Catégorie : Monde

  • L’UE vise à réduire la dépendance étrangère à l’égard des puces et des matériaux pharmaceutiques (document)

    L’Union européenne entend réduire sa dépendance à l’égard des fournisseurs chinois et étrangers dans six domaines stratégiques, dont les matières premières, les ingrédients pharmaceutiques et les semi-conducteurs, dans le cadre d’un plan d’action industriel qui sera annoncé la semaine prochaine.

    Un projet vu par Reuters souligne l’urgence de la tâche à accomplir, citant la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Chine pour environ la moitié des 137 produits utilisés dans des écosystèmes sensibles, principalement des matières premières et des produits pharmaceutiques, ainsi que d’autres produits essentiels aux objectifs écologiques et numériques de l’Union.

    Le plan de stratégie industrielle actualisé, conçu après que la pandémie de COVID-19 a entraîné des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, sera présenté par Margrethe Vestager, responsable du numérique, et Thierry Breton, responsable de l’industrie, le 5 mai.

    La Commission européenne procédera à un examen approfondi des six domaines, qui comprennent également les batteries, l’hydrogène et les technologies du cloud et de la périphérie, avant de décider des mesures appropriées, indique le projet de document.

    Ces mesures pourraient inclure « la diversification de l’offre et de la demande en s’appuyant sur différents partenaires commerciaux chaque fois que cela est possible, mais aussi en stockant et en agissant de manière autonome chaque fois que cela est nécessaire », indique le document de 19 pages.

    Une autre stratégie exposée dans le document pour réduire la dépendance à l’égard des importations pourrait voir les pays de l’UE mettre en commun leurs ressources pour des projets importants d’intérêt européen commun (IPCEI) dans les domaines du cloud computing de nouvelle génération, de l’hydrogène, de l’industrie à faible émission de carbone, des produits pharmaceutiques et un second IPCEI sur les semi-conducteurs de pointe.

    Un IPCEI permet aux gouvernements de l’UE d’injecter des fonds dans le cadre de règles plus souples en matière d’aides d’État et aux entreprises de travailler ensemble sur l’ensemble du projet, de la conception à la production et aux applications en aval.

    L’Europe doit également prendre l’initiative de fixer des normes pour les batteries, l’hydrogène, l’énergie éolienne en mer, les produits chimiques sûrs, la cybersécurité et les données spatiales, afin de garantir la compétitivité et la résilience des industries européennes, indique le document.

    Reuters, 30 avr 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, puces électroniques, matériaux pharmaceutiques, importations, batteries, hydrogène, technologies du cloud, technologies de la périphérie,

  • EXCLUSIF :Certains pays de l’UE veulent toujours un accord sur le vaccin Valneva COVID-19 (Sources)

    Certains pays de l’UE souhaitent toujours que Bruxelles conclue un accord pour acheter le candidat vaccin COVID-19 de Valneva (VLS.PA) malgré un récent revers dans les pourparlers, alors que le bloc vise à consolider et à diversifier ses approvisionnements, ont déclaré à Reuters des sources proches des pourparlers.

    Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré la semaine dernière que le fabricant français de vaccins n’avait pas rempli les conditions requises pour parvenir à un accord, deux jours après que l’entreprise avait annoncé qu’elle donnerait désormais la priorité à une approche pays par pays.

    L’UE a conclu des discussions exploratoires avec Valneva en janvier pour la fourniture de jusqu’à 60 millions de doses de son vaccin, qui utilise des particules virales entières inactivées et est dérivé de la technologie à l’origine de son vaccin contre l’encéphalite japonaise sous licence.

    Deux sources proches des plans du bloc ont déclaré que certains membres de l’UE, dont la France et l’Allemagne, faisaient toujours pression pour un accord pour aider à diversifier les approvisionnements alors que l’Europe tentait de sécuriser les vaccins pour les deux prochaines années.

    « Il y a une dizaine de pays intéressés par un accord avec Valneva. Le contrat est écrit, mais les deux parties doivent encore se mettre d’accord sur quelques paramètres structurants. Une fois que cela sera réglé, les choses pourraient rapidement avancer », a déclaré l’une des sources.

    Les sources ont refusé d’être identifiées en raison du caractère confidentiel des entretiens.

    Valneva et la Commission européenne ont refusé de commenter.

    Jusqu’à présent, l’UE a acheté des vaccins COVID-19 à Pfizer (PFE.N) / BioNTech«  Moderna (MRNA.O) , AstraZeneca (AZN.L) , Johnson & Johnson (JNJ.N) , CureVac (5CV.DE) ) et Sanofi / GlaxoSmithKline (SASY.PA) / GSK (GSK.L) .

    Il est actuellement en négociation pour un troisième contrat avec Pfizer et BioNTech, qui marquerait le plus gros contrat d’approvisionnement en vaccins au monde .

    Les vaccins ont différentes approches, allant de l’utilisation de protéines recombinantes à ce que l’on appelle l’ARN messager.

    Valneva, qui a entamé un essai humain avancé pour son injection la semaine dernière, a signé un accord avec la Grande-Bretagne pour jusqu’à 190 millions de doses d’ici 2025 dans le cadre d’une transaction d’une valeur pouvant atteindre 1,4 milliard d’euros (1,7 milliard de dollars).

    Le vaccin de la société sera produit en Écosse, avec une capacité estimée à 200 millions de doses l’année prochaine. Il utilisera un adjuvant fabriqué par la société américaine Dynavax (DVAX.O) .

    Ce lieu unique est une préoccupation pour l’UE, qui veut s’assurer que les vaccins sont produits sur son sol et éviter un scénario où l’entreprise pourrait être tentée de prioriser les livraisons en Grande-Bretagne au détriment du continent, ont indiqué les sources.

    Elle s’est engagée dans une bataille juridique contre AstraZeneca, qu’elle accuse de retenir les doses fabriquées en Grande-Bretagne de ses approvisionnements dans la région.

    L’Allemagne veut que Valneva convienne d’abord qu’elle ne donnerait pas la priorité à la Grande-Bretagne dans les livraisons, a déclaré l’une des sources.

    En février, le directeur financier de Valneva, David Lawrence, a déclaré à Reuters que le groupe était ouvert à des partenariats de production dans d’autres régions, si son candidat vaccin obtenait l’approbation et suscitait suffisamment d’intérêt au-delà de la Grande-Bretagne et de l’UE.

    (1 USD = 0,8269 euros)

    Reuters, 30 avr 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccin, Valneva, VLS.PA,

  • Moscou dénonce les « actions hostiles » alors que les États-Unis mettent fin aux services de visa pour la plupart des Russes

    Vendredi, le Kremlin a accusé Washington d’alimenter les tensions avec des «actions hostiles» après que l’ambassade américaine à Moscou eut déclaré qu’elle réduisait le personnel et arrêtait le traitement des visas pour la plupart des Russes.

    L’ambassade a déclaré qu’elle réduisait de 75% le personnel consulaire et qu’à partir du 12 mai, elle cesserait de traiter les visas de non-immigrant pour les voyages non diplomatiques après qu’une nouvelle loi russe ait imposé des limites au nombre de membres du personnel local pouvant travailler dans les missions diplomatiques étrangères.

    Cela signifie que les Russes, qui ne sont pas des diplomates ou des demandeurs de carte verte, ne pourront plus demander à l’intérieur de leur propre pays des visas pour visiter les États-Unis à des fins touristiques et autres. Ils devront plutôt faire de telles demandes dans des pays tiers s’ils en ont besoin.

    Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que les consulats russes aux États-Unis délivraient toujours des visas dans les 10 jours malgré les compressions diplomatiques subies eux-mêmes et a déclaré que rien n’empêchait Washington de compléter son personnel en faisant venir des ressortissants américains.

