Catégorie : Monde

  • Pays Bas : Arnoud van Doorn quitte la politique et part au Maroc

    L’homme politique de La Haye Arnoud van Doorn, du Parti de l’unité (PvdE), quitte la politique. Je vais quitter les Pays-Bas et aller au Maroc pour de bon », dit Van Doorn. Il quittera la politique municipale de La Haye dans un an, après les élections municipales de 2022.

    Les personnes qui me connaissent depuis un peu plus longtemps, qui me connaissent un peu, savent que je doute depuis longtemps de l’utilité de participer à la politique, lorsqu’il s’agit des intérêts de notre communauté. Cela ne servira à rien, il y a trop de divisions, nous n’y arriverons pas », a déclaré M. Van Doorn au lendemain des élections à la Chambre basse, où lui et son Parti de l’unité ont également tenté de remporter un siège à la Chambre. En vain, le parti – qui fonctionne sur la base de principes islamiques – n’a pas obtenu suffisamment de voix lors des élections.

    Vous le voyez à nouveau : un parti dissident subsiste », dit-il à propos de la défaite de DENK aux élections à la Chambre basse. Vous pouvez crier beaucoup depuis les coulisses, mais vous n’obtiendrez pas grand-chose au bout du compte. Au final, cela cause beaucoup de maux de tête, de frustration et de déception.

    C’est pourquoi M. Van Doorn dit qu’il n’a plus envie de faire son travail de politicien. Ça veut dire qu’on va faire autre chose, que je vais faire autre chose. Van Doorn sur ses projets d’avenir : « Ces dernières années, j’ai réussi dans les affaires avec quelques investissements à l’étranger, en Turquie, au Maroc et dans d’autres pays. Avec cela, j’ai pris la décision et j’ai eu l’opportunité de faire quelque chose d’autre’.

    Nous allons nous concentrer davantage sur nos projets au Maroc et sur les œuvres de bienfaisance », promet M. Van Doorn. Il souhaite également passer plus de temps avec sa famille. Et acquérir plus de connaissances, apprendre, étudier. Beaucoup plus utile. Nous avons aussi l’idée que nous pouvons faire plus là-bas, au Maroc. Il y a plus d’appréciation et de positivité là-bas qu’ici aux Pays-Bas ».

    Van Doorn et sa femme ont déjà une résidence secondaire à Marrakech. Sa femme Liesbeth Hofman confirme leur départ. Hofman est également un représentant du parti politique PvdE au conseil de La Haye. Mais il terminera son mandat sans encombre.

    M. Van Doorn est considéré comme un politicien controversé au sein du conseil de La Haye. En 2006, il est devenu membre du parti de l’époque, le LPF. Quelques années plus tard, il a rejoint le PVV de Geert Wilders, mais en 2011, il a rompu avec ce parti parce qu’il aurait truqué le budget du parti.

    Deux ans plus tard, il s’est converti à l’islam. La nouvelle a fait le tour du monde : un membre du PVV qui se convertit à la foi islamique. En 2013, il a rejoint le PvdE, qui était déjà actif au sein du conseil municipal de La Haye à l’époque.

    Mais le moment le plus bizarre de sa carrière date de l’été 2018. La conseillère municipale du PVV Willie Dille a publié une vidéo sur Facebook dans laquelle elle affirme avoir été kidnappée et violée par un groupe de musulmans. Elle a suggéré que Van Doorn était derrière le viol. Quelques jours après la publication de la vidéo, elle s’est suicidée. M. Van Doorn a réfuté ces allégations, mais a ensuite déclaré dans une interview qu’il n’excluait pas que les auteurs aient agi pour lui rendre service et ont mentionné son nom. Ses déclarations provoquent une énorme agitation.

    Le greffe du conseil municipal n’a pas encore reçu d’annonce officielle du départ de M. Van Doorn. Il n’est pas encore clair non plus si le PvdE participera aux élections municipales.

    Den Haag FM, 18 mars 2021

    Tags : Arnoud van Doorn, Pays Bas, Maroc,

  • ISS: l’ information à elle seule n’arrêtera pas la migration illégale depuis la Côte d’Ivoire

    Près de la moitié des pays africains ont criminalisé le trafic de migrants et la Côte d’Ivoire devrait emboîter le pas.

    Ces dernières années, le gouvernement ivoirien a activement sensibilisé ses citoyens aux dangers de la migration sans documentation et informations adéquates et vérifiables. Mais cela n’a pas dissuadé la jeunesse ivoirienne de demander l’aide de passeurs pour se rendre en Europe via les pays d’Afrique du Nord.

