Catégorie : Monde

  • L’avant-dernier vestige du colonialisme: 75 ans de franc CFA

    -Jusqu’à 14 pays africains continuent d’utiliser cette monnaie liée à la France
    -Ils doivent déposer leurs réserves à la Banque de France
    -Cette année, ils pourraient créer une nouvelle monnaie sans contrôle gaulois.

    Sur le continent africain, il y a jusqu’à 14 pays dont les habitants continuent d’avoir le franc français comme monnaie officielle. Oui, le franc, malgré le fait que depuis les années 1950 ces pays ont cessé d’être des colonies de France et malgré le fait que depuis près de 20 ans même le pays français ne l’utilise pas.

    Le nom de la monnaie est le franc CFA (colonies françaises d’Afrique), et en 2020, elle a 75 ans – elle a été créée après l’accord de Bretton-Woods, dans lequel la Banque mondiale et le FMI ont également été créés après la Seconde Guerre mondiale- comme monnaie de référence au Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, Guinée équatoriale et Gabon – divisé en un groupe occidental et un groupe central- .

    Quelle est donc la raison pour laquelle cette union monétaire continue d’utiliser cet anachronisme du contrôle économique français? Jaques Chirac lui-même, ancien président de la République et ancien Premier ministre, a assuré en 2008 que « le gouvernement français perçoit jusqu’à 440. milliards d’euros d’impôts chaque année » en contrepartie de la dette coloniale pour les infrastructures construites par la France.

    Mais ce n’est pas seulement une source de revenus qui décime – encore plus – certains des pays les plus pauvres du monde, mais donne également à la France le contrôle économique de cette zone inégalée dans le monde. Une autre preuve en est que l’État français a la priorité sur les ressources naturelles de ces pays, qui sont peu ou pas très valorisantes, tandis que les entreprises françaises ont la priorité pour remporter des marchés publics dans ces lieux.

    Le contrôle est également transféré à la politique monétaire. Ces quatorze pays sont tenus de déposer 50% de leurs réserves de change à la Banque de France, sous le contrôle direct du Trésor français. Le reste de leurs réserves ne suffit pas pour répondre aux besoins de ces pays, de sorte qu’ils doivent généralement emprunter à l’État français lui-même, avec leurs intérêts inclus. De même, la France est présente dans les trois institutions du franc CFA: la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), où elle nomme des représentants avec droit de veto.

    Les arguments en faveur de l’existence de cette monnaie ne manquent pas non plus et, comme l’explique Javier Rivas, professeur à l’EAE Business School, « a été une source de stabilité pour ces pays, puisque la Banque centrale française a soutenu l’existence d’une parité entre l’euro et le CFA « , qui est resté à un taux fixe de 655 francs pour un euro.

    « Si vous analysez ce qui s’est passé dans d’autres pays de cet environnement qui ne sont pas inclus dans l’union monétaire, l’évolution a été bien pire, subissant plusieurs dévaluations de leurs monnaies et avec une inflation incontrôlée, comme c’est le cas en Angola par exemple », ajoute Rivas. « Le mauvais côté, c’est que ces pays sont très différents les uns des autres, et le fait d’avoir une monnaie forte limite considérablement leur compétitivité internationale en matière d’exportation, notamment leurs produits, à faible valeur ajoutée », fait valoir le professeur.

    Les huit pays de la zone ouest ont passé des années à demander l’abolition de ce système, qui l’année dernière a accepté de se terminer en juillet prochain, bien que Rivas ne pense pas que « les délais soient respectés, puisque ces pays n’ont pas encore fixé selon les détails du nouveau système, tels que le nom de la nouvelle monnaie, quels pays formeront l’union ou les conditions pour y adhérer, en plus d’autres questions ». « J’ai des doutes sur le fait que cette nouvelle monnaie est plus stable que la précédente. Au final, la Banque de France lui a donné de la crédibilité, bien qu’elle ait également été enrichie par les revenus du seigneuriage – l’affaire de l’émission de monnaie -« , conclut Rivas.

    Le nom préliminaire de cette monnaie est l’Eco. Depuis Ebury, ils soulignent que « le changement sera surtout cosmétique même si les réserves de change ne sont plus en France. La souveraineté économique de ces pays va augmenter mais aussi le risque d’instabilité de la monnaie et de plus grande l’inflation et l’impression de l’argent comme une alternative aux impôts ».

    El Economista, 6 mai 2020

    Tags : Afrique, Franc CFA, FCFA, colonialisme, colonisation, françafrique, Eco, CEDEAO, UEMOA,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 4 mai 2020

    (La version française du Point de presse quotidien
    n’est pas un document officiel des Nations Unies)



    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Secrétaire général/Liberté de la presse

    Il y a quelques instants, le Secrétaire général a participé au Dialogue de haut niveau en ligne sur la liberté de la presse et la lutte contre la désinformation dans le contexte de la pandémie de COVID-19, un évènement organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Il a souligné la pression croissante que les médias ont subie ces dernières années, de nombreux journalistes faisant actuellement face à des menaces, au harcèlement et à des agressions violentes. « Lorsque les journalistes sont attaqués, les sociétés dans leur ensemble en paient le prix », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucune démocratie ne peut fonctionner sans liberté de la presse.

    Le Secrétaire général a également déclaré qu’avec la pandémie actuelle, nous assistons à une dangereuse recrudescence de désinformation, allant de conseils de santé nocifs à des discours haineux, en passant par des théories déchaînées de complot. Il a souligné que l’antidote est une information et une analyse fondées sur des faits. Et maintenant plus que jamais, a-t-il dit, nous avons besoin des médias pour documenter ce qui se passe, faire la distinction entre les faits et la fiction, et tenir les dirigeants responsables.

    Riposte mondiale à la COVID-19

    Le Secrétaire général a également pris la parole, un peu plus tôt ce matin, lors d’un événement en ligne destiné à recueillir des promesses de dons pour financer la riposte mondiale au Coronavirus. Il a remercié la Commission européenne et ses partenaires d’avoir accueilli la conférence, y voyant exactement le type de leadership dont le monde a besoin aujourd’hui.

    Le Secrétaire général a souligné à quel point des mesures de santé publique globales et coordonnées sont essentielles pour ralentir la transmission et sauver des vies, mais il a averti que même les pays qui ont pris de telles mesures restent en danger. Il a noté que le virus est susceptible de frapper de nombreux pays qui sont les moins en mesure de faire face. Dans un monde interconnecté, il a souligné que personne n’est à l’abri du danger jusqu’à ce que tout le monde le soit.

    Le Secrétaire général a également souligné que les nouveaux diagnostics, thérapies et vaccins contre la COVID-19 doivent être considérés comme des biens publics mondiaux disponibles et abordables pour tous. Pour un monde exempt de COVID-19, il faudra déployer l’effort de santé publique le plus énorme de l’histoire. Il a ajouté qu’avec l’événement et les engagements pris d’aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie dans la mobilisation des ressources pour cette entreprise vitale.

    Le Secrétaire général s’est également félicité des généreuses contributions annoncées aujourd’hui en vue de l’objectif initial de 7,5 milliards d’euros. Il a toutefois ajouté que, pour pouvoir aider tout le monde, partout, il faudra probablement cinq fois ce montant.

    Liban

    À New York, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, Ján Kubiš, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité au cours d’une séance de consultations sur la situation dans le pays. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a également informé les membres du Conseil des travaux de la Force de maintien de la paix de l’ONU sur le terrain, la FINUL. À l’issue des consultations, il est possible que le Président du Conseil de sécurité, le Représentant permanent Sven Jurgenson, lise une déclaration à la presse.

