Catégorie : Monde

  • Tariq Ramadan : l’euro-islamiste en rappeur (1/2)

    Stefan Frank

    Tariq Ramadan, sans doute l’islamiste et le spécialiste de l’islam le plus connu en Europe, fait maintenant du rap – si l’on peut appeler ainsi l’expression non rythmée de la prose politique.

    L’ancienne carrière de l’homme que le magazine Time avait classé parmi les « cent penseurs les plus importants » a connu un coup d’arrêt il y a trois ans : Après que de plus en plus de femmes l’ont dénoncé pour viol (il y en a maintenant cinq), Ramadan a siégé en détention provisoire en France de février à novembre 2018, en raison du risque de fuite.

    Il a été libéré sous caution, mais a dû rendre son passeport, n’est pas autorisé à quitter la France et doit se présenter à la police une fois par semaine. L’université d’Oxford a mis Ramadan en congé et il continue d’être jugé. M. Ramadan nie les allégations portées contre lui, parlant de « rapports sexuels consensuels », et a porté plainte pour diffamation contre les plaignants.

    Tariq Ramadan, né en 1962, est un petit-fils de Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, et est citoyen suisse de naissance. C’est là que son père, Said Ramadan, un agitateur de premier plan des Frères musulmans qui avait fui l’Égypte, s’était installé à Cologne en 1958 après avoir terminé ses études et avait fondé le Centre islamique et la Ligue mondiale musulmane pour diffuser l’idéologie des Frères musulmans et soutenir les islamistes du monde entier depuis Genève – un travail que Tariq et son frère Hani ont poursuivi après la mort de leur père en 1995.

    « Que croyez-vous réellement ? »

    Le premier album de rap de Tariq Ramadan sortira le 29 mai et s’intitulera Traversée (crossing, crossing over). Un exemple est déjà disponible sur YouTube : un clip de huit minutes intitulé « Qu’est ce que vous croyez ? ».

    Le rap de Ramadan – si l’on peut appeler ainsi l’expression non rythmée d’une prose politique – et la vidéo semblent relativement primitifs. Il semble qu’il y ait eu un manque de conseillers et de soutien technique ; les gros capitaux des Frères musulmans ne sont plus de son côté.

    Au début et à la fin de la vidéo, on voit la pochette de l’album, entrecoupée d’une section de la carte du monde, avec l’Afrique au centre. Sur fond de musique instrumentale, Ramadan prononce les paroles. Les mots apparaissent comme du texte dans l’image. Ça commence comme ça :

    « Vous avez volé et menti pendant des siècles. Vous êtes venus, dites-vous, pour nous civiliser. Vous avez méprisé nos langues, nos cultures, nos religions, humilié nos mémoires, pollué nos traditions. Du cœur de l’Afrique, de l’Asie et du Sud, des voix éveillées s’élèvent, des vents d’humanité. Ils n’attendent ni repentance ni pitié. Ils exigent la vérité, la justice et la dignité. »

    Alors que les spécialistes de la littérature séparent généralement l’auteur et le narrateur dans les œuvres de fiction, dans le cas de Tariq Ramadan, il est probablement juste de supposer que les opinions exprimées dans ses paroles de rap sont les siennes et qu’il se compte parmi les « voix éveillées. »

    En tant que représentant supposé de « l’Afrique, de l’Asie et du Sud » qui voit sa langue, sa culture, sa religion, ses souvenirs et ses traditions abîmés, il, le Suisse du lac Léman, exige une compensation au nom de cette partie de l’humanité qui ne produit pas de vidéos de rap. Vous connaissez la chanson, vous avez envie de vous exclamer quand vous entendez le refrain :

    « Attendez ! Attendez ! Mais qu’en pensez-vous ? Que nous allons rester assis là et vous regarder piller nos terres, nos richesses, nos minéraux ? Vous laissez l’histoire s’écrire et la colonisation se faire en paix ? Pendant que vous colonisez nos cultures, nos pays, nos continents, nos paysages ainsi que nos esprits ? »

    Dans le même style « we-you », les rails de Ramadan :

    « La mondialisation est le nom que vous donnez au pillage. Vous voulez combattre l’horreur de votre régime en appelant vos citoyens à aimer les pauvres et à aimer leurs voisins. Vous parlez d’humanité, mais c’est la justice que vous trahissez ! Vous avez déshumanisé, nié, sans nom, sans âge, sans caractère, ces femmes et ces hommes, ces êtres pauvres, exilés, déracinés. Ici vous les noyez, là vous les emprisonnez. »

    Après avoir répété plusieurs fois le trop long refrain, Ramadan – qui a certes toujours pu vivre assez grassement avec les 35 000 euros mensuels qu’il reçoit du Qatar, l’héritage de son père (cofondateur de la banque offshore Al Taqwa, qui a des succursales en Suisse, au Liechtenstein et aux Bahamas), ses salaires de professeur et ses frais de livres et de conférences – menace de « se servir » :

    « Vous avez le choix, nous ne l’avons pas. Soit vous partagez, soit nous nous aidons nous-mêmes. N’est-il pas écrit dans vos beaux traités que le pauvre et l’affamé ne sont pas des voleurs ? »

    On parle d’ »espoir », d’ »amour » et de « liberté ». Ramadan peut-il tromper quelqu’un d’autre ? Tromper ceux qui veulent être trompés est une chose à laquelle il est passé maître tout au long de sa vie. En 2000, le magazine Time l’a qualifié de « l’un des sept innovateurs du 21e siècle ». Vous pouvez toujours le lire sur le site web de Ramadan.

    Un invité du Pape

    Le pape Benoît XVI a reçu Tariq Ramadan au Vatican en 2008. La même année, à la télévision française, M. Ramadan a débattu avec le Premier ministre français Nicolas Sarkozy. M. Sarkozy était assis sur une chaise dans le studio, tandis que le visage de M. Ramadan, qui était allumé, apparaissait sur deux écrans, dont la taille de chacun était estimée à huit mètres carrés. Tout à fait emblématique.