    «Le problème est que les jeunes considèrent tout ce qui se trouve en dehors de leurs frontières comme un modèle de développement et comme un modèle de réussite sociale… Certains pensent encore qu’ils peuvent suivre des voies obscures pour réussir dans le football en Europe», déclare Issiaka Konaté, chef de la direction Général pour les Ivoiriens de l’étranger (DGIE).

    Les statistiques montrent que la Côte d’Ivoire se classe parmi les premiers pays d’origine des migrants d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe. Un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies publié en août 2020 montre que près de 25 000 Ivoiriens sont arrivés en Italie par voie maritime depuis 2016. Il montre également que le nombre de migrants ivoiriens empruntant la route de la Méditerranée centrale vers l’Europe était le troisième en importance. après les Nigérians et les Guinéens.

    Dans un premier temps, le bouleversement politique du pays entre 2002 et 2010 a déclenché un nombre élevé de migrants en provenance de Côte d’Ivoire. Au cours des 10 années qui ont suivi, les migrants en situation irrégulière ont continué à se rendre en Afrique du Nord et en Europe. Les élections du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire ont vu Alassane Ouattara remporter un troisième mandat. Le mécontentement et l’insécurité de ce résultat pourraient voir un nombre encore plus élevé de migrer à travers l’Afrique du Nord.

    La Côte d’Ivoire se classe parmi les premiers pays d’origine des migrants d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe.

    La responsable de l’information de l’OIM en Côte d’Ivoire, Aude Nanquette, a déclaré au projet ENACT à l’Institut d’études de sécurité «  qu’environ la moitié des migrants quittent légalement le pays pour se rendre dans un pays européen ou maghrébin (en particulier la Tunisie et le Maroc). Des entretiens pour le rapport de l’OIM avec 6757 migrants ivoiriens (qui ont accepté de rentrer entre 2017 et 2020) ont révélé que la Tunisie, le Maroc et l’Algérie servent de pays de transit et parfois de destination pour de nombreux migrants ivoiriens.

    Alors que presque tous voyagent légalement en Tunisie et au Maroc, où les Ivoiriens sont éligibles pour un séjour de 90 jours sans visa, ceux qui veulent atteindre l’Algérie utilisent des passeurs pour entrer sans visa. Toutes ces options mettent les migrants en danger.

    Selon l’OIM, sur 7511 migrants aidés à leur retour en Côte d’Ivoire entre 2017 et 2019, 2325 ont été ramenés du Niger. L’Algérie les avait envoyés au Niger parce qu’ils se trouvaient dans le pays de manière irrégulière. Pour 61,3% des migrants aidés à retourner en Côte d’Ivoire en 2019, l’Algérie était une destination et un pays de transit de choix, car on pense qu’elle offre l’accès le plus facile à l’Europe.

    En Tunisie et au Maroc, des problèmes surviennent lorsque les migrants dépassent la durée de leur visa ou n’obtiennent pas de permis de séjour leur permettant de rester et de travailler légalement. Une analyse des risques détaillant l’accès à l’Europe depuis les trois pays montre que les passeurs exploitent les migrants et leur proposent des moyens de transport dangereux dans des bateaux de fortune pour traverser la Méditerranée en empruntant les routes dites occidentales et centrales.

    Le gouvernement ivoirien a pris des mesures importantes pour sensibiliser aux risques et aider les rapatriés.

    L’exploitation commence en Côte d’Ivoire pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter des billets d’avion et optent pour des «billets de boxe». Ce terme désigne un billet acheté via un intermédiaire local, un employé d’une agence de voyages ou une personne au Maroc. Le migrant doit rembourser le coût du billet d’avion et d’autres frais s’élevant à 500 000 FCFA (900 $ US) une fois arrivé à destination. Ce remboursement doit être effectué avec intérêts, parfois deux ou trois fois le montant initial, indique le rapport de l’OIM.

    Les migrants signent des contrats pour rembourser le prix des billets et leurs passeports sont confisqués à leur arrivée au Maroc jusqu’à ce qu’ils l’aient fait. Cela déclenche des abus et des mauvais traitements physiques, émotionnels et sexuels de la part des employeurs qui sont de connivence avec les trafiquants.

