Catégorie : Monde

  • La CJUE donne raison à un groupe opposé aux importations en provenance des colonies israéliennes

    Un tribunal de l’Union européenne s’est prononcé mercredi en faveur des plaignants qui cherchent à interdire l’importation de produits provenant de colonies israéliennes situées sur des terres occupées, annulant la décision prise par l’exécutif de l’Union en 2019 de ne pas enregistrer une pétition citoyenne qu’ils avaient présentée.

    La Commission européenne n’a pas suffisamment motivé sa décision de ne pas enregistrer l’initiative citoyenne européenne(ICE), a déclaré le Tribunal général basé à Luxembourg dans un communiqué.

    Les ICE sont des propositions de législation que la Commission européenne est tenue d’examiner lorsqu’elles sont soutenues par les signatures d’un million de citoyens européens.

    La Commission a expliqué son refus d’enregistrer l’ICE par le fait qu’elle perturberait les relations économiques et financières avec un pays tiers.

    « Un citoyen présentant une telle proposition d’initiative doit avoir la possibilité de comprendre le raisonnement de la Commission », a jugé la Cour.

    Tom Moerenhout, un professeur opposé au commerce avec les colonies israéliennes dans les territoires occupés que les Palestiniens réclament pour un État indépendant, et six autres citoyens ont poursuivi la Commission pour sa décision.

    Leur ICE visait à empêcher les entreprises européennes d’importer des biens produits dans les colonies – qui sont considérées par la plupart des pays comme illégales au regard du droit international – ou d’y exporter des produits, qualifiant un tel commerce d’illégal.

    « Sans mentionner directement les activités de colonisation d’Israël, l’initiative défend des principes pertinents pour tout territoire dans le monde sous occupation militaire », a écrit Moerenhout dans la publication en ligne Electronic Intifada en 2019.

    « Ces principes s’appliqueraient, par exemple, au Sahara occidental, qui est occupé par le Maroc. Nous cherchions simplement à ce que l’UE fasse respecter le droit international. »

    Israël nie que ses colonies enfreignent le droit international.

    Les Palestiniens veulent créer un État sur le territoire occupé par Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1967. Ils affirment que l’implantation de colonies sur des terres occupées constitue une violation illégale des conventions de Genève et de nombreuses résolutions des Nations unies.

    Le jugement a été rendu par la deuxième plus haute juridiction de l’UE, dont les décisions peuvent faire l’objet d’un appel devant la Cour de justice de l’UE.

    Reuters, 12 mai 2021

    Etiquettes : CJUE, Cour Européenne de Justice, Israël, colonies israéliennes, Sahara Occidental, Maroc,

  • Israël-Palestine : les responsables de violations du droit international devront rendre des comptes (ONU)

    La cheffe des droits de l’homme de l’ONU, a appelé, samedi, au strict respect du droit international en Israël et dans le territoire palestinien occupé.

    La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a appelé toutes les parties à prendre des mesures pour désamorcer la situation de plus en plus alarmante en Israël et dans le territoire palestinien occupé.

    « Au cours des 10 derniers jours, la situation dans les territoires palestiniens occupés et en Israël s’est détériorée à un rythme alarmant », a déclaré Mme Bachelet. Selon la Haut-Commissaire, les tensions dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, déclenchées par des menaces d’expulsions forcées de familles palestiniennes ; la forte présence des forces de sécurité israéliennes et la violence autour de la mosquée al Aqsa pendant le ramadan ; la grave escalade des attaques depuis et contre Gaza; et les incitations choquantes basées sur la race en Israël ont toutes conduit à des attaques vicieuses et à une augmentation du nombre de victimes dans le territoire palestinien occupé et en Israël.

    « Plutôt que de chercher à calmer les tensions, la rhétorique incendiaire des dirigeants de tous bords semble chercher à exciter les tensions plutôt qu’à les calmer », a déploré Mme Bachelet. « Une fois de plus, nous voyons des vies perdues et des personnes terrifiées forcées de fuir ou de se cacher chez elles, soumises à des attaques menées par les deux parties, ce qui peut constituer de graves violations du droit international humanitaire », a-t-elle prévenu.

    La Haut-Commissaire a averti que les tirs aveugles d’un grand nombre de roquettes par des groupes armés palestiniens sur Israël, y compris des zones densément peuplées, sont en violation flagrante du droit international humanitaire et équivalent à des crimes de guerre.

