Catégorie : Monde

  • Moscou répond à Borrell, inquiet du rapprochement entre la Russie et la Chine

    Les récentes déclarations de Josep Borrell sur la Russie et la Chine sont une tentative pour «tout pervertir au-delà du méconnaissable», selon le ministère russe des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie de l’UE avait précédemment déclaré que Moscou rejetait conjointement avec Pékin «les valeurs démocratiques». Alors que Bruxelles considère ses relations avec la Russie comme étant «au point mort», Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, a insisté sur le fait que c’est l’Union européenne qui restait hostile. «Dans ces déclarations [de Josep Borrell, ndlr] et dans l’évolution de la politique, nous voyons une tentative de tout pervertir au-delà du méconnaissable», a dit Mme Zakharova lors de son point de presse hebdomadaire du 1er avril. Fin mars M.Borrell a déclaré que le «rapprochement sino-russe repose avant tout sur un rejet des valeurs démocratiques et une opposition à ce qu’ils considèrent comme une ”ingérence” dans leurs affaires intérieures» au-delà des questions économiques. «Avec ses dernières déclarations et sanctions illégitimes à la fois contre la Russie et la Chine, c’est précisément l’Union européenne qui poursuit une ligne hostile, s’éloigne de ses voisins sur le continent eurasien, et ramène également les formulations de la guerre froide dans le vocabulaire diplomatique tout en promouvant l’archaïque pensée de blocs», a remarqué Mme Zakharova.

    Un «agenda très intense» à l’Est

    Ces déclarations de M.Borrell sont survenues alors que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était en déplacement en Chine les 22 et 23 mars. Il y a prôné l’autonomie technologique des deux pays vis-à-vis du dollar et de l’euro. M.Lavrov a également indiqué que la détérioration des relations entre la Russie et l’UE «entraîne un développement objectif plus rapide des relations avec la Chine». À l’Est la Russie a donc un «agenda très intense qui s’enrichit chaque année».

    «Position de confrontation»

    Ce même 22 mars, l’UE a sanctionné six officiels russes de haut rang responsables selon Bruxelles de graves violations et abus des droits de l’Homme. M.Borrell a estimé que «la Russie a pris une position de confrontation vis-à-vis de l’Union européenne». «La Russie dérive vers un État autoritaire et s’éloigne de l’Europe, et l’Europe doit en tirer les conclusions», a-t-il fait savoir.

    «J’ai été agressé» par les Russes

    Le chef de la diplomatie ne cesse d’épingler la diplomatie russe. Dans une interview accordée à France24 le 30 mars, Borrell est revenu sur sa visite à Moscou: «Humilié? Je dirais plutôt que j’ai été agressé». Lors de son déplacement début février, la Russie a annoncé expulser trois diplomates européens pour avoir participé à des manifestations en faveur de l’opposant Alexeï Navalny. «On invite quelqu’un et on profite de sa visite pour annoncer l’expulsion de diplomates. Ça c’est une agression. C’est une chose qu’on ne fait pas en diplomatie», a-t-il assuré. En retour l’Allemagne, la Suède et la Pologne ont expulsé des diplomates russes. Actuellement, «les rapports avec la Russie sont plutôt au point mort», a constaté au cours de cette interview le chef de la diplomatie européenne.

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  • AstraZeneca: les questions montent autour des possibles effets secondaires

    Comment expliquer les graves – et rares – problèmes sanguins observés chez certaines personnes vaccinées contre le Covid-19 avec AstraZeneca? Cette question lancinante est encore sans réponse avant une nouvelle réunion de l’Agence européenne du médicament (EMA) la semaine prochaine.

    Qu’a-t-on observé?

    Les problèmes observés chez certaines personnes vaccinées avec AstraZeneca ne sont pas de banales thromboses (formation de caillots sanguins), comme initialement rapporté, mais un phénomène « très atypique », souligne l’Agence française du médicament (ANSM). Il s’agit de « thromboses des grosses veines, atypiques par leur localisation (cérébrale en majorité, mais également digestive), pouvant être associés à une thrombopénie (un déficit en plaquettes sanguines, ndlr) ou à des troubles de coagulation », en l’occurrence des hémorragies, selon l’ANSM.
    Mi-mars, l’institut médical Paul-Ehrlich (PEI), qui conseille le gouvernement allemand, avait été le premier à pointer « une accumulation frappante d’une forme spécifique de thrombose veineuse cérébrale très rare, en lien avec un déficit de plaquettes sanguines ». Selon les spécialistes, ce tableau très spécifique fait penser à un phénomène appelé coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). Il s’agit de « syndromes assez exceptionnels, qui vont se voir dans le cadre de sepsis graves » (des infections sévères) et peuvent se traduire « à la fois par des thromboses et des hémorragies », expliquait récemment à l’AFP l’infectiologue Odile Launay, membre du comité sur les vaccins Covid créé par le gouvernement français.

    Quel lien avec le vaccin?

    « Aucun lien de causalité n’est prouvé, mais il est possible et des analyses supplémentaires sont en cours », a assuré mercredi l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui se réunira à nouveau sur le dossier du 6 au 9 avril. Mais d’autres spécialistes à travers l’Europe sont plus catégoriques. « Il faut arrêter de spéculer pour savoir s’il y a un lien ou pas. Tous ces cas ont eu ces symptômes trois à dix jours après l’inoculation d’AstraZeneca. Nous n’avons trouvé aucun autre facteur déclencheur », a expliqué le 27 mars à la chaîne norvégienne TV2 P?l André Holme, chef d’une équipe de l’Hôpital national d’Oslo qui travaille sur ces cas. « L’agence norvégienne des médicaments estime qu’il y a un lien probable avec le vaccin », a déclaré à l’AFP Steinar Madsen, l’un de ses responsables.
    De son côté, l’ANSM a confirmé le 26 mars l’existence d’un risque « rare », en se basant sur « le caractère très atypique de ces thromboses, leurs tableaux cliniques proches et le délai de survenue homogène ».

    Quel est le risque?

    C’est la question essentielle. Selon les chiffres que l’EMA a dévoilés mercredi, on recense à ce stade 62 cas de thromboses veineuses cérébrales dans le monde, dont 44 dans les 30 pays de l’Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) pour 9,2 millions de doses de vaccin administrées.

    Quatorze décès ont été enregistrés, sans pouvoir toujours être imputables de façon sûre à ces thromboses atypiques, a précisé la patronne de l’EMA, Emer Cooke, mercredi lors d’une visioconférence. L’agence a cependant précisé que ces données n’étaient que parcellaires. En Allemagne, 31 cas suspects de thrombose veineuse cérébrale (dont 19 s’accompagnaient d’une chute des plaquettes sanguines) ont été répertoriés à ce stade, avec 9 décès, selon l’Institut Paul-Ehrlich. Cela représente une proportion d’1 cas pour 100.000 doses de vaccin AstraZeneca injectées (2,8 millions). Des cas ont également été rapportés en France (12, dont 4 décès, sur 1,9 million d’injections selon l’ANSM), en Norvège (5 cas, dont 3 décès, sur 120.000 injections) ou aux Pays-Bas. Au Royaume-Uni, où on a largement vacciné avec AstraZeneca, le bilan diffusé jeudi évoque 30 cas, sur un total de 18,1 millions de doses injectées. Mais comme pour tout médicament, connaître le risque ne suffit pas: il faut le comparer avec les avantages apportés par le produit. « Les bénéfices du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, qui entraîne des hospitalisations et des morts, l’emportent sur les risques d’effets secondaires », a insisté l’EMA mercredi, comme elle l’avait déjà fait le 18 mars après les premières alertes.