    COVID-19/Afrique orientale et australe 

     L’UNICEF a déclaré aujourd’hui que plus de 127 millions d’enfants en Afrique orientale et australe, qui devaient retourner à l’école cette semaine, resteront chez eux en raison de la menace posée par le virus. 

    Dans cette région du monde, un foyer sur cinq a accès à Internet et 84% de la population rurale n’ont pas d’électricité.

    L’UNICEF et ses partenaires travaillent sans relâche pour appuyer l’apprentissage par le biais de la radio, de SMS et de documents imprimés.

    Cependant, même avec les mesures d’apprentissage alternatives déployées par les gouvernements, ainsi que par l’UNICEF et ses partenaires, des dizaines de millions d’enfants ne pourront pas en bénéficier. Ces enfants sont souvent parmi les plus marginalisés et les plus vulnérables. Ils dépendent largement des écoles pour leur éducation, leur santé, leur sécurité et leur alimentation.

    L’UNICEF a souligné que les gouvernements, les entreprises et les parents doivent œuvrer ensemble afin de garantir des moyens inclusifs et réalistes pour atteindre tous les enfants.

    COVID-19/Service aérien

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) veille à faciliter la logistique de la riposte à la pandémie, en fournissant des services aériens à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à la communauté humanitaire internationale.

    Aujourd’hui, le PAM a annoncé que les Émirats arabes unis (EAU) consacreront à cette fin une flotte de trois appareils jusqu’à la fin de l’année. Cela devrait permettre l’acheminement de cargaisons et de personnels essentiels là où les besoins sont les plus pressants.

    Dans les mois à venir, cette flotte aidera au transport de millions d’articles médicaux et de milliers de tonnes de cargaisons humanitaires vers les communautés vulnérables et les travailleurs qui sont en première ligne dans plus de 100 pays.

    Les trois appareils feront des rotations entre les Émirats arabes unis et des lieux clefs en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.

    Dans le cadre de l’appel humanitaire mondial, le PAM a été mandaté de fournir des services humanitaires communs, pour le financement desquels un premier appel de 350 millions de dollars a été lancé.

    COVID-19/Somalie  

     En Somalie, l’ONU et ses partenaires soutiennent la réponse du Gouvernement au virus. Le Coordonnateur humanitaire a provisoirement alloué des fonds du Fonds humanitaire pour la Somalie à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’achat de ventilateurs. Des fonds ont également été alloués au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour fournir des générateurs au principal centre de traitement de la COVID-19 à Mogadiscio. 

      En outre, les agences de l’ONU ont alloué 2,6 millions de dollars pour les réponses liées au virus dans le pays.  Dans ce cadre, l’ONU fournit des kits d’hygiène et des équipements de protection individuelle (EPI) au personnel médical qui fournit des services de santé à 30 000 réfugiés et demandeurs d’asile. 

      L’ONU atteint également des dizaines de milliers de personnes avec des articles d’hygiène essentiels, de l’eau potable distribuée par camion-citerne et du matériel de sensibilisation. 

     L’ONU et ses partenaires continuent de répondre aux situations d’urgence liées aux conflits et aux catastrophes naturelles en Somalie, notamment les inondations et les criquets pèlerins. Rien qu’en mars, 623 000 personnes ont pu bénéficier d’une aide vitale. 

    COVID-19/Ghana  

    Au Ghana, la Coordonnatrice résidente par intérim, Mme Sylvia Lopez-Ekra, et l’équipe de pays de l’ONU ont réorganisé les ressources existantes pour soutenir la réponse du Gouvernement à la pandémie et à ses impacts sanitaires, économiques et socioéconomiques.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait don de fournitures de laboratoire et de matériels d’analyse.  Elle a également déployé un expert technique de son bureau régional pour l’Afrique afin d’appuyer la coordination et l’assistance au Ministère de la santé et au centre des opérations d’urgence. 

    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) travaille avec le Gouvernement du Ghana pour mesurer l’impact du virus sur l’économie et préparer un plan, avec l’équipe de l’ONU, pour améliorer les moyens de subsistance. 

    Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a aidé à mettre en place une permanence téléphonique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour répondre à la violence sexiste. Le Programme alimentaire mondial (PAM) aide le Gouvernement à surveiller les prix des denrées alimentaires. 

    Pour sa part, l’UNICEF travaille avec des partenaires pour ouvrir des laboratoires de dépistage au niveau sous-national, tout en collaborant avec le Gouvernement pour avancer les paiements de 322 000 ménages. 

    COVID-19/Cameroun

    Au Cameroun, ou plus de 2 000 cas de COVID-19 ont été confirmés, la Coordonnatrice résidente, Mme Allegra Baiocchi, et l’équipe de pays de l’ONU appuient le Gouvernement depuis avant la détection du premier cas dans le pays.

    Pour ce qui est des besoins de santé immédiats, 14 entités de l’ONU ont élaboré un plan de prévention et de réponse pour appuyer les initiatives nationales avec un déficit de financement de 15,5 millions de dollars.

    L’ONU aide au recrutement d’agents de santé, fournit des véhicules pour la recherche des contacts, appuie la fourniture de tests et fournit des équipements médicaux ainsi que des équipements de protection individuelle.

    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et le Fonds mondial appuient l’achat d’équipements médicaux, y compris de ventilateurs.

    ONU-femmes travaille avec des dirigeants religieux et des organisations féminines et de jeunesse, tandis que l’UNICEF et les autorités locales installent des stations de lavage des mains et fournissent des masques aux groupes vulnérables.

    COVID-19/Burkina Faso, Mali et Ouest du Niger

    Dans le centre du Sahel, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) fait état d’une détérioration sans précédent de la situation dans les zones frontalières entre le Mali, le Burkina Faso et l’ouest du Niger, également connues sous le nom de zone des trois frontières.

    Outre l’insécurité, la pandémie de COVID-19 se propage rapidement dans la région qui compte certains des systèmes de santé les plus fragiles au monde.

    Plus de trois millions de personnes souffrent à présent d’un grave niveau d’insécurité alimentaire et le nombre de déplacés continue d’augmenter. Un million deux cent mille personnes sont à présent déplacées, quatre fois de plus que l’an dernier, et il y a également 107 000 réfugiés.

    L’augmentation de la violence armée contraint non seulement les personnes à fuir leur foyer, mais alors que les écoles et les centres de santé sont pris pour cible, les communautés vulnérables se voient privées des services essentiels.

    Le risque de transmission du virus est également aggravé dans les zones à forte densité de population, notamment les sites de déplacement qui n’ont pas un accès adéquat en matière d’abris, d’eau propre, d’hygiène et d’assainissement de base.

    Cette année, 7,5 millions de personnes dans les régions affectées ont besoin d’une aide d’urgence. L’ONU et ses partenaires humanitaires demeurent sur le terrain pour livrer une aide vitale mais des ressources urgentes sont nécessaires. À compter de la fin du mois d’avril, seul 12% des 988 millions de dollars nécessaires pour financier la réponse humanitaire avaient été reçus.

    Le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) a alloué 42 millions de dollars aux pays du centre du Sahel depuis le début de l’année, principalement pour fournir vivres et nutrition, eau, hygiène et assainissement, abris, protection et santé.

