonatrach, une entreprise publique algérienne, pour l’achat conjoint de 42 % de Medgaz au fonds Mubadala, également propriétaire de Cepsa.

    La société présidée par Francisco Reynés détient désormais 49% de Medgaz, la société qui gère le gazoduc entre l’Algérie et la côte méditerranéenne espagnole, pour 51% de son partenaire, avec lequel elle cogère l’infrastructure.

    L’Algérie, fournisseur de gaz pour l’Espagne

    Naturgy importe du gaz d’Algérie par deux gazoducs. Le gazoduc Medgaz, qui va de Beni Saf à la côte d’Almeria en passant par la Méditerranée, et le gazoduc Maghreb-Europe (EMPL), qui traverse le Maroc et, de Tanger, passe par le détroit de Gibraltar pour arriver à Cordoue.

    Les deux gazoducs sont actuellement utilisés de manière interchangeable, en fonction des besoins, de la destination finale du gaz et du prix de l’utilisation des infrastructures.

    L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, notamment parce qu’elle dispose de deux gazoducs reliant les deux pays par lesquels transite cette matière première, ce qui rend le transport beaucoup moins cher.

    Rénovation du gazoduc du Maghreb

    La compagnie gazière peut utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Algérie sans avoir à passer par le Maroc. Mais la concession du gazoduc du Maghreb, qui expire en octobre prochain, reste essentielle pour garantir un approvisionnement sûr de l’Espagne.

    Or, le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du cœur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc, selon des sources diplomatiques confirmées à ECD.

    Approvisionnement garanti par l’Algérie

    Ce scénario a mobilisé le gouvernement espagnol pour éviter que le prix du gaz ne s’envole pour les consommateurs espagnols. Des sources familières avec les négociations expliquent que l’Espagne a trouvé cette fois en Algérie « un allié » contre la menace du Maroc.

    Jusqu’à présent, l’entreprise publique algérienne Sonatrach avait expliqué à plusieurs reprises au gouvernement espagnol qu’elle rencontrait des problèmes lors du traitement du gaz, ce qui entraînait parfois des retards dans l’approvisionnement par gazoduc, non seulement avec la péninsule ibérique mais aussi avec l’Italie.

    Toutefois, les autorités espagnoles se sont parfois montrées suspicieuses à l’égard de l’argument algérien selon lequel une panne aurait empêché le bon fonctionnement du gazoduc. Surtout si elle coïncide avec un pic de consommation sur le marché de l’énergie, par exemple au milieu d’une vague de froid.

    Réduction des envois vers l’Asie

    Des sources du secteur de l’électricité rappellent à ECD que l’entrée de gaz en provenance d’Algérie a été réduite à un quart, selon les données d’Enagas, pendant les jours où la tempête « Filomena » a frappé durement le centre de la péninsule en janvier dernier.

    À l’époque, la baisse de l’approvisionnement en gaz algérien a tendu le marché et a entraîné l’enregistrement de prix record. Le phénomène a été attribué au fait que l’entreprise publique Sonatrach vendait le gaz qu’elle devait fournir à l’Espagne à un prix plus élevé à la Chine ou au Japon, profitant du fait qu’ils subissaient également une importante vague de froid à l’époque.

    À tel point que des gaziers partis pour la péninsule ibérique ont été détournés vers la Chine à la volée et à la dernière minute.

    Une situation que l’Espagne s’est empressée d’éviter et a obtenu l’engagement de Sonatrach, l’actionnaire de Naturgy, de réduire les expéditions de gaziers vers l’Asie tant que l’approvisionnement du système gazier espagnol n’est pas garanti, évitant ainsi les tensions sur le marché qui déclenchent les prix.

    L’Algérie s’allie à l’Espagne contre le Maroc

    Les sources consultées soulignent que l’Algérie compte sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation du gaz naturel liquéfié algérien.

    Les tensions politiques entre les deux pays d’Afrique du Nord conduisent l’Algérie à exercer des représailles contre le Maroc. Un scénario qui, dans ce contexte d’escalade des tensions avec Rabat, profite à l’Espagne.