    Il a déclaré que le quota de personnel diplomatique américain en Russie était de 455, mais qu’il n’y avait que 280 employés accrédités, ce qui laissait à Washington suffisamment de latitude pour augmenter ses effectifs.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la décision de l’ambassade aurait peu d’impact pratique car, a-t-il dit, les Russes ont déjà eu du mal à obtenir des visas américains.

    « Vous savez, ici, il faut se pencher sur la cause profonde de la situation tendue qui se développe dans nos relations bilatérales », a déclaré Peskov aux journalistes.

    « Si vous démêlez le nœud de pas hostiles dans la direction opposée, alors il devient évident que le précurseur de tout cela est les actions hostiles des États-Unis. »

    Il a déclaré que la Russie s’était « attendue à mieux » des 100 premiers jours de la présidence américaine de Joe Biden.

    Il s’est félicité des initiatives visant à proroger le nouveau traité START sur les armes nucléaires. « Mais ce bagage positif est encore faible par rapport à la charge de négativité que nous avons accumulée au cours de ces 100 jours. Cette charge l’emporte malheureusement », a-t-il déclaré.

    Moscou et Washington ont longtemps différé sur une série de questions, mais les liens se sont encore effondrés après que Biden a déclaré qu’il pensait que le président Vladimir Poutine était « un tueur ».

    LES SANCTIONS

    Les États-Unis ont imposé des sanctions à la Russie ce mois-ci pour des activités malveillantes présumées, notamment l’ingérence dans les élections américaines de l’année dernière, le cyber-piratage et le «harcèlement» de l’Ukraine voisine.

    Moscou a riposté avec des sanctions contre les États-Unis et a rejeté les critiques américaines concernant le traitement du critique emprisonné du Kremlin Alexei Navalny.

    Les relations de la Russie avec plusieurs pays d’ Europe centrale et orientale se sont également détériorées ces dernières semaines, entraînant une série d’expulsions diplomatiques.

    Lorsque Poutine a signé la loi limitant le personnel local employé dans les missions diplomatiques la semaine dernière, il a également dit au gouvernement de dresser une liste d’États «hostiles» soumis aux restrictions.

    Un projet de liste publié par la télévision d’État russe suggère que les États-Unis sont l’un des pays qui y figureront.

    « Nous regrettons que les actions du gouvernement russe nous aient obligés à réduire notre effectif consulaire de 75% », a déclaré l’ambassade américaine dans un communiqué.

    «À compter du 12 mai, l’ambassade des États-Unis à Moscou réduira les services consulaires offerts pour n’inclure que les services d’urgence aux citoyens américains et un nombre très limité de visas d’immigrants d’urgence à vie ou à mort», a-t-il déclaré.

    « J’ai toujours eu peur du » rideau de fer « , mais maintenant, il n’est pas imposé de notre côté, mais de l’autre côté », a déclaré Ksenia Sobtchak, une ancienne candidate à la présidentielle russe.

    Reuters, 30 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Russie, visa,

  • EXCLUSIF Des scientifiques affirment que le gouvernement indien n’a pas tenu compte des avertissements dans le cadre de l’épidémie de coronavirus.

    Un forum de conseillers scientifiques mis en place par le gouvernement a averti les responsables indiens début mars qu’une nouvelle variante plus contagieuse du coronavirus était en train de se répandre dans le pays, ont déclaré à Reuters cinq scientifiques faisant partie de ce forum.

    Malgré cet avertissement, quatre des scientifiques ont déclaré que le gouvernement fédéral n’avait pas cherché à imposer des restrictions majeures pour arrêter la propagation du virus. Des millions de personnes, en grande partie non masquées, ont assisté aux fêtes religieuses et aux rassemblements politiques organisés par le Premier ministre Narendra Modi, les dirigeants du Bharatiya Janata Party au pouvoir et les politiciens de l’opposition.

    Des dizaines de milliers d’agriculteurs, quant à eux, ont continué à camper aux abords de New Delhi pour protester contre les changements de politique agricole de Modi.

    Le deuxième pays le plus peuplé du monde s’efforce maintenant de contenir une deuxième vague d’infections beaucoup plus grave que la première l’année dernière, dont certains scientifiques disent qu’elle est accélérée par la nouvelle variante et une autre variante détectée pour la première fois en Grande-Bretagne. L’Inde a signalé 386 452 nouveaux cas vendredi, un record mondial.

    Le pic d’infections est la plus grande crise en Inde depuis que Modi a pris ses fonctions en 2014. Il reste à voir comment sa gestion de cette crise pourrait affecter Modi ou son parti sur le plan politique. Les prochaines élections générales sont prévues en 2024. Le scrutin des dernières élections locales était en grande partie terminé avant que l’ampleur de la nouvelle vague d’infections ne devienne apparente.

    C’est le Consortium indien de génétique du SRAS-CoV-2, ou INSACOG, qui a lancé l’alerte sur la nouvelle variante début mars. Il a été transmis à un haut fonctionnaire qui rend compte directement au Premier ministre, selon l’un des scientifiques, le directeur d’un centre de recherche du nord de l’Inde, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. Reuters n’a pas pu déterminer si les conclusions de l’INSACOG ont été transmises à Modi lui-même.

    Le bureau de Modi n’a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

    L’INSACOG a été créé fin décembre par le gouvernement en tant que forum de conseillers scientifiques, spécifiquement pour détecter les variantes génomiques du coronavirus susceptibles de menacer la santé publique. L’INSACOG regroupe 10 laboratoires nationaux capables d’étudier les variantes du virus.

    Les chercheurs de l’INSACOG ont détecté pour la première fois, dès février, la variante B.1.617, désormais connue sous le nom de variante indienne du virus, a déclaré à Reuters Ajay Parida, directeur de l’Institut des sciences de la vie, organisme public, et membre de l’INSACOG.

    L’INSACOG a partagé ses conclusions avec le Centre national de contrôle des maladies (NCDC) du ministère de la santé avant le 10 mars, avertissant que les infections pourraient rapidement augmenter dans certaines parties du pays, a déclaré à Reuters le directeur du centre de recherche du nord de l’Inde. Les résultats ont ensuite été transmis au ministère indien de la santé, a précisé cette personne. Le ministère de la santé n’a pas répondu aux demandes de commentaires.

    Vers cette date, l’INSACOG a commencé à préparer un projet de communiqué de presse pour le ministère de la Santé. Une version de ce projet, vue par Reuters, exposait les conclusions du forum : la nouvelle variante indienne présentait deux mutations importantes de la partie du virus qui se fixe sur les cellules humaines, et elle avait été détectée dans 15 à 20 % des échantillons provenant du Maharashtra, l’État indien le plus touché.

    Le projet de déclaration indique que les mutations, appelées E484Q et L452R, sont « très préoccupantes ». Il précise que « des données montrent que les virus mutants E484Q échappent aux anticorps hautement neutralisants dans les cultures, et que la mutation L452R est responsable à la fois d’une transmissibilité accrue et d’un échappement immunitaire ».

    En d’autres termes, cela signifiait essentiellement que des versions mutées du virus pouvaient plus facilement pénétrer dans une cellule humaine et contrer la réponse immunitaire d’une personne à son égard.

    Le ministère a rendu ces conclusions publiques environ deux semaines plus tard, le 24 mars, lorsqu’il a publié une déclaration à l’intention des médias qui ne comportait pas les mots « très préoccupant ». La déclaration indiquait seulement que des variantes plus problématiques nécessitaient de suivre les mesures déjà en cours – augmentation des tests et mise en quarantaine. Depuis, les tests ont presque doublé pour atteindre 1,9 million de tests par jour.

