Catégorie : Monde

  • Affaire Sarkozy : De la justice équitable même pour les grands

    Jean-Marie Yambayamba

    Des hommes d’État et des généraux de l’armée ont été rattrapés ou condamnés par la justice après leurs mandats à l’étranger et même au Canada. Mais la justice est-elle la même pour ces personnalités hors du commun qu’elle ne l’est pour le reste d’entre nous?

    Nicolas Sarkozy, un ancien président de la France a récemment interjeté appel de sa condamnation à la prison.

    Aux États-Unis, l’ancien président Donald Trump se plaint d’acharnement face aux dossiers judiciaires qui s’accumulent contre lui.

    Au Canada, des généraux de l’Armée espèrent ne pas aller en cour, malgré des allégations d’inconduite sexuelle qui pèsent contre eux.

    Cette énumération m’en donne le tournis … et j’entend résonner en moi les mots de mon père: La justice, ça doit être pour tout le monde.

    Quand il me fait cette déclaration, c’est pour partager avec moi une inquiétude, celle d’une justice à deux vitesses

    Les juges, me dit-il, doivent équitablement sanctionner le commun des mortels comme ceux qui ont du pouvoir et les moyens de s’échapper.

    Nous dénombrons alors des exemples en Afrique où des dirigeants déchus ont pris la poudre d’escampette pour ne pas être traînés devant les tribunaux.

    Nous pensons à Mobutu, le dictateur congolais, qui a fini ses jours en exil au Maroc. Nous évoquons l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré qui, à sa chute, a aussi fui à l’étranger pour éviter la justice de son pays.

    Nous parlons du centrafricain Jean-Bedel Bokassa, du libérien Samuel Doe ou du lybien Kadhafi qui ont eu moins de chance. À défaut de s’organiser pour fuir, c’est l’emprisonnement ou la torture qui les ont anéantis.

    Je ne vois pas Nicolas Sarkozy, Trump ou les généraux canadiens s’en fuir à l’étranger ni échapper à la justice.

    S’ils ont plaidé pour une justice équitable le temps de leur pouvoir, ils ont là la chance de montrer qu’ils le croient vraiment, et ce, même si le système de justice est perfectible.

    Radio Canada, 14 mars 2021

    Tags : Nicolas Sarkozy, écoutes, trafic d’influence, financement illicite,

  • Espagne: La police de Ténérife démantèle un réseau de trafic d’êtres humains

    20 arrestations en neuf perquisitions. Drogues, argent liquide, téléphones mobiles, ordinateurs portables et véhicules saisis

    Selon le quartier général de la police des îles Canaries, un réseau de trafiquants a été démantelé à Tenerife et 14 Marocains et 6 Espagnols ont été arrêtés au cours de l’opération. Ils sont maintenant accusés de trafic d’êtres humains, de trafic de drogue et d’autres crimes.

    Selon le rapport, l’enquête a également réussi à empêcher le départ à temps d’un bateau avec huit passagers du Maroc vers les îles Canaries.

    Au total, 50 kg de haschich, 1,5 kg de cocaïne, 63 870 euros en espèces, six véhicules, une moto, de nombreux téléphones portables, des ordinateurs portables et divers documents ont été saisis lors de neuf perquisitions, indique le rapport. Les fonctionnaires estiment que les bénéfices réalisés par l’organisation s’élèvent à plus de 300 000 euros.

    Kanaren Markt, 13 mars 2021

    Tags : Espagne, Maroc, drogues, cannabis, migration, traite humaine,

  • Menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis

    Par Mohamed Habili

    Un mois et demi après son arrivée aux affaires, l’administration Biden, qu’on attendait certes sur ce sujet mais sans présumer chez elle forcément un changement de cap, a reconduit telles quelles les sanctions contre le Venezuela et renouvelé la reconnaissance de Juan Guaido comme président par intérim de ce pays. Le nouveau secrétaire d’Etat, Antony Blinken, a au tournant du mois appelé ce dernier pour le rassurer sur la reconduction de son statut et sans doute aussi sur les privilèges qui y sont attachés. Il faut dire que sans ce geste Juan Guaido risquait gros. En fait, rien d’autre que l’arrestation, lui qui n’est plus ni député, ni par conséquent chef de la majorité, un titre que semble ne plus lui concéder l’Union européenne après la tenue des dernières élections législatives, auxquelles lui-même n’avait pas participé mais que nombre de partis de l’opposition n’avaient pas boycottées comme il leur avait demandé.

    L’un des indices les plus fiables que la crise se résorbe au Venezuela, c’est justement que le pseudo président par intérim est arrêté, à moins que sachant qu’il va l’être, il s’en soit prémuni, en quittant le Venezuela par exemple. A l’inverse, tant que Guaido est au Venezuela, et qu’il est libre d’en sortir et d’y retourner, cela voudrait dire que ce pays est toujours sous la menace directe d’une invasion militaire extérieure, que ce soit par l’armée des Etats-Unis elle-même ou par une coalition de forces à leur dévotion.

    Ainsi donc le renversement du régime bolivarien au Venezuela est une priorité de politique extérieure pour la nouvelle administration, ce qu’elle était déjà pour l’administration Trump, de même que pour celle qui l’avait précédé. Elle est la troisième à poursuivre ce but. Les premières sanctions avaient été prises du temps de Barack Obama. Aujourd’hui démocrates et républicains américains sont opposés à peu près sur tout, au plan interne comme au plan externe, mais ils sont d’accord pour voir dans le Venezuela de Maduro une menace pesant sur leur sécurité nationale. A croire que ce pays sud-américain est en possession de quelque arme de destruction massive, et qu’il songe sérieusement à s’en servir contre les Etats-Unis. La réalité, c’est que le Venezuela ne demande qu’à être dans les meilleurs termes avec ces derniers. Il a même formé l’espoir que l’arrivée d’une nouvelle administration permette la normalisation de leurs relations. Il faut dire que cet espoir s’est beaucoup amenuisé avant même l’élection de Biden, qui au cours de la campagne électorale avait en effet eu des propos empreints d’une grande hostilité envers le président Maduro. L’idée a quand même prévalu alors qu’il fallait se garder de prendre pour argent comptant des propos de campagne, que leur auteur y avait recouru pour des motifs avant tout électoralistes, qu’il était possible donc qu’il revienne à de meilleurs sentiments une fois élu.

    Cette façon de voir n’était pas si naïve, comme on peut le voir aujourd’hui sur un autre exemple, celui de la Corée du Nord. Envers le président de ce pays, Biden ne s’était pas montré moins virulent, qu’il n’avait pas craint de traiter de voyou. Pourtant, pas plus tard qu’il y a deux jours, le monde a appris que le chef de la diplomatie américaine avait cherché à prendre langue avec les Nord-Coréens mais sans y parvenir. Il faut croire que pour ces derniers, il n’y a pas un temps pour les insultes et un autre pour la négociation qui soient séparés par un abîme. Qu’il est possible de passer de l’un à l’autre au contraire, à la condition de jeter un pont entre eux. Un pont qui s’appelle faire ses excuses. Une fois que les Américains l’auront franchi, ils pourront peut-être trouver à qui parler à Pyongyang.

    Le Jour d’Algérie, 14 mars 2021

    Tags : Etats-Unis, USA, Joe Biden, Venezuela,

  • Pas de visa pour les pays qui refusent de rapatrier les migrants clandestins

    L’UE va limiter les visas pour les pays qui ne coopèrent pas à la réadmission des migrants en situation irrégulière
    Bruxelles va examiner la coopération des pays tiers avec la politique de retour de l’UE


    BERNARDO DE MIGUEL

    Les ministres de l’intérieur de l’UE ont décidé ce vendredi, lors d’une réunion informelle du Conseil tenue par vidéoconférence, de commencer à examiner la coopération des pays tiers avec le retour de leurs ressortissants entrés irrégulièrement sur le territoire de l’UE. Bruxelles a annoncé qu’elle utiliserait la politique des visas comme un instrument de récompense ou de punition en fonction de la coopération de chaque pays.