    Des facteurs de risque?

    Pour l’instant, la plupart des cas sont des gens de moins de 65 ans, en majorité des femmes. Mais on ne peut en tirer aucune conclusion, car cela peut venir du fait que ce vaccin a initialement surtout été utilisé sur des populations jeunes. Par ailleurs, le fait qu’il y ait surtout des femmes parmi les cas signalés peut être lié au fait que ce vaccin a beaucoup été injecté aux professionnels de santé, catégorie prioritaire. Or, ces métiers sont très féminisés. « Pour le moment, les examens n’ont pas identifié de facteurs de risque spécifiques pour ces événements très rares tels que l’âge, le genre ou un passé médical incluant des problèmes de caillots sanguins », selon l’EMA. Pour autant, après une première vague de suspension mi-mars, certains pays ont décidé de ne plus administrer ce vaccin en dessous d’un certain âge. Les derniers en date sont l’Allemagne, qui a décidé mardi de restreindre son usage pour les moins de 60 ans, et le Canada, qui suspend son utilisation chez les moins de 55 ans. Ils ont emboîté le pas de la France (55 ans), de la Suède ou de la Finlande (65 ans).

    « Nous n’avons pas qu’un seul vaccin, nous en avons plusieurs. C’est pourquoi réserver l’AstraZeneca aux personnes les plus âgées me semble avoir du sens », a commenté une virologue de l’université Goethe de Francfort, Sandra Ciesek, dans le magazine Science.
    La Norvège et le Danemark ont fait un choix plus radical en suspendant carrément le vaccin AstraZeneca pour l’instant.

    Quelles raisons?

    On n’en est qu’au stade des hypothèses, et c’est l’un des points que l’EMA doit éclaircir.
    Dans une étude publiée en ligne le 28 mars, mais pas encore évaluée par d’autres scientifiques, des chercheurs allemands et autrichiens ont fait le rapprochement avec un autre mécanisme déjà connu.

    Le phénomène associé au vaccin AstraZeneca « ressemble cliniquement à la thrombopénie induite par l’héparine (TIH) », écrivent ces chercheurs emmenés par Andreas Greinacher (université de Greifswald).
    La TIH est une réaction immunitaire anormale, grave et rare, déclenchée chez certains patients par un médicament anticoagulant, l’héparine.
    Ces chercheurs proposent même de donner un nom au phénomène observé avec le vaccin AstraZeneca (l’acronyme anglais VIPIT).

    Le 18 mars, l’équipe de l’Hôpital national d’Oslo avait déjà estimé que ces cas pouvaient s’expliquer par « une puissante réponse immunitaire » déclenchée par le vaccin.
    Le collectif de chercheurs et médecins français Du côté de la science penche lui aussi pour « une réaction immunitaire intense » et avance une hypothèse originale.
    Il juge possible que le point de départ soit « l’injection accidentelle du vaccin dans une veine au sein du muscle deltoïde » (de l’épaule).
    « En présence de facteurs non intégralement identifiés », cette « injection intraveineuse accidentelle (…) engendrerait une réaction immunitaire discordante », poursuit le collectif français sur son site internet.

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  • Annuler ou ne pas annuler l’œuvre de Michel Foucault ? Réponses des philosophes argentins

    Cinq penseurs argentins donnent leur avis sur les répercussions de l’accusation de pédophilie portée par l’intellectuel français Guy Sorman, plus de trente ans après la mort du philosophe.

    Daniel Gigena

    Après que l’intellectuel français Guy Sorman (1944) a dénoncé que le philosophe Michel Foucault (1926-1984) avait eu des relations sexuelles avec des enfants de huit à dix ans en Tunisie en échange d’argent, et provoqué des réactions dans différentes sphères au-delà des cloîtres académiques, il a été prouvé une fois de plus qu’au XXIe siècle, il n’existe pas d’ »intouchables » à l’abri du débat public. Si l’auteur d’Histoire de la sexualité n’est pas là pour se défendre contre l’accusation de son compatriote (qui coïncidait avec la promotion de son nouveau livre, Mon dictionnaire du Bullshit), il est clair qu’une secousse secoue la culture française depuis quelques années.

    L’accusation contre Foucault rejoint aujourd’hui celles reçues il y a plusieurs décennies par des écrivains comme François Mauriac et Michel Tournier, ou les théoriciens René Schérer et Guy Hocquenghem, et plus récemment, le politologue Olivier Duhamel (accusé par sa belle-fille, la juriste Camille Kouchner, d’abus sexuels dans le livre La grande famille) et l’écrivain Gabriel Matzneff, que Valeria Spingora a dénoncé dans Le consentement pour avoir encouragé la pédérastie dans ses livres et ses déclarations publiques, parfois célébré par le monde intellectuel de son pays. Les temps changent et même les actes privés des descendants de Socrate peuvent être évalués à la lumière de l’éthique publique.

    Quel est l’avis des penseurs argentins contemporains sur l’affaire Foucault et la portée d’un débat qui transcende la sphère philosophique et réveille le fantôme de l’ »annulation » ? Nous vous présentons ci-dessous les points de vue de cinq philosophes et essayistes locaux.

    Esther Díaz, docteur en philosophie de l’université de Buenos Aires, auteur, entre autres, de La filosofía de Michel Foucault, Entre la tecnociencia y el deseo et Filósofa punk.

    « Je suis assez indigné par cette question et par le fait que la presse est donnée à cette personne que je ne veux pas qualifier et qui, sans aucune pudeur ni respect, même sans respect pour les enfants qu’elle mentionne, porte cette accusation. Si ce qu’elle dit est vrai, pourquoi ne l’a-t-elle pas dénoncé avant ? S’il ne l’a pas fait, il était complice d’un pédophile. Il y a cinquante ans, il le savait et maintenant, parce qu’il va publier un livre, il s’accroche à la tête chauve de Foucault pour faire de la propagande et, dans le même acte, il est exposé. Foucault est mort et ne peut pas se défendre ; si Guy Sorman était au courant et ne l’a pas dénoncé, il était complice. On ne trouve nulle part dans l’œuvre de Foucault une ligne soutenant la pédophilie. Son œuvre a marqué le XXe siècle et plusieurs générations. Que se passerait-il si nous découvrions que ceux qui créent les vaccins que nous nous administrons pour nous protéger des maladies étaient des pédophiles ? Nous nous ferions quand même vacciner.

    Emmanuel Taub, docteur en sciences sociales de l’université de Buenos Aires et auteur, entre autres titres, de Messianisme et rédemption : Prolégomènes pour une théologie politique juive et Modernité croisée : théologie politique et messianisme.

