Catégorie : Monde

  • La condamnation de Nicolas Sarkozy bouscule la politique en France

    Source : CNN, 3 mars 2021

    Un tribunal français a condamné l’ancien président Nicolas Sarkozy à trois ans de prison pour corruption et trafic d’influence, mais a suspendu deux ans de peine. Sarkozy, président de la France de 2007 à 2012, a été reconnu coupable de tentative de corruption d’un magistrat en 2014 à la suite d’une enquête en cours sur les finances de sa campagne. Sarkozy a toujours nié les accusations portées contre lui.

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    Expliqué: Quelle est l’affaire de corruption dans laquelle Nicolas Sarkozy a été emprisonné?

    Source : The Indian Express, 4 mars 2021

    Sarkozy a été accusé d’avoir soudoyé un juge avec la promesse d’un poste important en échange de la réception d’informations confidentielles sur un autre procès auquel l’ancien président français est confronté.

    Le 1er mars, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, qui a occupé le poste de 2007 à 2012, a été condamné à trois ans de prison pour corruption et trafic d’influence. Avec le verdict de lundi, Sarkozy, un homme politique de droite, est devenu le deuxième président de la France moderne – après Jacques Chirac, également homme politique de droite – à être condamné pour corruption.

    Mais la condamnation de Sarkozy marque la première fois qu’un ancien président est reconnu coupable d’accusations liées à des actes commis au cours de son mandat à la plus haute fonction du pays. Sarkozy a cependant soutenu qu’il était innocent et a déclaré qu’il ferait appel du verdict.

    Sarkozy a été accusé d’avoir soudoyé un juge avec la promesse d’un poste important en échange de la réception d’informations confidentielles sur un autre procès auquel l’ancien président français est confronté. Le tribunal de Paris a déclaré qu’après avoir quitté ses fonctions, Sarkozy avait offert un emploi sécurisé au juge Gilbert Azibert à Monaco en échange d’informations confidentielles sur le procès qui alléguaient que Sarkozy avait accepté des paiements illégaux de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt pour sa campagne électorale de 2007.

    Selon les médias français, le tribunal a déclaré que le trio de Sarkozy, son avocat et son ami de trente ans Thierry Herzog et Azibert avaient agi ensemble dans le cadre d’un «pacte de corruption». Herzog et Azibert ont également été condamnés à la même peine par le tribunal. Herzog, qui est criminaliste, s’est également vu interdire d’exercer pendant les cinq prochaines années.

    En mars 2018, Sarkozy a été mis en examen par le Bureau national du procureur financier (PNF) pour corruption passive, dissimulation de détournement de fonds publics libyens et financement illégal de campagnes. Cela était lié à une affaire dans laquelle Sarkozy aurait reçu un financement de plusieurs millions d’euros de la Libye avec l’aide de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour sa campagne de 2007.

    Dans le cadre des enquêtes liées à cette affaire, les téléphones de Sarkozy et Herzog ont été mis sur écoute en 2013-2014, ce qui a révélé que Sarkozy avait utilisé le pseudonyme «Paul Bismuth» pour discuter du juge Azibert. En France, cette affaire est appelée «affaire d’écoute électronique» ou affaire «d’écoute clandestine» en raison de la route empruntée par les enquêteurs.

    Une autre affaire contre Sarkozy sera probablement jugée à partir du 17 mars et est appelée affaire Bygmalion. Les allégations sont que lors de sa candidature à la réélection en 2012, le parti de Sarkozy a trop dépensé (il y a une limite au montant d’argent qui peut être dépensé pendant les campagnes électorales en France) et a tenté de cacher les coûts avec l’aide d’une société de relations publiques.

    Qu’est-ce que cela signifie pour Sarkozy?

    La peine ne signifie pas qu’il ira physiquement en prison puisque deux des trois ans de la peine ont été avec sursis. En outre, Sarkozy peut être autorisé à purger sa peine restante à son domicile dans des conditions similaires à une assignation à résidence. Le journal français l’Humanité a déclaré que Sarkozy purgerait probablement sa peine en résidence surveillée avec un dispositif de surveillance électronique.

    Même ainsi, sa conviction est historique pour le pays. Selon The Economist, depuis la création de la Cinquième République française par Charles de Gaulle en 1958, «les poursuites pénales contre des élus politiques ont souvent échoué, soit à se rendre devant les tribunaux, ni à aboutir à une condamnation, encore moins à une peine de prison. Le 1er mars, un tribunal parisien a fait un pas de plus vers la fin d’une ère d’impunité ».

