Catégorie : Monde

  • Centrafrique : les soldats mauritaniens de la Minusca ne sont pas les bienvenus

    Centrafrique : nouvelle manifestation à Bambari contre les soldats mauritaniens de la Minusca.

    Dans la matinée du dimanche 2 juin 2019, les jeunes du quartier PK12 proche de l’aérodrome sont descendus massivement dans la rue pour bloquer une nouvelle fois l’installation des soldats mauritaniens de la Minusca dans le secteur.

    Alors que les soldats du contingent gabonais de la Minusca devraient rejoindre leur nouveau poste à Bocaranga dans l’Ouham-Péndé, une localité proche des lieux du massacre du 21 mai imputé aux rebelles de 3R dont plus de 54 personnes avaient été égorgées, les soldats du contingent mauritanien, qui devraient relever leurs collègues gabonais à Bambari, ne sont pas les bienvenus dans la ville.

    La semaine dernière, une première manifestation des jeunes des quartiers proches de l’évêché et du pont Nguéndet avait poussé la Minusca à annuler l’installation des soldats mauritaniens sur les différents checkpoints du secteur.

    Comme si cela ne suffisait pas, ce dimanche 2 juin 2019 dans la matinée, c’est le tour des habitants du PK12, un quartier situé à 12 kilomètres de Bambari, secteur aérodrome de barricader la route à l’arrivée des soldats mauritaniens de la Minusca qu’ils accusent d’être des complices des rebelles de l’UPC.

    Une équation difficile à résoudre pour la Minusca qui a besoin des plus d’hommes pour renforcer ses patrouilles dans l’Ouham-Péndé, lieu considéré prioritaire suite aux attaques des rebelles de 3R.

    Le directeur de l’école a Koundjili a partagé qu’il a vu par ces propres yeux un convoi de la MINUSCA qui passait prêt du village. Cela s’est produit au moment même quand le massacre se déroulait. Les « Casques blues » ont, malheureusement ignoré les assassinats en masse des habitants de la RCA. Le convoi est passé sans même s’arrêter.

    En décembre 2018 l’ONG « Aimons notre Afrique » a déjà demandé le départ du contingent mauritanien de la RCA à cause de leur manque d’expérience et à cause de soupçon de leur complicité avec les bandits. L’une des nombreuses accusations est lié à la tragédie d’Alindao qui a eu lieu fin novembre 2018, où 60 personnes sont tombés victimes de l’attaque sur le camp des déplacés. C’était le contingent mauritanien qui était en chargé de la sécurité des déplacés et ils n’ont rien fait.

    Tags : RCA, Reṕublique centrafricaine, mauritanie, casques bleus, MINUSCA,

  • Ce que Nelson Mandela a appris auprès de l’Algérie

    18 Mars 1962. A Evian, les négociateurs viennent de signer les accords mettant fin à la guerre d’Algérie. Le jour même, Nelson Mandela prend le train entre Rabat et Oujda. Il voyage clandestinement afin d’avoir des discussion politiques avec les indépendantistes algériens et acquérir une formation militaire.

    Son instructeur militaire n’est autre que Mohamed Lamari, celui qui sera chef-d’état major de l’armée algérienne pendant la guerre civile jusqu’à 2005.

    Au lendemain des accords d’Evian, les cinq leaders historiques du Front de Libération Nationale dont Ahmed Ben Bella sont libérés. Ils se rendent au Maroc pour avoir une vue d’ensemble de la situation alors que des dissensions se font jour entre l’état-major de l’ALN et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). En réalité, une lutte acharnée pour le pouvoir avait déjà commencée.

    Malgré les précautions prises, Mandela est surveillé au Maroc par les services secrets occidentaux. Il voyage avec un faux passeport éthiopien sous le nom de David Motsomayi. En avril 1962, il se rend au Mali durant son périple de retour.

    Revenu en Afrique du Sud, il est arrêté le 5 août 1962. Son arrestation a été rendue possible par une aide de la CIA, qui avait transmis des informations à la police sud africaine sur sa fausse identité. Il est accusé d’avoir quitté le pays clandestinement. Mais inspiré par la lutte des indépendantistes algériens, c’est désormais un homme déterminé. Le combat contre l’injustice raciale doit passer par la confrontation armée. A son procès en novembre 1962, il déclare « S’il fallait le refaire, je ferais exactement la même chose. Ainsi aurait fait tout homme digne de ce nom. » Il est alors condamné à cinq ans de prison.

    Deux ans plus tard, il passe de nouveau en justice pour avoir auparavant créé une branche clandestine armée au sein de l’ANC. Accusé de rébellion armée, il est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Au cours de ce procès en 1964, il assume son parcours.

    « En Afrique, le soutien m’a été promis par de tels hommes… Ben Bella, l’actuel président de l’Algérie. C’est Ben Bella qui m’a invité à visiter à Oujda le quartier général de l’armée algérienne de Libération Nationale. »

    L’Algérie n’est pas seule à l’aider. La Tunisie de Bourguiba lui donne une aide financière.

    En décembre 1974, l’Algérie préside l’assemblée générale de l’ONU. Après des débats acharnés, l’Afrique du Sud ségrégationniste est exclue des Nations Unies. Le jeune ministre des affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika venait de réaliser un exploit diplomatique. Mais la victoire diplomatique africaine n’était pas totale. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne opposent leur veto à toute sanction économique contre Pretoria.

