Catégorie : Monde

  • Le président catalan en exil défend le droit du Maroc à négocier sur Ceuta et Melilla

    En pleine crise migratoire à Ceuta, provoquée par un clash diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, le président en exil, Carles Puigdemont, est venu défendre le droit du royaume alaouite à « soulever la question de la souveraineté » des villes de Ceuta et Melilla.

    « J’espère que l’UE n’est pas entraînée par l’inflammation nationaliste espagnole. Sebta et Melillia sont deux villes africaines, qui ne font partie de l’UE que par héritage d’un passé colonial qui a permis aux Européens d’avoir des possessions en dehors de l’Europe », a-t-il tweeté.

    « Le Maroc a le droit de soulever la question de la souveraineté et il serait nécessaire de créer une table de dialogue pour résoudre le conflit. Un dialogue entre l’Espagne et le Maroc serait nécessaire pour traiter l’agenda des désaccords », a-t-il ajouté.

    Puigdemont a ainsi dépassé le conflit actuel et a rappelé le passé colonial des deux villes autonomes espagnoles, qui sont touchées par les différends diplomatiques entre les deux pays après que le leader du Front Polisario, Brahim Gali, a été hospitalisé en Espagne sous une fausse identité.

    Puigdemont, la menace du Maroc

    Précisément, Puigdemont a indirectement fait partie de ce conflit, puisque la presse marocaine l’a utilisé comme une menace contre le gouvernement de Pedro Sánchez pour l’attention accordée à Gali. Un exemple a été l’éditorial du journal Al Ahdath Al Maghribia, une publication indépendante et socialiste, qui a directement mis en cause la Moncloa : « Pour retourner l’équation, que se passerait-il si le Maroc apportait son soutien au référendum catalan de 2017 et que Carles Puigdemont était accueilli et que notre ministre des Affaires étrangères sortait pour dire que c’est fait pour des raisons humanitaires mais que cela n’affectera en aucun cas la relation avec l’Espagne ? ».

    Il y a deux mois, deux autres journaux, Le Collimateur et Hespress, considérés comme proches du ministère de l’intérieur et des services de renseignement à l’étranger, ont assuré que Puigdemont pourrait bénéficier du statut de réfugié politique, tout en prévenant qu’il ne s’agissait que d’une histoire fictive à visée pédagogique. « Détendez-vous, ce n’est qu’une fiction, mais elle est tout aussi significative. Pour revenir à la réalité, il faut savoir que l’Espagne n’a pas eu le malheur d’avoir un voisin qui a accueilli, financé et même armé un mouvement séparatiste contre son unité territoriale », faisant allusion au fait qu’elle n’a fourni aucun mouvement armé catalan.

    El Nacional.cat, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Catalogne, Catalunya, Maroc, Ceuta, Melilla, Union Europea, Carles Puigdemont,

  • Gaza…est à nouveau gazée

    par Madjid Khelassi

    Longtemps angle mort du système politique mondial, la Palestine (ou du moins le morceau qu’il en reste) renoue avec l’actualité .

    Israël pilonne le Hamas, disent les médias mondiaux, comme si le peuple palestinien n’existait pas.

    L’état sioniste tue et l’Autorité Palestinienne en appelle aux américains… et au monde.

    Autorité Palestinienne? Quels mots étranges dans le sillage de la scandaleuse nécessité d’amputer un peuple de son pays

    Et quel récit tronçonné pour ces masses palestiniennes, devenues leurs propres chimères depuis 1948.

    La Palestine, matrice du monde et terre du 3éme des lieux saints de l’islam, croule sous une sémantique occidentale hypocrite. Merkel apporte son soutien à Nethanyahou pour le bruit des roquettes du Hamas, voyez donc !

    Quand un bombardement démolit une maison palestinienne, le vertige du panorama, crée un violent hiatus, entre une réalité aussi claire que l’eau du Jourdain, aujourd’hui détournée au profit d’Israël ,et un coté oraculaire qui assène qu’Israël ne fait que se défendre .

    Elle est belle la légitime défense, quand un missile aéroporté, fait disparaître un immeuble à Gaza, avec tous ses occupants !

    Et dans ce désert de gravats et de ruines – de ce que furent une maison, une chambre, un patio, un rêve -, la solitude des victimes muettes, éclabousse le nimbe des légendes arabes très « solidaires » du peuple palestinien .

    Arafat, signataire des accords d’Oslo décéda en fin d’année 2004. Mais comme un bouchon flottant sur une mer de tempête, il n’avait pas les moyens pour obliger Israël à faire la paix après la signature des accords d’Oslo .

    Israël ne le voulait pas aussi, et assassina le seul amoureux de la paix en Palestine : Itzhak Rabin, co-signataire des accords d’Oslo.

    Nul n’ignore qu’Israël, fille de l’imagination « Balfourienne » et les palestiniens sont deux peuples pour une seule terre . Mais de cela, l’entité sioniste ne veut pas entendre parler.

    Mai 2021…Gaza est à nouveau gazée. On reparle d’une solution à deux états.

    Solution où le plus mince des rêves, renvoie à la plus mince des chances , de voir un état palestinien émerger sur un territoire qu’Israël appelle depuis 1967, la Judée-Samarie, c’est-à-dire le Grand Israël. Tout est dit…et presque consommé !

    La Nation, 18 mai 2021

    Etiquettes : Ghaza, Palestine, Israël, Halas, bombardement, agression, attaques,

  • Toujours debout

    L’Assemblée générale de l’ONU tiendra, jeudi, une réunion, initiée par l’Algérie et le Niger, pour examiner la situation en Palestine où les bombardements israéliens ont fait plus de 200 morts, dont au moins 58 enfants.

    Cette réunion intervient face à la paralysie du Conseil de sécurité qui n’arrive pas à se prononcer sur la situation grave qui prévaut à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que sur la répression qui frappe les Palestiniens et les atrocités qu’ils subissent. Une paralysie qui fait grand bruit.

    Faut-il rappeler que les États-Unis se sont opposés, lundi dernier, pour la troisième fois en une semaine, à l’adoption d’une déclaration du Conseil de sécurité appelant à la cessation des violences de l’entité sioniste.

    Le ministre palestinien des AE, Riyad Al Maliki, a accusé Israël de crimes de guerre : «Certains ne veulent pas utiliser ces mots (crimes de guerre et crimes contre l’humanité), mais ils savent que c’est la réalité. Israël est impitoyable et implacable dans la poursuite de sa politique coloniale, combien faudra-t-il de morts palestiniens avant une condamnation ?» L’escalade meurtrière d’Israël dépasse tout entendement. Elle s’inscrit dans l’histoire violente de la conquête territoriale de la Palestine.

    Il n’est certainement pas surprenant que Tsahal utilise en permanence la terreur pour perpétuer un diktat colonial sur une terre usurpée.

    On ne parle pas des bombardements dits «préventifs» contre des villes palestiniennes. Préventif est un triste euphémisme pour qualifier des représailles sanglantes.

    En témoigne cette déclaration du ministre de la Défense, Benny Gantz, ancien chef de l’armée israélienne : «Il y a encore beaucoup de cibles dans le viseur, ce n’est qu’un début.»