    Tags : France, Nicolas Sarkozy, corruption, trafic d’influence,

  • The Guardian : Nicolas Sarkozy rejoint le tableau français du déshonneur

    La société met le pied à terre contre une culture d’impunité envers les hauts responsables politiques L’élection présidentielle de l’année prochaine en France passera probablement – comme la dernière – à un concours entre le président Emmanuel Macron et Marine Le Pen, leader du Rassemblement National. Cette confrontation entre le centrisme libéral de Macron et le nationalisme d’extrême droite de Le Pen est le cadre actuel par défaut de la politique française. La lutte traditionnelle entre socialistes français et conservateurs pour l’occupation de l’Elysée est, pour l’instant, reléguée au passé.

    Peut-être au moins une partie de l’explication à cela se trouve dans les procédures du système de justice pénale français. Nicolas Sarkozy fera appel du verdict humiliant de lundi par un tribunal parisien, qui l’a reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence. Mais si le jugement – et une peine de prison sans précédent – est maintenu, l’ancien président conservateur rejoindra le candidat de centre-droit à la présidentielle de 2017, François Fillon, dans une vague de déshonneur de plus en plus longue. Il y a trois ans, Fillon était en tête du scrutin présidentiel jusqu’à ce qu’il soit révélé qu’environ 1 million d’euros des deniers publics avait été illégalement versé à sa femme et aux membres de sa famille. La fortune de son parti ne s’est pas encore complètement rétablie.

    À gauche, l’ancien ministre socialiste du Budget Jérôme Cahuzac a été reconnu coupable de fraude fiscale en 2016 et condamné à trois ans d’emprisonnement. Cahuzac s’était vu confier par le président François Hollande le lancement d’une répression très médiatisée de l’évasion fiscale, et la manière de sa chute a été un coup de marteau pour son parti. L’implosion des deux forces principales du centre-droit et du centre-gauche a ouvert la voie à la montée étonnamment rapide de Macron. En tant que leader au visage frais d’un nouveau parti en 2017, il s’est positionné au bon endroit au bon moment.

    Un nettoyage de l’establishment politique français était en retard. Comme l’indiquait le drame judiciaire extraordinaire de cette semaine, la déférence d’après-guerre envers la pratique acérée de l’élite du pays, passée et présente, est révolue depuis longtemps. Sarkozy a été reconnu coupable d’avoir tenté de soudoyer un magistrat. Un autre procès, débutant plus tard en mars, se prononcera sur les dépassements présumés de dépenses lors de sa campagne de réélection en 2012. Quel que soit le résultat de son appel, il semble certain que la carrière politique de l’ancien président est terminée. / Londres, 2 mars

    The Guardian, 3 mars 2021

    Tags : France, Nicolas Sarkozy, corruption, écoutes, trafic d’influences,

  • Pédophilie: la France, 10000 victimes dans l’église dans les années 50 – Icona News

    Depuis 1950, au moins 10 000 enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres français, a déclaré mardi le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE). Cependant, les associations de pédophilie disent que ce n’est que la pointe de l’iceberg. La commission devrait publier un rapport sur la question en septembre.

    En juin 2020, la CIASE estimait le nombre de victimes à «au moins 3 000». La commission s’est ensuite appuyée sur les témoignages de victimes qui ont répondu à son appel à témoigner sur les abus sexuels commis par des prêtres.

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    «Au moins 10 000 victimes»

    Le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, Jean-Marc Sauve, a déclaré que les statistiques étaient «certainement sous-estimées». « L’appel à preuves ne prend certainement pas le total, et il est possible que ce nombre soit d’au moins 10 000 », a-t-il déclaré, cité par l’AFP.

    Selon France 24, la hotline pour les victimes de pédophilie ou ses témoins, créée en juin 2019, a été appelée 6,5 mille fois au cours des 17 premiers mois. – La question la plus importante pour nous est de savoir combien de victimes se sont portées volontaires. Est-ce 25 pour cent? 10 pourcent? Cuire? Ou moins? Sauve a déclaré aux journalistes.

    Plusieurs associations de victimes de pédophilie ont commenté les propos du président. Ils ont déclaré que jusqu’à 10 000 victimes pourraient s’avérer être un nombre sous-estimé. – 10 000, c’est beaucoup, mais c’est au bas de l’échelle. Nous sommes loin de la vérité, a commenté Jean-Pierre Sautreau, président d’un groupe de victimes de pédophilie en Vendée dans l’ouest de la France.