    D’importantes frappes aériennes et bombardements israéliens ont été menés depuis la terre et la mer vers des zones densément peuplées dans la bande de Gaza. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) craint que certaines attaques des Forces de défense israéliennes (IDF) aient visé des biens civils qui, en vertu du droit international humanitaire, ne satisfont pas aux exigences pour être considérés comme des objectifs militaires.

    Le non-respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des opérations militaires constitue une grave violation du droit international humanitaire et peut constituer des crimes de guerre, a rappelé le HCDH.

    « J’exhorte les deux parties à garantir le strict respect de leurs obligations en vertu du droit international. Israël, en tant que puissance occupante, a le devoir d’assurer un accès sans entrave à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza », a déclaré Mme Bachelet « Les personnes responsables de violations devront rendre des comptes », a souligné la cheffe des droits de l’homme de l’ONU.

    Israël doit protéger tous ses citoyens et résidents sans discrimination
    La Haut-Commissaire a également appelé le gouvernement israélien à prendre des mesures pour endiguer la flambée inquiétante de violence entre les groupes d’extrême droite, y compris les colons israéliens, et les citoyens palestiniens d’Israël, dans des villes comme Lod, Jaffa, Ramle et Haïfa.

    La nature apparemment hautement organisée de certaines attaques ainsi que les propos incendiaires qui peuvent constituer une incitation à la haine et à la violence raciales et religieuses sont particulièrement préoccupants, souligne le HCDH.

    Des informations indiquent que dans certains cas, des colons sont arrivés en convois organisés depuis les colonies israéliennes de Cisjordanie pour rejoindre des groupes locaux. Des attaques violentes ont également été perpétrées par certains citoyens palestiniens d’Israël. Des émeutes ont eu lieu à Bat-Yam, Jaffa et Saint Jean d’Acre cette semaine, notamment des attaques contre des lieux de culte et du patrimoine culturel.

    « Je suis particulièrement préoccupé par les informations selon lesquelles la police israélienne n’est pas intervenue là où des citoyens palestiniens d’Israël ont été violemment attaqués, et que les médias sociaux sont utilisés par des groupes d’extrême droite pour rallier des gens pour apporter ‘des armes, des couteaux, des gourdins, des coups de poing’ à utiliser contre les citoyens palestiniens d’Israël », a déclaré Mme Bachelet.

    Des rapports font également état d’un recours excessif et discriminatoire à la force par la police contre des citoyens palestiniens d’Israël, dont des centaines ont été détenus en lien avec d’incidents de violence.

    « Je rappelle au gouvernement israélien son devoir de protéger tous ses résidents et citoyens sans discrimination fondée sur les notions de ‘nation’, d’origine religieuse ou ethnique, et d’assurer l’égalité de traitement devant la loi », a déclaré Mme Bachelet. « Les dirigeants politiques doivent s’abstenir de toute action qui aggraverait les tensions, mais doivent prendre des mesures pour prévenir et combattre l’incitation à la haine et à la violence et veiller à ce que tous les citoyens d’Israël soient pleinement et également protégés, notamment en prenant des mesures préventives », a-t-elle ajouté.

    La cheffe des droits de l’homme de l’ONU s’est également dit profondément troublée par l’utilisation signalée de balles réelles par les forces de sécurité israéliennes dans le contexte de manifestations et d’affrontements en Cisjordanie, qui a entraîné la mort de 10 Palestiniens rien que pour la journée du 14 mai.

    Le HCDH a rappelé que tout usage de la force par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie doit respecter les Principes de base sur l’usage de la force et des armes à feu par les forces de l’ordre. Ces principes stipulent en particulier que les armes à feu ne peuvent être utilisées que contre des individus représentant une menace imminente de mort ou de blessures graves, et uniquement en dernier ressort. « Dans une situation d’occupation, le recours injustifié et illégal aux armes à feu par les forces de l’ordre peut constituer un crime de guerre », a averti le HCDH.

    La Haut-Commissaire a appelé à ce que des enquêtes indépendantes, transparentes et approfondies soient menées sur toutes les allégations de violations du droit international relatif aux droits de l’homme et du droit international humanitaire.