    Fidèle à ses engagements, l’Algérie déploie des efforts louables pour consolider un axe diplomatique à même de défendre la cause palestinienne, de mener des médiations entre les acteurs en présence sur la scène politique palestinienne, pour qu’ils resserrent leurs rangs au service de la libération des territoires palestiniens.

    L’Algérie, en sa qualité de présidente du Groupe arabe, agit intensément pour mobiliser la communauté internationale en vue de se prononcer sur la situation en Palestine.

    Elle avait demandé la convocation d’urgence du Conseil de sécurité qui s’est réuni dimanche et a appelé à mettre un terme à la répression et à trouver une solution juste et durable à la question palestinienne, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.

    Toute personne, qu’elle soit neutre ou engagée, politologue ou simple citoyen du monde, qui réfléchit sur le drame qu’endure le peuple palestinien, ne peut qu’être scandalisée par les moyens utilisés par le pouvoir sioniste pour étouffer la légitime résistance d’un peuple privé de ses droits les plus élémentaires.

    Des Palestiniens réduits à un niveau économique et social précaire, emprisonnés dans Ghaza martyrisée, croupissent dans les geôles israéliennes.

    En dépit d’un rapport de force inégal, ils ne renonceront jamais à leurs objectifs fondamentaux d’autodétermination.

    EL MOUDJAHID, 18 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Ghaza, Hamas, Israëol, ONU, Conseil de Sécurité, Etats-Unis, agression, bombardements,

  • Maroc-Espagne : Un tournant dans les relations bilatérales qui rappelle la crise de l’ilôt de Leïla

    « C’est pire que Perejil » : tension maximale au sein du Gouvernement par la crise avec le Maroc

    Le gouvernement estime que Rabat devra « rétropédaler » après l’avalanche de Ceuta. Cette crise constitue un tournant dans les relations hispano-marocaines, similaire au conflit lié à la prise de l’île en 2002.

    « C’est pire que Perejil ». Le gouvernement de Pedro Sanchez n’a pas mis un baume sur la gravité de la crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc par l’avalanche migratoire qui a débordé de Ceuta. M. Sánchez se concentre désormais sur la résolution du conflit, que des sources diplomatiques considèrent comme un tournant dans les relations hispano-marocaines, similaire à la prise de l’îlot Perejil en 2002, indiquent des sources diplomatiques à Vozpópuli.

    Le gouvernement estime que Rabat « devra reprendre la bobine » et « rapidement ». L’Espagne a dû déployer l’armée à la frontière de Ceuta et Sanchez, qui a le soutien du chef de l’opposition, Pablo Casado, et des principales institutions européennes, a lancé un avertissement sévère au Maroc. Le président a déclaré qu’il utiliserait tous les moyens nécessaires pour défendre « l’intégrité de l’Espagne » et qu’il renverrait toutes les personnes entrées irrégulièrement en Espagne dans le cadre des accords qu’elle a signés avec le pays du Maghreb.

    « Le Maroc est l’un des principaux bénéficiaires de l’aide financière de l’Union européenne et il existe une zone de libre-échange entre les pays de la Méditerranée et l’Union. Si l’Espagne baisse son pouce en Europe, l’effondrement du Maroc serait total », expliquent diverses sources à ce journal.

    « Le Maroc est devenu incontrôlable ».

    Devant la passivité des autorités marocaines, au moins 8 000 personnes ont franchi la frontière avec l’Espagne à Ceuta en un peu plus de 24 heures. Les images ont été vues dans le monde entier. Et la ville autonome vit une sorte d’état d’urgence face à l’avalanche de migrants, qui ne peuvent être logés ou pris en charge nulle part. Beaucoup d’entre eux sont des mineurs.

    Le gouvernement comprend qu’il y a eu « une agression à nos frontières, et cela ne peut pas faire partie des bonnes relations avec le Maroc ». Ces sources supposent que ce qui s’est passé a l’approbation explicite de Mohammed VI ou de son entourage. Mais ils estiment également que « la situation est devenue incontrôlable ».

    Le déclencheur de la crise, que le gouvernement ne reconnaît pas, est l’hospitalisation d’un dirigeant du Front Polisario en Espagne. La position de Sánchez et, surtout, de son partenaire de coalition Podemos, en faveur du référendum d’autodétermination au Sahara est au centre du conflit presque depuis que le président socialiste a pris ses fonctions en 2018. « On le voyait venir depuis décembre, lorsque les cayucos ont commencé à arriver aux Canaries en provenance du Maroc et que les réunions de haut niveau entre Sánchez et Mohamed VI ont été annulées d’abord en décembre, puis en février », expliquent-ils.

    La Moncloa estime que l’ampleur de la crise dépasse celle de Perejil en 2002. Rabat a envahi cet îlot inhabité sous souveraineté espagnole. Le gouvernement de José María Aznar a répondu par une opération militaire visant à récupérer le territoire. Il n’y a pas eu de décès. L’épisode a tendu les relations hispano-marocaines pendant des années, comme cela devrait se produire maintenant après les événements de Ceuta : « Il sera très difficile de reconstruire les ponts, car l’Espagne, ne l’oublions pas, a été obligée de déployer l’armée ».

    Échec des voies diplomatiques

    La grande cible au sein du gouvernement est la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya. Toutes les voies diplomatiques ont échoué. Et il y a ceux qui disent que Laya n’a pas eu la délicatesse de traiter avec les autorités marocaines d’une question aussi sensible que l’hospitalisation de ce leader du Front Polisario. « Si cela nous dérange, nous les Espagnols, que la Belgique ait (Carles) Puigdemont en libre circulation, il faut multiplier cette indignation par mille pour comprendre ce que cela signifie pour le Maroc au sujet du Sahara », disent plusieurs analystes à ce journal.

    Tous les canaux diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc ont échoué dans cette crise. Les trois canaux de communication habituels sont au niveau des maisons royales, au niveau des ambassadeurs à Rabat et à Madrid et au niveau des ministères des affaires étrangères. L’Espagne et le Maroc ont historiquement eu recours à ces canaux pour résoudre des conflits spécifiques et préserver leur relation globale. Tout cela a volé en éclats à Ceuta.

    Le gouvernement tente également de jouer le jeu au niveau international. Le soutien des institutions européennes a été retentissant, notamment de la part de la Commission européenne et du Conseil européen. Mais, comme dans le cas de Perejil, d’autres pays, comme la France, sont restés en retrait. Les États-Unis ne sont pas intervenus pour l’instant, bien que leur département d’État ait été informé d’une communication avec Rabat pour aborder le conflit israélo-palestinien.

    Voz Populi, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • L’Espagne arrache le soutien de l’UE dans son bras de fer contre le Maroc

    L’entrée d’immigrants clandestins à Ceuta recule après l’arrivée de 8 000 personnes en seulement 36 heures

    La « crise humanitaire » qui a éclaté lundi à Ceuta, avec l’arrivée de milliers d’immigrants venus à la nage de l’autre côté de la frontière avec la complicité des gendarmes marocains, s’est transformée ce mardi en crise diplomatique. La ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a convoqué l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, pour lui exprimer son  » rejet  » et son  » mécontentement  » face à la négligence du Maroc face à sa responsabilité de contrôler la frontière entre les deux pays ; et Rabat a convoqué son ambassadeur à Madrid pour des consultations, ce qui signifie que sa représentation diplomatique en Espagne reste temporairement vacante. Jusque-là, contre toute évidence, le gouvernement espagnol avait évité d’imputer au Maroc la responsabilité du déferlement sans précédent d’immigrants clandestins dans la ville autonome, qui s’élevait à « environ 8 000 » à six heures de l’après-midi mardi, selon le ministère de l’intérieur. En milieu d’après-midi, le Maroc a déployé la police anti-émeute de son côté de la frontière, ce qui a entraîné une réduction substantielle du nombre d’entrées irrégulières.