    « Je ne veux pas réfléchir aujourd’hui à ces actes de Foucault sous l’angle du crime ou sous celui de la responsabilité morale, car je crois que tout cela fait aussi partie de leur mise en lumière, mais je veux penser au ‘fanatisme philosophique’ qui transforme, de son vivant ou post mortem, un intellectuel en une figure sacrée. Les nouvelles qui viennent de nous parvenir doivent aussi nous montrer que Foucault était un penseur remarquable et en même temps un être humain pervers et misérable comme tout être humain. Les deux questions font partie de la même chose, parce qu’elles reposent sur la même personne et parce que la tâche de la pensée ne disculpe ni ne moralise jamais les désirs, les pratiques ou les actions les plus sombres, les plus répugnants et les plus sinistres des êtres humains. Foucault est tout cela, et son œuvre et ses actes sont tout ce que Foucault est. La fascination aveugle qui se construit sur ces idoles génère plus d’aveuglement, des discours contradictoires et des totémisations ; dans l’empressement à exalter la pensée, on efface les biographies. Toutefois, dans quelle mesure leurs actes sont-ils différents de ceux des personnes qui pratiquent le tourisme sexuel en Asie ? Plus encore : quelle est la différence avec l’exploitation sexuelle des mineurs contraints à la prostitution dans notre pays ? Je ne sous-estime pas le problème du trafic de mineurs ni l’appareil institutionnel qui le permet, mais je mets en évidence la figure du consommateur, celui qui cherche à réaliser des pratiques et des perversions sexuelles tout en construisant dans son esprit l’idée que la pédophilie sous forme de prostitution n’est pas de la pédophilie, ni un crime, ni un abus. Ces questions m’ont amené à me souvenir des cas de Martin Heidegger et de son nazisme ou, plus encore, d’Adolf Eichmann dans la lecture d’Hannah Arendt : cette catastrophe humaine par laquelle l’être humain rationnel et moderne est aussi capable de suspendre, dans certaines situations, la capacité de voir l’autre comme un égal, et de distinguer le bien du mal. Dans ce cas précis, la « situation certaine » n’est pas la parole du Führer ayant force de loi ou l’histoire de l’antisémitisme, mais la sacralisation d’un penseur au point de soustraire ses actes au monde du droit et des hommes. Ce processus de sacralisation permet aux actions d’un individu, en l’occurrence Foucault, d’être non seulement au-dessus des limites de notre moralité construite, mais aussi au-dessus de toute forme de jugement ou d’appréciation. Et on ne peut pas comprendre cette situation sans comprendre l’un des grands « monstres » de la modernité, comme l’écrivait Arendt : le colonialisme européen. Alors qu’en Europe, la résistance au système se fait dans des limites éthiques, dans les colonies, l’Européen construit ses propres limites par ses actions. La « supériorité intellectuelle » imaginée est devenue dans les colonies une pratique sans limites, et là, la sexualité moderne que Foucault lui-même a construite s’est mêlée aux valeurs pré-modernes. Ce que cela nous apprend, c’est que croire que cette façon d’habiter le présent avec des valeurs du passé, supposant une forme de résistance à la Modernité, sont en réalité des actes de résistance individuels et égoïstes qui ne regardent jamais l’autre comme un égal ».

    Edgardo Castro, docteur en philosophie de l’Université de Buenos Aires, auteur du Diccionario Foucault et de Lecturas foucalteanas.

    « Les faits dénoncés sont aberrants, comme les décrit Guy Sorman, mais on ne sait toujours pas s’ils sont vrais. L’histoire soulève quelques doutes. Foucault ne vivait plus en Tunisie en 1969, mais ont-ils pu se rencontrer lors de vacances au même endroit ? Oui, mais ce n’est pas ce que dit Sorman. On ne sait pas exactement de quoi il a été témoin : de l’achat des enfants ou des abus sexuels ? Plusieurs choses doivent être clarifiées, et toutes corroborées. A Sorman, puisqu’il va croire à son récit, je l’invite à affecter les royalties du livre qu’il promeut à la réparation des victimes de ces abus. Si les faits sont avérés, les actes commis par Foucault et sa propre personne sont sujets à condamnation. Mais je ne pense pas que ses concepts et ses problèmes doivent être jetés par-dessus bord. Parce qu’elles sont réelles (comme la relation évidente, au niveau planétaire, entre la politique et la vie biologique de la population) et théoriquement valables. Je ne trouve aucune relation conceptuelle entre ces problèmes et concepts et les faits dénoncés. C’est pourquoi, avec la même fermeté que je condamnerais les faits dénoncés, s’ils sont avérés, je ne suis pas prêt à annuler la culture ».

    Luis Diego Fernández, docteur en philosophie de l’Universidad Nacional de San Martín, son dernier livre est Foucault et le libéralisme.

    « La soi-disant « culture de l’annulation » des artistes ou des intellectuels n’est rien d’autre que la vieille auto-justice d’individus ou de groupes qui se sentent blessés, une attitude microfasciste et policière qui fait appel à la censure ou à l’autocensure face à la menace d’appliquer des jugements sommaires par des lynchages ou des silences virtuels. Ses origines remontent aux campus progressistes des universités américaines, en tant que dérivé d’une logique minoritaire, narcissique et tribale. Sur l’affaire Foucault en Tunisie, je pense d’abord que Guy Sorman fait une promotion jaune de son nouveau livre, en dénonçant misérablement quelqu’un qui ne peut pas se défendre. S’il est vrai que Foucault a soulevé la question du consentement sexuel entre adultes et mineurs en 1977 dans un dialogue avec David Cooper (c’était une question débattue dans l’intelligentsia française des années 1970), aucun document historiographique ne vient étayer les propos de Sorman. En revanche, ce témoignage ne change en rien ma vision de l’œuvre de Foucault, que je considère comme l’un des trois philosophes les plus importants du vingtième siècle. Les philosophes ne sont pas des saints, des héros ou des dieux, ce sont des hommes qui font des erreurs, ont des faiblesses et se laissent traverser par des passions sexuelles ou politiques. Le malaise sur cette question, c’est la gauche puritaine, qu’elle s’en occupe. Mon point de vue est libertaire et je dénonce d’emblée cette inquisition moralisatrice du progressisme contemporain. Je ne suis ni juge ni prêtre pour condamner qui que ce soit. Dans le même sens que Foucault, on peut penser aux cas d’André Gide, Roman Polanski ou Paul Gauguin, ou, sur le plan politique, à Martin Heidegger ou L. F. Céline. F. Céline. Tous, à mon avis, sont des créateurs extraordinaires, et une fois passé le coup de vent du corset de la correction, leurs œuvres persisteront intactes, laissant en évidence la petitesse de ceux qui ne peuvent que dénoncer ».

    Esteban Ierardo, diplômé en philosophie de l’université de Buenos Aires, est l’auteur, entre autres, de La sociedad de la excitación : Del hiperconsumo al arte y la serenidad (La société de l’excitation : de l’hyperconsommation à l’art et à la sérénité).

    « Outre l’accusation très grave de Sorman à l’égard de Foucault, et le doute quant à sa véracité ou non, ce qui reste, peut-être, c’est l’effet multiple de l’accusation. D’une part, et au-delà de toute naïveté, la diffusion gratuite pour le livre de Sorman, qui pourrait faire partie d’un calcul éditorial ; et, en même temps, la réapparition de Foucault dans une nouvelle à grand tirage. C’est-à-dire que l’impossibilité aujourd’hui de déterminer la justice de l’accusation fait que, dans la pratique, tout se réduit au paradoxe de la diffusion, en même temps, de l’accusateur et de l’accusé, dans ce qui est le plus recherché aujourd’hui : briser l’indifférence et attirer l’attention ».