    En juin 2019, Sauve estimait le nombre de prêtres agresseurs à 1500.

    Une enquête sur l’ampleur de la pédophilie est en cours dans l’Église française Shutterstock

    Rapport de la commission indépendante

    La commission CIASE a été créée par la Conférence épiscopale française et les instituts religieux en novembre 2018. Elle comprenait des représentants de diverses confessions, des agnostiques et des athées issus de milieux juridiques, universitaires et médicaux. Il n’y avait parmi eux aucun clergé ou représentant des victimes d’abus sexuels.

    La commission, qui examine les archives et mène des entretiens environnementaux, devait initialement soumettre un rapport final sur son enquête d’ici la fin de 2020, mais a fixé une nouvelle date limite – septembre de cette année.

    Source : Polish News, 3 mars 2021

    Tags: pédophilie, pédocriminalité, église, moines, prêtres,

  • Serge Gainsbourg : ses 5 chansons les plus polémiques

    SERGE GAINSBOURG. Le chanteur Serge Gainsbourg, connu tant pour sa musique que pour ses frasques, est à l’origine de paroles qui font toujours débat en 2021.

    Peut-on encore écouter les chansons en 2021 de Serge Gainsbourg la conscience tranquille ? La question se pose, alors que le chanteur nous a quitté, ce mardi 2 mars, il y a trente ans jour pour jour, à 62 ans. Génie incontesté et incontestable de la musique, certaines de ses paroles sont aujourd’hui plus sensibles que de son vivant. « Mon père serait condamné, pour chaque chose qu’il a faite. Tout est si politiquement correct aujourd’hui. Si ennuyeux. Si prévisible. Et tout le monde a peur de ce qui se passerait s’il allait trop loin », confiait sa fille, Charlotte Gainsbourg, à propos des polémiques que pourrait soulever l’œuvre de son père aujourd’hui, dans les colonnes du site britannique The Guardian.

    Provocateur, Serge Gainsbourg l’a toujours été. Déjà, durant son vivant, le chanteur de Lemon Incest, ses textes et quasiment toutes ses apparitions publiques ont fait couler bien de l’encre. Alors en 2021, à l’heure de la libération de la parole, du #Metoo et #Balancetonporc, puis de l’affaire Olivier Duhamel et le flot de témoignages d’inceste, quelles sont les chansons de Serge Gainsbourg qui continuent de faire débat ?

    Lemon Incest, Charlotte et Serge Gainsbourg

    C’est la chanson polémique par excellence du répertoire de Serge Gainsbourg : Lemon Incest. Sorti en 1984, le titre, qui est selon lui une déclaration d’amour platonique à son enfant de 12 ans, créé un tollé. Serge Gainsbourg devra se défendre des accusations de pédophilie. Son clip est même censuré par MTV et reste toujours aujourd’hui, sujet à débats. « Bien sûr, il joue avec la provocation. Mais il est excessivement sincère et honnête dans son propos. Cette chanson, Lemon Incest, je voudrais la chanter à nouveau et en même temps, c’est vrai aujourd’hui, je comprends que ça soulève….. C’est un sujet tellement choquant que c’est délicat en fait, c’est très délicat », explique en ce sens Charlotte Gainsbourg, sa fille, face à Augustin Trapernard dans Boomerang sur France Inter ce mardi 2 mars. Et d’ajouter : « Je l’aime beaucoup parce que de mon côté, elle est tellement innocente, ça s’entend. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=OzYnJO6RAnA&w=560&h=315]

    Les Sucettes de France Gall et Serge Gainsbourg

    Parmi les autres tubes de Serge Gainsbourg à avoir fait polémique à l’époque et qui reposent question aujourd’hui, la chanson écrite en 1966 Les Sucettes, chantée par une France Gall âgée à l’époque de 18 ans. « Annie aime les sucettes, les sucettes à l’anis… », chantait la jeune femme, qui assure à l’époque ne pas avoir saisi le double sens des paroles de cette chanson qui deviendra pourtant l’une de ses plus connues. « Quand il a écrit la petite chanson, je me voyais. C’était l’histoire d’une petite fille qui allait chercher ses sucettes à l’anis. Mais en même temps, je sentais que ce n’était pas clair. C’était Gainsbourg quand même », confiait l’artiste au Parisien en 2015. Et de renchérir : « Je n’en comprenais pas le double sens et je peux vous certifier qu’à l’époque, personne ne comprenait le double sens. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=-6VLhNF6zRE&w=560&h=315]