    Dans une déclaration faite sur les marches de La Moncloa, sans admettre de questions et sur le ton du plus grand sérieux, le président Pedro Sánchez a averti que « l’intégrité territoriale des frontières de Ceuta et Melilla, qui sont aussi celles de l’UE, et la sécurité de nos compatriotes seront défendues par le gouvernement espagnol à tout moment, en toutes circonstances et avec tous les moyens nécessaires ». Après avoir réitéré sa volonté de maintenir des relations amicales avec le Maroc, il a souligné que celles-ci devaient être fondées « toujours sur le respect des frontières mutuelles ». Sánchez n’a pas parlé d’ »invasion », comme l’a fait le président de Ceuta, Juan Jesús Vivas, mais il a clairement indiqué qu’il n’était pas seulement confronté à un problème humanitaire ou migratoire, mais à un défi pour la sécurité de l’Espagne et son intégrité territoriale.

    Pour démontrer la fermeté du gouvernement, a décidé dans les premières heures du mardi matin de mobiliser la garnison de l’armée à Ceuta, avec environ 3.000 soldats au total, qui ont été suspendus permis et réductions des heures de travail. Dès les premières heures de la matinée de mardi, on pouvait voir les légionnaires du Tercio Duque de Alba de la Légion en patrouilles mixtes avec la police nationale et les gardes civils dans les rues de la ville autonome et sur la plage de Tarajal, regroupant les immigrants dispersés et assistant et organisant les nouveaux arrivants sur le rivage. En outre, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a annoncé l’envoi de 150 agents de la police nationale et de 50 de la garde civile pour renforcer les 1 100 soldats des forces et corps de sécurité de l’État déployés en permanence sur la place.

    En réalité, reconnaissent les sources gouvernementales, ni les militaires ni les policiers ne peuvent faire grand-chose tant que le Maroc ne les empêche pas de se jeter à l’eau depuis l’autre côté de la frontière, plutôt que d’essayer de les empêcher de se noyer, comme cela est arrivé à un immigrant lundi dernier. « Vous ne pouvez pas empêcher votre maison d’être inondée si vous ne fermez pas le robinet à l’étage », soulignent ces sources de manière imagée.

    Afin de réduire l’eau, l’Espagne applique des accords bilatéraux avec le Maroc pour permettre le retour à la frontière de ceux qui entrent irrégulièrement. Jusqu’au milieu de l’après-midi, 4 000 personnes avaient déjà été renvoyées – la moitié des arrivées en 36 heures, depuis dimanche soir – et le gouvernement était confiant de pouvoir renvoyer la grande majorité des personnes, qui sont de nationalité marocaine. Avec les renforts de police, il est prévu que les équipes d’étrangers soient opérationnelles 24 heures sur 24 pour accélérer les procédures de retour. En théorie, font exception les mineurs – dont le nombre est estimé à plus de 1 500, bien qu’il n’y ait pas d’estimation officielle – dont le rapatriement est soumis à un processus beaucoup plus complexe dans lequel l’intérêt de l’enfant est primordial.

    M. Sánchez a annulé le voyage qu’il avait prévu de faire ce mardi à Paris pour se rendre, accompagné du ministre de l’Intérieur, à Ceuta et Melilla, qui n’avaient pas été visitées par un président du gouvernement en dehors d’une campagne électorale depuis 2006. A Ceuta, il a été salué par plusieurs dizaines de personnes à sa sortie de l’héliport. Pendant ce temps, un cabinet de crise dirigé par la première vice-présidente Carmen Calvo s’est réuni à La Moncloa.

    Rapport au Roi

    Avant de quitter Madrid, M. Sánchez a informé le roi – qui a téléphoné au président de Ceuta et au président de Melilla, Eduardo de Castro, pour s’informer de la situation sur le terrain – et le chef du PP, Pablo Casado. M. Sánchez a également pris contact avec des hauts fonctionnaires de l’UE afin de s’assurer de leur soutien dans l’impasse avec le Maroc. Il s’est notamment entretenu avec le président du Conseil, Charles Michel, et le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell.

    La cascade de déclarations de soutien à la position espagnole ne s’est pas fait attendre. Michel a manifesté « tout son soutien et sa solidarité à l’égard de l’Espagne » et a rappelé que « les frontières de l’Espagne sont celles de l’Union européenne » ; la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu que la question de l’immigration sera « cruciale » dans les relations futures de l’UE avec des pays comme le Maroc ; et M. Borrell a souligné que « Ceuta est la frontière de l’Espagne avec le Maroc et l’UE fera le nécessaire pour soutenir l’Espagne en ces temps difficiles ».

    Les responsables espagnols ont évité d’évoquer l’élément déclencheur de la crise actuelle : la décision d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Gali, pour le traiter contre le coronavirus dans un hôpital de Logroño pour des raisons « strictement humanitaires ». C’est l’ambassadeur du Maroc à Madrid qui, avant d’assister à sa rencontre avec González Laya, a assuré que les relations entre voisins sont basées sur la « confiance mutuelle » et qu’il y a des actes qui ont des conséquences « et il faut les assumer ».

    Pendant les heures les plus critiques de la crise de Ceuta, les médias officiels marocains ont été complètement silencieux sur le différend avec l’Espagne. La dernière allusion de Rabat à cette question remonte au 8 mai, lorsque son ministère des affaires étrangères a publié un communiqué, le deuxième sur le sujet, dans lequel il mettait en garde l’Espagne contre le fait de « minimiser l’impact grave » de cette crise sur les relations bilatérales et l’avertissait qu’elle prenait note et tirerait toutes les conséquences d’une décision « préméditée » prise « dans le dos d’un partenaire et voisin », en référence à la décision d’accueillir Gali.

    L’ouverture du passage frontalier avec Ceuta serait la « conséquence » de cette décision, selon des sources diplomatiques, ou peut-être juste un avertissement, puisque le chef du Front Polisario se trouve toujours en Espagne et est convoqué pour témoigner en tant que prévenu devant le juge de la Cour Suprême Santiago Pedraz le 1er juin.

    El Pais, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla, Union Européenne, UE, migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Conflit Maroc-Espagne : L’UE hausse le ton

    Ceuta, en direct : L’UE met en garde le Maroc : « L’Europe ne se laissera intimider par personne ».

    Les Nations unies ont exprimé la nécessité pour l’Espagne et le Maroc de parvenir à un accord « commun » pour « apaiser » la situation à Ceuta.

    Ceuta attend dans un calme tendu un nouveau jour après l’entrée massive de 8000 personnes depuis lundi, dans une situation sans précédent pour la ville autonome, avec de nombreux magasins fermés et avec des services de santé et d’urgence déjà sous pression après plus d’un an de pandémie. Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a pu constater la situation en personne mardi à son arrivée dans la ville autonome, où un groupe de citoyens a réprimandé le cortège de véhicules à leur sortie de l’héliport, certains ayant même atteint l’une des voitures. Des huées et des cris de soutien ont également retenti à leur arrivée à Melilla.