    Daniel Gigena

    La Nación, 4 avr 2021

    Etiquettes : Philosophie, pensée, Michel Foucault, Argentine, François Mauriac, Michel Tournier, René Schérer, Guy Hocquenghem, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, La familia grande, Gabriel Matzneff, Valeria Spingora, Le consentement, viol, abus, inceste, pédophilie, pédocriminalité, Guy Sorman, Tunisie,


  • Sciences Po change

    Le prestigieux institut français d’études politiques a été accusé d’ »islamo-gauchisme », notamment parce qu’il a commencé à traiter différemment les questions liées à la race et au sexe.

    Sciences Po, le prestigieux institut français d’études politiques où sont sélectionnées, formées et promues les élites dirigeantes du pays, est en train de changer. Ses étudiants font depuis longtemps preuve d’un militantisme politique plus actif que par le passé, notamment sur les questions liées à la race, au genre et au post-colonialisme, qui font désormais partie du programme de l’institut.

    C’est précisément pour cette raison que Sciences Po a été accusé – ainsi que le monde universitaire français en général – d’islamo-gauchisme, la prétendue et indéfinie proximité des intellectuels et des partis de la gauche radicale avec les milieux islamistes (gauche signifie « gauche »). Les critiques proviennent non seulement de la droite et de ses différentes branches dans la sphère universitaire, mais aussi du gouvernement du président Emmanuel Macron.

    Pourquoi ils en parlent

    En février dernier, Frédéric Mion, directeur du prestigieux Institut d’études politiques de Sciences Po à Paris, a démissionné à la suite d’un scandale d’abus sexuels impliquant l’ancien président de la Fondation qui contrôle Sciences Po, Olivier Duhamel. Mion avait nié avoir eu connaissance des allégations d’abus portées contre Duhamel par sa belle-fille, l’avocate Camille Kouchner, qui en avait parlé dans un livre publié début janvier. Il avait alors été révélé que Mion était au courant des abus depuis 2018.

    A partir de cette histoire, explique Le Monde, il ne s’est pas passé une semaine sans que l’institut – qui compte dix antennes dans autant de villes françaises – ne fasse parler de lui.

    Le 22 mars dernier, le collectif féministe de Sciences Po Lyon Pamplemousse et le syndicat Solidaires-Etudiantes ont demandé l’exclusion de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) du partenariat avec leur institut en raison des « nombreuses ambiguïtés » de l’organisation en matière d’ »islamophobie » et de « laïcité ». La LICRA est une organisation non gouvernementale basée à Paris ; les critiques du collectif et du syndicat de Sciences Po font notamment référence à un débat qui avait été organisé en décembre 2020 dans un lycée de Besançon, à l’est de Dijon, à l’occasion de la Journée de la laïcité.

    La réunion avait été critiquée par les parents et les enseignants, qui avaient envoyé une lettre très dure au directeur de l’école dans laquelle ils demandaient l’exclusion de la LICRA des futures initiatives de l’école, l’organisation d’une nouvelle Journée de la laïcité et la publication d’un communiqué officiel par l’école pour se distancer de certains concepts exprimés par les représentants de la LICRA pendant la conférence.

    Par exemple, les représentants de la LICRA ont expliqué que l’organisation « combat toutes les formes de racisme (y compris le racisme contre les Blancs) et d’antisémitisme (y compris l’antisionisme). Nous combattons ce qui met en danger notre République, l’extrême droite identitaire, l’islamisme et l’extrême gauche. » Et encore, « (…) on peut aussi bien avoir peur de l’islam que des araignées ».

    Ce n’est pas la première fois que la LICRA est accusée de ne pas être une organisation laïque et de propager au contraire les idées qu’elle prétend combattre.

    Dans leur communiqué, les étudiants de Sciences Po soutiennent que la lutte contre l’islamophobie, l’antisémitisme et toute forme de racisme doit être une priorité et que les institutions comme celle dans laquelle ils étudient « doivent s’entourer de collectifs et d’associations dont le travail est à la hauteur de la lutte ». La LICRA n’en fait pas partie. »

    Un autre épisode très discuté remonte au 18 mars et concerne le bâtiment de Sciences Po à Strasbourg. Ce jour-là, le syndicat étudiant de droite UNI a critiqué la direction de l’institut pour avoir exclu le nom de Samuel Paty de la liste finale pour le « nom de promotion ». Paty est le professeur français décapité le 16 octobre dernier dans une attaque terroriste parce qu’il était accusé d’avoir montré à ses étudiants des caricatures du prophète Mahomet, ce qui n’avait pas eu lieu.

    C’est une tradition à Sciences Po : après quelques mois de vie commune, les étudiants de première année organisent un vote pour baptiser symboliquement leur classe pour les quatre prochaines années. Le choix doit répondre à deux conditions : la personne doit être décédée, et il ne doit pas s’agir d’une personnalité « clivante ». Un autre critère est l’alternance des genres, et la classe précédente avait choisi le nom de l’écrivain et illustrateur Tomi Ungerer. Les personnalités proposées lors du premier tour de scrutin étaient majoritairement des femmes, mais quelques noms masculins figuraient également sur la liste, dont celui de Samuel Paty. Des noms qui, comme ceux des femmes déjà choisies les années précédentes, ont cependant été exclus de la liste finale par décision unilatérale de l’institut, pour suivre la règle de l’alternance. Au final, le nom le plus voté a été celui de Gisèle Halimi, avocate féministe d’origine tunisienne décédée l’année dernière.

    UNI a dénoncé ce qui s’était passé comme étant « révélateur de ce qui se passe depuis des années à Sciences Po à Strasbourg » : « L’idéologie et les militants de l’extrême gauche dictent la loi et n’hésitent pas à piétiner la mémoire d’un martyr de la liberté ». UNI a contesté le fait que l’alternance du genre dans le choix des noms est une pratique, et non une obligation, donc s’ils l’avaient voulu le choix aurait pu tomber aussi sur Paty.

    Ces deux épisodes sont survenus après deux autres événements qui avaient eu beaucoup plus de résonance.

    La première a été la naissance du mouvement #sciencesporcs, le 7 février, à l’initiative d’une ancienne étudiante de Sciences Po Toulouse, la blogueuse féministe Anna Toumazoff. Toumazoff voulait dénoncer la « culture du viol » et la « complicité » des administrations des différentes institutions de Sciences Po dans la couverture systématique et la non sanction des auteurs de violences sexistes. La seconde a été l’apposition d’affiches à Sciences Po Grenoble, le 4 mars, avec les noms de deux professeurs accusés de « fascisme » et d’ »islamophobie ». Le syndicat étudiant US, d’extrême gauche, avait demandé la suspension d’un cours de l’un de ces deux professeurs.

    Tous ces épisodes, conclut Le Monde, montrent une évolution de Sciences Po, ou du moins une évolution de la part de ceux qui fréquentent l’institut vers une plus grande conscience politique. Ses détracteurs, en revanche, parlent de « politisation ».

    Militantisme

    « Je vois la formation de vrais militants dont les objectifs ont changé. C’est un marqueur générationnel qui n’est pas spécifique à notre éducation », a par exemple déclaré Jean-Philippe Heurtin, directeur de Sciences Po à Strasbourg. Anthonin Minier, étudiant en première année à Sciences Po à Paris et représentant des écologistes, a déclaré que parmi les étudiants, le pourcentage de ceux qui se disent proches ou engagés dans un parti ou un syndicat traditionnel est très faible.