    Le ministre portugais de l’Intérieur, Eduardo Cabrita, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE ce semestre, a déclaré que la première analyse a porté sur la coopération de 39 pays au cours de 2019. Le premier bilan est le résultat d’une étude de la Commission européenne, qui a évalué les expériences où la collaboration a été plus fluide et les pays où les retours posent des obstacles souvent insurmontables.

    Les données de la Commission montrent que seul un tiers des personnes qui entrent illégalement sur le territoire se voient ensuite accorder le droit d’asile. Les autres devraient, en théorie, retourner dans leur pays d’origine. Mais en 2019, sur les 490 000 personnes ayant reçu un ordre d’expulsion, seules 142 000 ont finalement quitté l’UE, soit moins de 30 %.

    L’UE tente depuis des années d’augmenter le taux de retour, sans grand succès, bien qu’elle ait signé des accords de réadmission avec 18 pays (dont la Turquie, l’Albanie, le Cap-Vert et le Belarus) et qu’elle ait conclu des conditions de retour avec six autres États (comme l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire et la Guinée). Des mesures de réadmission figurent également dans l’accord de partenariat de l’UE avec 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

    Malgré cela, la Commission reconnaît que les retours effectifs sont souvent compliqués par des problèmes d’identification des migrants et de reconnaissance de leur nationalité par leurs pays d’origine présumés.

    L’organe communautaire veut faire de la politique de retour l’une des clés de son nouveau pacte sur les migrations, afin de convaincre les partenaires communautaires de la nécessité d’établir un système de solidarité interne pour l’accueil des personnes ayant droit à l’asile.

    La Commission sélectionnera un groupe de pays qui feront l’objet d’un examen spécifique. Et la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylava Johansson, a indiqué après la réunion des ministres que si aucun progrès dans la coopération n’est détecté dans ces pays, « je suis prête à proposer des mesures pour restreindre la politique des visas avant l’été ». Le commissaire estime que cette éventuelle sanction devrait être accompagnée de mesures plus généreuses en matière d’octroi de visas pour les pays qui acceptent d’intensifier leur coopération avec l’UE.

    Le resserrement des relations avec les pays d’origine intervient alors que la migration irrégulière est au plus bas depuis 2013. La pandémie a contribué à réduire considérablement les entrées irrégulières en 2020, qui s’élevaient à 124 000, selon les données de l’agence européenne des frontières Frontex. Mais Bruxelles préfère commencer à examiner les pays tiers avant qu’une nouvelle crise migratoire n’éclate. En outre, dans certaines des voies d’entrée, comme les îles Canaries, les arrivées se sont multipliées et l’année dernière, elles ont été supérieures à 22 000. En janvier de cette année, les chiffres ont doublé par rapport au même mois en 2020, pour atteindre 2 100 arrivées. La majorité, selon Frontex, sont des personnes originaires du Maroc et du Mali. Sur la route de la Méditerranée occidentale, qui a été moins fréquentée ces derniers temps, 90 % des arrivées irrégulières concernent des personnes originaires du Maroc et de l’Algérie.

    El País, 12 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, visas, Union Européenne, UE, migration, rapatriement, clandestins,

  • CAF : Infantino a obtenu la démission des autres candidats pour continuera à contrôler l’Afrique par l’intermédiaire d’un ami milliardaire de Trump.

    IL A OBTENU LA DÉMISSION DES AUTRES CANDIDATS
    Infantino continuera à contrôler l’Afrique par l’intermédiaire d’un ami milliardaire de Trump.
    Le Sud-Africain Patrice Motsepe, qui possède la neuvième fortune de son continent selon le magazine Forbes, sera le nouveau président de la Confédération africaine de football, avec 54 voix…


    Par Kike Marin
    11/03/2021 – 05:00 Mis à jour : 11/03/2021 – 11:26
    Les manœuvres voilées de la FIFA ces dernières semaines pour tenter d’influencer l’issue de l’élection présidentielle de la Confédération africaine de football (CAF), qui s’est tenue vendredi à Rabat, au Maroc, ont donné le résultat recherché par son président, Gianni Infantino : Conserver à tout prix le soutien à long terme d’un continent dont l’image a été ternie par d’innombrables épisodes de corruption et d’abus de pouvoir durant les trois années de règne à la tête du football africain du Malgache Ahmad Ahmad, qui a été démis de ses fonctions en novembre par la propre commission d’éthique de la FIFA. La nécessité de trouver dans le nouvel homme fort de la CAF un allié fidèle capable de rassembler autour de lui la majorité des 54 associations membres, en vue des élections de 2023, est la raison pour laquelle Infantino a retroussé ses manches au cours du mois dernier pour entourer Patrice Motsepe et Ahmed Ould Yahya, ses deux candidats de même sensibilité, au cours d’une campagne électorale qui a conduit le Suisse en Mauritanie, au Sénégal, au Cameroun, en République centrafricaine, au Rwanda, au Congo-Brazzaville, en République démocratique du Congo, au Soudan, au Maroc et en Afrique du Sud.

    Il ne faut pas oublier que les deux candidats ont été validés par la FIFA malgré les propres doutes de la CAF sur l’adéquation de leurs portefeuilles : le milliardaire Motsepe, ami personnel de Donald Trump, a invité les 54 présidents de la CAF à Pretoria pour assister au 50e anniversaire de son club, les Mamelodi Sundowns, contrevenant ainsi au code d’éthique de la FIFA. Pendant ce temps, Ould Yahya était l’un des présidents africains qui ont pris part au voyage de pèlerinage à la Mecque en 2018, organisé par Ahmad et financé par les fonds de la CAF, bien qu’il soit privé. Le dernier épisode de ce sinistre feuilleton que sont devenues les élections présidentielles du football africain a eu lieu il y a quelques jours à Rabat. Trois des candidats, Yahya, l’Ivoirien Jacques Anouma et le Sénégalais Augustin Senghor, y ont été convoqués par le président de la fédération marocaine, Fouzi Lekjaa, sous prétexte de rechercher un accord pour présenter une candidature unique représentant l’Afrique de l’Ouest. À la surprise des personnes présentes, Veron Mosengo-Omba et Mathias Grafstrom, deux des poids lourds de l’équipe d’Infantino, étaient également présents à la réunion. Les émissaires du Président de la FIFA ont tenté de persuader les personnes présentes de retirer leur candidature et de soutenir le Sud-Africain Motsepe, qui est apparu au fil des semaines comme le favori d’Infantino pour succéder à son allié de longue date Ahmad. Mosengo et Grafstrom offrent à Yahya et Senghor la première et la deuxième vice-présidence de la CAF en échange de leur soutien, tandis que l’Ivoirien Anouma se voit offrir un poste de « conseiller spécial » s’il se retire de la course. Les Mauritaniens et les Sénégalais ont accepté l’accord presque immédiatement, mais pas le dirigeant ivoirien.

    La pression sur l’Ivoirien

    Anouma, ancien membre de l’exécutif de la CAF et du Conseil de la FIFA, était le seul candidat qui semblait ne pas vouloir suivre les règles du jeu qu’Infantino a imposées pendant le mandat chaotique d’Ahmad Ahmad. L’expérimenté dirigeant ivoirien avait le soutien d’un certain nombre de fédérations francophones partageant les mêmes idées et, surtout, le soutien institutionnel du gouvernement de son pays. Mais ce soutien a été utilisé comme un bélier contre lui, avec l’intention claire de le forcer à démissionner. Le chef de la Commission de gouvernance de la FIFA, Mukul Mukdal, a demandé à M. Anouma de faire une déclaration officielle niant avoir reçu plus de 15 millions d’euros des caisses de l’État pour financer sa campagne électorale. Le gouvernement ivoirien lui-même a répondu à ces informations douteuses par une déclaration dans laquelle il affirme que « notre soutien à Jacques Anouma s’est fait uniquement par les voies diplomatiques et politiques ».

