Catégorie : Monde

  • Ces militaires factieux qui veulent enfin gagner la guerre d’Algérie contre les banlieues !

    Il est sot, mais n’est-ce pas leur domaine d’application, que ces militaires qui ont regroupé assez de neurones pour rédiger un « Appel à Macron », aient omis de nous préciser qu’ils entendaient gagner aujourd’hui une guerre qu’ils ont perdue hier : celle d’Algérie. Cette fois le djebel aurait nos banlieues pour décor. En préambule signalons que la qualité de la langue française, celle mobilisée pour annoncer l’offensive, est d’un médiocre rare. Que, dans le 9-3 on trouve aisément de petites « hordes » de scribes capables de mieux écrire que ces cerveaux trop confinés sous feuilles de chêne. Puisque nos traineurs de sabres ont placé le débat sur le « Français », qu’ils sachent qu’ils ont déjà perdu cette guerre. Mais ils en ont l’habitude.

    Par Jacques-Marie Bourget

    Nos journalistes saute-info n’ont pas cherché à informer le public, alors qu’il lui aurait été utile d’en savoir plus sur ces héros lanceurs « d’Appel ». Inexpugnables guerriers qui s’apprêtent pourtant à mourir dans leurs lits. Utile d’en savoir un peu plus sur la vraie nature des pétitionnaires, ces gens d’Arc qui veulent sauver la Patrie. S’il m’arrive de lire « « Le Monde », souvent équipé de gants de ménage, je dois reconnaitre que, cette fois encore c’est Ariane Chemin, la dame de fer du vespéral, qui sauve l’honneur d’un métier perdu.

    La talentueuse consœur nous signale que Jean-Pierre Bernadac, l’ex-capitaine de gendarmerie qui, le premier, a lancé « l’Appel » à Macron afin que l’on ouvre la chasse en banlieue, est un ancien patron du DPS, le service d’ordre du Front National. Brave fille, Ariane ajoute « qu’il n’a jamais milité en politique ». Sans nous expliquer comment il est possible, par exemple, de commander aux barbouzes du FN tout en étant, pourquoi pas, un membre du NPA ? Donc, tout en étant aussi neutre qu’un PH de chimie peut l’être, Bernadac mouline de la copie, en musclé qui pense. Dans certains courriers, nous dit Chemin, « il évoque à mots à peine couverts, la possibilité d’un coup d’Etat militaire. Il crée pour cela un site, Place d’armes ».

    Ne voilà-t-il pas un rebelle de qualité, un révolté qui a mal à la France dès qu’il entend les chants des patriotes du FN ?

    FN un jour FN toujours, voilà que Bernadac, obsédé mais non lecteur du « Coup d’Etat Permanent », retombe par hasard sur une noble et vieille connaissance, le général trois étoiles (ce qui est faible au Michelin) Emmanuel de Ricoufftz. Rencontré jadis dans un régiment de biffins. Voilà une bien belle corniche pour exposer les théories de notre sauveur de la Nation. Bon. Il y a bien sûr un nouveau bémol dans la fanfare de nos amis claironnant leur « Appel » totalement « apolitique » : cet idiot utile de Ricoufftz ne trouve rien de plus valorisant que de se présenter, en 2014, aux municipales du Grau-du-Roi, sur la liste d’un dissident du FN, néanmoins ami de Gilbert Collard. Ce qui indique un vrai encrage non partisan.

    Le général de Villiers, frère de l’autre, « l’agité du bocage » qui surfe sur l’eau bénite du Puy du Fou, a mis la barre à belle hauteur en publiant un livre dans lequel il appelle « à l’Insurrection ». Nom de Dieu, il faut faire plus ! En professionnels de la position du tireur couché, Bernadac et son commando décident donc de désigner une cible. Ce sera la remise en ordre de l’immigration et la mise au pas des hordes de banlieue. « Vaste programme », pour s’en tenir au célèbre jugement d’un autre homme des casernes.

    J’allais oublier une autre star dans cette constellation d’étoiles, signataire de « l’Appel » de Bernadac : le général Christian Piquemal. Le 6 février 2016, ce démocrate est interpellé à Calais par la police après une prise de parole lors d’une manifestation contre les migrants et l’ « islamisation de l’Europe ». Cette manifestation, interdite par la préfecture, était organisée à l’initiative du mouvement d’extrême droite PEGIDA, qui défend le nationalisme Allemand.
    « L’Appel », rédigé en langue de chêne, est publié dans « Valeurs Actuelles ». Un opuscule de mieux en mieux nommé, vue la rapide ascension des droites extrêmes qui trouvent là un polygone de sustentation. Cette publication s’est naguère mise en surbrillance en publiant un entretien, plus que complaisant, de Samir Geagea, l’un des bourreaux du massacre Sabra et Chatila, crime qualifié « d’acte de génocide » par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 82. Entretien réalisé par un ami de Trump et de la vérité : André Bercoff.
    Le reste de la copie étant plate comme un béret de chasseur alpin, je me borne à vous soumettre deux extraits de cette prose signée par les héros qui défendent le pays :

    « Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieues, entraine le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution… »
    « Or, nous, serviteurs de la Nation (sic, cette fois avec majuscule) qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs. »
    « Comme le disait le cardinal Mercier (vous ne rêvez pas…), primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. »

    Magnifique, et je vous ai prévenus : ces militaires veulent enfin gagner, cette fois à Saint Denis et aux Mureaux, la guerre perdue en Algérie.

    L’allusion au cardinal Mercier, né en 1851, indique à elle seule l’état poussiéreux régnant dans ces esprits. Appelons Wikipédia à l’aide :

    « Dans sa lettre pastorale de carême de 1908, le Cardinal Mercier soutient l’encyclique Pascendi Dominici Gregis qui rejette le modernisme, et dénonce la théorie de l’évolution, une hypothèse « même pas avérée dans le champ restreint de la formation des espèces végétales ou animales ».
    Selon un prêtre flamand, il lui aurait expliqué lors d’un entretien sa vision sur la coexistence des Flamands et francophones en Belgique : « Moi, je suis d’une race destinée à dominer, et vous d’une race destinée à servir. » Mercier ? Voilà un top model.