    Des questions telles que les discriminations sociales, de genre et raciales sont entrées dans les débats entre étudiants, mais aussi dans les filières, et des collectifs se sont créés : « Les instituts d’études politiques ne sont plus des clubs d’hommes » et le pourcentage d’étudiantes est très élevé, explique Vincent Tiberj, maître de conférences à Sciences Po Bordeaux. « Le genre, maintenant, est quelque chose de significatif (…) C’est aussi démontré par #sciencesporcs. »

    Pour Francis Vérillaud, qui a dirigé les relations internationales de l’institut parisien pendant vingt-cinq ans, l’année à l’étranger, obligatoire depuis le début des années 2000, peut en partie expliquer cette nouvelle attitude : « Sciences Po a été interpellé par ses propres étudiants, qui se sont beaucoup internationalisés. Lorsqu’ils reviennent d’une année passée au Canada, aux États-Unis, aux Pays-Bas ou en Allemagne, où les questions de violence sexuelle et sexiste sont abordées dans les universités, ils apportent leur propre contribution. »

    Depuis, Sciences Po a modifié ses critères d’admission pour en démocratiser l’accès, augmenté ses bourses, les instituts se sont adaptés aux standards internationaux, et les formations principales (histoire, sociologie, sciences politiques et droit) se sont enrichies de nouvelles matières : « Penser faire Sciences Po uniquement pour passer le concours de l’École nationale d’administration (l’ENA, chargée de former la fonction publique française, ndlr) est un faux mythe », explique Yves Déloye, directeur de Sciences Po Bordeaux. « Les concours administratifs, qui ont été au cœur de la création des instituts après la guerre, n’attirent plus qu’un tiers de nos étudiants. Les autres aspirent à des carrières de plus en plus diversifiées : en entreprise, dans les ONG, dans l’économie sociale et solidaire. »

    A Sciences Po, le profil des enseignants a également évolué, et ils sont de plus en plus recrutés parmi les universitaires et les chercheurs plutôt que parmi les personnalités politiques et économiques :  » Je me souviens du grand cours d’économie de deuxième année de Michel Pébereau (président de la Banque Nationale de Paris, ndlr). Il distribuait une conférence de 1986. Mais nous sommes en 1993 et, entre-temps, le mur de Berlin est tombé. Mais dans ce monde d’élite, le temps semblait suspendu », a déclaré un ancien élève.

    Les accusations

    En janvier dernier, Il Foglio a repris une enquête publiée dans Le Figaro, le principal journal de la droite française.

    L’enquête, selon Il Foglio, « lève le voile sur l’incursion inquiétante de l’idéologie décoloniale et de la pensée indigéniste au sein de Sciences Po. » Brice Couturier, journaliste à France Culture, avait déclaré à Il Foglio que « la mode américaine de la culture de l’annulation et de la gauche ‘woke’ nous pénètre aussi, dans les centres de l’élite ». Nous sommes confrontés à quelque chose de terrifiant. (…) Imposer la victimisation à l’américaine dans nos cultures et nos pays est une aberration historique, mais cela fonctionne, car c’est à la mode. Le comportement des « réveillés » rappelle celui des gardes rouges de la révolution culturelle maoïste. Ils remettent en question leurs professeurs, créent des groupes de pression, imposent une idéologie fondée sur la race et sont hostiles à la méritocratie. Ils ne sont pas nombreux, mais ils terrorisent la masse des étudiants. »

    Ce sont plus ou moins les accusations portées contre Sciences Po, et l’ensemble du monde universitaire français.

    En février, la ministre française de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a déclaré que l’islamo-gauchisme « est une gangrène pour l’université (…) Non, en fait c’est une gangrène pour toute la société », et a annoncé qu’elle voulait lancer une enquête sur le phénomène en demandant au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) « une évaluation de toutes les recherches » et sur la présence de professeurs islamo-gauchistes dans les universités ; « essentiellement des professeurs qui travaillent sur les questions postcoloniales, de genre et de race », a expliqué la journaliste et chercheuse Catherine Cornet sur Internazionale, ajoutant comment, à partir des attentats islamistes survenus en France et de la propagande de l’extrême droite sur le rapport entre terrorisme et religion, certains arguments ont « commencé à faire leur chemin dans le parti La République en marche du président Macron. »

    La proposition du ministre a été très critiquée par le monde universitaire français, et pas seulement : dans un communiqué, la Conférence des chanceliers d’université (Cpu) a écrit que l’islamo-gauchisme n’est pas un concept, mais « une pseudo-notion dont on chercherait en vain un début de définition scientifique, et qu’il serait opportun de laisser (…) à l’extrême droite qui l’a popularisée ». La déclaration indique également : « La Cpu demande au gouvernement d’élever le niveau du débat. Si elle a besoin d’analyses, de thèses différentes et de discours scientifiques étayés pour dépasser les représentations caricaturales et les discussions de salon, les universités sont à sa disposition. Même si le débat politique n’est pas scientifique par nature, cela ne veut pas dire qu’il ne peut rien dire. »

    A son tour, le CNRS a déclaré que l’expression islamo-gauchisme ne correspond à aucune réalité scientifique, a condamné « fermement ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique ou stigmatiser certaines communautés scientifiques » et a condamné en particulier la tentative de délégitimer divers domaines de recherche, tels que les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme « race ».

    Cependant, le CNRS a accepté la proposition de Vidal de réaliser une étude scientifique sur l’islamo-gauchisme. Catherine Cornet a résumé les résultats : « Grâce au Politoscope, un outil développé par le CNRS pour étudier le militantisme politique en ligne, plus de 290 millions de messages politiques postés de 2016 à aujourd’hui par plus de onze millions de comptes Twitter ont été analysés. Et c’est finalement le gouvernement qui se retrouve sur le banc des accusés : l’étude du CNRS l’accuse en effet de donner de l’espace aux thèmes les plus agressifs de l’extrême droite ».

    Selon le CNRS, le terme a été utilisé comme une « arme idéologique » pour frapper et discréditer un groupe social particulier, tout en transmettant à l’opinion publique un sentiment d’anxiété associé à un danger imminent : « Son utilisation vise à polariser l’opinion publique autour de deux camps déclarés incompatibles et entre lesquels il faudrait choisir : d’un côté les défenseurs de la loi et des valeurs républicaines, de l’autre les traîtres aux valeurs françaises et les alliés d’un ennemi sanglant. La construction même du terme reflète cette ambition. »

    Le Cnrs cite également la pratique de l’alt-right (l’extrême droite américaine) qui consiste à créer un ennemi imaginaire contre lequel l’extrême droite elle-même peut agir comme un rempart, justifiant ainsi ses actions souvent violentes.

    De l’étude du CNRS, il ressort que le principal parti accusé d’islamo-gauchisme est la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, de la gauche radicale, et juste après le leader du Parti socialiste, Benoît Hamon. L’étude indique que « les comptes les plus impliqués dans la diffusion des accusations d’islamo-gauchisme, de 2016 à aujourd’hui, sont idéologiquement d’extrême droite », et ayant utilisé le terme désormais même dans le milieu universitaire, plusieurs membres du gouvernement Macron l’ont, de fait, légitimé.

