Catégorie : Monde

  • De Montpellier à Jérusalem, les musulmans sont toujours coupables sur LCI

    Samuel Gontier
    Publié le 12/05/21

    Sur France 2, Anne-Sophie Lapix adopte la rhétorique des syndicats policiers d’extrême droite. Sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier et Olivier Truchot mettent en valeur les militaires putschistes et les éditorialistes de “Valeurs actuelles”. Sur LCI, Caroline Fourest et Abnousse Shalmani fustigent une candidate voilée et des Palestiniens énervés.

    « Voici les titres de ce mardi 11 mai, annonce Anne-Sophie Lapix sur France 2. La nation a honoré la mémoire du brigadier Éric Masson, tué lors d’un contrôle antidrogue à Avignon. Le tueur présumé nie toujours les faits. » Il a beau nier, pour la présentatrice, il n’est pas présumé innocent mais « présumé tueur » donc coupable. Après les titres, Anne-Sophie Lapix revient sur « ce policier tué lors d’un simple contrôle de stupéfiants ». Un contrôle de stupéfiants ? La police voulaient vérifier si la drogue était en règle. Dans le sujet qui suit, il est encore question de « l’avocat du tueur présumé » donc coupable.

    « Pour répondre à l’émotion des policiers, relaie une journaliste, Matignon met des annonces sur la table. […] Annonces encourageantes mais insuffisantes pour la plupart des syndicats de police qui réclament des peines incompressibles. » La parole est au représentant d’Alliance. « Ça va rien changer dans le quotidien des policiers. L’individu va encourir une peine plus importante mais si elle est encore à l’appréciation du magistrat, rien ne dit que la peine prononcée sera tout aussi importante. » Il faudrait supprimer les magistrats et laisser les policiers juger eux-mêmes. « Certains magistrats voient surtout un effet d’annonce », précise la journaliste. « Ce sont des mesurettes qui pour la plupart existent déjà, persifle une représentante du Syndicat de la magistrature. On a besoin d’enquêteurs, de magistrats, de greffiers. » Mais le gouvernenemt a jugé plus rentable de commander des dizaines de milliers de munitions de LBD.

    « Bonsoir Monsieur le Premier ministre. » En plateau, Anne-Sophie Lapix accueille Jean Castex. « Le tueur présumé a 19 ans. » Elle y tient, à son présumé coupable. « Il était connu des services de police, il avait été jugé pour des faits de violence, de trafic de stupéfiants. » C’est bien la preuve de sa culpabilité. « Comment on aurait pu l’arrêter ? » L’arrêter préventivement ? Le droit ne le permet pas, c’est embêtant. « Les syndicats policiers ne vous demandaient pas plus de moyens, attaque la présentatrice. Ils veulent une peine minimale, incompressible, que l’agresseur sache qu’il va être condamné. Et c’est pas le cas aujourd’hui. » Ah bon ? Les agresseurs de policiers ne sont pas condamnés ? Je dois être victime d’une hallucination, confondre Anne-Sophie Lapix sur France 2 avec Laurence Ferrari sur CNews.

    Mieux vaut BFMTV. « La première tribune signée par des généraux a fait beaucoup de bruit, rappelle Jean-Baptiste Boursier samedi soir. Et une nouvelle tribune est à paraître cette semaine, toujours dans le magazine Valeurs actuelles. » BFMTV est à la pointe de l’information, elle parle déjà d’une tribune qui n’existe pas. « Son directeur de la rédaction est en direct avec nous, bonsoir Geoffroy Lejeune. » Chouette, je vais vivre de l’intérieur l’élaboration de la tribune. « Pourquoi y aura-t-il une nouvelle tribune ? » Pour apaiser les esprits, je suppose. « On a été sollicité pour publier cette tribune, explique Geoffroy Lejeune. Et, en règle générale, on est d’accord pour que tout le monde s’exprime. » Par exemple, on publie régulièrement des tribunes de travailleurs sans-papiers ou de victimes de violences policières.

    Pendant les douze minutes de l’entretien, Jean-Baptiste Boursier répète une seule question, cherchant obstinément à savoir si la tribune est authentique. « On fait notre travail de vérification, de journalistes, certifie Geoffroy Lejeune. Il faut qu’on s’assure que ça n’a pas été signé par des gens qui n’existent pas ou qui ne sont pas militaires. On est en train de tout vérifier. » Je suis impressionné par le zèle déontologique des journalistes de Valeurs actuelles… Les mêmes qui ont publié le récit totalement bidonné d’un prof soi-disant victime d’islamistes. Sur le fond, Geoffroy Lejeune précise : « C’est une tribune qui donne un cadre de réflexion. » Christophe Barbier va être ravi, il adore le cadre de réflexion des appels au putsch. « La première tribune des militaires, c’était un diagnostic, un pronostic et un appel, explique-t-il. Le diagnostic, tout le monde est d’accord : une société déchirée, une montée de la violence… » Des hordes de barbares dans nos banlieues, des musulmans grands remplaçants… Tout le monde (d’extrême droite) est d’accord.

    À propos de musulmans, on a quoi cette semaine pour leur taper dessus ? « Je voudrais vous raconter l’histoire d’une candidate voilée sur une affiche électorale, propose Olivier Truchot mardi soir. Cette candidate voilée, c’est une candidate de LREM aux départementales de Montpellier. La polémique est venue d’un tweet de Jordan Bardella, Stanislas Guerini a réagi. » En cédant à l’injonction du RN, sans doute pour consolider le fameux « front républicain » (contre la gauche). « Qu’en pense la sénatrice Valérie Boyer ? » Du mal, bien sûr. Olivier Truchot lui demande fort à propos : « On vous a reproché un temps de porter une croix assez visible lorsque vous étiez sur les plateaux télé. Quelle est la différence ? — Le voile, c’est un interdit de fraternité, un interdit de liberté et un interdit d’égalité. » Alors que la croix, pas du tout. « Merci d’avoir été avec nous », salue le présentateur sans la relancer.