    Soumis à la pression internationale, le régime d’apartheid cherche à obliger Nelson Mandela à renoncer à l’option de la lutte armée. Ce dernier répond en février 1985 « Seuls des hommes libres peuvent négocier ; des prisonniers ne peuvent contracter des accords. »

    Avec le cours des événements, le monde change. Le bloc soviétique s’écroule. Le régime d’apartheid finit par disparaître. Enfin libre, Nelson Mandela deviendra le premier président noir d’Afrique du Sud. Un rêve exprimé dès 1952 se réalise. Et c’est un homme qui a appris des erreurs des autres. Il a étudié l’histoire contemporaine d’autres pays dont l’Algérie et le Zimbabwe.

    Véritable homme d’Etat, il prendra des décisions et suivra une démarche pour réconcilier les sud-africains de toutes races, de toutes ethnies, de toutes classes sociale.

    Tags : Algérie, Maroc, Mandela, Madiba, appartheid, racisme, Pretoria, FLN,

  • Sourd, il traduit les 114 sourates du Coran en langage des signes pour les malentendants

    En Indonésie, plus précisément à Djakarta, chaque année, à l’approche du mois sacré de Ramadan, Surya Sahetapy et ses amis étaient complètement déprimés car ils ne savaient pas comment aider davantage d’Indonésiens à étudier le Coran, le livre le plus sacré de l’islam, ce qui peut paraître surprenant dans le pays le plus peuplé du monde, à majorité musulmane.

    Traditionnellement, les musulmans du monde entier récitent l’intégralité du Coran durant le mois de Ramadan lors de la prière de Tarawih, ce ramadan qui a débuté le 5 mai en Indonésie à été synonyme de partage et de solidarité.

    La prière, obligation religieuse à laquelle nul ne peut déroger se base sur la récitation du Coran mais apprendre les 114 sourates, peut parfois prendre des années, et beaucoup apprennent ici les récitations mélodiques en arabe – ainsi que l’indonésien traductions et interprétations – en écoutant des enregistrements audio précise Surya mais nous ,cela nous ne pouvons pas parce que mes amis et moi nous sommes tous sourds !

    Surya et ses amis ont alors décidé de relever un défi unique et ont passé un ramadan sans tristesse et dans la joie .

    Leur idée lumineuse ?

    Ils ont tout simplement posté des vidéos d’apprentissage du Coran en langage des signes à l’usage des malentendants qui sont devenues virales et qui ont aidé énormément de musulmans pendant ce mois particulièrement sacré de ramadan .

    Surya s’est associé à une organisation islamique locale dans le cadre d’un projet communautaire visant à produire des vidéos en langage des signes, traduisant les 114 sourates sur you tube et leur investissement en faveur de la communauté musulmane indonésienne a été un véritable succès.

    Une initiative noble et désintéressée qui sera bientôt suivie par d’autres pays très intéressés par ce concept auquel nul n’avait pensé auparavant !

    Source : Alnass
    Tags : Islam, sourd, traduction, Coran, langage des signes,

  • « Ils ne m’ont pas demandé de visa pour partir à la guerre »

    Quelque 400 000 Africains ont combattu dans les guerres européennes du 20ème siècle. Parmi eux, les tirailleurs, les tireurs d’infanterie sénégalais. Peu survivent. Nous avons parlé à trois d’entre eux, qui sont tiraillés entre la fierté d’avoir combattu avec la France dans des guerres comme la Seconde Guerre mondiale et la douleur liée au traitement qui leur a été infligé.

    Les os de Sadio Coulibaly craquent lorsqu’il se lève de son fauteuil. S’appuyant sur sa canne en bois, il fait quelques pas et cherche le soutien complice de sa femme. À 96 ans, il est l’un des derniers tirailleurs survivants à avoir combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, en Algérie et en Indochine. Il s’agit de soldats africains recrutés par la France pour donner leur vie pour la métropole, envoyés au front comme chair à canon et discriminés au moment des reconnaissances, des pensions et des prix, voire représaillés pour avoir exigé un traitement égalitaire. « A Hanoi, les balles ne faisaient pas la distinction entre les Blancs et les Noirs », déclare amèrement Coulibaly, « pour partir en guerre, ils ne nous ont pas demandé de visa ».

    Dans son modeste domicile du quartier de Ndolofenne, à Saint-Louis, Coulibaly conserve ses anciennes médailles et un certificat de l’Ordre du Lion que lui a remis le président du Sénégal il y a trois ans. Malgré son âge avancé et à force de le répéter, il récite en détail des lieux et des dates comme une litanie. « Depuis le champ de Kayes, nous sommes allés à Tambacounda, Kaolack, Thiès et Rufisque. Puis nous sommes allés en bateau à Marseille. Nous sommes arrivés sept jours plus tard et il y avait des gars de partout, du Sénégal, du Mali, de la Guinée et de la Mauritanie « , a-t-il déclaré.

    A partir de là, son histoire est confuse et embrouillée, saute d’une guerre à l’autre, de la libération de Paris au port de Tourane, de la boue d’Indochine au désert de l’Algérie. Mais certains détails sont restés gravés dans sa mémoire. « Le bateau SS Pasteur nous a emmenés à Saigon. La guerre là-bas a été très dure, ils nous ont envoyés dans la jungle et on passait des jours et des jours sans dormir, l’ennemi est sorti de nulle part soudainement, il y avait des cadavres partout « , explique-t-il. A la tête d’un détachement de 140 tirailleurs, le sergent Coulibaly a failli mourir. Puis l’Algérie viendrait où il aurait été blessé et ils l’ont renvoyé chez lui.

