Catégorie : Monde

  • Empire américain : Revers et horizons crépusculaires

    Tags : Etats-Unis, Russie, Ukraine, nouvel ordre mondial, Chine, Afrique, Maghreb,

    Malgré les pressions américaines, le cartel de l’OPEP mené par l’Arabie saoudite vient de décider de réduire sa production de pétrole. Un nouveau revers pour Biden… et un véritable cadeau pour Poutine.

    Les rapports entre Moscou et Riyad se sont grandement améliorés et approfondis depuis 2016 et les accords OPEP+Russie. Il y a quelques jours, la décision du cartel pétrolier de réduire sa production de pétrole de 2 millions de barils par jour pour le mois de novembre, alors que Washington et Paris réclamaient une hausse, ne fait que confirmer cette nouvelle inflexion géostratégique et historique.

    C’est surtout un véritable bras d’honneur lancé par Mohammed ben Salman (MBS), le prince héritier saoudien et plus que jamais l’homme fort du royaume, à ses alliés occidentaux et, surtout, aux présidents américain et français.

    Biden et Macron réhabilitent MBS

    En effet, cette décision est un nouveau camouflet pour Joe Biden et Emmanuel Macron, qui avaient pourtant, toute honte bue et pitoyablement, mis en sourdine leurs critiques et condamnations envers MBS l’ «assassin» (dans l’affaire Khashoggi), pour ensuite le réhabiliter (par la visite de Biden à Djedda mi-juillet et la réception à l’Elysée du jeune prince héritier fin juillet) dans le contexte de leur guerre larvée contre la Russie via l’Ukraine.

    Dans son conflit en Ukraine, le Kremlin a besoin que le prix du pétrole reste élevé. Depuis février dernier, Moscou aurait engrangé plus de 116 milliards d’euros grâce à ses exportations.

    C’est pourquoi Washington et Paris avaient tout intérêt à faire les yeux doux à MBS, pour que l’Arabie saoudite, l’un des principaux producteurs de pétrole et véritable leader de l’OPEP, augmente sa production afin de faire baisser les prix du brut et ainsi freiner l’inflation en Occident. Le tout pour fragiliser et «saigner» la Russie, comme l’avait fait en son temps Ronald Reagan et le roi Fahd contre l’URSS… Or les temps ont changé.

    Comme je l’explique dans mon livre « Poutine d’Arabie » (éd. VA, 2020), depuis 2016 et les accords OPEP+Russie, Moscou et Riyad ont entrepris un rapprochement et un renversement géostratégique historique. Les liens personnels entre Poutine et MBS ne faisant que se renforcer depuis. Notamment du fait que le maître du Kremlin sera le seul et dernier dirigeant occidental (après la défaite de Trump) à soutenir le jeune prince lors de l’affaire liée à l’assassinat du dissident saoudien Jamal Khashoggi, proche des Frères musulmans (organisation interdite et considérée comme terroriste en Russie).

    A la fin du mois dernier, MBS a endossé le rôle de médiateur puisqu’il a réussi à faire libérer des prisonniers occidentaux – dont deux Américains et cinq Britanniques – détenus par les Russes. Il a démontré ainsi que ses bonnes relations avec Poutine pouvaient servir les Occidentaux…

    Le futur roi d’Arabie saoudite, vainqueur de ce bras de fer diplomatique de deux ans avec la Maison Blanche, a surtout rappelé qu’il fallait compter sur lui et son pays, un allié précieux et un puissant Etat pétrolier, dans la crise énergétique actuelle. Il affiche surtout son absence de crainte quant aux poursuites judiciaires outre-Atlantique et en France l’accusant de complicité de torture et de disparition forcée en lien avec le meurtre de Khashoggi.

    Enfin, la dernière décision de l’OPEP est également une manière pour le jeune prince d’exprimer, avec une certaine satisfaction, son mépris pour des dirigeants qui, il y a peu, le considéraient encore comme «infréquentable» ou pire, voulaient le «punir», et qui à présent aux abois, lui ont déroulé le tapis rouge… MBS aurait d’ailleurs refusé de prendre les derniers appels téléphoniques du président américain !

    Un Occident de plus en plus décrédibilisé

    A présent, les Occidentaux luttent chez eux contre une inflation galopante, tirée par les prix de l’énergie. D’où la fureur, après la dernière décision de l’OPEP, de l’administration Biden, très en difficulté pour les prochaines élections de novembre. En outre, en Europe comme aux Etats-Unis, cette réduction de la production mondiale risque d’annihiler une partie des coûteuses politiques mises en place pour juguler les prix de l’énergie et l’inflation.

    D’autant que, puisque le cours mondial du brut remonte fortement, l’Inde et la Chine, très dépendantes en hydrocarbures, risquent fort de taire leurs dernières mais non moins prudentes réserves vis-à-vis de la Russie et de sa guerre en Ukraine, pour de nouveau se ranger derrière Moscou.

    L’hyperpuissance américaine semble marquer le pas

    De même, avec les idéologues démocrates et Joe Biden, l’hyperpuissance américaine semble marquer le pas dans sa domination mondiale. La politique de sanctions maximales contre la Russie s’avère un échec cuisant. L’hégémonie mondiale des Etats-Unis semble même connaître son crépuscule. Seule l’Europe obéit encore aveuglément et stupidement aux ordres de la Maison Blanche et ce, contre ses propres intérêts.

    Si dans un premier temps, l’opération russe en Ukraine permet aux Américains de confirmer leur mainmise politique, énergétique et militaire sur une Europe définitivement inféodée à Washington, la politique viscéralement antirusse de l’administration Biden sera assurément, à long terme, une erreur géopolitique majeure pour les Etats-Unis face à leur véritable menace existentielle : la Chine.

    C’est pourquoi aucun des grands pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie n’a suivi l’hystérie américaine et européenne contre la Russie, préférant respecter leurs agendas et intérêts, sans obéir à l’ancien gendarme et «boussole» du monde.

    C’est aussi la raison pour laquelle, ignorant les pressions de Washington dans sa croisade antirusse et au grand dam des Occidentaux, l’Arabie saoudite mais également la plupart des pays arabes et du Golfe, membres de l’OPEP+, refusent, comme je l’ai écrit en juin dernier, de rompre avec leur allié russe et le condamner.