    Ce que je déplore, et Ariane Chemin a fait le travail, quotidien oblige, un peu trop vite, c’est que l’absence d’informations sur l’engagement d’extrême droite de ces candidats au ratissage des banlieues, n’ait pas été exposé. Ce qui a conduit 58 pour cent des français à approuver la position de cette bande de factieux, dignes de jouer dans la pièce de Boris Vian « Le Goûter des généraux » ou de vivre désormais au métro « Muette ».
    Jacques-Marie Bourget

    Afrique-Asie, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Guerre d’Algérie, généraux, armée française, extrême droite, banlieues, France, mémoire, racisme; xénophobie,

  • La route des portables volés en Catalogne : de Barcelone au Maroc

    Les Mossos d’Esquadra ont démantelé une organisation criminelle qui avait pour mission de récupérer des téléphones portables volés dans les rues et les appartements de Barcelone et de les envoyer en Afrique du Nord, notamment au Maroc.

    Huit hommes ont été arrêtés, âgés de 18 à 45 ans, tous de nationalité marocaine et résidant à l’Hospitalet de Llobregat (Barcelone). L’enquête a débuté en février lorsqu’ils ont localisé et arrêté un camion dans la ville d’Abrera, dans le Baix Llobregat, avec 400 téléphones portables et quelques ordinateurs soigneusement emballés dans des sacs d’épicerie en plastique, selon les Mossos d’Esquadra.

    La plupart des mobiles interceptés par la police ont été enregistrés comme volés. La plupart provenaient de vols, mais il y avait aussi des pièces de vols avec violence et de cambriolages. Au vu des éléments, ils ont arrêté le conducteur du camion en tant qu’auteur présumé d’un délit de recel. Les Mossos ont pu apprendre que tous les articles provenaient du même point, un endroit où plusieurs personnes étaient chargées de recevoir les produits volés, de les prescrire et d’organiser leur transport à l’étranger.

    Un groupe s’est organisé pour envoyer les mobiles au Maroc

    Plus tard, ils ont réussi à prouver qu’ils se trouvaient devant un groupe qui se consacrait à la réception d’objets volés sur tout le territoire catalan, de manière organisée, et dans le but de les envoyer à l’étranger. Les deux premiers points de réception se trouvaient dans deux appartements de l’Hospitalet de Llobregat et une fois cette première réception effectuée, plusieurs personnes étaient chargées de stocker les objets volés, jusqu’à ce qu’elles disposent d’un véhicule pour les transporter vers un pays d’Afrique du Nord, notamment le Maroc, dont les détenus étaient ressortissants.

    Au cours de l’enquête, le 23 avril, un vol avec violence a été commis dans un magasin de téléphonie à Sant Andreu de la Barca, où les voleurs ont réussi à s’emparer de plus de 60 terminaux et ont fui les lieux à moto.

    Immédiatement, les agents se sont rendus aux points d’accueil de l’Hospitalet de Llobregat, où ils ont localisé la moto volée utilisée pour le vol. Quelques minutes plus tard, ils ont réussi à arrêter les trois hommes qui quittaient l’un des appartements chargés des terminaux volés dans des sacs.

    Tous les membres du réseau ont été libérés.

    Enfin, le 13 mai, les appartements de l’Hospitalet de Llobregat ont été perquisitionnés, où 330 appareils électroniques ont été récupérés, dont des tablettes, des téléphones portables haut de gamme et des ordinateurs, et les huit hommes ont été arrêtés. Trois des personnes arrêtées ont été libérées après avoir témoigné au siège de la police et attendent d’être convoquées par le juge. Les autres détenus ont été conduits au tribunal et le juge d’instruction a ordonné leur libération avec charges.

    El Caso.com, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, téléphones portables, gangs, vols, mafia, crime organisé,

  • Accusée de mordre la main qui l’étranglait !

    par Ahmed Halli

    Chez les Israéliens en général, et plus particulièrement chez les religieux fanatiques, l’appétit vient en mangeant, et avant même les accords d’Oslo, ils n’ont cessé de tout dévorer autour d’eux. Selon la loi d’airain du gros poisson qui mange les plus petits, ce sont les Palestiniens qui nourrissent, si j’ose dire, la fringale de territoires d’Israël, visant à judaïser, et d’irréversible manière. Le quartier Cheikh-Jerrah de Jérusalem, d’où est partie la plus récente étincelle, et ce n’est pas la dernière, de la révolte, illustre en partie les méfaits de la colonisation effrénée de la Palestine. La judaïsation progressive et brutale de la ville sainte est un exemple de ces forfaits d’État commis sous couvert de lois et de procédures juridiques qui doivent certainement avoir un lien de filiation avec la colonisation de l’Algérie, au XIXe siècle, pour ne citer que cet exemple. Oui, comme se plaît à le répéter l’Occident, Israël est sans doute un État démocratique, mais si c’est une démocratie, elle fonctionne exclusivement par et pour les citoyens de race juive. En attestent les lois scélérates qui permettent d’exproprier au moindre prétexte les maisons ou les terrains convoités, soit pour judaïser des quartiers urbains ou pour créer de nouvelles colonies. Depuis l’enterrement officiel des accords d’Oslo, toutes les maisons et les quartiers palestiniens sont à prendre.