    La question du Sahara occidental, la normalisation des liens avec l’entité sioniste et les provocations continues contribuent au virage algérien, qui compliquera grandement l’approvisionnement en gaz du Maroc, l’obligeant à entreprendre des projets et des initiatives coûteux.

    Ainsi, si l’Algérie décide de ne pas renouveler le contrat avec le Maghreb, le Maroc rencontrera de grandes difficultés : il devra acheter près de la moitié de sa consommation de gaz dans un marché indexé sur le Brent, qui ne cesse d’augmenter, et sans le soutien de l’Espagne, qui sera assurée d’être approvisionnée par l’Algérie elle-même.

    El Confidencial Digital, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Algérie, Maroc, gaz, Medgaz, gazoduc Maghreb, Ceuta, Sahara Occidental,

  • A la recherche de l’homme aux neuf vies

    Mohamed Habili

    Il ne suffit pas d’entrer en guerre, il faudrait encore savoir comment et à quel moment en sortir, de façon à en paraître le vainqueur, d’autant plus si la victoire ne se décide pour aucun des deux camps. La guerre de 2014 entre le Hamas et Israël avait duré près de deux mois, et fait bien plus de morts et de blessés – pour la plupart bien sûr parmi les Palestiniens, autrement Israël ne serait pas rassuré sur son avenir – que celle qui est en cours, mais qui, il est vrai, n’a pas encore bouclé sa deuxième semaine. On pourrait penser au vu de cette différence en termes de bilan et de durée que celle d’aujourd’hui a encore de la marge devant elle, que n’étant qu’à ses débuts, elle a encore forcément du temps avant de devoir attribuer la victoire. Et l’on se tromperait, n’ayant pas suffisamment tenu compte du fait que les deux guerres n’interviennent pas dans un contexte qui lui serait resté le même. Un jour des affrontements actuels compte pour plusieurs de ceux de 2014. Cela tient à quelque chose qui ne doit rien aux Israéliens ni aux Palestiniens, mais en revanche tout aux évolutions politiques survenues aux Etats-Unis, la première puissance militaire au monde, sans l’aide inconditionnelle de laquelle Israël aurait soit déjà cessé d’exister soit en grand danger de disparaître.

    De 2014 à aujourd’hui, les Etats-Unis ont connu une sorte de révolution, même si leur paysage politique semble être resté le même. Il y a toujours en effet d’un côté les républicains et de l’autre les démocrates pour à la fois alterner au pouvoir et se le partager. Mais ce ne sont pas exactement les mêmes formations que par le passé. Elles ont changé, ou plus exactement elles se sont davantage polarisées, s’éloignant le plus possible l’une de l’autre sans devoir pour autant basculer dans la guerre civile. Le premier effet en est qu’au sein des démocrates les pro-palestiniens, et il en existe de toute origine, de descendance arabe et juive notamment, qui se sentent suffisamment forts pour interpeller le président Biden sur sa politique de soutien traditionnel à Israël, que celui-ci soit dans son droit ou dans son tort.

    Cela n’était pas possible en 2014, alors même que le président de l’époque, Barack Obama, n’était pas dans les meilleurs termes avec le gouvernement israélien, qui lui par contre est toujours dirigé par le même Benyamin Netanyahou. Le grand changement, en vertu duquel les moins de deux semaines des affrontements actuels paraissent déjà démesurément longs, est donc américain. C’est le retour au pouvoir des démocrates, après la parenthèse Trump, mais de démocrates dans les rangs desquels le ton est donné par la gauche, chose qui ne leur est pas arrivée depuis des décennies.

    Dans ce contexte, les camps en guerre se doutent bien qu’ils doivent remporter la victoire, ou seulement la revendiquer de façon plus ou moins crédible, dans les deux ou trois jours qui viennent, guère plus. Israël, lui en particulier, serait obligé de consentir à l’arrêt des hostilités sous la pression américaine sans avoir pour cela à crier victoire. On sait quel visage, quel goût, quelle incarnation, il veut qu’elle ait pour lui cette fois-ci. Par deux fois au cours de ces derniers jours l’homme qu’elle veut tant assassiner lui a échappé, et de peu à ce qu’il semble. C’est Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas, Izz al-Din al-Quassam, qu’elle a tant de fois raté qu’il est surnommé «le chat aux neuf vies». Israël serait capable d’annoncer unilatéralement un cessez-le-feu s’il pouvait venir à bout de lui. Et pour cause, sa victoire ne serait pas dans ce cas contestable.