    Le demi-frère de MBS et ministre de l’Energie du royaume saoudien, Abdelaziz ben Salman, l’a très bien rappelé : «Ce n’est pas juste un mariage de circonstances» ! Les relations internationales ne se résument pas à des considérations commerciales, idéologiques ou émotionnelles (surtout à géométrie variable !). Ce sera toujours le réalisme mais également des questions psychologiques qui prévaudront.

    A l’inverse de ce qu’était le pragmatisme politique de Trump, Biden et ses homologues progressistes européens n’ont cessé de critiquer les régimes autocratiques arabes pour leur gouvernance, avec ces airs de supériorité morale qui exaspèrent tant la région mais aussi le reste du monde.

    Aujourd’hui, l’Arabie saoudite, et avec elle d’autres Etats arabes, nous rendent, tragiquement, la monnaie de notre pièce. Cela s’appelle la realpolitik ! Même si l’Egypte, en difficulté financière et par crainte des sanctions américaines, vient de suspendre (pour l’instant) son récent accord avec Moscou à propos de l’adoption du système de carte de paiement russe MIR dans ses stations balnéaires et ses hôtels, d’autres n’entendent plus se laisser dicter leur politique par Washington ou les Occidentaux en général.

    Autre signe des temps, les Emirats arabes unis dont le président, Mohammed ben Zayed (MBZ) vient de rencontrer, à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine. Officiellement, MBZ s’est rendu chez le «paria» russe afin de proposer sa médiation et une «mission de paix». En réalité, il s’agissait surtout de parler pétrole.

    Cette visite remarquée est révélatrice du changement de l’axe de gravité géopolitique mondial en cours. Elle confirme surtout, malgré les tensions internationales actuelles, la consolidation des relations entre la nouvelle «République de Venise» du Moyen-Orient, puissance militaire mais surtout diplomatique et d’influence devenue incontournable dans la région, et la Russie, initiée déjà depuis quelques années (cf. Poutine d’Arabie).

    Revenir au temps long Il n’est dès lors guère étonnant qu’une adhésion aux BRICS soit envisagée par l’Egypte, les EAU et l’Arabie saoudite. Cette dernière aurait déjà entamé des pourparlers avec Pékin pour abandonner le dollar américain au profit du yuan dans les transactions pétrolières, ce qui irait dans le sens de la dédollarisation souhaitée par Moscou…

    Pour les observateurs non occidentaux, cette guerre en Ukraine est autodestructrice pour l’Occident. Pour les observateurs non occidentaux et les 4/5e du monde, cette guerre en Ukraine entre Européens, Américains et Russes est autodestructrice et un véritable suicide géopolitique et économique pour l’Occident. Pour eux, à tort ou à raison, elle ne fera que précipiter le déclin moral et matériel, déjà bien engagé, de cette Amérique et de cette Europe en qui ils n’ont plus aucune confiance et dont ils méprisent les leaders, totalement discrédités et toujours prêts à toutes les humiliations et compromissions pour quelques dollars ou euros.

    Les régimes arabes préfèrent dès lors se détourner de l’Ordre mondial américain et miser plutôt sur la Chine et même la Russie. Car cette dernière, en dépit des erreurs et difficultés actuelles en Ukraine, a démontré ce dont elle était capable depuis dix ans et dans toutes les crises et conflits, desquels elle est d’ailleurs toujours sortie victorieuse. Notamment en Syrie, même si les deux conflits ne sont pas de même nature ni de même ampleur.

    En attendant, les dirigeants de la région MENA semblent imperméables à l’extraordinaire propagande atlantiste qui inonde et sature les médias occidentaux. Ils ne croient absolument pas en une défaite russe ni même à la chute de Poutine. Ils font apparemment confiance à la résilience de cette nation qui joue à présent sa survie et dont les responsables ont toujours démontré une maîtrise historique parfaite et éprouvée du temps long et surtout des guerres d’usure.

    Roland Lombardi, Docteur en Histoire, géopolitologue et spécialiste du Moyen-Orient; Auteur de « Poutine d’Arabie » (VA Éditions, 2020) et « Sommes-nous arrivés à la fin de l’histoire ? » (VA Éditions, 2021)

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    #Etats_unis #OTAN #Russie #Ukraine #Nouvel_ordre_mondial #Joe_Biden #Poutine

  • L’affaire Rachid M’Barki sème la panique parmi les journalistes franco-marocains

    Tags : France, Maroc, presse, lobbying, BFMTV, Rachid M’Barki, Sahara Occidental,

    Le licenciement du journaliste de BFMTV Rachid M’Barki en raison, entre autres, de sa partialité dans le conflit du Sahara Occidental risque de semer la zizanie parmi les journalistes franco-marocains opérant dans les chaînes françaises dont France2 qui en 2017, coupable de parti pris en faveur du Maroc dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis.

    Dans ce documentaire, qui relaie la position du Maroc sur le sahara occidental, Ali Baddou, prête sa voix aux aux images de Yann-Artus Bertrand. Selon le MRAP, le documentaire est un « publi-reportage financé par le pays désireux de se montrer sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain ». Voici le texte intégral de son commentaire:

    France 2 relai du pouvoir marocain ?

    En juin 2017, la chaîne publique France 2 a diffusé un film documentaire « Le Maroc vu du ciel » avec des photos d’avion de Yann Arthus Bertrand et des commentaires du journaliste Ali Baddou. Magnifiant le Maroc, vantant son développement et sa démocratie, il contribuait à la désinformation du public français, en affirmant notamment, au mépris du droit international, que le Sahara occidental était une province marocaine. Ce film avait suscité en 2017 de très nombreuses réactions par voie de presse et vers le médiateur de France Télévision qui avaient amené le photographe à préciser qu’il « s’associait à la douleur du peuple sahraoui et soutenait le processus démocratique exigé par les Nations unies ».