    À la question de savoir pourquoi le gouvernement n’a pas réagi plus fermement aux résultats, par exemple en restreignant les grands rassemblements, Shahid Jameel, président du groupe consultatif scientifique de l’INSACOG, a répondu qu’il craignait que les autorités n’accordent pas suffisamment d’attention aux preuves lorsqu’elles définissent leur politique.

    « La politique doit être fondée sur des preuves et non l’inverse », a-t-il déclaré à Reuters. « Je suis inquiet que la science n’ait pas été prise en compte pour orienter les politiques. Mais je sais où s’arrête ma compétence. En tant que scientifiques, nous fournissons les preuves, l’élaboration des politiques est le travail du gouvernement. »

    Le directeur du centre de recherche du nord de l’Inde a déclaré à Reuters que le projet de communiqué de presse avait été envoyé au plus haut fonctionnaire du pays, le secrétaire du Cabinet Rajiv Gauba, qui dépend directement du Premier ministre. Reuters n’a pas été en mesure d’apprendre si Modi ou son bureau ont été informés des conclusions. Gauba n’a pas répondu à une demande de commentaire.

    Le gouvernement n’a pris aucune mesure pour empêcher les rassemblements susceptibles d’accélérer la propagation de la nouvelle variante, les nouvelles infections ayant quadruplé au 1er avril par rapport au mois précédent.

    Modi, certains de ses principaux lieutenants et des dizaines d’autres politiciens, y compris des figures de l’opposition, ont tenu des rassemblements dans tout le pays en vue des élections locales tout au long du mois de mars et en avril.

    Le gouvernement a également autorisé le festival religieux Kumbh Mela, qui dure plusieurs semaines et auquel participent des millions d’hindous, à se dérouler à partir de la mi-mars. Pendant ce temps, des dizaines de milliers d’agriculteurs ont été autorisés à rester campés à la périphérie de la capitale, New Delhi, pour protester contre les nouvelles lois agricoles.

    Bien sûr, certains scientifiques affirment que la poussée a été beaucoup plus importante que prévu et que ce revers ne peut être imputé aux seuls dirigeants politiques. « Il est inutile de blâmer le gouvernement », a déclaré à Reuters Saumitra Das, directeur de l’Institut national de génomique biomédicale, qui fait partie de l’INSACOG.

    DES MESURES STRICTES NE SONT PAS PRISES

    L’INSACOG dépend du National Centre for Disease Control (NCDC), à New Delhi. Le directeur du NCDC, Sujeet Kumar Singh, a récemment déclaré à une réunion privée en ligne que des mesures strictes de confinement avaient été nécessaires début avril, selon un enregistrement de la réunion examiné par Reuters.

    « Le moment exact, selon notre réflexion, était 15 jours avant », a déclaré Singh lors de la réunion du 19 avril, faisant référence à la nécessité de mesures de verrouillage plus strictes.

    Singh n’a pas dit au cours de la réunion s’il avait averti directement le gouvernement de la nécessité d’agir à ce moment-là. Singh a refusé de commenter à Reuters.

    M. Singh a déclaré lors de la réunion du 19 avril que, plus récemment, il avait f ait part de l’urgence de la question aux responsables gouvernementaux.

    « Il a souligné très clairement qu’à moins que des mesures drastiques ne soient prises maintenant, il sera trop tard pour empêcher la mortalité que nous allons constater », a déclaré M. Singh, faisant référence à une réunion qui a eu lieu le 18 avril. Il n’a pas précisé quels fonctionnaires étaient présents à cette réunion ni leur ancienneté.

    Selon M. Singh, certains responsables gouvernementaux présents à la réunion se sont inquiétés du fait que des villes de taille moyenne pourraient connaître des problèmes d’ordre public lorsque les fournitures médicales essentielles comme l’oxygène viendraient à manquer, un scénario qui a déjà commencé à se produire dans certaines régions de l’Inde.

    La nécessité d’une action urgente a également été exprimée la semaine précédente par la National Task Force for COVID-19, un groupe de 21 experts et responsables gouvernementaux créé en avril dernier pour fournir des conseils scientifiques et techniques au ministère de la santé sur la pandémie. Il est présidé par V.K. Paul, le principal conseiller de Modi en matière de coronavirus.

    Le groupe a eu une discussion le 15 avril et « a convenu à l’unanimité que la situation est grave et que nous ne devrions pas hésiter à imposer des mesures de confinement », a déclaré un scientifique qui y a participé.

    Paul était présent lors de la discussion, selon le scientifique. Reuters n’a pas pu déterminer si Paul a relayé la conclusion du groupe à Modi. Paul n’a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

    Deux jours après l’avertissement lancé le 18 avril par Singh aux responsables gouvernementaux, Modi s’est adressé à la nation le 20 avril, plaidant contre les confinements. Il a déclaré qu’un confinement devrait être le dernier recours dans la lutte contre le virus. Il y a un an, le verrouillage national de l’Inde, qui a duré deux mois, a mis des millions de personnes au chômage et a dévasté l’économie.

    « Nous devons sauver le pays des lockdowns. Je demande également aux États d’utiliser les lockdowns comme dernière option », a déclaré M. Modi. « Nous devons faire de notre mieux pour éviter les lockdowns et nous concentrer sur les microzones de confinement », a-t-il ajouté, faisant référence aux petits lockdowns localisés imposés par les autorités pour contrôler les épidémies.

    Les gouvernements des États indiens disposent d’une grande latitude pour définir la politique sanitaire de leur région, et certains ont agi de manière indépendante pour tenter de contrôler la propagation du virus.

    Le Maharashtra, le deuxième État le plus peuplé du pays, qui comprend Mumbai, a imposé des restrictions sévères telles que la fermeture des bureaux et des magasins au début du mois d’avril, les hôpitaux manquant de lits, d’oxygène et de médicaments. Il a imposé un confinement total le 14 avril.

    UNE « BOMBE À RETARDEMENT ».

    La variante indienne a maintenant atteint au moins 17 pays, dont la Grande-Bretagne, la Suisse et l’Iran, ce qui a conduit plusieurs gouvernements à fermer leurs frontières aux personnes voyageant depuis l’Inde.

    L’Organisation mondiale de la santé n’a pas déclaré que le mutant indien était une « variante préoccupante », comme elle l’a fait pour les variantes détectées pour la première fois en Grande-Bretagne, au Brésil et en Afrique du Sud. Mais l’OMS a déclaré le 27 avril que ses premières modélisations, basées sur le séquençage du génome, suggéraient que le B.1.617 avait un taux de croissance plus élevé que les autres variants circulant en Inde.

    La variante britannique, appelée B.1.1.7, a également été détectée en Inde en janvier, y compris dans l’État du Pendjab, dans le nord du pays, un épicentre majeur des protestations des agriculteurs, a déclaré à Reuters Anurag Agrawal, un scientifique principal de l’INSACOG.

    Le NCDC et certains laboratoires de l’INSACOG ont déterminé qu’un pic massif de cas au Pendjab était dû à la variante britannique, selon une déclaration publiée par le gouvernement de l’État du Pendjab le 23 mars.

    Le Pendjab a imposé un confinement à partir du 23 mars. Mais des milliers d’agriculteurs de l’État sont restés dans des camps de protestation à la périphérie de Delhi, beaucoup faisant des allers-retours entre les deux endroits avant que les restrictions ne commencent.

