Catégorie : Monde

  • Joe Biden plaide pour l’unité et met en garde contre la menace chinoise lors d’un discours au Congrès.

    Le président Joe Biden a proposé un nouveau plan d’envergure de 1 800 milliards de dollars lors d’un discours devant une session conjointe du Congrès mercredi, implorant les législateurs républicains de travailler avec lui sur les questions qui divisent et de faire face à la concurrence acharnée de la Chine.

    Mettant en avant une vision d’investissements publics accrus financés par les riches, le président démocrate a exhorté les républicains, qui se sont jusqu’à présent résolument opposés à lui, à l’aider à adopter un large éventail de lois controversées, allant des impôts à la réforme de la police en passant par le contrôle des armes à feu et l’immigration.

    Les républicains sont restés pour la plupart silencieux pendant le discours, tandis que les démocrates ont applaudi le discours de M. Biden.

    M. Biden, qui a pris ses fonctions en janvier, a également lancé un appel passionné en faveur d’une augmentation des impôts sur les sociétés et les riches Américains afin de contribuer au financement de son « plan pour les familles américaines » de 1 800 milliards de dollars.

    « Il est temps que les entreprises américaines et les 1 % d’Américains les plus riches paient leur juste part – juste leur juste part », a déclaré M. Biden.

    Il a prononcé son plaidoyer à la Chambre des représentants lors d’un événement réduit cette année en raison de la pandémie, enlevant son masque pour s’adresser à un groupe d’environ 200 législateurs démocrates et républicains, à d’autres responsables et à des invités.

    M. Biden tente de trouver un terrain d’entente entre les républicains, qui s’opposent à l’augmentation des dépenses et aux hausses d’impôts nécessaires pour les financer, et les démocrates libéraux, qui souhaitent qu’il mette en œuvre des plans plus ambitieux.

    Il a déclaré qu’il était prêt à travailler avec les législateurs des deux côtés de l’allée pour parvenir à un accord, et il doit rencontrer les principaux législateurs démocrates et républicains à la Maison Blanche le 12 mai pour essayer de trouver un terrain d’entente.

    Il est loin d’être évident que Biden puisse vraiment amener les républicains à dépasser un profond clivage partisan, le Congrès étant polarisé et les démocrates ne détenant qu’une faible majorité.

    Il avait promis tout au long de la campagne présidentielle de 2020 de travailler avec les républicains, mais sa principale réalisation législative, un plan de relance contre la pandémie de 1 900 milliards de dollars, est passée sans vote républicain.

    Les républicains au Congrès ont déjà l’intention de réaliser des gains lors des élections législatives de mi-mandat en 2022, et alignent un parti divisé pour s’opposer à Biden. Beaucoup s’interrogent sur la sagesse d’adopter des politiques de dépenses plus agressives que ce que la plupart des alliés ou rivaux de Biden avaient prévu.

    La Maison-Blanche espère qu’au moins certains républicains se plieront à la volonté populaire. Les sondages montrent que la plupart des Américains sont favorables à une augmentation des investissements dans les écoles, l’éducation et les infrastructures, ainsi qu’à une taxation accrue des riches.

    La première réaction des républicains à son discours a été sceptique, et quelque peu dédaigneuse.

    « Tout cela aurait pu n’être qu’un courriel », a déclaré dans un tweet le représentant Kevin McCarthy, le principal républicain de la Chambre.

    L’aile gauche démocrate, en revanche, en voulait plus. Le représentant Jamaal Bowman, un démocrate libéral, a déclaré que les propositions de M. Biden sont importantes « mais ne vont pas aussi loin que ce dont nous aurions vraiment besoin pour résoudre la crise de l’emploi, du climat et des soins. »

    S’exprimant moins de quatre mois après que des manifestants fidèles au président de l’époque, Donald Trump, ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis pour tenter d’annuler les résultats de l’élection, M. Biden a déclaré que l’Amérique était « à nouveau en mouvement ».

    « Nous avons regardé dans un abîme d’insurrection et d’autocratie – de pandémie et de douleur – et ‘nous, le peuple’, n’avons pas bronché », a-t-il déclaré. « Au moment même où nos adversaires étaient certains que nous allions nous séparer et échouer, nous nous sommes rassemblés – unis. »

    Biden a fait valoir que ses propositions pour les familles et les infrastructures, qui totalisent environ 4 000 milliards de dollars, représentent un investissement unique en son genre, vital pour l’avenir de l’Amérique.

    « Ce soir, je suis venu parler de crise – et d’opportunité », a-t-il dit. « De la reconstruction de notre nation – et de la revitalisation de notre démocratie. Et de gagner l’avenir de l’Amérique. »

    Les républicains affirment que la plupart des dépenses visent à satisfaire la base libérale de M. Biden et que les plans du président s’apparentent à du socialisme.

    M. Biden a déclaré que les plans de dépenses étaient nécessaires pour ne pas se laisser distancer par la Chine, que lui et son administration considèrent comme un défi stratégique majeur.

    « La Chine et d’autres pays se rapprochent rapidement de nous », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il avait passé beaucoup de temps à discuter avec le président chinois Xi Jinping.