    La conclusion du CNRS est qu’il faut « veiller à ce qu’aucune forme d’extrémisme ne se développe dans le milieu universitaire ou de la recherche (…) : pour cela, il faut être conscient que l’efficacité de leur élimination dépend de la manière dont on les nomme ».

    Il Post, 3 avr 2021

    Etiquettes : Sciences Po, France, université, élite, islamo-gauchisme, militantisme, race, sexe, postcolonialisme, droite, extrême droite, migration, discrimination, islamophobie, Emmanuel Macron, Frédéric Mion, Camille Kouchner, Olivier Duhamel, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, LICRA, Samuel Paty, 

  • L’Union des dentistes du Maghreb arabe se joint à l’initiative « Waterfalls » des Émirats arabes unis.

    DUBAI, 3 avril 2021 (WAM) – L’Union des dentistes du Maghreb arabe s’est jointe à l’initiative « Waterfalls », un projet des EAU qui a bénéficié à 271 861 personnes de 197 pays du monde entier depuis son lancement.

    L’annonce a été faite lors d’une session animée par Anas Al Madani, vice-président et directeur général du groupe INDEX Holding.

    Le Dr Abdul Salam Al Madani, président exécutif de l’initiative « Waterfalls » pour la formation continue des EAU vers le monde, et président exécutif de l’AEEDC Dubaï et de l’alliance scientifique dentaire mondiale, a déclaré dans son discours d’ouverture : « La quête de l’éducation ne s’arrête pas, et la pandémie de COVID-19 ne peut pas empêcher les chercheurs de connaissances de la trouver. C’est dans cette optique qu’est née l’initiative « Cascades » pour la formation continue et que nous devons tendre une main secourable à ceux qui en ont besoin. Les EAU ont toujours été parmi les premiers à offrir leur aide et leur soutien ».

    Le colonel Abdulrahman Ali Al Mansouri, directeur du bureau exécutif au département des récompenses comportementales au ministère des Chances, a déclaré : « Nous tenons à vous remercier pour votre participation à cette initiative lancée sous le thème « Des EAU au monde », qui est une initiative qui vise à habiliter un million de médecins, nous permettant de transmettre activement le message des pionniers au monde ».

    Il a ajouté : « Nous avons vu le grand rôle des pionniers, qui était plus évident à la lumière de la pandémie de COVID-19 et des efforts considérables déployés par le secteur médical à travers le monde. C’est pourquoi, avec notre partenaire stratégique INDEX Holding, nous avons réfléchi à des moyens de soutenir le personnel médical et de santé et de lui donner les moyens de mener à bien sa noble mission. Pendant la pandémie de COVID-19, l’importance de la communication et de la formation continue est devenue encore plus significative. Les médecins et les spécialistes du monde entier doivent partager leurs compétences et leurs connaissances, ce qui est une condition essentielle de la recherche scientifique en ce moment. »

    Mohamad Jarrar, président de l’Union des dentistes du Maghreb arabe, a déclaré :  » La pandémie du COVID-19 est l’occasion de réexaminer la définition de l’enseignement traditionnel et d’adopter des méthodes d’enseignement plus modernes, basées sur les technologies modernes pour accélérer le développement de notre système dans les pays du Maghreb. L’enseignement et la formation à distance permettent aux dentistes d’acquérir les aptitudes et les compétences nécessaires à l’utilisation des technologies et des outils modernes de communication et d’information et à la diffusion de la technologie auprès de la communauté médicale en général, et de la dentisterie en particulier, et offrent un concept plus large de formation continue, tout en contribuant à la création d’une société capable de suivre les évolutions récentes. »

    « Je tiens à remercier les Émirats arabes unis et leurs sages dirigeants, ainsi que tous ceux qui participent à l’initiative de formation continue Waterfalls », a-t-il déclaré en concluant son discours.

    Lors de son discours, Gerhard Seeberger, Président de la Fédération Dentaire Internationale FDI a déclaré : « Lorsque les initiatives sont basées sur l’engagement et la passion, la croissance et le développement ne seront pas linéaires, et c’est ce que nous voyons dans l’Initiative des cascades et le Groupe de dentistes de Tawassol, où la coopération entre ces deux initiatives se traduira par une croissance énorme et de grands avantages. »

    Le Professeur Ihsane Ben Yahya, Président élu de la FDI, a déclaré : « L’initiative « Waterfalls » témoigne du rôle clé de la formation continue et, en effet, tous les professionnels doivent participer à la politique de formation continue, car il est très important aujourd’hui de rester à jour avec les derniers développements, informations et technologies afin d’accroître les compétences professionnelles et cliniques pour de meilleurs soins aux patients ».

    Le Dr Majd Naji, membre de l’American Academy of Aesthetic Dentistry et fondateur du Liberty Medical Group, a déclaré : « Grâce à l’initiative « Waterfalls », nous avons pu profiter de la pandémie de COVID-19 et réunir des médecins et des professionnels, indépendamment de la distance physique . Je suis très heureux qu’un groupe de dentistes marocains ait rejoint cette initiative unique, car cette coopération donnera aux dentistes du monde entier l’occasion de bénéficier des grandes expériences des dentistes des pays du Maghreb ».

    Le Dr Kamal Benmansour, directeur du groupe dentaire « Tawassol », trésorier de la Fédération arabe des dentistes, secrétaire général de l’Union maghrébine des dentistes, a déclaré :  » De telles initiatives éducatives humanitaires en provenance des EAU sont toujours les bienvenues, et au nom de l’équipe du groupe dentaire Tawassol, je tiens à exprimer notre bonheur absolu avec cette session qui est au cœur des intérêts de notre groupe, à savoir sa formation continue dans le domaine de la dentisterie et l’autonomisation de tous d’une manière plus efficace et efficiente « .

    Le Dr Chouaib Rifki, doyen de la faculté de médecine dentaire de l’université de Casablanca, a déclaré : « La formation continue est un droit pour chaque personne sur terre et chaque médecin, et nous sommes toujours appelés à rechercher la connaissance du berceau à la tombe, et grâce à cette précieuse initiative, l’éducation est devenue accessible aux spécialistes du monde entier ».

    Par ailleurs, le Dr Dib Mohamed Reda, président du Conseil national d’éthique dentaire en Algérie, a déclaré : « Nous considérons cette initiative comme un pont et un lien entre les pays du Maghreb et les pays arabes. C’est une initiative honorable pour nous et nous tenons à remercier toutes les personnes impliquées pour leurs efforts considérables. »

    Le Dr Bassem Maatar, président de l’Union dentaire tunisienne pour le secteur privé, a déclaré : « Nous apportons notre soutien à cette initiative unique et sommes convaincus du grand bénéfice qui résultera de cette collaboration pour tous les participants, car les médecins des pays du Maghreb pourront partager leur expérience et leurs connaissances grâce aux conférences. « 

    Enfin, le Dr Mohamed El Moustapha Brahim, président de l’Union nationale des dentistes mauritaniens, a déclaré : « Les Émirats arabes unis ont toujours su rendre l’impossible possible, et grâce à ces initiatives, ils ont fourni un modèle impressionnant qui ne peut être sous-estimé dans le domaine de la connaissance et de l’éducation. « 

    Un certain nombre d’universitaires du Maroc et d’Algérie ont assisté à la session.

    Traduit par : Mina Samir Fokeh.