    Après 18 ans dans l’armée, l’heure de la retraite est arrivée. « Les tirailleurs nous versent une pension équivalant au quart de celle des anciens combattants blancs. Pourquoi? Les balles à Hanoi ne savaient pas si vous étiez européen ou noir, dans la guerre en Europe, de nombreux frères africains sont morts sous les bombes. Ils nous ont également promis la nationalité et ne l’ont jamais accomplie, c’était une trahison. Je n’ai plus l’âge de voyager, mais mes enfants auraient pu partir en Europe pour travailler et chercher leur vie. Si je voulais visiter la France, le pays où je donnais tout, je devrais obtenir un visa, mais pour aller en guerre, ils ne me l’ont pas demandé « , dit-il avec douleur.

    Les tirailleurs sénégalais ont intégré le corps d’infanterie coloniale et ont été recrutés sur tout le territoire africain sous domination française. Ils ont reçu le surnom de Sénégalais parce qu’ils provenaient de cette ancienne colonie, mais au fil des années d’autres sont arrivés de la Guinée, du Mali, du Niger, du Tchad et même du Maghreb, qu’ils ont appelé Algériens ou Turcs. Après sa création en 1857, ils ont participé soit par recrutement, soit volontairement, en particulier aux deux guerres mondiales (au moins 400 000) et aux conflits de décolonisation, tels que ceux mentionnés en Algérie et en Indochine.

    À Gandiol, à une douzaine de kilomètres de Saint-Louis, Moussa Bitteye passe la majeure partie de la journée au lit. Il écoute difficilement et a du mal à reconnaître ses propres petits-enfants. Il a également 96 ans et il y a des nuits où il en rêve et il trépine au lit sans repos. Parfois, il se réveille en hurlant. « Nous avons passé quatre ou cinq jours dans la jungle à ramasser les blessés, j’en ai porté beaucoup sur mes épaules, c’étaient avant tout des frères noirs, maliens et sénégalais », explique-t-il avec difficulté. Son petit-fils Masseck complète l’histoire: « Il est fier d’être un militaire, mais il a ensuite dû revenir. Il était fils unique et son père l’a réclamé. Il a passé sa vie entre la campagne et la mer, en tant qu’agriculteur et capitaine de pêche ».

    L’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire des tirailleurs n’a pas eu lieu dans une guerre lointaine, mais chez nous. C’est ce qui s’est passé le 1er décembre 1944 lorsqu’un groupe important d’entre eux qui avaient été emprisonnés et astreints à des travaux forcés en Europe avait été transféré à Thiaroye (Sénégal) après la libération de la France. Des dizaines d’entre eux se sont rebellés contre le non-paiement de leurs primes de démobilisation et ont été brutalement réprimés par leurs propres camarades du général français Dagnan. Le récit officiel parle de 35 morts, mais on pense qu’au moins 70 sont morts. Le cinéaste Ousmane Sembène a relaté ces événements dans son film Camp de Thiaroye (1988).

    Issoupha Diop, née en 1937, a vécu deux années de combats en Algérie, à quelques mètres de Bitteye, dans le même Gandiol. « Je n’ai pas de bons souvenirs de cette époque, le plus qui m’a marqué est la mort d’un ami du même bataillon. Il est allé dans le désert à la poursuite d’un rebelle, puis son cadavre est apparu.  » Le vieux Diop passe des heures sur un tapis à l’entrée de sa maison, déjà à la retraite. Il a été militaire jusqu’en 1972 et est devenu caporal-chef. « Mais rien ne ressemble à la guerre, ce n’est pas un jeu ou un film, c’est très dure », dit-il.

    Une poignée d’anciens tirailleurs sénégalais, parmi lesquels Sadio Coulibaly, des héros de guerre qui se sentent maltraités par la France, a transféré au président Macron lors de sa dernière visite dans ce pays africain son mécontentement du traitement infligé. « Il a promis de nous donner la nationalité », a déclaré l’officier militaire à la retraite, « mais il n’a pas encore acompli sa promesse ». Ils sont de moins en moins vivants, mais ils restent une plaie ouverte d’un temps pas lointain.

    Source : El Pais
    Tags : deuxième guerre mondiale, tirailleurs sénégalais, racisme, discrimintation, France,

  • Le débarquement allié qui met à nu le racisme de la France

    Débarquement : les oubliés : l’armée d’Afrique, les millions de morts soviétiques

    Par Sarah Diffalah

    Publié le 05 juin 2019

    L’histoire coloniale en Afrique vue par les journaux français

    Deux fois par mois, en partenariat avec RetroNews, le site de presse de la Bibliothèque nationale de France (BNF), « l’Obs » revient sur un épisode de l’histoire coloniale en Afrique raconté par les journaux français.
    Aujourd’hui, à l’occasion du 75e anniversaire du débarquement en Normandie, retour sur un épisode moins connu et pourtant décisif dans la victoire des Alliés : le débarquement en Provence de l’armée d’Afrique.
    La photo de la baie du cap Nègre s’étale en une de « l’Echo d’Alger » : une petite plage, une barque, un voilier amarré et une mer calme. La tranquillité bucolique du cliché en noir et blanc n’est qu’apparente. Les informations qui l’accompagnent, ce 17 août 1944, font état d’un événement historique et retentissant qui sera capital pour les Alliés dans leur reconquête de l’Europe. (…)
    ***

    Younes Benkirane, 6/6/2019

    Alors que 150.000 soldats participaient au débarquement de Normandie, ce sont 225. 000 (beaucoup plus selon d’autres sources d’historiens) tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs, marsouins du Pacifique et des Antilles qui ont participé au débarquement en Provence.

    L’oubli de la France et des Français à leur égard est injuste et immoral. Il constitue un mépris racial qu’il est grand temps de corriger.

