Catégorie : Monde

  • Coronavirus : Le long tunnel noir

    par Abdou BENABBOU

    Des pays forts d’institutions solidement structurées et de savoir-faire avéré se débattaient déjà dans des difficultés économiques sans issue avant que la pandémie ne survienne. Des Etats supposés bien assis peinaient à redresser une barre de leurs économies et n’avaient comme ressorts échappatoires que la gonflée de leurs dettes publiques au détriment de leurs générations futures. Des crises décennales se succédant, les états-majors gouvernants tentaient sans conviction de trouver des parades si ce n’est de verser dans l’amplification de la dette, ce qui donnait un autre apparat subtilement invisible au déroulé permanent de la planche à billets.

    La rupture de l’équilibre social entre les droits et les devoirs censé donner un sens à la démocratie n’a pas attendu que le coronavirus apporte sa malédiction pour contrarier le bien-fondé de la citoyenneté. Le contentement des nombreux vœux des populations n’avait pas pu aboutir et les recettes politiques des différents pouvoirs se sont manifestées en flops. Les sujets à guider vers le progrès n’avaient déjà depuis lors que les ressentiments et les émeutes pour protester contre le grand échec. Peu de pays dits nantis échappaient à ce chagrin. Les autres se sont focalisés sur des nations souffre-douleurs accusées d’être les causes de tous les malheurs.

    On en était encore là quand l’épidémie est arrivée avec fracas transformant les inquiétudes en torpeur pour que l’existence des hommes soit davantage et sérieusement contrariée.

    Le long tunnel noir s’est élargi pour le monde entier pour s’interroger sur un devenir impossible à partager entre l’espoir dérisoire et la certitude d’un futur compromis. La notion de démocratie s’est parée de différentes couleurs pour que chacun l’utilise selon ses intérêts. Face à cette marmelade planétaire, la question à poser est de se demander comment les peuples plus atrophiés que les autres et en mal de développement pourraient-ils présager de quoi demain sera né.

    Inutile de remuer le couteau dans la plaie et d’interroger le restaurateur ou le cafetier du coin. S’il est armé du seul jerricane d’essence, il prendra la demande pour la pire des insultes.

    Le Quotidien d’Oran, 5 déc 2020

    Tags : #Coronavirus #Covid19, #Pandémie

  • Mali: le colonel Malick Diaw élu président du Conseil national de transition

    Le colonel Malick Diaw, numéro deux de la junte au Mali qui a dirigé le pays après le putsch du 18 août, a été élu samedi à la tête du Conseil national de transition, un organe législatif.

    Le Conseil, qui compte 121 sièges et regroupe des partis politiques, des représentants de la société civile, des syndicats et des militaires, était réuni à Bamako pour sa session inaugurale.

    Unique candidat, le colonel Diaw a été élu par 111 voix. Il a été choisi parmi les candidats parrainés par au moins 40 membres, disposition qui était elle aussi favorable aux militaires qui s’étaient arrogé par avance 22 sièges sur 121.

    De jeunes officiers de l’armée du Mali ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août après des semaines de manifestations antigouvernementales.

    Sous la menace de sanctions internationales, les officiers ont remis le pouvoir entre septembre et octobre à un gouvernement intérimaire, censé diriger le pays pendant 18 mois avant la tenue d’élections.

    Après la désignation d’un président, d’un Premier ministre et d’un gouvernement de transition entre fin septembre et début octobre, il restait aux autorités mises en place après le putsch du 18 août à créer le troisième organe, législatif, de cette période supposée transitoire.

    Les conditions de nomination des membres de cet organe, qui ont fait la part belle aux militaires, puis le temps mis à les choisir ont alimenté une grogne de plus en plus manifeste contre les autorités, dissipant progressivement l’a priori initialement favorable aux putschistes.

    La composition de cet organe et le refus de certaines forces d’y participer semblent avoir considérablement compliqué la tâche des autorités.

    La liste des 121 membres de ce Conseil national de transition, fixée par décret présidentiel, a fini par être lue jeudi soir à la télévision nationale.

    Tags : colonel Malick Diaw, Mali, transition,

  • L’UE menace la Turquie de recourir aux sanctions

    L’Union européenne est prête à sanctionner la Turquie en raison de la poursuite «des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile» d’Ankara, a annoncé vendredi le président du Conseil européen, Charles Michel. Or l’unanimité est requise au sein de l’UE pour l’utilisation de sanctions.