    Au Burkina Faso, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a condamné les violences perpétrées à l’encontre de réfugiés maliens, faisant 32 blessés. L’incident s’est déroulé au courant du week-end dans le camp de réfugiés de Mentao qui abrite quelque 6 500 réfugiés à proximité de la frontière du Burkina Faso avec le Mali.

    Tous les blessés reçoivent actuellement des soins dans des centres de santé. Le HCR a réclamé une enquête urgente sur cet incident.

    Contribution financière

    La Chine a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 88 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

    Tags : Afrique, Liban, Somalie, Ghana, Cameroun, Burkina Faso, Mali, Niger, Sahel,


  • Balance ton déconfiné !


    LE DECONFINEMENT approche, mais la dénonciation de confinés reste un sport national très en vogue (« Le Canard », 15/4). Et, en la matière, ont n’arrête plus les progrès ! « Le Figaro » (24/4) vient de dénicher un cas délation de toute beauté, qui a conduit à l’arrestation d’une grand-mère, dans le Tarn. Son crime : avoir rendu visite derrière la fenêtre de son Ehpad et lui avoir écrit des messages sur une ardoise. Allez, hop ! Balancé par un voisin aux poulets, qui l’ont verbalisé illico, avant d’annuler la procédure face au tollé provoqué par cette histoire des plus éclairantes.

    Un récent sondage Harris Interactive (17/4) semble conformer que le fond de l’air est très frais : 43 % des sondés approuverait le signalement à la police d’un non-respect du confinement. Et tant pis si le cafté est un peu vite déclaré coupable. Dans la plupart des cas, les flics constatent surtout « des phénomènes de jalousie » entre voisins qui ne vivent pas le confinement avec la même joie. La chasse aux barbecues et aux gens heureux est ouverte !

    Policiers et gendarmes notent ainsi de plus d’appels pour dénoncer des proprios de chiens qui sortiraient beaucoup leur clébard, des joggeurs qui joggeraient un peu trop ou des gamins qui jouent au foot dans la rue. Avec cette nouveauté : les corbeaux des temps modernes envoient des photos et des vidéos censées constituer la preuve du délit !

    Le syndicat Alternative Police révélait il y a 15 jours que, dans certaines régions, et surtout dans les grandes villes, jusqu’à 70 % des appels d’urgence concernaient désormais des dénonciations. De quoi mettre en pétard ledit syndicat, dont un représentant rappelait qu’il ne faudrait pas en oublier de dénoncer les vrais délits, « si votre voisin commet des violences conjugales sur son épouse, par exemple »…

    Mais, pour ces fait-là, le nombre d’appels grimpe nettement moins vite ! C.N.

    Le Canard enchaîné – 29.04.2020

    Tags : Confinement, covid-19, coronavirus, pandémie, délation, dénonciation,

  • Guy Marius Sagna

     » Tous les Noirs ne sont pas nos frères et tous les Blancs ne sont pas nos ennemis. Macki Sall Eyadema Bongo Kaboré ne sont pas nos frères. Ils sont les frères des Macron des Trump et des Boris Johnson… Ils constituent le cartel des oppresseurs. Qui sont nos frères ? Tous les opprimés Africains et tous les opprimés des autres continents. Tous opprimés par le même système néocolonial, capitaliste.  » (Guy Marius Sagna.)

    Un véritable militant panafricain à connaître et à faire connaître.
    D’abord parce qu’il est un contemporain, et non une personnalité du passé. Ensuite parce que la marge de manœuvre de militants comme Guy Marius Sagna est extrêmement étroite en Afrique francophone.

    Et le fait qu’il soit homme qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit lui a valu de multiples bastonnades de la part des forces de l’ordre parfois suivies d’arrestations arbitraires de plusieurs semaines.
    Pour des marches de protestation pacifiques ou même pour de simples publications Facebook.

    Ce qui est remarquable dans sa démarche c’est sa capacité à dénoncer de façon radicale un système et ses acteurs, sans se départir de son éducation africaine et donc du respect à minima qu’il doit à ses ennemis politiques.
    Personnellement, je ne crois pas à l’émergence de militants spontanés qui auraient la capacité à eux seuls d’apporter des solutions aux oppressions systémiques que les Noirs subissent en diaspora ou sur le continent depuis des siècles.

    Je ne crois pas à l’émergence d’un messie noir.

    L’époque des prophètes porteurs de révélations étant révolue depuis des siècles. Tout comme celle des leaders noirs rédempteurs.

    Je pense bien plus que nous sommes entrés dans l’ère de la diffusion généralisée de la culture et de l’information.

    Les militants noirs qui à mon avis peuvent faire sens et provoquer un mouvement de conscientisation collective contre nos oppressions, car c’est le but de nos luttes, sont ceux qui sont devenus légitimes pour s’être inspirés de ces leaders historiques que cite Guy Marius Sagna comme Nelson Mandela ou Cheikh Anta Diop. Avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs réussites et leurs erreurs.

    Et ce, sans jamais les diviniser ou les essentialiser. Parce que tous leaders qu’ ils ont été, ils ont été avant tout des êtres humains et non des héros ou des demi-dieux.

    Je suis convaincu que le logiciel idéologique politique et stratégique d’un militant noir digne de ce nom ne peut que s’inscrire dans la grande chaîne de transmission d’une éducation et d’une mobilisation qui se sont perpétuées à travers les âges et les générations. Une Chaîne qui est née sur les premiers bateaux négriers qui ont déporté les premiers Africains aux Amériques et qui constitue le fil à tisser de l’émancipation de nos communautés et de nos peuples.

    Mandela disait que les leaders sont des gens ordinaires qui ont été amenés à assumer des responsabilités extraordinaires en raison de circonstances extraordinaires.

    Reste aux peuples francophones d’Afrique de l’ouest de créer ces circonstances extraordinaires.


  • Noir et noir.e.s

    Par Guy Marius Sagna

    Il raconte dans un de ses carnets qu’une dame a dit au responsable de son bureau de vote « (…) qu’elle désirait voter pour le garçon qui avait fait de la prison ». Elle ne connaissait ni le nom du garçon ni celui de son organisation. Il y a 26 ans aujourd’hui, jour pour jour, celui qui raconte cette histoire, Mandela, était élu président d’Afrique du sud.

    L’autre, à la question de savoir s’il fera un 3e mandat, répond « ni oui ni non ». Mandela continue : « Mon accession au poste de premier président élu démocratiquement de la République d’Afrique du Sud s’est faite plus ou moins contre mon gré (…) j’ai dit (…) que je préférais servir mon pays sans occuper de position dans l’organisation ou au gouvernement. Cependant (…) j’ai accepté. Néanmoins, j’ai exprimé clairement que je ne ferais qu’un mandat. J’ai déclaré que je n’effectuerais qu’un mandat et que je ne chercherais pas à me faire réélire. ».

    Mandela a tenu parole en ne faisant qu’un mandat. L’autre, pour le référendum, pour le mandat de 5 ans, pour la nomination par décret de son frère, pour « la gestion sobre et vertueuse », pour « la patrie avant le parti »…ne fait que dans l’irrespect de la parole donnée. Et pourtant, dans une Afrique du sud post-apartheid, aux défis et enjeux complexes tout aurait pu expliquer plusieurs mandats de Mandela.