    « C’était une bombe à retardement », a déclaré Agrawal, qui est directeur de l’Institut de génomique et de biologie intégrative, qui a étudié certains échantillons du Pendjab. « Il s’agissait d’une explosion, et les rassemblements publics constituent un énorme problème en période de pandémie. Et B.1.1.7 est une variante vraiment mauvaise en termes de potentiel de propagation. »

    Le 7 avril, plus de deux semaines après l’annonce du Punjab sur la variante britannique, les cas de coronavirus ont commencé à augmenter fortement à Delhi. En quelques jours, les lits d’hôpitaux, les installations de soins intensifs et l’oxygène médical ont commencé à manquer dans la ville. Dans certains hôpitaux, des patients sont morts en suffoquant avant d’avoir pu être traités. Les crématoriums de la ville débordaient de cadavres.

    Delhi connaît aujourd’hui l’un des pires taux d’infection du pays, avec plus de trois tests sur dix positifs au virus.

    L’Inde dans son ensemble a signalé plus de 300 000 infections par jour au cours des neuf derniers jours, ce qui constitue la pire série de cas dans le monde depuis le début de la pandémie. Le nombre de décès a également augmenté, dépassant les 200 000 cette semaine.

    Agrawal et deux autres scientifiques du gouvernement ont déclaré à Reuters que les autorités sanitaires fédérales et les responsables locaux de Delhi auraient dû être mieux préparés après avoir vu ce que les variantes avaient fait au Maharashtra et au Punjab. Reuters n’a pas été en mesure de déterminer quels avertissements spécifiques ont été émis et à qui ils ont été adressés concernant la préparation à une forte augmentation du nombre de cas.

    « Nous sommes dans une situation très grave », a déclaré Shanta Dutta, chercheur médical à l’Institut national du choléra et des maladies entériques, géré par l’État. « Les gens écoutent plus les politiciens que les scientifiques ».

    Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire, qui fait partie de l’INSACOG, a déclaré que la communauté scientifique du pays était dépitée.

    « Nous aurions pu faire mieux, notre science aurait pu avoir plus d’importance », a-t-il déclaré à Reuters. « Ce que nous avons observé, de quelque manière que ce soit, cela aurait dû être mieux utilisé ».

    Reuters, 1 mai 2021

    Etiquettes : Inde, coronavirus, covid 19, contaminations,

  • « Raciste, la France n’est pas à toi! »

    Tribune écrite en commémoration de l’assassinat du Jeune Brahim BOUARRAM par des fachos de Génération Identitaire

    On est obligé de le voir, de l’entendre, pour le croire.

    Alors voilà…

    « Nan mais tu comprends, Brahim, faut pas croire.

    C’est juste une minorité.

    Rien à voir avec la France des lumières

    Rien.

    Tu comprends ?

    Des marginaux.

    Des extrémistes.

    Oublie… »

    Non, on n’oubliera pas !

    Indigeste de confier en 2019 comme depuis 1995, à ceux qui ont enfanté les assassins de Brahim Bouaram(*) un 1er Mai 1995, nos lieux de mémoires, nos villes, nos identités régionales, nos histoires communes, notre espace du vivre-ensemble.

    Pas plus que je ne tolère les autres fachos;

    Ceux qui, à quelques mètres de là, bouffaient de l’ »immigré », de l’ »arabe », du « musulman », du « noir » ou du « pédé »…
    Il m’en manque sûrement, désolé, j’ai pas encore l’habitude…

    Pas plus que je ne vais supporter d’écouter longtemps, encore, les gros malins qui nous jouent le grand numéro de la « légalité », bafouée par la « une droite qui s’extrémise » ou un « socialisme qui se renie».

    Et qui, du coup, justifient l’injustifiable et toutes les « provocations »; la provocation, ce mal de l’époque, la liberté d’expression, ce prétexte si commode pour blesser.

    Ce sont des complices d’un assassinat qui défileront, Place Jeanne D’Arc c’est ça ?

    Dans ce cas, je m’incline et je rentre chez moi.

    Mais, au fait, c’est où maintenant, chez moi. Chez nous ?

    Où devons-nous aller, nous claquemurer, pour que nos mômes n’entendent pas et ne voient pas ces attardés ?

    Faut-il jeter sa télévision, fermer la radio, verrouiller Internet, brûler les journaux ?

    Et puis, aussi, pourquoi pas, les sortir de l’école, les mômes, un de ces jours ?

    Baisser les yeux et puis la tête.

    J’exagère ?

    C’est moi qui exagère ?

    Bah non, je ne crois pas.

    Il faut atterrir. Et arrêter de se mentir.

    Tous ceux, autant qu’ils sont, qui ont accepté de défiler dans nos rues derrière ces slogans racistes qui se veulent « dédiabolisés », le sang sur leurs mains, même à distance de ces assassins, sont responsables et comptables de ce que nous avons vu et entendu le 1er Mai 1995.

    Tous ces gens qui sont le magma d’une colère juste et qu’il salissent par l’assassinat d’un être humain, juste parce qu’il est différent, participent du climat infect de notre pays.

    Parce que c’est notre pays.

    Pas seulement le leur.

    Raciste, antisémite, homophobe… la France n’est pas à toi.

    Maintenant, il faut que chacun prenne ses responsabilités et que l’on arrête de tout confondre.

    Qu’au prétexte de la provocation et de la légalité de la bête immonde, on finisse par accepter de laisser filer des actes assassins.

    Non on ne peut pas tout laisser faire

    La colère, la notre, quelque soit notre couleur, quelque soit notre ethnie d’origine à bon dos.

    Il est temps de répondre.

    Et à haute et intelligible voix.

    (*) Brahim Bouarram, un Marocain né en 1965, est poussé le 1er mai 1995 dans la Seine à proximité du pont du Carrousel à Paris, par des militants provenant des rangs de la manifestation annuelle du Front national en l’honneur de Jeanne d’Arc.

    Le fleuve est en crue et le courant assez fort ; ne sachant pas nager, il se noie. Il avait 29 ans et était père de deux enfants.

    Le président de la République François Mitterrand vint alors se recueillir sur les berges de la Seine, à la verticale du pont du Carrousel, à l’endroit précis où Brahim Bouarram a été jeté dans le fleuve, le 3 mai au cours d’une manifestation regroupant 12 000 personnes entre les deux tours de l’élection présidentielle.

    L’accusé principal, âgé de 19 ans au moment des faits, est condamné le 15 mai 1998 par la Cour d’assises de Paris à huit ans de prison ferme.

    En 2003, le maire de Paris Bertrand Delanoë, au nom des citoyens parisiens, a honoré sa mémoire et celle de toutes les victimes du racisme par la pose d’une plaque commémorative sur le quai rive droite, en amont du pont.

    Mohamed BENTAHAR

    Facebook, 01 mai 2021

    Etiquettes : France, racisme, ségrégation raciale, discrimination, fascicme, extrême droite, extrémistes, Génération Identitaire, Brahim Bouarram, Front National,

  • Liberté de la presse: la France accablée par le Conseil de l’Europe

    De plus en plus de journalistes victimes de harcèlement

    La France n’est apparemment pas un bon élève en matière de la liberté de la presse, aux yeux, du Conseil de l’Europe qui relève que bon nombre de journalistes sont victimes d’harcèlement sur le territoire français.

    Le Conseil de l’Europe, institution internationale extérieure a l’Union Européenne et qui compte 47 Etats membres, alerte la France sur la situation de la liberté de la presse sur son territoire, et particulièrement sur le harcèlement dont les journalistes sont victimes. Celui-ci s’est accru en 2020, a rapporté ce jeudi Europe 1.

    Il ne fait pas bon être journaliste en France. Le Conseil de l’Europe épingle en effet Paris sur son respect de la liberté de la presse. Selon le dernier rapport annuel de la Plateforme du Conseil de l’Europe pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes, notre pays [la France] est le pays européen dans lequel les journalistes sont les plus harcelés, devant la Slovénie, l’Ukraine et la Pologne. A l’échelle des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, 70 cas de harcèlement ont été recensés l’an dernier. Un chiffre record. Ce n’est guère mieux du côté du nombre d’agressions physiques, 52 en 2020, qui a doublé en 4 ans.