    L’Allemagne a jusqu’à présent bloqué leur adoption dans l’espoir de trouver un accord pour «développer une relation réellement constructive avec la Turquie». «Nous avons tendu la main à la Turquie en octobre et notre évaluation n’est pas positive avec le constat de la poursuite des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile. Nous aurons un débat lors du Sommet européen le 10 décembre et nous sommes prêts à utiliser les moyens dont nous disposons pour sanctionner cette situation», a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. «Je pense que le jeu du chat et de la souris doit cesser», a-t-il averti.

    L’UE avait adressé en octobre une proposition d’ouverture à Ankara, mais assortie d’une menace de sanctions si la Turquie ne cessait pas ses actions déjà condamnées par l’UE. Une décision avait été prise afin d’examiner la situation lors du Sommet de décembre.

    «Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition», avait averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, lors du Sommet européen en octobre. L’exécutif européen a été chargé d’élaborer des sanctions économiques et elles sont prêtes à être «utilisées immédiatement», avait-elle précisé.

    «Nous avons tendu la main, nous avons vu les réponses d’Ankara», a déploré Charles Michel. Le comportement agressif d’Ankara et sa politique du fait accompli dans plusieurs crises régionales, notamment en Libye et au Nagorny Karabakh, ont été condamnés mardi dernier par le secrétaire d’Etat américain sortant, Mike Pompeo, lors de sa dernière réunion avec ses homologues de l’Otan.

    La Turquie, membre de l’Alliance, a été invitée par les Etats-Unis à «revenir à un comportement d’allié».

    Tags : Turquie, UE, OTAN

    #Turquie #OTAN #UE

  • France: des syndicats policiers remontés contre Emmanuel Macron

    Le président français Emmanuel Macron est sous le feu des critiques des syndicats policiers après avoir annoncé vendredi la mise en place d’une plateforme de signalement des discriminations et des sanctions contre « certains policiers violents ».


    L’entretien d’Emmanuel Macron diffusé en direct sur « Brut » vendredi après-midi n’est pas passé chez les syndicats de policiers, ont rapporté des médias français. Au moins deux d’entre eux, Alliance et Unité SGP, ont diffusé dans la foulée sur les réseaux sociaux des tracts appelant à ne plus faire de contrôles d’identité voire à ne plus mener d’interpellations.

    Selon les mêmes sources, ce qui froisse en particulier ces syndicats est l’annonce, par le chef de l’Etat français, de la mise en place d’une plateforme de signalement des discriminations. Celle-ci sera gérée par l’Etat, le Défenseur des droits et des associations.

    « Aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé […] On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable », a regretté Emmanuel Macron. Plusieurs études, dont l’une publiée en 2017 par le Défenseur des Droits Jacques Toubon, attestent en effet de l’existence de ce genre de contrôles au faciès.

    « Blocage total »

    « Vous décidez de discriminer et de cloîtrer en banlieue des populations puis nous le faites payer ? Non. Ça ne se passera pas comme ça », assène sur Twitter Unité SGP, qui prône un « blocage total ». « Non la Police nationale n’est pas raciste et elle ne choisit pas sa délinquance », s’agace de son côté Alliance.

    « La présomption de culpabilité de racisme et de contrôle au faciès n’aura pas lieu », martèle la section Grand Est du syndicat.

    Les syndicats reprochent également au locataire de l’Elysée d’avoir évoqué l’existence de « policiers violents » et « qu’il faut sanctionner ». « Je n’ai pas de problème à répéter le terme de violences policières mais je le déconstruis », car « c’est devenu un slogan pour des gens qui ont un projet politique », avait ajouté Emmanuel Macron.

    « Nous sommes violents, n’interpellez plus! Nous sommes racistes, ne contrôlez plus! », rétorque Unité SGP, alors que près de 90 manifestations sont prévues dans plusieurs villes de France ce samedi pour protester contre la proposition de loi sécurité globale.


    En juin dernier, les syndicats policiers s’étaient déjà mis en colère après les propos de Christophe Castaner. Ministre français de l’Intérieur à l’époque, ce dernier avait évoqué l’existence de « soupçons avérés » de racisme dans la police et annoncé la fin progressive de la technique de la clé d’étranglement.