    Le gouvernement ivoirien a pris des mesures importantes pour sensibiliser à ces risques et aider les rapatriés, notamment à travers sa Direction générale des Ivoiriens à l’étranger. Le département est chargé de mettre en œuvre une réponse holistique et durable à la migration irrégulière. Cependant, ce mandat n’est pas soutenu par une législation qui pourrait décourager le trafic de migrants.

    Les recherches d’ENACT montrent que la Côte d’Ivoire ne fait pas partie des 22 pays africains qui ont criminalisé l’infraction de «trafic de migrants». Ce crime est défini au sens large conformément au Protocole des Nations Unies de 2000 contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer et complété par la Convention contre la criminalité transnationale organisée.

    La Côte d’Ivoire ne fait pas partie des 22 pays africains qui ont criminalisé le «trafic de migrants».

    Le protocole de l’ONU oblige les États parties à adopter des lois qui interdisent le trafic de migrants et la production, l’obtention ou la possession de documents de voyage ou d’identité frauduleux. Permettre à un étranger de rester dans un pays en violation des conditions légales de résidence devrait également être contraire à la loi.

    Konaté, de la Direction générale des Ivoiriens à l’étranger, note qu’une coopération internationale autour d’une politique d’obligation de visa pour les citoyens migrants est nécessaire. Il en va de même pour l’accord politique entre les pays de départ, de transit et d’accueil. Cette politique devrait inclure des informations sur les centres de voyage du pays, les points frontaliers et les centres de jeunesse pour les migrants voyageant vers des pays de transit et de destination comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, et les pays européens.

    La nouvelle politique suggérée par Konaté devrait également promouvoir des choix éclairés pour les migrants potentiels, ce qui, combiné à une législation stricte, devrait dissuader les passeurs dont le commerce dépend de l’ignorance et de la désinformation.

    Rédigé par Duncan E. Omondi Gumba, consultant en recherche, projet ENACT, ISS. Republié avec la permission de ISS Africa. L’article original peut être trouvé ici.

    Defence Web, 18 mars 2021

    Tags : Côte d’Ivoire, migration, échange d’iformations, Issiaka Konaté, Afrique de l’Ouest, Organisation internationale pour les migrations, OIM, Tunisie, Maroc, Algérie, Union Européenne, UE,

  • Christine Ockrent a rompu le silence à propos de l’affaire Olivier Duhamel

    Charles Van Dievort

    Ce scandale d’agression sexuelle la touche de près, l’auteure du livre qui l’a déclenchée n’est autre que sa belle-fille Camille Kouchner.

    Le 7 janvier dernier, la sortie du livre La Familia Grande de Camille Kouchner a fait l’effet d’une bombe. L’auteure y mentionne que son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, a sexuellement agressé son frère jumeau alors âgé de 14 ans. Ce scandale touche de près Christine Ockrent puisque Camille Kouchner, fille de Bernard Kouchner et d’Evelyne Pisiers, n’est autre que sa belle-fille.

    L’ex-reine du 20 heures d’Antenne 2, qui n’avait jusqu’ici pas réagi à l’affaire, s’est exprimée à ce propos ce jeudi 18 mars. Dans les pages de S, le magazine de Sophie Davant, elle apporte son soutien à ses beaux-enfant. Elle souligne le courage et le talent qu’a Camille Kouchner d’exprimer ce qu’avec son frère elle a longtemps caché. “Nous sommes fiers d’eux et nous les aimons”, confie-t-elle dans le cadre d’un long entretien consacré à sa carrière. Ses propos rejoignent ceux formulé précédemment par Bernard Kouchner qui paralait aussi de courage.

    Pourtant, dans son livre, Camille Kouchner n’a épargné ni son père ni Christine Ockrent. Le premier a été trop absent, la seconde tout sauf accueillante quand elle a intégré la famille. “Notre maison d’enfance, l’appartement que notre mère a quitté, est réorganisée. Notre belle-mère y prend ses quartiers. Rien n’est expliqué, tout doit être compris. Pour nous, fini de rigoler. Les copains ne viennent plus, on préfère ne plus les y inviter”, écrit-elle à propos de l’ambiance familiale dans les années 80.

    DH Les Sports, 18 mars 2021

    Tags : Christine Ockrent, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Bernard Kouchner, Evelyne Pisiers, pédophilie, pédocriminalité,

  • France : Les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou religieux se multiplient

    Par Ali Oussi –

    La France reste l’un des pays les plus racistes de l’Europe. L’attestent les 11.000 atteintes à caractère raciste, xénophobe ou religieux recensées dans le pays en 2020, selon des chiffres publiés ce jeudi, par le ministère français de l’Intérieur.