    Aux armes et cætera et les accusations de racisme

    Outre ses amours pour des femmes très jeunes, Serge Gainsbourg a également été accusé de racisme après la chanson Aux armes et cætera, sortie en mars 1979. Une réinterprétation de l’hymne français, La Marseillaise, version reggae. A l’époque, le titre est taxé d’antimilitariste et l’homme à la tête de choux taxé d’antisémitisme par Michel Droit, journaliste au Figaro magazine. Une chanson et un scandale national pour le chanteur, qui se défend en disant que « la Marseillaise est un chant révolutionnaire », comme « le reggae ». La classe politique débat, les conservateurs et les militaires s’émeuvent : on ne touche pas à l’hymne national.

    Je t’aime… moi non plus, la censure de Serge Gainsbourg

    A l’origine, la chanson Je t’aime… moi non plus aurait dû être chantée par Brigitte Bardot. Mais l’époux de la chanteuse refuse et déjà, le scandale entoure ce titre. C’est finalement à Jane Birkin, 20 ans, que Serge Gainsbourg offrira le morceau, en 1968, début de leur romance. Je t’aime… moi non plus, qui mêle les râles charnels des deux artistes, sera qualifiée d’obscène par le Vatican et boycotté par les radios italiennes, suédoises et espagnoles. Le label Philips refuse de commercialiser la chanson et les radios françaises ne la diffusent pas. « Je vais, je vais et je viens. Entre tes reins. Je vais et je viens. Entre tes reins. Et je me retiens » : le texte, à l’époque, ne passe pas. Qu’en serait-il aujourd’hui ?

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=kZ2bXzlh2WM&w=560&h=315]

    Love and The Beat, sulfureux Gainsbourg

    Si Serge Gainsbourg se plaisait à provoquer son auditoire en écrivant des chansons qui parlent de sexe explicitement, la plus sulfureuse serait peut être Love and The Beat. Après les gémissements de Jane Birkin dans Je t’aime… moi non plus, ce sont les cris de Bambou, sa dernière compagne, que l’on entend derrière la voix de Serge Gainsbourg, qui chante : « D’abord je veux avec ma langue (…) Ma belle enfant écartelée. Là j’ai touché le point sensible. Attends je vais m’y attarder (…) Il est temps de passer aux choses. Sérieuses ma poupée jolie. Tu as envie d’une overdose. De baise voilà je m’introduis. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=E6BxGberajE&w=560&h=315]


    Source : L’Internaute, 2 mars 2021

    Tags : Serge Gainsbourg, musique, chansons,

  • DW : Le Maroc reproche à l’Allemagne sa critique à la décision de Donald Trump sur le Sahara Occidental

    Rapport: le Maroc veut suspendre ses relations avec l’ambassade d’Allemagne
    Apparemment, il y a un ressentiment diplomatique entre Rabat et Berlin. Le gouvernement marocain suspend les contacts avec l’ambassade d’Allemagne.

    Les médias marocains ont cité une lettre du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita au Premier ministre Saad-Eddine El Othmani. La lettre appelle tous les départements ministériels à « suspendre » « tout contact et interaction » avec l’ambassade d’Allemagne ainsi qu’avec les organisations et fondations politiques qui lui sont associées. Les exceptions devraient être explicitement approuvées par le ministère marocain des Affaires étrangères. Les milieux diplomatiques marocains ont rapporté que le contexte était « de profonds malentendus » entre le Maroc et Berlin, par exemple sur la question du Sahara occidental.

    Il existe actuellement plusieurs points de discorde entre Rabat et le gouvernement fédéral. Entre autres, la critique allemande de la reconnaissance unilatérale des revendications marocaines sur le territoire du Sahara Occidental par les États-Unis a provoqué le mécontentement dans la capitale marocaine. Début décembre, le président américain de l’époque, Donald Trump, a confirmé la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Conflit permanent sur le Sahara occidental
    Le Sahara occidental, avec son demi-million d’habitants, était une colonie espagnole jusqu’en 1975, date à laquelle il a été largement occupé et annexé par le Maroc. La région a convoité les ressources naturelles, y compris les eaux riches en poissons et les gisements de phosphate. Le Maroc avait précédemment réagi avec colère à son exclusion de la conférence de Berlin en Libye en janvier 2020.