    « Il est très sérieux dans sa volonté de devenir la nation la plus importante et la plus conséquente du monde. Lui et d’autres, des autocrates, pensent que la démocratie ne peut pas rivaliser avec les autocraties au XXIe siècle. Il faut trop de temps pour obtenir un consensus. »

    PROPOSITION DE REFONTE DE LA FISCALITÉ

    Le plan de M. Biden prévoit 1 000 milliards de dollars de dépenses pour l’éducation et la garde d’enfants sur 10 ans et 800 milliards de dollars de crédits d’impôt destinés aux familles à revenus moyens et faibles. Il prévoit également 200 milliards de dollars pour l’enseignement préscolaire gratuit et universel et 109 milliards de dollars pour la gratuité des collèges communautaires, indépendamment du revenu, pendant deux ans, a indiqué la Maison Blanche.

    Le plan pour les familles américaines et le plan pour l’infrastructure et l’emploi que la Maison Blanche a présenté au début du mois pourraient représenter la plus importante transformation de l’économie par le gouvernement depuis des décennies.

    Pour financer ces plans, M. Biden a proposé une refonte du système fiscal américain, notamment une augmentation du taux d’imposition marginal supérieur pour les Américains les plus riches, qui passerait de 37 % à 39,6 %.

    M. Biden a proposé de presque doubler l’impôt sur les revenus d’investissement – connus sous le nom de gains en capital – pour les Américains qui gagnent plus d’un million de dollars. Le plan d’infrastructure de plus de 2 000 milliards de dollars est financé par une augmentation de l’impôt sur les sociétés.

    La nouvelle de la proposition d’impôt sur les gains en capital a fait chuter brièvement les marchés boursiers la semaine dernière.

    Le sénateur américain républicain Tim Scott a fait valoir dans sa réfutation du discours de M. Biden que ces propositions nuiraient à la croissance économique à long terme.

    « Notre meilleur avenir ne viendra pas des combines de Washington ou des rêves socialistes », a déclaré M. Scott, le seul Noir républicain du Sénat. « Il viendra de vous, le peuple américain », a-t-il ajouté.

    Il a également fait valoir que la présidence de Biden bénéficie d’une reprise économique pour laquelle Trump, un républicain, a préparé le terrain.

    Reuters, 29 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, unité, danger chinois, emploi, pandémie, chômage,


  • La colère contre d’anciens généraux qui mettent en garde contre une « guerre civile » en France

    Le gouvernement français a condamné une lettre ouverte signée par des officiers d’active, selon laquelle le pays se dirige vers une « guerre civile » en raison de l’extrémisme religieux.

    Environ 1 000 militaires, dont une vingtaine de généraux à la retraite, ont signé la lettre.

    Ils reprochent aux « fanatiques » de créer des divisions entre les communautés et affirment que les islamistes prendront le contrôle de parties entières du territoire national.

    Les ministres ont condamné la missive publié dans un magazine d’extrême droite.

    La lettre a été publiée pour la première fois le 21 avril le jour du 60e anniversaire d’un coup d’État manqué en France.

    « L’heure est grave, la France est en péril », ont déclaré les signataires.

    La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle de l’année prochaine, a pris la parole pour soutenir les anciens généraux.

    Mais la ministre en charge des Forces armées, Florence Parly, a tweeté : « deux principes immuables guident l’action des militaires en matière de politique : la neutralité et la loyauté. »

    Elle avait auparavant prévenu que tout signataire encore en service dans l’armée serait puni pour avoir défié une loi qui lui impose de rester politiquement neutre.

    Que dit la lettre ?

    Elle met en garde le président français Emmanuel Macron, son gouvernement et les députés contre « plusieurs dangers mortels » qui menacent la France, notamment « l’islamisme et les hordes de la banlieue ».

    Les signataires accusent ensuite « un certain antiracisme » de diviser les communautés et de chercher à créer une « guerre raciale » en attaquant des statues et d’autres aspects de l’histoire française.

    Ils accusent également le gouvernement de chercher à utiliser la police « comme agents par procuration et comme boucs émissaires » en réprimant brutalement les manifestations populaires.

    « Il n’est plus temps de tergiverser, sinon demain la guerre civile mettra fin à ce chaos grandissant et les morts – dont vous serez responsables – se compteront par milliers », conclut la lettre.

    Dans un pays qui compte plusieurs milliers d’anciens généraux sur les listes des retraités et des réservistes, le soutien de seulement 20 d’entre eux à un langage aussi explosif appelle à relativiser, déclare Hugh Schofield de la BBC à Paris.

    Néanmoins, le fait que la lettre ait été écrite est un signe de temps dangereux, et le soutien de Marine Le Pen signifie que les thèmes continueront à résonner dans l’année de campagne qui s’annonce, dit notre correspondant.

    Quelle a été la réaction ?

    Les membres de l’armée française, qu’ils soient en service actif ou réservistes, n’ont pas le droit d’exprimer des opinions publiques sur la religion et la politique, et Mme Parly a demandé que ceux qui ont signé la lettre soient punis.

    « Pour ceux qui ont violé le devoir de réserve, des sanctions sont prévues, et s’il y a des militaires d’active parmi les signataires, j’ai demandé au chef d’état-major des armées d’appliquer les règles. C’est-à-dire des sanctions », a déclaré la ministre à radio France Info lundi.

    Mme Parly a cité le cas d’un ancien général de la Légion étrangère qui a été exclu de l’armée pour avoir participé à une manifestation contre les migrants à Calais.

    Pourquoi le timing est-il important ?

    La ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré à France Info qu’elle « condamnait sans réserve » les généraux « appelant au soulèvement.

    Le coup d’État manqué impliquait des généraux cherchant à empêcher l’Algérie – alors colonie française – d’accéder à l’indépendance.

    Mais la politicienne nationaliste française Marine Le Pen a salué la lettre, appelant les généraux à la rejoindre dans « la bataille de la France ».