    La direction de France 2 n’a tenu aucun compte de ses remarques, ni des protestations, puisqu’elle a reprogrammé ce film le mardi 10 décembre. Alerté par de nombreux comités locaux, le MRAP dénonce la rediffusion de ce film qui ressemble à un publi-reportage financé par le pays désireux de se monter sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain. Dakhla et El Aaiun sont présentées comme des villes marocaines. Le documentaire, qui n’est pas avare d’images vues d’avion, n’en donne aucune du mur de sable de 2700km qui scinde le territoire du Sahara occidental et sépare les familles sahraouies. Les commentaires dithyrambiques d’Ali Baddou relaient ouvertement les thèses du pouvoir marocain ; il va même jusqu’à prétendre que « la Marche Verte » de novembre 1975 était destinée à libérer pacifiquement les « provinces du Sud » de l’occupation espagnole alors que c’était le début de l’occupation et de la colonisation illégales du Sahara occidental condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

    La carte du Maroc, présentée à plusieurs reprises, inclut le territoire du Sahara occidental alors qu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc. En 2016 et 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé l’avis de la Cour de Justice Internationale de La Haye d’octobre 1975 en précisant clairement que le Maroc et le Sahara occidental sont deux entités distinctes et séparées selon le droit international. Le Sahara occidental est considéré par l’ONU comme un territoire non autonome en voie de décolonisation. Depuis 1991, une mission des Nations unies (Minurso) est en charge d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a pas encore été réalisé à cause des manœuvres d’obstruction du Maroc soutenue par certains pays, dont la France.

    Au nom du droit des téléspectateurs à une information correcte et du droit du peuple sahraoui à une information objective sur la situation au Sahara occidental, le MRAP demande à la direction de France 2 de programmer un film sur le Sahara occidental (comme par exemple le film « Les Enfants des nuages » de Javier Bardem qui a reçu le prix Goya en Espagne) et d’organiser un débat contradictoire sur le conflit du Sahara occidental en donnant la parole à des juristes internationaux, des universitaires, des responsables d’associations françaises, marocaines, sahraouies et, bien sûr, aux représentants du Front Polisario qui lutte pour l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui.

    Paris le 13 décembre 2019

    #Maroc #France #Presse #Rachid_Mbarki @France2tv #BFMTV #Team_Jorge

  • Le mandat d’arrêt d’Eva Kaili parle de « plusieurs millions d’euros » de paiements au Qatargate

    Tags : Maroc, Qatar, Parlement européen, corruption, Eva Kaili, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi

    En décembre, la police belge a récupéré environ 1,5 million d’euros lors d’un coup de filet qui a mis au jour un réseau de corruption présumé au sein du Parlement européen. Ce n’est peut-être que la partie émergée d’un iceberg rempli d’argent liquide, écrit Politico dans un article, faisant référence à l’implication d’Eva Kaili dans le Qatargate et citant le mandat d’arrêt émis à son encontre, qui indique que « plusieurs millions d’euros » ont été remis aux principaux suspects du scandale.

    Les « sommes d’argent substantielles », ajoute le mandat, obtenu par Politico, « ont été versées secrètement, en espèces, depuis le Maroc et le Qatar. »

    Ce détail n’est qu’un des nombreux points frappants du document. Il indique également que Kaili a appelé le chef présumé, Pierre Antonio Panzeri, et deux autres parlementaires européens non nommés après l’arrestation de son partenaire, Francesco Giorgi, le matin du 9 décembre.

    Le document décrit dans les grandes lignes un réseau basé à Bruxelles travaillant pour le compte du ministre du Travail du Qatar, qui est Ali bin Samih al-Marri depuis 2021. Sur le terrain, selon le mandat, le Qatar dirigeait ses opérations par l’intermédiaire de Panzery, un ancien député européen qui a également été arrêté et a avoué avoir soudoyé des députés.

    « Le ministre du Travail », lit-on dans le mandat, « semble être le contrôleur des activités de M. Panzery ». Également impliqué : le partenaire de Kaili, Giorgi, un député qui a précédemment travaillé pour Panzeri et a été arrêté en décembre. Le mandat dépeint Giorgi comme l’intermédiaire reliant Panzeri et Kaili.

    « L’enquête montre que des ordres ont été donnés par M. Panzery au mari de l’accusée », ajoute le mandat, en faisant référence à Kaili.

    Selon le mandat, Panzeri s’adressait à Georgi lorsqu’il voulait diriger le comportement de Kaili. Il souligne un incident où Panzeri était frustré par Kaili, qui parlait à un personnage mystérieux – « la Hollandaise ».

    « Panzeri critique le fait que Kaili ait parlé avec la Néerlandaise », lit-on dans le mandat, notant que Panzeri pensait avoir « changé de camp ». Il s’est adressé à Giorgi : « Ce serait une bonne idée de lui dire d’arrêter », a dit Panzeri à Georgi, selon le document.

    Comme le note Politico, le mandat d’arrêt contre Eva Kaili dit d’elle qu’elle « est l’organisatrice principale ou la co-mandataire du système de corruption publique et de blanchiment d’argent. »

    Politico a contacté le bureau du procureur de Bruxelles pour demander des éclaircissements sur le rapport de « plusieurs millions d’euros » et a reçu une réponse selon laquelle les procureurs n’ont pas encore atteint leur évaluation finale des paiements illégaux effectués dans le cadre de Qatargate.

    L’agence anti-corruption de l’UE veut avoir accès au Parlement

    Alors que le Parlement européen s’interroge sur la meilleure façon de s’autodiscipliner dans le cadre du scandale du Qatargate, Ville Itälä, directeur de l’Office européen de lutte antifraude, connu sous le nom d’OLAF, a déclaré que les députés européens ignorent l’évidence – l’OLAF.

    L’agence a déjà un accès complet à Bruxelles pour enquêter sur la fraude et la corruption parmi les milliers de services publics de l’UE. Elle peut même transmettre des preuves de comportements criminels à d’autres autorités. Mais lorsqu’il s’agit du Parlement européen, si l’OLAF peut enquêter, sa compétence s’arrête souvent à la porte. Il n’a pas accès aux bureaux. Il ne peut pas vérifier les ordinateurs portables. « Nous avons accès au bureau du président de la Commission et à l’informatique, mais pas aux députés européens », se plaint M. Itälä. Il s’agit d’une distinction fondée sur l’immunité dont bénéficient les députés européens à Bruxelles. « Nous en avons discuté à de nombreuses reprises avec le Parlement », a déclaré Itälä, mais la réponse est toujours que l’immunité du député européen « est si forte que l’OLAF n’a pas accès. »

    Itälä, ancien ministre de l’intérieur finlandais qui était lui-même député européen, a rejeté ce point de vue. Son argument est que oui, les législateurs ont une immunité pour les enquêtes criminelles, mais pas pour « nos enquêtes administratives ».