    Il n’y avait initialement aucune communication officielle de la partie marocaine sur l’évolution actuelle. L’ambassade d’Allemagne à Rabat n’a pas pu être jointe sur demande dans la soirée. « Nous avons pris note des rapports des médias », a déclaré le ministère des Affaires étrangères à Berlin.

    Le bureau décrit les relations avec le Maroc sur Internet comme « traditionnellement proches, amicales et sans tension ». Les Friedrich-Ebert-, Konrad-Adenauer- et Friedrich-Naumann-Stiftung ont leurs propres bureaux dans le pays. Les deux pays ont également de solides liens économiques et commerciaux.

    Deutsche Welle, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental,

  • La « veuve noire » du djihadisme, Malika El Aroud, ne sera pas expulsée, faute de coopération du Maroc

    Le Conseil du Contentieux des Etrangers a estimé que Malika El Aroud ne devait plus demeurer dans une maison de retour de l’Office des étrangers, a indiqué lundi le secrétaire d’Etat à l’Asile, Sammy Mahdi. Le Maroc n’a pas coopéré à son extradition, ce qui a rendu son retour impossible.

    Malika El Aroud, surnommée la « veuve noire » du djihad ou encore la « fiancée des djihadistes », a été condamnée en 2010 pour participation à un groupe terroriste. Elle a été déchue de sa nationalité belge par un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles du 30 novembre 2017, « pour avoir gravement manqué à ses devoirs de citoyenne belge ». Elle ne possède donc plus que sa nationalité marocaine.

    Trouble jeu

    Mme El Aroud avait été placée par les services de l’OE dans un « logement FITT » en vue d’un éloignement vers le Maroc que les services tentent d’organiser depuis 2019. Vu l’absence de coopération du Maroc, il n’est pas possible d’opérer un retour dans un délai raisonnable et l’intéressée se refuse à partir volontairement. « Pour l’instant, elle ne peut pas être éloignée du territoire belge. Bien sûr, elle reste dans le collimateur des services », explique le secrétaire d’Etat dans un communiqué.

    M. Mahdi juge « frustrant » cet état de fait et demande des sanctions en matière de visas pour les pays qui ne reprennent pas leurs propres citoyens. « Le retour ne doit pas rester une proposition facultative pour les pays d’origine. Les pays qui coopèrent bien peuvent être récompensés par des avantages en matière de visas, mais ces avantages devraient être retirés lorsque les pays ne le font pas », a-t-il souligné.

    Tags : Maroc, Belgique, la veuve noire, Malika El Aroud,

  • Serge Gainsbourg, influent et incommode 30 ans après sa mort

    La France célèbre un artiste moderne de génie, mais se demande si certaines de ses attitudes et provocations seraient acceptées aujourd’hui

    Serge Gainsbourg aimait jouer avec l’image du Dr Jekyll et de M. Hyde, et son héritage, trois décennies après sa mort, est interprété sous ce signe ambivalent, à la fois lumineux et inconfortable.

    Gainsbourg a été l’un des derniers artistes totaux que la France ait eu, un musicien, compositeur, interprète et poète dont l’influence à l’intérieur et à l’extérieur du pays n’a cessé de croître depuis sa mort le 2 mars 1991, à l’âge de 62 ans, un homme qui à la télévision pouvait manquer de respect à une chanteuse comme Whitney Houston en lui disant, avec des mots offensants, qu’il voulait coucher avec elle, ou qu’il chantait à son amour pour sa fille adolescente Charlotte en des termes qui pouvaient sembler ambigus.

    « Je pense que maintenant mon père serait condamné pour chaque geste qu’il ferait », a déclaré la chanteuse et actrice Charlotte Gainsbourg, aujourd’hui âgée de 49 ans, au journal britannique The Guardian en 2019. « Tout est si politiquement correct, si ennuyeux, si prévisible. Et tout le monde a peur de ce qui se passera si cela va trop loin. « 

    L’épisode avec Whitney Houston, en 1986, est l’une de ces vidéos qui refait surface périodiquement sur les réseaux sociaux. Gainsbourg dit en anglais, faisant allusion à la chanteuse américaine, assise à côté de lui: I want to fuck her. La chanteuse américaine répond surprise: «My God». Le public rit.

    C’étaient les dernières années de lui, celles de son vrai succès populaire, dans lesquelles il avait pris le masque public du personnage qu’il baptisait Gainsbarre, un alter ego ivre et souscrit au scandale. En 1984, il a brûlé un billet de 500 francs lors d’une interview télévisée pour dénoncer ce que le Trésor prélevait sur ses revenus.