    La thèse de doctorat de Ramadan à Genève sur son oncle al-Banna – qui vénérait Hitler et souhaitait une société caractérisée par une stricte ségrégation entre les sexes – était, selon certaines personnes qui l’ont lue, un pur article de propagande, qui a également minimisé le travail d’al-Banna en le traduisant de manière erronée (par exemple, « activiste » au lieu de « soldat ») pour les goûts européens.

    Après le rejet de sa thèse à la première tentative, Ramadan, avec l’aide du professeur de sociologie Jean Ziegler, « a lancé un intense effort de lobbying » pour trouver « un deuxième jury plus favorable à la thèse de doctorat », écrit Ian Hamel, biographe de Ramadan. Après tout, dit-il, la thèse de doctorat Aux sources du renouveau musulman. D’Al-Afghani à Hassan Al-Banna, un siècle de réformisme islamique [« À la source du printemps musulman. D’Al-Afghani à Hassan Al-Banna, un siècle de réformisme islamique »] était « assez étroitement accepté ».

     » L’auteur n’a même pas reçu la mention  » très honorable « . En langage universitaire, cela signifiait que les portes des facultés en Suisse restaient fermées à Tariq Ramadan », a déclaré M. Hamel. Mais grâce au doctorat, Ramadan a pu « quitter le petit monde des prédicateurs (moraux) pour un monde plus prestigieux, écrit Hamel, celui des intellectuels. »

    À l’université d’Oxford, qui est imprégnée par les Frères musulmans, Ramadan est devenu professeur d’études islamiques. Certains l’ont même considéré comme un prophète – « prophète de la modération », comme l’a qualifié un journaliste américain en 2007. Mais Ramadan n’a jamais été modéré.

    Hamel écrit dans son livre « Tariq Ramadan – histoire d’une imposture » [« Tariq Ramadan – History of a Deception »] :

    « Dès 1994, Tariq Ramadan expliquait dans le quotidien genevois Le Courrier comment un mari devait battre sa femme. La même année, dans son premier livre, Muslims in Secularism, il affirme que « les cours de biologie peuvent contenir des enseignements qui ne correspondent pas aux principes de l’islam ». Il en va de même pour les cours d’histoire ou de philosophie ».

    Plus tard, en 1999, Tariq Ramadan, en tant que musulman européen, a fait référence à son grand-père Hassan al-Banna et à Sayyid Qutb, l’un des principaux inspirateurs d’Al-Qaïda et de l’IS. Erreur de jeunesse ? En 2003, lors d’une conversation avec Nicolas Sarkozy, Tariq Ramadan a proposé un ‘moratoire’ sur la lapidation. »

    M. Sarkozy a en effet évoqué le fait que le frère de Tariq Ramadan, Hani Ramadan – dont nous parlerons plus tard – prône la lapidation des adultères dans ses livres, et a demandé à Tariq Ramadan de s’en distancier. Tariq Ramadan a alors émis l’idée d’un moratoire sur la lapidation, qui consisterait à abandonner cette pratique pendant un certain temps pour la reprendre plus tard.

    Les attaques terroristes sont des « interventions »

    L’approche de Ramadan en matière de terrorisme était la suivante : s’il s’agit de terrorisme, les auteurs ne sont certainement pas musulmans, et si les auteurs sont manifestement musulmans, il ne peut s’agir de terrorisme.

    Ainsi, dans une tribune publiée dans Le Monde le 2 octobre 2001, il condamne les attaques terroristes du 11 septembre, mais doute qu’Oussama Ben Laden ou un musulman quelconque y soit pour quelque chose. Il faut se demander, a-t-il dit, « qui en bénéficiera ? ». Ramadan a répondu à la question qu’il s’est lui-même posée de la manière suivante : « Aucune cause islamique ou arabe n’en tirera un quelconque avantage. »

    Mais certainement George Bush, qui s’érige désormais en « héros » et rassemble le monde derrière lui, et Ariel Sharon, qui « exploite la situation » et répand « la terreur dans les territoires palestiniens ». Lorsque Bin-Laden a ensuite revendiqué les attentats du 11 septembre et une série d’autres massacres, même Ramadan ne pouvait plus nier sa responsabilité ; toutefois, il ne parlait pas de terrorisme mais d’ »interventions » ou d’opérations :

    « Vous ne trouverez pas de soutien significatif pour les interventions à New York, Bali ou Madrid, ni dans les banlieues françaises, ni dans les pays musulmans. Il ne faut pas confondre la résistance en Irak ou en Palestine avec les opérations pro-Bin Laden ». (Le Point, 22/04/2004)

    Ainsi, si le sang d’Israéliens, d’Américains ou d’Irakiens était versé, il s’agissait d’une « résistance » légitime pour Tariq Ramadan.

    Sympathies pour les meurtriers

    Dans sa thèse de doctorat, Ramadan a qualifié d’ »exécution » l’assassinat du président égyptien Anwar Sadat – l’auteur de l’attentat appartenait aux Frères musulmans et haïssait Sadat pour sa politique de paix envers Israël. L’un des examinateurs de la thèse s’en est offusqué, écrit la féministe et auteur française Caroline Fourest dans son livre « Frère Tariq ». The Doublespeak of Tariq Ramadan », « mais le mot est resté inchangé ».