    Sa réponse est intervenue le même jour qu’une attaque mortelle au couteau dans un commissariat de police au sud-ouest de Paris, qui est traitée comme une possible attaque terroriste.

    Pourquoi Marine Le Pen a soutenu la lettre

    De nombreux médias français s’étonnent que Marine Le Pen ait apporté son soutien aux généraux.

    L’amitié avec les putschistes en puissance est la spécialité de son père. C’est lui qui était proche des durs anti-gaullistes d’il y a 60 ans. C’est lui qui aimait flirter avec l’illégalité. Pas Marine et son Rassemblement national new-look.

    Alors, a-t-elle fait un mauvais calcul ? Certains le pensent.

    En se rangeant du côté d’un groupe d’ex-généraux – même ceux qui sont en fauteuil roulant – qui dépassent manifestement les limites et s’adonnent à la politique, il est beaucoup plus facile pour le président Macron de la dépeindre comme une réactionnaire française traditionnelle, héritière de son père, de Vichy et du reste.

    Les électeurs de la droite dominante, qui auraient pu être tentés par son apparente conversion récente à l’UE et à l’argent sain, y réfléchiront peut-être à deux fois.

    Mais d’un autre point de vue, Marine Le Pen a peut-être estimé qu’elle n’avait pas d’autre choix que de soutenir la lettre. Après tout, personne ne pense qu’il existe une chance sérieuse de coup d’État militaire, et elle ne pensait donc pas pouvoir être accusée d’encourager l’insurrection.

    Et l’analyse du travail de la France était identique à la sienne. Si, selon elle, cette analyse est également partagée par une majorité silencieuse de Français, elle pouvait difficilement la désavouer.

    La France a proposé un projet de loi controversé pour lutter contre ce que le président Emmanuel Macron a qualifié de « séparatisme islamiste.

    Cependant, certaines critiques, tant en France qu’à l’étranger, ont accusé le gouvernement de cibler l’Islam ».

    BBC News, 28 avr 2021

    Etiquettes : France, généraux, armée, lettre, séparatisme islamiste, Islam, extrémisme, guerre civile,

  • Éric Zemmour, le champion des masculinistes, est accusé d’agression sexuelle

    Une élue socialiste d’Aix-en-Provence a partagé le récit d’une agression sexuelle subie au début des années 2000 et accuse l’éditorialiste Éric Zemmour, bien connu pour sa haine des féministes.

    C’est dans un message posté sur Facebook ce samedi que Gaëlle Lenfant, élue de la ville d’Aix-en-Provence a parlé publiquement de l’agression qu’elle a subi au début des années 2000. Elle ne peut assurer que les faits aient eu lieu en 2004 ou l’année suivante, a-t-elle précisé à Libération, mais elle n’a aucun doute sur le nom de son agresseur : Eric Zemmour.

    Gaëlle Lenfant : Éric Zemmour « m’attrape par le cou », « m’embrasse »

    La scène se serait passée à l’Université d’été du Parti Socialiste, qui se tient traditionnellement à La Rochelle. Gaëlle Lenfant y est présente en tant que militante au PS, et assiste à un dîner avec plusieurs membres du parti, dont Jean-Luc Mélenchon, mais aussi un journaliste, alors peu connu, Éric Zemmour.

    À cette époque, celui qui s’illustre désormais quasi quotidiennement par ses saillies racistes et islamophobes n’a pas l’omniprésence médiatique dont il bénéficie aujourd’hui : il est alors reporter au Figaro et a publié plusieurs essais. Ce n’est que quelques années plus tard que le grand public le découvrira à travers l’émission On n’est pas couché où ses « talents » de polémiste exploseront au grand jour aux côtés d’Éric Naulleau.

    Gaëlle Lenfant raconte qu’au lendemain de ce dîner, le journaliste lui aurait sauté dessus :

    « Le lendemain matin, je participe à un atelier animé par Jean-Luc Mélenchon (qui était alors au PS et avait fondé le courant auquel je participais). Je m’assois, et environ une demi-heure plus tard, Zemmour arrive. S’assoit sur la chaise devant moi. Me reconnaît, me dit bonjour et me demande ce qu’il a raté. Je lui résume l’intervention. L’atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit “cette robe te va très bien tu sais ?”.

    Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire. »

    C’est une affiche dans la ville d’Aix-en-Provence qui a fait remonter les souvenirs, explique Gaëlle Lenfant. Une affiche géante accrochée dans les rues de sa ville où figure le polémiste et qui appelle à soutenir sa candidature en 2022. Un collectif d’extrême-droite local, Les Chemises Blanches, en est à l’origine. Elle a depuis été retirée.

    « Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l’affiche de ce #porc ne va pas rester là ? Pas comme mon dégoût, rassurez-moi… »

    Éric Zemmour n’a pas commenté les accusations de Gaëlle Lenfant ; selon France Info, son entourage affirme qu’il n’a « aucun souvenir de cette scène. »

    Éric Zemmour, le meilleur allié de la culture du viol

    Depuis l’émergence du mouvement MeToo et des paroles dénonçants les violences et le harcèlement sexuel, Éric Zemmour a toujours brillé par sa misogynie crasse. Pas question de soutenir les victimes, au contraire : toutes les occasions sont bonnes pour détourner l’attention (en rappelant à qui veut l’entendre que les féministes négligent les violences faites aux enfants, par exemple).