    Beaucoup de commentaires sur le caractère «gênant», comme le dit le magazine Les Inrockuptibles, que Gainsbourg pourrait se révéler en 2021 tournent autour d’une chanson que Serge et Charlotte ont enregistrée pour l’album de 1984 Love On The Beat. La chanson s’intitule Lemon Incest, jeu de mots sur « zeste de citron », zeste de citron. En français, cela ressemble à l’inceste au citron.

    L’inceste est le mot clé du débat français actuel sur les abus sexuels. Le mobile immédiat est le livre The Big Family, dans lequel l’auteur, Camille Kouchner, révèle les abus incestueux de son beau-père, le politologue bien connu Olivier Duhamel, à son frère alors qu’il était adolescent. Le livre a déclenché une vague de plaintes pour des cas similaires.

    Une lecture attentive des paroles de Lemon Incest apporte un peu de lumière. C’est ce que recommande de faire Chloé Thibaud, née l’année de la mort de Gainsbourg et vient de publier En relisant Gainsbourg, essai qui montre qu’il était un poète avec une connaissance précise de la tradition et de la versification. Thibaud regrette d’avoir critiqué Lemon Incest sans regarder les vers centraux, qui disent: « L’amour qu’on ne fera jamais ensemble / C’est le plus rare, le plus dérangeant / Le plus pur, le plus excitant. »

    «Faire dire à l’amour qu’on ne fera jamais ensemble est très important et les gens n’y prêtent pas assez attention», défend Thibaud, qui dans le livre souligne que Gainsbourg «n’a jamais commis d’actes pédophiles ou incestueux». «Heureusement, aujourd’hui, des problèmes comme l’inceste sont traités et signalés», dit-il. « Malheureusement, une chanson comme celle-ci ne pouvait pas exister, car aujourd’hui il y a une immense censure, le temps est plus radical. » Thibaud ajoute: «Lemon Incest est une chanson, comme Lolita est un roman. Il est important que dans l’art, les limites puissent être franchies, abordées des sujets tabous, provoquer ».
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    Charlotte Gainsbourg, dans une interview au magazine Télérama, déclare: «Un album comme celui-ci ferait-il plus de bruit aujourd’hui? Sûrement. Serait-il possible de l’enregistrer? Il le ferait. Et j’ai aussi. Lemon Incest est une déclaration d’amour pur et innocent d’un père à sa fille. Sans aucun doute, il joue avec les mots et ce qui est interdit, mais sa force n’était-elle pas là?

    « Vous ne pouvez pas prendre quelqu’un d’il y a cinquante ans et lui dire aujourd’hui: » Ce que je faisais était une honte, c’était un scandale.  » C’était une autre fois », raconte Constance Meyer, auteur de La jeune fille et Gainsbourg, un livre dans lequel elle raconte sa relation avec l’artiste au cours des cinq dernières années de sa vie. avait 16 ans et 57 ans.

    «Il faut dire les choses clairement: la majorité sexuelle en France a 15 ans. J’avais 16 ans. C’est moi qui ai approché Serge. Il n’y a jamais eu d’ambiguïté, ni de geste déplacé. Il n’y a pas de sujet », répond Meyer. «Je suis tombé amoureux d’un homme plus âgé, mais c’était légal. Il n’avait aucun ascendant sur moi. Il n’y a pas de problème « .

    Meyer passe presque tous les jours, sur le chemin du travail, devant le cimetière Montparnasse, où Gainsbourg est enterré, et lui parle. Le tombeau est couvert de pots de fleurs. L’autre sanctuaire de Gainsbourguian à Paris est la maison à la façade couverte de graffitis au numéro 5 bis rue de Verneuil, qui devrait bientôt ouvrir en tant que musée.

    «Je le remercie souvent», explique Meyer. «Parfois, je lui demande aussi de m’aider. Je lui dis: « J’ai un peu de souci, donne-moi ton énergie. » Et ça marche. J’ai l’impression d’être connecté avec lui ».