    Le boucher antisémite au sang froid Mohamed Merah était une « victime » pour le Ramadan. Après que Merah ait assassiné trois soldats français, un rabbin et trois enfants juifs, Ramadan a écrit :

    « Mohamed Merah apparaît comme un grand jeune, un enfant désemparé, perdu, dont le cœur est aimant selon tous, mais dont les pensées étaient confuses, perturbées et particulièrement incohérentes. »

    Tariq Ramadan a ensuite déclaré que « ce pauvre garçon » était certainement « coupable » et « devait être condamné » – mais il a immédiatement ajouté : « Même s’il était lui-même victime d’un ordre social qui l’avait déjà condamné, lui et des millions d’autres, à la marginalité, à ne pas reconnaître son statut de citoyen avec des droits et des chances égaux. »

    Dans la deuxième partie de l’article de samedi, qui figure ici, il est notamment question de la manière dont Tariq Ramadan pourrait devenir un partenaire convoité de la gauche.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=jqgX5CZG2Ps&w=560&h=315]

    Mena-Watch, 15 avr 2021

    Etiquettes : Tariq Ramadan, rap, prose poétique,

  • Palestine : La violence des colons augmente dans le territoire palestinien occupé, avertissent les experts

    La violence attribuée aux colons israéliens contre les Palestiniens vivant en Cisjordanie s’est aggravée ces derniers mois, dans «une atmosphère d’impunité», ont déclaré mercredi des experts indépendants des droits de l’homme nommés par l’ONU .

    Soulignant plus de 210 incidents déjà cette année et un décès palestinien, les rapporteurs spéciaux ont exhorté les autorités israéliennes à mener une enquête approfondie, affirmant que l’armée israélienne était présente «dans de nombreux cas».

    Enfants traumatisés

    Dans le sud d’Hébron, le 13 mars, ils ont décrit comment une famille palestinienne avait été attaquée par 10 colons israéliens, certains d’entre eux armés.

    Les parents blessés ont été soignés dans un établissement médical et leurs huit enfants ont été traumatisés, ont déclaré les experts, dont Michael Lynk, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 .

    L’alerte fait suite à 771 incidents de violence des colons qui ont blessé 133 Palestiniens et endommagé 9 646 arbres et 184 véhicules, «principalement dans les régions d’Hébron, Jérusalem, Naplouse et Ramallah», ont déclaré les experts, citant des données recueillies par le Bureau de la coordination des Nations Unies. des affaires humanitaires ( OCHA ).

    Intimidation

    Dans la déclaration conjointe, M. Lynk a déclaré que la violence des colons était «idéologiquement motivée et principalement conçue pour s’emparer de terres mais aussi pour intimider et terroriser les Palestiniens».

    Les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes âgées n’étaient pas interdits, a expliqué l’expert des droits, en particulier dans les zones rurales, où le bétail, les terres agricoles, les arbres et les maisons étaient ciblés.

    Parallèlement à l’expansion des colonies israéliennes, la violence des colons visait à rendre la vie quotidienne des Palestiniens «intenable».

    Avis d’expulsion

    Les informations selon lesquelles plus de 70 familles de la région de Karm Al-Ja’buni de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est risquent également d’être expulsées de force, pour faire place à de nouvelles colonies, sont également toujours préoccupantes, ont ajouté les experts des droits.

    Sept ménages ont déjà reçu des ordres d’expulsion leur demandant de quitter leur logement d’ici le 2 mai 2021.

    «De telles expulsions forcées conduisant à des transferts de population sont strictement interdites par le droit international», ont déclaré les experts.

    Ils ont souligné les données de l’organisation israélienne de défense des droits humains Yesh Din, indiquant qu’entre 2005 et 2019, 91% des enquêtes dans des affaires déposées par des Palestiniens pour des crimes à motivation idéologique ont été clôturées sans inculper l’armée israélienne.

    ‘Impunité systématique’

    «Ce nombre est épouvantable par rapport au nombre et à la nature des crimes commis par les colons israéliens et il témoigne plus que tout de l’impunité institutionnelle et systématique qui prévaut dans le territoire palestinien occupé», ont insisté les experts.

    En vertu du droit international, les puissances occupantes doivent protéger la population sous occupation, ont-ils poursuivi.

    L’article 27 de la quatrième Convention de Genève stipule que la population protégée «doit à tout moment être traitée avec humanité et doit être protégée en particulier contre tous actes de violence ou menaces», ont-ils ajouté.

    Des experts indépendants des droits font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies . Ils travaillent sur une base bénévole, ne font pas partie du personnel et ne reçoivent aucun salaire pour leur travail.

    Un News, 14 avr 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, colons, violences, répression,

  • Jean-Luc Mélenchon : Candidat

    Fouzia Mahmoudi

    Jean-Luc Mélenchon qui avait reçu près de 20 % des voix à l’élection présidentielle de 2017 pourrait, dans une année, ne pas être le seul candidat d’extrême-gauche à l’élection présidentielle. Par ailleurs, tous les sondages et les intentions de vote en direction du dirigeant de La France Insoumise ne cessent de baisser et nombre de ses anciens sympathisants affirment ne plus se reconnaître dans la ligne politique de LFI aujourd’hui. Pourtant, Mélenchon avait encore l’espoir de rassembler autour de sa candidature en cas de ralliement des autres partis de gauche, notamment les écologistes et les communistes. Mais il semblerait que loin de réussir à les réunir, il a poussé ses anciens alliés à présenter leurs propres candidats. C’est le cas aujourd’hui du Parti Communiste Français (PCF), qui faisait liste commune avec Mélenchon depuis dix ans mais qui a décidé aujourd’hui de se présenter seul.

    En effet, Fabien Roussel a annoncé cette semaine qu’il s’engage dans la course à l’Élysée. Le secrétaire national du PCF a été investi, ce dimanche, candidat à la présidentielle de mai 2022 par une large majorité. Plus de 73 % des 889 membres de la conférence nationale des communistes ont approuvé son investiture, au cours d’une visioconférence ce week-end. «Je demande aux autres forces de gauche et aux écologistes de respecter notre choix», a déclaré Fabien Roussel après le vote, en avertissant qu’il irait «jusqu’au bout».