    “Des actions concrètes s’imposent”

    Le rapport 2021 indique que «le plus grand nombre d’atteintes a l’intégrité physique des journalistes a été signalé dans la Fédération de Russie, en Italie et au Royaume-Uni; la France, la Pologne, la Turquie et l’Ukraine comptent pour leur part le plus grand nombre de cas d’intimidation et de harcèlement de journalistes».

    Le rapport annuel de la Plateforme du Conseil de l’Europe pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes s’alarme de la situation de la liberté de la presse bien au-dela de la France. Le document officiel indique d’ailleurs dans son titre adressé aux politiques européens que «des actions concrètes s’imposent» pour garantir la liberté des médias en Europe.

    Echourouk online, 29 avr 2021

    Etiquettes : France, liberté de presse, journalistes, Plateforme du Conseil de l’Europe, rapport,

  • Staffan de Mistura, l’ex-médiateur de l’ONU en Syrie qui ne voulait plus serrer la main de Bachar el-Assad

    L’ambassadeur est revenu mardi à Londres sur ses années comme envoyé de l’ONU en Syrie entre 2014 et 2018. Il a expliqué les raisons de son départ et s’est montré confiant sur l’avenir de la Syrie.

    Par Stanislas Poyet

    Voilà un an que Staffan de Mistura a quitté son poste d’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie. Depuis, il n’était jamais revenu publiquement sur ses quatre années passées à jouer les intermédiaires dans un conflit qui a fait plus de 370.000 morts.

    Au centre Aga Khan, à Londres, le diplomate italo-suédois s’est expliqué mardi 5 novembre sur les raisons de son départ. «Pourquoi suis-je parti l’année dernière?, se demande-t-il devant l’assemblée. Et bien, officiellement pour des raisons personnelles. Officieusement, parce que je sentais que la guerre touchait territorialement à sa fin, et ayant combattu contre ce qui s’était passé à Alep, à Idlib, à Daraya, je ne pouvais pas être celui qui serre la main d’Assad en disant “malesh” [“ce n’est pas grave” en arabe]».

    Pourtant, Staffan de Mistura s’est toujours revendiqué d’un réalisme politique. Il discutait avec toutes les factions en présence. Le médiateur de l’ONU a toujours eu à cœur de maintenir Bachar el-Assad dans le jeu des négociations. En 2015, un an après sa nomination il assure qu’«Assad fait partie de la solution», et il a depuis toujours cherché à ménager le régime pour en obtenir des concessions, un ménagement que certains ont lu comme de la complaisance.

    Devant son auditoire Staffan de Mistura a aussi défendu son bilan. L’intervention humanitaire de l’ONU et ses dénonciations des crimes de guerre auraient, estime-t-il, sauvé quelque 700.000 vies. Ces prises de position lui ont coûté sa marge de manœuvre, argue l’ancien médiateur, pour qui dénoncer les crimes de guerre ne fait pas parti du «manuel du parfait négociateur». Mais Staffan de Mistura affirme ne rien regretter de ses prises de position, bien qu’elles aient «réduit son espace de négociation».

    « Je ne pouvais pas être celui qui serre la main d’Assad en disant “malesh” [“ce n’est pas grave“ en arabe] »

    Staffan de Mistura
    Incorrigible optimiste

    Devant le parterre de l’Aga Khan, le diplomate qui s’était décrit lui-même en 2015 comme souffrant «d’une terrible maladie chronique, celle de l’optimisme», s’est montré confiant pour l’avenir de la Syrie. Lui qui avait été le spectateur impuissant de l’intervention de la Russie aux côtés du régime syrien en 2015, affirme que la Russie souhaite un traité de paix. «La Russie n’a aucun intérêt, aucune volonté, aucune capacité à reconstruire la Syrie, explique-t-il. Elle n’a aucune intention, si elle est intelligente, de rester seule avec entre les mains la chandelle qui, une fois consommée, lui brûlera les mains. Elle préférera la transmettre à l’Europe qui pourra alors contribuer à la reconstruction».

    Staffan de Mistura révèle même qu’un accord entre la Russie et les États-Unis avait été conclu en 2016, les premiers promettant de maintenir au sol les avions syriens, les seconds de faire pression sur l’opposition pour évincer le Front Al-Nosra, l’ancienne branche syrienne d’Al-Quaïda, aujourd’hui connue sous le nom d’Hayat Tahrir al-Sham. «Les Russes voulaient un accord parce qu’il craignait qu’Hillary Clinton ne devienne présidente et inaugure une politique plus musclée», poursuit-il. Mais l’accord a tourné court lorsqu’un convoi de l’ONU a été bombardé la même année, et que les regards accusateurs se tournaient vers la Russie.

    Même la situation des Kurdes syriens n’échappe pas à son optimisme. Alors que les forces des YPG – les milices kurdes de Syrie – font face à une offensive turque de grande ampleur, Staffan de Mistura professe sa foi que la Russie exigera des Syriens qu’ils maintiennent l’autonomie du Rojava. En attendant, Damas réinvesti les zones kurdes, et la semaine dernière, les premiers échanges de tirs ont opposé l’armée syrienne aux forces turques.

    Le Figaro, 6 nov 2019

    Etiquettes : Staffan de Mistura, Syrie, ONU, Bachar Al assad,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 avril 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination

    Mardi 4 mai, le Secrétaire général va organiser une réunion virtuelle avec les chefs des organismes du système des Nations Unies pour réfléchir aux affaires internationales qui affectent et ont un lien avec leur travail. Le Conseil discutera des principales tendances émergentes, des opportunités et des défis auxquels fait face le système des Nations Unies, en mettant l’accent sur la riposte à la pandémie de COVID-19 et les risques pour les droits de l’homme, la biodiversité, l’action climatique, les perspectives économiques mondiales et l’aggravation des inégalités.

    Les membres du Conseil vont engager une discussion sur les causes actuelles et émergentes des conflits, dans le contexte de l’agenda mondial sur la prévention.

    Inde

    Dans un tweet, le Secrétaire général exprime sa solidarité et celle de la famille des Nations Unies au peuple indien qui est aux prises avec une horrible irruption de COVID-19.

    Le Secrétaire général déclare que l’ONU est prête à renforcer son appui et la Coordonnatrice résidente en Inde, Mme Renata Lok-Dessallien, a dit partager ce sentiment.

    Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a envoyé des fournitures cruciales, dont 3 000 concentrateurs d’oxygène, tests, kits médicaux et autres.

    Mme Yasmin Haque, Représentante de l’UNICEF en Inde, a prévenu qu’il faut beaucoup plus, maintenant que l’irruption se propage rapidement.

    L’agence contribue aussi à l’achat et à l’installation de centrales d’oxygène pour les hôpitaux du nord-est et de Maharashtra, ainsi qu’à l’installation de scanners thermiques dans les ports d’entrée de tout le pays.

    L’UNICEF aide également le Gouvernement à assurer le fonctionnement des services vitaux aux enfants les plus vulnérables, et à aider plus de 12 millions d’enfants dans 17 États à continuer l’école à distance.

    Israël

    Dans un tweet, le Secrétaire général vient d’envoyer des paroles de réconfort au peuple israélien après le terrible drame au Mount Méron.

    Il présente ses condoléances aux familles et aux proches de ceux qui ont perdu la vie et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

    Palestine

    M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a pris note aujourd’hui de la décision du leadership palestinien de reporter les élections législatives qui étaient prévues pour le 22 mai. Il a dit comprendre la déception de beaucoup de Palestiniens qui ont clairement exprimé leur désir d’exercer leurs droits démocratiques après 16 années sans élection.