    Rappelons que la proposition de loi sécurité globale a suscité une grande polémique ces derniers jours, notamment l’article 24 qui prévoit de pénaliser la diffusion “dans un but malveillant” d’images de policiers ou de gendarmes sur les réseaux sociaux.

    Echourouk Online, 5 déc 2020

    Tags : Macron; France, syndicats, SGP, police,

  • Soupçons d’espionnage marocain à la Grande Mosquée de Bruxelles

    La Sûreté de l’Etat a remis des éléments au ministre de la Justice, qui a remis un avis négatif pour la reconnaissance de l’institution.

    a justice a rendu un avis négatif concernant la reprise des activités de la Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles. Certains de ses nouveaux dirigeants, qui avaient été désignés pour mettre fin à l’influence de l’Arabie Saoudite, sont soupçonnés d’espionnage pour le compte du Maroc, rapportent vendredi De Morgen et Het Laatste Nieuws.

    En avril dernier, la gestion du lieu de culte, financé depuis des décennies par l’Arabie Saoudite, avait été confiée à l’Exécutif des Musulmans. Ce dernier avait mis en place une direction provisoire, dans l’attente du dépôt d’un dossier de reconnaissance.

    Influence marocaine

    Cette demande a été soutenue par la plupart des autorités concernées, mais le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a néanmoins rendu un avis négatif, sur base d’éléments de la Sureté de l’Etat. Ces derniers font état d’une emprise marocaine qui aura pris la suite de l’influence saoudienne. De l’espionnage est même évoqué, la Sureté désignant trois collaborateurs de la mosquée, dont un dirigeant, comme membres des services de renseignement marocains.

    La procédure de reconnaissance est suspendue et le ministre exige de l’Exécutif des Musulmans qu’il fasse le ménage. L’un des espions présumés y siège également et fait partie de l’association censée mettre en place un trajet de formation pour les imams.

    Lesoir.be, 4 déc 2020

    Tags : Maroc, Belgique; Islam, Grande Mosquée du Cinquantenaire, Exécutif des Musulmans de Belgique,

    #Mosquée #Terrorisme #Maroc

  • Point de presse quotidien du Bureau du porte-parole du Secrétaire général

    Ce qui suit est une transcription quasi-verbatim de l’exposé d’aujourd’hui de midi par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

    ** Secrétaire général – COVID-19

    Bon jeudi à vous tous. Comme vous l’avez vu ce matin, le Secrétaire général s’est adressé à la Session extraordinaire de l’Assemblée générale en réponse à la pandémie du COVID-19. Il a déclaré que, pour la première fois depuis 1945, le monde entier est confronté à une menace commune, indépendamment de sa nationalité, de son appartenance ethnique ou de sa religion. M. [António] Guterres a noté que, bien que le COVID-19 ne fasse pas de discrimination, nos efforts pour le prévenir et le contenir le font, ajoutant qu’il a frappé durement les plus pauvres et les plus vulnérables.

    Bien qu’un vaccin soit bientôt disponible, le Secrétaire général a souligné que nous ne devons pas nous leurrer – un vaccin ne peut pas réparer les dommages qui s’étaleront sur des années, voire des décennies, à venir. Alors que cette année difficile tire à sa fin, il a déclaré que nous devons nous résoudre à prendre des décisions et des actions difficiles et ambitieuses qui mèneront à de meilleurs jours à venir. Le Secrétaire général a ajouté que, dans une crise mondiale, nous devons répondre aux attentes de ceux que nous servons avec unité, solidarité et action mondiale multilatérale coordonnée.

    **Conseil de sécurité

    Juste une mise à jour sur le Conseil de sécurité, qui a tenu ce matin une réunion sur la réforme du secteur de la sécurité. Lors d’un exposé au nom du Secrétariat de l’ONU, le Sous-Secrétaire général, Bintou Keita, a déclaré que pour les sociétés qui se remettent d’un conflit et de l’instabilité, la réforme du secteur de la sécurité est très prometteuse. Ajoutant qu’il est largement reconnu qu’il s’agit d’un élément clé du soutien de l’ONU aux efforts nationaux visant à maintenir la paix et à prévenir «l’éclatement, l’escalade, la continuation et la récurrence du conflit» dans tout le continuum de la paix.