    La frontière de Ceuta entre le Maroc et l’Espagne s’est réveillée mercredi avec seulement quelques dizaines d’immigrants tentant de nager, une situation qui diffère de celle enregistrée il y a deux jours, lorsque les personnes ont commencé à arriver du pays voisin qui a atteint 8000, dont la moitié ont été retournés, selon le gouvernement espagnol.

    La délégation du gouvernement à Ceuta a confirmé à Efe que la nuit a été « relativement calme » et a assuré qu’il n’y a pas eu d’entrées de migrants.

    Ce mercredi, il n’y a que quelques immigrants à la frontière qui ont tenté de rejoindre Ceuta à la nage ou dans un petit bateau, bien qu’ils aient été interceptés par les trois bateaux de la Garde civile qui patrouillent dans la zone. Après les avoir recueillis en mer, les bateaux de la Guardia Civil emmènent les immigrants, tous de jeunes hommes, sur la plage, où ils sont accompagnés pour retourner au Maroc.

    09.24. LES FORCES DE SÉCURITÉ CONTINUENT DE REPOUSSER LES TENTATIVES D’ENTRÉE À CEUTA DE MOINS EN MOINS TUMULTUEUSES PAR LE BRISE-LAMES DE TARAJAL

    Les unités maritimes et terrestres de la Garde civile déployées à proximité de la frontière de Tarajal, de la digue maritime qui y est rattachée et du reste du périmètre de Ceuta ont repoussé pendant les premières heures de la matinée de mercredi de nouvelles tentatives d’accès irrégulier à la ville autonome  » de moins en moins tumultueuses « , selon les sources policières qui ont informé Europa Press.

    Le nombre d’entrées sur le territoire espagnol a été réduit au minimum, bien qu’il y ait encore « des centaines » de migrants, « 99% de Marocains », qui restent concentrés dans la partie marocaine du col de Tarajal et qui tentent de sauter la barrière frontalière par l’un ou l’autre point proche.

    Pendant la nuit, certains ont été faits avec des bateaux en bois pour essayer d’atteindre les eaux espagnoles, cependant, ont fait naufrage avant de l’obtenir, de sorte qu’il n’a même pas été nécessaire l’action efficace du Service maritime ou le GEAS de la Benemérita, comme l’a précisé par des sources policières déployées sur la plage.

    La situation est « beaucoup plus calme » dans le brise-lames de la frontière maritime nord, le Benzú, qui a commencé la crise migratoire déclenchée dans la nuit de lundi et où mardi en fin d’après-midi ne continuaient que « trente ou quarante » personnes avec l’intention apparente de la surmonter.

    09.15. L’UE PRÉVIENT LE MAROC : « L’EUROPE NE SE LAISSERA INTIMIDER PAR PERSONNE ».

    Le vice-président de la Commission européenneMargaritis Schinas a prévenu que l’Europe « ne se laissera pas intimider » ou « faire du chantage par qui que ce soit » sur les questions de migration, tout en offrant à l’Espagne « des moyens et des ressources » pour sécuriser la frontière dans les villes autonomes de Ceuta et Melilla.

    Dans une interview sur RNE, Schinas a déclaré que l’Union européenne est « trop forte pour être victime » des « tactiques » du Maroc, qu’il a accusé d’ »instrumentaliser la migration », ce qui « n’est pas admissible ».

    Le dirigeant européen a indiqué qu’il s’est entretenu mardi avec la ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya, et le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, auxquels il a dit que la Commission européenne fera « tout ce dont l’Espagne » a besoin.

    « Tout ce dont vous avez besoin pour aider à gérer la frontière à Ceuta et Melilla. Nous avons des moyens, des ressources, les garde-côtes européens de Frontex qui sont à la disposition des pays membres. Nous aiderons comme nous le pourrons et en fonction des demandes que nous recevrons de Madrid », a-t-il déclaré.

    09.06. SÁNCHEZ ACCUSE CASADO DE « DÉLOYAL » ET ASSURE QUE LA CRISE DE CEUTA EST UN « DÉFI » DU MAROC

    Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a accusé Pablo Casado d’être « déloyal » lors de la séance de contrôle du gouvernement pour son attitude avec l’exécutif dans la crise migratoire de Ceuta. « Ceuta et Melilla doivent savoir qu’elles ont le soutien et l’empathie de la citoyenneté espagnole et, par conséquent, du gouvernement d’Espagne. J’espère que vous abandonnerez votre attitude déloyale envers l’État et que vous assumerez votre responsabilité en tant que parti d’opposition (…) Vous n’avez pas d’autre objectif que d’utiliser n’importe quelle calamité pour faire tomber le gouvernement », a exhorté Pedro Sánchez.

    Des mots auxquels Casado a répondu en demandant à Sanchez de « réagir ». « Si je vivais à Ceuta ou Melilla, je serais très inquiet de voir mon président du gouvernement totalement désaffecté au parlement. La déloyauté, c’est vous », a déclaré le chef de l’opposition.

    09.04. CASADO TEND À NOUVEAU LA MAIN À SANCHEZ POUR LA CRISE DE CEUTA, MAIS CRITIQUE « SON INCAPACITÉ ».

    Pablo Casado a de nouveau tendu la main à Pedro Sánchez pour faire face à la crise migratoire à Ceuta. Toutefois, M. Casado n’a pas hésité à critiquer sévèrement M. Sánchez et son gouvernement. « C’est la chronique d’une crise annoncée. Nous avons lancé des avertissements à ce sujet depuis un certain temps. La meilleure politique étrangère est la meilleure politique intérieure et nous espérons qu’il rectifiera le tir. Malgré tout, nous lui avons tendu la main, mais il a choisi le radicalisme de ses partenaires gouvernementaux. Vous ne pouvez pas vendre de la fumée et des miroirs pour 2050 alors que vous êtes incapable de régler ce problème en 2021. Sans acrimonie, vous avez montré que vous avez dépassé le gouvernement. Soyez humble et laissez-vous aider. Il y a plus de loyauté dans l’opposition que dans votre Conseil des ministres, car nous nous soucions de l’Espagne », a-t-il déclaré.

    La ministre des Droits sociaux, Ione Bellarra, a convoqué d’urgence le Conseil territorial des services sociaux ce mercredi pour étudier avec les communautés une réponse commune à la situation des mineurs non accompagnés qui sont arrivés à Ceuta.

    Lors de la réunion qui se tiendra cet après-midi au siège du ministère, Mme Belarra va proposer aux responsables des services sociaux des administrations autonomes de se mettre d’accord sur « une réponse collective en tant que pays à la hauteur des engagements internationaux en matière de droits de l’enfant », comme elle l’a expliqué sur Twitter.

    Ces derniers jours, plus de 6 000 personnes ont rejoint cette ville autonome à la nage, dont environ 1 500 pourraient être des mineurs.

    08.49. GONZÁLEZ LAYA PRÉVIENT : « LA QUESTION DE LA MIGRATION N’EST PAS UNE QUESTION BILATÉRALE ENTRE L’ESPAGNE ET LE MAROC, C’EST UNE QUESTION EXTRÊMEMENT SENSIBLE DANS L’UNION EUROPÉENNE ».