    Et d’ajouter : «Travaillons ensemble dans le respect de nos diversités», lançant un appel à toute la gauche, partis et citoyens, pour «conclure un pacte» pour 2022. 73,57 % des 889 délégués ont voté en faveur d’une candidature du secrétaire national de leur parti. Les deux autres candidats, Emmanuel Dang Tran (militant à Paris 15e) et Grégoire Munck (Val-de-Marne) ont chacun obtenu 1,97 % des voix. 22,48 % se sont abstenus.

    Pour autant, il n’est pas encore certain que Fabien Roussel soit bel et bien candidat : les quelque 50 000 adhérents communistes doivent encore valider sa candidature le 9 mai prochain. Roussel avait été élu secrétaire national en 2018 sur la promesse que le PCF aurait un candidat en 2022. En interne toutefois, il fait face à une mini-fronde, 200 cadres et militants environ s’opposant à une candidature PCF en 2022.

    Marie-George Buffet, ex-ministre et ex-numéro un du PCF, qui fut la candidate de son parti en 2007, a déjà apporté son soutien à Jean-Luc Mélenchon.

    Sans aller jusque-là, le député Sébastien Jumel a estimé, en «homme de gauche», qu’il faudrait «choisir le meilleur d’entre nous pour porter la bataille contre Macron».

    Reste à voir si les adhérents feront le choix de soutenir une fois encore Mélenchon, dont la ligne politique à fortement dévidé depuis 2017 et dont la popularité ne cesse de baisser, ou s’ils choisiront de porter leur propre candidat au scrutin présidentiel d’avril de l’année prochaine.

    Le Jour d’Algérie, 14 avr 2021

    Etiquettes : France, Jean-Luc Mélenchon, candidats, élections présidentielles, Emmanuel Macron, LREM, PCF,

  • La défiance atteint son paroxysme

    Tout va bien? Non! Rien ne va. Il faut être clair, le bon fonctionnement de notre société montre des limites qui détériorent la confiance en bien des endroits.

    Nous pouvons illustrer ces dysfonctionnements à travers 4 domaines distincts: l’économie, la solidarité, l’implication individuelle et la gouvernance.

    L’économie, le déficit et son financement
    Ce n’est pas un scoop, notre dette publique s’envole au galop, sous les effets d’un déficit abyssal. Les volontés publiques, et en particulier le pied lourd de la BCE qui arrose sans discontinuité le marché de « billets », poussent la masse monétaire à un niveau jamais atteint. Artificiellement, l’enjeu du déficit et son financement ne sont plus des préoccupations du moment. Les économistes sont unanimes: la monnaie ne repose que sur la confiance que les parties lui réservent, l’altérer est dramatique. Et pourtant cette confiance s’étiole. Le bitcoin dont la valeur transactionnelle progresse constamment, l’or comme valeur refuge, l’immobilier comme actif tangible, tous attirent nettement. Ils se renforcent en réponse à une défiance croissante en la monnaie. Quelle sera la prochaine étape…?

    La solidarité et les aides publiques
    Les aides à l’économie réelle sont justes tant qu’elles sont proportionnelles. Lorsque vous exploitez une activité et que l’État vous exproprie le droit de l’exploiter, à des fins collectives, il doit vous indemniser justement. Mais depuis la crise s’installe. Et les privations demeurent. Il est donc bien du devoir de l’État de soutenir les dizaines de milliers de professionnels littéralement étouffés. Pas par pitié, mais par justice.

    Le coût de cette aide est surmontable. Il doit être comparé à l’énorme trou que cette disparition laissera, à défaut d’assistance, en termes de charges sociales et publiques et de recettes perdues. En annonçant la taxation des primes covid, l’État fit preuve d’un égocentrisme public déplacé: celui de vouloir contenir un peu « son » déficit public face au séisme économique de ses bénéficiaires… Interrogez les victimes des attentats de 2016 et vous verrez que nos institutions abandonnent très vite les blessés d’une crise après le passage de la lumière.

    Agir ainsi alimente le terreau de la méfiance, un puissant catalyseur d’une fracture croissante entre le monde public et le monde privé.

    L’implication individuelle plutôt que l’exclusion sectorielle
    Un confinement est par nature un point de rupture vis-vis du quotidien. Tu fais et puis tu ne peux plus faire, un temps. La difficulté vient quand le temps s’installe. Le « lockdown belge » repose sur deux principes que sont la protection du plus faible et le moyen d’y arriver par une privation différenciée: certaines activités sont autorisées et d’autres ne le sont pas. Les 2 principes sont bien légitimes en soi, c’est la raison pour laquelle elle bénéficie initialement d’une adhésion naturelle.

    Mais la stratégie n’a pas fonctionné, car on a oublié que ces deux principes, pour vaincre la covid, requièrent deux préalables: la discipline collective (chacun se prive) et in fine les merveilles de la science (le vaccin). L’homme est un animal, sa discipline covid est le produit de plusieurs facteurs dont l’éducation et la pertinence de la sanction, notamment à travers la communication… Bref, le produit d’un investissement à court terme et à long terme. À l’heure où les médias de l’immédiateté permettent d’attirer l’attention de multiples façons, personnellement j’ai été très peu exposé à une communication qui m’atteint, qui me touche, qui me parle et qui m’implique. Ce que j’ai vu et entendu est collectif: c’est l’autre qui fera l’effort et ça fonctionnera… ou pas. Faute de résultat, l’adhésion disparait nettement et la méfiance s’installe confortablement, inverser cette tendance s’avèrera difficile.

    La bonne gouvernance et le « vaccingate »
    Le vaccin est l’exemple parfait d’un dérapage public. Annoncé à renfort de communication, il devait garantir à tous l’immunité à brève échéance. Aujourd’hui des pays comme Israël, le Maroc, l’Angleterre, les États-Unis ou Malte donnent la leçon. Mais les travers sont partout. Le saucissonnage de notre stratégie, de nos outils et des modalités de vaccination entre l’Europe, le Fédéral, les régions, les provinces et les acteurs communaux sont le berceau d’une impréparation digne des meilleurs « study case » universitaires. Ces hésitations alimentent en continu le sentiment d’une gestion de crise chaotique. Mieux, lorsqu’un politique manifeste son désaccord ou exprime l’évident non-respect de certaines règles difficiles, ils font la une de tous les médias, loin des préoccupations du peuple. Ceci renforce le décalage entre celui-ci et les élites au profit de la méfiance.