    C’est dire qu’il y a des africains dignes et des africains pour qui la parole donnée est une écriture sur du sable. Mais encore, nous, africain.e.s, devons arrêter de nous auto-flageller parfois inutilement avec des propos du genre « nitt ku ñuul dafa bëgg ngur ». Mandela était noir. Cheikh Anta Diop a refusé de siéger à l’assemblée nationale pour protester contre des fraudes électorales massives. Dialo Diop a refusé la prolongation de son mandat de conseiller municipal de la ville de Dakar. Madièye Mbodj a refusé de siéger dans un cabinet ministériel et une enveloppe de 1 million par mois de Macky Sall…Et ils sont tous noirs. Ñuule dañoo bari te wuute.

    Et vous permettrez ceci. Cela doit nous faire prendre conscience d’une chose : «Tous les noirs ne sont pas nos frères et tous les blancs ne sont pas nos ennemis. ». Macky Sall, Eyadéma, Bongo, Kaboré et leur clique ne sont pas nos frères. Ils sont les frères des Macron, des Trump, des Boris Jonhson…Ils constituent le cartel des oppresseurs. Qui sont nos frères ? Tous les opprimés africains et tous les opprimés des autres continents. Tous opprimés par le même système néocolonial, capitaliste.

    Quand on regarde nos élu.e.s du Caire au Cap, de Dakar à Mogadiscio, chaque africain.e peut reprendre à son compte ce propos que l’on retrouve dans La Peste de Camus : « Je vis comme je peux dans ce pays malheureux, riche de son peuple et de sa jeunesse, provisoirement pauvre dans ses élites».

    Barghouti, prisonnier politique palestinien condamné par un tribunal sioniste et emprisonné depuis 18 ans, a écrit à Mandela de sa prison. Il lui dit : l’Apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. ».

    Aujourd’hui, il est clair comme de l’eau de roche que le néocolonialisme ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour notre santé. Ça ne marche pas pour notre économie. Ça ne marche pas pour notre alimentation. Ça ne marche pas pour notre éducation. Ça ne marche pas pour notre environnement. Ça ne marche pas pour notre monnaie. Ça ne marche pas pour nos valeurs africaines. Ça ne marche pas pour nos langues.

    En ce jour de Mandela écrivons-lui ceci : l’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et le néocolonialisme ne survivra pas en Afrique.

    Source

  • Tchad : Les troupes tchadiennes de la chair à canon?

    Depuis le 19 septembre dernier le gouvernement de la république du Tchad est remonté à fond contre la Mission Internationale des Nations Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA). Il n’a d’ailleurs pas pris les gants pour le faire savoir urbi et orbi, menaçant carrément de ramener ses « boys » à N’Djamena si le traitement de ceux-ci n’était pas revu et corrigé dans des délais brefs.

    Raison de cette violente montée d’adrénaline : les autorités tchadiennes ont fini par comprendre – et il leur a fallu du temps et des dizaines de morts pour faire l’addition – que les soldats tchadiens ne sont considérés que comme quantité négligeable malgré leur présence constante sur les premières lignes de la guerre du Mali. Un théâtre d’opérations sur lequel ils ne bénéficient d’aucune des conditions courantes réservées à toutes les troupes des autres pays présentes sur le terrain : Ni relève réglementaire, ni le moindre soutien logistique, et encore moins les commodités ordinaires d’alimentation ou de déplacement.

    Pourtant Dieu seul sait que sans l’engagement – à la limite suicidaire des soldats tchadiens dès le début des hostilités – les forces française auraient été hachées menu et éparpillées sans la moindre chance par les terroristes et autres djihadistes qui se mouvaient dans le relief terriblement dangereux des Iforas comme des scorpions dans le désert.

    Le gouvernement d’Idriss Deby ayant donc fini par réaliser, après plusieurs dizaines de morts et de mutilés, que ses hommes ne sont rien d’autre que de la chair à canon au Mali, il a rué dans les brancards, et ne supportant plus ce qu’il a qualifié de « traitement discriminatoire », il a donné de la voix et exigé que le traitement des éléments de ses troupes change. Avec à l’appui une menace à peine voilée.

    Il est en tout cas curieux que ce ne soit qu’aujourd’hui que le gouvernement aveugle, sourd et muet de Deby a compris que ses militaires ont joué à merveille le Remake des tirailleurs nègres uniquement bons pour les premières lignes, inventé avec succès par la France justement, depuis la guerre de 14/18.

    Il est clair qu’au moment où François Hollande avait décidé de se transformer en justicier, il ne portait pas spécialement le maitre de N’Djamena dans son cœur; pour tout dire, il ne le considérait que comme ce qu’il est en réalité : un petit roitelet nègre, assassin d’habitude qui opprime ses concitoyens, se maintient depuis plusieurs décennies au pouvoir par la force des armes et par une répression barbare à l’égard de la moindre opposition ou revendication.

    Sans qu’il n’ait été sonné, et alors que le Mali se trouve bien loin de l’Afrique centrale, le général-Président du Tchad s’est proposé d’envoyer ses troupes en première ligne – arborant comme pedigree les scalps de tous les chefs de la rébellion du Tchad qu’il a tués ou fait disparaitre.

    Et ça a marché. Les guerriers tchadiens ont fait preuve d’une extraordinaire efficacité, s’offrant même en rabiot le luxe d’abattre le plus dangereux des chefs djihadistes.

    Il n’en fallut pas plus pour que le dictateur tchadien entre dans l’estime du président mou qui était bien content d’économiser ses hommes dans cette guerre qu’il avait entreprise pratiquement à la légère et de compter par dizaines les morts tchadiens qui sautaient chaque nuit sur les mines ou étaient canardés comme des lapins dans les embuscades sous l’étendard bleu blanc rouge.

    En faisant les comptes, c’est bien le contingent tchadien qui a payé le plus lourd tribut dans ce conflit qui a commencé comme une intervention privée de la France, mais qui – à la longue – a changé de forme et de format aujourd’hui, puisque ce sont des forces des Nations Unies qui sont officiellement engagées et qui assurent et la logistique, et les salaires, et bien entendu la sécurité des soldats présents sur le terrain.

    Mais malgré le changement de statut, les bidasses tchadiens demeurent les enfants pauvres d’un conflit dans lequel ils n’ont été expédiés que pour la gloriole d’un potentat qui a, jusqu’ici, donné l’impression de ne vouloir aucune contre partie.

    Ce qui est certain est que ni la France, ni les Nations Unies ne peuvent se passer de la chair à canon à bon marché du Tchad. Les choses vont certainement s’arranger sans trop de mal, et les tchadiens continueront de se faire buter dans le désert malien. Pendant que, de son côté, Idriss Deby continuera à jouer les Tartarin des tropiques sans coup férir. Il sait que les troupes de Barkhane sont logées dans son aéroport – à N’Djamena, par conséquent, tous les caprices lui sont permis. Suite logique : d’ici quelques temps, les Nations Unies auront vite fait de régler le problème de ses hommes.

    Des hommes qui devraient se poser des questions profondes sur leur véritable statut tant dans la vie que sur leur motivation réelle à risquer leur vie sous le soleil ultra torride du Mali.

    Ils ont certes choisi le métier des armes. Mais c’était pour défendre leur pays, et non pour se mettre au service d’un mégalomane qui les utilise sans vergogne comme le ferait un bambin de soldats de plomb.