    On pourra toujours arguer qu’il y a quand même des Palestiniens ou Arabes israéliens qui siègent à la Knesset, mais ils sont aussi peu nombreux et aussi peu influents qu’un troisième collège. Encore une bonne vieille recette colonialiste, assez efficace, dont l’État juif, plus sioniste que jamais, pouvait s’inspirer, et c’est sans doute ce qu’il a fait, mais en respectant les formes. Toujours sauver les apparences, sauvegarder ce paravent démocratique que l’Europe en particulier se plaît à agiter, justifiant ainsi les atrocités commises à Ghaza, au nom de la «légitime défense». Il faut dire que le Hamas y a mis du sien, déplaçant le conflit du quartier Cheikh-Jerrah de Jérusalem-Est à l’entité islamiste instaurée par la branche palestinienne des Frères musulmans. Ghaza, c’est le seul endroit au monde où les Frères musulmans ont réussi à prendre le pouvoir et à le garder tout en peaufinant leur image de grands résistants au sionisme. Le bilan du Hamas ne s’exprime pas en termes de performances économiques et de niveau de vie de la population sous sa coupe, mais il se décline avec la liste des victimes, ses martyrs. En quelques heures, grâce aux arsenaux à explosifs, toujours renouvelés, du Hamas, les Occidentaux en ont oublié le problème de Cheikh-Jerrah, pour en appeler au cessez-le-feu à Ghaza.

    Dans une guerre qui ressemble étrangement à celles qui l’ont précédée, avec les mêmes conséquences destructrices, il est d’usage désormais d’appeler les «belligérants» à la modération. Washington a déjà déniché un obscur diplomate qui faisait tapisserie dans les couloirs du département d’État pour qu’il aille négocier un énième cessez-le-feu à Ghaza, entre deux intégrismes. D’un côté, nous avons Israël et son gouvernement qui rêvent de rétablir la grandeur de Salomon, moins Balqis, et de David, sans Bethsabée, les femmes n’ayant pas voix au chapitre. De l’autre, il y a le meilleur ennemi de Netanyahou, celui par qui il redore son blason, le Hamas qui fait miroiter à ses affidés et à une partie de son peuple l’utopie de l’Etat islamique. L’Occident, États-Unis en tête, est plus enclin à partager le rêve du premier, pour des raisons historiques, alors que le rêve du second lui fait peur, puisqu’il en voit déjà les contours. L’Occident et ses médias ont déjà pris fait et cause pour Israël, surtout quand il est en position d’agresseur et qu’il massacre, comme il le fait présentement. Mais massacrer un peuple, même avec la complicité des siens, ne suffit pas à l’effacer. Aucun Israélien, qu’il rêve ou non à la grandeur d’antan, ne dormira tranquille tant qu’il restera des Palestiniens pour déclamer leur nom et le nom de leur pays.

    C’est le point de vue qu’exprimait samedi dernier notre confrère libanais Khair-Allah Khair-Allah, dans le quotidien Al-Arabi, en insistant sur le fait que le peuple palestinien est toujours là. Pour le journaliste, «même si le conflit s’est transposé à Ghaza, la vraie insurrection populaire a eu lieu à Cheikh-Jerrah, près de la mosquée d’Al-Aqsa, et c’est de cette insurrection qu’il faudra tenir compte tôt ou tard». Autre élément important à souligner: Israël a mobilisé ses gardes-frontières, non pas sur ses limites territoriales attribuées ou conquises, mais à l’intérieur de celles-ci et contre les Palestiniens. Il y aura encore d’autres intifadas, non seulement à Jérusalem, mais aussi dans le moindre coin de cette terre, où la mémoire est entretenue, contre toutes les tentatives de l’effacer. Appréciez avec moi cette image partagée sur les réseaux sociaux, résumant ce paradoxe d’un peuple accusé d’avoir mordu la main qui l’étranglait. C’est celle d’une femme, incarnant Israël et se plaignant de ce que la petite fille (la Palestine) qu’elle tentait d’étrangler l’avait mordue à la main. «Pourtant, je ne suis pas son ennemie», déplorait-elle.

    Le Soir d’Algérie, 17 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Ghaza, Hamas, Jérusalem, Al Qods,

  • Un conte de trois royaumes : Les Juifs d’Andalousie, du Maroc et de Gibraltar

    L’Andalousie (Andalucía) – la région méridionale de l’Espagne autrefois considérée comme la société la plus avancée et la plus instruite du monde occidental, et où le judaïsme s’est développé à profusion et a atteint de grands sommets d’excellence, est la même terre où tout cela a pris fin brusquement. C’est la terre où, en un malheureux jour de mémoire déchirante, un décret infâme a été publié – dans les murs du plus beau palais que l’on puisse imaginer – et a forcé à l’exil un groupe d’Espagnols dont le seul péché avait été de penser différemment leur relation avec Dieu.

    Certains de ces Juifs partirent vers le sud, traversèrent le détroit de Gibraltar et s’installèrent sur les terres du sultan wattaside Abu Zakariya Muhammad al-Saih al-Mahdi. Ils y sont devenus une élite mercantile érudite et ont rapidement dominé la vie communautaire juive dans le pays déjà connu sous le nom de Maroc. Deux cents ans plus tard, certains descendants de ces Juifs du Maroc sont retournés – principalement en tant que commerçants – à Gibraltar, un rocher de moins de deux miles carrés situé tout au fond de la péninsule ibérique qui venait de faire partie de l’Empire britannique après la guerre de succession d’Espagne. Ils ont obtenu le droit de s’installer de façon permanente en 1749 et depuis lors, il y a une présence juive importante sur le rocher.

    À propos de Moisés

    Moisés Hassán-Amselém, né à Séville et d’origine marocaine, est professeur honoraire d’études sur l’Holocauste et l’antisémitisme à l’université « Pablo de Olavide » de Séville, en Espagne.

    Il a participé à un échange scolaire en Californie pendant sa dernière année de lycée. Après avoir obtenu son diplôme, Moises est retourné en Espagne et a fréquenté l’université de Séville, où il a obtenu un diplôme de droit en 1995. Cependant, il a décidé de changer complètement de carrière et de se concentrer sur l’histoire juive de l’Espagne. C’est ainsi qu’il a fondé Jewish Spain Tour, un tour-opérateur agréé spécialisé dans les voyages juifs dans la péninsule ibérique et au Maroc.

    En plus de son rôle à l’université « Pablo de Olavide », Moisés est également impliqué dans l’éducation juive informelle.