    «Ces infractions se répartissent à parts égales entre crimes et délits (5.500) et contraventions (5.800) commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion («à caractère raciste»), sur l’ensemble du territoire français», détaille le ministère dans un communiqué, qui souligne que près de 65 % des crimes ou délits «à caractère raciste» sont des «injures, provocations ou diffamations publiques», explique-t-on de même source.

    Ainsi, en 2020, près de 2.000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit «à caractère raciste».

    Selon la même enquête, 1,2 million de personnes âgées de 14 ans ou plus vivant en France métropolitaine (1personne sur 45) déclarent avoir été victimes d’au moins une atteinte – injures, menaces, violences ou discriminations – à caractère raciste, antisémite ou xénophobe en 2018.

    La Patrie News, 18 mars 2021

    Tags : France, xénophobie, racisme, discrimination, religion, islamophobie,

  • « Nouvelle-Calédonie : La France est partie! »

    Une interview inédite de Michel Rocard réalisée en 2003

    Aujourd’hui, en classant mes archives, je suis tombée sur mon classeur de l’école de journalisme. Je tournais les pages avec un peu de mélancolie, me remémorant ces moments de reportage dans le Nord de la France, relisant les commentaires des profs de l’ESJ Lille… Et, soudain, au milieu du portrait d’un descendant de harki à Roubaix et d’un compte rendu d’audience au tribunal de Lille, je vois cette interview de Michel Rocard ! Elle m’était sortie de l’esprit ! Je souris… Et je vois ma note ! 17. J’entends alors une voix surgir de mes souvenirs – certainement Dominique Mobailly, la responsable de la filière presse écrite me préciser en me rendant la copie » + 1 point pour avoir réussi à décrocher une interview d’un ancien Premier ministre ». Pour moi, il était surtout le père des Accords de Matignon.

    18 ans plus tard, je suis dans mon cellier, et je parcours son interview. Là, à côté de mon vélo, de ma glacière et de mes vieux classeurs poussiéreux, je reste médusée par l’incroyable actualité de cet entretien. Comme si le temps s’était figé. Il y a 18 ans, il était déjà question d’instabilité au gouvernement, de contestations face au projet de la société Inco dans le Sud, et du manque de représentation des parties non historiques. Sentiment étrange d’un passé soudain ressuscité, ou plutôt d’un passé qui n’a jamais disparu !

    Alors, je scrute les réponses de cet homme si brillant, si fin, si franc aussi dont la parole nous manque. La pertinence et l’actualité de son analyse sont stupéfiantes.

    Décidément, le passé résiste dans notre pays…

    Source : Entre oui et non, 6 mars 2021

    Tags : Nouvelle Calédonie, France, Colonialisme, colonisation,



  • Justice: Quelques leçons de la condamnation de Nicolas Sarkozy

    Le 24 juillet 2020 paraissait le premier tome de “Le temps des tempêtes”. Nicolas Sarkozy ignorait, ce jour-là, s’il ferait face, début mars 2021, à une tempête judiciaire qui le condamnerait à 3 ans d’emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes.

    Certains, comme le président du parti ‘Les Républicains’, ont jugé la peine “sévère et disproportionnée”. Pour comprendre pourquoi la droite, contre tout bon sens, soutient Sarkozy, il suffit de lire la réaction de ‘Süddeutsche Zeitung’. Pour le quotidien allemand basé à Munich, “l’affaire Sarkozy-Azibert est la preuve que les élites françaises ont pris l’habitude de vivre hors la loi, coupées du monde.”

    D’autres, les plus nombreux, se sont réjouis du verdict car, pour eux, la loi est une pour tous et il est bien loin l’époque où les Parlements de l’Ancien Régime rendaient la justice au nom du roi.

    Que le jugement prononcé le 1er mars 2021 déplaise ou non, une chose est certaine : l’ex président français, qui affirmait, le 26 juillet 2007 à Dakar, que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire (une mauvaise compréhension par Henri Guaino de la phrase d’Aimé Césaire :“Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l’Histoire”) dans un discours ne reposant que sur des clichés erronés et éculés, vient d’y entrer de la pire manière qui soit car il est le premier président de la Ve République à qui une telle peine est infligée.

    Un pays sérieux et vraiment démocratique aurait depuis longtemps enfermé Sarkozy, n’aurait jamais accepté qu’il se rende à Abidjan pour assister à l’investiture de quelqu’un qui a violé la Constitution ivoirienne en briguant un 3e mandat.