    Au bout de presque dix minutes, Olivier Truchot précise : « Rappelons que Sarah Zemmahi, elle a un nom, cette candidate qui apparaît voilée… » Révélation, une femme voilée a donc un nom. Comme si son voile ne suffisait pas à la définir. Pour en parler, BFMTV a convié Tugdual Denis, de Valeurs actuelles. Olivier Truchot relève : « C’est un débat qui transcende les partis. À LREM, ils ne sont pas d’accord entre eux. À gauche, ils ne sont pas d’accord entre eux. Et à droite, on peut trouver des partisans de la laïcité… » Laquelle n’interdit pourtant pas de porter un signe religieux dans l’espace public. « … Et puis d’autres qui, au contraire, veulent afficher leurs convictions religieuses. » Mais seulement si ce sont les convictions de Valérie Boyer.

    Alain Marschall apparaît pour annoncer le sommaire de la tranche suivante. « Invité à 19h30, Jordan Bardella, du RN, à propos de la polémique sur la candidate voilée présente sur une liste de LREM. » À l’écran s’affiche un titre interrogatif, « Voile : En marche se déchire, le RN en profite ? » Sur BFMTV, c’est certain.

    Sur LCI aussi. « Une candidate aux élections départementales peut-elle porter le voile ?, demande David Pujadas. — C’est parfaitement légal », répond une journaliste. Il n’empêche que, selon Hala Oukili, éditorialiste à Causeur, « nous sommes pris en otages par ces polémiques qui reviennent incessamment ». C’est malheureux, l’extrême droite est prise en otage par les polémiques qu’elle suscite. « Chaque élection a aujourd’hui sa voilée. » Pas besoin de la nommer, « la voilée » suffit à la désigner. « C’est un sujet qui gangrène la société depuis quarante ans. » Comme l’extrême droite, mais c’est une coïncidence. « Le cadre juridique est clair, rappelle David Pujadas, elle a le droit de porter un voile. — On ne peut pas utiliser le droit pour parler de ce genre de sujet. » Il ne manquerait plus qu’on respecte le droit. « Il [le voile] fait référence à quelque chose d’exogène dans notre culture. » Tout ce qui est exogène doit être rejeté. « Est-ce qu’on s’est limité au droit pour légiférer sur la polygamie, sur l’excision ? » Parce qu’en plus « la voilée » est aussi polygame et pratique l’excision ? Elle mérite la déchéance de nationalité – ça l’empêcherait de se présenter à des élections.

    « D’accord, convient David Pujadas, le débat est politique mais… — Il est plus que politique, le coupe Hala Oukili, il est civilisationnel. » C’est une guerre de civilisation, le grand remplacement est en marche. « On affaiblit la laïcité en la ramenant sur le tapis quand on veut parler du hijab parce que le hijab est naturellement prosélyte. » Tout le monde a constaté les conversions massives instantanément provoquées par l’apparition d’un hijab. « Ça instaure une inégalité entre l’homme et la femme, sur ce point on est tous d’accord, approuve Emmanuelle Ducros, agrochimiste à L’Opinion. C’est la République qui dit que l’homme et la femme n’ont pas à être discriminés ou traités différemment. » Mais que seule la femme doit être jugée sur sa manière de s’habiller.

    « Je suis effaré par les raccourcis sur cette affaire, proteste Zyad Limam, d’Afrique Magazine. C’est une belle manip du RN, un membre du RN fait un tweet… — Ça, le coupe David Pujadas, c’est le doigt qui montre la lune. » Zyad Limam est vraiment idiot, il regarde le tweet au lieu de regarder le voile. « Ce qui m’inquiète, persiste l’islamo-gauchiste, c’est que l’agenda est dicté par l’extrême droite : les généraux, le voile… — L’agenda peut être dicté par l’extrême droite, revendique David Pujadas. Y a un fait, le RN le montre mais on l’aurait vu sans le RN. » Le RN nous a simplement mâché le travail. « La droite fondamentaliste catholique fait de la politique et c’est toujours les musulmans qui posent problème, déplore Zyad Limam. Je suis consterné que le débat soit dicté totalement à l’extrême droite en ce moment… — C’est pas l’extrême droite qui fait l’agenda des sujets », le coupe à nouveau David Pujadas. C’est l’agenda qui fait les sujets d’extrême droite.

    « C’est pas un vêtement, clame le LR Philippe Juvin, c’est un acte politique. — Vous êtes d’accord que c’est un signe de séparatisme ?, se rengorge David Pujadas. — C’est une volonté très claire de nourrir un séparatisme. » Se présenter aux élections départementales sur une liste de la majorité présidentielle, voilà bien le comble du séparatisme. « La laïcité a un sens juridique mais elle a aussi un sens comportemental. » Et vestimentaire. « C’est un pacte de discrétion. » Sauf pour les cathos qui s’affichent à la messe et arborent des crucifix.

    David Pujadas se pourlèche : « Quelques éléments de biographie parce que c’est sorti immédiatement, évidemment. » La fachosphère a bien travaillé. « Oui, j’ai publié un article dans Causeur avant de venir, pavoise Hala Oukili. La candidate est une étudiante brillante diplômée en ingénierie de la santé sauf qu’on remarque qu’en 2015 elle a créé une association pour apporter de l’aide scolaire, valoriser des parcours d’excellence. Comme par hasard, c’est une association qui ne fait que du prosélytisme et la promotion du niqab. » Et qui promeut la lapidation des femmes adultères, sans aucun doute.

    Pour mettre tout le monde d’accord, David Pujadas reçoit comme chaque mardi son invitée d’honneur dans la rubrique intitulée « Fourest en liberté ». Surprise : « Dans l’actualité, vous avez voulu revenir sur cette affaire de candidate voilée. » Caroline Fourest dénonce « l’instrumentalisation de cette candidate ». Tellement idiote qu’elle se laisse manipuler par LREM à des fins électoralistes. « J’entendais des députés LREM dire : “C’est formidable, elle fait du soutien scolaire.” Oui, tous les militants des Frères musulmans font du soutien scolaire, c’est la base quand vous voulez noyauter la vie associative et politique. C’est pas le cas de toutes les femmes voilées mais c’est le cas de celle-là. » Pas de doute, la moindre femme qui porte un voile et se préoccupe de scolarité appartient à la cinquième colonne.