    The Media Line, 14 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Andalousie, Gibraltar, juifs, judaïsme, Jewish Spain Tour, tourisme, héritage juif,

  • Des manifestants pro-Israël et pro-palestiniens s’affrontent à Montréal

    Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a condamné dimanche la violence et la « rhétorique méprisable » qui ont marqué plusieurs manifestations du week-end à travers le pays, après des affrontements entre manifestants pro-Israël et pro-Palestiniens à Montréal.

    La pire violence depuis des années, déclenchée par des troubles à Jérusalem, fait rage entre l’État juif et les Palestiniens.

    Dimanche, les frappes israéliennes ont tué 42 Palestiniens dans la bande de Gaza, le pire bilan quotidien en près d’une semaine d’affrontements meurtriers.

    S’exprimant après des manifestations à Montréal, M. Trudeau a condamné ce qu’il a qualifié de « rhétorique et violence méprisables que nous avons vues dans certaines manifestations ce week-end ».

    Tout en insistant sur le « droit de se réunir pacifiquement et de s’exprimer librement au Canada », M. Trudeau a souligné dans un tweet qu’il n’y avait aucune tolérance pour « l’antisémitisme, l’islamophobie ou la haine de quelque nature que ce soit. »

    Plus tôt dimanche, la police de Montréal a utilisé des gaz lacrymogènes à la suite d’affrontements entre des manifestants pro-israéliens et pro-palestiniens.

    Plusieurs centaines de manifestants, drapés de drapeaux israéliens, s’étaient rassemblés sur une place du centre de Montréal pour exprimer leur solidarité avec l’État juif.

    Bien que la manifestation ait commencé de manière pacifique, la tension est montée d’un cran avec l’arrivée des manifestants pro-palestiniens et des affrontements ont rapidement éclaté.

    Le SPVM, la police municipale de Montréal, a déclaré les manifestations illégales et des escouades de policiers anti-émeutes sont intervenues, utilisant des gaz lacrymogènes pour séparer et disperser les deux groupes, selon un journaliste de l’AFP présent sur les lieux.

    La police a passé une grande partie de l’après-midi à poursuivre les manifestants pro-palestiniens, qui se sont dispersés et regroupés dans les rues commerçantes du centre-ville.

    Après les affrontements, la maire de Montréal, Valérie Plante, a déclaré sur Twitter que « manifester est un droit », mais que « l’intolérance, la violence et l’antisémitisme n’ont pas leur place ici. »

    « Montréal est une ville de paix », a-t-elle ajouté.

    Plusieurs milliers de manifestants pro-palestiniens s’étaient rassemblés samedi dans le centre de Montréal pour dénoncer ce qu’ils qualifient de répression et de « crimes de guerre » israéliens à Gaza.

    Lire la suite : Bloqués en Syrie : La situation critique des citoyens canadiens abandonnés

     » Israël terroriste « , scandaient certains manifestants, tandis que d’autres brandissaient une banderole sur laquelle on pouvait lire :  » Arrêtez le génocide des enfants palestiniens. « 

    The New Arab, 17 mai 2021

    Etiquettes : Canada, Montréal, Palestine, Israël, Ghaza,

  • Le retour de bâton de la normalisation avec Israël

    PAYS ARABES NOUVEAUX ALLIÉS D’ISRAEL : Le retour de bâton

    Les attaques barbares meurtrières de l’entité sioniste contre la bande de Gaza et la féroce répression des manifestants palestiniens à El Qods placent les nouveaux pays alliés arabes d’Israël dans une situation délicate, qui doivent décider entre continuer à normaliser leurs relations bilatérales ou condamner ces violences.

    Il y a moins d’un an, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont signé, sous les auspices des États-Unis, des accords pour rétablir les relations avec Israël et sont déjà contraints d’adopter un discours critique face aux événements.

    Les tentatives d’expulsion des Palestiniens du quartier de Shaykh Jarrah à El Quods-Est pour installer des colons juifs à leur place, la violente répression des manifestations autour de la mosquée Al Aqsa à Al Qods, le troisième lieu saint de l’Islam et les attentats de l’armée sioniste dans la bande de Gaza qui ont tué au moins 141 Palestiniens, dont 41 enfants, soutiennent leurs critiques. Vendredi dernier, le ministère des Affaires étrangères émirati a exprimé « son inquiétude face à cette spirale de violence ». Dans un langage plus direct, Bahreïn a condamné « les attaques d’Israël ». « Ces réactions sont avant tout un exercice de communication destiné à un public arabe national et régional qui continue de soutenir les Palestiniens », a déclaré Elham Fakhro, analyste au groupe de réflexion de Crisis Group. « Les accords d’Abraham (qui ont scellé la normalisation avec Israël) n’ont jamais été destinés à aborder la question de l’occupation militaire et de la dépossession des terres palestiniennes », a précisé cet expert. À Bahreïn, les manifestations de soutien aux Palestiniens ces jours-ci ont appelé les dirigeants à rompre leurs relations avec Israël. Aux Emirats, où les manifestations sont interdites, de nombreux internautes partagent des vidéos et des photos pour dénoncer l’occupation et la barbarie des forces militaires sionistes.

    Pour Hugh Lovatt, analyste au think tank du Conseil européen des relations étrangères, la crise actuelle est « le premier vrai test » pour les Émirats. Mais il semble peu probable qu’Abou Dhabi renonce à cette normalisation car les Émirats « profitent beaucoup des relations avec Israël », principalement grâce aux accords sur la technologie et l’achat de matériel militaire. « Compte tenu du profond intérêt bilatéral, l’escalade en Palestine est simplement quelque chose qui va ralentir le processus, mais n’oublions pas que les relations entre les Émirats et Israël se développent depuis des années et ont survécu aux guerres de Gaza », rappelle le chercheur.