    Mais, comme le révélait l’historien Emmanuel Todd le 20 janvier 2017, “la France n’est plus une démocratie, on fait tous semblant, on est dans un monde d’illusions, on est dans une comédie, on fait du théâtre, on met en cause la démocratie américaine qui renaît et on fait comme si, nous, on était des démocrates, on est vraiment de gros rigolos quand on met Trump en question.”

    Je doute fort que Sarkozy puisse être mis sous les verrous. Pourquoi ? D’abord, parce que la France a profité et continue de profiter de ce qu’il fit en Côte d’Ivoire, le 11 avril 2011 : faire tuer des milliers d’Ivoiriens par la force française Licorne pour remplacer l’insoumis Laurent Gbagbo par une personne qui offrirait facilement les richesses du pays à l’ancienne puissance colonisatrice.

    Ensuite, parce que le tribunal a plaidé pour une détention à domicile sous surveillance électronique. Ce tribunal devrait pourtant se souvenir qu’en novembre 2015 le même Sarkozy s’était insurgé contre les mesures d’aménagement de peine, qu’en mars 2012 il avait assimilé la non-exécution des peines à une impunité et qu’en novembre 2014 il avait soutenu qu’une personne “qui revient pour la 17e fois devant le tribunal devait être punie pour l’ensemble de son œuvre”.

    Bref, le successeur de Jacques Chirac sera traité moins sévèrement que les Gilets jaunes coupables d’avoir manifesté pacifiquement pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ce qui prouve une fois de plus que, “selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir” (Jean de La Fontaine).

    Un individu honnête et conséquent avec lui-même aurait exigé que sa peine ne soit pas réduite. Hélas, la cohérence et l’honnêteté n’ont jamais été le fort de Sarkozy. À défaut de le voir derrière les barreaux, on devrait savoir gré aux juges d’avoir humilié ce “délinquant chevronné”, tout comme le destin humilia, il y a quelques années, les Goodluck Jonathan, Blaise Compaoré, Toumani Touré, Abdoulaye Wade, Raïla Odinga, François Fillon, Alain Juppé, François Hollande, Manuel Valls et d’autres aventuriers en mettant subitement fin à leur carrière politique.

    Mais la plus grande humiliation, pour Sarkozy, restera son assignation à résidence avec un bracelet électronique au moment où Laurent Gbagbo se prépare à retrouver la terre de ses ancêtres. Une humiliation que n’a pas réussi à effacer son passage sur TF1, le mercredi 3 mars 2021.

    Sur la chaîne de télévision majoritairement détenue par le groupe industriel Bouygues, Sarkozy se victimisa, accusa la justice de harcèlement avant d’assurer qu’il ne baisserait pas la tête, qu’il se battrait jusqu’au bout pour le triomphe de la vérité et qu’il était blanc comme neige.

    Il avait fait de même le 22 mars 2018 avec la même hargne mais son plaidoyer n’avait convaincu personne. Jérôme Cahuzac s’était défendu, lui aussi, d’avoir trahi la confiance des Français jusqu’à ce que le site ‘Mediapart’ le confonde avec des preuves et que l’ancien ministre du Budget de F. Hollande reconnaisse qu’il avait un compte caché en Suisse.

    Que Sarkozy mente avec le même aplomb que l’imposteur qu’il installa à la tête de notre pays, qu’il ait de puissants amis comme Bouygues qui complaisamment le laisse fanfaronner sur un plateau de télévision, qu’il milite ouvertement pour une réduction de la population africaine. Qu’il gesticule ou qu’il profère des menaces contre les juges qui l’ont condamné à un an ferme d’emprisonnement, le 1er mars 2021, tout cela n’a aucun intérêt pour les Africains qu’il insulta et méprisa proprement dans la capitale sénégalaise dans un discours où l’ignorance le disputait à l’arrogance.

    La seule chose qui devrait nous intéresser, c’est la signification de la décision prise par la 32e chambre du Tribunal correctionnel de Paris. À mon avis, cette décision signifie, premièrement, que Sarkozy n’a pas dit la vérité aux Français en accusant les juges d’acharnement contre sa personne.

    Elle veut dire, en second lieu, qu’il pourrait ne pas participer à la présidentielle de 2022 s’il en avait l’intention. Elle prouve enfin qu’un ancien président peut être jugé et condamné. Ici, je voudrais faire deux remarques.