    Les militaires Tchadiens devraient réaliser une fois pour toutes qu’ils ne sont rien d’autre que des marionnettes entre les mains d’un va-t-en guerre impénitent qui n’aime que la guerre et qui éprouve un plaisir jouissif à s’adonner à la guerre. La guerre au Mali, il y est. La guerre en Centrafrique, il y envoie de pauvres tchadiens qui ne pensent qu’à vivre et non à tuer ou se faire tuer à crédit. La guerre au Nigéria, il y songe déjà en s’impliquant dans un processus alambiqué concernant le bassin du Lac Tchad, où, c’est certain, il sera le premier à mobiliser des militaires.

    Combien de centaines de militaires tchadiens encore perdront la vie pour que les autres, tous les autres, refusent d’aller faire des guerres qui ne sont pas les leurs ?

    Par D.D | Ndjamena-matin

    Source

  • Les présidents africains assassinés de 1960 à 1990

    <p align=’justify’>Entre crise et coups d’Etat, pendant 20 ans, plus de 13 présidents africains ont été assassinés. De Monrovia au Caire en passant par Antananarivo, avec des joues innondées de larmes, les peuples pleuraient leurs présidents.

    EN 1963 : SYLVANUS OLYMPIO, PRÉSIDENT DU TOGO –

    Sylvanus Olympio est né le 6 septembre 1902 à Kpando dans le Togo allemand : cette partie du territoire résultant de la division de la colonie allemande entre la France et le Royaume-Uni après la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale reviendra à l’administration britannique et sera rattachée au Ghana lors de l’indépendance. Son père, Epiphanio Elpidio Olympio (1873-1968), était un très riche commerçant et planteur de cocoteraies, né d’une femme yoruba, princesse nigériane d’Abéokuta, et de Francisco da Silva Olympio, brésilien ; il récupérait des esclaves établis à Agoué dans le but de les élever. La mère de Sylvanus, Fidélia Afe (1862-1967), était de l’ethnie mamprusi de la région de Dapaong, au nord du Togo. Les Olympio, famille fondatrice du Togo, sont aujourd’hui considérés comme l’une des familles les plus riches et puissantes d’Afrique de l’Ouest.

    EN 1966 : JOHN-AGUIYI IRONSI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGERIA

    Le major général Aguiyi-Ironsi (1924-1966), de nationalité nigériane, a été commandant de l’Opération des Nations Unies au Congo (ONUC) de janvier à juin 1964. Il a succédé à Christian Kaldager. Il a été membre du contingent nigérian au Congo de 1960 à 1964. Il a été président du Nigeria de janvier à juillet 1966.

    EN 1969 : ABDIRACHID-ALI SHERMAKE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE SOMALIE

    ll a été Premier ministre du 12 juillet 1960 au 14 juin 1964, et président de la République à partir du 10 juin 1967 jusqu’à son assassinat. Alors en visite officielle dans la ville de Las Anod, il est abattu par un de ses propres gardes du corps. Le lendemain de son enterrement, le 21 octobre, l’armée somalienne prend le pouvoir à l’issue d’un putsch mené par le général Muhammad Siad Barre. Il est le père de Omar Abdirashid Ali Shermarke, lui aussi Premier ministre entre 2009 et 2010.

    EN 1972 : ABEID-AMANI KARUMÉ, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE ZANZIBAR

    Il était le chef de l’Afro Shirazi-Party. À la suite de la révolution zanzibarite qui déposa le dernier sultan en janvier 1964, trois mois après cette prise de pouvoir, Julius Nyerere président du Tanganyika et lui-même fondent la République unie de Tanzanie. Nyerere en est le président et Karume assure la vice-présidence. Karume a été assassiné le 7 avril 1972 à Zanzibar (ville). Quatre assaillants lui ont tiré dessus alors qu’il jouait au Bao au quartier-général du Parti Afro-Shirazi. Il est le père d’Amani Abeid Karume, qui a été élu deux fois président de Zanzibar en 2000 et en 2005. Son successeur est Ali Mohamed Shein.

    EN 1975 : RICHARD RATSIMANDRAVA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE MADAGASCAR

    Richard Ratsimandrava, né le 21 mars 1931 à Tananarive. Il est un militaire et homme d’État malgache. En 1972, sous le régime du Général Gabriel RAMANANTSOA, le poste de Ministre de l’Intérieur lui a été confié. Et c’est là que Richard RATSIMANDRAVA a eu l’idée de fonder sa politique intérieure basée sur la doctrine du « fokonolona » dont il a pensé comme seul cadre institutionnel économique pour le développement du pays. Le 5 février 1975, suite à une crise politique irrésolue, le Général RAMANANTSOA confie le pouvoir au Colonel Richard RATSIMANDRAVA. Il devient chef d’État de la république de Madagascar pendant six jours du 5 au 11 février 1975, date de son assassinat.

    EN 1975 : FRANÇOIS-NGARTA TOMBALBAYE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU TCHAD

    François Tombalbaye, dit Ngarta Tombalbaye, est un homme politique tchadien né le 15 juin 1918 à Bessada, près de Koumra, et assassiné à N’Djaména lors d’un coup d’État le 13 avril 1975

    EN 1976 : MURTALA-RAMAT MOHAMMED, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGERIA

    Le général Murtala Ramat Muhammed, né le 8 novembre 1938 à Kano et mort le 13 février 1976, est un homme d’État nigérian. Murtala Muhammed est né le 8 novembre 1938, l’un des onze enfants de Muhammed Risqua (Riskuwa) et d’Uwani Rahamat dans les quartiers de Kurama à Kano , au Nigéria. Mohammed a fait ses études à l’école élémentaire Cikin Gida, située dans l’enceinte du palais de l’émir. Il a ensuite été transféré à l’école primaire Gidan Makama à Kano, située juste à l’extérieur du palais. Il se rendit ensuite au collège de Kano en 1949 avant de fréquenter le célèbre collège gouvernemental à Zaria, où il obtint son certificat d’études en 1957.

    EN 1977 : MARIEN NGOUABI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO-BRAZZAVILLE

    Marien Ngouabi est un officier et homme d’État congolais, né le 31 décembre 1938 à Ombele, mort assassiné le 18 mars 1977 à Brazzaville. Il a été président de la République du Congo (puis de la République populaire du Congo) du 31 décembre 1968 à sa mort.

    EN 1977 : TEFERI BANTE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’ETHIOPIE

    Teferi Bante (né en octobre 1921 et mort le 3 février 1977) est un homme d’État éthiopien. Du 28 novembre 1974 au 3 février 1977, il est le président du Derg, junte militaire au pouvoir après le renversement de l’empereur Hailé Sélassié.

    EN 1981 : ANOUAR EL-SADATE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’EGYPTE

    Anouar el-Sadate est né le 25 décembre 1918 à Mit Aboul Koum, Al-Minufuyah, en Egypte, dans une famille pauvre de 12 enfants. Il est diplômé de Académie Royale du Caire en 1938. Il succède Gamal Afbel Nasser à sa mort en 1969, El Sadate est élu Président et souhaite prouver la légitimité des nations arabes en entamant la Guerre de Kippour en 1973 afin de récupérer la Syrie perdue pendant la Guerre des 6 Jours. L’attaque inattendue du côté israélien mène à la victoire les Égyptiens. En 1977, lors d’un cessez-le-feu, El Sadate part pour Israël, et devient ainsi le premier homme politique arabe à y être reçu. Le monde arabe, qui le considère comme un traître, est offensé. En 1978, il signe avec le premier Ministre Menahem Begin l’Accord de David, qui leur vaut respectivement le Prix Nobel de la Paix. Suite à une période de violentes répressions des opposants, El Sadate est assassiné par le Jihad islamique le 6 octobre 1981, lors d’une parade militaire au Caire.