    ENTRE DALÍ ET HOUELLEBECQ

    Serge Gainsbourg avait quelque chose de Salvador Dalí, dont il a appris que la mise en scène d’un personnage voyou et provocateur fait partie de la pièce. Et aujourd’hui il a quelque chose de Gainsbourg, dans l’attitude publique de lui, l’écrivain Michel Houellebecq. Ils partagent l’image délavée et l’admiration pour le dandysme décadent du 19e siècle. Gainsbourg, le fils de Juifs russes qui ont dû porter l’étoile de David pendant l’occupation nazie, a toujours été moderne. Il a parcouru tous les genres de son temps: chanson française, ye-ye, «reggae», disco, «rap». Il a laissé des compositions mémorables pour France Gall, Françoise Hardy ou Brigitte Bardot. Et surtout pour son grand amour, Jane Birkin, la mère de Charlotte, avec qui il a interprété des classiques tels que «Je t’aime moi non plus» ou «L’histoire de Melody Nelson». [Sur la photo, Gainsbourg avec la chanteuse France Gall, pour qui il a composé des chansons à succès, à l’aéroport d’Orly, au lendemain de sa victoire à l’Eurovision en 1965].

    El País, 1 mars 2021

    Tags : Serge Gainsbourg, pédophilie, pédocriminalité, chanson, musique, Charlotte Gainsbourg,

  • « La justice américaine examine le piratage de WhatsApp par une société d’espionnage israélienne »

    Le ministère américain de la Justice a demandé des informations sur la prétendue tentative de la société d’espionnage israélienne NSO de pirater les comptes de 1400 utilisateurs de WhatsApp.

    Les avocats du ministère ont récemment contacté WhatsApp avec des questions techniques, rapporte The Guardian. La prétendue tentative de piratage aurait été effectuée au début de 2019 et aurait déjà fait l’objet d’une enquête du FBI à l’époque. Plus tard cette année-là, WhatsApp a intenté une action en justice contre NSO. Dans ce cas, WhatsApp déclare que la société israélienne est «  étroitement impliquée  » dans les hacks WhatsApp aux utilisateurs.

    NSO fabrique des logiciels espions qui ne seraient livrés qu’aux gouvernements et aux responsables de l’application des lois. Pourtant, le logiciel espion de NSO serait utilisé par certains utilisateurs pour espionner des journalistes, des fonctionnaires et des organisations de défense des droits humains.

    Diverses cibles

    Les 1400 comptes qui, selon WhatsApp, étaient menacés par des logiciels espions de NSO appartiennent à toutes sortes d’utilisateurs. Il y avait un numéro de téléphone de la capitale américaine Washington D.C., mais aussi de nombreux militants politiques d’Espagne, des journalistes d’Inde et du Maroc, des dissidents rwandais et un clergé pro-démocratie du Togo.

    WhatsApp poursuit le fabricant de logiciels espions israélien

    Le logiciel espion le plus connu de NSO s’appelle Pegasus. Ce logiciel espion fonctionnerait à la fois sur Android et iOS, et pourrait écouter les cibles, prendre des captures d’écran et transmettre des données telles que l’emplacement, l’historique Internet et le carnet d’adresses de l’utilisateur.

    WhatsApp soutenu par des concurrents

    WhatsApp ne veut pas répondre au journal britannique. NSO dit qu’il n’est au courant d’aucune recherche. Le fabricant de logiciels espions revendique son immunité souveraine dans le cas de WhatsApp: aucune responsabilité pour ce que les gouvernements font avec les logiciels espions NSO.

    WhatsApp a déjà été soutenu par Google, Microsoft et Amnesty International dans l’affaire contre NSO. Le juge se prononcera prochainement sur l’affaire.

    RTL Nieuws, 1 mars 2021

    Tags : Whatsapp, NSO, espionnage, Pegasus, spuware, logiciels espions, Maroc

  • Nicolas Sarkozy ne sera pas mis derrière les barreaux!

    L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné, lundi, à trois de prison dont un ferme dans l’affaire des écoutes, mais il pourrait ne pas être mis sous les verrous.

    Outre Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert ont été reconnus coupable de corruption et de trafic d’influence. Ils ont écopé de trois ans de prison dont un an ferme.

    Un «pacte de corruption» établi qui «exige une réponse pénale ferme». Tous ont été reconnus coupables de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes, née d’interceptions téléphoniques en 2014 dans le cadre d’une autre enquête. Une condamnation qui raisonne comme un tsunami politique.

    Pour la première fois sous la Ve République, un ancien président français est condamné à de la prison ferme. Ce dernier a toutefois quitté rapidement la salle d’audience, libre. La justice n’a en effet pas prononcé de mandat de dépôt à son encontre, ni à l’encontre de Thierry Herzog et Gilbert Azibert.