    Cependant, la pression sur le candidat ivoirien a été telle ces derniers jours qu’il a choisi samedi dernier de se retirer et d’annoncer officiellement sa démission de la course à la présidence. La différence avec les deux autres candidats qui se sont retirés est qu’ils soutiennent la candidature de l’ami de Donald Trump et neuvième homme le plus riche d’Afrique selon le magazine Forbes, qui estime sa fortune personnelle à 2,9 milliards de dollars. La réduction de cinq à deux ans de la disqualification d’Ahmad Ahmad de toute fonction liée au football, rendue publique lundi par le TAS, empêchera finalement le Malgache de rivaliser dans les urnes avec un Motsepe qui s’est littéralement assuré le trône du football africain avec une semaine d’avance sur la date prévue. Par ailleurs, Gianni Infantino a nié il y a une semaine, lors de la conférence de presse virtuelle qui a suivi la réunion de l’International Board, avoir joué directement ou indirectement un rôle actif dans le résultat final des élections africaines. « Les élections du football africain sont régies par un processus démocratique. Ce n’est un secret pour personne que la CAF a connu des moments difficiles ces derniers temps. Mon récent voyage a donc été l’occasion de discuter avec tous les candidats, dans le seul but d’essayer d’aider le football en Afrique.

    Liens avec l’Arabie Saoudite et Poutine

    L’ancien membre du comité exécutif de la CAF et ancien président de la Fédération de football du Liberia, Musa Bility, a mis en garde mardi ses collègues africains contre ce qu’il appelle la « capitulation des candidats à la présidence de la CAF devant la FIFA ». Dans une déclaration cinglante, M. Bility s’est interrogé sur la diplomatie qui a conduit à son retrait et sur ce que le football africain et son instance dirigeante ont pu sacrifier en confiant la direction de leur confédération au candidat préféré de la FIFA, un homme d’affaires milliardaire sans expérience de l’administration du football international.  » Cette capitulation fait suite à un tour de diplomatie vertigineux d’Infantino à travers l’Afrique. Il est intéressant de noter que l’une de ces missions l’a conduit en Afrique du Sud, où il a tenu une réunion à huis clos avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui se trouve également être le beau-frère du candidat à la présidence de la CAF, Motsepe », a dénoncé Bility, qui a souligné le penchant d’Infantino à « se plier aux politiciens les plus puissants du monde comme un papillon à une flamme ». Le Libérien a déclaré que les précédents engagements du président de la FIFA avec le Saoudien Mohamed bin Salman et le président russe Vladimir Poutine ne se sont pas avérés être dans le meilleur intérêt du football. Il a déploré le fait qu’en l’absence de l’ancien président déchu Ahmad Ahmad, il n’y ait pas eu de véritable élection et donc « l’occasion pour les acteurs du football africain de montrer au monde qu’ils avaient reconnu leur erreur électorale précédente » et que « maintenant qu’ils étaient prêts à la rectifier par des moyens démocratiques, elle leur a été volée ». « Motsepe devrait avoir honte d’avoir gagné sa présidence de la CAF sur la base d’accords secrets plutôt que sur les rigueurs intellectuelles du compromis politique jusqu’au vote », a déclaré Bility.

    Le doigt accusateur du leader libérien a un nom et un prénom. « A maintes reprises, Gianni Infantino a montré au football africain qu’il était son plus grand ennemi, avec une attitude à son égard semblable à celle du roi belge Léopold II, qui, notre histoire nous le rappelle, était le maître absolu et le souverain de l’Etat libre du Congo de 1885 à 1908. Aujourd’hui, Infantino a découpé les 80 membres votants africains et caribéens de la FIFA et les a mis dans la poche de son manteau, où ils sont supervisés par son préfet désigné, le Congolais Veron Mosengo-Omba. Ces 80 voix lui donnent un avantage virtuel dans toute compétition politique à la FIFA. Eh bien, c’est la clé, 80 votes pour assurer le siège du football mondial ?

    El Confidencial, 11 mars 2021

    Tags : FIFA, CAF, Gianni Infantino, Ahmad Ahmad, Patrice Motsepe, Ahmed Ould Yahya, Veron Mosengo-Omba y Mathias Grafstrom, Jacques Anouma,

  • Allemagne : Le parti d’Angela Merkel sous pression

    Il y aura également deux élections provinciales en Allemagne ce week-end, dont le résultat pourrait affecter l’équilibre des pouvoirs lors des élections fédérales d’automne, a déclaré le politologue Zoltán Kiszelly dans une émission de M1 ce matin. Les prévisions ne sont pas en faveur de la CDU conservatrice du gouverneur. L’incertitude entourant la stagnation des achats de vaccins et des secours a également pesé sur la popularité du parti de la chancelière Angela Merkel.

    Il y a eu un arrêt régulier en Allemagne depuis novembre, mais les tendances ont été favorables récemment et le nombre de nouveaux décès par jour a chuté à plusieurs mois.

    En Allemagne, après une longue période, une ouverture prudente commence maintenant, avec l’ouverture de magasins de bricolage de jardinage et de coiffeurs. Cependant, la communication de gestion de crise a été gravement perdue en crédibilité, a déclaré le politologue.

    Les autorités avaient précédemment déclaré qu’elles commenceraient à assouplir les restrictions sur une moyenne de 50 nouveaux nombres infectés pour 100000 habitants sur une période de 7 jours, après quoi elle a été réduite à 35, mais il y avait déjà des voix qui devraient être assouplies à 10.

    En termes de vaccination, l’Allemagne Zoltán Kiszelly, 20 des 27 États membres de l’UE, a déclaré que l’Allemagne avait appelé à l’achat conjoint de vaccins de l’UE, invoquant le principe de solidarité, afin que les grands pays ne puissent pas siroter les vaccins des plus petits. Aujourd’hui, cependant, le Maroc est déjà en avance sur la première puissance de l’UE en matière de vaccination de la population.

    Il a déclaré que les vaccins AstraZeneca sont en stock parce que les gens hésiteraient à se les donner. Angela Merkel a alors commencé à adopter le vaccin russe et était prête à soutenir la licence européenne de Sputnik V.

    Selon un médecin allemand, la grande majorité des patients atteints de coronavirus souffrant de maladies graves en Allemagne sont issus de l’immigration, le gouvernement de Berlin a donc demandé l’aide d’imams, a indiqué le programme.

    Zoltán Kiszelly a déclaré que cela peut être observé dans plusieurs pays d’Europe occidentale. Le contexte est que dans les sociétés parallèles, l’État ne peut pas appliquer des règles restrictives.

    Des élections ont également lieu ce week-end dans deux importantes provinces allemandes, le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat. Avec les deux élections provinciales, une «super année électorale» débutera en Allemagne, où un total de neuf voix provinciales et municipales seront exprimées avant les élections fédérales de septembre.

    Dans le Bade-Wurtemberg, les Verts peuvent remplacer leur partenaire actuel de la coalition, la CDU, qui perd régulièrement de sa popularité, par les sociaux-démocrates et les libéraux. Avec cela, le déclin du Parti conservateur peut commencer, qui peut se poursuivre jusqu’aux élections fédérales de septembre, a déclaré Zoltán Kiszelly.

    Gondola.hu, 13 mars 2021

    Tags : Allemagne, Maroc, Angela Merkel, coronavirus, covid 19, vaccination,


  • Emmanuel Macron a-t-il perdu les Français (et la prochaine élection présidentielle)?