    Mais elle a rappelé aux membres du Conseil que les attentes doivent être réalistes. La gouvernance et la réforme du secteur de la sécurité est une entreprise complexe et à long terme, qui s’étend parfois sur une génération. Par conséquent, a-t-elle conclu, il est important que le soutien de l’ONU dans ce domaine reste fermement ancré et informé par les besoins de sécurité de la population, en tenant compte de chaque contexte unique et de chaque expérience historique.

    **Ethiopie

    Une note de l’Éthiopie et de la région. Nos collègues humanitaires nous disent qu’une mission est sur le terrain à Afar depuis hier pour évaluer les besoins les plus immédiats des personnes déplacées par le conflit au Tigray et guider notre réponse. Cela fait suite à l’accord dont nous vous avons parlé hier entre l’ONU en Éthiopie et le gouvernement fédéral pour faciliter l’accès des organisations humanitaires aux zones sous le contrôle du gouvernement.

    Le conflit au Tigray continue de pousser les gens au Soudan en quête de sécurité. Plus de 46 400 personnes – dont près de la moitié sont des enfants – sont maintenant arrivées au Soudan depuis le début du mois de novembre. Le HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés) et ses partenaires augmentent la capacité du camp d’Um Rakuba, qui accueille déjà plus de 10 000 réfugiés éthiopiens.

    **Yémen

    En ce qui concerne le Yémen, la fenêtre pour prévenir la famine au Yémen se rétrécit alors que de nouveaux chiffres révèlent des niveaux records d’insécurité alimentaire aiguë dans le pays. C’est selon les nouvelles informations fournies aujourd’hui par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance). L’analyse de la nouvelle classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) des agences pour le Yémen indique que des poches de conditions de famine – ou d’insécurité alimentaire de phase 5 – sont déjà revenues pour la première fois en deux ans. Ils préviennent que le nombre de personnes confrontées à ce degré d’insécurité alimentaire catastrophique pourrait presque tripler, passant de 16 500 actuellement à 47 000 personnes entre janvier et juin 2021. Dans le même temps, l’analyse d’aujourd’hui prévient que le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire de phase 4 – c’est la phase d’urgence – devrait passer de 3,6 millions à 5 millions de personnes.

    ** Fonds des Nations Unies pour l’enfance – Appel de fonds d’urgence

    Nos amis d’en face de l’UNICEF ont lancé aujourd’hui le plus grand appel de fonds d’urgence jamais lancé. Ils recherchent 6,4 milliards de dollars pour atteindre 300 millions de personnes, dont plus de 190 millions d’enfants, avec un soutien et des services essentiels jusqu’à la fin de 2021. L’appel est une augmentation de 35% par rapport aux fonds demandés pour [cette] année. L’UNICEF affirme que cela reflète les besoins humanitaires croissants à l’échelle mondiale au milieu des crises prolongées dues à la pandémie.

    L’UNICEF note également que le nombre de catastrophes liées au climat a triplé au cours des 30 dernières années – menaçant la sécurité alimentaire, augmentant la pénurie d’eau, forçant les gens à quitter leur domicile et augmentant le risque de conflits et d’urgences de santé publique. On estime que 36 millions d’enfants, plus que jamais, sont déplacés en raison des conflits, de la violence et des catastrophes. La malnutrition chez les enfants est en augmentation dans les pays du monde entier. Et quelques mises à jour sur le maintien de la paix.

    **République centrafricaine

    Nous avons une mise à jour sur les prochaines élections en République centrafricaine. La Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA) est au courant de la décision rendue plus tôt dans la journée par la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine concernant les candidatures à l’élection présidentielle prévue, comme vous le savez, pour la fin de cette année. La Mission des Nations Unies appelle toutes les parties prenantes à respecter la décision de la Cour et à travailler ensemble pour faire avancer le processus électoral. L’ONU continue d’apporter un appui multiforme à ce processus.

    **République Démocratique du Congo

    La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) rapporte que le Représentant spécial adjoint pour les opérations et la protection, David Gressly, s’est rendu dans les villes de Fataki et Bayoo – ou plutôt dans deux villages du territoire de Djugu en Ituri – dans le cadre de le soutien de la Mission aux communautés et autorités locales. Là, il a rencontré des femmes locales pour discuter de l’impact du conflit en cours dans la région et des moyens de rétablir la paix dans cette partie de l’Ituri.