    ***
    Un autre regard sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. La Russie a appelé, mercredi 5 juin, à ne pas « exagérer » l’importance du Débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, dont on fêtera jeudi le 75e anniversaire. Pour Moscou, il s’agit ainsi de ne pas « minorer » le rôle de l’URSS dans la défaite d’Hitler.

    « L’apport des Alliés dans la victoire sur le Troisième Reich est clair. Mais il ne faut pas l’exagérer et minorer par là même la signification des efforts titanesques de l’Union soviétique, sans laquelle cette victoire n’existerait tout simplement pas », a déclaré aux journalistes la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

    « Le Débarquement n’a pas eu d’influence décisive »

    Tout en « rendant hommage à tous ceux qui sont tombés », Maria Zakharova a dénoncé une « réécriture catastrophique de l’histoire », notamment dans les films et les articles de presse, donnant selon elle aux Etats-Unis et à leurs alliés un rôle prédominant dans la défaite allemande. D’après elle, « le Débarquement en Normandie n’a pas eu d’influence décisive sur l’issue de la Seconde Guerre mondiale (…) déjà déterminée par la victoire de l’Armée rouge, avant tout à Stalingrad, Koursk ».

    Donald Trump, Emmanuel Macron, la reine Elizabeth II et 300 vétérans ont donné mercredi à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, le coup d’envoi des célébrations du 75e anniversaire du Débarquement. Celles-ci doivent se poursuivre jeudi en France. Les autorités russes et le président Vladimir Poutine, qui ne sera pas présent aux commémorations, dénoncent depuis de nombreuses années l’oubli dans lequel sont tombés selon eux en Occident les considérables sacrifices et les 27 millions de morts soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Solidarité Maroc

    Tags : France, tirailleurs sénégalais, goumiers, pieds-noirs, deuxième guerre mondiale, débarquement allié, Normandie, racisme,

  • Un livre sur la guerre d’espionnage entre l’Espagne et le Maroc

    Une publication qui est en train de faire un tabas. Ignacio Cembrero vient de publier « El agente oscuro » (l’agent obscur. En fait, il n’a écrit que le prologue, mais c’est le seul nom que vous trouverez en couverture.

    Avec le sous-titre de « Mémoires d’un espion infiltré par le CNI », les services de renseignements espagnols.

    El Agente oscuro est un document de première importance pour comprendre les méandres de l’histoire de l’ombre mais il peut être lui aussi comme un véritanle roman. Dans un comme dans l’autres, il est à lire absolument.

    Source : RTVE

    Tags : Maroc, Espagne, DGED, services secrets, CNI,

     

  • Comment Omar Bongo est devenu un acteur majeur de la Françafrique

    Le Gabon commémore ce samedi le dixième anniversaire de la disparition de son ancien président, Omar Bongo, qui a gouverné le pays pendant 42 ans. Entretien avec Antoine Glaser, auteur de plusieurs ouvrages sur les relations franco-africaines.
    Omar Bongo, mort le 8 juin 2009, était peu à peu devenu un interlocuteur majeur de Paris, en tant que dirigeant d’une ancienne colonie française riche en ressources pétrolières et l’un des chefs de file de la Françafrique.

    Retour sur cet allié essentiel et encombrant que fut Omar Bongo pour les gouvernements français successifs depuis les années 1960, avec le journaliste Antoine Glaser.

    RFI : Comment qualifieriez-vous les relations que la classe politique française a entretenues avec le Gabonais Omar Bongo ?

    Antoine Glaser : Je dirais qu’elles ont été à la fois essentielles et encombrantes. Essentielles car le Gabon est un pays important pour la France à cause de ses inépuisables ressources. En même temps encombrantes car les relations françaises avec ce pays dirigé depuis 50 ans par le clan Bongo incarnent les pesanteurs de ce qu’on a appelé la « Françafrique ».

    Quand Omar Bongo est arrivé au pouvoir à Libreville au milieu des années 1960, la France cherchait à compenser sa perte des ressources minières algériennes suite à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Elle s’est donc tournée vers le Gabon, qu’on appelait à l’époque le « pays PUM » à cause de son sous-sol riche en pétrole, en uranium et en manganèse, trois ressources stratégiques pour un pays industrialisé comme la France.

    Intronisé à la tête du pays par Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle, Omar Bongo a indéniablement permis aux entreprises de l’hexagone de se tailler la part du lion dans les ressources gabonaises. La classe politique française a également bénéficié de ces ressources car le dispositif mis en place par Bongo a alimenté au passage les partis politiques français, toutes obédiences comprises. « Le pétrole gabonais arrose l’ensemble du jardin politique de France et de Navarre. Il n’y a pas une fleur qui soit restée à l’écart », m’a dit un homme d’affaires français à l’époque où le pétrole coulait à flots. Cette générosité d’Omar Bongo a été source des turpitudes qui caractérisent les liaisons françafricaines.

    Le général de Gaulle connaissait le potentiel en ressources minières du Gabon. Alors quand le premier président Léon M’Ba est tombé gravement malade en 1965, il lui fallait à la tête du pays quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance. Omar Bongo, qui avait été élève officier de réserve dans l’armée de l’air française, affecté au renseignement, avait le profil idéal pour succéder au très loyal M’Ba qui agonisait dans un hôpital français, des suites d’un cancer. Bongo aurait eu même droit à un entretien avec le général en personne, à l’Élysée. Satisfait, le général l’a fait nommer vice-président suite à un habillage constitutionnel. À la mort de Léon M’Ba en novembre 1967, Bongo est devenu président du Gabon.