    Pas étonnant : l’idée même que les femmes puissent se mobiliser pour lutter contre le système patriarcal, pour lutter contre la banalisation de la culture du viol, va à l’encontre de tout ce qu’Éric Zemmour défend depuis des années.

    C’est notamment en 2006 qu’est sorti Le Premier sexe, son essai aux relents masculinistes paru chez Denoël où il dénonçait la « féminisation de l’homme » — il y mettait en garde contre la perte de la virilité chez les hommes, s’y inquiétait que l’épilation gagne en popularité chez la gent masculine…

    On imagine tout à fait ses cris d’orfraie aujourd’hui, en découvrant que des hommes non seulement peuvent s’épiler, mais aussi que les femmes résistent de plus en plus à la pression sociale qui les poussent à le faire !

    Dans son livre, on trouve aussi de petites perles de misogynie comme celle-ci : « Un garçon ça entreprend, ça assaille et ça conquiert. Ça couche sans aimer. » Des paroles qui prennent une résonance particulière après le témoignage de Gaëlle Lenfant.

    On ne s’étonnera donc qu’à moitié de le voir défendre une vision de la masculinité agressive et guerrière et l’idée que la violence est inhérente aux rapports sexuels entre hommes et femmes : il insiste notamment sur la nécessité pour l’homme d’être « un prédateur sexuel civilisé. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=lqZTCTt1DpA&w=560&h=315]

    Et sans surprise, dix ans plus tard, le hashtag #BalanceTonPorc est aussi pris pour cible par Eric Zemmour :

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=P_04ttEfLGI&w=560&h=315]

    Toujours prêt à tomber dans l’outrance et la provocation, il n’hésitait pas, au tout début du mouvement à l’automne 2017, à faire un parallèle avec la délation des Juifs sous l’Occupation.

    Car Éric Zemmour, c’est aussi l’idée que les femmes sont déraisonnables, trop émotives, hystériques, esclaves de leur passion et que cette émergence ne soit qu’un débordement de bonnes femmes sans cervelles :

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=2l4XJZt_7Og&w=560&h=315]

    Éric Zemmour, candidat en 2022 ?

    Cette prise de parole de Gaëlle Lenfant trouve son point de départ dans l’éventualité d’une candidature du polémiste à la présidentielle de 2022, poussée par l’extrême-droite.

    Difficile de dire si Éric Zemmour envisage sérieusement de se lancer, et si ces révélations pourraient lui porter préjudice. Car qu’il s’agisse de ses condamnations pour provocation à la haine raciale ou d’une accusation d’agression sexuelle, l’éditorialiste — qui vient par ailleurs de rejoindre Tik Tok — semble toujours aussi indéboulonnable des plateaux de certaines chaînes d’infos en continu… À quoi bon se séparer d’une parole nauséabonde, si elle rapporte gros.

    Madmoizelle, 28 avr 2021

    Etiquettes : Eric Zemmour, viol, agression sexuelle, #Metoo, Gaëlle Lenfant,



  • Le Maroc, laboratoire des nouvelles politiques migratoires européennes Abonnés

    Analyse Bruxelles et Rabat sont en pleines tractations pour nouer un nouveau modèle d’accord liant contrôle migratoire et coopération, tandis que l’Union européenne défend une stratégie de « retour volontaire » en vigueur pour cet été.

    Jean-Baptiste François

    Voilà le Maroc prévenu, en même temps que l’ensemble des pays sur les routes migratoires vers l’Union européenne (UE). Ce sera du donnant-donnant, selon le tour de vis migratoire voulu par Bruxelles. Mardi 27 avril, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a présenté une stratégie de « retours volontaires » que l’UE voudrait mettre en place d’ici à juin.

    Bruxelles accepte de renforcer sa coopération globale, en échange d’une meilleure efficacité en la matière. « Seul un tiers environ des personnes qui n’ont pas le droit de séjourner dans l’UE retournent dans leur pays d’origine et parmi celles qui le font, moins de 30 % le font volontairement », regrette en effet la Suédoise.

    Négociations en cours

    Rabat ne fait guère mieux que la moyenne : seuls 29 % des Marocains ayant reçu l’ordre de quitter l’UE (35 000 en 2019) ont finalement été renvoyés dans leur pays. Ylva Johansson se dit prête à renforcer la coopération, et à mener des « politiques de visas plus généreuses » envers les pays qui joueraient le jeu. Dans le cas contraire, l’UE pourra restreindre les possibilités légales de venir en Europe.

    Cette conditionnalité est l’une des clés de voûte du « nouveau pacte sur la migration et l’asile », tentative de l’exécutif européen de réformer le système actuel, six ans après la crise migratoire de 2015. Il s’agit d’un puissant levier sur le Maroc : 5 % de son PIB provient des fonds envoyés par 1,96 million de ressortissants vivant légalement dans l’UE.

    Les tractations vont bon train avec Rabat, à en croire un document confidentiel du Conseil européen, dévoilé mardi 27 avril par le quotidien espagnol El Pais. Ce dernier reconnaît « un décalage croissant entre les offres européennes et les attentes marocaines ».

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    Etiquettes : Union Européenne, UE, migration, Maroc,

  • Cette vidéo montre un exercice de simulation, et non une « mise en scène » destinée à « entretenir la peur » du Covid

    Des publications partagées plusieurs milliers de fois depuis le 26 avril prétendent montrer de « jeunes figurantes » payées pour se faire passer pour des malades du Covid-19 afin d’ »entretenir la peur ». La vidéo tournée en Allemagne montre en réalité un exercice de simulation destiné à préparer un afflux massif de patients dans un hôpital de réserve.
    « Allemagne : jeunes figurantes avec leur script pour une mise en scène contre rémunération bien sûr. C’est quoi ce cirque ??? », s’interroge un internaute sur Twitter. Un autre tranche : « Voilà comment les médias et les gouvernements entretiennent la peur ».