    Suite aux accords d’Abraham, tous les regards se sont tournés vers l’Arabie saoudite, poids lourd régional, mais le royaume a refusé d’entamer une normalisation des relations avec Israël sans une résolution préalable de la question palestinienne. Cette semaine, le roi Salmane a fermement condamné « les actions d’Israël à El Qouds » et a exprimé son soutien aux « droits légitimes » du peuple palestinien. De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères Faysal bin Farhan a critiqué les « pratiques illégales de l’occupant israélien ». Pour d’autres États arabes qui ont approché Israël ces derniers temps, le malaise est encore plus flagrant qu’aux Émirats, puisqu’au Maroc ou au Soudan la société défend ardemment la cause palestinienne. Pour le Maroc, la normalisation avec Israël avec qui il entretient des relations étroites depuis toujours a prétendu franchir le pas en contrepartie de la reconnaissance de Donald Trump de sa folle décision sur le Sahara occidental. Un marché de dupes appuyé par des promesses financières pour le souverain marocain qui ne cesse de s’accaparer les richesses, qui concerne un territoire occupé inscrit sur la liste de l’ONU en tant que région non autonome en attente de décolonisation. Qui plus est une « décision » sans assise légale et que l’administration Biden va enterrer parce que contraire aux principes même des États-Unis. Ainsi face à la pression de la rue, le Maroc a dû condamner les actions de la police israélienne à El Quods-Est et a annoncé l’envoi d’une aide humanitaire aux Palestiniens. Mais ces gestes insignifiants ne sont faits que pour cacher le silence assourdissant du monarque marocain, président du Comité El QODS qui ne dit mot sur ce qui est fait au troisième lieu saint de l’Islam. Au point ou plusieurs pays musulmans comptent mener sous peu une action pour lui retirer une charge dont il se montre indigne.

    Enfin, le Soudan, qui a établi des relations avec Israël pour sortir de la liste noire des États-Unis des pays qui soutiennent le terrorisme, a également « condamné et rejeté les mesures prises par Israël » contre les Palestiniens et les a qualifiées de « provocation flagrante ». Sans pour autant revenir sur sa reconnaissance de l’entité sioniste.
    M.B.

    Le Courrier d’Algérie, 17 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, normalisation, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, Soudan, Bahreïn, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa,

  • François Bayrou encourage l’immigration en France

    Face a un dérèglement démographique
    Un ancien ministre français encourage l’immigration en France

    Face aux signes très préoccupants d’un dérèglement de la dynamique démographique en France, l’ancien ministre de la Justice François Bayrou a préconisé d’”accueillir des personnes d’autres pays”.

    Dans une note transmise a l’AFP, François Bayrou a dit ce dimanche qu’”il manquerait [en France] 40 a 50.000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations”.

    Alors que l’Hexagone connaissait depuis plusieurs années “une réelle dynamique démographique”, des signes “très préoccupants” d’un “dérèglement” apparaissent. “L’indice de fécondité se tasse” – de 2,02 enfants par femme en 2010 a 1,83 en 2019 – et “le nombre de naissances baisse année après année”: 753.000 en 2019 contre 818.000 en 2014, peut-on aussi lire dans le document. Dans le contexte du Covid-19, “on constate une baisse tangible en 2020” des naissances (-7% par rapport a décembre 2019). En janvier 2021, la baisse a été de 13% par rapport a l’année précédente.

    Or, “la France a sans doute plus besoin encore que ses voisins d’une démographie dynamique, car son modèle social repose, pour beaucoup, sur la solidarité entre les générations”…

    “Assurer notre avenir démographique” passe par “deux voies”, juge le président du MoDem: “avoir plus d’enfants ou accueillir des personnes d’autres pays”. D’après lui, “la France devra jouer des deux leviers dans des proportions raisonnables qui garantissent le maintien de la cohésion nationale”.

    2.5 millions d’immigrés naturalisés en 2019

    Toutefois, note l’auteur de la note, l’apport migratoire n’est “pas une solution d’évidence”. “D’abord parce que l’impact sur la démographie n’est pas immédiat et ensuite parce que cela présente des difficultés sociale et culturelle”. Le document souligne qu’en 2019, 6,7 millions d’immigrés vivent en France, soit 9,9% de la population totale, parmi lesquels 37% (2,5 millions) ont acquis la nationalité française.

    “L’apport des migrations peut aider a améliorer le rapport actifs-retraités, et donc la capacité de financement de nos systèmes sociaux”, ajoute François Bayrou, qui insiste : “Il faut accepter qu’elle y prenne sa part, mais celle-ci ne sera acceptée que si parallèlement les conditions sont réunies pour maintenir une ambition démographique dans notre pays”.

    Echourouk online, 16 mai 2021

    Etiquettes : France, immigration, démographie, natalité, dynamique démographique,

  • Les avions de guerre israéliens effectuent de nouvelles frappes violentes sur la ville de Gaza.

    GAZA CITY, Bande de Gaza (AP) – Les avions de guerre israéliens ont déclenché une nouvelle série de frappes aériennes lourdes sur plusieurs sites de la ville de Gaza tôt lundi, quelques heures après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait signalé que la quatrième guerre avec les dirigeants du Hamas de Gaza allait se poursuivre.

    Des explosions ont secoué la ville du nord au sud pendant 10 minutes, dans une attaque plus lourde, sur une zone plus large et qui a duré plus longtemps qu’une série de raids aériens 24 heures plus tôt, au cours desquels 42 Palestiniens ont été tués. C’est l’attaque la plus meurtrière de la dernière série de violences entre Israël et le groupe militant Hamas qui dirige Gaza. Les frappes aériennes israéliennes précédentes ont détruit trois bâtiments.

    L’armée israélienne a déclaré avoir attaqué les maisons de neuf commandants du Hamas à Gaza. Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat et, dans l’obscurité qui régnait avant l’aube, on disposait de peu d’informations sur l’étendue des dégâts infligés lundi matin.

    Les médias locaux ont indiqué que la principale route côtière à l’ouest de la ville, les enceintes de sécurité et les espaces ouverts ont été touchés par les derniers raids. La compagnie de distribution d’électricité a déclaré que les frappes aériennes avaient endommagé une ligne alimentant en électricité une grande partie du sud de la ville de Gaza à partir de la seule centrale électrique.