    EN 1981 : WILLIAM-RICHARD TOLBERT, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LIBERIA

    William Richard Tolbert, Jr. (13 mai 1913 – 12 avril 1980) était un homme politique libérien, président de la République du Libéria de 1971 à sa mort en 1980. Pasteur baptiste, il a été président de l’Alliance baptiste mondiale de 1965 à 1970. Il fut aussi président de l’OUA entre 1979 et 1980.

    Au matin du 12 avril 1980, un groupe de soldats se rend à la résidence du président pour réclamer le paiement de leurs soldes. À leur tête, le sergent-chef Samuel Doe. Trouvant la maison sans garde et le président encore au lit, ils prennent le parti de massacrer Tolbert, qui est immédiatement éventré dans sa chambre et défenestré. Le sergent Doe devient ainsi le 21e président de la République du Libéria.

    EN 1987 : THOMAS SANKARA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE BURKINA-FASO

    Thomas Sankara, né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso, est un homme d’État anti-impérialiste, révolutionnaire, socialiste, panafricaniste et tiers-mondiste voltaïque, puis burkinabè , chef de l’État de la République de la Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso, de 1983 à 1987. Il prend le pouvoir le 4 août 1983 et devient président du Conseil national de la révolution, toujours épaulé par son ami Blaise Compaoré. Il fonde, un an plus tard, la République du Burkina Faso (qui signifie « le pays des hommes intègres »). Thomas Sankara met en place une véritable révolution, il veut sortir le pays de la pauvreté et lui donner son indépendance. Il donne du pouvoir aux jeunes, des mesures sont prises en faveur des femmes (lutte contre l’excision, par exemple) et il encourage l’alphabétisation des adultes tout en luttant contre la corruption. Le radicalisme de son régime inquiète cependant certains pays. Il est assassiné le 15 octobre 1987, mitraillé par un commando.

    EN 1989 : AHMED ABDALLAH, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DES COMORES

    Ahmed Abdallah Abdéremane ,né le 12 juin 1919, mort le 26 novembre 1989, est un homme d’affaires et homme politique comorien, longtemps membre du parlement français (Sénat) ensuite chef de l’État comorien

    EN 1990: SAMUEL-KANYON DOE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LIBERIA

    Homme d’État libérien, né le 6 mai 1951 à Tuzon (Liberia). Il monte en grade et devient sergent-chef en 1979. Comme d’autres Libériens autochtones, appelés Natives, Samuel K. Doe éprouve de la rancœur envers les Américano-Libériens, descendants des esclaves noirs d’Amérique affranchis qui fondèrent la colonie du Liberia en 1822. Après ce coup d’État, Samuel Doe, promu général, établit le Conseil de rédemption du peuple (C.R.P.), composé de lui-même et de 14 officiers, pour diriger le pays. Doe suspend la Constitution jusqu’en 1984, date à laquelle une autre est approuvée par référendum. En 1985, il remporte une élection présidentielle que certains observateurs dénoncent comme frauduleuse. Il est confronté à une opposition dans le pays et à l’étranger, où son régime est souvent critiqué pour sa corruption et sa brutalité. En juillet 1990, les forces rebelles menées par Charles Taylor ont atteint la capitale, Monrovia, mais Doe refuse de céder le pouvoir. Il sera capturé et assassiné quelques mois plus tard au cours de la guerre civile le 10 septembre 1990.</p>

    Recueilli par Iss Heridiny

    Tags : Afrique, françafrique, coup d’Etat, présidents africains assassinés,

    Source

  • Edem Kodjo : La race des seigneurs



    Fidèles à leur nature de charognards, les marocains, avec des torchons d’articles relayés par leurs sites, ont insulté l’âme d’Edem Kodjo, la personnalité à qui toutes les grandes grandes figures africaines ont salué en tant qu’illustre homme d’Etat panafricaniste engagé et penseur émérite.

    Edem Kodjo, ancien Premier Ministre du Togo et ancien Secrétaire Général de l’OUA, en sa qualité de Membre du Panel des Sages, a toujours mis son talent et son temps au service de la paix et de la médiation. Sa mort est une véritable perte pour le continent.

    Ses talents, sa gentillesse, générosité et lucidité ont été soulevés dans un article écrit par Célestin Monga, lorsque Edem Kodjo est intervenu auprès des autorités camerounaises pour le sortir de prison. Voici un extrait de ce texte datant de 1987.

    Edem Kodjo : La race des seigneurs

    Par Célestin Monga*

    Si la politique internationale était simplement une question d’intelligence, de brio, de compétence, de doigté et de talent, le Togolais Edem Kodjo, aurait été à peu près imbattable. L’ancien secrétaire général général de l’Organisation de l’Unité Africaine possède et maîtrise les dons intellectuels les plus éclatants du personnel diplomatique africain.

    Il a une prodigieuse mémoire des dates et des chiffres, une grande connaissance des dossiers et une précision dans l’expression qui…inquiètent ses interlocuteurs.

    Soutenir le regard de ses yeux vifs et transparents ôte toute envie de dire des bêtises. On comprend donc pourquoi il intimidait certains chefs d’État. Ceux qui ne l’aimaient pas et ceux qui le haïssaient cordialement reconnaissaient son envergure, sa forte personnalité.

    Souverain-né, susceptible et hauutain, romantique et redoutable, policé et élégant (il est toujours habillé en costume d’alpaga 100 % mohair ou en flanelle extra-fine, avec le manteau en cachemire), ironique et charmeur, il a l’air pour recueillir les honneurs. Il a été instruit dans ce but, il a toujours voulu être un grand homme et y est parvenu (presque) aisément. Enarque, il a été successivement administrateur, ministre et banquier avant d’être patron de l’organisation panafricaine, puis, professeur associé d’économie du développement à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il n’a que 49 ans, mais donne l’impression d’avoir le passé, le présent et même l’avenir derrière lui.

    Particulièrement affecté par les réactions -souvent empreintes de mauvais foi- qu’avaient suscité sur le continent africain sa décision d’admettre la République Arabe Sahrouie Démocratique à l’OUA en février 1982, il s’est découragé pendant quelques mois, avant de s’amuser de sa victoire posthume : l’organisation a entériné cette décision deux années après

    Après ses études, Célestin Monga travaille dans le secteur bancaire au Cameroun. Il est révélé au grand public par une lettre ouverte adressée aux autorités publiques, laquelle lettre lui vaut d’ailleurs des démêlés judiciaires  en 1990.

    *Senior Economist au Département Europe et Asie Centrale de la Banque mondiale, conseiller du premier vice-président de la Banque mondiale à Washington, directeur général adjoint de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel  et vice-président à La Banque africaine de développement.

    Tags : Edem Kodjo, Organisation de l’Unité Africaine, Union Africaine, OUA, UA, panafricanisme,



  • France : les étrangers à l’avant-garde de la lutte contre la pandémie (vidéo)

    Quelle était grande la surprise du président Emmanuel Macron lors de sa visite à l’hôpital de Marseille pour rencontrer le Professeur Didier Raoult !

    Portant un masque, Macron bavarde avec le personnel médical et leur pose une question de leur provenance. Il ne s’attendait pas à une telle réponse : Maroc, Algérie, Mali, Sénégal, Burkina Faso…

    Devant telle réponse, le mandataire français est resté bouche bée même si elle était cachée derrière le masque. La France est prise en charge par des médecins et des infirmiers étrangers alors que le gouvernement français mène une lutte implacable contre la migration et a bâti un mur devant les demandes de visa en Afrique et ailleurs.