    En conséquence: un trou, un immense trou qui ne règle rien. Une terrible frustration entre ce monde qui nous pilote, et vous et moi qui les subissons. Ce trou s’appelle méfiance. Et même si je pense qu’il est bien aujourd’hui difficile d’être un homme public qualitatif, le temps est venu de changer leurs attitudes sans bruit, loin des lumières, d’instaurer la bonne gestion au top de nos priorités, d’organiser l’univers public pour assurer simplement un bon fonctionnement.

    Et s’ils en prenaient véritablement pleine conscience…?

    Par Emmanuel Degrève, conseil Fiscal, partner chez Deg & Partners, professeur à l’EPHEC et président du Forum For the Future.

    L’Echo, 16 avr 2021

    Etiquettes : Belgique, économie, pandémie, covid 19, coronavirus, vaccination, Maroc, Israël, Angleterre, États-Unis, Malte, gestion,  

  • Durant le Ramadan, l’art culinaire marocain s’invite à Jakarta …

    L’art culinaire marocain est à l’honneur durant le mois de Ramadan à Jakarta, dans le cadre de journées gastronomiques dédiées à la découverte des arts de la table à travers le monde.

    Une palette des saveurs de la cuisine marocaine aussi raffinée que somptueuse sera ainsi exposée au niveau de l’un des plus prestigieux hôtels de la capitale indonésienne pour faire découvrir aux locaux et autres visiteurs asiatiques les mille facettes de l’art culinaire du Royaume et de ses différents affluents civilisationnels.

    Concoctés avec soins par deux grands chefs de la gastronomie marocaine, les incontournables de la cuisine marocaine, seront en vedette. Couscous, pastilla, tagine, Harira, Chebakia ou encore thé à la menthe, sont autant de variétés culinaires qui seront présentées au menu du repas de la rupture du jeûne.

    Organisée en collaboration avec l’Ambassade du Maroc à Jakarta, cette manifestation, qui se poursuivra une semaine entière, vise à consolider les liens entre les cultures des deux pays en offrant un large tour d’horizon de la cuisine marocaine dans son authenticité et modernité durant le mois béni.

    Beur FM, 15 avr 2021

    Etiquettes : Ramadan, Maroc, Jakarta, Indonésie art culinaire, cuisine,

  • L’OMS inquiète pour le ramadan

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se dit « inquiète » d’une possible aggravation de la pandémie de Covid-19 dans le monde durant les célébrations du ramadan, notamment au Maghreb et au grand Moyen-Orient. Le nombre de cas a augmenté de 22 % et le nombre de décès de 17 % « la semaine dernière [semaine du 5 avril, ndlr] par rapport à la semaine précédente » dans la région, a souligné le Dr Ahmed al-Mandhari, directeur du bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale.

    L’expert de l’OMS a estimé que la situation dans cette vaste région qui va du Maroc au Pakistan traduit une « tendance inquiétante », indique l’AFP. « Nous sommes particulièrement inquiets que la situation actuelle puisse s’aggraver durant le ramadan si les gens ne suivent pas » les mesures sanitaires recommandées par l’OMS. Le jeûne du mois de ramadan, durant lequel les musulmans s’abstiennent de manger, boire et fumer entre le lever et le coucher du soleil, a débuté mardi 13 avril.

    L’OMS souhaite que « les pays fassent une évaluation des risques afin de prévenir la dissémination de l’infection », a, de son côté, indiqué le Dr Dalia Samhouri, responsable pour la région de la préparation aux situations d’urgence. Comme ailleurs, un des meilleurs moyens de contenir l’épidémie est la vaccination.

    Ahmed al-Mandhari (OMS) a précisé que l’ensemble des pays de la région avaient reçu des vaccins, mais que ceux qui avaient l’accès le plus limité étaient le Yémen et la Syrie. La région comprend 21 pays et les territoires palestiniens occupés, avec une population de près de 679 millions d’habitants-es.

    Selon lui, « il reste un déséquilibre choquant dans la distribution des vaccins » dans le monde. « C’est particulièrement vrai dans notre région où les soignants-es et les gens vivant dans des conditions de vulnérabilité comme en Syrie et au Yémen, ont l’accès le plus limité aux vaccins ».

    Ainsi, au Yémen, où quelque 14 millions de doses ont été promises via le dispositif Covax, seules 360 000 ont été livrées.

    Etiquettes : OMS, Ramadan, Maghreb, Moyen-Orient, Syrie, Yémen,

  • Gérard Lanvin explique pourquoi il a quitté la France pour vivre au Maroc

    Exit la France, depuis plusieurs années, Gérad Lanvin vit au Maroc. L’acteur de 70 ans se confie aujourd’hui sur les raisons de son départ pour le pays qui attire de plus en plus de Français.

    Après avoir longtemps brillé dans le monde du cinéma, Gérard Lanvin vient de se lancer dans la musique. L’acteur de 70 ans a en effet été poussé par son fils Manu Lanvin qui est musicien et les deux hommes se sont lancés dans l’enregistrement d’un album durant la pandémie. Dans son disque, le comédien en profite pour exprimer son engagement contre les violences conjugales et les féminicides. Les bénéfices de sa chanson baptisée « Appel à l’aide » sont ainsi reversés à l’Union Nationale des Familles de Féminicide.

    Et s’il a assuré la promotion de cet album en France, Gérard Louvin vit désormais au Maroc. Voilà quelques années que l’acteur a élu domicile dans le célèbre pays d’Afrique du Nord et il signe ainsi des allers-retours entre son pays natal et son nouveau pays d’adoption.