    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #corruption #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri

  • Union Africaine-Israël : A qui la faute ?

    Tags : Union Africaine, Israël, Algérie, Afrique du Sud, Sahara Occidental, Maroc,

    par Houria Hanem*


    A l’instar de tous les justes sur terre, j’avoue que j’ai partagé ce sentiment de fierté suite à la décision de l’UA d’inviter la délégation israélienne à quitter la scène africaine. Oui, contrairement à ce que les officines propagandistes étrangères insinuent, ce ne fut pas un diktat des seuls Algérie et Afrique du Sud, mais bel et bien une décision majoritaire fondée sur le légal.

    En effet, techniquement, toute participation à des conférences internationales et encore davantage à des Assemblées et Sommets de regroupements régionaux est tributaire d’une invitation officielle par le Secrétariat qui gère ces réunions. Faute d’une invitation en bonne et due forme mais faute aussi d’une réaction de l’invité, en bonne et due forme, il n’y a aucun droit à participer quand bien même il y aurait une qualité d’état membre ou d’état observateur. Oui, même les États membres doivent répondre à l’invitation en adressant au secrétariat la liste des membres de leur délégation.

    Je ne suis pas au fait des détails de la situation concernant la représentante d’Israël, mais manifestement celle-ci n’était pas en règle avec ces conditions. D’autant plus, qu’à ma connaissance, le statut d’observateur de l’Etat sioniste était précisément suspendu à une décision du Sommet.

    Dès lors, la question qui se pose est pourquoi ce énième outrage aux règles diplomatiques de la part d’Israël ?

    J’ai suivi le journal télévisé d’I24 le samedi 18 février et évidemment, il a ouvert par cet «incident diplomatique» dont la directrice adjointe au département Afrique au MAE israélien à été « victime» du fait de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. Tout de suite on fait appel à l’ex ambassadeur en France Avi Pazner qui explique qu’Israël a une bonne trentaine d’amis en Afrique. Que le MAE israélien venait d’effectuer une visite réussie à Khartoum et que le Tchad avait ouvert une ambassade à Tel Aviv. Toute honte bue, tous les canaux pro sionistes se sont immédiatement mobilisés pour répéter à l’envi la même antienne : ce sont des attitudes haineuses à l’encontre des juifs. C’est de l’antisémitisme. Et surtout l’Algérie est l’alliée de l’Iran, qui souhaite l’anéantissement de l’état hébreu.

    Ce narratif nous rappelle celui déjà utilisé contre Saddam Hussein et Kadhafi. Cette sémantique est une récurrence d’attaques portées contre les pays et les Hommes qui défendent le Droit International et qui demandent l’application des principes.

    Oui, l’Algérie, gouvernants et gouvernés, est contre le sionisme. Non, elle n’est pas antisémite, pour la simple et bonne raison que les algériens sont des sémites. D’ailleurs, scientifiquement parlant, les maghrébins sont plus sémites que les ashkénazes d’Europe de l’Est.

    Je crois qu’il est nécessaire de remettre les pendules à l’heure. L’Algérie soutient les causes justes car c’est son ADN. Nous algériens, avons été victimes de la hogra de la France colonialiste, c’est pourquoi nous sommes tenus de demeurer debout aux côtés des palestiniens et des sahraouis dans leur lutte pour l’indépendance et le recouvrement de leur pleine souveraineté. D’ailleurs, notre position en faveur d’un référendum au Sahara Occidental est réitérée dans tous les fora, alors même que l’occupant est le Maroc, pays maghrébin et musulman. Ce n’est donc ni une question d’ethnie, ni une question religieuse.

    Accuser l’Algérie de racisme, d’antisémitisme et autres synonymes de haine est tout simplement une agression, un acte d’hostilité, un acte raciste.

    Au nom de la liberté chèrement reprise, nous autres algériens, défendrons toujours les principes de justice et d’égalité.

    Et nous l’avons démontré à de multiples reprises. Nos amis juifs le savent et c’est pourquoi ils viennent paisiblement en Algérie où ils sont reçus avec tout le respect et les égards dus aux invités. Si nous étions haineux envers les juifs, Roger HANIN aurait il demandé à être enterré en terre Algérienne ?

    Je suis heureuse que les africains, oui les africains, tous les africains, amis ou ennemis d’Israël, ont clairement dit stop à l’impunité.

    Si l’Afrique a décidé de tout simplement faire respecter les règles de procédure pour participer à son sommet chez elle dans sa capitale continentale, c’est pour signifier que l’illégalité n’a plus place en Afrique.

    Si je suis légitimement fière de ce positionnement respectueux du Droit, je dénonce la posture israélienne qui fait porter la répudiation de son envoyée à la seule Algérie. A qui la faute, vraiment ? Aux africains qui ont décidé de se faire respecter ? Ou à l’Etat sioniste qui a tenté de s’imposer par effraction?

    Est- ce qu’Israël se serait permis de violer les règles de procédures européennes?

    Au final, n’est ce pas du racisme que de croire que l’Afrique accepterait voire ne s’apercevrait pas de la supercherie ?

    Comme d’habitude au lieu de plates excuses, Israël se presse d’accuser l’Algérie et d’autres d’acte haineux.

    *Diplomate retraitée

    Source, 22/02/2023

    #Union_Africaine #Algérie #Afrique_du_sud #Israël

  • Qatargate est un rejet complet des comportements qui nuisent à toutes les institutions européennes.

    Tags : Marocgate, Moroccogate, Parlement européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi,

    La stratégie européenne sur l’Ukraine, ainsi que sur la corruption dans les institutions européennes, est évoquée par le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, dans une interview à L’Opinion.

    Selon Reynders, « en Ukraine, plus de vingt condamnations pour crimes de guerre ont déjà été prononcées. A la Cour pénale internationale (CPI), les premières décisions seront bientôt prises. Actuellement, nous sommes en mesure de juger les crimes de guerre commis pendant la guerre. C’est quelque chose qui se passe pour la première fois ».