    Dans une allocution télévisée dimanche, M. Netanyahu a déclaré que les attaques israéliennes se poursuivaient à « pleine puissance » et qu’elles « prendraient du temps ». Israël « veut faire payer un lourd tribut » au groupe militant Hamas, a-t-il déclaré, flanqué de son ministre de la défense et rival politique, Benny Gantz, dans une démonstration d’unité.

    Le Hamas a également continué à lancer des roquettes depuis des zones civiles de Gaza vers des zones civiles en Israël. L’une d’entre elles s’est écrasée sur une synagogue dans la ville d’Ashkelon, dans le sud du pays, quelques heures avant les services du soir pour la fête juive de Shavuot, selon les services d’urgence israéliens. Aucun blessé n’a été signalé.

    Lors de l’assaut aérien israélien, tôt dimanche, des familles ont été ensevelies sous des piles de gravats de ciment et de barres d’armature tordues. Un canari jaune gisait écrasé sur le sol. Des éclats de verre et des débris recouvraient les rues situées à proximité de l’artère principale du centre-ville où les trois bâtiments ont été frappés en l’espace de cinq minutes vers 1 heure du matin.

    Les hostilités se sont intensifiées à plusieurs reprises au cours de la semaine écoulée, marquant les pires combats dans le territoire où vivent deux millions de Palestiniens depuis la guerre dévastatrice d’Israël et du Hamas en 2014.

    « Je n’ai pas vu ce niveau de destruction à travers mes 14 années de travail », a déclaré Samir al-Khatib, un responsable des secours d’urgence à Gaza. « Pas même pendant la guerre de 2014 ».

    Les sauveteurs ont furieusement creusé dans les décombres à l’aide d’excavatrices et de bulldozers, au milieu de nuages de poussière lourde. L’un d’eux a crié « Vous m’entendez ? » dans un trou. Quelques minutes plus tard, les premiers secours ont sorti un survivant. Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 16 femmes et 10 enfants figuraient parmi les personnes tuées, et que plus de 50 personnes étaient blessées.

    Haya Abdelal, 21 ans, qui vit dans un immeuble voisin de celui qui a été détruit, a déclaré qu’elle dormait lorsque les frappes aériennes l’ont fait fuir dans la rue. Elle a accusé Israël de ne pas avoir donné son habituel avertissement aux résidents de partir avant de lancer une telle attaque.

    « Nous sommes fatigués », a-t-elle dit, « Nous avons besoin d’une trêve. Nous ne pouvons plus le supporter ».

    Le bureau du porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que la frappe visait « l’infrastructure militaire souterraine » du Hamas.

    À la suite de la frappe, « l’installation souterraine s’est effondrée, entraînant l’effondrement des fondations des maisons civiles situées au-dessus, ce qui a fait des victimes involontaires », a-t-il déclaré.

    Parmi les personnes tuées figure le Dr Ayman Abu Al-Ouf, chef du département de médecine interne de l’hôpital Shifa et membre principal du comité de gestion du coronavirus de l’hôpital. Deux des enfants adolescents d’Abu Al-Ouf et deux autres membres de sa famille ont également été ensevelis sous les décombres.

    La mort du médecin de 51 ans « est une perte énorme à un moment très sensible », a déclaré Mohammed Abu Selmia, le directeur du Shifa.

    Le système de santé de Gaza, déjà miné par le blocus israélien et égyptien imposé en 2007 après la prise de pouvoir du Hamas par les forces palestiniennes rivales, était déjà confronté à une recrudescence des infections à coronavirus avant même le dernier conflit.

    Les frappes aériennes israéliennes ont rasé un certain nombre des plus hauts bâtiments de la ville de Gaza, qui, selon Israël, abritaient des infrastructures militaires du Hamas. Parmi eux se trouvait le bâtiment abritant le bureau de l’Associated Press à Gaza et ceux d’autres médias.

    Sally Buzbee, rédactrice en chef de l’AP, a demandé une enquête indépendante sur la frappe aérienne qui a détruit le bureau de l’AP samedi.

    M. Netanyahu a affirmé que les services de renseignement militaire du Hamas opéraient à l’intérieur du bâtiment et a déclaré dimanche que toute preuve serait partagée par les services de renseignement. Ni la Maison Blanche ni le Département d’Etat n’ont voulu dire si des preuves avaient été vues.

    « C’est une cible parfaitement légitime », a déclaré M. Netanyahu à l’émission « Face the Nation » de CBS.

    Lorsqu’on lui a demandé s’il avait fourni des preuves de la présence du Hamas dans le bâtiment lors d’un appel samedi avec le président américain Joe Biden, M. Netanyahu a répondu : « Nous les transmettons à nos services de renseignement ».

    M. Buzbee a demandé que toute preuve de ce type soit exposée. « Nous sommes dans une situation de conflit », a déclaré M. Buzbee. « Nous ne prenons pas parti dans ce conflit. Nous avons entendu les Israéliens dire qu’ils avaient des preuves ; nous ne savons pas quelles sont ces preuves. »

    Pendant ce temps, l’organisation de surveillance des médias Reporters sans frontières a demandé dimanche à la Cour pénale internationale d’enquêter sur le bombardement par Israël du bâtiment de l’AP et d’autres bâtiments abritant des organisations de médias comme un possible crime de guerre.

    Dans une lettre adressée au procureur général de la Cour, l’organisation basée à Paris a indiqué que les bureaux de 23 médias internationaux et locaux avaient été détruits au cours des six derniers jours. Il a déclaré que ces attaques servent à « réduire, voire neutraliser, la capacité des médias à informer le public ».

    L’AP opérait depuis ce bâtiment depuis 15 ans, y compris pendant les trois guerres précédentes entre Israël et le Hamas. Les caméras de l’agence de presse, installées au dernier étage et sur le toit-terrasse, ont filmé en direct, 24 heures sur 24, les tirs de roquettes en direction d’Israël et les frappes aériennes israéliennes sur la ville et ses environs.