    « ON EST HEUREUX LÀ-BAS »

    Ce jeudi 15 avril 2021, le comédien se confie dans les colonnes de Paris Match sur les raisons de son départ de la France pour le Maroc. Et si personnalités quittent l’Hexagone pour payer moins d’impôts, Gérard Louvin qui avait défendu les célébrités qui partent vivre à l’étranger pour échapper au fisc, assure que l’argent n’est pas la principale motivation de son exil : « Je n’étais pas au Maroc pour ça. J’y suis allé parce qu’on est heureux là-bas » explique-t-il. « Je paye 60 % d’impôts qui ne servent à rien (…) Mais je n’étais pas au Maroc pour ça » ajoute-t-il.

    Visiblement heureux de vivre au soleil, l’acteur se confie sur sa nouvelle vie : « J’avais envie de chaleur » lance l’acteur avant de préciser : « J’estime avoir le droit d’aller où je veux, sans être critiqué ». Et l’acteur de conclure : « J’y suis allé parce qu’on est heureux là-bas ».

    Non Stop People, 15 avr 2021

    Etiquettes : Gérard Lanvin, Maroc,

  • Israël : Le Maroc et les EAU présents à la Fête de l’Indépendance

    Avec les Émirats arabes unis et le Maroc au gala annuel des diplomates, Rivlin salue le « nouvel esprit de paix »

    Dans une tradition de la fête de l’indépendance, le président Reuven Rivlin a accueilli jeudi le corps diplomatique étranger dans sa résidence de Jérusalem, cette fois avec de nouveaux invités: les envoyés fraîchement nommés en Israël des Émirats arabes unis et du Maroc.
    Les deux nations ont récemment normalisé leurs relations avec Israël.

    Selon Channel 12 news, les ambassadeurs de Jordanie et d’Égypte ont également assisté à l’événement de célébration après l’avoir évité ces dernières années.

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    Rivlin, dont le mandat de président prend fin cet été, a déclaré aux participants que «en ce jour de l’indépendance, nous célébrons également le nouvel esprit de paix qui se répand dans tout le Moyen-Orient».

    Plus tôt jeudi, le compte Twitter officiel de l’ambassade des Émirats arabes unis a publié une photo des drapeaux israélien et émirati côte à côte avec la légende: « L’ambassade des Émirats arabes unis en Israël souhaite aux citoyens d’Israël un joyeux jour de l’indépendance! »

    Rivlin a ajouté: «Les relations entre les peuples se renforcent de plus en plus, ce qui montre que le chemin de la paix passe par la coopération entre les peuples et une coopération qui profite aux deux parties, plutôt que des attaques contre Israël dans les institutions internationales.»

    Il faisait apparemment référence à la décision de la Cour pénale internationale d’enquêter sur Israël et le Hamas pour des crimes de guerre présumés, à la demande de l’Autorité palestinienne.

    «J’espère et je prie pour que l’élargissement du cercle de paix rapproche également nos voisins palestiniens», a-t-il déclaré.

    Rivlin a déclaré aux diplomates rassemblés qu’il était «particulièrement heureux que nous puissions célébrer ici ensemble, malgré la pandémie».

    Il a dit qu’il avait toujours trouvé «une grande amitié et une grande appréciation pour Israël» lors de ses voyages à travers le monde en tant que président, «pour sa démocratie dynamique, sa diversité culturelle et son innovation».

    Et il a déclaré que la coopération internationale était maintenant plus importante que jamais, alors que le monde tentait de mettre fin à la pandémie de coronavirus avec des campagnes de vaccination mondiales.

    Il a également averti que l’Iran menaçait la stabilité et la paix régionales, et a déclaré qu’Israël «n’accepterait pas» les menaces à son existence et ferait tout pour arrêter ceux qui souhaitaient qu’il lui fasse du mal.

    Plus tôt dans la journée, le président a organisé une autre cérémonie annuelle à sa résidence pour remettre les citations annuelles de l’armée pour services distingués à 120 soldats et officiers des Forces de défense israéliennes de différentes unités militaires.

    «Enfant, j’ai grandi à l’époque où nous n’avions pas de pays. Pour moi Israël[‘s existence] n’était pas une évidence », a déclaré Rivlin aux soldats en se remémorant les 73 ans d’histoire d’Israël. «Pour la jeune génération d’aujourd’hui, le puissant et fort État d’Israël, novateur et prospère, révolutionnaire et heureux, est un fait existant.» Le président Reuven Rivlin (CR) avec le chef d’état-major de Tsahal Aviv Kohavi (CL) lors d’un événement pour des soldats exceptionnels dans le cadre des célébrations du 73e jour de l’indépendance d’Israël, à la résidence du président à Jérusalem le 14 avril 2021. (GPO)
    «Mais notre construction interne, le travail sur notre nation et notre société, n’est pas encore terminé», a-t-il déclaré.

    «Je suis touché de me présenter devant vous aujourd’hui pour la dernière fois en tant que président. En ce jour de l’indépendance, vous nous donnez 120 raisons d’être fiers », a-t-il dit, ajoutant que« même s’il semble que nous, en tant que nation, luttons pour nous mettre d’accord sur la voie, nous n’avons pas perdu notre direction », se référant probablement à la politique impasse qui a laissé le pays sans gouvernement stable depuis plus de deux ans.

    Les célébrations de la fête de l’indépendance ont commencé mercredi soir par une cérémonie officielle d’allumage de la torche au mont Herzl à Jérusalem et se sont poursuivies tout au long de jeudi. Des centaines de milliers d’Israéliens ont visité des parcs nationaux, des musées et divers événements tout au long de la journée après que les restrictions relatives aux coronavirus ont été considérablement assouplies.