    « L’histoire récente nous a montré comment une situation aussi grave peut évoluer avec des conséquences tout à fait catastrophiques pour des milliers de civils », a déclaré Mme Bachelet. « Il ne peut y avoir de gagnant, pas de paix durable résultant de la poursuite du cycle de la violence », a insisté la Haut-Commissaire qui a exhorté toutes les parties – « et les États influents » – à prendre des mesures immédiates pour garantir le respect du droit international, apaiser les tensions et œuvrer pour résoudre – plutôt qu’attiser – le conflit.

    ONU Info, 15 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Hamas, Ghza, HCDH, ONU, Michelle Bachelet,

  • France-élections / Duel

    Faouzia Mahmoudi

    Il reste désormais moins d’un an avant la présidentielle française et les ambitions, plus ou moins bien cachées jusqu’à aujourd’hui, commencent à éclore. A droite, Xavier Bertrand, présenté jusqu’ici comme le candidat le plus sérieux et prometteur de ce bord politique, pourrait prochainement voir Valérie Pécresse venir chasser sur son domaine. Car si l’ex-ministre ne met pas clairement en avant ses ambitions pour l’Élysée, elle se présente néanmoins comme étant déterminée à empêcher une réédition du duel de 2017 en 2022.

    En effet, la présidente ex-LR de l’Ile-de-France a promis de mettre «toute (son) énergie» pour empêcher un duel Macron-Le Pen en 2022, répétant qu’elle «quitterait la politique» si elle échouait aux régionales de juin. «Je veux sortir la France de cet étau Marine Le Pen-Emmanuel Macron dont personne ne veut. Je mettrai toute mon énergie pour que ce duel n’ait pas lieu», a-t-elle affirmé. «Cela passe par la reconstruction d’une grande force politique de la droite et du centre et j’apporterai toutes mes forces à cette ‘’dream team’’ de droite que nous devons faire émerger pour éviter un remake du second tour de la présidentielle de mai 2017», a-t-elle ajouté.

    Évacuant pour le moment la question de son éventuelle candidature à la présidentielle, elle a souhaité que «la droite porte un certain nombre de sujets dans les prochains mois (…) : immigration, intégration, banlieue, mais aussi éducation, écologie et progrès». «Notre nation se déchire, elle se fissure. Nous avons perdu l’envie de vivre ensemble, d’avoir un destin collectif, un ciment commun, parce que nous avons perdu notre fierté française», a affirmé la présidente de la région.

    Pour les banlieues, Pécresse a plaidé une «stratégie de peuplement» avec «un plan sur dix ans pour casser les ghettos», en fixant pour règle de n’avoir «pas plus de 30 % de logements sociaux dans un quartier». Sur l’immigration, elle a répété qu’il existe, selon elle, «un lien indéniable entre terrorisme, immigration incontrôlée et intégration ratée» et plaidé pour réviser la directive européenne «retour» sur les expulsions. Il faut aussi «instaurer une procédure d’asile à la frontière pour pouvoir renvoyer les clandestins dans leurs pays d’origine», a-t-elle affirmé.

    Les politiques de droite veulent ainsi désormais parler sécurité, immigration et justice, les thèmes qui intéressent le plus les Français et qui seront décisifs dans la campagne présidentielle de 2022, alors même que beaucoup d’entre eux, Bertrand en tête, avaient justement quitté LR car ils estimaient que le parti courrait derrière le Rassemblement National de Marine Le Pen. Reste à voir si aujourd’hui les électeurs de droite seront prêts à voter pour ceux qui ont quitté le navire LR afin de naviguer seuls, ou s’ils préfèreront, selon leur sensibilité politique, voter les uns pour Macron et les autres pour Marine Le Pen, offrant alors à ces deux candidats une sérieuse chance de se retrouver une fois encore au second tour de la prochaine présidentielle.

    Le Jour d’Algérie, 15 mai 2021

    Etiquettes : France, élections présidentielles, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand, extrême droite, LAREM, RN, Marine Le Pen,

  • Les fantasmes du Maroc (La verdad de Ceuta)

    « Le Maroc a une stratégie d’État sur Ceuta et Melilla et la volonté de la maintenir à long terme ». C’est ainsi que Carlos Echeverría, directeur de l’Observatoire de Ceuta et Melilla, a posé les bases dans le cadre de la conférence Ceuta et Melilla, la frontière sud de l’Europe, qui s’est tenue ce vendredi matin à l’Association de la presse de Madrid dans le cadre des commémorations de la Journée de l’Europe.