    « L’un des messages clés que je voulais transmettre à l’ambassadeur était d’insister sur la nécessité de se tourner vers l’avenir. Et regarder vers l’avenir signifie que ce qui s’est passé ces dernières heures ne doit pas se produire, mais aussi que nous devons reprendre le travail de rapprochement. La question de la migration n’est pas une question bilatérale entre l’Espagne et le Maroc, c’est une question qui implique également l’Union européenne de l’autre côté. Le message pour l’Espagne est de regarder vers l’avenir et nous espérons que c’est également le message que le Maroc acceptera », a prévenu la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, dans une interview sur RNE.

    La Maison royale attend les instructions de la Moncloa pour servir de médiateur dans la nouvelle crise entre les deux pays. C’est l’information officielle à laquelle EL MUNDO a eu accès. Felipe VI pourrait devenir un atout important pour intercéder et tenter de résoudre le conflit, qui a commencé lorsque le Maroc a découvert que l’Espagne avait permis au leader du Front Polisario d’être admis dans un hôpital espagnol fin avril pour des raisons humanitaires. Cependant, la capacité d’agir de Don Felipe est soumise aux souhaits de Moncloa. Pour l’instant, le Roi a eu une conversation téléphonique hier matin avec Pedro Sánchez dans laquelle ils ont analysé  » les lignes d’action  » à suivre dans le conflit. Par la suite, Don Felipe a contacté le président de Ceuta pour lui faire part de sa « solidarité ».

    Si on le lui demande, Felipe VI utilisera ses compétences diplomatiques et s’adressera directement à Mohamed VI pour tenter d’apaiser les tensions. C’est ce qu’a fait le roi en avril dernier, en appelant le souverain marocain le vendredi saint, en plein enfermement. Sous prétexte d’échanger des informations sur la pandémie entre les deux pays, Felipe VI a contacté son homologue dix jours après que le Maroc a approuvé unilatéralement l’extension de ses eaux territoriales de 200 milles. Ce fut la dernière occasion où Don Felipe s’est entretenu avec Mohamed VI, selon des sources officielles confirmées à ce journal. Lisez ici l’information complète

    08.11. LA POLICE MAROCAINE A JETÉ DES MILLIERS D’ENFANTS DE MANIÈRE ORGANISÉE SUR CEUTA.

    Ambiance d’intifada à la frontière de Ceuta. Gaz lacrymogènes, pierres, des milliers de personnes qui tentent de traverser la frontière à la nage, la plupart étant des mineurs, des hélicoptères qui tonnent dans le ciel, l’armée déployée avec des véhicules blindés dans le sable et des groupes de personnes entourées par des soldats pour être renvoyées, rapporte Alberto Rojas. Le Maroc met le paquet et utilise les munitions qui l’intéressent le plus : des adolescents sans avenir, parfois des familles entières avec des bébés, jetés dans une zone de courants où ils peuvent perdre la vie. L’utilisation et l’abus du robinet migratoire a toujours été une ressource du régime de Rabat, mais cette fois-ci, Mohammed VI a décidé d’aller plus loin et de copier le modèle qui a si bien fonctionné pour son père Hassan II : la Marche verte. Il faut remonter à cette lointaine année 1975 car, en démocratie, il n’existe aucun précédent d’une entrée irrégulière à la frontière de ces dimensions. Jusqu’à 8 000 en 24 heures.

    Il est impossible de savoir, sur les plus de 8 000 personnes qui sont entrées par les deux brise-lames, et qui continuent d’entrer toutes les heures, combien veulent vraiment migrer et combien ne le veulent pas. Ce mardi, la ville de Ceuta a été prise d’assaut par des milliers de jeunes marocains qui sont partis dans l’après-midi sur leurs propres pieds, après avoir fait une promenade, presque comme s’ils avaient fait une farce. « Quand nous avons entendu qu’ils ouvraient la frontière, nous avons voulu venir, mais nous avons vu qu’elle était en fait fermée. Puis la police marocaine nous a dit que nous devions entrer par le Tarajal et qu’ils n’allaient pas nous arrêter. C’est ce que nous avons fait », déclare Ahmed, 18 ans, en sandales, short et sac avec un sandwich. A la frontière de Benzú, c’était encore plus effronté. Des agents marocains, au vu et au su de tous, ont invité des centaines de jeunes Marocains à franchir la frontière de manière irrégulière sans qu’aucun d’entre eux n’agisse. [Lire le rapport complet ici].

    7.18 OSAMA, EXPULSÉ DE CEUTA, ATTEND À LA FRONTIÈRE UNE NOUVELLE OPPORTUNITÉ

    Désespéré par sa vie sans avenir dans son pays, Oussama se prépare à retourner dès que possible à Ceuta où ce jeune Marocain de 17 ans a réussi à passer sans problème pendant quelques heures ce mardi, comme des milliers de ses compatriotes, avant d’être expulsé.

    « Je vais y retourner ce soir. J’aime mon pays, mais je ne peux pas y vivre sans revenu », explique cet adolescent non scolarisé, qui vient de poser le pied sur le sol marocain. Comme les autres migrants qui ont afflué à la frontière depuis lundi, Oussama ne s’est pas déplacé dans l’espoir d’une nouvelle ouverture provoquée par l’assouplissement des contrôles du côté marocain.

    Il marche vers le centre de Fnideq avec un groupe de tous âges, hommes et femmes avec des enfants, parmi la foule de ceux qui ont été expulsés de l’enclave par les gardes-frontières espagnols.

    Le groupe est escorté par les forces de sécurité marocaines qui, après plusieurs heures de passivité lundi, se sont déployées mardi matin le long de la clôture séparant l’Espagne du Maroc pour endiguer la vague humaine vers la frontière. Rapports Afp.

    7.14 LA CRISE DE CEUTA SE FAUFILE DANS LA SESSION DE CONTRÔLE À SANCHEZ APRÈS LA DÉGRADATION DE L’ÉTAT D’ALARME

    La crise migratoire à Ceuta, où 8 000 immigrants sont arrivés hier, s’est immiscée dans le contrôle du président du gouvernement, Pedro Sanchez, qui devra également faire face aux critiques de l’opposition pour l’absence de plan alternatif après la fin de l’état d’alerte, le 9 mai.

    C’est au dernier moment que la dirigeante de Ciudadanos, Inés Arrimadas, a modifié sa question adressée au président pour mettre de côté ses demandes d’explications sur l’absence d’alternative dans cette phase finale de la pandémie et l’interroger sur les mesures que l’exécutif va adopter pour empêcher l’entrée irrégulière en Espagne par la frontière de Ceuta. Efe rapporte.

    7.00 LE MINISTRE MAROCAIN DES DROITS DE L’HOMME ASSURE QUE L’ESPAGNE « A CONNU LE PRIX FORT » DE LA « SOUS-ESTIMATION DU MAROC ».

    Le secrétaire d’État aux droits de l’homme et aux relations avec le Parlement, Mustafa Ramid, a assuré que l’Espagne « savait que le prix à payer pour sous-estimer le Maroc est très élevé », en référence au fait que le pays n’a pas respecté le « bon voisinage » en « accueillant » le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali.