    M. Wennesland a encouragé les Palestiniens à poursuivre sur la voie démocratique. Il a ajouté que l’organisation d’élections transparentes et inclusives dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, comme stipulé dans les accords précédents, demeure essentielle pour restaurer la légitimité et la crédibilité des institutions palestiniennes et ouvrir la voie au rétablissement de l’unité nationale. Fixer une nouvelle date et pas trop tardive pour les élections serait une mesure importante pour montrer au peuple palestinien que leur voix sera entendue.

    Tadjikistan/Kirghizistan

    La Représentante spéciale des Nations Unies pour l’Asie centrale, Mme Natalia Gherman, a eu une conversation téléphonique aujourd’hui avec les Ministres des affaires étrangères du Kirghizistan et du Tadjikistan sur la situation actuelle à la frontière entre les deux pays.

    Mme Gherman a dit profondément regretter les morts et les blessés et a salué le dialogue entre les Présidents des deux pays ainsi que la reprise du travail de la commission intergouvernementale sur la délimitation et la démarcation de la frontière.

    Elle a exprimé son appui aux mesures visant à désamorcer la situation et exhorté les deux Gouvernements à intensifier leurs efforts pour trouver une solution à long terme au différend frontalier, et ce, par des moyens pacifiques.

    Soudan du Sud

    Hier dans le pays, un agent humanitaire d’une agence des Nations Unies et un autre d’une ONG ont été physiquement agressés dans deux incidents distincts dans la ville de Torit, dans l’État de l’Équatoria oriental.

    Le 24 avril, à Jamjang dans la zone administrative de Ruweng, des jeunes sont entrés dans le lotissement d’une ONG internationale et ont agressé le personnel, en faisant plusieurs blessés.

    Ces attaques se produisent dans un contexte de chômage très élevé parmi les jeunes qui demandent à être engagés par les organisations humanitaires.

    Le Coordonnateur humanitaire au Soudan du Sud, M. Alain Noudéhou, a souligné que les attaques contre les organisations humanitaires sont complètement inacceptables et qu’elles doivent cesser. Il a exhorté les autorités et les communautés à garantir la sûreté et la sécurité des agents humanitaires, et le Gouvernement, à faire respecter la loi et l’ordre.

    Soudan

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que la situation en matière de sécurité dans la ville d’Ag Geneina, au Darfour occidental, est stable mais qu’elle reste tendue et imprévisible.

    Plus de 230 000 personnes ont fui le conflit au Darfour depuis le début de cette année, ce qui représente quatre fois plus que les 53 000 déplacés de toute l’année 2020.

    Les premiers besoins sont la nourriture, la protection, les abris et l’eau, entre autres.

    L’ONU et se partenaires continuent de renforcer leur réponse. Depuis le début du conflit en janvier dernier, ils avaient distribué hier une assistance alimentaire à plus 100 000 personnes, des soins de santé, à 65 000, et des abris et autres fournitures, à 64 000 personnes.

    L’ONU prévient, qu’à la veille de la saison des pluies, le renforcement de la réponse humanitaire sera un défi majeur, compte tenu des restrictions et de la pénurie de fonds. À ce jour, le Plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 10%.

    Mozambique

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit aujourd’hui profondément préoccupé par les conséquences humanitaires de la rapide escalade de violence dans ls nord du Mozambique, où quelque 30 000 personnes ont fui la ville côtière de Palma depuis qu’elle a été attaquée par des groupes armés, le 24 mars dernier.

    Selon le HCR, le conflit armé en cours dans la riche province pétrolifère et gazifière de Cabo Delgado a donné lieu à de graves abus des droits de l’homme et à l’interruption de services vitaux, avec un grave impact sur les civils. Des gens fuient toujours Palma, mais très peu de routes sont ouvertes. Le HCR s’inquiète pour ceux qui sont ne sont pas en mesure de quitter la zone.

    Aujourd’hui, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aussi exprimé sa préoccupation face à l’exode en cours des civils qui fuient les zones dangereuses de la province de la province de Cabo Delgado. L’OIM indique que les trois-quarts des déplacés sont des femmes et des enfants.

    Myanmar/Pauvreté

    Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dit que le nombre de pauvres pourrait doubler à cause de l’impact conjugué de la pandémie de COVID-19 et de la crise politique en cours.

    Le rapport dit que 12 autres millions de personnes ont été plongés dans la pau vreté, ce qui pourrait porter à 25 millions, soit près de la moitié de la population, le nombre de personnes qui vivront en-deçà du seuil de pauvreté d’ici le début de 2022.

    Cette situation se produit après plus d’une décennie de progrès dans la réduction de la pauvreté au Myanmar.

    L’Administrateur du PNUD, M. Achim Steiner, a prévenu que sans des institutions démocratiques opérationnelles, le pays risque un recul dramatique et évitable vers des niveaux de pauvreté jamais vus depuis une génération.

    Bolivie/COVID-19

    La Bolivie a reçu 92 000 doses de vaccin, il y a deux jours. C’est la deuxième livraison appuyée par le Mécanisme COVAX, dans le pays. Il s’agit d’un effort mené par les autorités en partenariat avec l’équipe de pays des Nations Unies, et en particulier l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Ce deuxième lot porte à plus de 320 000 le nombre de doses, déployés grâce au Mécanisme COVAX, qui appuie le schéma national de vaccination, visant en priorité les groupes à risque, dont les agents de santé, les personnes plus âgées et celles qui ont des maladies.

    Brésil/COVID-19

    L’équipe de pays continue d’aider les autorités nationales et locales à faire face aux multiples impacts de la pandémie, en particulier dans la région d’Amazonie. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni une formation de 10 jours sur le paludisme et la prévention de la COVID-19 aux agents de santé de la communauté autochtone des Yanomami, dans l’État de l’Amazonie.

    Dans la capitale Manaos, une des villes les plus touchées par la pandémie, l’équipe de l’OIM travaille toujours avec les autorités pour fournir des soins de santé aux communautés autochtones et riveraines. L’OIM a aussi offert des soins médicaux à 200 réfugiés et migrants ainsi qu’à la communauté d’accueil, pendant ces 15 derniers jours.

    Avec l’appui de l’UNICEF, un réseau de jeunes communicateurs autochtones de la région de l’Amazonie a lancé une série podcast intitulée « Amazon Indigenous Voices » sur Spotify. Ces jeunes produisent six épisodes sur les vulnérabilités des peuples autochtones pendant la pandémie.

    Le HCR et l’UNICEF travaillent avec les autorités locales de l’État de Pará, pour créer un centre de réception et d’assistance du peuple Warao. C’est une occasion de répondre aux besoins des populations autochtones, y compris leur réinstallation si nécessaire.

    Rapport sur le VIH/sida

    Aujourd’hui, le Secrétaire général a publié un nouveau rapport avec des recommandations et des cibles pour replacer le monde sur la voie de la fin du VIH/sida. Il prévient que malgré l’action intensive et les progrès enregistrés dans certains endroits et certains groupes de population, l’épidémie du HIV continue de se propager. Le Secrétaire général dévoile une série de 10 recommandations et exhorte le monde à s’attaquer aux inégalités qui ralentissent les progrès.

    D’après le rapport, l’année 2019 a comptabilisé 1,7 million de nouvelles infections, soit trois fois plus que l’objectif de moins de 500 000 fixé pour 2020. En outre, les 690 000 morts liées au sida dépassent de loin l’objectif fixé pour la même année, visant à réduire le nombre de morts à moins de 500 000 par an.