    David Pujadas accueille à présent ses éditorialistes. « Votre parti pris à l’international, Abnousse Shalmani. On a envie de comprendre ce qui se passe à Jérusalem. » Bof, ça doit être accessoire : aucun débat des chaînes info n’y est consacré. « Et vous nous dites : “La rue prend la main.” » Le gouvernement israélien n’y est pour rien. « Oui, dès le début, la rue a pris la main, assure l’experte. Il faut remettre dans le contexte ce qui est en train de se passer. D’une part, on est à un moment post-confinement, tous les conflits ont été gelés et donc quand ça dégèle, ça tape plus fort, c’est inévitable. » Les morts et les blessés à Jérusalem, à Gaza, c’est la faute au Covid. « Et ça s’inscrit dans le mois du ramadan qui, depuis quelques années, sous pression des islamistes, est un mois de djihad, de révolte, d’attaques. » C’est aussi la faute des musulmans.

    « Tout a commencé le 15 avril, c’est venu de la rue, une scène dans le tramway à Jérusalem, vous voyez deux juifs religieux assis et une bande de jeunes Palestiniens les giflent. » L’image est formelle : c’est un Palestinien qui a commencé. Si des suprémacistes juifs avaient manifesté à Jérusalem pendant des semaines en hurlant « mort aux Arabes ! », la « spécialiste à l’international » de LCI en aurait entendu parler. « C’est le début du moment où la rue s’est enflammée et s’est concentrée (sic) à Jérusalem-Est. Jérusalem-Est est au cœur d’un conflit bien entendu, puisque après 1948 elle a été sous contrôle jordanien et, en 1967, après la guerre des Six-Jours, a été récupérée par Israël. » Au mépris du droit international, ce qui lui a valu des condamnations de l’ONU, mais on ne va pas vous embêter avec des considérations juridiques.

    « D’ailleurs, lundi, poursuit l’éditorialiste, c’était la fameuse “journée de Jérusalem” que l’État israélien a justement annulée pour éviter d’en rajouter… » Le gouvernement israélien est vraiment très prévenant avec les Palestiniens. Ce qui n’a pas empêché une manifestation statique au cours de laquelle les extrémistes scandaient à nouveau « mort aux Arabes ! ». « … Comme il a annulé la décision de justice sur la grande affaire du quartier de Cheikh Jarrah, qui est le quartier arabe de Jérusalem-Est, mais les juifs d’avant 1948 réclament leur droit du retour et on parle de colonisation, etc. » On en parle, etc., et elle a lieu, la colonisation : quatorze mille habitants palestiniens ont déjà perdu leur résidence.

    L’éditorialiste approfondit l’analyse. « Ce qui se passe aujourd’hui est vraiment la résultante de l’abandon du peuple palestinien par deux forces. D’un, par les États arabes avec les accords d’Abraham, où pas une ligne n’était dévolue aux Palestiniens, on les a mis sous le tapis. C’est l’aveu que les Palestiniens étaient bien utiles pour cacher les échecs des États arabes, dès qu’ils perdaient la main, ils organisaient une manifestation pro-palestinienne. » Les morts et les blessés à Jérusalem et à Gaza, Israël n’y est pour rien, c’est la faute des pays arabes. Et des responsables palestiniens : « C’est aussi l’abandon des autorités palestiniennes, du Fatah de Mahmoud Abbas et du Hamas. » Les nombreux politiques israéliens qui se déplacent pour manifester et harceler les Palestiniens aux côtés d’extrémistes religieux bénéficiant d’une incroyable impunité n’ont rien à voir avec la dégradation de la situation.

    Abnousse Shalmani détaille : « Le Fatah a annulé des élections, ça a mis le feu aux poudres. » Alors que la politique d’apartheid menée par Israël était plébiscitée par les Palestiniens. « Et le Hamas, il est rentré dans le jeu en envoyant cent cinquante roquettes. Ils attendent qu’une chose, au Hamas, c’est que tous les mois des valises de 30 millions de dollars arrivent des Émirats arabes unis jusque dans la bande de Gaza, et ils essaient de tout mettre dans leurs poches qui débordent déjà de leur corruption endémique. » La corruption, ça n’arriverait pas en Israël, où Benyamin Netanyahou tente de préserver son immunité en s’accrochant à son poste de Premier ministre. Pour y parvenir, faire monter les tensions avec les Palestiniens est une recette éprouvée. « Et voilà où on se retrouve. » À cause des Arabes, des Arabes et des Arabes mais aussi des Arabes. « Le summum : il y a quand même un parti arabe israélien qui pendant la campagne électorale n’a pas eu un mot pour les Palestiniens. » En résumé, si les Palestiniens se font tuer, c’est la faute aux Palestiniens.

    Telerama, 12 mai 2021

    Etiquetes : France, islamophobie, xénophobie, extrême droite, généraux, voile,

  • Un chef de la mafia turque implique le Maroc : « Si je meurs, je meurs ».

    Dans le troisième épisode de sa dernière série de vidéos, le chef de la mafia turque Sedat Peker a déclaré que le Maroc recevrait des cadeaux de la Turquie si le pays extradait le chef de la mafia.

    Autre moment fort de cette vidéo d’une heure, Peker a accusé la Turquie de donner des drones au Maroc en cadeau si le pays d’Afrique du Nord extradait le chef de la mafia.

    Peker se trouve actuellement à Dubaï, de son propre chef, et affirme que la Turquie a envoyé des agents pour le kidnapper.

    « Le roi du Maroc est un homme honorable. Il respecte une tradition qui remonte à l’époque de son père. Il n’extrade personne, pas même les ressortissants saoudiens », a déclaré le chef de la mafia Sedat Peker dans sa dernière vidéo.

    « Je ne peux pas savoir si ce sont des fonctionnaires ou des assassins, je vais me protéger. Si je meurs ou si je suis victime d’une bagarre avec un fonctionnaire de l’État, cela me ferait mal », a déclaré M. Peker.

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    Les « diffusions de M. Peker via les médias sociaux depuis l’étranger » et les « calomnies et accusations qui en découlent ont été considérées comme une nouvelle activité du crime organisé », a déclaré le ministère de l’intérieur dans un communiqué publié dimanche soir.

    Le ministère a déclaré que Peker était toujours impliqué dans le crime organisé bien qu’il ait dénoncé ses anciennes activités et prétendu être un homme d’affaires honnête.

    « L’affaire a été soumise à un tribunal, et finalement le procès s’est terminé par une opération », a déclaré le ministère.