    Ces prétentions du Maroc commencent à toucher les œufs d’une manière qui frise l’indécence, bien qu’une grande partie de la responsabilité de l’arrogance du Maroc et de la majorité des personnes sans cervelle qu’il a comme population, qui comme des moutons suivent ce que leur dit le premier petit mouchard qu’on leur met sous le nez, est le manque de réponse énergique de l’État espagnol.

    Le gouvernement ne peut tolérer les dénégations continues, les menaces continues, les pressions continues, et mettre les choses au clair.

    Il est vrai que lorsqu’on se trouve face à une série de personnes non éduquées qui croient à leurs propres fantasmes, il est très difficile pour elles de faire entendre raison, surtout lorsque la compréhension et le dialogue ne font pas partie des points forts du pays voisin, qui est plus enclin à des pratiques mafieuses et à l’extorsion pour essayer de faire du profit.

    L’Espagne doit commencer à mettre fin à cette situation immédiatement, et elle doit le faire avec le soutien de l’Europe, qui ne peut rester sur la touche. Il existe suffisamment d’outils juridiques pour commencer à arrêter ces gens du pays voisin, car ils sont fatigants, et comme les mouches, ils touchent et touchent les œufs jusqu’à ce qu’on perde patience, et l’Espagne a déjà eu beaucoup de patience, et elle met déjà beaucoup de temps à réagir.

    La verdad de Ceuta, 15 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla,

  • La Turquie assouplit les restrictions du COVID-19 mais maintient de nombreux couvre-feux.

    ISTANBUL (AP) – Le ministère de l’Intérieur de la Turquie a levé dimanche la mesure de confinement total qui ordonnait aux gens de rester chez eux pour lutter contre les infections au COVID-19, passant à un programme moins restrictif qui implique toujours des couvre-feux les soirs de semaine et les week-ends.

    Dans une nouvelle directive, le ministère a qualifié les mesures applicables de lundi à juin de « normalisation progressive ».

    Les centres commerciaux pourront rouvrir leurs portes. Certains commerces resteront fermés, notamment les gymnases et les cafés, mais les restaurants pourront proposer des plats à emporter en plus des livraisons. Les écoles maternelles reprendront l’enseignement en présentiel, mais les classes supérieures poursuivront l’enseignement à distance.

    Les Turcs pourront retourner sur leur lieu de travail mais devront rester chez eux de 21 heures à 5 heures du matin en semaine et toute la journée du samedi et du dimanche, à l’exception des déplacements vers un marché pour acheter de la nourriture. Les fonctionnaires continueront à travailler à distance ou en équipes dans les bureaux. Les touristes étrangers et les travailleurs munis de permis spéciaux sont exemptés.

    Les personnes âgées de plus de 65 ans non vaccinées ne seront autorisées à quitter leur domicile qu’entre 10 heures et 14 heures les jours de semaine. Les déplacements interurbains pendant le couvre-feu sont soumis à autorisation.

    Malgré le couvre-feu, des centaines de supporters de football sont sortis à Istanbul samedi en fin de journée pour célébrer la victoire du Besiktas en Super League.

    Les nouvelles infections et les décès dus au COVID-19 ont explosé après que la Turquie a levé la plupart des restrictions en mars, ce qui a incité le gouvernement à instaurer un confinement total à la fin du mois d’avril. Il s’agissait de la mesure la plus stricte prise par le gouvernement depuis le début de la pandémie, suite au nombre record de nouveaux cas dépassant les 60 000 par jour.

    Les statistiques du ministère de la santé font état de 11 472 nouveaux cas signalés samedi et d’un nombre total de décès confirmés de 44 537. Selon les experts, ces deux chiffres, comme dans de nombreux pays, sont inférieurs à la réalité en raison des tests limités et des cas manqués.

    Le président turc a déclaré que les restrictions imposées par le COVID-19 visaient à réduire le nombre de nouveaux cas à moins de 5 000 par jour, afin d’éviter que le secteur vital du tourisme en Turquie ne soit dévasté pour un deuxième été consécutif.

    Associated Press, 16 mai 2021

    Etiquettes : Turquie, covid 19, coronavirus, pandémie, confinement, ouverture des frontières,

  • Les nations islamiques tiennent un sommet d’urgence sur les attaques d’Israël-Gaza

    DUBAI, Émirats arabes unis (AP) – L’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui compte 57 pays, a ouvert une réunion d’urgence dimanche au sujet des violents combats entre Israël et le Hamas, le parti militant de la bande de Gaza, première mesure importante prise par les pays du Moyen-Orient qui ne savent toujours pas comment aborder le conflit.