    La première, c’est de dire aux Ivoiriens qu’ils devraient emboîter le pas à la justice française en portant plainte, là où cela est possible, contre Sarkozy pour destruction de biens et de vies humaines en avril 2011. La seconde remarque concerne les peuples africains.

    La condamnation de Sarkozy est une perche que leur tend l’Histoire. Saisir cette perche, c’est demander des comptes aux anciens chefs d’État coupables d’enrichissement illicite et de crimes contre l’humanité. Qu’ils vivent dans leur pays ou qu’ils se cachent en Occident, les dictateurs et criminels doivent faire face à la justice.

    Sarkozy, qui traîne de nombreuses casseroles, semble n’en avoir pas fini avec celle de son pays puisqu’il doit comparaître, le 17 mars 2021, dans le procès de l’affaire “Bygmalion” portant sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012.

    Celui qui se prenait pour un demi-dieu, qui affichait morgue et mépris, qui faisait montre de condescendance et de suffisance, qui était fier d’avoir fait assassiner le colonel Kadhafi et enlevé Laurent Gbagbo du pouvoir pour y installer son ami Ouattara, n’avait pas compris cette vérité simple mais éternelle : on ne peut être fort éternellement car, pour tout mortel, arrive tôt ou tard le temps des tempêtes.

    Une contribution de Jean-Claude DJEREKE

    Ivoirebusiness.net, 17 mars 2021

    Tags : Nicolas Sarkozy, corruption, Bygmalion,

  • Ventes d’armes: Les puissances occidentales renforcent leur domination

    Selon le dernier rapport de l’institut SIPRI, les exportations d’armements se seraient pour la première fois stabilisées sur la planète.

    Pas d’emballement ceci dit, le phénomène étant principalement dû aux contre-performances russes et chinoises, largement contrebalancées par le bond des exportations occidentales. Analyse. Les États-Unis, la France et l’Allemagne ont le vent en poupe. En tout cas, sur le marché des armements. Selon les derniers chiffres du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), publiés le 15 mars, les trois puissances occidentales ont vu leurs exportations bondir entre 2016 et 2020. Une hausse compensée au niveau global par la baisse des exportations russes et chinoises. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm souligne ainsi que «le volume des livraisons d’armes majeures entre les pays n’a pas augmenté entre 2011-15 et 2016-20»: une «première» depuis le début du siècle. Loin devant, à l’image de leur budget militaire mirobolant, les États-Unis conservent jalousement leur titre de plus gros pourvoyeur d’armes de la planète. Leurs exportations progressent de 15% en cinq ans. L’Oncle Sam voit ainsi sa part du marché mondial rehaussée de cinq points, pour atteindre les 37%! Les industriels américains «ont fourni des armes majeures à 96 États entre 2016-20, bien plus que tout autre fournisseur», souligne l’institution suédoise.

    Arabie saoudite/États-Unis: le duo client-fournisseur parfait

    Face au premier exportateur d’armements, on retrouve sans surprise leur premier importateur: l’Arabie saoudite. Sur cette même période, près d’une arme américaine sur quatre a été achetée par Riyad. En d’autres termes, les Saoudiens ont acheté une arme sur dix dans le monde ces derniers années. Principale raison à cette explosion de la demande de la monarchie wahhabite: la guerre qu’elle mène au Yémen, où elle s’est enlisée. Malgré les récentes prises de position de Washington sur ce conflit, les réticences des Européens à honorer leurs contrats d’armement avec Riyad, voire les pressions qu’ils subissent pour y mettre un terme, ont clairement fait le jeu des vendeurs d’armes américains. Fin octobre 2018, suite au meurtre du journaliste Jamal Kashoggi en plein consulat saoudien à Ankara, Berlin avait gelé ses ventes d’armes à destination du royaume. Cette décision allemande a eu pour conséquence de bloquer les exportations de matériels développés par des entreprises où l’Allemagne est impliquée (le missile air-air Meteor de MBDA, l’Eurofighter Typhoon, dont Airbus détient 46% du consortium). Plus directement, des ONG ont multiplié les actions afin de perturber les approvisionnements français à l’Arabie saoudite.

    Les Français s’affirment face aux Allemands

    Au premier rang de ces Européens, cibles des ONG, on retrouve ainsi la France. Dopée par les commandes indiennes, égyptiennes et qataries, les exportations d’armes de Paris s’envolent de 44% et permettent à la France de consolider sa place de numéro 3 au classement (8,4% des parts). «Une exception dans le paysage désolé du grand export français», tacle même Challenges à la vue de tels résultats.