    « En tant que tel, le processus se poursuivra jusqu’à ce que la personne en question soit renvoyée dans notre pays et remise à la justice. »

    Source : médias turcs

    De Jonge Turken, 10 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, mafia turque, Sedat Peker, Turquie,

  • Gestion des flux migratoires : La difficile route de la coopération

    La conférence de haut niveau qui s’est terminée hier à Lisbonne au Portugal, pays en charge actuellement de la présidence tournante du Conseil de l’Europe, devrait aboutir progressivement à la mise en place d’un partenariat UE-Afrique en vue de sortir la gestion de la question migratoire du seul angle sécuritaire. Sur le papier, les propositions sont intéressantes. Sur le terrain, il faudra attendre que prennent forment les recommandations pour une politique concertée et tournée notamment vers le co-développement. Ce n’est pas gagné d’avance !

    Par Kahina Terki

    Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a achevé, hier, sa visite de deux jours à Lisbonne. Kamel Beldjoud s’est rendu dans la capitale du Portugal pour prendre part aux travaux de la conférence ministérielle de haut niveau sur la gestion des flux migratoires.

    Depuis janvier 2021, le Portugal assure jusqu’à la fin du mois de juin prochain la présidence tournante du conseil de l’Union européenne (UE). Il s’est fixé comme objectif d’examiner la politique migratoire de l’Europe et de faire avancer ses projets de réforme.

    La conférence dont il a abrité les travaux intervient après la grande réunion conjointe de mars dernier, toujours à Lisbonne, des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur de l’UE. Le ministre portugais de l’Intérieur, Eduardo Cabrita, avait alors parlé de la nécessité d’une «relation proactive» avec les pays-sources d’où partent les migrants.
    «Cela comprend toutes les dimensions de la gestion des flux migratoires, qui réprime le trafic d’êtres humains et poursuit la migration illégale, mais qui crée des mécanismes de migration légale, des mécanismes d’incitation pour une gestion de la migration qui est, à moyen terme, positive pour l’Europe», avait-il expliqué lors d’un point de presse à l’époque.

    Il ne s’agirait donc pas, selon les mots du ministre portugais, d’une approche policière de la question migratoire. Il serait plutôt question d’associer les pays tiers à la gestion de cette question qui gagne chaque année en ampleur, si l’on se fie par exemple au cas algérien et aux nombres d’opérations mettant en échec la traversée de la Méditerranée vers les côtes espagnoles par des migrants clandestins. Mais il serait question aussi d’une politique de migration sélective et choisie, déjà en vigueur dans les nombreux états membres de l’UE qui accueillent les médecins et autres diplômés des universités, et qui ne profitent pas aux pays voisins de la rive sud de la Méditerranée.

    Son corolaire serait aussi d’engager ces pays, ceux d’Afrique du Nord en particulier, dans une coopération «dans les domaines de la justice et des affaires intérieures». Un partenariat à double tranchant dans la mesure où ces pays nord-africains risquent de se retrouver dans la position du gendarme anti-migrants obligés de multiplier les opérations de lutte contre les réseaux de passeurs et d’être disposés à récupérer dans les délais leurs ressortissants ayant pu gagner la rive nord de la Méditerranée et ne pouvant pas bénéficier du droit d’asile ou de séjour en territoire européen.

    Une nouvelle approche mais…

    La situation risque d’être d’autant plus problématique à gérer que, en face de la partie européenne plutôt d’accord sur les actions à entreprendre dans leur espace Schengen, les pays tiers avancent sur ce terrain en rangs dispersés et en fonction de leurs intérêts propres. Cela même si ces derniers peuvent faire valoir des arguments, semble-t-il entendus par l’UE, comme de tenir compte de leur réalité de pays d’origine certes, mais de transit et même de destination, notamment pour les migrants subsahariens.

    Cette réalité incite les pays nord-africains à privilégier une démarche sécuritaire qui consiste à faire la police de la mer pour barrer la route aux migrants et aux réseaux de passeurs et à rapatrier leurs ressortissants déboutés des droits d’asile ou de séjour ou interceptés à leur arrivée en Europe. Sans véritable contrepartie en ce qui concerne l’accès au visa de séjour et la liberté de circulation, pourtant consignés dans les accords d’association avec Bruxelles.
    L’idée d’encourager la mobilité dans un cadre légal est prise en compte par l’UE. Elle fait partie des principales recommandations que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a adressées au Portugal en janvier dernier, au début de sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Il n’est jamais sûr qu’elle soit réellement prise en compte, chacun des Etats membres faisant souvent bande à part quand il s’agit de la circulation des personnes étrangères à l’UE.

    En avril 2021, la Commission européenne a adopté une nouvelle approche en matière de retour volontaire et de réintégration des migrants, prévue par le Pacte sur la migration et l’asile présenté en septembre 2020. Cette approche vise à l’amélioration des procédures en matière de retour volontaire des migrants en situation irrégulière vers leurs pays d’origine comme le soutien administratif, logistique et même financier aux personnes dont les demandes d’asile sont rejetées. La Commission mise sur le réseau européen de retour et de réintégration, en place depuis 2018, qui coordonne les actions entre les États membres, la Commission et certains pays tiers d’où proviennent les migrants. Sauf que la majorité des migrants n’envisage pas l’option du retour volontaire, alors qu’en face le flux des migrants illégaux ne cesse de grossir, selon les chiffres qui circulent à leur sujet. On ne sait pas quel résultat aura le partenariat avec les pays-source pour lequel la présidence portugaise de l’UE milite. A Lisbonne, le ministre de l’intérieur portugais, M. Cabrita, s’est montré optimiste sur l’éventualité d’une approche partagée et bénéfique aux deux parties. Il faudra du temps pour le savoir. D’ici là, ce qui compte avant, c’est la modération de la pression migratoire sur les Etats membres par la sécurisation des frontières européennes et la limitation des entrées illégales.

    Reporters, 12 mai 2021

    Etiauettes : Afrique, Union Européenne, migration, politique migratoire de l’Europe,

  • L’expulsion de familles palestiniennes de Jérusalem-Est constituerait une violation du droit international (ONU)

    Les Nations Unies ont rappelé à Israël que l’expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons situées à Jérusalem-Est constituerait une violation du droit international.

    Le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a exprimé sa profonde préoccupation concernant les expulsions imminentes de familles palestiniennes de Jérusalem-Est qui fait partie du territoire palestinien occupé. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et son Coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen- Orient, Tor Wennesland, avaient exhorté ces derniers jours Israël à mettre fin à ces expulsions.