    FR24News, 16 avr 2021

    Etiquettes : Israël, Emirats Arabes Unis, Maroc, normalisation, Reuven Rivlin, Jordanie, Égypte,

  • WhatsApp: Nouvelle manière vicieuse de vous voler votre compte

    C’est une découverte effrayante qui a été faite par deux chercheurs en sécurité relayée par Forbes. Avec un simple numéro de téléphone, n’importe quelle personne malintentionnée peut bloquer définitivement un compte WhatsApp et ce, sans aucune connaissance particulière en matière de piratage ou de cybersécurité.

    Comble de l’ironie, cette faille de sécurité est rendue possible grâce a l’authentification a double facteur, justement censée sécuriser au mieux un compte.

    L’authentification a double facteur de WhatsApp est au cœur de cette faille de sécurité

    L’authentification a double facteur (2FA) est un système de sécurité qui a largement fait ses preuves par le passé, et aujourd’hui, quasiment toutes les applications “sensibles” (Google, Facebook, applications bancaires, etc.) l’utilisent.

    Concrètement, ce système permet a un utilisateur de générer un code éphémère a chaque nouvelle connexion, en sus de son mot de passe classique. Ce code est envoyé généralement sur le numéro de téléphone que l’usager a préalablement renseigné, ce qui permet ainsi de garantir une sécurité optimale. S

    En utilisant simplement votre numéro de téléphone, une personne tierce peut tenter de se connecter a votre compte WhatsApp, et générer ainsi une multitude de codes éphémères via l’authentification a double facteur.

    Elle n’aura évidemment pas accès a ces derniers, puisque les codes générés arriveront directement par SMS sur votre téléphone, ce qui l’empêchera de se connecter a votre compte. Rassurant ? En théorie. Inoffensif ? Sûrement pas.

    Lorsque le nombre de tentatives de connexion aura été dépassé, WhatsApp bloquera son système. L’envoi de SMS sera alors suspendu pendant 12 heures, et votre compte sera gelé durant ce même laps de temps.

    L’attaquant n’aura alors qu’a envoyer un e-mail au support de WhatsApp via le formulaire « Compte perdu / volé », et a demander que le numéro de téléphone lié au compte soit désactivé. Le service de messagerie n’effectuant aucune vérification a ce niveau-la, n’importe quelle fausse adresse mail fera l’affaire.

    Vous ne recevrez alors plus les codes de l’authentification a double facteur, et l’attaquant n’aura qu’a répéter son opération.

    Au bout de trois périodes de suspension de 12 heures, WhatsApp désactivera automatiquement et définitivement votre compte, qu’il jugera comme étant corrompu. Un véritable jeu d’enfant qui ne requiert aucune compétence particulière, mais seulement une bonne dose de patience.

    Echourouk online, 15 avr 2021

    Etiquettes : Whatsapp, Facebook, piratage, hacking, réseaux sociaux,

  • Le Conseil de sécurité de l’ONU et la «nouvelle guerre froide américano-chinoise»

    Par James A. Paul

    NEW YORK, 12 avril 2021 (IPS) – Les commentateurs parlent d’une «nouvelle guerre froide» entre les États-Unis et la Chine. Ils concluent parfois que la rivalité géopolitique entre ces deux grandes puissances a ruiné l’efficacité du Conseil de sécurité de l’ONU par des veto hostiles et d’autres obstacles à l’action du Conseil.

    En fait, cependant, la rivalité préjudiciable au Conseil de sécurité n’a rien de nouveau. Le Conseil a toujours été entravé par les vetos et autres privilèges spéciaux des membres permanents.

    La rivalité géopolitique entre les Cinq permanents – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie – est une caractéristique courante du Conseil depuis ses premières réunions il y a soixante-quinze ans, empêchant à plusieurs reprises l’organe de remplir son mandat.

    L’affrontement entre les États-Unis et la Chine a affecté le Conseil, bien sûr, mais pas aussi gravement que les rivalités entre les grandes puissances dans le passé.

    Certains analystes ont soutenu au fil des ans que les dix membres élus du Conseil avaient modéré les tendances oligarchiques de l’institution et lui avaient donné un caractère plus efficace et «démocratique». Mais c’est une chimère.

    Les élus ont un rôle très secondaire, même lorsqu’ils sont riches ou très peuplés, comme l’Allemagne ou l’Inde. Ils ont un mandat court de deux ans et les règles du Conseil sont opposées à eux. Les membres permanents agissent impitoyablement (quoique de façon décente) pour conserver leurs privilèges et obtenir un avantage mondial.

    La planification de la fondation des Nations Unies a été entreprise pendant la Seconde Guerre mondiale, par les «trois grands» – ou les «trois policiers», comme aimait à le dire en privé le président Roosevelt. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique ont cherché à prendre le contrôle de la «sécurité» mondiale et à assurer la domination sur leurs propres sphères d’influence.

    Comme les archives le précisent, ils voulaient le contrôle des ressources naturelles et des marchés pour leurs produits et autres avantages matériels – bien que ce contrôle soit bien sûr présenté en des termes plus acceptables comme «préserver la paix».

    Finalement, avant la finalisation de la Charte des Nations Unies, la France et la Chine ont été invitées à rejoindre l’oligarchie en tant que partenaires juniors. Le reste des nations a dû accepter l’arrangement: à prendre ou à laisser.

    Au fil des ans, il y a eu de nombreuses formes de conflit entre les cinq. La première rivalité systémique opposait les anciens rivaux impériaux – la Grande-Bretagne et la France – à des puissances plus récentes – les États-Unis et l’Union soviétique.

    Alors que les mouvements d’indépendance défiaient les seigneurs coloniaux et que des guerres de libération éclataient, la solidarité des «trois grands» s’effondra et le Conseil fut incapable d’agir. La Grande-Bretagne et la France, utilisant des veto et d’autres moyens, ont systématiquement bloqué l’action du Conseil qui menacerait leur autorité coloniale.