    Concernant le scandale du Qatargate, le commissaire parle d’un « rejet complet des comportements qui nuisent à toutes les institutions européennes » tout en notant que « vous pouvez avoir tous les mécanismes de transparence que vous voulez, mais personne ne répondra spontanément qu’il est corrompu et qu’il a reçu de l’argent liquide. Mais cette affaire est l’exemple que la justice indépendante fonctionne. Elle a été mise au jour grâce à la coopération de nombreux services de renseignement, dont les Français, puis grâce à l’enquête du parquet fédéral belge. »

    Concernant la création d’un organe de « contrôle éthique » proposée par la Commission, le commissaire européen note notamment que « Bruxelles est, avec Washington, l’endroit où il y a le plus de lobbies au monde. Le contact avec eux n’est pas un problème en soi, le tout est de le faire savoir ».

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    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #corruption

  • ISS : La mafia mocro marocaine menace l’Europe et l’Afrique du Nord

    Tasg : Pays Bas, Maroc, Mocro Mafia,trafic de drogues, cocaïne, Belgique,

    Le Maroc, la Belgique et les Pays-Bas sont devenus des pivots de la chaîne croissante de la cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe.

    La Belgique et les Pays-Bas ont dépassé l’Espagne en tant que principaux points d’entrée en Europe pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine. Les 65,6 tonnes de drogue interceptées au port d’Anvers en 2020 ont presque doublé en 2022. Et le Maroc est un maillon crucial de la chaîne.

    Lorsque les Pays-Bas ont ouvert leur marché du cannabis dans les années 1970, des ressortissants néerlandais et belges d’origine marocaine ont puisé dans leurs liens familiaux avec des cultivateurs de cannabis dans les montagnes du nord de la région marocaine du Rif. Ce qui a commencé comme un trafic de haschich s’est lentement étendu à la cocaïne, une drogue plus lucrative. Le puissant cartel de la drogue Mocro Maffia est né de ce commerce dans les années 1990. Travaillant principalement depuis la Belgique et les Pays-Bas, il contrôle un tiers du marché européen de la cocaïne.

    Les trafiquants de drogue latino-américains ont de plus en plus utilisé le Maroc et d’autres pays du Maghreb, ainsi que des trafiquants implantés au Maroc et en Europe, comme la Mocro Maffia, pour leur commerce transnational de cocaïne. Les cartels colombiens et mexicains ont utilisé le groupe pour faciliter l’acheminement de la drogue vers l’Europe via la ville d’Algésiras, dans le sud de l’Espagne.

    Mais depuis que les autorités espagnoles et italiennes ont renforcé leurs opérations de contrôle et de recherche aux frontières, cette route est devenue risquée, explique le criminologue et co-fondateur de Crim’HALT , Fabrice Rizzoli. Les points d’entrée préférés sont désormais les ports de Belgique et des Pays-Bas, où les volumes massifs de trafic de conteneurs rendent difficile pour les autorités de résoudre le problème. Dans son rapport de 2021 , l’autorité portuaire de Rotterdam a déclaré qu’elle « travaillait avec diverses agences du port pour maintenir la sécurité et lutter contre la criminalité liée à la drogue ».

    Le cartel de la drogue Mocro Maffia contrôle un tiers du marché européen de la cocaïne

    La corruption est le principal catalyseur du trafic de cocaïne d’Amérique latine vers Rotterdam et Anvers via l’Afrique. Pour les cartels de la drogue d’Amérique latine, la capacité de la mafia Mocro à corrompre les responsables gouvernementaux en fait un allié stratégique.

    Les échanges audio interceptés via l’application Sky ECC révèlent comment les membres de Mocro Maffia se sont vantés d’avoir soudoyé des douaniers dans le port de Dakar, qui est utilisé comme point de transit. De même, les dockers d’Anvers et de Rotterdam sont payés jusqu’à 100 000 € pour déplacer les conteneurs afin d’éviter les contrôles de police et de douane.

    Rizzoli dit que la Belgique et les Pays-Bas sont également des centres de blanchiment d’argent. Anvers, la capitale mondiale de la transformation des diamants, est une destination pour le nettoyage des produits de la drogue (parfois payés en diamants). Le secteur immobilier belge est une voie principale de blanchiment d’argent.

    Les Pays-Bas sont un endroit idéal pour les trafiquants de drogue qui cherchent à réinvestir leur argent. Un montant de 16 milliards d’euros est blanchi chaque année en raison du vaste secteur financier hautement numérisé du pays et de son économie ouverte et axée sur le commerce. La création de sociétés fictives est un vecteur essentiel du blanchiment d’argent aux Pays-Bas.

    Les Pays-Bas sont un endroit idéal pour les trafiquants de drogue qui cherchent à réinvestir leur argent

    La Mocro Maffia utilise la violence pour étendre sa portée sur le marché de la cocaïne. Au cours de la dernière décennie, plus de 100 personnes sont mortes dans des violences entre la Mocro Maffia et des trafiquants de drogue belges. Le groupe est également soupçonné d’avoir participé au meurtre du fils d’un juge marocain.

    Derk Wiersum, un avocat d’Amsterdam spécialisé dans le crime organisé et les réseaux de trafic de drogue, et Peter R de Vries, un journaliste qui fait des reportages sur le trafic de drogue, ont été assassinés en 2019 et 2021, prétendument par la Mocro Maffia. Et récemment, une jeune fille belge d’origine marocaine a été tuée lorsque la maison de ses parents a été abattue – prétendument par le groupe.

    En septembre 2021, une alerte a été lancée par les services de sécurité néerlandais, qui estimaient que le Premier ministre Mark Rutte était menacé par la mafia Mocro. De même, la princesse héritière néerlandaise Catharina-Amalia est protégée par une sécurité renforcée suite à des menaces d’enlèvement liées au groupe. La mafia mocro prospère aux Pays-Bas en partie parce que des pouvoirs publics désorganisés sont confrontés à la criminalité organisée, explique Hans Werdmölder, auteur de Nederland Narcostaat.

    Le gouvernement et les forces de l’ordre doivent améliorer leur jeu pour contrer la menace. Les équipements de surveillance modernes adéquats tels que les drones, les scanners mobiles et les robots font défaut aux Pays-Bas, en Belgique et au Maroc (et en Afrique du Nord). L’installation ou la modernisation de tels équipements – et la formation des forces de l’ordre à leur utilisation – pourraient permettre une meilleure détection dans les centres de transit de la drogue au Maroc et dans les ports de Rotterdam et d’Anvers.