    La Mission des Nations Unies continue de travailler en étroite collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Djugu, notamment en matière de reconnaissance aérienne, de patrouilles motorisées et à pied de jour et de nuit, l’évacuation des soldats blessés lors des combats et des opérations militaires spéciales. . La Mission des Nations Unies a également déployé des bases militaires à Fataki et Bayoo pour empêcher les activités armées et protéger la population civile.

    **France

    Et on m’a demandé une réaction au décès de l’ancien Président de la France, et je peux vous dire que le Secrétaire général est attristé par le décès du Président Valéry Giscard d’Estaing. Il exprime ses sincères condoléances et sa profonde sympathie à la famille de M. Giscard d’Estaing et au peuple français. Dans le cadre de son héritage, M. Giscard d’Estaing restera dans les mémoires pour son engagement et sa contribution à l’intégration européenne, ainsi qu’à la coopération entre les principaux pays industrialisés.

    ** Journée internationale des personnes handicapées

    Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des personnes handicapées. Dans son message pour la journée, le Secrétaire général a noté que lorsque des crises telles que le COVID-19 frappent les communautés, les personnes handicapées sont parmi les plus touchées. Il a déclaré que même dans des circonstances normales, le milliard de personnes handicapées dans le monde sont moins susceptibles d’avoir accès à l’éducation, aux soins de santé et aux moyens de subsistance ou de participer et d’être incluses dans la communauté. Il a souligné qu’à mesure que le monde se remet de la pandémie, nous devons nous assurer que les aspirations et les droits des personnes handicapées sont inclus et pris en compte dans un monde post-COVID inclusif, accessible et durable.

    ** Malawi – Handicap

    À ce propos, je tenais à signaler que notre équipe sur le terrain au Malawi, dirigée par la coordonnatrice résidente Maria Jose Torres, a appelé tout le monde – y compris le gouvernement, la société civile et le secteur privé – à faire plus pour garantir l’égalité participation des personnes handicapées et pour atteindre les ODD (Objectifs de développement durable). Mme Torres dit que plus de 10% des Malawites qui vivent avec au moins un type de handicap continuent de souffrir de difficultés disproportionnées pour accéder à l’éducation, aux services de santé et à des sources de revenus dignes.

    L’équipe de l’ONU a également fermement condamné les cas récents de meurtres et d’exhumations de restes de personnes atteintes d’albinisme. Il a appelé à mettre fin à ces attaques et à la profanation des tombes, ainsi qu’à la persistance de croyances néfastes qui engendrent la discrimination, l’exclusion et la violence contre les personnes atteintes d’albinisme. L’équipe a également noté les multiples défis auxquels sont confrontées les femmes et les filles handicapées, en particulier la menace de violence sexuelle, qui s’est également aggravée pendant la pandémie.

    ** Indice des prix des aliments

    Et voici notre mise à jour mensuelle sur l’indice des prix des denrées alimentaires de la FAO, qui indique que les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté en novembre pour atteindre leur plus haut niveau en près de six ans. L’indice FAO des prix des denrées alimentaires s’est établi en moyenne à 105,0 points au cours du mois, en hausse de 3,9% par rapport à octobre et de 6,5% de plus que sa valeur un an plus tôt.

    La FAO a également noté que l’impact de la pandémie du COVID-19, en particulier en termes de pertes de revenus, est un facteur important des niveaux d’insécurité alimentaire mondiale. La pandémie intensifie des conditions déjà fragiles causées par les conflits, les ravageurs et les chocs météorologiques, y compris les récents ouragans en Amérique centrale et les inondations en Afrique. Selon le rapport trimestriel sur les perspectives de récolte et la situation alimentaire, également publié aujourd’hui par la FAO, 45 pays continuent à avoir besoin d’une aide extérieure pour l’alimentation. Parmi ces pays, 34 se trouvent en Afrique.

    **Océans

    Je tenais à signaler qu’aujourd’hui était également le lancement du rapport du Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable. Dans un message vidéo, le Secrétaire général a déclaré que les conclusions du rapport, qui sont le fruit de deux années de recherche d’experts, devaient être mises en œuvre. Il dit qu’avec de meilleures politiques et technologies, nous pouvons produire jusqu’à six fois plus de nourriture à partir de l’océan, générer 40 fois plus d’énergie renouvelable, sortir des millions de personnes de la pauvreté et contribuer à un cinquième des réductions de gaz à effet de serre.