    Le Jour d’Algérie, 19 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Hamas, Ghaza,

  • Barbarie on live

    par Madjid Khelassi

    La marche funèbre israélienne sur les territoires palestiniens est d’un rythme endiablé.

    Chaque jour, la caméra nous montre le direct de l’horreur sioniste et le différé de l’indifférence planétaire .

    Les temporalités sanguinaires juives, bravent comme jamais les lois internationales, sans en encourir les foudres.

    Comme si la grandeur sioniste ne doit trouver son accomplissement que dans le crime d’Etat.

    Gaza, Naplouse, Ramallah, célèbrent chaque soir les noces rouges de la chair humaine palestinienne et du métal israélien.

    Sous prétexte de combattre les terroristes du Hamas, Israël s’arroge le droit d’exterminer des civils sans défense.

    les terroristes du Hamas? Mais personne n’est plus terroriste qu’Israël.

    Cet Etat, né d’un mouvement terroriste, l’Irgoun, devenu une structure militaire barbare, n’est-il pas l’inventeur du terrorisme ? Et sa règle d’airain n’est-elle pas que violence ? Barbarie ? Et massacres à grande échelle ?

    Des habitants palestiniens ont réagi à une tentative d’expulsion de chez eux. Petite circonstance et grande tuerie !

    Dans le parking d’un hôpital de gaza, on assiste chaque soir à un spectacle cauchemardesque d’humains, tripes à l’air, et massacrés par un monstre pilotant un avion-bombardier .

    Mais que l’on ne se trompe pas. Les massacres des populations sous les yeux du monde civilisé ne datent pas d’aujourd’hui.

    Les massacres de Deir-Yassine en 1948, de Kafr-Kassem en 1955 et de Sabra et Chatila en 1982 ne sont que des modèles récurrents de l’histoire… de la légitime défense israélienne !

    Et dans cette boucherie on live, les Etats arabes, un petit chouïa gênés mais nullement éprouvés ,assistent passivement à l’extermination progressive des palestiniens.

    A ce rythme-là, la marche funèbre sur les territoires palestiniens ne peut que se poursuivre.

    Israël et les Arabes, c’est presque jack l’éventreur chez les monarques et ensemble ils liraient le journal du soir, rubrique : « Incidents au Proche-Orient ».

    Il est vrai que cela fait longtemps que les régimes arabes ont sacrifié la révolte des humiliés à leur injustifiable passivité .

    Ainsi, le grand Israël puisera toujours, ses pulsions criminelles et son hystérie exterminatrice , dans nos reniements des causes justes, comme celle des palestiniens, ces damnés sur leur propre terre.

    La Nation, 20 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Ghaza, Israël, bombardement, agression, violence,

  • Un leader sahraoui malade fait vaciller l’alliance entre l’Espagne et le Maroc.

    Par ARITZ PARRA

    LOGRONO, Espagne (AP) – Le mystérieux patient du COVID-19 est arrivé à un aéroport du nord de l’Espagne dans un jet privé. Une ambulance a transporté l’homme de 71 ans sur une autoroute qui passait devant des vignobles de la Rioja jusqu’à un hôpital public ultramoderne de la ville de Logrono.

    Le patient a été envoyé directement dans un lit de soins intensifs, enregistré le 18 avril avec l’identité figurant sur son passeport diplomatique algérien : Mohamed Benbatouche.

    Il s’est avéré être Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, un mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie et représentant le peuple sahraoui du Sahara occidental, en Afrique. La présence de Ghali en Espagne sous une identité déguisée n’est pas passée inaperçue auprès du gouvernement du Maroc, le pays qui a annexé le Sahara occidental il y a près d’un demi-siècle.