    Dans un communiqué publié lundi, le Comité a réitéré ses appels à la « cessation de toutes les politiques et pratiques israéliennes illégales, y compris toutes les activités de colonisation, les démolitions de maisons, les expulsions et tout autre acte de punition collective contre la population civile palestinienne ».

    « Les expulsions, si elles étaient ordonnées et mises en œuvre, violeraient les obligations d’Israël en vertu du droit international », avait déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), Rupert Colville, lors d’un point de presse vendredi à Genève.

    Les familles qui risquent d’être expulsées sont des réfugiés palestiniens qui ont perdu à la fois leurs maisons d’origine et leurs moyens de subsistance à la suite du conflit israélo-arabe de 1948. En 1956, ces familles de réfugiés ont emménagé dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est avec le soutien du gouvernement jordanien qui contrôlait la partie orientale de la ville et l’assistance matérielle de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) après plusieurs années de déplacement. « Elles ont résidé dans ces maisons pendant près de 70 ans. Elles risquent désormais d’être déplacées pour la deuxième fois de mémoire d’homme », a prévenu l’UNRWA dans un communiqué publié lundi.

    Les menaces d’expulsions dans le quartier de Sheikh Jarrah ne sont pas un incident isolé. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), près d’un millier de Palestiniens, dont près de la moitié sont des enfants, risquent d’être expulsés de force de Jérusalem-Est. Dans de nombreux cas, l’expulsion forcée de Palestiniens se produit dans le contexte de la construction et de l’expansion de colonies israéliennes, illégales au regard du droit international humanitaire. Certaines d’entre elles sont fondées sur des revendications antérieures à 1948, tandis que les réfugiés palestiniens sont interdits de manière discriminatoire de récupérer leurs propriétés et maisons perdues à Jérusalem-Ouest en 1948.

    Des expulsions reposant sur des lois israéliennes de 1950 et 1970 considérées comme discriminatoires
    Les partisans des expulsions de familles palestiniennes de leurs maisons à Jérusalem-Est fondent leur argumentation sur deux lois israéliennes : celle sur la propriété des absents de 1950 et celle portant sur les questions juridiques et administratives de 1970. La loi de 1950 interdit aux Palestiniens de récupérer leurs propriétés perdues lors de la guerre de 1948, tandis que la loi de 1970 permet aux Juifs israéliens de revendiquer à nouveau les propriétés perdues au cours de la même guerre.

    « La loi sur la propriété des absents et la loi sur les questions juridiques et administratives sont appliquées de manière intrinsèquement discriminatoire, uniquement sur la base de la nationalité ou de l’origine du propriétaire », a déclaré M. Colville. Le porte-parole du HCDH a rappelé que « les expulsions de familles palestiniennes en vertu de ces lois se sont répétées à plusieurs reprises au fil des ans, suscitant de profondes inquiétudes quant à l’impunité et au manque de responsabilité ».

    « Ces lois sont intrinsèquement discriminatoires, à la fois dans leur intention et dans leur application », ont, pour leur part, précisé le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, Michael Lynk, et le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à un logement convenable, Balakrishnan Rajagopa, dans un communiqué conjoint publié mardi *. Ces deux experts indépendants de l’ONU ont ajouté que ces deux lois israéliennes « violent les principes fondamentaux du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme ».

    Une puissance occupante ne peut confisquer la propriété privée en territoire occupé
    Compte tenu des « scènes troublantes » à Sheikh Jarrah ces derniers jours, le HCDH a tenu à rappeler que Jérusalem-Est fait toujours partie du territoire palestinien occupé, dans lequel s’applique le droit international humanitaire.

    Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné à plusieurs reprises l’annexion de parties du territoire palestinien occupé et les colonies, qu’il considère comme nulles et non avenues au regard du droit international, et a exigé d’Israël qu’il annule ses actes illégaux, ont rappelé le HCDH et les deux experts indépendants.

    Pour le HCDH et les deux Rapporteurs spéciaux, Israël, en tant que « puissance occupante » doit respecter et ne peut pas confisquer la propriété privée en territoire occupé et doit respecter l’ensemble des lois existantes qui régissaient le territoire, sauf si il en est absolument empêché. « Cela signifie qu’Israël ne peut pas imposer son propre ensemble de lois dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est, pour expulser les Palestiniens de leurs foyers », a précisé M. Colville.

    « De plus, ces expulsions violent le droit à un logement convenable – un droit humain fondamental en droit international », ont souligné M.M. Lynk et Rajagopa.

    Dans le territoire palestinien occupé, des obligations strictes s’appliquent en ce qui concerne l’interdiction des transferts forcés et des expulsions forcées en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, a rappelé l’UNRWA. « Les expulsions forcées sont l’un des principaux facteurs contribuant à la création d’un environnement coercitif qui ne peut laisser d’autre choix aux individus ou aux communautés que de partir, contrairement à l’interdiction du transfert forcé », a ajouté l’agence onusienne.

    « Le transfert forcé de la population sous occupation est une grave violation de la quatrième Convention de Genève, qui contribue à l’environnement coercitif qui règne actuellement à Jérusalem-Est », ont, pour leur part, rappelé M.M. Lynk et Rajagopa.

    Les deux experts indépendants de l’ONU estiment que les actions menées par les organisations de colons israéliens, dont le but déclaré est de transformer les quartiers palestiniens de la ville en quartiers juifs, sont la « source immédiate » des tensions actuelles à Jérusalem-Est. Selon les deux Rapporteurs spéciaux, cette « ingénierie démographique » a été encouragée par la municipalité de Jérusalem, dont les plans directeurs d’urbanisme ont explicitement fixé l’objectif de limiter la population palestinienne de la ville à 30%. « L’établissement d’objectifs démographiques officiels comme celui-ci renforce les schémas de domination ethnique enracinés, qui n’ont pas leur place dans le monde moderne », ont-ils souligné.

    Pour le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, une « action collective et responsable » est impérative afin de désamorcer et garantir la responsabilité nécessaire pour les violations du droit international, y compris du droit humanitaire et des droits de l’homme, « perpétrées par Israël depuis bien trop longtemps dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est ».

    *NOTE :
    Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce qu’on appelle les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand organe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne reçoivent pas de salaire. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et servent à titre individuel.