    Le Secrétaire général a également félicité les 14 chefs d’État du Panel océanique qui ont convenu que, d’ici 2025, leurs pays géreront de manière durable toutes les zones océaniques sous leur juridiction nationale. Il a également salué le leadership des pays qui ont adhéré à la Global Ocean Alliance. Khalas. Betul, puis James.

    Source : United Nations, 3 déc 2020 (traduction non officielle)

    Tags : COVID-19, Conseil de sécurité, Ethiopie , Yémen, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, République centrafricaine, République Démocratique du Congo, France, Journée internationale des personnes handicapées, Malawi, Handicap, Indice des prix des aliments, Océans,

  • Affaire Belliraj: décision de renvoi pour assises le 24 décembre


    Le 24 décembre, la chambre d’accusation bruxelloise se prononcera sur l’affaire d’Abdelkader Belliraj, le Belge d’origine marocaine soupçonné de six meurtres politiques dans les années 1980. Le procureur fédéral demande que l’homme soit acquité.

    Il y a cinq ans, Belliraj était déjà acquité par la salle d’audience. Il était soupçonné de faire partie d’une organisation terroriste dans les années 1980. Belliraj aurait été impliqué dans six meurtres dans les années 1980, dont celui du Dr Joseph Wybran, alors président du Comité de coordination des organisations juives en Belgique (CCOJB). Son implication présumée dans ces faits a été révélée lorsque Belliraj a été arrêté au Maroc il y a plusieurs années, soupçonné de terrorisme. Belliraj a avoué les meurtres aux enquêteurs marocains, mais ses avocats disent que ces aveux sont « inadmissibles » parce que Belliraj les aurait faits sous la torture. Il a été condamné au Maroc et purge actuellement une peine à perpétuité.

    Sécurité de l’Etat

    Selon la chambre du conseil, il ne pouvait pas être suffisamment inculpé pour le renvoyer devant la cour d’assises. Un appel a été interjeté, ce qui signifie que la chambre d’accusation doit maintenant décider si Belliraj et six autres suspects en Belgique doivent être jugés devant la cour d’assises pour ces faits. Le parquet fédéral demande le non-lieu. Selon La Dernière Heure, le parquet soutient que les faits sont prescrits et qu’il n’y a pas suffisamment d’indices de culpabilité. En revanche, les parties civiles, dont la veuve du Dr Wybran, insistent sur un procès d’assises. Le dossier traîne depuis plusieurs années. Par exemple, en 2016, l’IA a décidé d’autoriser des enquêtes supplémentaires, afin de pouvoir vérifier si Belliraj avait effectivement travaillé comme informateur à la Sûreté de l’État. Selon La Dernière Heure, la Sûreté de l’Etat aurait admis que c’était le cas, mais n’aurait soumis qu’un dossier incomplet. Le Ki. statuera sur l’affaire le 24 décembre.

    Source : hln.be, 4 déc 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Maroc, Belgiaue, Belliraj, Dr Wybran, terrorisme,

  • Les Gilets Jaunes, le Hirak et l’enjeu de la démocratie

    par Kamal Guerroua


    Patrick est un Gilet Jaune ! C’est un gars hors pair avec une faconde inhabituelle. Il aime discuter de tout et de rien. Et entre deux verres, il peut raconter tout un tas d’anecdotes, jusqu’au point que l’on s’imagine qu’il en invente certaines. Parisien de naissance, aucune ville française ne lui est étrangère, tellement la passion du voyage est ancrée dans son esprit. Méditerranéen de culture (d’après sa définition), il s’intéresse à tout ce qui se passe au Maghreb, en particulier l’Algérie, dont il y voit de l’espoir. Il me disait, un tantinet moqueur, que l’homme méditerranéen a deux traits profonds, intimement liés l’un à l’autre : la passion d’abord, puis ensuite la familiarité avec la révolte. Partout où il est, la fumée lacrymogène et la casse y sont ! La dernière fois que l’on s’est vus, c’était en juillet 2019 à Marseille. La ville phocéenne était alors parée de ses plus beaux atours pour organiser un festival culturel sur le livre. »Les Algériens, m’explique-t-il avec un brin de malice brillant au coin des yeux, nous ont enseigné les fondamentaux des révolutions réussies !» «Mais lesquels ?» lui dis-je curieux. «Tout d’abord, l’unité dans l’action, et puis le fait qu’on peut faire une révolution, sans passer forcément par la case lacrymale et la violence, deux choses typiques des révoltes populaires. C’est déjà un exploit pour tous les peuples des deux rives de la mare nostra».