    Alors que la Ligue arabe et des organisations telles que l’OCI, basée en Arabie saoudite, maintiennent leur position selon laquelle les Palestiniens devraient avoir leur propre État indépendant, Israël a récemment conclu des accords de reconnaissance avec plusieurs de ses membres. Cette situation, ainsi que les inquiétudes de certains pays à l’égard du Hamas, ont conduit à une réaction quelque peu modérée aux attaques, par opposition à la réaction massive des décennies passées.

    Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Malki, de l’Autorité palestinienne, qui administre des enclaves autonomes en Cisjordanie occupée par Israël, a décrié ce qu’il a appelé les « attaques lâches » d’Israël au début de la réunion.

    « Nous devons dire à Allah que nous résisterons jusqu’au dernier jour », a-t-il déclaré. « Nous sommes confrontés à une occupation de longue durée, c’est la base du problème. Des crimes sont commis contre les Palestiniens sans conséquences. »

    Cependant, l’Autorité palestinienne de Malki n’a aucun contrôle sur le Hamas et la bande de Gaza, où les militants ont pris le pouvoir en 2007.

    Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a adopté une ligne tout aussi dure.

    « Israël est le seul responsable de la récente escalade à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza », a déclaré Cavusoglu. « Nos avertissements à Israël la semaine dernière n’ont pas été entendus ».

    Dans la péninsule arabique et les États du golfe Persique, les réactions aux combats ont été mitigées. Au Qatar, où se trouve le réseau satellitaire Al-Jazeera, des centaines de personnes se sont déplacées tard dans la nuit de samedi à dimanche pour écouter un discours du chef du Hamas, Ismail Haniyeh. Il partage désormais son temps entre la Turquie et le Qatar, qui soutiennent tous deux le Hamas, tout comme l’Iran.

    « La résistance ne cédera pas », a juré Haniyeh alors que des gardes du corps se tenaient derrière lui. Il a ajouté que « la résistance est le chemin le plus court vers Jérusalem » et que les Palestiniens n’accepteront rien de moins qu’un État palestinien avec Jérusalem comme capitale.

    Le président du parlement koweïtien aurait parlé avec Haniyeh samedi, tout comme le ministre des affaires étrangères du Qatar. Il en va de même pour le général Esmail Ghaani, chef des forces expéditionnaires Quds des Gardiens de la révolution paramilitaires iraniens.

    Il y a aussi Bahreïn et les Émirats arabes unis, deux États arabes du Golfe qui ont conclu des accords de reconnaissance avec Israël l’année dernière dans les derniers mois de l’administration Trump. Ces nations, ainsi que l’Arabie saoudite, ont réitéré leur soutien aux Palestiniens pour l’obtention de leur propre État indépendant. Cependant, les médias liés au gouvernement dans ces pays n’ont pas couvert l’actuelle flambée de violence sans interruption comme d’autres réseaux dans la région.

    Il y a cependant des murmures de dissidence. Dans la nation insulaire de Bahreïn, des groupes de la société civile ont signé une lettre demandant au royaume d’expulser l’ambassadeur d’Israël en raison de la violence. Dans les Émirats arabes unis, où les partis politiques et les manifestations sont illégaux, les Palestiniens qui travaillent à Abu Dhabi et à Dubaï ont exprimé leur colère discrètement, craignant de perdre leur permis de séjour. Certains Emiratis ont également exprimé leurs inquiétudes.

    « La seule démocratie de la région », a tweeté l’écrivain et analyste politique émirati Sultan Sooud Al Qassemi en évoquant la frappe israélienne sur un bâtiment de Gaza qui abritait les bureaux de l’Associated Press et d’Al-Jazeera.

    Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, a critiqué les membres de l’OCI qui ont conclu des accords de reconnaissance avec Israël.

    « Il y en a quelques-uns qui ont perdu leur boussole morale et ont exprimé leur soutien à Israël », a-t-il déclaré. « S’il y a des déclarations tièdes au sein de notre propre famille, comment pourrions-nous critiquer les autres qui (ne) prennent pas nos paroles au sérieux ? ».