    ONU info, 11 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Jérusalem, Al Qods,

  • Les attaques de logiciels rançonneurs aux Etats-Unis causent de graves préjudices (médias)

    WASHINGTON, 12 mai (Xinhua) — La mise hors service d’un grand oléoduc américain en raison d’une cyberattaque montre la dangerosité et le professionnalisme des menaces de piratage pour obtenir une rançon, qui gagnent rapidement du terrain et paralysent diverses institutions aux Etats-Unis, a rapporté mercredi le Wall Street Journal.

    Le groupe Colonial Pipeline a temporairement suspendu toutes les opérations de ses oléoducs après qu’une attaque de logiciel rançonneur a été détectée vendredi dernier.

    « Les attaques se multiplient et gagnent de l’ampleur alors que des millions de personnes dans le pays travaillent ou suivent leurs cours depuis chez elles, ouvrant parfois des portes dérobées vers des réseaux ne disposant pas de protections pour la sécurité des entreprises ou des institutions », ont expliqué des chercheurs en sécurité cités par le journal.

    Le quotidien a indiqué que de hauts responsables de l’administration du président américain Joe Biden considéraient les logiciels rançonneurs comme la plus sérieuse menace à la cybersécurité aux Etats-Unis, exprimant leur pessimisme vis-à-vis de l’avenir.

    Les logiciels rançonneurs cryptent les contenus des ordinateurs de leurs victimes et les rendent inutilisables jusqu’à ce qu’un paiement soit versé, et qu’une clé de décryptage soit donnée aux victimes. Selon le Wall Street Journal, les victimes paient souvent la rançon car elles ne disposent pas de copies de sauvegarde ou parce que l’effort requis pour remettre en état des centaines d’ordinateurs serait trop conséquent.

    Etiquettes : Etats-Unis, malware, rançomware, piratage, hacking, Colonial Pipeline,

  • Les manifestations pro-palestiniennes embbarrasse le pouvoir au Maroc

    Situation diplomatique embarrassante pour les pays arabes ayant normalisé ou apaisé leurs relations avec Israël comme le Maroc. Depuis le 7 mai, les affrontements entre Israéliens et Palestiniens, en ce mois sacré du ramadan, exacerbent la colère d’organisations marocaines pro-palestiniennes qui appellent à manifester contre l’État hébreu.

    Selon RFI, depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en décembre 2020, « plusieurs manifestations ont été écourtées, comme ce fut le cas lundi 10 mai à Rabat et Casablanca. Les rassemblements au Maroc sont officiellement interdits depuis le début de la crise du Covid-19. Le pays est toujours en état d’urgence sanitaire ».

    « En revanche, souligne-t-il, le lendemain à Oujda, dans l’Est, un sit-in anti-Israël s’est déroulé sans arrestation ni affrontement avec les forces de l’ordre. Entorse à la règle sanitaire ou hasard du calendrier diplomatique, ce jour-là, le Maroc participait à une réunion d’urgence des ministres arabes des Affaires étrangères ».

    D’après la même source, « pour Rabat, la situation est claire. La question palestinienne est toujours au premier plan de ses préoccupations. Le Maroc condamne les discours haineux de certaines organisations extrémistes israéliennes et refuse toute violation du statut juridique de Jérusalem ».

    « Une semaine plus tôt, la même diplomatie marocaine assurait, sur une chaîne de télévision américaine, qu’elle irait aussi loin que possible dans le renforcement et le développement de la coopération Maroc-Israël. Un jeu d’équilibrisme pour le royaume », a-t-il ajouté.

    En vue de sauver la face, plusieurs pays arabes ont réagi face aux agressions israéliennes contre le peuple palestinien, dont le roi du Maroc qui a qualifié l’attaque de « violations inadmissibles ». Le chef de la diplomatie égyptienne a condamné « fermement la nouvelle incursion israélienne dans la Mosquée Al Aqsa ».

    Pour sa part, l’Algérie « appelle la communauté internationale, notamment le Conseil de Sécurité de l’ONU à agit de toute urgence pour assurer la protection nécessaire au peuple palestinien et à ses lieux sacrés et à mettre fin à ces criminels et à la politique d’occupation israélienne des territoires palestiniens ».

    Etiquettes : Palestine, Al Aqsa, Al Qods, Israël, Hamas, Jérusalem,

  • France: 4 policiers sur 10 voteraient pour Marine Le Pen

    Réaction de la syndicaliste policière d’origine algérienne Linda Kebbab

    La syndicaliste policière d’origine algérienne Linda Kebbab a expliqué la motivation des 44% des policiers de l’Hexagone qui se disent prêts a voter pour Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2022.

    44% des policiers et militaires envisagent d’accorder leur voix a Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, a révélé mardi un sondage Ipsos pour le Cevipof, dévoilé par L’Opinion. Dans l’hypothèse d’un second tour face a Emmanuel Macron, la présidente du Rassemblement national (RN) pourrait engranger jusqu’a 60%des intentions de vote des policiers et des militaires contre seulement 20% pour le président sortant, révèle également cette enquête.

    Une tendance qui, “non”, ne surprend pas la policière née de parents algériens, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO.

    “Par dépit et par désespoir”
    “De plus en plus de policiers mais aussi de Français votent aussi par dépit et par désespoir, l’inquiétude n’est pas de savoir que ces gens votent extrême droite, mais pourquoi ils le font”, a soutenu la syndicaliste ce mercredi matin sur BFMTV-RMC.

    «Vous avez un panel de partis politiques qui s’offrent a vous et qui font des propositions. Vous en avez un qui vous traite de barbare. Vous en avez un qui vote contre la loi Sécurité globale et particulièrement sur l’article qui interdirait la diffusion des visages des policiers, l’intention de nuire. Vous avez une majorité qui, aujourd’hui ne convainc pas les policiers. Vous avez une droite qui a beaucoup de mal aujourd’hui a s’exprimer. Vous avez une extrême droite qui aujourd’hui parvient, par ses discours et en matière de communication, a attirer beaucoup de Français, pas de policiers, beaucoup de Français», a énuméré la policière.

    “Que les politiques s’interrogent”
    «Quand des policiers me disent “je suis gosse de communiste, je suis gosse d’ouvrier, j’arrive du Nord de la France, j’arrive de l’Est de la France, j’ai baigné dans un esprit de gauche, dans lequel je ne me retrouve pas en tant que policier, dans ces cas-la je vais aller voter pour le seul ou la seule qui a un discours qui n’est pas vindicatif a mon égard”, et ils font abstraction du programme, comme beaucoup de Français», croit savoir Linda Kebbab.