    En prononçant ce mot «violence», Patrick a regardé dans le vide, puis l’a répété, pas une fois, mais trois. Pour lui, les choses auraient pu dégénérer en Algérie, si les manifestants n’avaient pas fait montre d’une grande maîtrise de leurs réflexes, et surtout d’une constance dans leur démarche. C’est d’ailleurs, d’après lui toujours, l’erreur que les Gilets Jaunes ont commise en Hexagone. Ces derniers sont entrés directement, pour la plupart, dans le jeu des politiques, en optant pour la force «médiatisée» à outrance afin de faire valoir leurs droits qui sont d’ordre économique. «Et quand on adopte la violence ou la tactique du camp adverse qui essaie de vaincre, dominer et manipuler par la diversion et la force, on tombe forcément dans son labyrinthe». L’exemple algérien, m’explique-t-il, est singulier dans la mesure où la masse populaire avait agi en force symbolique unie dans sa diversité, c’est-à-dire en contrepoids démocratique alternatif dans un rapport de forces complexe contre à la fois des forces anticonstitutionnelles corrompues et des clans satellitaires et larbins courant derrière les dividendes de la rente. En outre, le Hirak avait un fort ancrage dans l’Algérie profonde, ce qui lui a permis de gagner en longévité et en maturité au fil des mois, sans qu’il ne fléchisse devant les tentatives de sa déstabilisation psychologique. «Et tu penses que le mouvement des Gilets Jaunes n’a pas aussi cet ancrage-là ?» «Malheureusement non !» «Mais pourquoi ?» «Parce qu’à la base, c’est un mouvement d’ouvriers salariés, à peine différent des Nuits Debout, que des milliers de Français ont organisées auparavant partout en France !» «C’est-à-dire ?» « C’est simple, quand les Algériens sont sortis, ils n’ont pas demandé d’augmentation de salaires et de pouvoir d’achat, ils n’ont pas demandé de logement ni de l’élévation de leur standard de vie, ni moins encore un dinar qui leur offre des droits aux vacances d’été, mais ils ont demandé une chose, une seule chose qui vaut l’or : la dignité. Or, comme tu le sais mon ami, la dignité, on ne l’achète pas, mais on l’acquiert, on la conquiert, on se l’approprie.

    C’est pourquoi, le régime n’a pas pu acheter ni soudoyer les masses algériennes pour qu’elles cessent de manifester, contrairement au Mouvement des Gilets Jaunes qui s’est divisé dès le départ, scindé en catégories syndicales, appâté par les échéances électorales, en cédant aux demandes pressantes des deux extrêmes (de droite et de gauche) !» «Donc, pour toi, sur le long terme, le Hirak peut vraiment réussir ? Je te pose bien sûr cette question, en tenant compte, du fait que les Algériens vivaient dans un Etat de non-droit. Pas comme les Gilets Jaunes, du moins en principe !» «Le Hirak, c’est un espoir pour l’Algérie, les Algériens et la planète entière pour son message de paix et sa croyance dans le changement pacifique des choses. D’ailleurs, en si peu de temps, il a balisé le terrain pour un autre lendemain, il démantelé symboliquement les réseaux de la tricherie et de la mafiocratie qui se nichent en haut de la pyramide, il a revalorisé l’Algérien touché dans sa dignité et il a exposé à la vindicte médiatique mondiale les faussaires. L’espoir est permis, même si le chemin est encore long pour la conquête du pouvoir effectif.

    Le Quotidien d’Oran, 1 déc 2020

    Tags : Algérie, France, Hirak, Gilets Jaunes,

  • France : Droiture et bonne foi

    par Abdou BENABBOU


    Le brûlant débat actuel en France sur l’interdiction de filmer les policiers et les restrictions imposées à la presse filmée a une puissance interpellatrice à laquelle les observateurs algériens ne pourraient échapper. Il est patent de remarquer qu’à travers le monde entier les réseaux sociaux ont outrepassé le cercle restreint de l’activité politique. Le périmètre sans limite qu’ils offrent à l’activisme et au militantisme est en train de démontrer que l’ampleur qu’ils prennent les a installés dans un vaste terreau où la mouvance, la gouvernance et la gestion humaines dans leurs différents aspects ne sont pas à l’abri des mises à nu. Les statures qu’ils endossent aujourd’hui vont au-delà de celles des structures politiques classiques et l’ensemble des pouvoirs ont bien raison de se méfier de cette nouvelle force car, à bien des égards, elle se dresse comme un garde-fou contre les dépassements et peut aller jusqu’à contrarier les raisons d’Etat.