    Le rapport indique aussi que la COVID-19 a provoqué d’autres reculs. Le Secrétaire général souligne que la COVID-19 n’est pas une excuse pour rater les objectifs du VIH/sida mais qu’elle est bien un avertissement: les pays ne peuvent plus s’offrir le risque de sous-investir dans la préparation et la riposte aux pandémies.

    Journée internationale du Jazz

    Le vingtième anniversaire de la Journée internationale du jazz est célébré aujourd’hui. Dans son message, le Secrétaire général rappelle le rôle historique du jazz dans la lutte contre le racisme et la discrimination. Il souligne aussi comment cette forme artistique continue d’unir les cultures à travers le globe.

    Mais, ajoute-t-il, dans le contexte d’une pandémie, les musiciens et les gens qui vivent des arts créatifs soufrent. Le Secrétaire général souligne l’importance de rétablir nos sociétés vibrantes aussi sûrement, équitablement et rapidement que possible.

    À 17 heures sur jazzday.com, un concert mondial de stars du jazz aura lieu avec des artistes à New York, à Paris, à Cape Town, à Tokyo, à Rio de Janeiro et d’autre villes dans le monde.

    Des artistes de plus de 20 pays sont attendus, dont Herbie Hancock, Dee Dee Bridgewater, Joe Lovano, Angélique Kidjo et beaucoup d’autres.

    Journée mondiale du thon

    Dimanche 2 mai, la Journée mondiale sera commémorée pour mettre à nouveau l’accent sur l’importance d’une gestion durable des stocks de poissons pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

    Conférence de presse

    Lundi prochain à 15 h 30, le Représentant permanent de la Chine et Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Zhang Jun, donnera une conférence de presse en personne sur le programme de travail mensuel du Conseil.

    Contributions

    Le Royaume-Uni a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2021, faisant grimper le nombre d’États Membres qui ont fait de même à 98.

    Etiquettes : QUESTIONS D’ORGANISATION, AFFAIRES HUMANITAIRES, DROITS DE L’HOMME, RÉFUGIÉS, SANTÉ, COMMÉMORATION/CÉLÉBRATION OFFICIELLE, ENFANTS, VIH/SIDA, DÉVELOPPEMENT, MOYEN-ORIENT, INDE, ISRAËL, ÉTAT DE PALESTINE, TADJIKISTAN, KIRGHIZISTAN, SOUDAN DU SUD, SOUDAN, MOZAMBIQUE, MYANMAR, BOLIVIE, BRÉSIL,

  • HRW : Des politiques israéliennes abusives constituent des crimes d’apartheid et de persécution

    Ces crimes contre l’humanité devraient déclencher des actions pour mettre fin à la répression envers les Palestiniens

    (Jérusalem) – Les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport rendu public aujourd’hui. Cette conclusion se fonde sur une politique globale du gouvernement israélien qui vise à maintenir la domination des Israéliens juifs sur les Palestiniens, et sur de graves abus commis contre les Palestiniens vivant dans le territoire occupé, y compris Jérusalem-Est.

    Le rapport de 213 pages, intitulé « A Threshold Crossed: Israeli Authorities and the Crimes of Apartheid and Persecution » (« Un seuil franchi : Les autorités israéliennes et les crimes d’apartheid et de persécution » – résumé en français), examine le traitement réservé aux Palestiniens par Israël. Le rapport présente la réalité actuelle d’une autorité unique, le gouvernement israélien, qui exerce le principal pouvoir sur la zone située entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée, peuplée de deux groupes de population de taille à peu près égale, et qui privilégie méthodiquement les Israéliens juifs tout en réprimant les Palestiniens, d’une manière particulièrement sévère dans le territoire occupé.

    « Depuis des années, des voix éminentes ont averti du risque d’apartheid si la domination d’Israël sur les Palestiniens se poursuivait », a déclaré Kenneth Roth, le Directeur exécutif de Human Rights Watch. « Cette étude détaillée révèle que les autorités israéliennes ont déjà franchi ce seuil et commettent aujourd’hui les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution. »

    Le constat d’apartheid et de persécution ne change rien au statut juridique du Territoire palestinien occupé, constitué de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et de Gaza, ni à la réalité factuelle de l’occupation.

    Initialement apparu en lien avec l’Afrique du Sud, l’apartheid est aujourd’hui un terme juridique universel. L’interdiction de la discrimination et de l’oppression institutionnelles particulièrement sévères, ou apartheid, constitue un principe fondamental du droit international. La Convention internationale de 1973 sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid et le Statut de Rome de 1998 de la Cour pénale internationale (CPI) définissent l’apartheid comme un crime contre l’humanité constitué de trois éléments principaux :

    (1) Une intention de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre.

    (2) Un contexte d’oppression systématique du groupe dominant sur le groupe marginalisé.

    (3) Des actes inhumains.

    L’allusion à un groupe racial est comprise aujourd’hui comme concernant non seulement le traitement sur la base de traits génétiques mais aussi celui sur la base de l’ascendance et de l’origine nationale ou ethnique, tel que définies dans la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Human Rights Watch utilise cette définition élargie.

    Le crime contre l’humanité de persécution, tel que défini dans le Statut de Rome et le droit international coutumier, consiste en une grave privation des droits fondamentaux d’un groupe racial, ethnique ou autre, exercée avec une intention discriminatoire.

    Human Rights Watch a constaté que les éléments constitutifs de ces crimes se retrouvent dans le Territoire palestinien occupé, dans le cadre d’une politique gouvernementale israélienne unique. Cette politique consiste à maintenir la domination des Israéliens juifs sur les Palestiniens à travers Israël et dans le territoire occupé. Elle s’accompagne, dans le territoire occupé, d’une oppression systématique et d’actes inhumains à l’encontre des Palestiniens qui y vivent.

    S’appuyant sur des années de recherches sur les droits humains, d’études de cas et l’examen de documents de planification du gouvernement, de déclarations de responsables israéliens et d’autres sources, Human Rights Watch a comparé les politiques et pratiques à l’égard des Palestiniens dans le territoire occupé et en Israël avec celles qui concernent les Israéliens juifs vivant dans les même zones. Human Rights Watch a écrit en juillet 2020 au gouvernement israélien, sollicitant son point de vue sur ces questions, mais n’a pas reçu de réponse à ce jour.

    En Israël et dans le Territoire palestinien occupé, les autorités israéliennes ont cherché à maximiser les terres disponibles pour les communautés juives et à regrouper la plupart des Palestiniens dans des zones à forte densité de population. Les autorités ont adopté des politiques visant à atténuer ce qu’elles ont ouvertement décrit comme une « menace démographique » posée par les Palestiniens. À Jérusalem, par exemple, le plan du gouvernement pour la municipalité, tant dans l’ouest de la ville que dans la partie occupée dans l’est, a pour objectif de « maintenir une solide majorité juive dans la ville » et précise même les ratios démographiques que le gouvernement souhaite maintenir.

    Pour maintenir cette domination, les autorités israéliennes exercent une discrimination systématique à l’encontre des Palestiniens. La discrimination institutionnelle à laquelle les citoyens palestiniens d’Israël sont confrontés inclut des lois qui permettent à des centaines de petites localités juives d’exclure de facto les Palestiniens, et des budgets qui n’allouent qu’une petite partie des ressources aux écoles palestiniennes comparées à celles destinées aux enfants israéliens juifs. Dans le territoire occupé, la gravité de la répression, marquée notamment par l’imposition d’un régime militaire draconien aux Palestiniens, alors que les Israéliens juifs vivant de manière ségréguée sur le même territoire se voient accordés leurs pleins droits en vertu de la loi civile israélienne, équivaut à l’oppression systématique requise pour constituer le crime d’apartheid.