    «J’ai beaucoup de collègues qui me disent: “je suis pas facho, je suis pas raciste, je suis pas extrémiste, sauf que entre celui qui me crache a la figure a longueur de temps, entre celui qui n’est pas un républicain et celle qui, peut-être avec beaucoup d’intelligence, dit qu’elle nous soutiendra, j’y vais”», a poursuivi la fonctionnaire.

    Pour la policière, il faut «que les politiques s’interrogent sur la manière dont ils ont perdu la confiance des policiers, en matière de politique a leur égard et en matière de délitement de la société», a-t-elle conclu sur ce point.

    «Nous policiers, nous ne sommes a l’abri nulle part», a estimé ce mercredi Linda Kebbab.

    Une tribune de militaire suscite une vive polémique
    Rappelons qu’une tribune signée par une vingtaine de généraux en France a suscité de vives réactions et un tollé. Furieuse, la ministre française des Armées a demandé des sanctions contre les signataires.

    «Pour les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, des sanctions sont prévues et s’il y a des militaires actifs parmi les signataires, j’ai demandé au chef d’état-major des armées d’appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c’est-a-dire des sanctions », a déclaré Florence Parly, lundi 26 avril, sur Franceinfo.

    Aussitôt, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, candidate a la présidentielle de 2022, les a invités a « se joindre » a elle.

    Echourouk online, 12 mai 2021

    Etiquettes : France, police, extrême droite, Marine Le Pen, Rassemblement Nationale, xénophobie,

  • L’Italie inflige une amende de 123 millions de dollars à Google pour abus de position dominante

    L’autorité italienne de surveillance de la concurrence a déclaré jeudi avoir infligé une amende de 102 millions d’euros (123 millions de dollars) à Google (GOOGL.O) pour abus de position dominante dû à son système d’exploitation mobile Android et à sa boutique d’applications Google Play.

    « Grâce à android et à la boutique d’applications Google Play, Google occupe une position dominante qui lui permet de contrôler la portée des développeurs d’applications sur les utilisateurs finaux », a déclaré le régulateur dans un communiqué, ajoutant que près des trois quarts des Italiens utilisent des smartphones fonctionnant sous Android.

    Le régulateur a déclaré que Google n’avait pas autorisé JuicePass, une application de services pour véhicules électriques (VE) d’Enel X, à fonctionner sur Android Auto – qui permet d’utiliser des applications tout en conduisant – limitant injustement son utilisation tout en favorisant Google Maps.

    Google n’autorise pas l’application sur Android Auto depuis deux ans, ce qui pourrait compromettre la capacité d’Enel X à se constituer une base d’utilisateurs, a déclaré l’organisme de surveillance.

    « Le comportement contesté peut influencer le développement de l’e-mobilité dans une phase cruciale … avec de possibles retombées négatives sur la diffusion des véhicules électriques », a déclaré le régulateur antitrust.

    Enel X est la division « e-solutions » de la compagnie d’électricité italienne Enel (ENEI.MI) et Juice Pass permet principalement aux utilisateurs de trouver des stations de recharge sur des cartes et de visualiser leurs détails.

    En plus de l’amende, le régulateur a déclaré qu’il avait demandé à Google de rendre JuicePass disponible sur Android Auto.

    Google n’était pas immédiatement disponible pour un commentaire.

    Reuters, 13 mai 2021

    Etiquettes : Italie, Google, amende, abus de position dominante,

  • Liz Cheney évincée par les républicains de la Chambre des représentants des États-Unis, mais elle se représentera.

    Mercredi, les républicains de la Chambre des représentants ont éjecté Liz Cheney de leurs rangs pour la punir d’avoir désavoué les fausses déclarations de l’ancien président américain Donald Trump sur le vol des élections, mais elle est restée sur ses gardes et a prévu de se représenter au Congrès.

    Son éviction du poste de numéro 3 de son parti à la Chambre des représentants, dirigée par les démocrates, s’est déroulée en quelques minutes seulement, lors d’une réunion à huis clos. Cette action a montré que Trump, malgré sa défaite face au démocrate Joe Biden en novembre, a consolidé son emprise sur les républicains de la Chambre, alors qu’il s’efforce de jouer un rôle majeur dans les élections législatives de 2022 et qu’il envisage de se représenter à la présidence en 2024.

    La décision de M. Cheney, révélée par un porte-parole, de se représenter l’année prochaine pour un quatrième mandat de deux ans en tant que seul membre de la Chambre représentant le Wyoming, semble ouvrir la voie à un affrontement entre des factions concurrentes au sein d’un parti républicain confronté à un moment de réflexion sur son avenir – suivre l’exemple de M. Trump ou trouver une nouvelle voie. Six républicains ont déjà fait la queue pour la défier dans un État fortement républicain que Trump a remporté avec environ 70 % des voix l’année dernière.

    Après sa destitution, Mme Cheney a fait une sortie fracassante, déclarant aux journalistes quelques instants plus tard qu’elle mènerait le combat pour ramener son parti aux « principes fondamentaux du conservatisme ».

    « Nous devons aller de l’avant en nous fondant sur la vérité. Nous ne pouvons pas à la fois embrasser le grand mensonge et embrasser la Constitution », a déclaré Cheney.

    Cheney a rejeté à plusieurs reprises les fausses affirmations de Trump sur la fraude électorale généralisée lors des élections de novembre et l’a dépeint comme une menace pour la démocratie américaine. Elle a également juré d’empêcher Trump de regagner la présidence.

    « Je ferai tout ce que je peux pour m’assurer que l’ancien président ne s’approche plus jamais du bureau ovale », a déclaré Mme Cheney aux journalistes.

    Pendant la présidence de Trump, les républicains ont perdu leurs majorités à la Chambre et au Sénat et il a perdu la Maison Blanche.

    Mme Cheney, dont le père, Dick Cheney, a été vice-président des États-Unis de 2001 à 2009, après avoir siégé à la Chambre des représentants, est une législatrice aux références conservatrices impeccables. Elle est l’un des dix républicains de la Chambre qui ont voté avec les démocrates en janvier lorsque la Chambre a mis en accusation M. Trump pour incitation à l’insurrection. Les républicains du Sénat ont fourni les votes nécessaires pour empêcher que Trump ne soit empêché d’occuper de futures fonctions publiques.