    Le Conseil ne pouvait même pas tenir de débats ou de discussions sur la plupart des conflits coloniaux, aussi brutaux et sanglants soient-ils. L’Algérie, le Kenya, le Vietnam et de nombreuses autres guerres ont disparu de la compétence du Conseil.

    Dès les premières années, il est donc devenu clair que le Conseil de sécurité n’était pas un instrument de rétablissement de la paix impartial (comme de nombreux internationalistes et défenseurs de la paix l’avaient espéré), mais une scène de rivalité diplomatique poliment féroce et de manœuvres pour un avantage mondial.

    Les colonies ont finalement obtenu leur indépendance, avec l’aide de l’Assemblée générale des Nations Unies, mais pas grâce au Conseil de sécurité.

    Puis il y a eu la «guerre froide» entre les États-Unis et l’Union soviétique, qui a éclaté à la fin des années 40 et qui s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 80. Chacun a cherché l’hégémonie dans l’ordre mondial décolonisant.

    Cette rivalité a également eu un impact considérable sur le Conseil de sécurité et a conduit à de nombreux vetos et à une inaction organisée dans les guerres et les conflits dans le monde. Les Soviétiques ont utilisé le veto sur les conflits en Tchécoslovaquie, en Hongrie et ailleurs, tandis que les États-Unis et leurs alliés ont également bloqué l’action du Conseil sur le Vietnam, la Palestine, Cuba, Chypre, le Sahara occidental et de nombreux autres pays.

    Les multiples rivalités à travers le monde ont abouti à une impasse du Conseil qui était bien pire que ce que nous voyons aujourd’hui. Le Conseil de l’époque se réunissait rarement et sa production de résolutions et de déclarations était rare.

    L’action militaire de l’ONU au Congo au début des années 60 semble être une exception, mais les résultats finaux ne sont guère encourageants. Le secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, a péri dans un accident d’avion très suspect dans la jungle africaine; un dictateur militaire est rapidement apparu au Congo pour protéger les intérêts miniers occidentaux.

    En 1989, après l’effondrement de l’Union soviétique, il y a eu une brève période de coopération du Conseil et plus d’activités convenues d’un commun accord. Les réunions du Conseil ont augmenté en fréquence, les vetos ont diminué et les résolutions ont augmenté considérablement en nombre.

    Il y avait un bref espoir que le Conseil serait enfin efficace. Mais cette lune de miel n’a pas duré longtemps et les rivalités ont rapidement refait surface. La Chine, le membre le moins actif du Conseil, a commencé à étendre ses ambitions mondiales et à prendre son rôle au Conseil au sérieux.

    Les veto et les blocages russes sont revenus à la surface. Les trois occidentaux, comme toujours, n’ont pas hésité à utiliser leur muscle et leur pouvoir de blocage – et ils ont souvent dénoncé leurs rivaux du Conseil en termes passionnés. Inévitablement, l’action du Conseil en a souffert.

    Mais le Conseil est resté beaucoup plus actif qu’il ne l’était au cours de ses cinquante premières années. Où que nous regardions, passé et présent, il n’ya pas de période idéalisée de coopération et d’engagement durables en faveur de résultats pacifiques.

    La rivalité et les guerres par procuration prévalent toujours dans le paysage mondial entre les titans. Quelle tragédie que ces puissances sont chargées de résoudre les problèmes mêmes que crée – la plupart du temps – leur rivalité!

    L’énorme succès économique de la Chine et sa grande population lui donnent aujourd’hui un gros avantage dans le tirage au sort géostratégique. Il est difficile de se souvenir de la Chine passive qui a si peu fait au Conseil il y a à peine deux décennies.

    Quel que soit son intérêt personnel actuel dans les affaires du Conseil, la Chine n’est pas hostile et négative envers l’ONU comme l’est son ennemi, les États-Unis. L’alliance de la Chine avec la Russie renforce son influence au Conseil et dans la diplomatie plus largement.

    Les États-Unis, quant à eux, sont entravés par leur approche négative du multilatéralisme. Hérissés de puissance militaire et enclins à intimider d’autres pays, les États-Unis sont toujours le capo dei tutti capi, le patron des patrons sur la scène mondiale. Mais pour combien de temps et avec quel impact sur l’avenir du Conseil?

    La rivalité entre les États-Unis et la Chine n’a pas radicalement modifié le Conseil, mais elle nous rappelle qu’il existe désormais un cinquième rival que les quatre autres doivent prendre en compte de près. Le processus décisionnel du Conseil a une géométrie radicalement nouvelle.

    L’affrontement entre les États-Unis et la Chine peut durer des années, mais ce ne sera certainement pas la dernière faille majeure du Conseil. Tant que l’oligarchie des Cinq permanents persistera, il y aura à l’avenir des batailles diplomatiques et des obstacles futurs à une action constructive du Conseil.

    Nous pouvons et devons espérer davantage. Pour être véritablement efficace à l’avenir, le Conseil doit être profondément réformé. Les cinq policiers, oligarques du Conseil, ne devraient pas avoir leur place dans une institution démocratique et pacifique.

    Mais comment réussir à changer cette structure archaïque? Certainement pas en créant de nouveaux membres permanents et en approuvant de nouveaux centres de pouvoir nationaux. Il y a déjà cinq renards de trop dans le poulailler mondial!

    Un changement fondamental devra venir d’en bas, de la pression publique, de campagnes qui exigent une vraie paix, et non des guerres froides sans fin.

    * En tant que directeur exécutif, James Paul était une figure éminente de la communauté de défense des ONG aux Nations Unies et un conférencier et écrivain bien connu sur les Nations Unies et les questions de politique mondiale. Il est l’auteur de «Of Foxes and Chickens» —Oligarchy and Global Power in the UN Security Council.

    IPS, 12 avr 2021

    Etiquettes : ONU, Conseil de Sécurité, Chine, Etats-Unis, guerre froide,