    « L’accueil par l’Espagne du chef des milices séparatistes du Polisario, sous une fausse identité, sans tenir compte des relations de bon voisinage qui nécessitent une coordination et une concertation, ou du moins en prenant soin d’informer le Maroc, est un acte irresponsable et totalement inacceptable », a écrit Ramid sur son profil Facebook.

    L’arrivée en Espagne de ce leader aurait pu être l’élément déclencheur de l’arrivée massive de migrants dans la ville de Ceuta, puisque le gouvernement marocain a prévenu il y a une semaine que l’accueil du Ghali en Espagne pour des raisons humanitaires pourrait avoir des conséquences.

    « Qu’est-ce que l’Espagne attendait du Maroc en accueillant le chef d’une bande qui a pris les armes contre elle ? », s’est interrogé le ministre marocain, pour demander également « ce que l’Espagne aurait perdu si elle avait consulté le Maroc pour accueillir cet individu » et « pourquoi l’Espagne n’a pas annoncé la présence sur son sol de l’individu en question avec sa véritable identité ».

    Il a également indiqué que le fait de ne pas avoir informé le gouvernement marocain de l’arrivée de Ghali pourrait être « une preuve de leur conscience (de l’Espagne) que l’acte commis est contraire aux relations de bon voisinage ». « Et si c’était le Maroc qui a commis cet acte ? » a-t-il ajouté.

    M. Ramid a regretté que l’Espagne ait « préféré » sa « relation avec le Polisario et son mentor, l’Algérie », à sa relation avec le Maroc, qui, selon le ministre, « a sacrifié beaucoup au nom du bon voisinage », ce qui « devrait faire l’objet d’une attention particulière de la part des deux voisins ».

    Les agents espagnols et marocains ont empêché mardi en fin de journée une nouvelle tentative d’entrée irrégulière à Melilla par la darse sud, la même zone par laquelle, aux premières heures du matin, ont réussi à accéder 80 immigrants d’origine subsaharienne.

    Des sources de la Délégation du Gouvernement à Melilla ont rapporté que cette tentative d’entrée déjouée par la Digue Sud a eu lieu vers 23.45 heures et ont agi les Forces et les Forces de Sécurité de l’Etat, en plus des forces marocaines.

    L’action des agents des deux côtés de la digue qui sert de frontière dans la partie sud de Melilla a permis d’avorter la tentative d’entrée, puisque, selon la délégation du gouvernement, aucun des immigrants n’a atteint son objectif d’accès irrégulier à la ville autonome.

    El Mundo, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, migration, Ceuta, Melilla,

  • « Ils ont perdu leur sens moral » : les États musulmans condamnent ceux qui ont normalisé leurs relations avec Israël.

    Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont participé en 2020 à la normalisation des relations diplomatiques avec Israël organisée par le président américain de l’époque, Donald Trump.

    Lors d’un sommet d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) dimanche 16, les 57 pays membres à majorité musulmane ont vivement condamné les attaques d’Israël contre Gaza et la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, mais ont également critiqué plusieurs de leurs propres membres qui ont signé des accords de normalisation controversés avec Israël l’année dernière.

    Dans une déclaration commune à l’issue du sommet, l’OCI a déclaré qu’elle « condamne dans les termes les plus forts les attaques barbares lancées par Israël, l’autorité occupante, contre le peuple palestinien, sa terre et ses lieux saints. »
    Le groupe a exhorté Tel-Aviv à mettre « un terme à toutes les violations perpétrées par Israël, l’autorité d’occupation, y compris le non-respect des lieux saints », notant qu’il « tient Israël, l’autorité d’occupation, pleinement responsable de la détérioration de la situation causée par ses crimes systématiques contre le peuple palestinien […], en particulier l’attaque militaire barbare de grande envergure contre la bande de Gaza assiégée. »

    L’OCI a en outre exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) à « agir rapidement » pour mettre fin aux attaques israéliennes, ce que l’un de ses membres, la Chine, a demandé dimanche (16).

    « Le massacre d’enfants palestiniens aujourd’hui fait suite à la supposée normalisation. Ce régime criminel et génocidaire a prouvé une fois de plus que les gestes amicaux ne font qu’aggraver ses atrocités », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cité dimanche (16) par l’agence américaine Associated Press.
    « Ne vous méprenez pas : Israël ne comprend que le langage de la résistance et le peuple de Palestine a pleinement le droit de se défendre », a-t-il ajouté.

    Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a quant à lui déclaré que les pays qui ont signé des accords de paix avec Tel-Aviv en 2020 « ont perdu leur boussole morale », ajoutant que « s’il y a des déclarations peu enthousiastes au sein de notre propre famille, comment pourrions-nous critiquer les autres ? Qui prendra nos paroles au sérieux ? ».

    En 2020, l’administration américaine de Donald Trump a réussi à obtenir que quatre pays islamiques – les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc – reconnaissent l’État d’Israël dans le cadre d’un accord de paix qui promettait de mettre fin à l’annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie.

    Nouveau conflit israélo-palestinien

    La cause directe de la reprise de la violence en Israël a été un arrêt du 6 mai de la Cour suprême d’Israël, qui a dicté l’expulsion de quatre familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah, et a entraîné des affrontements entre la police israélienne et des civils palestiniens, ainsi que le raid de la police israélienne sur la mosquée Al-Aqsa.

    Malgré le report de 30 jours de la décision de justice, les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique ont lancé des roquettes contre Israël lundi dernier (10) depuis la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont répondu par des frappes aériennes et d’artillerie contre la région et les groupes palestiniens.

    Dans la nuit de dimanche (16), 193 personnes ont été tuées à Gaza par des bombardements israéliens, dont 55 enfants, et plus de 10 000 personnes ont été déplacées. Onze autres personnes ont été tuées en Cisjordanie, tandis qu’en Israël, dix personnes ont été tuées, dont deux enfants.

    Sputnik, 17 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, pays arabes, pays musulmans,

  • Pays Bas : Une nouvelle exposition jette un regard sans complaisance sur l’esclavage

    AMSTERDAM (AP) – La délicatesse de l’un des premiers objets de la nouvelle exposition du Rijksmuseum d’Amsterdam masque sa brutalité. Au bout d’une fine tige de fer se trouvent les lettres GWC, artistiquement entrelacées, utilisées pour marquer les initiales d’une société commerciale néerlandaise sur la peau des travailleurs réduits en esclavage.

    Le contraste frappant entre la parure et la brutalité, la richesse et l’inhumanité est un motif récurrent de l’exposition sans concession du musée, intitulée simplement « Esclavage », qui examine l’histoire de la participation des Pays-Bas à la traite internationale des esclaves.

    Non loin de là, un énorme ensemble de ceps en bois, de lourdes chaînes en fer et de cadenas utilisés pour contraindre les personnes asservies se trouve à côté d’une petite boîte, décorée de façon complexe avec de l’or, de l’écaille de tortue et du velours, célébrant certaines des précieuses marchandises commercialisées par la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales au 18e siècle : l’or, l’ivoire et les êtres humains.

    L’exposition, inaugurée mardi par le roi Willem-Alexander, raconte l’histoire de l’esclavage à travers les histoires personnelles de dix personnes, allant de travailleurs réduits en esclavage à une riche femme d’Amsterdam.

    « Nous voulions montrer que cette histoire parle à tous les Néerlandais. Elle nous appartient à tous, c’est pourquoi nous avons choisi une approche personnelle », a déclaré à l’Associated Press Valika Smeulders, directrice du département d’histoire du musée.