    « De mieux en mieux… l’Allemagne en pointe de la propagandur c’est 100 ans d’expérience. Ils sont où les ecolos allemands pour dénoncer cette fraude », a également réagi sur Twitter le compte « Dr MARLON @ReinfoCovid ».

    Des publication similaires avaient circulé en Allemagne en septembre 2020. L’équipe de fact-checking de l’AFP à Berlin y avait consacré un article de vérification.

    Une des publications partagées à l’époque renvoyait vers le compte Instagram @officialmelisa. Les images y ont été publiées dans une story le 10 septembre 2020.

    Interrogée par l’AFP en septembre 2020, la jeune femme a confirmé être l’auteure des images. Les images publiées sur son compte Instagram permettent de confirmer cette affirmation. Dans sa story publiée le 10 septembre, elle dit, alitée, participer à un « exercice » dans un « nouveau centre Covid » et précise ne pas être malade.

    Elle montre également un document sur lequel figurent la description de son rôle et les exercices à réaliser. Le sigle « CBZJ » et le logo « Vivantes » – nom d’un groupe hospitalier allemand – sont également visibles.

    Une recherche sur le site internet du groupe Vivantes permet de remonter jusqu’à un communiqué du 11 septembre 2020 faisant état d’un « exercice de simulation » réalisé la veille dans le « centre de traitement du Covid de Jafféstrasse (CBZJ) », à Berlin.

    Le CBZJ est un hôpital de réserve d’une capacité de 500 lits mis sur pied au début de la pandémie, comme le relataient nos confrères de la RTBF. Cette structure est gérée par le groupe Vivantes.

    « Des exercices de simulation devaient être réalisés pour [se préparer à] des situations d’urgence », a expliqué à l’AFP Kristina Tschenett, porte-parole de Vivantes. Soixante-dix figurants rémunérés 50 euros ont participé à l’exercice ce jour-là, a-t-elle précisé.

    Interrogée par l’AFP, @officialmelisa s’est dite étonnée que sa vidéo circule à « si grande échelle ». « Ma vidéo a été complètement détournée. C’est totalement trompeur », a-t-elle affirmé, dénonçant les publications affirmant qu’il s’agissait du tournage de fausses « images dramatiques » destinées à être diffusées par des chaînes de télévision.

    Aucune de ces publications dénonçant une « mise en scène » n’a fait la preuve qu’un média a diffusé ces images dans un reportage sur la pandémie. Aucun journaliste n’était présent sur place lors de l’exercice de simulation, a également assuré à l’AFP la porte-parole du groupe Vivantes.

    « Nous avons eu recours à deux caméramans et un photographe pour notre communication, a indiqué cette même source pour justifier la présence sur les images de trois personnes équipées de caméras et d’un appareil photo.

    Des images de l’exercice ont bien été communiquées dès le lendemain par le groupe Vivantes sur Instagram, LinkedIn et Facebook. Dans les trois cas, les images y étaient présentées comme montrant un exercice.

    AFP Factuel, 27 avr 2021

    Etiquettes : coronavirus, covid 19, désinformation, faux, figuration, faux malades,

  • Dix ans après sa mort, Ben Laden continue à hanter le Pakistan

    Comme presque chaque jour, quelques gamins jouent au cricket sur une large dalle de béton, au milieu d’une herbe roussie et de moellons épars. Voilà tout ce qu’il reste de l’antre final de celui qui fut longtemps l’homme le plus recherché de la planète.

    C’est en ce lieu, dans la ville pakistanaise d’Abbottabad (nord), sur les premières pentes de l’Himalaya, qu’Oussama ben Laden a trouvé la mort dans un raid clandestin mené par des Navy Seals, une unité d’élite des forces spéciales américaines, dans la nuit du 1er au 2 mai 2011.

    Cet événement au retentissement planétaire a durablement affecté l’image internationale du Pakistan et mis à nu les contradictions d’un pays qui a longtemps servi de base arrière à Al-Qaïda et ses alliés talibans, tout en pâtissant comme peu d’autres du terrorisme.

    L’opération « Géronimo » a mis fin à dix ans de traque du cerveau des attentats du 11-Septembre, qui avait échappé aux Américains en 2001 dans les grottes de Tora Bora, dans l’est de l’Afghanistan.

    Elle a causé un énorme embarras au Pakistan et à sa toute puissante armée. Ben Laden a vécu reclus pendant au moins cinq ans à Abbottabad, se terrant derrière les hauts murs d’une imposante bâtisse blanche, à moins de deux kilomètres d’une académie militaire renommée.

    « Cela a été une très mauvaise chose pour cet endroit et pour tout le pays. Abbottabad était le lieu le plus paisible qui soit. En vivant ici, Oussama a donné mauvaise réputation à cette ville », regrette Altaf Hussain, un instituteur à la retraite de 70 ans, qui se promène sur l’allée longeant l’ancienne résidence de Ben Laden.

    L’armée et les services de renseignement pakistanais ont subi un terrible camouflet. Ils auraient pu admettre être au courant de la présence du fondateur d’Al-Qaïda, mais cela aurait mis en exergue leur incapacité à empêcher le raid américain. Ils ont préféré nier, même si cela revenait à reconnaître des failles en matière de renseignement.