    Source : Agence de presse emirati, 3 avr 2021

    Etiquettes : Union des dentistes du Maghreb arabe, Waterfalls, Émirats arabes unis, Anas Al Madani, INDEX Holding, AEEDC Dubaï, covid 19, pandémie,


  • Affaire Gbagbo : Les leçons venues de la CPI (Tribune)

    Après l’acquittement de Laurent Gbagbo et de son ministre Charles Blé Goudé par la CPI, l’universitaire et homme politique Louis Marie Kakdeu tire les leçons de ce long feuilleton judiciaire.

    La CPI tourne la page sale de son histoire en rendant justice depuis un certain temps.

    1. Instrumentalisation politique. Il y a 10 ans, elle était un instrument politique au service des gendarmes du monde. On provoquait des situations humanitaires chez les Chefs d’État indociles pour ensuite les menacer de poursuite à la CPI. C’était la chanson de Nicolas Sarkozy par exemple qui brandissait la menace de la CPI à tout vent. C’était embarrassant pour la CPI. Justement, à la question de savoir qui est responsable des 3000 morts en Côte d’Ivoire, la réponse est chez ceux qui avaient intérêt à ce qu’il y ait une situation humanitaire pour acculer Gbagbo qui ne demandait que le recomptage des votes. J’avais aussi vu au stade de 28 septembre à Conakry comment on a provoqué la panique pour obtenir 150 morts suffisant pour brandir sur la tête de l’indocile Dadis Camara la menace de crime contre l’humanité. Et, on trouve toujours des femmes instrumentalisées qui disent avoir été violées. Une autre technique consiste à infiltrer les manifestations publiques du camp adverse pour semer le chao et lui faire porter le chapeau. Il y avait eu tout cela en Côte d’Ivoire sauf qu’il a été difficile de créer le lien avec Gbagbo. C’était un enjeu d’image pour la CPI que de rendre justice. Ainsi, on avait vu le Président Kényan Uhuru Kenyatta comparaître sans se faire inculper. Dadis Camara n’a jamais comparu et on a instrumentalisé son aide de camp pour le dégager. Ce dernier avait été exfiltré par l’ambassade de France au Sénégal voisin et ne s’exprimait que sur RFI. Avec l’affaire Gbagbo, la CPI finit d’arracher son autonomie à la politique. En tout cas, je veux être naïf.

    2. Écarter l’adversaire politique. Tellement le procureur de la CPI avait fait le jeu antidémocratique consistant à écarter un adversaire politique qu’il avait oublié de mener convenablement ses enquêtes. En effet, Gbagbo avait été transféré à la CPI avec un dossier vide. C’est ensuite que l’on a monté rapidement un dossier pour justifier son transfèrement. Et on a bâclé les enquêtes. La CPI devra procéder différemment à partir de maintenant. J’ai retenu de la lecture du verdict en appel que la procureure faisait « la conjecture », ce qui est normalement très grave et humiliant à ce niveau de la procédure.

    3. Le montage médiatique: Je me rappellerai toujours ces jeunes instrumentalisés qui s’allongeaient au sol et faisaient les morts pour les besoins de reportage des médias mainstream dont TFI. Presque toute la presse internationale avait la même ligne éditoriale. Cette page hideuse du journalisme pourrait aussi évoluer. On peut être agréablement surpris aujourd’hui de voir France 24 essayer de restituer les faits. La CPI a remis la pendule à l’heure.

    J’ai personnellement beaucoup d’espoir dans l’avenir. Il ne s’agira pas de faire la revanche ou de demander des compensations comme le font certains. C’est normal que certains se sacrifient pour l’éclatement de la vérité. Nous ne sommes pas réduits à la mendicité, surtout que l’Afrique est le continent de l’avenir. Il ne s’agit pas de crier victoire. Il s’agit de célébrer la justice et la démocratie.

    A nous, jeunes Africains, si nous nourrissons l’ambition de voir un jour nos pays se développer, alors nous devons désormais avoir beaucoup de discernement dans la lecture des événements politiques. Cela passe par une vaste éducation politique pour être en mesure de comprendre les enjeux et les forces en présence. Nous choisissons souvent le mauvais camp et nous nous laissons instrumentalisés pour la simple nourriture, l’argent ou les papiers (kaolo). Je suis Gbagbo parce qu’il m’a dit qu’il luttait pour la dignité de l’être africain. C’est suffisant pour moi. Et toi?

    LMK

    Le bled parle, 3 avr 2021

    Etiquettes : CPI, Laurent Gbagbo, Nicolas Sarkozy, gendarmes du monde, instrumentalisation de la justice, La Haye, Tribunal international,

  • Jordanie : coup d’État déjoué, arrestation de hauts fonctionnaires et d’un membre de la famille royale

    Tremblement de terre au Moyen-Orient sur le dos de Joe Biden pour cet allié régional, après l’arrestation de hauts fonctionnaires et de membres de la famille royale dans le cadre d’une tentative de coup d’État – apparemment déjouée ?

    Mise à jour 21h15 : L’armée jordanienne aurait rejeté la demande du cabinet du roi de Jordanie d’envoyer deux hélicoptères Black Hawk pour évacuer certains membres de la famille du roi de son palais privé à Dabouq. Raison invoquée : « Voler en ce moment présente un risque élevé ».
    Les autorités jordaniennes viennent d’arrêter ce samedi un certain nombre de hauts fonctionnaires et un membre de la famille royale, selon les médias d’État, dans ce qui semble être une tentative de coup d’État déjouée.

    Des informations non confirmées font également état de l’assignation à résidence de l’ancien prince héritier.

    L’annonce a été faite par l’agence d’État Petra News (1), citant un fonctionnaire anonyme qui a déclaré que Sharif Hassan bin Zaid, un membre de la famille royale, et Bassem Awadallah, un fonctionnaire éminent qui a dirigé la Cour royale, ont été arrêtés « pour des raisons de sécurité » avec « d’autres personnes » après « une surveillance étroite ».

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    « Une enquête sur cette affaire est en cours », a déclaré la source.

    La nouvelle est un choc dans le royaume, un proche allié régional des États-Unis souvent loué pour sa stabilité dans un voisinage en crise, et en paix froide avec Israël, dont il bénéficie discrètement d’une aide économique importante.

    Des observateurs et des activistes sur les médias sociaux ont déclaré que la rafle avait également emporté le prince Hamzah bin Hussein, ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdullah II de Jordanie. Le monarque l’a remplacé par son fils aîné, Hussein, quatre ans après son arrivée au pouvoir.

    Selon des informations non confirmées diffusées sur les réseaux sociaux, une force de 20 véhicules aurait fait irruption au domicile de M. Hamzah, dans la banlieue ouest d’Amman, l’aurait placé en résidence surveillée et aurait arrêté des membres de sa garde rapprochée.

    Son chef de bureau, Yasser Majali, a été interpellé après qu’une force lourdement armée a fait irruption au domicile de son parent, selon Basma Al Majali, un membre de la famille qui a relaté l’incident sur Twitter. « La communication a été perdue avec eux il y a plus de trois heures », a-t-elle tweeté.

    Al Mamlaka News (2), un diffuseur d’informations financé par l’État, a nié que le prince Hamzah ait été détenu.