    Rabat, qui considère Ghali comme un terroriste, a protesté contre la décision de l’Espagne d’accorder une assistance humanitaire à son principal ennemi. Il a menacé qu’il y aurait des « conséquences ». Et elles se sont finalement concrétisées cette semaine lorsque le Maroc a baissé sa garde à la frontière avec Ceuta, une ville espagnole perchée sur le littoral nord-africain.

    Ce mouvement a permis à des milliers de migrants d’entrer à Ceuta, dont beaucoup d’enfants qui ont nagé ou sauté par-dessus des clôtures.

    La crise humanitaire est devenue un point sensible entre les deux voisins. Le Maroc a rappelé son ambassadeur à Madrid. L’Espagne est sous le feu des groupes de défense des droits de l’homme pour avoir repoussé la plupart des intrus en vrac, ce qui est illégal au regard du droit international.

    Et dans ce qui ressemble à une affirmation de sa souveraineté sur Ceuta, que de nombreux nationalistes marocains considèrent comme une colonie de Madrid avec la ville espagnole voisine de Melila, l’Espagne a déployé des soldats à la frontière. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a également fait un voyage rapide dans la ville accablée.

    La région du Sahara occidental s’étend le long de la côte atlantique de l’Afrique et abrite environ 600 000 personnes. Depuis que le Maroc a annexé le territoire en 1975, comblant ainsi le vide laissé par le retrait de l’Espagne en tant que puissance coloniale, la communauté internationale est divisée sur sa reconnaissance, la plupart des pays soutenant les efforts déployés depuis longtemps par les Nations unies pour trouver une solution négociée.

    L’annonce par les États-Unis, à la fin de l’année dernière, de leur soutien à la revendication de Rabat – en échange de la normalisation des relations diplomatiques du Maroc avec Israël – a sapé ces efforts, ralliant d’autres pays derrière la proposition du Maroc d’accorder une plus grande autonomie au territoire.

    La promotion d’un référendum d’autodétermination a été le principal objectif de M. Ghali, qui a été élu président de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée en 2016. Il a auparavant occupé le poste de ministre de la défense de cette république et a été diplomate du Polisario en Espagne (1999-2008) et en Algérie (2008-2015).

    Ghali, qui portait des treillis de combat alors qu’il prenait la parole en février lors d’un défilé militaire marquant le 45e anniversaire de la RASD, a appelé la nouvelle administration américaine du président Joe Biden à trouver une solution qui permettrait aux Sahraouis « de jouir de leur droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance. »

    À l’hôpital San Pedro de Logrono, il y a peu de signes de la présence de l’homme fort du Polisario. Des personnes connaissant son état de santé disent qu’il est sorti récemment de trois semaines de soins intensifs. Un agent de sécurité effectue des contrôles d’identité sur le personnel médical et les visiteurs qui entrent dans le service COVID-19. À l’intérieur, Ghali reçoit une visite quotidienne de son médecin personnel, un médecin algérien, selon un rapport de police vu par l’Associated Press.

    « Ils ont probablement choisi cet endroit parce que rien ne se passe jamais ici, et que nous faisons rarement la une des journaux », a déclaré Milagros Capellán, 64 ans, une habitante du quartier, en quittant l’hôpital après un contrôle médical. « Cela semble étrange que cela soit lié aux très tristes développements à Ceuta ».

    Les responsables des services de renseignement marocains savaient où se trouvait Ghali depuis le moment où le jet algérien transportant Ghali a atterri en Espagne le mois dernier, divulguant sa présence aux médias et exposant ce qui avait été conçu par l’Espagne comme une opération « humanitaire » secrète.

    « Qu’est-ce que l’Espagne attendait du Maroc en accueillant un responsable d’un groupe qui porte des armes contre le royaume ? » Le ministre marocain des droits de l’homme, Mostapha Ramid, a écrit sur Facebook mardi.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères a réagi le lendemain en rendant le Maroc responsable du chaos à la frontière : « Cela nous déchire le cœur de voir nos voisins envoyer des enfants, même des bébés… (car) ils rejettent un geste humanitaire de notre part », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya.