    La Mocro Maffia utilise la violence pour étendre sa portée sur le marché de la cocaïne

    La greffe doit également être traitée. Rizzoli suggère une approche différente, affirmant que les autorités devraient changer leur mentalité à l’égard des drogues. Plutôt que de se concentrer sur l’arrêt du commerce, dit-il, la violence associée doit être freinée. En Italie par exemple, une législation et des mesures judiciaires drastiques dans les années 1980 ont mis fin à presque toutes les violences liées au trafic de drogue.

    Les autorités italiennes punissent financièrement les trafiquants de drogue en ciblant leurs avoirs. Rizzoli affirme qu’environ 6 milliards de dollars d’actifs sont confisqués chaque année aux trafiquants de drogue en Italie, dont 60% sont finalement saisis de manière permanente. Ces ressources sont redistribuées aux organisations non gouvernementales, montrant aux citoyens les résultats concrets de l’action gouvernementale contre les trafiquants de drogue et la mafia.

    En peu de temps, la Mocro Maffia est devenue un important groupe de trafiquants en Europe. Ses liens avec des groupes criminels organisés au Maroc et en Amérique latine en font une menace persistante et croissante pour l’Europe, les États d’Afrique du Nord et leurs populations.

    Des opérations telles que celle qui a conduit à l’arrestation de 49 membres de groupes criminels organisés en novembre 2022 et les approches patrimoniales de l’Union européenne et des autorités nord-africaines doivent être intensifiées. Sans cela, la Mocro Maffia aura une voie ouverte pour augmenter son réseau de trafic entre les deux continents.

    Projet ENACT, Institut d’études de sécurité (ISS)

    Cet article a été publié pour la première fois par ENACT.

    Institute for Security Studies, 21/02/2023

    #Pays_Bas #Maroc #Mocro_mafia #trafic #Drogue #Cocaïne

  • Qatargate : le siège de Rome « No peace without justice » perquisitionné

    Tags : Qatargate, Figa-Talamanca, No peace without justice, Parlement européen, corruption, Moroccogate, Antonella Casu,

    L’ordre d’enquête européenne vient des juges belges

    Selon ANSa, le bureau de Rome de l’ONG « No peace without justice » a été perquisitionné mardi dans le cadre de l’affaire « Qatargate » de corruption présumée par le pays du Moyen-Orient et le Maroc pour obtenir les faveurs du Parlement européen.

    Le directeur de cette ONG, l’Italien Niccolò Figa-Talamanca, est l’un des meneurs présumés de l’affaire de corruption et a été arrêté par les procureurs belges.

    Des perquisitions au siège de ladite association, dont Figà-Talamanca est le secrétaire général, et au domicile de la trésorière de l’association, Antonella Casu, à Rome, ont été menées par le parquet de Milan sur la base d’un ordre d’enquête européenne provenant de la justice bruxelloise dans le cadre du Qatargate.

    Une associée de Figa-Talamanca, Antonella Casu, a également été interrogée assistée d’un avocat, précise l’agence italienne.

    #Qatargate #Figa_Salamanca #No_peace_without_justice #Parlement_européen #corruption

  • “La parole de Macron n’a guère de valeur”, selon le Kremlin

    “La parole de Macron n’a guère de valeur”, selon le Kremlin

    Tags : Russie, France, Ukraine, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron,

    Le Kremlin a dénoncé dimanche les propos tenus samedi par le président français Emmanuel Macron et rapportés par la presse française.

    Emmanuel Macron y a déclaré souhaiter la défaite russe dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine, tout en disant vouloir éviter que la Russie soit « écrasée ».

    Maria Zakharova, la porte-parole du Kremlin, a évoqué le souvenir de Napoléon Iᵉʳ, défait lors de la campagne de Russie. « La France n’a pas commencé avec Macron, et la dépouille de Napoléon, vénéré au niveau de l’Etat, repose au centre de Paris », a-t-elle dit. « La parole de Macron n’a guère de valeur », a-t-elle déclaré, ajoutant que ses propos démontraient que l’Occident avait engagé des discussions sur un changement de régime en Russie, a rapporté Le Monde.

    Vendredi, Emmanuel Macron a exhorté ses alliés à renforcer le soutien militaire à l’Ukraine, mais il a également déclaré qu’il ne croyait pas au changement de régime et qu’il faudrait des négociations à un moment donné.

    La Chine envisage d’envoyer des armes à la Russie, avertit la diplomatie américaine

    Pékin envisage de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, a averti dimanche le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois, Wang Yi. « Nous avons parlé (…) des inquiétudes que nous avons quant au fait que la Chine envisage de fournir un soutien létal à la Russie », a-t-il dit sur CBS. Interrogé sur ce que cela signifierait concrètement, Blinken a répondu: « Principalement des armes. »

    Les deux hommes se sont rencontrés samedi soir à Munich, en marge de la conférence sur la sécurité, et ont eu un échange que la diplomatie américaine a qualifié de « franc et direct ».

    Le chef de la diplomatie américaine a mis en garde contre « les conséquences » pour la Chine s’il s’avérait qu’elle apporte un « soutien matériel » à la Russie dans sa guerre en Ukraine ou l’aidait à échapper aux sanctions occidentales, a rapporté le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.

    La vice-présidente américaine, Kamala Harris, présente à Munich samedi, avait elle aussi mis en question la neutralité affichée par la Chine. Les Etats-Unis sont « troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre », a-t-elle notamment souligné.

    Source

    #France #Macron #Russie #Ukraine #Poutine

  • QatarGate : Quel gâchis, le Parlement européen!

    Tags : Parlement Européen, Qatar, Maroc, corruption, Eva Kaili, Antonio Panzeri,

    Parlement européen : En février 2020, Eva Kaili, vice-présidente de premier plan du Parlement européen, était à l’hôtel cinq étoiles Ritz Carlton de la capitale qatarie Doha, animant une discussion sur les géants des médias sociaux et la démocratie.


    Aujourd’hui, Kaili est en prison, impliqué dans un scandale de corruption à haut indice d’octane engloutissant l’establishment de l’UE à Bruxelles, dans lequel le Qatar – mais aussi le Maroc – sont accusés de payer des députés européens pour influencer le travail du Parlement.