    La Macronie ferait des déçus. Selon une étude IFOP-Fiducial, les trois quarts des Français s’estimeraient lésés par la politique du chef de l’État. Pour le journaliste politique Alexis Poulin, l’exécutif paierait là les déconvenues dont il serait la cause. Du coup, rien ne garantit un renouvellement de bail au locataire de l’Élysée…

    La perspective d’une réélection inéluctable d’Emmanuel Macron, dépourvu du moindre concurrent sérieux, s’éloigne-t-elle? C’est le tour que semblent prendre les choses, à en croire un sondage réalisé par l’institut Ifop-Fiducial. C’est aussi ce que pense l’éditorialiste Alexis Poulin. Sollicité par Sputnik pour décrypter ces dernières tendances, celui-ci ne se montre guère surpris par ce qu’il perçoit comme les résultats d’une politique «qui ne fait que maltraiter les Français».

    Réalisée cette semaine sur un échantillon représentatif de la population française, l’enquête révélerait un sentiment d’abandon assez net face à la politique menée par l’actuel gouvernement. Ainsi, seules 27% des personnes interrogées se considéreraient «gagnantes» de la politique d’Emmanuel Macron, contre 73% qui s’estiment «perdantes». Un quart des mécontents se sentiraient même largement défavorisés par l’action menée depuis quatre ans. Chez ces irréconciliables insatisfaits, c’est sans surprise vers le Rassemblement national (34%) et La France insoumise (33%) que vont les affinités.

    Phénomène plus étonnant, bien qu’explicable par le sentiment de trahison envers les transfuges de leur parti, les adhérents du Parti socialiste seraient également 28% à se considérer spoliés par le quinquennat d’Emmanuel Macron. Enfin, ces trois sensibilités politiques s’estiment chacune perdante pour plus de 80% d’entre elles. Pour ce qui concerne le reste du spectre politique, parmi les sympathisants LR interrogés, le niveau d’insatisfaction est de 76%, ce taux atteint 73% chez EELV. Rien qui ne saurait surprendre Alexis Poulin, pour qui la politique actuelle ne sert que les intérêts d’une minorité prospère:
    «Emmanuel Macron n’est pas là pour gouverner dans l’intérêt des Français, mais dans celui des donneurs d’ordre qui l’ont mis là pour desserrer le carcan économique et rendre la France attractive aux yeux des investisseurs. C’est donc tout ce qu’il a fait. Et rien pour les travailleurs, les étudiants… pour qui ça a été une longue série de déceptions», tacle l’éditorialiste.

    Pour notre intervenant, ce n’est donc pas un hasard si les grands gagnants de ces quatre dernières années semblent être les dirigeants d’entreprise (68%) et les urbains, résidant dans les grandes métropoles (43%), tandis que les laissés pour compte se trouvent clairement du côté des retraités (84%), des classes moyens (81%) et des ruraux (80%). Une segmentation d’une logique implacable.

    Une base de fidèles insuffisante

    Ne resterait donc guère que les militants macronistes qui, malgré tout, semblent majoritairement satisfaits. Les sympathisants de La République en marche (LREM) interrogés dans le cadre du sondage s’estiment, de fait, à 76% bénéficiaires de la politique de leur leader.

    Ce socle d’irréductibles partisans ne sera toutefois pas suffisant pour les échéances électorales à venir, estime Alexis Poulin. Celui-ci voit de surcroît LREM se déliter à mesure que les scrutins approchent. Il subodore que les soutiens continueront à s’effriter. Comme le prouverait l’abandon progressif de l’étiquette du parti présidentiel: «C’est un fiasco total. Aujourd’hui, des cadres comme Stanislas Guerini envisagent de renoncer à l’étiquette En Marche. Ce mouvement est en train de s’effondrer sur lui-même. Ses membres savent bien que c’est un repoussoir à électeurs, car sa politique a fait perdre la plupart des Français. Pas seulement depuis la crise sanitaire. Rappelons-nous les violences infligées aux Gilets jaunes, aux opposants à la réforme des retraites…» S’il parvenait de nouveau à se faire élire, ce serait donc «à la marge, et encore… l’effet repoussoir étant énorme», poursuit notre interlocuteur.

    Faire monter le RN, une stratégie autodestructrice?

    Pour l’instant, le gagnant de ce désenchantement général semble être le Rassemblement national et Marine Le Pen. La présidente du parti d’opposition était ainsi donnée, dans un récent sondage Harris interactive, au coude à coude avec Emmanuel Macron (48 contre 52%) en cas de second tour entre les deux candidats. Une hypothèse qui est de plus en plus présentée comme une certitude, à mesure que l’échéance approche, déplore Alexis Poulin. La vieille stratégie mitterrandienne consiste à faire monter le parti nationaliste pour affaiblir les adversaires qui seraient, eux, capables de l’emporter dans le duel final. Cet artifice pourrait cette fois se retourner contre le pouvoir, estime le journaliste. Pour autant, à un an de l’élection et du second tour, cette issue n’aurait rien d’inéluctable: «Marine Le Pen a ses chances au détriment d’Emmanuel Macron. Mais on pourrait mettre n’importe qui face à Macron, même un tabouret, et il serait élu s’il fait la couverture du “Point” et de “L’Express” trois mois avant. Il faut arrêter de nous resservir leur duel comme un plat réchauffé», tacle Alexis Poulin. Plus récemment encore, un sondage Elabe établissait que près d’un Français sur deux jugerait possible une victoire de Marine Le Pen en 2022, soit une hausse de sept points depuis le dernier baromètre. Plus significatif encore, un Français sur trois serait prêt à voter pour la fille de Jean-Marie Le Pen. Elle serait même vue comme «plus courageuse», «dynamique» et «rassurante» que l’actuel hôte de l’Élysée.

    Des sondages à prendre néanmoins avec des pincettes, avertit Alexis Poulin:
    «Ces enquêtes, c’est une foire à l’andouillette. Nous vivons dans une république sondagière qui commande des sondages à tout va», rappelle-t-il avant d’ajouter: «On prend un échantillon soi-disant représentatif et on lui fait dire ce qu’on veut, il faut faire attention et surtout revenir à une véritable politique qui réponde aux enjeux, la dette par exemple.»

    Encore une affaire de «communication pure», juge donc l’éditorialiste
    Toute les 12 minutes, une arrivée en réanimation et grâce à Webedia l’épidémiologiste en chef va assurer le lancement de sa propagande pour 2022, tandis que son “parti” avec ses initiales s’effondre comme un château de cartes. Notre pays mérite mieux que cette opérette gore.
    Alarmants, de tels résultats n’auraient d’autre but que d’éveiller un sursaut républicain chez les citoyens et de ressusciter le fameux «barrage» contre le Rassemblement national. Un stratagème qui pourrait bien échouer cette fois. Après tout, «rien ne dit qu’Emmanuel Macron se représentera ni que Marine Le Pen sera au second tour», conclut Alexis Poulin.

    Le Maghreb, 14 mars 2021

    Tags : France, Emmanuel Macron, LREM, LR, Marine Le Pen, extrêm droite, élections,

  • Piratage de WhatsApp : les victimes d’un cheval de Troie d’État parlent

    Dans le cadre de l’affaire du piratage de WhatsApp et du cheval de Troie Pegasus, certaines des victimes se sont exprimées pour la première fois.

    Depuis plusieurs années, le programme d’espionnage Pegasus est en circulation. Il a été développé par la société technologique israélienne NSO Group et peut manipuler les appareils iOS et Android de plusieurs façons. Il permet également l’accès et la distribution via le cloud qui lui est connecté. Le logiciel, qui est souvent utilisé comme un cheval de Troie d’État, se retrouve parfois sur les smartphones via un piratage de WhatsApp.

    Piratage de WhatsApp : c’est derrière Pegasus qu’il faut se cacher
    Les chevaux de Troie d’État sont vendus dans le débat politique, entre autres, avec l’argument de la sécurité générale. Ils sont censés permettre aux autorités d’appréhender plus facilement les criminels. En fait, le logiciel rend cela beaucoup plus facile, mais cela dépend aussi du type d’État qui utilise des programmes comme Pegasus.