    L’exposition s’ouvre – tardivement et principalement en ligne en raison de la pandémie de COVID-19 – à un moment où l’examen de l’histoire coloniale brutale de nombreuses nations a été stimulé par le mouvement Black Lives Matter qui a balayé le monde l’année dernière après la mort de l’homme noir George Floyd.

    Les écoliers pourront visiter le musée à partir de cette semaine, mais l’exposition ne sera pas ouverte au grand public avant que le verrouillage néerlandais ne s’atténue davantage, peut-être en juin.

    Amsterdam a joué un rôle important dans la traite des esclaves à l’échelle mondiale – les imposantes demeures qui bordent ses canaux témoignent des fortunes réalisées par les commerçants de l’âge d’or, souvent grâce au travail des esclaves. Cette histoire a suscité des demandes d’excuses officielles de la part de la municipalité actuelle.

    « Eh bien, les excuses sont dans l’air, absolument. Et je pense qu’avec cette exposition, en tant que musée, ce que nous ajoutons à cela, c’est que nous présentons cette histoire de la manière la plus honnête possible pour nous en ce moment », a déclaré M. Smeulders.

    L’exposition néerlandaise s’inscrit dans un mouvement plus large de réexamen de l’histoire coloniale. En Belgique voisine, le Musée de l’Afrique, près de Bruxelles, a rouvert ses portes il y a quelques années après une rénovation majeure et a mis en lumière la sombre histoire coloniale du pays au Congo.

    L’Allemagne restitue des centaines d’objets connus sous le nom de bronzes du Bénin, qui ont été pour la plupart pillés en Afrique de l’Ouest par une expédition coloniale britannique.

    Les dix histoires présentées dans l’exposition d’Amsterdam couvrent 250 ans d’histoire coloniale néerlandaise et quatre continents – l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique.

    Parmi ces récits figure celui de Wally, un esclave contraint de travailler dans une plantation de sucre dans la colonie du Suriname. Dans une présentation audio, son histoire est racontée par l’ancien champion du monde de kickboxing Remy Bonjasky, dont les ancêtres travaillaient dans la même plantation.

    Wally a été impliqué dans un conflit avec les dirigeants de la plantation en 1707. Lui et d’autres esclaves se sont enfuis avant d’être repris, interrogés et exécutés.

    Wally et ses compagnons d’évasion « devaient se faire arracher la chair avec des pinces rouges tout en étant brûlés vifs », explique Bonjasky dans le récit en ligne. « Leurs têtes coupées seraient ensuite exposées sur des piques en guise d’avertissement. »

    La « puissance » dont ont fait preuve Wally et les autres hommes réduits en esclavage « est toujours dans mon sang », dit Bonjasky. « Elle a été transmise de génération en génération et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai pu devenir trois fois champion du monde de kickboxing. »

    Une autre histoire de l’exposition qui offre un contraste flagrant avec l’horreur de la courte vie de Wally est celle d’Oopjen Coppit, la veuve de Marten Soolmans, dont le père possédait la plus grande raffinerie de sucre d’Amsterdam, transformant les récoltes d’hommes et de femmes réduits en esclavage en Amérique du Sud.

    Dans l’exposition, elle incarne la richesse générée par les travailleurs asservis pour quelques privilégiés. Dans un portrait en pied peint en 1664 par Rembrandt van Rijn, elle porte une longue robe noire bordée de dentelle, accessoirisée d’un collier de perles et de boucles d’oreilles.

    « Le fait que nous puissions utiliser Rembrandt pour parler de l’histoire de l’esclavage est vraiment passionnant et vraiment nouveau », a déclaré Mme Smeulders.

    Le second mari d’Oopjen, Maerten Daey, avait également des liens avec la traite des esclaves. Avant leur mariage, il a servi comme soldat de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales au Brésil, où il a enlevé et violé une Africaine appelée Francisca, dont il a eu une fille en 1632, selon les registres de l’église cités dans l’exposition.

    « Les vies de Marten, Oopjen et Maerten sont entrelacées avec l’histoire de l’esclavage », explique Taco Dibbits, directeur du Rijksmuseum, dans une visite audio de l’exposition. « Ils devaient leur richesse au travail des esclaves au Brésil. C’est un exemple de la façon dont l’histoire de l’esclavage et l’histoire des Pays-Bas sont liées. »

    Reuters, 18 mai 2021

    Etiquettes : Afrique, escalavage, Europe, Pays Bas, exposition, Rijksmuseum, Black Lives Matter, racisme, discrimination, Belgique, Congo, crimes coloniaux,

  • Analyse : Israël et le Hamas commettent-ils des crimes de guerre à Gaza ?

    Par JOSEPH KRAUSS

    JERUSALEM (AP) – Plus d’une semaine après le début de leur quatrième guerre, Israël et le groupe militant Hamas sont déjà confrontés à des allégations de crimes de guerre à Gaza. Israël affirme que le Hamas utilise des civils palestiniens comme boucliers humains, tandis que les critiques affirment qu’Israël fait un usage disproportionné de la force.

    Qui a raison ? C’est difficile à dire, surtout dans le brouillard de la bataille.

    Les tirs de centaines de roquettes imprécises sur Israël par le Hamas et d’autres groupes palestiniens sont assez clairs. Le droit international interdit de prendre pour cible des civils ou d’utiliser la force sans discernement dans des zones civiles. Des roquettes qui s’abattent sur des immeubles d’habitation de Tel Aviv constituent une violation manifeste.

    Mais à Gaza, où deux millions de personnes s’entassent sur une étroite bande côtière, la situation est beaucoup plus obscure. Les deux camps opèrent en terrain urbain dense, car c’est à peu près tout ce qui existe. En raison de l’étroitesse de l’espace et de l’intensité des bombardements, il existe peu d’endroits sûrs où les habitants de Gaza peuvent se rendre. Un blocus imposé par Israël et l’Égypte après la prise de pouvoir du Hamas en 2007 rend pratiquement impossible toute sortie.

    En tant que mouvement populaire, le Hamas est profondément ancré dans la société palestinienne, avec une opération politique et des organisations caritatives distinctes de sa branche armée secrète. Si Israël et les pays occidentaux considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, il est aussi le gouvernement de facto de Gaza, employant des dizaines de milliers de personnes comme fonctionnaires et policiers. Le simple fait d’être lié au Hamas ne signifie donc pas que quelqu’un est un combattant, et nombreux sont ceux qui, à Gaza, s’opposent au groupe – et tous sont également exposés et n’ont nulle part où aller.

    Au début de l’année, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur les éventuels crimes de guerre commis par Israël et les militants palestiniens lors de la dernière guerre, en 2014. Les deux parties semblent déjà utiliser les mêmes tactiques dans celle-ci.

    Voici un aperçu des violations potentielles du droit international.

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    COMBAT URBAIN

    Les combattants palestiniens opèrent clairement dans des zones résidentielles construites et ont positionné des tunnels, des lance-roquettes et des infrastructures de commandement et de contrôle à proximité d’écoles, de mosquées et de maisons.

    Un procureur devrait prouver que les combattants ont délibérément placé des moyens militaires près de civils pour bénéficier des protections accordées aux non-combattants pendant la guerre.