    Hussein Ibish, chercheur principal à l’Institut des États arabes du Golfe, basé à Washington, a déclaré que la plupart des dirigeants arabes du Golfe craignent les tirs de roquettes du Hamas, qu’ils jugent « cyniques, dangereux, inutilement provocateurs et mettant en danger aussi bien les Israéliens que les Palestiniens de Gaza ». Cela soulage la pression exercée sur ces dirigeants du Golfe pour qu’ils réagissent, contrairement à d’autres confrontations impliquant la mosquée Al-Aqsa, le troisième site le plus sacré de l’Islam à Jérusalem, ou lorsque des colons israéliens forcent des familles arabes à quitter leur maison, a-t-il dit.

    « Il n’y aura pas beaucoup de sympathie pour ce qui est largement considéré dans le Golfe comme une riposte lourde et disproportionnée d’Israël », écrit Ibish, « mais il sera beaucoup plus facile pour les dirigeants du Golfe et de nombreux citoyens de considérer l’échange comme une conflagration tragique aux dépens de gens ordinaires, provoquée par deux leaderships sur lesquels ils n’ont ni contrôle ni responsabilité. »

    Associated Press, 16 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Ghaza,

  • Des centaines de corps retrouvés enterrés sur les rives d’un fleuve indien

    PRAYAGRAJ, Inde (AP) – La police s’adresse aux villageois du nord de l’Inde pour enquêter sur la découverte de corps enterrés dans des tombes de sable peu profondes ou échoués sur les rives du Gange, suscitant des spéculations sur les médias sociaux selon lesquelles il s’agirait des restes de victimes du COVID-19.

    Dans des jeeps et des bateaux, la police a utilisé des haut-parleurs portables avec des microphones demandant aux gens de ne pas jeter les corps dans les rivières. « Nous sommes ici pour vous aider à accomplir les derniers rites », a déclaré la police.

    Vendredi, les pluies ont mis à nu les couvertures en tissu des corps enterrés dans des tombes de sable peu profondes sur la rive du fleuve à Prayagraj, une ville de l’État d’Uttar Pradesh.

    Navneet Sehgal, porte-parole du gouvernement de l’État, a démenti dimanche les informations des médias locaux selon lesquelles plus de 1 000 cadavres de victimes du COVID-19 avaient été récupérés dans les rivières au cours des deux dernières semaines. « Je suis sûr que ces corps n’ont rien à voir avec le COVID-19 », a-t-il déclaré.

    Selon lui, certains villageois n’ont pas incinéré leurs morts, comme le veut la coutume, en raison d’une tradition hindoue pendant certaines périodes de signification religieuse, et se sont débarrassés d’eux dans les rivières ou en creusant des tombes sur les berges.

    K.P. Singh, un officier de police supérieur, a déclaré que les autorités avaient réservé un terrain de crémation pour les personnes décédées du COVID-19 sur la rive de Prayagraj et que la police n’autorisait plus aucun enterrement sur le bord de la rivière.

    Les autorités de l’État de Sehgal ont trouvé « un petit nombre » de corps sur les berges de la rivière, a-t-il dit, mais n’a pas donné de chiffre.

    Ramesh Kumar Singh, membre de Bondhu Mahal Samiti, une organisation philanthropique qui aide à incinérer les corps, a déclaré que le nombre de décès est très élevé dans les zones rurales et que les pauvres se débarrassent des corps dans la rivière en raison du coût exorbitant des derniers rites et de la pénurie de bois. Le coût de la crémation a triplé, passant à 15 000 roupies (210 dollars).

    La semaine dernière, les autorités sanitaires ont récupéré 71 corps qui s’étaient échoués sur les rives du Gange dans l’État voisin du Bihar.

    Les autorités ont pratiqué des autopsies mais ont déclaré qu’elles ne pouvaient pas confirmer la cause du décès en raison de la décomposition.

    La semaine dernière, une douzaine de corps ont également été retrouvés enterrés dans du sable à deux endroits de la rive du fleuve dans le district d’Unnao, à 40 kilomètres au sud-ouest de Lucknow, la capitale de l’Uttar Pradesh. Le magistrat du district, Ravindra Kumar, a déclaré qu’une enquête était en cours pour identifier la cause des décès.