    Humiliation nationale

    Vécue comme une humiliation nationale, l’opération a renforcé un déjà fort sentiment anti-américain au sein d’une population lassée du très lourd tribut financier et humain payé à la guerre contre le terrorisme et à son alliance avec les États-Unis après les attentats de 2001.

    Le Pakistan a d’abord été sensible au mythe fondateur d’Al-Qaïda, fondé sur la résistance du peuple musulman face à l’impérialisme américain. A sa mort, Ben Laden n’était pourtant plus tout à fait aussi populaire qu’une décennie plus tôt.

    « Avant, je me rappelle que les gens nommaient leurs enfants Oussama, même dans mon village », raconte le journaliste pakistanais Rahimullah Yusufzai, un spécialiste des réseaux jihadistes. Mais à partir de 2002 ou 2003, ce soutien avait, selon lui, « commencé à diminuer à cause des violences ».

    Cela n’a pas empêché l’extrémisme de continuer à se propager après 2011 au Pakistan, où les mouvements religieux conservateurs sont devenus de plus en plus influents.

    Les trois années suivantes, les groupes terroristes, au premier rang desquels le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, les talibans pakistanais), ont versé le sang lors d’attentats de masse et établi leurs bastions dans les zones tribales du nord-ouest.

    Ils n’en ont été délogés que par une campagne militaire lancée en 2014 dans cette région frontalière de l’Afghanistan. Elle a permis de faire retomber les violences, même si une série d’attaques mineures a récemment fait craindre que ces groupes n’aient commencé à s’y reconstituer.

    « Pas d’unanimité »

    Sans son charismatique leader, Al-Qaïda « a survécu, mais à peine » et n’est plus apte à lancer de grande attaque en Occident, souligne M. Yusufzai.

    Le groupe n’est non plus « plus une grande menace pour le Pakistan », qu’il avait d’ailleurs longtemps épargné, mais d’autres comme le TTP ou l’État islamique le restent, estime Hamid Mir, le dernier journaliste à avoir interviewé Ben Laden en face-à-face, fin 2001.

    Dix ans après, Ben Laden conserve la même aura qu’avant dans les cercles radicaux. « Il est vivant dans le cœur de chaque taliban et chaque jihadiste », atteste Saad, un responsable taliban afghan vivant dans la ville pakistanaise de Peshawar (nord-ouest).

    Mais au-delà même de ce courant, une certaine ambivalence à son égard persiste. En 2019, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, avait fait scandale en déclarant devant l’Assemblée nationale que Ben Laden était mort en « martyr », un terme élogieux dans la religion islamique.

    « Il n’y a pas d’unanimité sur Ben Laden au Pakistan. L’opinion publique est divisée », constate M. Mir. Pour lui, le chef d’Al-Qaïda reste perçu par certains comme un « combattant pour la liberté » et par d’autres comme « une mauvaise personne, qui a tué des innocents et causé des destructions, non seulement au Pakistan mais dans beaucoup de pays (en) violation des enseignements de l’islam ».

    Même à Abbottabad, ville de taille moyenne plutôt prospère et tolérante, on maintient une certaine ambiguïté envers Ben Laden, dont la maison a été rasée en 2012 par les autorités pour qu’elle ne se transforme pas en mémorial.

    « Dans cette rue, il y a des différences d’opinion. Certains disent qu’il était bon, d’autres qu’il était mauvais », confie un autre voisin, Numan Hattak, un adolescent.

    Sudinfo.be, 27 avr 2021

    Etiquettes : Afghanistan, Pakistan, Ben Laden, Al Qaïda, terrorisme, Talibans,

  • Compliment, baiser volé… Éric Zemmour accusé d’agression sexuelle : la grande fanfare a-t-elle commencé ?

    Ça y est, la fanfare commence à donner. Pour le moment, ce n’est pas encore la grosse caisse, plutôt un petit air de flûte, mais cela peut préfigurer de la suite.

    « Éric Zemmour accusé d’agression sexuelle lors d’une université d’été du PS à La Rochelle », titrait, mardi, Libération sous le hashtag #MeToo :

    « Samedi sur Facebook, la socialiste Gaëlle Lenfant a accusé l’essayiste de l’avoir agressée sexuellement il y a une quinzaine d’années. Les faits se seraient produits à l’université d’été du PS » car « l’affiche géante à l’effigie d’Éric Zemmour, accrochée à un échafaudage par un collectif d’extrême droite, a opéré chez elle comme un déclencheur, lui rappelant “un instant de sa vie dégoûtant” ». N’ayons pas peur des mots. Les faits sont pourtant… minces. C’était en 2004, ou peut-être en 2006, elle ne sait plus exactement : Éric Zemmour, avec lequel elle avait discuté la veille dans un dîner, renoue conversation avec elle, se lève en même temps qu’elle et, là, l’« attrape par le cou », lui dit « cette robe te va très bien, tu sais ? »… et « l’embrasse. De force. » Dans son témoignage, elle ne précise pas s’il s’agit d’un baiser sur la bouche ou sur la joue. Ce qui n’est pourtant pas tout à fait pareil, convenons-en.

    « Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler, pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire. » Selon Libération, « les faits décrits par la conseillère municipale, aujourd’hui membre du petit parti Gauche républicaine et socialiste, correspondent à la définition légale d’une agression sexuelle ». Une précision d’importance car, soyons très clairs, cela ne saute pas yeux. La dame est sans doute très émotive, sensible et soucieuse de sa vertu, ce qui est tout à son honneur, mais je crois que même ma pudique et pieuse maman, après six ans de scolarité dans un pensionnat de religieuses, ne se serait pas, à 20 ans – Gaëlle Lenfant en avait une trentaine, au moment des faits -, tellement formalisée d’un compliment sur sa robe et d’un baiser volé. Si tout cela est constitutif d’une grave agression, il faut arrêter tout de suite de chanter « La Madelon », à laquelle on peut si facilement prendre la taille ou le menton, et « Perrine était servante », qui encourage dès le premier couplet les grands dadais un peu benêts à s’enhardir dans ce domaine. Cartier doit changer le nom de son parfum et on se demande comment, en 1991, une chanson intitulée « Baiser volé » a pu représenter le Luxembourg à l’Eurovision… On continue ?

    On peut sourire de voir Libération, qui a promu les revendications libertaires les plus débridées et scandaleuses, jusqu’à la pédophilie, se faire l’écho prude et indigné, telle une douairière boutonnée jusqu’en haut faisant sa vierge effarouchée, de cette privauté insupportable qu’est un compliment poli assorti d’un baiser.

    On peut aussi s’attrister, pour celles qui en sont vraiment victimes, de voir la qualification d’« agression sexuelle » galvaudée, banalisée – si tout est agression sexuelle, plus rien ne l’est -, instrumentalisée à des fins politiciennes.

    Car le précédent Fillon est dans tous les esprits, et l’on ne peut tout à fait exclure que les mêmes outils médiatiques puis juridiques – adaptés à un autre registre, un registre crédible aux yeux de l’électorat pour un tribun volontiers qualifié de misogyne – soient utilisés pour mettre hors d’état de « nuire » un autre potentiel candidat de droite dangereux dans les prochains mois. D’autres témoignages allant crescendo – car il faudra qu’ils soient quand même plus convaincants… – vont-ils être distillés, selon l’implacable méthode éprouvée du calendrier de Mediapart ? La partition est-elle déjà écrite ? On est en droit de se poser la question, la stratégie ayant fait ses preuves.

    Boulevard Voltaire, 28 avr 2021

    Etiquettes : Eric Zemmour, viol, agression sexuelle, Gaëlle Lenfant, #metoo,



  • La fonte des glaciers dans le monde

    La fonte des glaciers de la planète, provoquée par le réchauffement climatique, s’est encore accélérée ces 20 dernières années, contribuant désormais à plus de 20% de la hausse du niveau de la mer, selon une étude publiée hier.

    Quelques centaines seulement des 220.000 glaciers de la planète –hors Groenland et Antarctique– sont surveillés. « Il y a beaucoup de régions où on ne savait pas comment les glaciers évoluaient », explique à l’AFP Romain Hugonnet, auteur principal de l’étude publiée dans NatureFlèche vers la droite avec pointe vers le bas.

    Grâce à un demi million d’images satellite, l’étude conclut que « tous les glaciers fondent », à quelques exceptions près, poursuit le chercheur de l’université ETH de Zurich et de l’université de Toulouse.

    Les glaciers de la planète ont perdu 267 milliards de tonnes de glace en moyenne par an entre 2000 et 2019, selon l’étude. De quoi submerger entièrement la Suisse sous six mètres d’eau chaque année, commente l’ETH Zurich dans un communiqué.

    Et la fonte s’est largement accélérée: d’une moyenne de 227 milliards de tonnes par an entre 2000 et 2004 à une moyenne de 298 milliards de tonnes par an entre 2015 et 2019.

    Les glaciers de l’Alaska, des Alpes et d’Islande font partie de ceux qui ont rétréci le plus vite.

    Les conclusions de l’étude sont en phase avec celles des experts climat de l’ONU qui comportaient toutefois de très grandes marges d’incertitude. « La nôtre a une incertitude réduite d’un facteur 10 », assure Romain Hugonnet. Notamment concernant l’impact sur le niveau de la mer.

    AFP, 29 avr 2021

    Etiquettes : Climat, eau, glaciers, réchauffement climatique, pollution,

  • De l’Himalaya à l’Arctique, la fonte des glaciers s’accélère, selon une étude

    La fonte des glaciers de la planète, provoquée par le réchauffement climatique, s’est encore accélérée ces 20 dernières années, contribuant désormais à plus de 20% de la hausse du niveau de la mer, selon une étude publiée mercredi.

    Alors que la Terre a déjà gagné plus de 1°C depuis le début de l’ère pré-industrielle, les glaciers, de l’Himalaya aux Andes en passant par les Alpes, sont déjà au régime minceur depuis le milieu du XXe siècle.

    Mais quelques centaines seulement des 220.000 glaciers de la planète –hors calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique– sont surveillées in situ. « Il y a beaucoup de régions où on ne savait pas comment les glaciers évoluaient », explique à l’AFP Romain Hugonnet, auteur principal de l’étude publiée dans Nature.

    Les glaciers de la planète ont perdu 267 milliards de tonnes de glace en moyenne par an entre 2000 et 2019, selon l’étude. De quoi submerger entièrement la Suisse sous six mètres d’eau chaque année, commente l’ETH Zurich dans un communiqué.

    Et la fonte s’est largement accélérée: d’une moyenne de 227 milliards de tonnes par an entre 2000 et 2004 à une moyenne de 298 milliards de tonnes par an entre 2015 et 2019.