    Dans les systèmes démocratiques, par exemple, l’utilisation d’un cheval de Troie étatique est généralement soumise à des obstacles juridiques considérables. D’autres systèmes, comme les systèmes autoritaires, ne nécessitent généralement pas de telles barrières. C’est en partie pour cette raison que les logiciels espions du groupe NSO ont été associés à plusieurs reprises à des violations des droits de l’homme. En 2019, Facebook a finalement attaqué l’entreprise en justice pour avoir prétendument introduit en douce Pegasus sur les smartphones d’utilisateurs du monde entier dans un peu plus de 1 400 cas via un piratage de WhatsApp.

    Des activistes pris pour cible par un cheval de Troie d’État
    Des militants des droits de l’homme, des journalistes et des activistes figurent parmi les personnes touchées par l’attaque. Même en Europe, les personnes qui ont fait campagne pour l’indépendance de la Catalogne, notamment le président du Parlement Roger Torrent, ont été prises pour cible par les auteurs de l’attaque. Grâce à cette surveillance, la détention, la torture et même les exécutions peuvent avoir lieu en dehors de l’UE. Dans une interview accordée à Access Now, certaines des personnes concernées ont raconté leur histoire :

    Bela Bhatia, un avocat en Inde :

    « Je m’appelle Bela Bhatia. Je vis à Jagdalpur, dans le district de Bastar, dans l’État indien de Chhattisgarh. Je travaille ici en tant qu’avocat et militant des droits de l’homme, chercheur indépendant et écrivain. Avant de m’installer à Bastar en janvier 2015, j’étais professeur honoraire à l’Institut Tata des sciences sociales de Mumbai. Mon association avec Bastar remonte à 2006. Le Bastar est le théâtre d’une « guerre » entre le gouvernement indien et le Parti communiste indien (maoïstes) depuis 2005. Depuis lors, un certain nombre de violations des droits de l’homme ont été commises à l’encontre des résidents indigènes Adivasi des villages situés dans la zone de guerre. J’étais parmi les autres membres de la société civile qui ont documenté, parlé et écrit contre ces excès et représenté les victimes devant les tribunaux.

    Je pense que j’ai été pris pour cible parce que les gouvernements des États et le gouvernement fédéral de l’Inde ne veulent pas que des personnes témoignent ou s’expriment contre l’impunité de la police et des paramilitaires alors qu’ils mettent en œuvre leurs plans pour écraser le mouvement maoïste par la force brutale et des moyens illégaux. Outre les problèmes liés au mouvement maoïste, il existe d’autres problèmes liés à la gouvernance et aux droits démocratiques des citoyens, en particulier des adivasis de la région – qui relève de la cinquième annexe de la Constitution indienne qui leur accorde une protection spéciale – qui sont bafoués, par exemple, la promotion de l’industrie minière dans l’intérêt des sociétés privées sans procédure régulière. Le gouvernement a l’intention de supprimer même les mobilisations non violentes visant à faire respecter ces droits démocratiques.

    Les observateurs et acteurs indépendants, qu’ils soient locaux ou de passage, sont surveillés et harcelés en permanence dans la région depuis de nombreuses années, notamment les jeunes de la région, en particulier ceux qui sont instruits, qui ont été harcelés et arrêtés arbitrairement, les travailleurs sociaux, les journalistes, les avocats et les universitaires qui ont été menacés, expulsés ou inculpés sur la base de fausses accusations.

    Comme d’autres, j’ai fait l’objet d’une telle surveillance, de harcèlement, de menaces et d’étiquetage – en tant qu’ » agent naxalite  » et  » naxalite urbain  » – et d’attaques de diverses sortes par la police, les organisations paramilitaires et les groupes d’autodéfense en 2016-17. Par exemple, un tract anonyme avec ma photo me qualifiant d’ » agent naxalite  » (une incitation implicite à la violence) a été distribué dans la région en mars 2016 par des membres d’un rassemblement hostile organisé par un groupe d’autodéfense dans le village où je vivais ; mon téléphone a été arraché par un homme masqué alors que je tentais de couvrir un rassemblement organisé par la police et les autodéfenseurs à Jagdalpur en septembre 2016 ; en octobre 2016, mon effigie, ainsi que celles d’autres militants, a été brûlée par la police dans plusieurs sièges de district ; et en janvier 2017, des voyous d’un groupe d’autodéfense ont tenté de me menacer pendant la nuit et ont attaqué ma maison, un logement loué dans un village, le lendemain matin avec l’intention de m’expulser. Je savais aussi que mon téléphone était très probablement sur écoute et que mes mouvements étaient souvent suivis.

    Je n’ai donc pas été surpris d’apprendre par John Scott-Railton, chercheur principal au Citizen Lab de l’université de Toronto, que mon téléphone avait été piraté à l’aide d’un logiciel espion appelé Pegasus, vendu exclusivement aux gouvernements par la société israélienne de cyberguerre NSO Group. J’ai vu cela comme une continuation d’une surveillance plus ancienne sous une forme plus sophistiquée.

    L’effet de ces activités de surveillance, qui ont culminé avec l’opération Pegasus, est que je suis contraint de travailler dans un environnement de suspicion et de vivre une vie restreinte. Il est devenu d’autant plus difficile d’instaurer la confiance entre les membres de la communauté pour toute activité conjointe. De plus, je n’ai pas pu vivre là où j’aurais voulu vivre, dans un village proche de la ville où je vis actuellement et où j’ai été attaqué en janvier 2017. Je n’ai pas non plus été en mesure de travailler dans d’autres domaines comme je l’aurais souhaité ; par exemple, j’aurais aimé m’impliquer dans l’université ici, mais les responsables de l’université se sont également méfiés de moi.

    Le fait que je sois la cible d’un espionnage international est venu s’ajouter à toutes les rumeurs précédentes et à leurs conséquences possibles. L’opération Pegasus a porté la surveillance à un niveau supérieur, me rendant encore plus controversé et vulnérable que je ne l’étais déjà. Je dois également vivre avec la peur constante d’être arrêté sur de fausses accusations, comme cela est arrivé à plusieurs autres militants dans ce pays récemment. »

    Aboubakr Jamaï, journaliste du Maroc :

    « Je suis journaliste au Maroc depuis plus de 10 ans. J’ai fondé et dirigé deux magazines hebdomadaires. Notre travail a été récompensé par des prix internationaux, notamment le Prix international de la liberté de la presse décerné par le Comité pour la protection des journalistes. Après plusieurs interdictions et de faux procès en diffamation qui m’ont valu de lourdes amendes, j’ai été expulsé du pays en 2007. En 2010, les publications ont fait faillite après un boycott des publicités par le gouvernement. Après avoir quitté le Maroc, j’ai entamé une nouvelle carrière en tant que consultant et enseignant.

    À deux reprises au cours des deux dernières années, des travaux confidentiels que j’ai effectués pour mon client ont été divulgués à des médias proches du régime marocain. Dans les articles sur mon travail, le contenu volé de mon téléphone a été utilisé pour diffamer des connaissances professionnelles. Pendant mon séjour au Maroc, j’ai toujours agi en supposant que mes téléphones étaient mis sur écoute par l’État. En dehors du Maroc, j’espérais pouvoir travailler et gagner ma vie sans que l’État marocain ne m’espionne et ne mette en péril mes relations avec mes associés professionnels. Grâce aux recherches du Citizen Lab, j’ai appris que mon téléphone était infecté par le logiciel espion Pegasus. Mes clients étaient également au courant et n’ont plus fait appel à mes services depuis.

    En tant que professeur, je dirige le département des relations internationales d’un programme d’études à l’étranger basé en France. La plupart de nos étudiants sont des citoyens américains. Mes fonctions consistent à organiser et à diriger des séminaires de voyage au Maroc. Depuis les révélations sur l’espionnage, je suis inquiet de faire venir nos étudiants au Maroc.