    Tags : France, Emmanuel Macron, migration, coronavirus, covid19, pandémie, Maroc, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Algérie,

  • Thomas Sankara, le Che Guevara africain

    L’Histoire pour Tous N° 34 : Histoire du Burkina-Faso et Thomas Sankara, le Président Révolutionnaire.

    Thomas Sankara a été le Président du Burkina-Faso entre 1984 et 1987, date de son assassinat. Durant sa Présidence, la lutte contre les élites et contre l’Impérialisme Européen a été constante pour profiter aux classes inférieure.

    1) La Haute-Volta : de sa colonisation par la France à son Indépendance.

    La Haute-Volta était un territoire sous le contrôle de la France entre 1919 et 1958, non sans nombreuses réorganisations dans les territoires adjacents ; tel que le Haut-Sénégal, le Niger et le Tchad, tous situés en Afrique Occidentale Française, entre 1895 et 1958.

    En 1887, après plusieurs campagnes militaires, les Français obtinrent finalement la capitulation Mossi : Tenkodogo, Yatenka et Wogodogo ; des royaumes qui s’étendaient entre l’actuel Ghana et le Burkina-Faso. Une fois ses territoires annexés, la déportation de la population qui servirait d’esclaves a commencé, principalement pour l’Amérique Coloniale de la France (Martinique, Guadeloupe, etc.). malgré la disposition des royaumes, l’ethnie Mossi, encore majoritaire au Burkina-Faso, a réussit à maintenir sa langue et sa culture, jusqu’à aujourd’hui.

    En 1958, face aux tensions, croissantes dans la région, outres les problèmes de la France après la Seconde Guerre Mondiale, Charles de Gaulle proposa un référendum sur l’indépendance des territoires qui le souhaitaient. À partir de ce moment, la Haute-Volta est née, bien que ne soit qu’en 1960, qu’elle soit officiellement Indépendante, adaptant le territoire délimité par la France et changeant son nom en République de Haute-Volta.

    Comme beaucoup d’États voisins, la République de Haute-Volta a été caractérisée par une par une grande instabilité au début au début de son existence en tant que État Souverain.
     
    L’indépendance fut proclamée par Maurice Yaméogo, qui est le Premier Président. Pendant plusieurs années, les Coups d’États et les Gouvernements se sont succédé, laissant un pays déjà pillé par la France Coloniale dans des conditions encore pires.

    L’un des leaders les plus durables fut Sangoulé Lamizana, entre 1966 et 1980, au cours duquel les Partis d’Oppositions furent proscrits.avec la chute de Lamizana, la Présidence de Saye Zerbo, qui a offert la première place dans un Gouvernement à Thomas Sankara, qui l’a acceptée.
     
    2) Thomas Sankara : son enfance, son entraînement militaire et son accession au pouvoir.


    Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21/12/1949 à Yako, une ville de la Colonie de Haute-Volta. D’origine modeste et connu pour son enfance rebelle, il rentre à 17 ans dans une Académie Militaire, sa seule chance de pouvoir faire des études pour quelqu’un de son statut social.

    Pour compléter sa formation, il s’est rendu à Paris, où il sera envoyer plus tard pour participer aux conflits Français qui se sont déroulés à Madagascar, puis au Maroc. Enfin, en 1974, il rentre en Haute-Volta pour participer à la guerre entre son pays et le Mali : dite la Guerre de la Bande d’Agacher (entre la frontière du Burkina-Faso et celle du Mali), du 14 au 30/12/1985 ; où il fut décoré.

    Au cours de ses voyages, il fit la connaissance de Blaise Compaoré, un compatriote avec lequel, il a noué des relations étroites et qui influera sur sa future présence au sein de son gouvernement.
    Fort de sa popularité, Saye Zerbo lui propose en 1981, un poste au gouvernement, qu’il accepte.

    Cependant, un an plus tard, il démissionne en raison d’irrégularité et de son opposition sur certaine décision de Zerbo. Cela a conduit à son emprisonnement, ce qui a provoqué une réaction des secteurs urbains et surtout universitaires, ce qui a conduit à des grèves pour obtenir sa libération.

    Ce n’est qu’en 1982 que Zerbo fut renversé, par des sous-officiers de l’armée, et fut remplacer par Jean-Baptiste Ouédraogo, médecin militaire, à la tête de l’État, qui aussitôt fit libéré Sankara et en fait le Chef de son Gouvernement.


    Sankara a rénové les structures public et de l’armée, en essayant d’éliminer la corruption et les abus des classes riches contre le peuple.

    En outre, Sankara a lancé un discours Révolutionnaire Marxiste, dans lequel, il a appelé à l’insurrection du peuple devant l’ineptie de certains dirigeants, fonctionnaires, etc …. Ces attitudes n’aimaient pas l’aile conservatrice du Gouvernement.enfin, il y a eu un Coup d’État, qui a de nouveau emprisonné Sankara avec ses alliés politiques, à l’exception de Campeoré, qui s’était enfuit et s’est retranché à Pö, une petite ville du sud. Il fut remplacé par le Général Yorian Gabriel Somé (assassiné le 9/8/1983, sur ordre de Campaoré) , qui prend ses fonctions, mais ne décide pas d’éliminer Jean-Baptiste Ouédraogo, qui est resté au pouvoir. De plus Somé comptait sur le soutient de Gui Penne, conseiller du Président de la France, François Mitterrand.


    Cependant, l’incarcération de Thomas Sankara n’est pas passé inaperçu ; à nouveau, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Ouagadougou (Capital du Burkina-Faso), y comprit les étudiants, les lycéens, les chômeurs et même les prostituées, ont participé à la manifestation, pour la libération de Sankara et de ses alliés. Profitant de ce climat de tension, un nouveau Coup d’État était prévu.


    Le 4 août 1983, jour de la célébration de la fête de l’Indépendance, la garnison insurgée de Pô, avec à sa tête Campeoré , arrive à Ouagadougou accompagnée d’une foule en liesse ; prirent les points névralgiques du pouvoir : le Palais de la Présidence, la radio-télévision et la gendarmerie.

    Campaoré fit libéré Sankara, qui fut mis à la Présidence du Conseil National Révolutionnaire . Sankara forme un nouveau Gouvernement avec la Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et l’Union des Luttes Communistes (ULC)

    Sankara déclare que ses objectifs sont :

    «Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que, sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance ».

    Il s’entoure de cadres compétents, défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la responsabilisation de la jeunesse, la décentralisation, la lutte contre la corruption, etc. …

    3) De la Haute-Volta au Burkina-Faso : Le Gouvernement de Thomas Sankara (1984-1987).

    Un an plus tard, le 4 août 1984, Sankara, profitant à nouveau de l’anniversaire de l’Indépendance, décida de changer le nom du pays et tous les symboles Nationaux. La Haute-Volta, nommée en raison de la présence du fleuve du même nom a été rebaptisé Burkina-Faso.

    Le nom n’a pas été choisie sur un coup de tête : Burkina signifie ; ’’Homme de Valeur’’ en langue Moré et Faso : signifie ’’Pays’’ ou ’’Pays de’’ en langue Dioula. Ainsi le Burkina-Faso pourrait être traduit par : ’’Terre d’Homme de Valeur’’.