    Mudar Zahran, secrétaire général de la Coalition de l’opposition jordanienne., affirme lui que les services de renseignements militaires jordaniens ont interrogé Hamzah et lui ont présenté les preuves qu’ils ont en mains montrant qu’il finançait un groupe terroriste radical dont l’objectif était de le couronner par la force. Certains membres dudit groupe en Europe seraient sur les radars des agences de sécurité.

    Le roi de Jordanie, âgé de 59 ans, est arrivé au pouvoir après la mort de son père en 1999. Depuis lors, il est l’un des principaux alliés des États-Unis, autorisant souvent les troupes américaines à mener des opérations depuis le territoire jordanien et participant à la campagne contre l’État islamique.

    La Jordanie a envoyé un message à Israël indiquant que « la situation est sous contrôle » après la vague d’arrestations, et qu’il n’y a aucune menace pour la stabilité du royaume. Des responsables israéliens ont déclaré au journaliste Barack David que le message avait été transmis par des responsables militaires jordaniens à leurs homologues israéliens.

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

    Dreuz.info, 3 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Roi Abdallah, Hamwa Bin Hussein, prince héritier, coup d’Etat, Sharif Hassan bin Zaid, Bassem Awadallah, coup d’Etat,

  • Jordanie : le Washington Post évoque une tentative de coup d’Etat

    Jordanie : arrestation de l’ancien directeur de la cour royale

    – Les médias d’État indiquent que plusieurs arrestations ont été effectuées pour des « raisons sécuritaires », alors que le Washington Post évoque une tentative de coup d’Etat

    AA / Amman / Laith Al-jnaidi

    La Jordanie a annoncé, samedi, l’arrestation de l’ancien directeur de la cour royale, Bassem Ibrahim Awadallah, et d’autres personnes, pour des « raisons de sécurité », non précisées.

    L’agence de presse officielle « Petra » a rapporté, selon une source sécuritaire anonyme, que « l’arrestation d’Awadallah, de Hassan bin Zaid notable de tribu, ainsi que d’autres personnes, a eu lieu après un suivi sécuritaire étroit. »

    La source a ajouté : « Une enquête est en cours sur cette affaire », sans préciser les raisons de l’arrestation, ni les détails du suivi sécuritaire qui y a conduit.

    Awadallah, homme politique et économiste, a assumé la direction de la cour royale jordanienne entre novembre 2007 et octobre 2008. Il avait été précédemment nommé représentant personnel du roi et son envoyé spécial en Arabie saoudite.

    Petra a ensuite cité une source jordanienne informée, dont le nom n’a pas été divulgué, selon laquelle l’ancien prince héritier, le prince Hamzah Bin Al-Hussein, « n’est pas en résidence surveillée et n’est pas détenu comme l’ont rapporté certains médias ».

    Cette déclaration fait suite à ce qu’a rapporté le journal américain « Washington Post » à ce sujet, citant ce qu’il a décrit comme « un haut responsable des services de renseignement au Moyen-Orient qui est au fait des événements ».

    L’officiel, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que « le prince Hamzah, fils du défunt roi Hussein bin Talal et de son épouse d’origine américaine, la reine Noor, a été placé sous surveillance dans son palais à Amman, dans le cadre d’une enquête en cours sur un prétendu complot visant à renverser son demi-frère, le roi Abdallah II. « 

    Le journal ajoute que « cette mesure fait suite à la découverte de ce que les responsables du palais ont décrit comme une conspiration complexe et de grande envergure, impliquant au moins un membre de la famille royale jordanienne, ainsi que des chefs tribaux et des membres de l’establishment sécuritaire du pays. « 

    « D’autres arrestations sont attendues », a ajouté le même responsable des services de renseignement, faisant référence aux aspects sensibles liés à cette opération en cours.

    Le prince Hamzah a été prince héritier de Jordanie entre 1999 et 2004, avant que le titre ne soit transféré à Hussein Bin Abdullah, le fils aîné du roi actuel.

    Jusqu’à 18h45 GMT, il n’y a eu aucun autre commentaire officiel jordanien relatif au reste des informations mentionnées par le journal.

    Anadolou Agency, 3 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, coup d’Etat, Bassem Ibrahim Awadallah, Hassan bin Zaid, Hamzah Bin Al-Hussein, roi Abdallah II,


  • Genas : Saisie de 568 klg de cannabis au bord d’un camion provenant du Maroc

    Genas : un trafic international de drogue démantelé

    Cinq personnes ont été placées en garde à vue cette semaine après la découverte d’un entrepôt de Genas au centre d’un trafic international de cannabis.

    Selon les informations du Progrès, un camion a été intercepté mercredi dans la commune par l’Office anti-stupéfiants (OFAST) de Lyon. Le véhicule transportait pas moins de 568 kilos de résine de cannabis. Près de 100 000 euros ont été saisis après de nombreuses perquisitions.

    Les camions arrivaient du Maroc et passaient ensuite par l’Espagne avant de rejoindre la France. Les centaines de kilos de cannabis étaient ensuite déchargées dans l’entrepôt, avant d’être redistribuées dans la région lyonnaise, mais également en Isère et en Haute-Savoie.

    Tonic Radio, 3 avr 2021

    Etiquettes : France, Lyon, Genas, Maroc, cannabis, trafic de drogue, démantèlement, saisie, haschich,

  • France, Marine Le Pen lâche l’as et est prête à donner la botte à Emmanuel Macron lors de l’élection.

    Marine Le Pen est un fleuve en crue et est prête à prendre la place d’Emmanuel Macron lors des élections présidentielles en France. Pour la fille de Jean-Marie, l’Elysée n’est plus une chimère, en effet les sondages rapportés par Il Giornale disent qu’elle est à un cheveu de l’actuel président, avec un écart qui tout au plus, pour les plus pessimistes, peut être quantifié en deux points de pourcentage. Afin d’atteindre l’objectif convoité, Le Pen a élaboré une nouvelle stratégie politique : « Je quitterai la présidence du parti d’ici l’été pour être le candidat de tous les Français à l’Élysée ».

    L’objectif est de prendre des voix à la droite plus modérée et, avec un choix qui s’avère payant, également à l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenechon. Quelques irréductibles de son parti, l’ancien Front national, ont fait des grimaces en raison de sa décision d’abandonner ses combats contre les vaccins et surtout celui de quitter l’euro, mais les sondages donnent raison à Le Pen.

    « Les chances de victoire n’étant jamais aussi importantes, je dois être la candidate de tous. La sortie de l’euro ? Je dois prendre en compte tous les électeurs. Au congrès, je dois d’abord être réélu, puis je quitte la direction du parti, de sorte que je ne sois pas seulement la candidate du Rassemblement national. Des choses fausses et caricaturales ont été dites à mon sujet. Je n’ai pas peur des étrangers », déclare la dame de 52 ans.

    Pour sa part, le très jeune Jordan Bardella, son bras droit, s’échauffe. Le revirement est clair et se voit dans l’attaque frontale de Macron sur les retards dans l’administration du vaccin :  » Un Waterloo dont Macron ne prend pas la responsabilité « . Puis il poursuit : « J’aurais rouvert des musées et des cinémas. Le ministre de l’intérieur est plus dur avec les croyants qu’avec les islamistes ». Et même selon les estimations de l’institut Eliabe, 48% des Français sont déjà convaincus que c’est elle qui va gagner.

    Il Tempo, 3 avr 2021

    Etiquettes : France, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, élections présidentielles, extrême droite, droite,