    La conférence n’est pas sortie de nulle part. Ses graines ont été semées il y a environ deux ans, lorsque le député de l’époque, Pier Antonio Panzeri, le meneur présumé du stratagème de corruption, a signé un accord de coopération semi-officiel avec une organisation liée au gouvernement qatari.

    POLITICO a maintenant obtenu le document, après avoir signalé son existence pour la première fois le mois dernier, et note :

    L’accord fantôme

    Le pacte, que Panzeri a signé en tant que chef de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement, a lié l’organe de l’UE à la commission des droits de l’homme du Qatar. Il a promis une « coopération plus étroite » entre les deux parties, citant des « projets » annuels et l’échange « d’expériences et d’expertise ».

    Dans le même temps, il a jeté les bases d’années de coopération, y compris des conférences et des voyages de législateurs à Doha, le Qatar couvrant les vols en classe affaires et les séjours dans des hôtels de luxe.

    Cependant, il convient de noter que l’accord n’existe pas officiellement, selon le Parlement. Le mémo n’a jamais été soumis aux législateurs pour examen – bien que Panzeri ait dit qu’il le ferait – et il n’a pas non plus traversé les canaux d’approbation officiels.

    « Le Parlement européen n’a aucune connaissance officielle du document auquel vous faites référence », a déclaré un attaché de presse du Parlement à POLITICO.

    Et pourtant il y a…

    Cependant, le document existe, illustrant comment un pays étranger a pu établir des liens significatifs avec les législateurs de l’UE et une commission du Parlement européen sans jamais devenir formellement un document officiel.

    « C’est problématique », a déclaré Monika Hollmeier, députée européenne du Parti populaire européen (PPE) de centre droit qui dirige la commission de contrôle budgétaire. « Cela montre que nous devons être beaucoup plus conscients de ce qui se passe. »

    « C’est extraordinaire », s’est émerveillé quelqu’un qui connaît bien le fonctionnement de la commission des droits de l’homme (appelée DROI).

    Le Qatar a toujours soutenu qu’il rejetait toute allégation d’ingérence indue dans les travaux de l’UE.

    La signature du document


    Panzeri a signé l’accord le 26 avril 2018, lors d’une réunion du comité DROI à Bruxelles avec Ali bin Samikh Al Marri, qui présidait la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) du Qatar. La NHRC déclare sur son site Internet qu’elle jouit d’une « totale indépendance » vis-à-vis du gouvernement qatari.

    S’adressant à une poignée de députés européens dans une salle en grande partie vide, Al Marri a affirmé que le gouvernement du Qatar avait fait « d’énormes progrès » dans les réformes des droits de l’homme, bien qu’il ait admis que cela ne suffisait toujours pas. Il a accusé l’Arabie saoudite et d’autres voisins du Golfe d’avoir imposé ce qu’il a appelé des « sanctions collectives » au milieu d’une impasse diplomatique qui avait conduit à des « violations des droits de l’homme ».

    À la fin de la réunion d’une heure du comité, Panzeri a fait une brève référence à un « document de consultation et de coopération que nous signerons aujourd’hui et que nous fournirons aux membres du sous-comité DROI ». Mais ils ne l’ont jamais reçu.

    « Cela ne s’est jamais produit », a déclaré Petras Auštrevičius, un député européen libéral lituanien qui dirigeait à l’époque le travail de son groupe sur les droits de l’homme. Deux anciennes eurodéputées ayant des rôles de coordination au sein de la commission, Barbara Lochbihler et Marie-Christine Vergiat, ont également déclaré n’avoir aucun souvenir d’un tel accord.

    Auštrevičius a ajouté que même la décision d’inviter Al Marri à s’exprimer devant la commission ce jour-là n’avait pas été signée par ses collègues députés, comme c’est la pratique courante.

    « Il semble que le président [Panzeri] ait décidé d’inviter [Al Marri] après une récente visite privée au Qatar, dont je n’étais pas au courant », a déclaré Auštrevičius.

    Le voyage au Qatar

    En effet, le jour de la signature de l’accord, Panzeri est rentré à Bruxelles après un voyage au Qatar avec son assistant parlementaire, Francesco Giorgi.

    Au cours du voyage, Panzeri a rencontré le Premier ministre du Qatar de l’époque, Abdullah Bin Nasser bin Khalifa Al Thani, son homologue des droits de l’homme Al Marri et a salué les réformes du travail du Qatar avant la Coupe du monde de football, selon les médias mis en ligne par Panzeri.

    Al Marri deviendra plus tard ministre du Travail du Qatar alors que les critiques mondiales grandissent sur le traitement réservé par Doha aux travailleurs migrants qui construisent les stades de la Coupe du monde.

    Giorgi, l’assistant de Panzeri, sera plus tard détenu avec son patron et Kaili. Tous trois sont accusés de corruption, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle.

    Ils la recherchent toujours

    Près de cinq ans plus tard, les responsables parlementaires se demandent comment un tel accord aurait pu être signé. Même la signature elle-même est entourée de mystère.

    Selon les services de presse du Parlement, l’accord a été signé dans le bureau de Panzeri. Mais une photo de la signature montre un membre du personnel du Parlement européen présent, ainsi que les drapeaux officiels de l’UE et du Qatar.

    Et une deuxième personne familière avec le travail du comité a déclaré que la signature avait eu lieu dans l’une des salles de protocole officielles du Parlement, qui est généralement utilisée par les délégations étrangères.

    Le texte de l’accord lui-même n’est pas clair.

    « Il a été décidé de poursuivre l’activité bilatérale par la concertation et l’entente de coopération entre les deux parties », lit-on du même côté du document A4.

    « Cet accord », ajoute-t-il, « vise à réglementer et à faciliter les relations entre la CNDH et le DROI en promouvant une coopération plus étroite, un échange bilatéral d’expertise, d’informations et de contacts en matière de droits de l’homme ».

    La « mission » Panzeri à Doha

    En 2019, un an après la conclusion de « cette entente », le Qatar a co-organisé sa première conférence à Doha en partenariat avec le Parlement, ou du moins avec le logo du Parlement collé partout. Objet : Lutte contre l’impunité.