    Omar Bongo s’est révélé être un tacticien hors pair, oscillant entre clientélisme et poigne de fer sur le plan intérieur et loyauté et volontarisme par rapport à ses parrains de la Françafrique. D’où vient cette intelligence politique, alors que l’homme a commencé sa carrière comme fonctionnaire aux PTT ?

    Il avait occupé de nombreuses fonctions au sein du gouvernement avant d’accéder à la présidence. Il avait impressionné Jacques Foccart par sa mémoire prodigieuse et sa compréhension des enjeux historiques de la période postcoloniale. « Madré », « rusé », « charismatique » sont des termes qui reviennent dans la bouche des observateurs qui ont suivi de près son évolution. Sa grande qualité à mes yeux était d’avoir su gérer avec un égal savoir-faire ce que j’appelle « l’Afrique du jour » et « l’Afrique de la nuit ». Il a négocié avec ses parrains politiques et financiers à l’Élysée, sans devenir leur marionnette, et en même temps il a su s’entendre avec les réseaux ethniques dans son pays, sans le soutien desquels il aurait eu du mal à gouverner et se maintenir au pouvoir pendant quatre décennies.

    La première fois que je l’ai rencontré, j’étais jeune journaliste à La Lettre du Continent. Je venais de publier un article dénonçant les malversations au sein de son entourage, l’instrumentalisation des divisons ethniques du pays et les problèmes de la démocratie. Il m’a toute de suite mis à l’aise en me tutoyant. Il m’a ensuite reproché d’avoir écrit qu’il était issu de l’ethnie minoritaire batéké. « Pourquoi dis-tu que suis téké, je suis aussi obamba », m’a-t-il interpellé. L’homme savait composer avec les différents milieux et établir des ponts avec ceux qui ne partageaient pas ses valeurs ou ses références identitaires, contrairement à d’autres chefs d’État africains qui se laissent « bunkériser » dans leurs milieux.

    Si Omar Bongo est devenu grâce à sa longévité au pouvoir, un élément majeur de la Françafrique, le véritable parrain de ce dispositif en Afrique était le chef d’État ivoirien Houphouët-Boigny. Les deux hommes étaient-ils proches ?

    Je ne crois pas que les deux hommes aient entretenu des relations extrêmement fraternelles ou chaleureuses. Il y avait surtout entre eux une répartition des tâches pour l’opérationnalisation de la Françafrique. Comment définir la Françafrique, simplement ? Disons que c’était un système intégré de réseaux, actifs dans les domaines aussi divers que la vie politique, la linguistique, l’économique et le militaire. Houphouët-Boigny qui se considérait comme sa tête de pont politique, avait élaboré le concept dans une relation franco-africaine étroite. Avec Jacques Foccart, les deux hommes croyaient fermement à une communauté de destin entre la France et l’Afrique. Or, Foccart était à Paris et Houphouët à Abidjan, mais ils restaient en contact en s’entretenant par téléphone tous les mercredis.

    À l’intérieur de ce dispositif, le rôle d’Omar Bongo consistait à organiser et à accueillir dans son pays les opérations militaires secrètes menées par la France en Afrique. Par exemple, c’était bien au Gabon qu’étaient installés les mercenaires de Bob Denard. C’est du Gabon qu’ont décollé en 1967 les avions transportant des armes à destination des sécessionnistes du Biafra (Nigeria), soutenus entre autres par la France et la Côte d’Ivoire. C’est encore à partir du Gabon qu’a été lancée en 1976 une opération de déstabilisation manquée du Bénin sous Mathieu Kérékou. Pour dire simplement, Houphouët-Boigny était la tête pensante de la Françafrique et à Omar Bongo incombait la maîtrise d’œuvre. À lui aussi d’en assurer le financement, grâce à l’argent du pétrole.

    Le nom d’Omar Bongo reste associé à de nombreux scandales financiers et de malversations tels que l’affaire Elf qui a éclaté en 1994 suite à une enquête de la Commission des opérations boursières ou plus récemment l’affaire dite des « biens mal acquis ». Pourtant il n’a jamais été réellement inquiété par la justice française. Pourquoi ?

    L’homme était devenu intouchable à cause de son influence politique. Il a utilisé l’argent du pétrole pour acheter l’amitié et les silences des puissants. Il s’agissait de financements occultes dont les bénéficiaires étaient les partis politiques français. Pendant longtemps, c’était principalement le RPR et les gaullistes qui ont été les récipiendaires de cette manne gabonaises. À partir de l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981, la gauche a eu droit également à des valises remplies de billets de banque. On raconte que le pouvoir socialiste lui aurait témoigné sa gratitude en renvoyant à sa demande le ministre de la coopération Jean-Pierre Cot, dès 1982. Bongo accusait le cabinet du ministre d’avoir transmis des dossiers compromettant le concernant au journaliste Pierre Péan. Le livre commis par ce dernier Affaires africaines (Fayard) comporte des pages particulièrement critiques dénonçant l’alliance des politiques, des pétroliers et des barbouzes au sommet de l’État gabonais.

    En 2008, le président gabonais reviendra à la charge, cette fois avec son homologue Nicolas Sarkozy. Il l’obligera à se séparer de son secrétaire d’État à la coopération, Jean-Marie Bockel, qu’Omar Bongo soupçonnait d’avoir transmis des informations confidentielles sur son patrimoine immobilier et mobilier au juge d’instruction chargé d’instruire le dossier sur les biens mal acquis par le clan Bongo. Nicolas Sarkozy s’empressera d’éteindre la colère du président Bongo en envoyant à Libreville Alain Joyandet, son nouveau ministre, pour le faire adouber par le président Bongo. C’était une véritable humiliation pour Paris qui donnait l’impression de venir faire allégéance à Omar Bongo.