    « Si la France envahit la Suisse, il n’est pas interdit aux Suisses de défendre Genève, y compris en plaçant des soldats suisses, des positions d’artillerie suisses, etc. à l’intérieur de Genève », a déclaré Marco Sassoli, professeur à l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains de Genève.

    Le droit international humanitaire s’appliquant à toutes les parties à un conflit, les Français pourraient également combattre à Genève. Mais ici, la question de la proportionnalité se pose au niveau global : Pour poursuivre l’analogie, l’assaut français sur Genève était-il proportionnel à la provocation ?

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    PROPORTIONNALITÉ

    Les critiques d’Israël l’accusent souvent de faire un usage disproportionné de la force. Ils font remarquer que la puissance nucléaire non déclarée, dotée de l’armée la plus puissante de la région, mène une guerre contre un groupe militant armé de peu de choses, hormis des roquettes à longue portée, dont la majorité est interceptée par les défenses antimissiles d’Israël. Comme par le passé, le bilan du conflit actuel est dramatiquement déséquilibré, avec au moins 200 personnes tuées à Gaza, dont près de la moitié sont des femmes et des enfants, et 10 en Israël, tous sauf un civil.

    Israël affirme qu’il a le droit d’éliminer la menace des roquettes, y compris les infrastructures de commandement qui y sont liées. Il affirme qu’il fait tout son possible pour éviter de blesser les civils, notamment en les prévenant avant certaines frappes. Mais M. Sassoli a déclaré que dans les conflits passés, Israël avait « un concept assez large de ce qu’est un objectif militaire légitime ».

    En droit international, la proportionnalité s’applique également aux attaques individuelles, mais les experts estiment qu’il est extrêmement difficile de prouver qu’une attaque spécifique est disproportionnée. Il faudrait savoir ce qui était visé, quel avantage militaire a été obtenu et si cela dépassait les dommages infligés aux civils et aux biens civils. Cela signifie qu’en pratique, seuls les cas les plus extrêmes sont susceptibles d’être poursuivis.

    Samedi, Israël a bombardé un immeuble de 12 étages abritant les bureaux de Gaza de l’Associated Press et de la chaîne d’information Al-Jazeera, ainsi que des dizaines d’appartements privés et de petites entreprises, dont un cabinet d’avocats, un laboratoire d’analyses sanguines et une société de production télévisuelle.

    L’armée israélienne a demandé aux résidents d’évacuer le bâtiment, mais personne n’a été blessé.

    L’armée affirme qu’il y avait une présence considérable du Hamas dans le bâtiment, notamment un centre de commandement et de contrôle, une unité de renseignement et d’autres infrastructures utilisées pour coordonner les opérations de combat. Mais elle n’a fourni aucune preuve.

    Le président et directeur général de l’AP, Gary Pruitt, s’est dit « choqué et horrifié » par l’attaque, et l’AP a demandé une enquête indépendante. « Nous n’avons aucune indication d’une présence du Hamas dans le bâtiment, et nous n’avons pas été avertis d’une telle présence possible avant la frappe aérienne. C’est quelque chose que nous vérifions du mieux que nous pouvons », a déclaré M. Pruitt lundi.

    M. Sassoli a déclaré qu’il serait « totalement illégal » d’attaquer un centre de médias, mais il est impossible de savoir si le bombardement était justifié sans connaître la cible des militaires.

    Les frappes qui font des victimes civiles soulèvent d’importantes questions de proportionnalité.

    Dimanche, Israël a lancé de lourdes frappes aériennes le long d’une artère principale de la ville de Gaza, affirmant qu’il visait « l’infrastructure militaire souterraine » du Hamas. Le bombardement a renversé trois bâtiments et tué au moins 42 personnes, dont 16 femmes et 10 enfants. Un jour plus tôt, une frappe dans un camp de réfugiés bondé avait tué 10 femmes et enfants. Les médias israéliens ont déclaré que l’armée visait les hauts responsables du Hamas réunis dans le bâtiment.

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    ARMÉE CLANDESTINE

    Les membres de la branche armée du Hamas ne portent que rarement, voire jamais, d’uniformes ou ne s’identifient pas en public, et ils entrent dans la clandestinité dès que les hostilités commencent, tout comme les dirigeants politiques.

    La grande majorité des partisans du Hamas ne participent pas aux combats, ce qui signifie qu’ils ne sont pas censés être pris pour cible. Le Comité international de la Croix-Rouge définit un combattant comme une personne ayant une « fonction de combat continue » ou comme une personne engagée dans un combat au moment où elle est visée, une définition largement adoptée.

    Ainsi, même si un bâtiment était rempli de partisans inconditionnels du Hamas, les experts estiment qu’il ne serait pas considéré comme une cible légitime à moins qu’ils ne participent activement à des opérations de combat.

    Associated Press, 18 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, combats, bombardements,

  • Macron accueille un sommet sur le financement du redressement post-pandémie de l’Afrique

    Le président français Emmanuel Macron accueille mardi à Paris les dirigeants africains et les responsables des prêteurs multilatéraux pour trouver des moyens de financer les économies africaines touchées par la pandémie de COVID-19 et discuter du traitement des milliards de dollars de dette du continent.

    Le sommet s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par M. Macron pour refondre l’engagement de la France en Afrique, où elle était autrefois une puissance coloniale, à un moment où le continent doit faire face à un déficit de près de 300 milliards de dollars d’ici à la fin de 2023 tout en essayant de se remettre de la récession.

    « La particularité de l’Afrique, c’est qu’elle n’a pas les moyens financiers aujourd’hui de protéger et de relancer son économie comme l’ont fait tous les autres continents », a déclaré mardi le ministre français des Finances Bruno Le Maire à la radio RFI.

    Le sommet réunira une trentaine de chefs d’État africains et européens, ainsi que les dirigeants d’institutions financières mondiales comme le Fonds monétaire international.

    La Banque africaine de développement estime que 39 millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté cette année et que de nombreux pays africains risquent d’être surendettés à cause de la pandémie.

    M. Macron a déclaré qu’il pensait que l’Afrique avait besoin d’un « New Deal » pour donner au continent une bouffée d’air frais.

    Les chefs des finances mondiales ont convenu en avril d’augmenter les réserves (DTS) du Fonds monétaire international de 650 milliards de dollars et de prolonger un gel du service de la dette pour aider les pays en développement à faire face à la pandémie, même si seulement 34 milliards de dollars seront alloués à l’Afrique.

    « La France souhaite que l’on aille beaucoup plus loin en réaffectant les DTS qui sont (prévus) pour les pays développés », a déclaré un responsable de la présidence française aux journalistes avant le sommet.

    La reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement de la Banque mondiale, qui fournit une aide d’urgence, les investissements du secteur privé, et la question plus large de savoir comment traiter la crise de la dette seront discutés.

    « Le président a parlé d’annulations massives de la dette, et continue de penser qu’il est très important de donner des liquidités aux pays africains et de leur permettre d’investir », a déclaré le fonctionnaire.

    Lundi, M. Macron a déclaré qu’il souhaitait annuler totalement les 5 milliards de dollars que le Soudan lui doit.

    Reuters, 18 mai 2021

    Etiquettes : France, Afrique, mini-sommet, reprise post-covid, coronavirus, covid 19, pandémie, économie, dettes,