    « Nous pensons qu’il est approprié à ce stade qu’il y ait un regard indépendant sur ce qui s’est passé hier – une enquête indépendante », a déclaré M. Buzbee.

    La dernière flambée de violence a commencé à Jérusalem-Est le mois dernier, lorsque des Palestiniens ont affronté la police en réponse aux tactiques de la police israélienne pendant le Ramadan et à la menace d’expulsion de dizaines de familles palestiniennes par des colons juifs. Les affrontements se sont concentrés sur la mosquée Al-Aqsa, un point de tension fréquent situé au sommet d’une colline vénérée par les musulmans et les juifs.

    Le Hamas a commencé à tirer des roquettes en direction de Jérusalem lundi, déclenchant l’assaut israélien sur Gaza.

    Au moins 188 Palestiniens ont été tués dans des centaines de frappes aériennes à Gaza, dont 55 enfants et 33 femmes, et 1 230 personnes ont été blessées. Huit personnes en Israël ont été tuées dans certaines des 3100 attaques à la roquette lancées depuis Gaza, dont un garçon de 5 ans et un soldat.

    Le Hamas et le groupe militant du Jihad islamique ont reconnu la mort de 20 combattants dans les combats. Israël affirme que le nombre réel est bien plus élevé et a publié les noms et les photos de deux douzaines d’agents présumés qui, selon lui, ont été « éliminés ».

    L’assaut a déplacé quelque 34 000 Palestiniens de leurs foyers, a déclaré l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient, Tor Wennesland, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, où huit ministres des affaires étrangères ont parlé du conflit.

    Les efforts de la Chine, de la Norvège et de la Tunisie pour que l’organe de l’ONU publie une déclaration, y compris un appel à la cessation des hostilités, ont été bloqués par les États-Unis, qui, selon les diplomates, craignent que cela n’interfère avec les efforts diplomatiques visant à mettre fin à la violence.

    Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Al-Malki, a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures pour mettre fin aux attaques israéliennes. L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a exhorté le Conseil à condamner les « attaques aveugles et non provoquées » du Hamas.

    L’agitation a également alimenté les protestations en Cisjordanie occupée et attisé la violence en Israël entre ses citoyens juifs et arabes, avec des affrontements et des attaques de justiciers contre des personnes et des biens.

    Dimanche, un automobiliste a foncé sur un poste de contrôle israélien dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, où des familles palestiniennes sont menacées d’expulsion.

    La violence a également déclenché des manifestations pro-palestiniennes dans des villes d’Europe et des États-Unis.

    Israël semble avoir intensifié ses frappes ces derniers jours afin d’infliger le plus de dommages possibles au Hamas, alors que les médiateurs internationaux s’efforcent de mettre fin aux combats et d’éviter une invasion terrestre israélienne à Gaza.

    L’armée israélienne a déclaré avoir détruit dimanche la maison du principal dirigeant du Hamas à Gaza, Yahiyeh Sinwar, dans la ville de Khan Younis, au sud du pays. Il s’agit de la troisième attaque de ce type au cours des deux derniers jours contre les maisons des hauts dirigeants du Hamas, qui ont pris le maquis.

    Reuters, 17 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Ghaza, Israël,

  • Les appels se multiplient en faveur d’un cessez-le-feu entre Gaza et Israël et d’une intensification des efforts américains

    Les diplomates du Conseil de sécurité de l’ONU et les ministres des affaires étrangères des pays musulmans se sont réunis d’urgence dimanche pour exiger l’arrêt de l’effusion de sang des civils, alors que les avions de guerre israéliens ont mené les attaques les plus meurtrières en près d’une semaine de barrages de roquettes du Hamas et de frappes aériennes israéliennes.

    Le président Joe Biden n’a donné aucun signe d’intensification de la pression publique sur Israël pour qu’il accepte un cessez-le-feu immédiat, malgré les appels de certains démocrates pour que l’administration Biden s’implique davantage.

    Son ambassadrice aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré lors d’une réunion d’urgence de haut niveau du Conseil de sécurité que les États-Unis « travaillaient sans relâche par les voies diplomatiques » pour faire cesser les combats.

    Mais alors que les combats entre Israël et les dirigeants militants du Hamas à Gaza ont atteint leur pire niveau depuis 2014 et que le tollé international s’est amplifié, l’administration Biden – déterminée à détourner l’attention de la politique étrangère américaine du Moyen-Orient et de l’Afghanistan – a refusé jusqu’à présent de critiquer la part d’Israël dans les combats ou d’envoyer un envoyé de haut niveau dans la région. Les appels lancés par d’autres pays n’ont montré aucun signe de progrès.

    Mme Thomas-Greenfield a averti que le retour au conflit armé ne ferait que mettre encore plus hors de portée une solution négociée à deux États au conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des décennies. Cependant, les États-Unis, l’allié le plus proche d’Israël, ont jusqu’à présent bloqué les efforts déployés depuis plusieurs jours par la Chine, la Norvège et la Tunisie pour que le Conseil de sécurité publie une déclaration, y compris un appel à la cessation des hostilités.

    En Israël, Hady Amr, un assistant adjoint dépêché par le secrétaire d’État américain Antony Blinken pour tenter de désamorcer la crise, a rencontré le ministre israélien de la défense Benny Gantz, qui a remercié les États-Unis pour leur soutien.

    M. Blinken a lui-même entamé une tournée des pays nordiques, sans qu’il ait été annoncé qu’il s’arrêterait au Moyen-Orient en réponse à la crise. Il a appelé depuis l’avion l’Égypte et d’autres pays qui s’efforcent de négocier un cessez-le-feu, disant à l’Égypte que toutes les parties « devraient désamorcer les tensions et mettre un terme à la violence ».

    Le représentant Adam Schiff, président démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, a exhorté Biden dimanche à intensifier la pression sur les deux parties pour mettre fin aux combats actuels et relancer les pourparlers visant à résoudre les conflits d’Israël et les points chauds avec les Palestiniens.