    La Françafrique dont Omar Bongo fut l’un des principaux artisans, a-t-elle survécu à sa disparition en 2009 ?

    Non, ce système d’interdépendance entre les Français et les Africains correspond à une période de l’histoire où, à la faveur de la Guerre froide, Paris avait une très grande marge de manœuvre en Afrique, notamment dans ses anciennes colonies. La Françafrique, c’était la cooptation par Paris des élites francophones et francophiles à des positions de pouvoir en échange de l’accès à des matières premières stratégiques dont la France avait besoin, notamment le pétrole et l’uranium. La Guerre froide était une période particulièrement favorable à ce système de fonctionnement en réseaux mis en place par Jacques Foccart et que Houphouët-Boigny et Omar Bongo ont contrôlé à leur avantage. Or, la période de la Guerre froide terminée, ce système s’est rapidement effondré. Le fait qu’en 2009, Omar Bongo aille se faire soigner dans une clinique à Barcelone – où il meurt le 8 juin – plutôt que de venir à Paris, est bien la preuve de sa défiance à l’égard de la France. La Françafrique est désormais une notion désuète, car l’Afrique s’est mondialisée.

    Nos chers espions en Afrique, par Antoine Glaser. Fayard, 2018, 232 pages, 19 euros.

    Source : RFI
    Tags : Afrique, Gabon, françafrique, Antoine Glaser, Omar Bongo,

  • UA: le Conseil de paix et de sécurité suspend la participation du Soudan à ses activités

    ADDIS-ABEBA – Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a annoncé jeudi sa décision de suspendre la participation du Soudan à toutes les activités de l’UA jusqu’à la création effective d’une autorité de transition dirigée par des civils.

    Il a décidé de « suspendre, avec effet immédiat, la participation de la République du Soudan à toutes les activités de l’UA jusqu’à la création effective d’une Autorité de transition dirigée par des civils, seule solution pour permettre au Soudan de sortir de la crise actuelle », peut-on lire dans le communiqué de l’UA.

    « Si le Conseil militaire de transition échoue à transmettre le pouvoir à une Autorité de transition dirigée par des civils, le Conseil imposera automatiquement, sans autre délai, des mesures punitives aux personnes et entités entravant la création de l’Autorité de transition dirigée par des civils », ajoute le communiqué.

    Le gouvernement soudanais a déclaré jeudi que 46 personnes avaient été tuées lors de la dispersion d’un sit-in devant le quartier général de l’armée, dans la capitale de Khartoum. L’opposition, quant à elle, a estimé que plus de 100 personnes auraient trouvé la mort.

    Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants organisent un sit-in devant le quartier général de l’armée.

    Tags : Soudan, Union africaine, conseil de paix, UA,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 juin 2019

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Visite du Secrétaire général en Fédération de Russie

    Le Secrétaire général a fait aujourd’hui une déclaration au Forum économique international de Saint-Pétersbourg dans laquelle il a attiré l’attention sur la nécessité de mettre en œuvre les objectifs de développement durable et de réaliser le Programme 2030. Il a noté plusieurs obstacles à la réalisation de ces objectifs dont le ralentissement de la croissance économique et les différends commerciaux.

    Le Secrétaire général a souligné la nécessité de fournir une éducation pour mieux préparer les gens aux emplois du futur, ajoutant que nous devons fonder les choses sur la formation permanente et créer une nouvelle génération de protections sociales pour les gens, nombreux, qui ont du mal à s’adapter. Le Secrétaire général a ajouté que les changements climatiques sont une grave menace qui pèse sur nous et qui limite considérablement notre faculté à réaliser les objectifs de développement durable.

    M. António Guterres a quitté Saint-Pétersbourg pour Moscou, où il doit s’entretenir demain avec le Président Vladimir Putin avant de revenir à New York, ce week-end.

    Madagascar

    La Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Ursula Mueller, a terminé sa visite de trois jours à Madagascar, non sans appeler à une action urgente contre les changements climatiques et à un investissement accru pour aider le pays à répondre aux besoins humanitaires aigus et à leurs causes sous-jacentes.

    Mme Mueller a noté que les manifestations climatiques extrêmes sont devenues plus fréquentes et plus intenses à Madagascar; les populations vulnérables payant déjà le coût des changements climatiques.

    Ces 20 dernières années, Madagascar a été frappé par 35 cyclones, 8 inondations et 5 périodes de grave sécheresse, soit trois fois plus que les deux dernières décennies.

    Le pays est en proie à l’insécurité alimentaire et à l’éruption de maladies avec 1,3 million de personnes en insécurité alimentaire grave. L’épidémie de rougeole, qui s’est déclarée en septembre dernier, se poursuit; plus de 1 200 personnes, principalement des enfants, ayant déjà perdu la vie.

    Libye

    L’ONU a reçu des informations selon lesquelles l’hôpital de campagne du district de Tripoli, Al-Swani, aurait été victime d’un bombardement, blessant un médecin et deux membres du personnel. Les détails de l’accident sont encore à vérifier.

    Deux autres ambulances ont été frappées cette semaine, dont une a été complètement détruites mais sans faire de victime.

    Depuis le début des hostilités en avril, on compte parmi les professionnels de la santé,6 morts et 10 blessés. Seize ambulances ont été endommagées ou détruites et trois centres de santé ont été complètement évacués.

    Le taux élevé de ce type d’incidents est une source de grande préoccupation. Le personnel humanitaire ne cesse d’appeler les parties au respect des obligations du droit international humanitaire. Le personnel médical, qui s’emploie à aider les victimes, doit être respecté et protégé en toutes circonstances tout comme les infrastructures de santé et les ambulances.