    Le ministère espagnol des Affaires étrangères a refusé de répondre aux questions de l’AP sur les raisons pour lesquelles il a accepté de traiter le Ghali alors que d’autres gouvernements européens avaient refusé. Un fonctionnaire au courant de la décision, qui a requis l’anonymat en raison de sa nature sensible, a déclaré que la demande a été faite directement à González Laya par son homologue algérien, Sabri Boukadoum.

    Avant que la demande ne soit acceptée, elle avait provoqué de profondes divisions au sein du cabinet de M. Sánchez, a précisé le fonctionnaire.

    À condition que son rétablissement se passe bien, l’avenir du Ghali est désormais entouré d’incertitudes. Sa localisation étant connue, un retour discret à Tindouf, en Algérie, où se trouvent les camps de réfugiés sahraouis, semble hors de question.

    Pour compliquer encore les choses, l’Audience nationale espagnole a rouvert mardi une enquête pour génocide datant de 2008 contre Ghali et 27 autres membres du Polisario. Un juge d’instruction avait classé l’affaire l’année dernière parce que le tribunal ne parvenait pas à localiser les accusés.

    Ghali doit également témoigner le 1er juin devant le même tribunal de Madrid dans le cadre d’un procès intenté en 2019 par un militant sahraoui qui affirme avoir été torturé dans les camps de réfugiés pour son opposition au Polisario.

    Le 10 mai, un officier de police a rendu visite au chef du Polisario pour lui remettre une convocation au tribunal pour le procès. Selon le rapport de police vu par l’Associated Press, Ghali a refusé de signer la convocation, demandant « plusieurs jours » pour consulter l’ambassade d’Algérie et d’autres conseillers.

    González Laya a déclaré que l’accord de l’Espagne avec Ghali ne concernait que le traitement médical, ce qui suggère que le gouvernement ne facilitera pas son départ immédiat. « S’il a des affaires en cours avec la justice espagnole, il devra se présenter (devant le tribunal) », a-t-elle déclaré à la radio publique espagnole.

    Derrière les actions en justice contre Ghali se cachent des groupes de Sahraouis alignés sur la position du Maroc. L’Asadesh, qui signifie Association sahraouie pour les droits de l’homme, accuse 28 membres du Polisario d’avoir tué, torturé, détenu illégalement et enlevé des prisonniers et sa propre population sahraouie, dont certains, selon le groupe, auraient été contraints de rester dans des camps de réfugiés contre leur gré.

    Pedro Altamirano poursuit également Ghali pour avoir prétendument inspiré les menaces que le journaliste espagnol et responsable d’une plateforme récemment créée pour soutenir la « réunification sahraouie » a reçues de la part de citoyens du net en ligne.

    « La seule chose qui ne peut pas arriver est que, par la main du diable, cet homme quitte le pays sans comparaître devant un juge », a déclaré Altamirano, qui soutient la revendication du Maroc sur le Sahara occidental.

    Associated Press, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Maroc,

  • Luca Zidane pourrait jouer pour la sélection Algérienne.

    Luca Zidane pourrait jouer pour la sélection Algérienne. C’est en tout cas le souhait du sélectionneur Djamel Belmadi qui souhaite avoir le jeune gardien dans son équipe.

    Selon le média Echorouk, Djamel Belmadi, sélectionneur de l’Algérie, a demandé à la Fédération Algérienne de Football d’entamer les discussions avec Lucas Zidane, 21 ans gardien du Real Madrid prêté dans un club de seconde division espagnol.

    Cette décision vient du fait que le titulaire M’Bolhi et son remplaçant Oukidja ont 33 ans et sont sur leur fin de carrière. Avec en ligne de mire la coupe du Monde 2022 au Qatar où l’Algérie championne d’Afrique sera ambitieuse.

    Sport, 19 mai 2021

    Etiquettes : Football, Luca Zidane, Djamel Belmadi, sport, sélection algérienne, Mondial 2022 Qatar,