    À son tour, le drapeau tricolore à également a été changé en noir, blanc et rouge, par un rouge et vert (symbolisant respectivement la ville et la terre) avec une étoile jaune avec cinq point intermédiaires ; et l’Hymne National, écrit par Sankara, lui-même, en langue Lobi, remplace l’Hymne précédent en Français, héritage de la colonie.

    Sankara a également entamé un processus de reconstruction de l’État : il a handicapé tous les fonctionnement qui ne se conformaient pas à leur travail. Il a crée un nouvel organe directeur : le Comité National de la Révolution (CNR). En parallèle, ont été crées les Comités de Défense de la Révolution (CDR), des organisations créées par le peuple et qui ont servi à assister la population dans tous les domaines et qui se sont rapidement étendues à toutes les localités. Les Tribunaux Populaires de la Révolution ont également été créés, ce qui a lancé un processus de réorganisation de l’État et de la fonction publique.


    La politique de Sankara était assez cohérente : elle visait à réaliser une redistribution de la richesse ; il voulait aider la population rurale qui représenté plus de 80 % des habitants du Burkina-Faso ; et il voulait mettre fin à toute influence du système Capitaliste Européen, qu’il considérait corrompu et inefficace. Son discours, proche du Marxisme, ne nia pas la religion et incorpora en fait des éléments à la fois Chrétiens et Islamiques.

    Il a également incorporé la lutte pour les Droits des Femmes à sa révolution : Sankara n’a pas accepté le fait que dans une lutte u collectif opprimé, le peuple était contre les élites, il n’y avait pas non plus de lutte contre l’oppression des femmes. En fait, son gouvernement a incorporé des femmes, parmi ses ministres.

    Sankara a également éliminé tout culte de personnalité ; il n’a pas laissé son portrait figurer dans les institutions officielles (comme l’on fait de nombreux dirigeants Africains). Il a également introduit une politique d’austérité : obligeant tous les fonctionnaires et tous les postes ministres, y comprit lui, à baisser son salaire, et fixant une limite de salaire. Élimination des dépenses inutiles, telle que, l’entretien des Mercedes coûteuses pour les ministres et l’établissement d’une Renault 5, beaucoup moins chères.


    L’un des objectifs les plus connus de Sankara était de fournir deux repas et dix litres d’eau par jour à tous les résidents Burkinabés. Une tentative d’acculturation de la population a été à ajoutée à sa politique, créant différentes entités dans le but d’éduquer la population majoritairement analphabète. En outre, il a ouvert de nombreuses écoles secondaires et instituts afin que le peuple puisse aller à l’école.

    Thomas Sankara devant les Nations Unies

    Sur un plan international, Sankara s’est toujours opposé au Fonds Monétaire International (FMI) et a ses propositions, tout en refusant de payer la dette extérieure. Il a assuré que, dans ses priorités, il nourrissait son peuple et ne payerait pas les dettes que l’ancien colonisateur (la France) leur avait imposées dans le but de tenter une nouvelle domination économique. Il a également critiqué la politique interventionniste Américain, ce qui lui a valu la désapprobation des Présidents Américains, tels que Ronald Reagan ou George Bush.


    Il était favorable à des Gouvernements tels que Cuba ou le Nicaragua, qui selon lui, s’étaient défendus de l’Impérialisme Américains. Il s’est également opposé à l’Apartheid Sud-Africaine, la denoçant à chaque occasion.

    4) La Mort de la Révolution :

    Thomas Sankara a été assassiné le 15/10/1987.

    Sankara est devenu gênant, du fait de sa lutte contre le néocolonialisme, menaçant la place de la France en Afrique ainsi que le pouvoir des autres chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, au comportement plus docile.

    Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d’un coup d’État organisé par un de ses camarades les plus proches Blaise Compaoré (plus disposé à soutenir les intérêts de la France, de la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny et du Malien Moussa Traoré, qui soutiennent se renversement)

    L’implication de la Libye de Khadafi (en dépit du soutien politique et matériel qu’il apportait à Sankara) a parfois été souligné, mais aucune preuve ne peut l’affirmée. Quelques jours plus tard, il est déclaré : « décédé de mort naturel » par un médecin militaire.

    Son frère d’armes Blaise Compaoré (photo ci-dessus) qui lui succède à la tête du Burkina Faso, est soupçonné d’être le principal responsable de son assassinat.

    Selon sa version des faits ; il déclara ; qu’il fut contraint de recourir à la force meurtrière pour faire face à la résistance de Sankara, une version démentie par de nombreux témoins.

    Thomas Sankara et certains de ses camarades tués lors du coup d’État seraient enterrés sans tombe au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou, pour éviter la création ’’d’un Mythe et d’un Martyr’’. Plus tard, de simples tombes en ciment sont édifiées.

    Une fois installé au pouvoir, Compaoré élimina tous les alliés de Sankara, ouvrant ainsi la voie à un régime dictatorial.

    Cependant, malgré la dure répression, des étudiants ont protestés contre la mort de Sankara, mais cette fois-ci, ils n’ont pas réussit à ébranler le nouveau régime.
    La mort de Thomas Sankara , en revanche, ébranla les pays voisins : les Présidents du Ghana, du Mali et de la Côte-Ivoire lui ont rendu un hommage pour ses actes politiques ; mais au Nicaragua et à Cuba des message de deuil ont été consacrés à la mort de Thomas Sankara.

    Ainsi se termina la vie de celui qu’on surnommé : ’’Le Che Guevara Africain’’.

    Liste des Présidents de Haute-Volta puis du Burkina-Faso :

    Maurice Yaméogo (1921-1993), Président du 11/12/1959 au 3/01/1966

    Sangoulé Lamizana (1916-2005), Président du 3/01/1966 au 25/11/1982, arrivé par un Coup d’État.

    Saye Zerbo (1932-2013), Président du 25/11/1980 au 7/11/1982

    Jean-Baptiste Ouédraogo ( né en 1942) Président du Comité Militaire de redressement pour le
    Progrès National (CMRPN), du 7/11/1982 au 4/8/1983), arrivé par un Coup d’État.

    Thomas Sankara (1949-1987), Président du Conseil National de la Révolution du 4/8/1983 au 15/10/1984, arrivé par un coup d’État.

    Blaise Compaoré (né en 1951), Président du Front Populaire du 15/10/1987 au 24/12/1991, arrivé par Un Coup d’État, puis Président du Burkina-Faso du 24/12/1991 au 31/12/2014, contrait de démissionner par un soulèvement populaire.

    Isaac Zida (né en 1965), Chef f’Etat par Intérim du 1/11/ au 21/1/2014

    Michel Kafanko (né en 1942), Président du 21/11/2014 au 29/12/2015 ; son mandat a été interrompu par un Coup d’État, organisé par le GénéralGilbert Diendéré. Chérif Sy, Président du Conseil National de Transition, assure l’intérim. Le Putsch ayant échoué, Michel Kafango reprend ses fonction le 23/9/215.

    Rock Marc Christian Kaboré (né en 1957, Président élu depuis le 29/11/2015.

    Sources :

    L’Afrique de Thomas Sankara, de Carlo Batà, 2011

    Les fondements historiques, économiques et politique Africaine de la France, Guy Martin, 1985

    La presses internationales et mes propres recherches.

    Nîmes le jeudi 21 mars 2019,

    Cazorla Denis.

    Source

    Tags : Burkina Faso, Haute Volta, Thomas Sankara, Blaise Compaoré,