    Corne de l’Afrique

    Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a débloqué hier une somme de 45 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour aider les populations en Somalie, en Éthiopie et au Kenya confrontées à des pénuries alimentaires après une autre saison à faibles pluies ou de sécheresse.

    La plus grande part des fonds, soit 30 millions de dollars, ira à la Somalie où 2,2 millions de personnes risquent une insécurité alimentaire aigüe d’ici au mois de septembre, ce qui représente 40% de plus qu’au mois de janvier.

    M. Lowcock a rappelé que l’on prévoyait que la Somalie aurait une saison des pluies moyennes cette année, mais il se trouve qu’elle subit la saison la plus sèche depuis presque quatre décennies.

    Avec une sécheresse qui devient un phénomène météorologique récurrent dans la Corne de l’Afrique, le Coordonnateur des secours d’urgence ne cesse d’appeler à une action rapide plus systématique, y compris la libération des fonds, en fonction des alertes rapides.

    Iraq

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) se dit préoccupé par l’impact qu’auraient sur les moyens de subsistance les dizaines de fermes incendiées. Près de 50 cas d’incendie volontaire ont été signalés depuis le mois de mai, surtout à Salah al-Din, à Ninive, à Kirkouk et à Diyala.

    Dans le district de Sinjar, à Ninive, des milliers d’hectares de blé ont été incendiés cette semaine, détruisant la principale source de revenus de plusieurs centaines de familles rentrées chez elles après avoir fui Daech. C’est d’ailleurs ce groupe qui a revendiqué certains des incendies volontaires.

    Les autorités ont du mal à éteindre le feu à cause de l’étendue de la catastrophe, des vents forts et de la canicule.

    MST

    Dans un nouveau rapport, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale plus d’un million de nouveaux cas de maladies sexuellement transmissibles (MST) curables parmi les 15-49 ans.

    Ceci porte à plus de 347 millions le nombre des nouveaux cas par an de quatre infections, à savoir, la chlamydia, la gonorrhée, la trichomonase et la syphilis.

    En moyenne, 1 personne sur 25 dans le monde a au moins une de ces quatre infections, selon les derniers chiffres, alors que certaines sont atteintes de plusieurs d’entre elles en même temps.

    L’OMS se dit préoccupée par le manque de progrès dans la lutte contre ces infections et souligne que les chiffres doivent sonner l’alarme pour un effort concerté visant à ce que tout le monde ait accès à la prévention et au traitement.

    Indice des prix des produits alimentaires

    L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui son indice des prix des produits alimentaires qui montre que les prix ont augmenté pour le cinquième mois consécutif principalement à cause de la hausse du prix du fromage et du maïs.

    La hausse des prix a été causée par les inondations et les fortes pluies aux États-Unis, lesquelles ont affecté la production de maïs alors que la sécheresse en Océanie a affecté la production de fromage.

    L’Index était de 172, quatre points au mois de mai, soit une haus(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Visite du Secrétaire général en Fédération de Russie

    Le Secrétaire général a fait aujourd’hui une déclaration au Forum économique international de Saint-Pétersbourg dans laquelle il a attiré l’attention sur la nécessité de mettre en œuvre les objectifs de développement durable et de réaliser le Programme 2030. Il a noté plusieurs obstacles à la réalisation de ces objectifs dont le ralentissement de la croissance économique et les différends commerciaux.

    Le Secrétaire général a souligné la nécessité de fournir une éducation pour mieux préparer les gens aux emplois du futur, ajoutant que nous devons fonder les choses sur la formation permanente et créer une nouvelle génération de protections sociales pour les gens, nombreux, qui ont du mal à s’adapter. Le Secrétaire général a ajouté que les changements climatiques sont une grave menace qui pèse sur nous et qui limite considérablement notre faculté à réaliser les objectifs de développement durable.

    M. António Guterres a quitté Saint-Pétersbourg pour Moscou, où il doit s’entretenir demain avec le Président Vladimir Putin avant de revenir à New York, ce week-end.

    Madagascar

    La Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Ursula Mueller, a terminé sa visite de trois jours à Madagascar, non sans appeler à une action urgente contre les changements climatiques et à un investissement accru pour aider le pays à répondre aux besoins humanitaires aigus et à leurs causes sous-jacentes.

    Mme Mueller a noté que les manifestations climatiques extrêmes sont devenues plus fréquentes et plus intenses à Madagascar; les populations vulnérables payant déjà le coût des changements climatiques.

    Ces 20 dernières années, Madagascar a été frappé par 35 cyclones, 8 inondations et 5 périodes de grave sécheresse, soit trois fois plus que les deux dernières décennies.

    Le pays est en proie à l’insécurité alimentaire et à l’éruption de maladies avec 1,3 million de personnes en insécurité alimentaire grave. L’épidémie de rougeole, qui s’est déclarée en septembre dernier, se poursuit; plus de 1 200 personnes, principalement des enfants, ayant déjà perdu la vie.

    Libye

    L’ONU a reçu des informations selon lesquelles l’hôpital de campagne du district de Tripoli, Al-Swani, aurait été victime d’un bombardement, blessant un médecin et deux membres du personnel. Les détails de l’accident sont encore à vérifier.

    Deux autres ambulances ont été frappées cette semaine, dont une a été complètement détruites mais sans faire de victime.

    Depuis le début des hostilités en avril, on compte parmi les professionnels de la santé,6 morts et 10 blessés. Seize ambulances ont été endommagées ou détruites et trois centres de santé ont été complètement évacués.