    Elle est en voie d’imposer la bonne mesure du geste et d’encadrer la décision. Les acteurs de dépassements et de mauvais gestes ont de plus en plus conscience qu’une vraie épée de Damoclès plane sur leurs têtes.

    Bien de graves entorses ont été dénudées par un simple clic, sans lequel des véritables assassinats perpétrés sous couvert de maintien de l’ordre seraient restés dans la case du secret. Mais plus conséquent que la dénonciation publique des fausses bavures de policiers, c’est la crainte et la prudence que ce clic impose à ceux en charge de responsabilités qui régissent la vie de tous les jours qui apparaîtraient les plus grands des bénéfices. La peur de la vidéo est en passe de devenir une arme fatale contre la nonchalance des administrations et du carriérisme désobligeant. Le spectre de la photo arrachée et étalée devient un outil efficace contre la bureaucratie.

    Les pouvoirs en place auraient tort, comme en France, de tout faire pour contrecarrer cet atout qui serait un providentiel argument pour témoigner de leur droiture et de leur bonne foi.

    Le reste n’est qu’affaire de morale et de conscience.

    Tags : France, Macron, violences policières,

  • France: Plongée vers le chaos

    Outre la pandémie du coronavirus qui frappe en plein fouet le monde entier, la France est certainement l’un des pays les plus affectés par l’actualité chaotique de cette année bouleversante. Et les mesures prises par le président Macron pour redresser son pays font débat.

    Crise sanitaire et économique en dégringolade, violence, affrontements sanglants, islamophobie , la France semble sombrer dans le chaos total

    « Baissez vos armes, on baissera nos caméras ! » Quelques 133 000 personnes ont manifesté dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur, 500 000 selon les organisateurs, samedi 28 novembre, contre le texte de loi « sécurité globale » mais aussi contre les violences policières et le racisme. Une centaine de rassemblements étaient organisés dans les principales villes du pays.

    «Floutage de gueule », « Qui nous protègera des féroces de l’ordre ? »… Les manifestants ont sorti les pancartes et fait fleurir les slogans contre un texte jugé attentatoire à “la liberté d’expression” et à l’Etat de droit par ses opposants. La préfecture de police de Paris indique aussi que neuf personnes ont été interpellées en marge de la manifestation de la capitale.

    La façade de la succursale de la Banque de France, située place de la Bastille à Paris, a été incendiée dans la soirée du samedi 28 novembre, en marge de la nouvelle mobilisation contre la loi Sécurité globale déjà marquée par des voitures brûlées, des vitres brisées et des tensions entre manifestants et forces de l’ordre.

    Le feu a été mis à la façade de la Banque de France dans la soirée du 28 novembre, jour d’un rassemblement contre la loi de la Sécurité globale qui a réuni environ 46.000 personnes à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

    Quatre membres des forces de l’ordre ont été sanctionnés jeudi pour avoir insulté et frappé un producteur de musique samedi à Paris. Soi-disant pour défaut de port du masque.

    Trois policiers français ont été suspendus jeudi, après le tabassage d’un producteur de musique noir, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. Cela intervient en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre en opération

    L’affaire a éclaté à la faveur de la publication par le site Loopsider d’images qui montrent un homme noir appelé «Michel» roué de coups par des fonctionnaires de police dans l’entrée d’un studio de musique à Paris.

    Menacé de dissolution le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) s’autodissout
    Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a annoncé son autodissolution vendredi.

    Devant les menaces du gouvernement français, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a annoncé vendredi 27 novembre sur son site internet son autodissolution.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé la semaine dernière avoir notifié à ses responsables la dissolution du CCIF, qu’il a accusé, après l’assassinat de Samuel Paty, d’être une officine islamiste œuvrant contre la République.

    Echourouk, 29 nov 2020

    Tags : France, sécurité globale,