    La mise en accusation de M. Trump en janvier – sa deuxième – portait sur un discours incendiaire prononcé le 6 janvier, dans lequel il exhortait ses partisans à « combattre » sa défaite électorale le jour où le Congrès se réunissait pour certifier officiellement la victoire de M. Biden. Une foule pro-Trump a alors pris d’assaut le Capitole des États-Unis, une attaque qui a fait cinq morts.

    Les détracteurs de Cheney ont déclaré que sa critique des fausses affirmations de Trump détournait l’attention des messages du parti s’opposant aux démocrates et au programme de Biden. Cheney a rejeté l’affirmation du leader républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, selon laquelle les républicains doivent s’abstenir de critiquer Trump pour reprendre le contrôle du Congrès en 2022.

    « Nous avons vu le danger qu’il continue à provoquer avec son langage », a déclaré Cheney à propos de Trump.

    McCarthy et le représentant Steve Scalise, le numéro 2 des républicains de la Chambre, ont orchestré l’éviction de Cheney. Lorsqu’on lui a demandé s’il était inquiet pour sa propre position de leader dans le parti après avoir protégé Cheney jusqu’à présent, McCarthy a répondu : « Pas du tout. Non, je suis impatient d’être président du prochain Congrès. »

    UN « ÊTRE HUMAIN HORRIBLE ».

    Dans un communiqué publié après le vote, Trump s’est lancé dans des attaques personnelles contre elle, déclarant : « Liz Cheney est un être humain amer et horrible. » Il a ajouté : « Elle n’a aucune personnalité ni rien de bon ayant à voir avec la politique ou notre pays. »

    Interrogé lors d’une interview sur NBC pour savoir s’il y a actuellement une bataille pour l’âme de son parti, Cheney a répondu : « Je pense que c’est la première salve de cette bataille, et c’est une bataille que nous devons gagner. Parce qu’il ne s’agit pas seulement du parti républicain, il s’agit du pays. »

    Interrogé sur l’équipe politique de Trump qui cherche à se coaliser derrière un challenger primaire à elle, Cheney a répondu : « Vous savez, amenez-le ».

    Trump et McCarthy ont soutenu la représentante Elise Stefanik pour succéder à Cheney en tant que président de la conférence du parti, un rôle qui aide à développer les positions républicaines sur la législation et à aider les membres de la base sur un éventail de questions.

    Mme Stefanik, qui s’est fait connaître en tant que défenseur de M. Trump, s’est attirée les critiques de certains républicains en raison de ses votes qu’ils considèrent comme étant en décalage avec les conservateurs. Les membres républicains de la Chambre voteront sur sa nomination vendredi, a déclaré à la presse le représentant Louie Gohmert.

    Après le retrait de Cheney, Mme Stefanik a publié une lettre à ses collègues promettant un « message discipliné et unifié » contre les démocrates et a déclaré qu’elle mettrait en avant les politiques conservatrices de certains républicains.

    Le Freedom Caucus, un groupe de membres républicains de la Chambre sur le flanc droit du parti, est proche de Trump, et certains de ses membres ont critiqué McCarthy pour avoir nommé Stefanik comme remplaçant de Cheney.

    Reuters, 13 mai 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Liz Cheney, Donald Trump, Parti Républicain, Chambre des représentants, Congrès, élections législatives de 2022, Wyoming, Elise Stefanik,

  • La Chine utilise des politiques coercitives au Xinjiang pour faire baisser le taux de natalité des Ouïghours, selon un groupe de réflexion

    Les politiques coercitives dans la région du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine, ont entraîné une forte baisse du taux de natalité des Ouïghours et d’autres minorités, ce qui pourrait ajouter aux preuves de génocide, a déclaré un groupe de réflexion australien dans un rapport publié mercredi.

    Le rapport de l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI), citant des données officielles chinoises, indique qu’il y a eu une « chute précipitée et sans précédent des taux de natalité officiels au Xinjiang depuis 2017 », lorsque la Chine a commencé une campagne de contrôle des taux de natalité dans la région.

    Le taux de natalité du Xinjiang a chuté de près de la moitié entre 2017 et 2019, et les comtés où la population est majoritairement ouïghoure ou d’un autre groupe minoritaire ont connu des baisses beaucoup plus marquées que les autres comtés, a indiqué l’institut financé par le gouvernement dans le rapport.

    Le ministère chinois des affaires étrangères n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. La Chine maintient que les changements dans les taux de natalité sont liés à l’amélioration de la santé et de la politique économique et elle rejette fermement les accusations de génocide.

    L’analyse de l’ASPI se fonde sur les données du gouvernement chinois, notamment les chiffres de la population régionale publiés en mars.

    « Notre analyse s’appuie sur des travaux antérieurs et fournit des preuves irréfutables que les politiques du gouvernement chinois au Xinjiang pourraient constituer un acte de génocide », indique le rapport.

    Le rapport de l’ASPI indique que les taux de natalité dans les comtés dont la population autochtone est de 90 % ou plus ont diminué en moyenne de 56,5 % entre 2017 et 2018, soit beaucoup plus que dans les autres régions du Xinjiang et de la Chine au cours de la même période.

    Les amendes, l’internement ou la menace d’internement font partie des méthodes utilisées par les autorités pour décourager les naissances, selon le rapport.

    Des appels de plus en plus nombreux ont été lancés par certains États occidentaux pour qu’une enquête soit menée afin de déterminer si les actions de Pékin au Xinjiang constituent un génocide.

    Le gouvernement des États-Unis et les parlements de pays comme la Grande-Bretagne et le Canada ont qualifié de génocide la politique de la Chine au Xinjiang.

    Selon la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, il faudrait que Pékin prouve son intention de détruire une population ethnique pour que cette qualification soit retenue.

    Des groupes de défense des droits, des chercheurs, d’anciens résidents et certains législateurs occidentaux affirment que les autorités du Xinjiang ont détenu arbitrairement environ un million de Ouïghours et d’autres minorités principalement musulmanes dans un réseau de camps depuis 2016.

    Pékin a d’abord nié l’existence de ces camps, mais a depuis affirmé qu’il s’agissait de centres de formation professionnelle destinés à lutter contre l’extrémisme religieux, et que toutes les personnes qui s’y trouvaient avaient « obtenu leur diplôme ».

    Reuters, 13 mai 2021

    Etiquettes : Chine, Ouïgours, taux de natalité, répression,