    Le taux élevé de ce type d’incidents est une source de grande préoccupation. Le personnel humanitaire ne cesse d’appeler les parties au respect des obligations du droit international humanitaire. Le personnel médical, qui s’emploie à aider les victimes, doit être respecté et protégé en toutes circonstances tout comme les infrastructures de santé et les ambulances.

    Corne de l’Afrique

    Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a débloqué hier une somme de 45 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour aider les populations en Somalie, en Éthiopie et au Kenya confrontées à des pénuries alimentaires après une autre saison à faibles pluies ou de sécheresse.

    La plus grande part des fonds, soit 30 millions de dollars, ira à la Somalie où 2,2 millions de personnes risquent une insécurité alimentaire aigüe d’ici au mois de septembre, ce qui représente 40% de plus qu’au mois de janvier.

    M. Lowcock a rappelé que l’on prévoyait que la Somalie aurait une saison des pluies moyennes cette année, mais il se trouve qu’elle subit la saison la plus sèche depuis presque quatre décennies.

    Avec une sécheresse qui devient un phénomène météorologique récurrent dans la Corne de l’Afrique, le Coordonnateur des secours d’urgence ne cesse d’appeler à une action rapide plus systématique, y compris la libération des fonds, en fonction des alertes rapides.

    Iraq

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) se dit préoccupé par l’impact qu’auraient sur les moyens de subsistance les dizaines de fermes incendiées. Près de 50 cas d’incendie volontaire ont été signalés depuis le mois de mai, surtout à Salah al-Din, à Ninive, à Kirkouk et à Diyala.

    Dans le district de Sinjar, à Ninive, des milliers d’hectares de blé ont été incendiés cette semaine, détruisant la principale source de revenus de plusieurs centaines de familles rentrées chez elles après avoir fui Daech. C’est d’ailleurs ce groupe qui a revendiqué certains des incendies volontaires.

    Les autorités ont du mal à éteindre le feu à cause de l’étendue de la catastrophe, des vents forts et de la canicule.

    MST

    Dans un nouveau rapport, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale plus d’un million de nouveaux cas de maladies sexuellement transmissibles (MST) curables parmi les 15-49 ans.

    Ceci porte à plus de 347 millions le nombre des nouveaux cas par an de quatre infections, à savoir, la chlamydia, la gonorrhée, la trichomonase et la syphilis.

    En moyenne, 1 personne sur 25 dans le monde a au moins une de ces quatre infections, selon les derniers chiffres, alors que certaines sont atteintes de plusieurs d’entre elles en même temps.

    L’OMS se dit préoccupée par le manque de progrès dans la lutte contre ces infections et souligne que les chiffres doivent sonner l’alarme pour un effort concerté visant à ce que tout le monde ait accès à la prévention et au traitement.

    Indice des prix des produits alimentaires

    L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui son indice des prix des produits alimentaires qui montre que les prix ont augmenté pour le cinquième mois consécutif principalement à cause de la hausse du prix du fromage et du maïs.

    La hausse des prix a été causée par les inondations et les fortes pluies aux États-Unis, lesquelles ont affecté la production de maïs alors que la sécheresse en Océanie a affecté la production de fromage.

    L’Index était de 172, quatre points au mois de mai, soit une hausse de 1,2% par rapport au mois d’avril.

    Contributions

    Saint-Vincent-et-les Grenadines a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire, faisant monter le tableau d’honneur à 103 États Membres.

    se de 1,2% par rapport au mois d’avril.

    Contributions

    Saint-Vincent-et-les Grenadines a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire, faisant monter le tableau d’honneur à 103 États Membres.

    UN PRESS

  • France : Benkirane poursuivi pour diffamation envers Mustafa Adib

    Coup de tonnerre à Paris. La Cour d’appel de Paris renvoie l’ancien chef du gouvernement marocain Abdelillah Benkiran devant une cour de justice française afin qu’il soit jugé (après audition) pour diffamation envers l’ancien capitaine et dissident marocain Mustapha Adib.

    La Cour d’appel casse ainsi une première ordonnance de non-lieu.

    Résumé. Pour faire plaisir au Palais royal, qui suit de très près les mouvements d’Adib, comme nous avons pu le constater dans les papiers « Chris Coleman », Benkiran avait cru bon, le 24/6/2014, de publier sur le site officiel du gouvernement un communiqué traitant l’ancien militaire de « repris de justice notoire ».

    La veille, le 23/6/2014, Adib avait fait irruption à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce de Paris pour tenter de remettre au général Abdelaziz Bennani, inspecteur général des FAR et commandant de la zone Sud (décédé depuis), une orchidée et un mot d’injures.

    Contrairement à ce qu’avait alors avancé la presse marocaine, Adib n’avait pas pu mener à bien son expédition parce qu’il n’avait pu s’approcher du général Bennani.
    Il ne l’avait pas non plus insulté, selon une vidéo publiée par « Demain online ».

    Cette réalité des faits, n’avait pas empêché Benkiran d’injurier Adib dans une inusuelle diatribe peu habituelle pour un chef de gouvernement, en le traitant de « repris de justice notoire ».

    Mais voilà, la Cour d’appel de Paris vient de conclure qu’Adib n’est pas un « repris de justice » et encore moins un « repris de justice notoire » et que les propos proférés par Abdelillah Benkiran sont constitutifs d’un délit de diffamation.

    Résultat : Pour la première fois de l’histoire du Maroc un chef de gouvernement va être jugé pour diffamation en France.

    Nous avons les gouvernants que nous méritons.

    Source : Ali Lmrabet
    Tags : Maroc, Mustafa Adib, Benkirane, France, diffamation,