    Être espionné par un État autoritaire ne gâche pas seulement vos relations professionnelles, mais réduit également votre cercle social. Vous mettez en danger vos parents et amis par le simple fait que vous leur parlez librement au téléphone. Par conséquent, ils ont tendance à réduire leurs interactions avec vous. La plupart de ma famille vit au Maroc. Bien que je retourne de temps en temps dans mon pays d’origine pour rendre visite à mes proches, j’ai la plupart de mes conversations avec eux par téléphone. Savoir que nos conversations sont espionnées est émotionnellement épuisant pour eux et pour moi. »

    Placide Kayumba, membre de l’opposition rwandaise en exil :

    « Je suis presque sûr que j’ai été ciblé parce que j’ai critiqué le gouvernement du Rwanda. Ce gouvernement est une dictature. Vous savez exactement comment fonctionne le gouvernement du Rwanda. Lorsque j’étais étudiant [en Belgique], nous avons créé une organisation sans but lucratif (Jambo-asbl) qui a commencé à publier un récit différent sur le Rwanda, le gouvernement, le régime. J’ai été le premier président de cette organisation. Nous avons créé un site web avec des informations, j’ai écrit quelques articles (Jambo News) et organisé des conférences, des manifestations pour sensibiliser le public au Rwanda et dans la région des « Grands Lacs » en général.

    En 2015 ou 2016, j’ai été pris pour cible par des représentants du gouvernement. J’ai également rejoint un parti d’opposition avec Victoire Ingabire. En 2018, j’ai rejoint le comité exécutif du parti [les Forces démocratiques unifiées/United Democratic Forces – Inkingi, également connues sous le nom de FDU-Inkingi] et j’ai continué à sensibiliser et à lutter pour le passage de la dictature à la démocratie.

    Au cours de ces années, des personnes ont été tuées au Rwanda, y compris des collègues du parti. Anselme Mutuyimana a été arrêté dans le nord du Rwanda ; certaines personnes ont trouvé son corps. Le vice-président du parti, Boniface Twagirimana, a disparu [de sa cellule de prison] en octobre 2018. On ne sait toujours pas où il est, mais on suppose qu’il est mort. Eugène Ndereyimana est un autre membre du parti qui a disparu.

    J’ai critiqué [cette disparition] et j’essaie d’obtenir le soutien de groupes de défense des droits de l’homme comme Amnesty et l’Organisation des Nations unies pour les droits de l’homme. Nous avons besoin d’aide pour découvrir ce qui est arrivé à ces personnes, une enquête indépendante. Le gouvernement ne veut pas enquêter.

    J’étais considéré comme un ennemi de l’État. Je ne suis pas surpris que des programmes d’espionnage m’aient ciblé [afin que le gouvernement] puisse voir avec qui j’étais en contact au Rwanda. Peut-être que les personnes qui ont été tuées ont été ciblées parce qu’elles étaient membres de leur parti [les FDU]. J’ai échangé quelques messages [avec eux], rien qui puisse être considéré comme criminel, et j’ai discuté avec eux de ce qu’ils peuvent faire pour mobiliser de nombreuses personnes en faveur de la démocratie, de plus de liberté et de la liberté d’expression.

    Les maisons des gens ont été détruites parce qu’ils n’ont pas de titres fonciers officiels. Pour trouver un moyen d’obtenir la terre, [ils] ont été jetés à la rue, sont devenus des sans-abri, [et n’ont reçu] aucun financement du gouvernement. J’ai travaillé avec des gens au Rwanda sur cette question. J’ai été pris pour cible parce que j’étais un militant des droits de l’homme, et ils n’aimaient pas ça. Ils n’aiment pas les gens qui les combattent. Je ne les combats pas, j’essaie d’obtenir plus de liberté de leur part. Je veux qu’ils soient plus ouverts à d’autres visions, à d’autres acteurs politiques.

    J’ai découvert que j’étais visé après avoir lu un article du Financial Times qui mentionnait le Rwanda comme un pays utilisant ce logiciel d’espionnage. Je pouvais deviner que j’étais certainement visé. Il existe un historique d’attaques de sources officielles contre les médias sociaux.

    La confirmation que j’étais ciblé est venue de WhatsApp lorsque cette dernière a commencé à travailler avec Citizen Lab. Citizen Lab m’a contacté pour me poser quelques questions afin de voir si mon téléphone présentait des anomalies. Ils ont expliqué qu’il y avait eu une tentative d’attaque sur mon téléphone/appareil. Ils m’ont ensuite informé que WhatsApp enverrait un message pour informer toute personne ayant été attaquée. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un message de WhatsApp. Je ne sais pas s’ils [le gouvernement] ont pris quelque chose de mon téléphone. C’est la grande question.

    Ce qui est dommageable, c’est qu’ils connaissent votre famille, où vos enfants vont à l’école. Lorsque vous échangez des messages, vous ne savez pas si quelqu’un d’autre peut y avoir [accès], [quelqu’un] qui a des projets criminels contre vous.

    Il y a beaucoup d’effets [que le ciblage a eu sur moi]. Mes amis ne me contactent plus aussi facilement maintenant. Ils pensent que mon téléphone est surveillé. Ma vie sociale a été affectée.

    Ma sécurité – je ne peux pas me déplacer librement où je veux car ils peuvent localiser où je suis. Ce sont les choses auxquelles on pense quand quelque chose comme ça nous arrive. Il y a des endroits où je ne peux pas aller. Principalement l’Afrique, car ils peuvent facilement tuer des gens dans certains pays d’Afrique. Pour ma sécurité, je ne peux me rendre que dans certains pays où je me sens en sécurité (États-Unis et Europe). Même en Belgique, nous savons qu’il y a des cellules ici.

    Financièrement – c’est difficile à dire. Je dois adapter ma façon de communiquer lorsque je contacte certaines personnes. Je dois m’assurer que c’est sûr. Je dois trouver des moyens de communiquer en dehors des canaux habituels. Cela peut coûter un peu d’argent. Je dois me déplacer pour voir les gens en face à face et m’assurer que je ne suis pas sur écoute. C’est un mode de vie différent.

    Professionnel – si quelqu’un peut payer aussi cher pour contrôler/surveiller vos communications, il est prêt à faire beaucoup plus. Au fil du temps, ils [le gouvernement] pourraient introduire certaines informations dans mes appareils (mes appareils professionnels), et grâce à cela, ils peuvent voler tout ce que contient mon téléphone, ils peuvent enregistrer des messages d’eux-mêmes dans mon téléphone. C’est de ça que j’ai peur.

    Quand j’ai découvert qu’ils visaient mon téléphone, je n’avais aucune idée que quelque chose comme ça pouvait arriver. Surtout lorsque vous utilisez WhatsApp, dont tout le monde dit qu’il est si sûr.

    Quelque chose dans ma tête a changé ma façon de voir la technologie. Je ne lui fais plus confiance. Pour moi, tout peut être ciblé et ils peuvent espionner autant qu’ils veulent.

    Pour moi, chaque application peut avoir une vulnérabilité. Je suppose que tout canal de communication peut être espionné. La seule façon d’être en sécurité [de ne pas être surveillé par les communications] est de rencontrer quelqu’un en personne, sans téléphone, dans un endroit où il n’y a aucune possibilité [d’être espionné].

    Si j’allais au Rwanda, ils voudraient me mettre en prison ou me tuer. Parce qu’ils tuent des gens comme Anselme Mutuyimana, [qui] n’avait pas sa place dans l’exécutif de notre parti [il était l’assistant de Victoire Ingabire]. J’étais le troisième vice-président [de FDU]. S’ils ont pu le tuer de cette façon, vous pouvez imaginer ce qu’ils feraient s’ils me trouvaient. Il n’y a pas de justice pour quoi que ce soit au Rwanda. Même les gens qui sont sans abri aujourd’hui parce qu’ils [le gouvernement] ont décidé de donner leurs maisons à des amis riches. Il n’y a pas de justice au Rwanda. Ce n’est pas sûr pour moi là-bas.