    « Je pense que l’administration doit insister davantage auprès d’Israël et de l’Autorité palestinienne pour qu’ils mettent fin à la violence, instaurent un cessez-le-feu, mettent fin à ces hostilités et reprennent le processus de résolution de ce conflit de longue date », a déclaré M. Schiff, un démocrate californien, à l’émission « Face the Nation » de CBS.

    Et le sénateur Todd Young de l’Indiana, le républicain le plus ancien du sous-comité des relations étrangères pour la région, s’est joint au sénateur du Connecticut Chris Murphy, le président du sous-comité, pour demander aux deux parties de cesser le feu. « À la suite des attaques à la roquette du Hamas et de la réponse d’Israël, les deux parties doivent reconnaître que trop de vies ont été perdues et ne doivent pas intensifier le conflit », ont-ils déclaré.

    M. Biden s’est concentré sur les morts civiles causées par les roquettes du Hamas lors d’un appel avec M. Netanyahu samedi, et un compte-rendu de la Maison Blanche n’a fait aucune mention des États-Unis exhortant Israël à se joindre à un cessez-le-feu que les pays de la région encouragent. Mme Thomas-Greenfield a indiqué que les diplomates américains étaient en contact avec Israël, l’Égypte et le Qatar, ainsi qu’avec l’ONU.

    Les frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza ont détruit trois immeubles et tué au moins 42 personnes dimanche, selon des médecins, portant le bilan depuis que le Hamas et Israël ont commencé leurs combats aériens et d’artillerie à au moins 188 morts à Gaza et huit en Israël. Quelque 55 enfants à Gaza et un garçon de 5 ans en Israël figurent parmi les morts.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré aux Israéliens, lors d’une allocution télévisée dimanche, qu’Israël « veut faire payer un lourd tribut » au Hamas. Cela « prendra du temps », a déclaré M. Netanyahu, indiquant que la guerre allait continuer pour le moment.

    Les représentants des nations musulmanes se sont réunis pour demander à Israël de mettre fin aux attaques qui tuent les civils palestiniens dans la bande de Gaza, très peuplée. Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan a appelé « la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour arrêter immédiatement les opérations militaires ».

    Lors de la réunion de l’Organisation de la coopération islamique, composée de 57 pays, la Turquie et d’autres pays ont également critiqué les efforts déployés par les États-Unis pour que les Émirats arabes unis, le Bahreïn et d’autres pays islamiques signent des accords bilatéraux avec Israël afin de normaliser leurs relations, en surmontant l’échec des efforts internationaux visant à négocier une paix durable entre Israël et les Palestiniens.

    « Le massacre d’enfants palestiniens aujourd’hui fait suite à cette prétendue normalisation », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. t

    Lors de la réunion virtuelle du Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que l’ONU s’engageait activement auprès de toutes les parties pour un cessez-le-feu immédiat.

    Revenir sur les scènes de tirs de roquettes de militants palestiniens et de frappes aériennes israéliennes lors de la quatrième guerre de ce type entre Israël et le Hamas, « ne fait que perpétuer les cycles de mort, de destruction et de désespoir, et repousse à l’horizon tout espoir de coexistence et de paix », a déclaré M. Guterres.

    Huit ministres des affaires étrangères se sont exprimés lors de la session du Conseil de sécurité, reflétant la gravité du conflit, et presque tous ont demandé instamment la fin des combats.

    Le prédécesseur de M. Biden, Donald Trump, avait apporté le soutien des États-Unis à Israël, faisant de M. Netanyahu un allié dans la lutte contre l’Iran. M. Trump a accordé peu de temps aux efforts déployés par les administrations américaines précédentes pour promouvoir des accords de paix entre Israël et les Palestiniens, encourageant et récompensant plutôt les nations arabes qui ont signé des accords de normalisation entre deux pays avec Israël.

    M. Biden, au contraire, considère que les conflits au Moyen-Orient et en Asie centrale sont une distraction par rapport aux priorités de la politique étrangère américaine, notamment la concurrence avec la Chine.

    Il a cherché à calmer certains conflits et à sortir les États-Unis d’autres, notamment en mettant fin au soutien militaire américain à la guerre menée par l’Arabie saoudite au Yémen, en prévoyant de retirer les troupes américaines d’Afghanistan et en essayant de revenir à un accord nucléaire avec l’Iran auquel Israël s’oppose.

    Reuters, 17 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza,

  • L’Égypte ouvre le passage de Rafah plus tôt que prévu pour les voyageurs palestiniens

    L’Egypte a ouvert le poste frontière de Rafah un jour plus tôt que prévu pour permettre le passage depuis Ghaza d’étudiants, de personnes nécessitant un traitement médical et d’autres cas humanitaires, ont déclaré dimanche à Reuters deux sources à la frontière.

    Une source de sécurité a déclaré qu’à 13 heures (11 heures GMT), trois bus transportant 263 personnes avaient franchi la frontière, qui avait été fermée pour la fête de l’Aïd al-Fitr et devait rouvrir lundi.

    Avant même la réouverture de dimanche, l’Égypte avait déjà recueilli des personnes blessées par les bombardements israéliens au point de passage. L’Égypte a jusqu’à présent envoyé 16 ambulances pour prendre en charge les blessés, dont la plupart ont subi des blessures graves nécessitant des interventions chirurgicales immédiates, selon des sources médicales.

    Un comité médical était présent au poste frontière pour trier les blessés à leur arrivée et les répartir dans trois hôpitaux désignés, ont ajouté les sources médicales.

    La semaine dernière a été marquée par la pire flambée de violence israélo-palestinienne depuis des années. Le groupe militant islamiste Hamas a commencé à tirer des roquettes sur Israël lundi, après des semaines de tensions. Israël a riposté par des frappes aériennes et d’artillerie sur la bande de Ghaza, densément peuplée.

    Le bilan de la nuit à Ghaza est passé à 181 morts, dont 47 enfants. Dix personnes ont été tuées en Israël, dont deux enfants.

    Reuters, 16 mai 2021

    Etiquettes : Egypte, Rafah, Ghaza, Palestine, Israël,