    Forte de sa visibilité historique sur la scène internationale, ainsi que de l’excellence de ses acteurs industriels, la France devance ainsi son grand «partenaire» européen: l’Allemagne, quatrième au classement. Cette dernière voit ses exportations progresser à un rythme deux fois moins soutenu que la France (21%). La Corée du Sud, l’Algérie et l’Égypte font figure de principaux clients de l’industrie d’armement outre-Rhin, qui tient 5,5% du marché mondial. Pas trop mal pour un pays où l’armement est un sujet tabou. Derrière l’Allemagne, l’Empire du Milieu. La Chine voit ses exportations baisser de 7,8%. Un revers que subit également la Russie, dont les ventes d’armes ont reculé de 22%, principalement du fait de la chute de ses ventes à l’Inde. Et ce, malgré le fait que les transferts d’armement russes vers la Chine, l’Algérie et l’Égypte aient «considérablement augmenté», selon Alexandra Kuimova, chercheuse au programme Armes et Dépenses militaires du SIPRI.

    Les exportations russes et chinoises en perte de vitesse

    Cependant, en matière de recul, c’est le Royaume-Uni qui bat des records, avec 27% d’exportations d’armes en moins sur cinq ans. Londres termine à la sixième place et clôt ainsi le top de ce classement. Tout de suite après, en septième position: Israël, avec 3% des parts de marché. L’État hébreu marque la plus forte augmentation d’exportations d’armement du tableau (+59%). Face à cette offre, la demande de l’Azerbaïdjan. 69% des achats d’armes de cet État pétrolifère du Caucase auraient été, selon le SIPRI, contractés auprès de l’industrie militaire israélienne. Leurs adversaires arméniens se sont quant à eux quasi exclusivement armés auprès des industriels russes. Côté turc, les choses évoluent également. Si tout le monde sait qu’Ankara s’est procuré des systèmes antiaériens S-400 auprès de la Russie, la Turquie est pourtant l’un des pays qui a le plus réduit ses achats d’armes étrangères, selon le rapport du SIPRI.

    Des chiffres à interpréter avec précaution

    Une part importante de cette chute de 59% des importations turques s’explique par les sanctions de Washington qui, pour punir Erdogan de s’être fourni auprès des Russes, l’a expulsé du programme F-35. Autre raison: le fait que les Trucs comptent de plus en plus sur leur propre industrie de Défense. C’est là une des limites du rapport du SIPRI: moins d’importations d’armes ne signifient pas forcément qu’un pays renonce à s’armer ou à être agressif. On peut ainsi opposer le cas d’une Arabie saoudite surarmée par les puissances occidentales, partie en guerre chez son voisin, à celui du Japon. Les Forces japonaises d’autodéfense pointent en effet au cinquième rang des armées les plus puissantes au monde et la crainte d’un conflit avec l’imposant voisin chinois a fait exploser (+146%) les achats d’armes de Tokyo. Des commandes quasi-exclusivement effectuées auprès de son ancien protecteur: les États-Unis. Sa commande au printemps 2019 de 105 avions F-35 a clairement contribué à doper ce chiffre. Et pourtant, le Japon n’a engagé ses forces dans aucun conflit depuis 1945.

    Le Maghreb, 18 mars 2021

    Tags : Armes, armement, Etats-Unis, Russiem Chine, France, Allemagne,

  • Selon M. Kushner, l’Arabie saoudite, le Qatar, Oman et la Mauritanie sont sur le point de normaliser leurs relations avec Israël

    L’Arabie saoudite, le Qatar, Oman et la Mauritanie sont sur le point de normaliser leurs relations avec Israël, a noté Jared Kushner, envoyé au Moyen-Orient de l’ancien président américain Donald Trump.

    Dans un article publié par le Wall Street Journal, il écrit : « Nous assistons aux derniers vestiges de ce que l’on a appelé le conflit israélo-arabe. »

    Kushner a également noté que « l’une des raisons pour lesquelles le conflit israélo-arabe a persisté si longtemps était le mythe selon lequel il ne pouvait être résolu qu’après qu’Israël et les Palestiniens aient réglé leurs différends. »

    « Cela n’a jamais été vrai », a ajouté M. Kushner, notant que les accords de normalisation arabes avec Israël, surnommés « Accords d’Abraham », ont révélé que le conflit n’était rien de plus qu’un différend foncier entre Israéliens et Palestiniens qui n’avait pas besoin de retarder les relations d’Israël avec le monde arabe au sens large, affirmant que ce différend « sera finalement résolu lorsque les deux parties s’accorderont sur une ligne de démarcation arbitraire ».