    Les autorités israéliennes se sont livrées à une série d’abus à l’encontre des Palestiniens. Beaucoup de ceux perpétrés dans le Territoire palestinien occupé constituent de graves violations des droits fondamentaux et des actes inhumains, autre élément requis pour constituer le crime d’apartheid : restrictions de mouvement draconiennes, qu’il s’agisse du bouclage de Gaza et d’un régime de permis ; confiscation de plus d’un tiers des terres de Cisjordanie ; conditions de vie difficiles dans certaines parties de la Cisjordanie qui ont conduit au transfert forcé de milliers de Palestiniens hors de leurs foyers ; refus du droit de résidence à des centaines de milliers de Palestiniens et à leurs proches ; et suspension des droits civils fondamentaux de millions de Palestiniens.

    Nombre des abus commis dans le cadre de ces crimes, tels que le refus quasi catégorique des permis de construire aux Palestiniens et la démolition de milliers d’habitats sous prétexte qu’un permis n’avait pas été délivré, n’ont aucune justification sécuritaire. D’autres, comme le gel effectif par Israël du registre de la population qu’il contrôle dans le territoire occupé, lequel bloque concrètement le regroupement familial pour les Palestiniens qui y vivent et empêche les habitants de Gaza de vivre en Cisjordanie, utilise la sécurité comme un prétexte pour poursuivre de nouveaux objectifs démographiques. Même lorsque des motifs sécuritaires sont invoqués, ils ne justifient pas davantage l’apartheid et la persécution que ne le feraient le recours à la force excessive ou à la torture, a souligné Human Rights Watch.

    « Refuser à des millions de Palestiniens leurs droits fondamentaux, sans justification sécuritaire légitime et uniquement parce qu’ils sont palestiniens et non juifs, n’est pas simplement une question d’occupation abusive », a déclaré Kenneth Roth. « Ces politiques, qui accordent aux Israéliens juifs les mêmes droits et privilèges où qu’ils vivent et discriminent les Palestiniens à des degrés divers où qu’ils vivent, reflètent une volonté de privilégier un peuple au détriment d’un autre. »

    Les déclarations et les actions des autorités israéliennes de ces dernières années, notamment l’adoption en 2018 d’une loi à valeur constitutionnelle établissant Israël comme « l’État-nation du peuple juif », l’ensemble croissant de lois privilégiant davantage encore les colons israéliens en Cisjordanie et ne s’appliquant pas aux Palestiniens vivant sur le même territoire ; et l’expansion massive ces dernières années des colonies et des infrastructures les reliant à Israël ont clairement montré l’intention des autorités de maintenir la domination des Israéliens juifs. La possibilité qu’un futur dirigeant israélien puisse conclure avec les Palestiniens un accord qui démantèle le système discriminatoire en vigueur n’annule pas la réalité actuelle.

    Les autorités israéliennes devraient renoncer à toute forme de répression et de discrimination qui privilégie les Israéliens juifs aux dépens des Palestiniens, y compris la liberté de mouvement, l’attribution des terres et des ressources, l’accès à l’eau, à l’électricité et à d’autres services, et la délivrance de permis de construire.

    Le Bureau du Procureur de la CPI devrait enquêter et poursuivre les personnes impliquées de manière crédible dans les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution. Les autres pays devraient également le faire, conformément à leur législation nationale en vertu du principe de compétence universelle et imposer des sanctions individuelles, y compris des interdictions de voyager et un gel des avoirs, aux fonctionnaires responsables de ces crimes.

    Les conclusions relatives aux crimes contre l’humanité devraient inciter la communauté internationale à réévaluer la nature de son engagement en Israël et en Palestine, et à adopter une approche axée sur le respect des droits humains et l’établissement des responsabilités, au lieu d’être basée uniquement sur le « processus de paix », actuellement au point mort. Les États membres des Nations Unies devraient créer une commission d’enquête de l’ONU chargée d’enquêter sur la discrimination et la répression systématiques en Israël et en Palestine. Ils devraient aussi créer un poste d’Envoyé mondial de l’ONU pour les crimes de persécution et d’apartheid, avec pour mandat de mobiliser une action internationale en vue de mettre fin à la persécution et à l’apartheid partout dans le monde.

    Les gouvernements devraient conditionner les ventes d’armes et l’assistance militaire et sécuritaire à Israël à des mesures concrètes et vérifiables de la part des autorités israéliennes en vue de mettre fin à la commission de ces crimes. Ils devraient en outre examiner les accords, programmes de coopération et toutes les formes existantes de commerce avec Israël pour identifier ceux qui contribuent directement à la commission des crimes, atténuer leurs incidences sur les droits humains et, lorsque cela n’est pas possible, mettre fin aux activités et aux modes de financement qui facilitent ces graves violations.

    « Tandis qu’une grande partie de la communauté internationale considère l’occupation israélienne à l’œuvre depuis un demi-siècle comme une situation temporaire qu’un ‘‘processus de paix’’ vieux de plusieurs décennies résoudra bientôt, l’oppression des Palestiniens dans la région a franchi un seuil et un degré de permanence qui correspondent aux définitions des crimes d’apartheid et de persécution », a conclu Kenneth Roth. « Celles et ceux qui luttent pour la paix israélo-palestinienne, qu’elle prenne la forme d’une solution à un ou à deux États ou d’une confédération, devraient entre temps reconnaître cette réalité pour ce qu’elle est, et mettre en œuvre les instruments relatifs aux droits humains nécessaires pour y mettre fin. »

    HRW, 27 avr 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, droits de l’homme, violence, répression, agression, Cisjordanie, Gaza,

  • France : Les nouveaux centurions

    par Abdou BENABBOU

    Curieuse et intrigante sortie de la vingtaine de généraux français à la retraite qui dans un communiqué annoncent qu’ils sont à la disposition du sauvetage de la France. Le grand pavé balancé au cœur de la société française suppose des concertations préliminaires poussées et qu’une partie de l’élite militaire dont des généraux de corps d’armée a décidé de se mettre à l’avant-poste de la scène pour, affirme-t-elle, défendre la France et sa civilisation. Le parallèle avec le putsch contre Charles de Gaule avorté du mois d’avril d’il y a soixante ans par les Salan, Challe, Jouhaud et consorts a été inévitablement établi sauf que là il ne s’agit pas de sauver l’Algérie française, mais de sauver la France elle-même. Rétropédalage ahurissant d’une histoire déroutante quand le constat livre des travers cachés des grandes puissances de ce monde toujours prolixes pour donner des leçons de bonne tenue. Quand l’économie suffoque, les aventuriers envahissent un parterre propice à de particulières défections. Les extrêmes se déploient et nourrissent les intégrismes.

    On sait de quoi il retourne et de quoi il s’agit. Malgré le détour pris des mots et l’achalandage exagéré de la prose sur les libertés religieuses, la démocratie française a du mal à vaincre ses vieux démons et il se trouvera toujours quelques flibustiers de mauvaise facture pour se manifester. «Valeurs actuelles» étant l’écusson des va-t-en-guerre et des crânes tatoués et rasés, il se prête volontiers à être le support des philosophies des extrêmes. Il participe avec les Zemmour, les Le Pen et compagnie à larder les croix pensant faussement viser les minarets.

    Malheureuse et infortunée France qui vient à l’évidence d’être sérieusement égratignée ! Serait-elle si faible et si mal gouvernée pour que des centurions séniles en mal d’ivresse et d’aventures se croient en droit de bousculer l’aura supposé de leur pays ?

    L’air n’y est pas à la sérénité. Comme dans la majorité des ailleurs le temps est de plus en plus dans le recul des intelligences et des concordes.

    Le Quotidien d’Oran, 29 avr 2021

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