    [Pour obtenir justice en] Belgique – [je] pourrais aller au tribunal en Belgique. Il est plus digne de confiance. Mais pour moi, je suis très petit. Je me mesurerais à une énorme organisation comme le groupe NSO, qui dispose de beaucoup de ressources. Ce serait une perte de temps et d’argent pour moi d’aller au tribunal en Belgique. Pour quel résultat ? Même si le groupe NSO est condamné ici en Belgique, cela n’empêchera pas le Rwanda de trouver un autre moyen de menacer ou de tuer des gens comme moi. Le résultat n’en vaut pas la peine pour moi.

    Le vrai moyen de changer les choses pour moi est de changer le gouvernement du Rwanda. Tant que le FPR disposera de ressources provenant de nombreux pays de l’UE, des États-Unis, du Royaume-Uni ou du Congo, tant qu’il aura suffisamment de ressources pour tuer des gens où il le souhaite (Kenya, Afrique du Sud, Australie), [je ne serai pas en sécurité]. Intenter une action en justice ici en Belgique va me coûter très cher. Pour eux, ce ne sont que des détails.

    Il y a quelques années, nous avons déposé un dossier devant la cour d’Arusha [la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP)] [dans lequel] le Rwanda a été condamné dans l’affaire Victoire Ingabire [Ingabire Victoire Umuhoza c. République du Rwanda, App. n° 003/2014]. Son cas au Rwanda n’était pas juste ; elle a été emprisonnée pendant huit ans pour rien. À ce jour, le Rwanda n’a rien fait à ce sujet. Le résultat en justice [n’est] pas non plus une solution pour nous. La solution est d’obtenir la démocratie et la liberté au Rwanda ; c’est la seule façon d’arrêter les tueries et les pillages, la seule solution.

    Ce que j’attends de l’affaire aux États-Unis – s’il est possible de faire payer NSO Group pour ce que ces gouvernements ont fait aux militants, cela enverrait un message à toutes les entreprises qui aident les dictatures avec des procès criminels. J’espère que les États-Unis considéreront que les entreprises qui espionnent les gens ne devraient pas être soutenues. Le gouvernement américain est l’un des plus gros contributeurs [d’aide] au Rwanda. »

    Fouad Abdelmoumni, militant au Maroc :

    « Je me sens agressée, harcelée et gravement violée. Je suis Fouad Abdelmoumni, un Marocain de 62 ans. Alors que je n’avais que 20 ans, j’ai été torturé, détenu et traîné de force pendant plusieurs années, sans aucun cadre légal. Mais je ressens la violation actuelle de ma vie privée, la diffusion d’informations ou de vidéos intimes et sexuelles dans lesquelles on me voit avec une autre personne, ainsi que le harcèlement et les menaces contre mes proches comme beaucoup plus violents.

    Je suis un militant des droits de l’homme et de la démocratie (l’un de mes rôles est celui de conseiller du conseil d’administration de Human Rights Watch – MENA), ainsi qu’un militant de Transparency International (un mouvement qui lutte contre la corruption, dont j’ai présidé la section marocaine il y a quelques années). Je n’ai aucune affiliation politique, même si je m’élève régulièrement contre l’autoritarisme, la corruption et la prédation dans mon pays et ailleurs.

    Je suis devenue une cible du système répressif au Maroc il y a quelques années, mais jusqu’à présent, je n’ai jamais été attaquée que de manière insidieuse. La presse fidèle au régime, spécialisée dans la diffamation des opposants et des voix critiques, me prend régulièrement pour cible et ajoute à ses flots de mensonges l’un ou l’autre fait tiré de la réalité, qui n’a pu être obtenu que par des organisations puissantes ayant accès à mes espaces privés, mes documents et mes communications. En octobre 2019, j’ai été contacté par Citizen Lab qui, dans le cadre d’un projet commandé par WhatsApp, avait identifié mon numéro de téléphone parmi ceux piratés avec un logiciel espion permettant d’accéder à tous les contenus et fonctions de mes communications. À la lumière de ces éléments, j’ai publié la déclaration suivante sur ma page Facebook : « Les États, y compris l’État marocain, se comportent comme des mafias, mais cela ne peut pas protéger éternellement leur oppression et leur corruption. Le mois suivant, ma sœur a reçu un appel téléphonique, soi-disant de la police, lui disant que j’avais été placé en détention, ce qui était totalement faux. Avec sept autres victimes d’espionnage, j’ai déposé une demande d’enquête auprès de la Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP). La CNDP n’a rien fait, arguant qu’elle n’était pas compétente pour ce type d’affaire (selon son président, qui a accepté de me rencontrer mais n’a jamais donné la réponse écrite promise à notre plainte). Puis, en janvier 2020, l’un des sites faisant le sale boulot au sein du système de répression politique a publié une vidéo qui m’a insulté et menacé, ainsi qu’envahi ma vie privée. Le 13 février 2020, six vidéos de plusieurs minutes montrant mon partenaire et moi – ou des personnes très semblables à nous – dans des situations sexuelles explicites ont été envoyées à des dizaines de personnes. Parallèlement, j’ai subi un harcèlement sévère de la part des services de l’administration, notamment des contrôles fiscaux exorbitants et l’annulation de décisions d’octroi de subventions d’investissement d’une valeur supérieure à 30 000 dollars. Puis, en octobre 2020, d’autres attaques de la presse à scandale ont touché non seulement ma vie privée, mais aussi celle d’autres personnes dont le seul crime était d’être amies avec moi, et elles sont allées jusqu’à publier des informations confidentielles sur l’état civil d’un enfant de 11 ans et même à révéler son identité.

    Je suis quelqu’un qui refuse d’opérer en secret, et je m’efforce de ne jamais dire quelque chose en confidence que je ne serais pas prêt à défendre devant un public. Mais cela ne signifie certainement pas que j’accepte que d’autres s’immiscent dans ma vie privée ou soumettent au voyeurisme ma vie privée ou celle des personnes que je fréquente. Il convient de souligner que je vis au Maroc, un pays où, selon la loi, des peines de prison peuvent être infligées pour des relations sexuelles extraconjugales et où la société est très intolérante à l’égard de la liberté sexuelle, en particulier pour les femmes.

    Les détails que je partage ici ne concernent pas seulement le piratage de mon téléphone, bien qu’il s’agisse d’un aspect essentiel du système d’espionnage et de harcèlement mafieux dont j’ai été victime, ainsi que d’autres personnes. J’ai toujours accepté le risque d’avoir des microphones et des caméras installés dans des endroits où je pense être en privé. Mais jusqu’à il y a un an, je ne pensais pas que le régime marocain était si corrompu qu’il utiliserait ces enregistrements pour faire chanter ses opposants et terroriser les voix critiques. Je ne pensais pas non plus qu’elle s’exposerait aussi directement car je savais que personne ne croirait que les interférences, les enregistrements, les campagnes de dénigrement et le harcèlement sous diverses formes n’étaient pas une action délibérée, bien orchestrée et déterminée à de très hauts niveaux de l’État marocain. Aujourd’hui, certains actes montrent l’horreur de ces comportements et permettent de condamner publiquement leurs auteurs. J’espère que des systèmes judiciaires crédibles se chargeront de cette tâche, au nom de ma dignité et de celle des autres personnes qui ont été attaquées en tant que victimes collatérales, afin que les élites au Maroc et dans le monde n’aient plus à craindre que leur vie privée et sexuelle soit exposée.