    Les deux grands États de l’Inde, l’Uttar Pradesh et le Bihar, qui comptent au total près de 358 millions d’habitants, sont parmi les plus touchés par la vague de chaleur qui balaie le pays et dont le bilan est catastrophique. Des villageois infortunés ont transporté d’urgence des malades vers les villes voisines pour qu’ils y soient soignés, et beaucoup d’entre eux sont morts en chemin, victimes de l’effondrement des soins de santé en Inde.

    Après avoir atteint des sommets pendant des semaines, le nombre de nouveaux cas s’est stabilisé, a déclaré le Dr V.K. Paul, un expert gouvernemental de la santé.

    Dimanche, le ministère de la Santé a fait état de 311 170 cas confirmés au cours des dernières 24 heures, contre 326 098 samedi.

    Il a également signalé 4 077 décès supplémentaires, portant le nombre total de décès à 270 284. Selon les experts, il est presque certain que ces deux chiffres sont largement sous-estimés.

    Associated Press, 16 mai 2021

    Etiquettes : Inde, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Des effets de la colonisation

    Chaabane BENSACI

    Discriminations diverses, racisme profondément ancré dans les institutions comme dans les esprits, contrôles au faciès systématisés malgré les dénonciationsrégulières… Le colonialisme et l’esclavagisme ont eu des effets qui, des décennies après leur disparition, sont, chaque jour, perceptibles pour une catégorie de citoyens des anciennes puissances coloniales, notamment la France. Les traces sont là, évidentes et si des lois ont été votées pour les combattre, elles s’avèrent, la plupart du temps, inefficaces. Car ces traces sont dans les esprits, dans les mentalités et dans les mécanismes institutionnels.

    Les certitudes esclavagistes et colonialistes ont profondément forgé la société des pays européens qui ont participé à la boucherie, voire même celles qui n’ont fait que contempler les massacres. Et ce sont elles qui ont engendré le racisme, devenu ambiant. Les communautés stigmatisées le savent parfaitement, et leur histoire se résume, en général, à une litanie de discriminations et de brimades. Il ne s’agit pas là d’un fantasme. Les cités ghettos dans la plupart des villes, les demandes d’emploi qui n’obtiennent jamais de réponse, les diplômés qui sont poussés àdes emplois basiques, le contrôle au faciès, vingt fois par jour, bref, la marginalisation qui ne s’affiche pas au grand jour mais se pratique à grande échelle, tout cela constitue un climat dont ceux qui souffrent au quotidien se découvrent déshumanisés, poussés dans un coupe-gorge social, tributaires d’un destin par avance écrit.

    Des beaux discours sur la manière qu’il convient de mettre en oeuvre pour «réparer, rectifier, supprimer» tous ces effets pervers du colonialisme et de l’esclavage, il y en a eu et il y en a encore, à en veux-tu, en voilà! Il est faux de dire et, plus encore, de croire que les personnes qui portent ce courant de pensée sont marginales. Pour cela, il suffit de se référer à la montée en puissance des formations politiques imbibées de la nostalgie des «temps bénis des colonies».

    Comme aussi, il faut se rappeler la mobilisation résolue d’un président de la République pour faire voter une loi encensant les «bienfaits de la colonisation», une réponse et une riposte perfide à la tentative d’un prédécesseur de rééditer, avec l’Algérie, le traité d’amitié à l’origine de la réconciliation franco-allemande. Et s’il existe, toujours, un «très gros malaise» en France, sur ces questions, c’est aussi parce que de tels individus sont là, pour dire, tout haut, ce qu’un grand nombre de leurs partisans pensent, tout bas.

    L’Expression, 16 mai 2021

    Etiquettes : France, colonisation, Algérie, racisme, discrimination, marginalisation,

  • Le danger de l’extrême droite tant en France qu’aux Etats-Unis

    Dans deux pays occidentaux, et non des moindres, une crise politique est en cours, qui peut très bien éclater à la surface dans les mois qui viennent. Ces pays ce sont les Etats-Unis et la France, et la crise qui les menace est celle dans laquelle ils plongeraient si leur extrême droite soit accédait au pouvoir soit le retrouvait, du moins en partie, après l’avoir perdu dans un premier temps.

    C’est la France qui est dans le premier cas, et les Etats-Unis dans le second. Encore que pour ces derniers il ne s’agisse pas à vrai dire d’une prise de pouvoir, mais seulement d’un retour en force de l’extrême droite à travers une victoire aux élections de mi-mandat de l’année prochaine. Une atmosphère de guerre civile règne aux Etats-Unis depuis l’élection de Donald Trump en 2016, qui a culminé dans l’envahissement du Capitole le 6 janvier dernier par un groupe de ses partisans, qui s’est faussement calmée ensuite, mais qui probablement n’attend que l’occasion propice pour reprendre de plus belle. Tout dépend à cet égard des élections de mi-mandat prévues pour la fin de 2022.