    Il n’ira pas en prison

    Pour autant, Nicolas Sarkozy n’ira pas en prison. La présidente de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a immédiatement précisé que cette condamnation à un an de prison ferme pourra être aménagée, notamment à domicile avec un placement sous surveillance électronique. Ces conditions vont être déterminées par un juge d’application des peines.

    Cette condamnation à de la prison ferme s’explique par la «particulière gravité ayant été commise par un ancien président de la République, il s’est servi de son statut et de ses relations politiques et diplomatiques pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel», a estimé la présidente du tribunal rappelant qu’il avait été «le garant de l’indépendance de la justice» pendant son mandat.

    «Pour un ancien président de la République, porter un bracelet électronique et ne pas pouvoir sortir de son domicile à certaines heures, c’est infamant», estime sur la chaîne française BFMTV Stéphane Babonneau, avocat au barreau de Paris.

    En fin de journée, l’avocate de celui qui fut soupçonné d’avoir fait financer sa campagne 2007 par la Libye, a également indiqué vouloir faire appel de sa condamnation. Me Jacqueline Laffont a dénoncé un «jugement extrêmement sévère» et «totalement infondé et injustifié». «L’appel réduit le jugement au néant, vous avez toujours un Nicolas Sarkozy présumé innocent», a rappelé l’avocate.

    Echourouk, 2 mars 2021

    Tags : France Nicolas Sarkozy, corruption, écoutes, trafic d’influences,

  • Pérouse, terrorisme islamique: le pape François était également dans la mire

    Photos de jeunes guérilleros avec le drapeau noir de l’EI à côté d’eux. Voici quelques-unes des photos publiées sur le Web par la cellule des fondamentalistes islamiques sous enquête pour terrorisme et prosélytisme sur le Web. Six personnes à qui le parquet de Pérouse a notifié l’avis de conclusion de l’enquête, un Albanais et cinq Marocains. Le groupe aurait également prévu de destituer le roi du Maroc Mohammed VI coupable d’avoir rencontré le pape Bergoglio en mars 2009. Pour publier les photos et faire l’éloge de la guerre sainte, ils utiliseraient également une borne Internet dans l’arrière-pays de Pérouse. Les faits litigieux vont de 2012 à 2019. C’est la police postale qui a découvert le matériel incriminé dans un profil Facebook. Il y a deux ans, les premières saisies de tablettes, PC et smartphones ont été effectuées. Puis la reconstruction de la cellule entière. Au moins un des suspects a été expulsé car il était considéré comme un danger pour la sécurité nationale. Les suspects, il est écrit dans l’acte d’accusation, « avec plus d’actions exécutives ont incité la commission de crimes à des fins de terrorisme ». En particulier, «en publiant des articles et des vidéos sur Internet». Ils avaient des profils Facebook dédiés.

    Toujours sur la base de la reconstruction du bureau du procureur, « ils ont loué et fomenté des sentiments de haine religieuse envers les chrétiens, les juifs et les musulmans censés avoir des orientations religieuses différentes ». Le but était de pousser pour la guerre sainte, le martyre. Rejeter le mode de vie occidental. Les suspects ont « exalté le Jihad » et aussi « par des actes violents » ont exhorté « l’application de la loi islamique et de la religion islamique radicale. les considérant comme le seul mode de vie possible ». Deux des suspects ont 47 et 48 ans, les autres 37, 35, 33 et 22 ans.

    Auto-formation – Le 25 février, un maçon tunisien de 24 ans résidant dans la province de Parme a été condamné par le tribunal de Bologne pour auto-formation pour activités terroristes. Il a été découvert grâce à des enquêtes sur les chats WhatsApp lancées par la police postale de Pérouse.

    Contexte – L’une des premières enquêtes en Italie pour la formation au terrorisme international a été menée en 2007 par les Digos de Pérouse dans les locaux du centre islamique de Ponte Felcino. L’imam Mostapha El Korchi, un Marocain, a été arrêté, puis condamné à une peine définitive pour terrorisme international et ensuite rapatrié (en 2012) au Maroc avec deux autres compatriotes. De 2015 à 2017, 13 expulsions d’Ombrie ont été effectuées pour terrorisme. Quatre prosélytes de l’Etat islamique se sont retrouvés en prison en mars 2018: le GUP Frabotta a condamné trois Tunisiens accusés d’avoir instigué un crime avec la circonstance aggravante du terrorisme international à quatre ans d’emprisonnement, avec un rite abrégé.

    Corriere Dellumbria, 28 féb 2021

    Tags : Italia, Maroc, terrorisme, Pape François, Mostapha El Korchi,