    PS : En 1984, vers la fin de ma deuxième année de disparition « incommunicado », totalement isolé du monde, menotté et les yeux bandés pendant des jours et des mois, une sous-commission du Sénat des États-Unis a reçu l’ambassadeur du Maroc en préparation de la visite du roi Hassan II aux États-Unis. Amnesty a présenté mon cas à certains sénateurs, qui ont demandé ce qui m’était arrivé. L’ambassadeur a répondu que tout était inventé, et a invité chacun des sénateurs à l’accompagner au Maroc, en disant qu’il les emmènerait chez moi pour prendre le thé ensemble. Il a immédiatement informé le ministère marocain des affaires étrangères de cet échange, qui a transmis l’affaire au ministère de la justice. Le procureur général du roi a contacté les chefs de la police, qui l’ont informé qu’ils étaient très heureux que mon cas ait finalement été rappelé, car ils n’avaient absolument rien sur moi et n’attendaient que le feu vert du palais pour me libérer. Comme mon père était un haut fonctionnaire du ministère de la justice, ses collègues se sont précipités pour lui annoncer la bonne nouvelle. Quelques jours plus tard, la réponse écrite officielle de la police est arrivée au ministère de la justice : « Nous n’avons aucune information sur M. Fouad Abdelmoumni depuis des années et ne savons pas où il se trouve… ».

    Pasteur Pierre Marie-Chanel Affognon, organisateur communautaire au Togo :

    « [J’ai découvert que j’étais ciblé parce que] WhatsApp m’en a averti ; Citizen Lab au Canada m’a contacté après le message WhatsApp et l’a confirmé, et les faits concernant strictement ma vie privée ainsi que la [vie] d’autres personnes ont été mentionnés sous forme abrégée.

    Il est difficile de décrire [l’impact que le ciblage a eu sur moi] et douloureux de le répéter. Dans tous les cas, c’est exactement comme si vous étiez dépouillé par quelqu’un en public, mis à nu, et que vous étiez impuissant devant une main invisible et une force terrifiante sans visage. C’est aussi un énorme choc de penser que l’argent public est dépensé pour acquérir des logiciels israéliens, alors que dans mon pays, le Togo, les besoins sont partout.

    Il est impossible d’obtenir justice au Togo. Le Togo a un régime qui est, à première vue, démocratique. Il n’y a pas de justice dans cette affaire car les juges ont peur de dire ce qu’est la loi. Mais moi, je compte sur Dieu et sur les organisations qui défendent les droits de l’homme dans mon pays et au niveau international pour mettre fin à ces graves déviations qui détruisent la démocratie et l’État de droit. »

    Danger pour les données et les personnes

    Des organisations telles que Human Rights Watch, Internet Freedom Foundation et le Comité de protection des journalistes jouent un rôle important dans la lutte contre le piratage de WhatsApp, Pegasus, les chevaux de Troie d’État et d’autres violations similaires des droits de l’homme. Le groupe NSO, quant à lui, est déjà revenu sur le devant de la scène à la fin de 2020. À cette époque, plus de 37 journalistes auraient été victimes de la faille Kismet.

    En République fédérale d’Allemagne, nous disposons d’un avantage important que nous ne devons pas considérer comme acquis : La transparence. Un rapport de l’Office fédéral de la justice (BfJ), également publié fin 2020, révèle, par exemple, combien de fois le cheval de Troie de l’État allemand a permis de mieux connaître les activités des suspects. D’autre part, des hommes politiques tels que le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer (CSU) réclament des mesures telles que l’identification obligatoire pour les services Internet, ce qui pourrait restreindre considérablement la liberté de mouvement anonyme des personnes en ligne dans ce pays également.

    Il est et reste important que des questions comme celles-ci ne se perdent pas dans la routine quotidienne et continuent de recevoir toute l’attention nécessaire au niveau international.

    Future Zone, 12 mars 2021

    Tags : Whatsapp, NSO, Pegasus, espionnage, hacking, Maroc,

  • Ils veulent accélérer le retour des migrants qui se trouvent illégalement en Europe

    Les ministres de l’Intérieur de l’UE accéléreraient le retour des sans-papiers en Europe en améliorant la coopération avec les pays d’origine, a déclaré vendredi le Conseil de l’Union européenne.

    Lors d’une visioconférence informelle, les ministres de l’intérieur ont examiné la coopération avec les pays partenaires sur la réadmission des migrants et ont noté que le retour, la réadmission et la réintégration des personnes concernées dans la société sont des défis communs tant pour l’UE que pour ses partenaires.

    Selon eux, bon nombre des obstacles au retour doivent être levés au sein de l’Union européenne.

    De meilleures procédures sont nécessaires pour réduire la fragmentation des actions des États membres, et les États membres doivent travailler plus étroitement ensemble et faire preuve d’une plus grande solidarité les uns avec les autres. Parmi les tâches urgentes à accomplir, outre la solidarité entre les États membres, l’amélioration des procédures d’asile des États membres et l’amélioration de l’efficacité de la gestion des frontières extérieures de l’Union ont été soulignées.

    Sur proposition du Portugal, qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne, les ministres ont procédé à un échange de vues sur la nécessité d’améliorer la coopération entre l’UE et les pays d’Afrique du Nord, en vue de lancer un dialogue politique prévu sur la justice et affaires intérieures de la région. Il se concentre sur le renforcement de la coopération opérationnelle. La présidence a proposé d’associer l’Égypte, la Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, ainsi que, dans une seconde phase, la côte ouest de l’Afrique et les pays du Sahel.

    Dans le contexte du dialogue prévu sur la justice et les affaires intérieures, une majorité d’États membres ont suggéré que la coopération devrait se concentrer sur les migrations et renforcer la sécurité, y compris la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a déclaré le Conseil de l’UE.

    ATV, 13 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Tunisie, Afrique de l’Ouest, Union Européenne, UE, migration, asile, rapatriement,

  • Singapour . Il viole ses 3 filles depuis 14 ans

    Comment des pédophiles à Singapour ont violé 3 filles pendant 14 ans

    Un homme de 55 ans a été condamné à 33 ans de prison pour l’affaire de pédophilie dont ont été victimes ses 3 filles biologiques. Accusé de viol par un tribunal de Singapour, il a agressé sexuellement ses trois filles pendant 14 ans.

    Comme le rapporte Channel News Asia, mardi (9/3/2021), l’homme, qui ne peut être nommé en raison de la protection de l’identité de ses filles, a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation de viol et de tentative d’actes indécents sur sa plus jeune fille. Huit autres chefs d’accusation sont également examinés par le tribunal.

    L’homme aurait abusé de sa position et violé violemment la confiance placée en lui, violant des victimes vulnérables, mettant sa fille en danger de tomber enceinte et de contracter des maladies sexuellement transmissibles.

    « L’abus perpétré par le défendeur dans cette affaire ne peut être décrit que comme quelque chose de terrible », ont déclaré les procureurs adjoints Mohamed Faizal et Norine Tan.

    « Il est compréhensible que deux de ses filles souffrent maintenant de cicatrices psychologiques permanentes à la suite de tels actes. Il serait juste de dire que cette affaire est l’une des pires de son genre en matière de délits sexuels », a-t-il ajouté.

    Auparavant, le procureur général avait requis au moins 35 ans et quatre mois de prison, qualifiant l’affaire d’ »acte macabre et prolongé » avec une « série d’actes sales ».

    On sait que l’auteur du harcèlement était un concierge à Singapour. Il a épousé sa femme en 1993 et a trois filles – aujourd’hui âgées de 13, 22 et 26 ans – et un fils de 17 ans.

    Son comportement vicieux a commencé à se manifester après que sa plus jeune fille, qui a également été victime d’un viol, a signalé les agissements de son père à son professeur à l’école. Son professeur lui a alors recommandé de se rendre à la police.

    Après avoir été placé en détention, l’homme a fini par faire l’objet d’une observation et d’une évaluation psychiatriques. L’Institut de santé mentale (IMH) lui a diagnostiqué une pédophilie au vu de ses actes sexuels répétés sur ses trois filles. Il présente également un risque élevé de délits sexuels.

    Selon le rapport de l’IMH, sa fille aînée a souffert d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) à la suite du viol et a nourri des pensées suicidaires pendant l’agression.

    News Today, 11 mars 2021

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, inceste, #Metoo, #MetooInceste, viol, abus,