    Si les démocrates conservent à cette occasion leur avance à la chambre des représentants, ou mieux encore renforcent leur contrôle sur elle, tout en se maintenant au Sénat, la crise s’en trouvera sinon complètement dépassée du moins notablement atténuée. Elle serait complètement écartée si le parti du président remportait largement ces élections. Elle redoublerait d’intensité dans l’hypothèse contraire. Il ne serait même pas besoin dans ce cas d’attendre la prochaine élection présidentielle pour savoir qui a le plus de chance de l’emporter. Le risque serait alors grand que le pays soit parcouru de convulsions dès ce moment. Ce serait en effet comme si le mandat de Joe Biden au lieu de durer deux autres années prenait fin à partir de ce changement de majorité survenu dans le pouvoir législatif.

    Le fait est que les démocrates ne pourraient pas d’un côté perdre le contrôle du Congrès et de l’autre conserver néanmoins la Maison-Blanche deux années plus tard. Ce n’aurait été pourtant que le jeu ordinaire de l’alternance si le parti républicain n’était pas devenu sous la coupe de Donald Trump, qui en est maintenant le chef véritable, un parti d’extrême droite. S’il était resté le parti conservateur qu’il a toujours été jusqu’à récemment. En France aussi le risque se précise d’une victoire de l’extrême droite dès la présidentielle de mai prochain. Mais contrairement aux Etats-Unis, où une victoire démocrate aux élections à venir couperait court à la crise politique, une réélection d’Emmanuel Macron, a fortiori si celle-ci est obtenue difficilement, ne signifiera pas que tout danger représenté par l’extrême droite est conjuré. Une amélioration du score de Marine Le Pen par rapport à 2017 aurait plutôt pour effet de la relancer. Cela voudra dire en effet qu’elle pourra réussir la prochaine fois, que le procès de fascisation se poursuivra. La France plongerait dans la crise si seulement il s’avérait qu’elle était à même de remporter l’élection. Pas besoin pour cela qu’elle la remporte réellement. La simple possibilité qu’elle le puisse suffira sans doute à faire éclater la crise. Car alors se posera la question de savoir s’il faudra ou non organiser cette élection. Un scénario à l’algérienne s’imposera alors à tous les esprits.

    Le Jour d’Algérie, 15 mai 2021

    Etiquettes : France, Etats-Unis, extrême droite, extrémisme,

  • Shokry et Jerandi se coordonnent pour exprimer la position arabe sur l’agression israélienne contre les Palestiniens au Conseil de sécurité

    LE CAIRE – 15 mai 2021: Le ministre des Affaires étrangères Sameh Shokry a reçu vendredi un appel téléphonique de son homologue tunisien Othman Jerandi alors qu’il examinait les efforts déployés pour mettre fin à l’agression israélienne et aux affrontements sur les territoires palestiniens.

    Le ministre Shokry a apprécié les efforts de la Tunisie au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) et le rôle que joue la Tunisie pour exprimer la position arabe approuvée par le Conseil de la Ligue arabe le 10 mai.

    Les deux ministres ont coordonné les préparatifs de la session du CSNU qui se tiendra le 16 mai pour explorer les moyens de sortir de la crise actuelle, comme un cessez-le-feu qui épargnerait de nombreuses vies qui seraient perdues à cause des opérations militaires et de l’attaque israélienne contre la bande de Gaza.

    L’Agence palestinienne de presse et d’information (WAFA) a annoncé samedi l’augmentation du nombre de morts et de blessés parmi les Palestiniens à 136 et 1 000, respectivement. Les victimes comprennent 31 enfants et 20 femmes. Depuis le 10 mai, Israël a lancé des frappes aériennes et bombardé la bande de Gaza, provoquant la destruction de plus de 200 unités résidentielles et 31 établissements d’enseignement, y compris des écoles, des collèges et des centres de formation professionnelle.

    Egypt Today, 15 mai 2021

    Etiquettes : Tunisie, Egypte, Ligue Arabe, Palestine, Israël, Ghaza,