    Lors de la conférence, Panzeri a salué le Qatar comme une « référence » pour les normes mondiales en matière de droits de l’homme. Un article du Gulf Times a rapporté que Panzeri a déclaré que la conférence était le résultat direct de l’accord de 2019. Plus tard, « lutter contre l’impunité » deviendrait même la cause homonyme de l’ONG de Panzeri.

    Puis est venue la conférence 2020, tenue à Doha les 16 et 17 février et apparemment co-organisée avec le Parlement européen. Le nouveau thème : « Les médias sociaux, les défis et les moyens de promouvoir les libertés et de protéger les militants ».

    L’attaché de presse du Parlement a nié que l’événement ait été co-organisé, affirmant qu’il ne s’agissait « pas d’un événement institutionnel, mais nous devons encore étudier comment ils pourraient utiliser le logo [du Parlement] ».

    Les 300 participants ont bénéficié de vols en classe affaires payés par les Qataris, ainsi que d’un hébergement à l’hôtel Ritz Carlton et d’un dîner au Musée national du Qatar pour clôturer la conférence.

    Kylie n’était pas la seule personnalité politique européenne de haut niveau. Alors qu’elle terminait ses fonctions, Kaili a remercié Panzeri d’avoir « organisé cette délégation ».

    Panzeri – qui avait quitté le Parlement en 2019 – était assis au premier rang à côté de son assistant désormais emprisonné, Giorgi.

    Était également présent le député socialiste et démocrate (S&D) Marc Tarabella, qui a été arrêté la semaine dernière alors que la police élargissait l’enquête. Les procureurs belges soupçonnent que Tarabella a pris jusqu’à 140 000 € en espèces à Panzeri pour influencer le travail de l’UE au Qatar.

    L’avocat de Tarabella, Maxim Töller, a nié que Panzeri ait organisé le voyage : « Ce n’est pas M. Panzeri. … Eh bien, il était en voyage.

    Tarabella n’a révélé le voyage subventionné que le mois dernier, des années après la date limite du Parlement. Tarabella a fait plusieurs excuses pour la déclaration tardive, notamment qu’il pensait que ce n’était plus possible. Plus généralement, il a clamé son innocence dans l’enquête pour corruption.

    Deux autres législateurs européens présents à l’événement – ​​la membre S&D Alessandra Moretti et le membre PPE Cristian-Silviu Bușoi – n’avaient pas non plus annoncé leur présence subventionnée jusqu’à ce que l’enquête sur la corruption soit révélée.

    « C’était un événement parrainé par le Parlement européen, donc le Parlement était au courant de l’événement et de ma participation », a déclaré Moretti. « Dans un esprit de transparence totale, j’ai décidé de le publier. » Il a nié faire partie d’une délégation mise en place par les Panzeri.

    Bushoi, qui dirigeait le « groupe d’amitié » non officiel du Parlement avec le Qatar, a déclaré : « L’événement de 2020 a été annoncé plus tard en raison d’une erreur du personnel ». Il a également nié faire partie d’une quelconque délégation orchestrée par les Panzeri.

    Après que Panzeri ait quitté le Parlement en 2019, la députée S&D Maria Arena l’a remplacé au sein de la commission DROI.

    En janvier, il a déclaré à POLITICO qu’il n’avait pas poursuivi l’accord de Panzeri. Les conférences, cependant, ont continué.

    En plus de l’événement de 2020, Arena s’est ensuite rendu au Qatar en 2022 avec l’honneur de Doha pour un atelier du NHRC. Il a finalement démissionné de son poste de président du comité après que POLITICO a révélé qu’Arena n’avait pas déclaré en temps opportun le voyage subventionné. Arena n’a pas répondu à une demande de commentaire pour cette pièce.

    Et malgré toute la confusion entourant l’accord, une chose est claire : pour le Qatar, il n’a jamais cessé d’exister.

    « La relation avec le Parlement européen est de la plus haute importance pour nous », écrivait Al Marri en mai 2021 à deux députés européens, dont Arena.

    Sa preuve ? « Le protocole d’accord que nous avons signé avec le sous-comité des droits de l’homme. »

    Source : Politico via Eretikos.gr

    #Qatargate #Parlement_européen #Corruption #Qatar #Maroc

  • Qatargate : « Panzeri est un traître et un mafieux » -avocat-

    Tags : Parlement Européen, corruption, Eva Kaili, Pier Antonio Panzeri, Sven Mari,

    Sven Mari, connu comme « l’avocat du diable », qui a pris la défense d’ Eva Kaili , pour l’affaire Qatargate , a de nouveau évoqué le scandale, pour lequel il a une nouvelle fois désigné Pier Antonio Pancheri comme le « cerveau ».

    Dans le même temps, il a déclaré que sa cliente et ancienne vice-présidente du Parlement européen devait être libérée de prison, car elle n’avait aucun moyen de s’évader.

    En particulier, M. Mari, s’exprimant sur Alpha TV, a lancé une attaque tous azimuts contre l’ancien eurodéputé italien (Panzeri), ce qui laisse entendre que le « cerveau » du scandale a commencé à parler aux autorités belges et a notamment commencé à parler davantage sur le rôle d’Eva Kaili dans l’affaire. Sven Mari qualifie M. Pancheri de traître, dont on a fait un dieu et à cause de lui l’eurodéputée grecque se trouve dans la prison de Haren à Bruxelles .

    « Les paroles de Panzeri depuis qu’elles ont été prononcées par un ancien « truand, informateur », sont considérées comme des paroles de Dieu. Avant de devenir dénonciateur, tout ce qu’il disait était considéré comme un mensonge. Maintenant, il dit tout ce que l’enquêteur, le procureur et la police veulent entendre. Et à partir de ce moment-là, il est considéré comme fiable », a déclaré Mari, qui a également présenté la stratégie qu’il suivra pour aider à la sortie de prison d’Eva Kaili, ainsi que les interventions dans les médias internationaux.

     » Panzeri est tout simplement un traître, qui ne veut que se sauver, accusant les autres, en l’occurrence Eva Kaili , pour qu’il, en tant que chef d’une organisation criminelle, soit libéré plus tôt. Rien de plus, rien de moins » , a ajouté, entre autres, « l’avocat du diable ». Il a réitéré son argument selon lequel Mme Kaili est détenue injustement en prison et que sa détention sert de trophée ou de symbole.

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    #Qatargate #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Corruption #Sven_Mari