    Il a ajouté que « plusieurs autres pays sont sur le point de rejoindre les accords d’Abraham, notamment Oman, le Qatar et la Mauritanie. Ces relations doivent être poursuivies de manière agressive – chaque accord est un coup porté à ceux qui préfèrent le chaos. »

    « Le peuple saoudien commence à voir qu’Israël n’est pas son ennemi. Les relations avec Israël sont dans l’intérêt national saoudien et peuvent être réalisées si l’administration Biden dirige. »

    Information-Analytic Agency NEWS.am

    Tags : Israël, Mauritanie, Oman, Qatar, normalisation, Jared Kushner,

  • France-Algérie : Polémique autour d’un mariage d’une Algérienne avec un descendant de Napoléon III

    Les réseaux sociaux s’enflamment

    L’officialisation d’un mariage civil entre une jeune algérienne et un descendant de Napoléon III a donné lieu, mardi soir, à une polémique d’envergure sur les réseaux sociaux.

    Des Algériens n’ont visiblement pas admis cette liaison entre la native d’Annaba en l’occurrence Yasmine Lorraine Briki et le prince Joachim Charles Napoléon Murat.

    Certains internautes ont estimé qu’il est indécent qu’une Algérienne épouse un descendant d’un empereur qui a consacré l’occupation de l’Algérie et encouragé la politique de colonies en toute atrocité et férocité.

    La mariée Yasmine Briki, 39 ans, a dit après ce mariage officialisé le 5 mars dernier que cette liaison avec le prince Joachim Charles Napoléon Murat a pour but d’impulser un nouveau souffle aux relations entre l’Algérie et la France, notamment les dossiers ayant trait à la mémoire et l’histoire communes.

    Malgré les 132 ans d’occupation marqués par toutes formes d’injustice, de dépossession, de tortures, d’exécutions arbitraires…la volonté de la diplômée de la Sorbonne et Joachim de se lier l’un et l’autre est plus forte, dont la cérémonie coïncide avec le bicentenaire de la mort de Napoléon Ier (5 mai 1821).

    La famille de Yasmine descend des Al Breiiki, fondateurs de la Principauté Al Breik (1751-1866) à Hadramaout, région limitrophe de l’ancien royaume de Sabaa au sud est du Yémen.

    Diplômée d’une maîtrise en sciences politiques, elle a étudié les relations internationales à la Sorbonne, à Paris. En 2016, l’épouse du prince Joachim a fondé Gouvernance Think Tank Magazine, une plateforme de réflexion autour de l’économie, la politique et la technologie. En tant que passionnée d’illustration, elle a co-créé une série de livres pour enfants baptisée Les Contes de la science, avec sa sœur et autrice, Nesrine Briki.

    Le prince de Ponte Corvo, prince Joachim Charles Napoléon Murat (47 ans), est le fils de Joachim Louis Napoléon Murat, 8e prince Murat. Tous les deux sont les descendants directs de Joachim Ier, prince d’Empire et roi de Naples, et de la reine Caroline Bonaparte – la plus jeune sœur de Napoléon Ier.

    Echourouk online, 18 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Joachim Charles Napoléon Murat, Yasmine Lorraine Briki,

  • Une Algérienne épouse un descendant de Napoléon III : Les réseaux sociaux s’enflamment

    Yasmine Briki, une Algérienne de 39 ans native d’Annaba, vient de sceller sa vie avec celle du prince Joachim Napoléon Murat, descendant de Napoléon III.

    L’officialisation de cette union, mardi dernier, n’a pas manqué de soulever des réactions sur les réseaux sociaux notamment émanant d’Algériens dont la plus part sont teintés de reproches et de critiques à l’endroit de la mariée.

    Si pour certains cela relève de la vie privée, d’autres en revanche, ont estimé qu’il est «indécent» qu’une Algérienne épouse un descendant d’un empereur qui a consacré l’occupation de l’Algérie et encouragé la politique de colonies en toute atrocité et férocité.

    Yasmine Briki, quant à elle, a estimé que cette union saura donner un nouveau souffle aux relations entre l’Algérie et la France, notamment les dossiers ayant trait à la mémoire et l’histoire commune.

    Ferhat Zafane

    La Patrie News, 17 mars 2021

    Etiquettes : France, Algérie, Yasmine Briki, Joachim Napoléon Murat, mariage, Napoléon III,