    « En excluant les zones en périphérie du Groenland et de l’Antarctique, donc en gardant 70% des glaciers de la planète, on passe en 20 ans d’un amincissement moyen d’à peu près un tiers de mètre par an, à deux-tiers de mètre par an », souligne Romain Hugonnet. « En 20 ans, on a doublé cette vitesse d’amincissement. C’est très inquiétant ».

    Les glaciers de l’Alaska, des Alpes et d’Islande font partie de ceux qui ont rétréci le plus vite.

    Les conclusions générales de l’étude sont en phase avec celles des experts climat de l’ONU (Giec) qui comportaient toutefois de très grandes marges d’incertitude.

    « La nôtre a une incertitude réduite d’un facteur 10 », assure Romain Hugonnet. Notamment concernant l’impact sur la hausse du niveau de la mer.

    Cette fonte a contribué à 21% de cette élévation depuis le début du siècle, soit 0,74 mm par an, selon l’étude.

    Les nouvelles données, beaucoup plus fines géographiquement, pourraient également permettre d’aider à la planification dans des régions très peuplées où les glaciers jouent un rôle majeur pour l’approvisionnement en eau et l’agriculture.

    « A court terme, les glaciers qui fondent de plus en plus vite vont fournir de plus en plus d’eau aux rivières, servant de tampon dans certaines régions comme l’Inde ou dans les Andes dans les périodes arides.

    Mais ensuite on va atteindre un pic, et la quantité d’eau va rapidement diminuer, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus », met en garde le chercheur, estimant que « dans quelques décennies la plupart des régions commenceront cette pente descendante ».

    France24, 28 avr 2021

    Etiquettes: eau, glaciers, réchauffement, pénurie d’eau, sécheresse, climat, pollution,

  • Deux femmes derrière Biden pour son discours au Congrès, une première

    Pour la première fois aux Etats-Unis, deux femmes étaient assises derrière Joe Biden lors de son grand discours de politique générale au Congrès mercredi soir: sa vice-présidente Kamala Harris et la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

    Une vision inédite qui accompagnait d’autres premières historiques.

    Pour cause de pandémie, ce grand rendez-vous annuel de la politique américaine se faisait devant un auditoire très clairsemé, et masqué.

    Le président des Etats-Unis se tenait dans l’hémicycle qu’avaient tenté de forcer des assaillants pro-Trump le 6 janvier. Un assaut meurtrier, sans précédent, qu’il a évoqué.

    « Alors que nous nous rassemblons ici ce soir, les images d’une horde violente attaquant ce Capitole, souillant notre démocratie, restent vivaces dans tous nos esprits », a lancé Joe Biden aux parlementaires qui avaient dû, ce jour-là, fuir l’hémicycle, protégés par des masques à gaz.

    « L’insurrection fut une crise existentielle, un test pour voir si notre démocratie survivrait. Et elle l’a fait », a-t-il ajouté vers la fin de son discours.

    Il l’avait entamé en soulignant le caractère historique de la soirée:

    « Madame Speaker, Madame la vice-présidente », avait-il lancé en direction de Nancy Pelosi et Kamala Harris, sous les applaudissements de la salle. « Aucun président n’a jamais dit ces mots. Il était temps. »

    A 81 ans, la cheffe des démocrates au Congrès a déjà assisté, depuis le perchoir, à de nombreux discours présidentiels.

    Elle y avait fait des étincelles en février 2020 en déchirant, devant les caméras, le discours sur l’état de l’Union que Donald Trump venait de prononcer.

    Mais avec Kamala Harris pour la première fois à ses côtés, les deux femmes ont marqué les près de 245 ans d’histoire américaine.

    Fille d’immigrés, d’origine indienne et jamaïcaine, l’ex-sénatrice et ancienne procureure de 56 ans est la première femme vice-présidente des Etats-Unis.

    « Comme tellement d’autres femmes, je me sens fière de ce moment, en nous voyant représentées », a tweeté une élue démocrate de la Chambre, Barbara Lee. « Cela aurait dû arriver il y a longtemps ».

    – Abîme de l’insurrection –

    Le ton contenu, posé, de Joe Biden devant quelque 200 parlementaires et rares représentants de l’administration a offert un contraste saisissant avec les discours de son prédécesseur Donald Trump.

    Et plus largement avec l’ambiance de ce grand rendez-vous annuel que sont les discours présidentiels de politique générale, donnés depuis quarante ans devant quelque 1.500 invités qui se pressent d’ordinaire sur les sièges de la Chambre des représentants dans un joyeux bouillonnement à leur arrivée, puis un silence respectueux interrompu par des applaudissements tonitruants.

    Dans les tribunes, son épouse Jill Biden était cette fois assise à bonne distance, à cause du Covid, de l’époux de Kamala Harris, Douglas Emhoff, dans un balcon vide de tout autre invité.

    Revenant sur une année marquée par la pandémie, la fin tumultueuse de la présidence Trump et le traumatisme de l’assaut du Capitole, Joe Biden a voulu, encore une fois, comme au cours de toute sa campagne, se présenter en rassembleur.

    « Nous avons contemplé l’abîme de l’insurrection et de l’autocratie, de la pandémie et de la souffrance, et +Nous, le peuple+ n’avons pas flanché », a déclaré le démocrate, en hommage au préambule de la Constitution américaine.

    « Nous sommes les Etats-Unis d’Amérique », a-t-il ajouté, en reprenant l’une de ses célèbres phrases de campagne. « Il n’y a rien que nous ne puissions faire, rien (…) si nous le faisons ensemble. »

    AFP

    TV5 Monde, 29 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, Kamala Harris, Nancy Pelosi, femmes,