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  • Marocgate: le roi Mohammed VI se mure dans le silence

    Tags : Moroccogate, Qatargate, Maroc, corruption, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Fight Impunity, No peace without justice,

    Derrière le scandale du Qatar, qui non content de corrompre des dirigeants occidentaux pour obtenir le mondial de foot 2022, aurait également corrompu des parlementaires européens, se profile le Maroc. C’est en effet le royaume chérifien que cible en premier lieu l’enquête menée tambour battant par la justice belge, avec l’aide de plusieurs services de renseignement occidentaux. Soupçonné d’avoir couvert, voire initié un vaste système de corruption de députés européens, le roi Mohammed VI se mure dans le silence.

    Silence radio. C’est ainsi que réagissent les autorités marocaines et les médias proches du régime de Mohammed VI d’habitude prompts à vilipender les médias Européens. Pourtant il y a le feu au lac ! Le 9 décembre, en fin de matinée, les médias belges Le Soir et Knack lâchent une bombe : « la justice belge a lancé une vague de perquisitions vendredi 9 décembre au matin, à l’issue d’une enquête ouverte mi-juillet 2022 sur une organisation criminelle présumée, infiltrée au cœur du Parlement européen et soupçonnée d’ingérence dans la politique de l’Union et de corruption par le Qatar ».

    Ce vaste coup de filet aboutit notamment à la saisie de plusieurs centaines de milliers d’euros en liquide. Mais aussi à l’interpellation puis à l’incarcération de la vice-présidente du Parlement européen, la sociale-démocrate grecque Eva Kaili et de son compagnon italien Francesco Giorgi, collaborateur du député européen social-démocrate Andrea Cozzolino.
    L’ancien euro-député social-démocrate italien Pier Antonio Panzeri, qui avait fondé en 2019 Fight Impunity, une ONG cyniquement baptisée « combattre l’impunité », est également interpellé par la police belge. Toutes ces personnes sont présumées innocentes. Quelques jours plus tard, fait rare pour une affaire aussi sensible, la police fédérale belge publie sur son compte twitter des photos des 1,5 millions d’euros saisis comme on montre une saisie de drogue

    Derrière le Qatar… le Maroc
    Si les projecteurs se braquent sur le Qatar – l’émirat a décroché dans des conditions controversées la coupe du monde de football – le nom d’un autre pays, lui aussi présumé corrupteur, surgit très rapidement : le Maroc.
    Comme l’a relaté le site web Politico, en parallèle des arrestations opérées en belgique, la police italienne, agissant sur la base d’un mandat d’arrêt européen, a interpellé l’épouse et la fille de l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri en Italie. Le mandat d’arrêt belge accuse explicitement Panzeri et son ONG Fight impunity d’interférer avec des membres du Parlement européen au bénéfice du Qatar et du Maroc. En clair, de faire du lobbying à Bruxelles pour le compte de ces deux États arabes.
    Après avoir siégé en commission des affaires étrangères du Parlement et présidé la sous-commission sur les droits humains (2017-2019), Panzeri aurait-il mis son réseau Bruxellois au service d’États autoritaires ? Pourquoi son ONG Fight impunity est-elle domiciliée à la même adresse Bruxelloise que onze autres ONG suspectes, dont No peace without justice, dont le secrétaire général, l’Italien Niccolo Figa-Talamanca, a été interpellé par la police belge, puis remis en liberté le 20 décembre avec un bracelet électronique ? Dans quel but Fight impunity, qui, selon Politico, ne publie pas ses comptes comme la loi belge l’y oblige, a-t-elle ouvert des comptes bancaires au Qatar et au Maroc?

    Le site internet italien Verità&Affari souligne que la demande d’extradition belge de Panzeri mentionne des écoutes téléphoniques montrant que son épouse et sa fille « auraient été parfaitement au courant » de ses activités de lobbying. Mais aussi qu’elles auraient « participé au transport de cadeaux remis au Maroc par (…) l’ambassadeur du Maroc en Pologne ». Foutaises ? Ce dernier, Abderrahim Atmoun, a posté entre 2011 et 2013 sur son profil Facebook de nombreuses photos de lui avec Pier Antonio Panzeri, attestant à postériori d’une relation ancienne et suivie.

    Les jours suivant, les aveux du compagnon d’Eva Kaili, la vice-présidente du Parlement européen, sont venus compléter le tableau. Selon Le Soir (Belgique) et La Repubblica (Italie) qui ont eu accès aux PV d’interrogatoires du jeune homme, ce dernier « reconnaît avoir fait partie d’une organisation utilisée à la fois par le Maroc et par le Qatar dans le but d’ingérer dans les affaires européennes ».

    Après avoir reconnu qu’il gérait lui même l’argent liquide mis à la disposition de ladite organisation, le compagnon de la vice-présidente du parlement Européen a désigné l’ancien eurodéputé Italien Pier Antonio Panzeri, comme le patron de cette organisation présumée criminelle de corruption à grande échelle. Mieux: devant les enquêteurs, il a accusé deux eurodéputés en exercice d’avoir touché des pots de vin de cette organisation défendant les intérêts du Qatar et du Maroc : les parlementaires sociaux-démocrates Andrea Cozzolino (Italie) et Marc Tarabella (Belgique) qui nient.

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    #Qatargate #Qatar #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Marocleaks #Maroc #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri

  • Nouveau gouvernement israélien: Deux ministres d’origine marocaine

    Tags : Maroc, Israël, Benyamine Netanyahou, extrê droite,

    Depuis la normalisation des relations avec Rabat en 2020, les politiciens israéliens d’origine marocaine ont joué un rôle clé sur la scène diplomatique publique, s’appuyant fortement sur l’héritage juif marocain et leur maîtrise du dialecte marocain darija.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a nommé deux ministres d’origine marocaine pour rejoindre le nouveau gouvernement israélien d’extrême droite, qui serait le gouvernement le plus extrémiste de l’histoire de l’État.

    Après un fiasco politique de plusieurs mois, le nouveau gouvernement israélien, dirigé par le chef du parti de droite Likud Benjamin Netanyahu, a finalement prêté serment la semaine dernière devant le parlement.

    Deux ministres nés au Maroc ont rejoint le cabinet de Netanyahu : le ministre de l’Intérieur et de la Santé, Aryé Makhlouf Dery et le ministre du Travail, du Bien-être et des Services sociaux, Yaakov Margi.

    Aryé Dery , né en 1959 dans la ville marocaine de Meknès, a immigré avec sa famille en Israël à l’âge de neuf ans. Dery dirige le parti religieux extrémiste du parti Shas, qui représente les juifs séfarades.

    Le parti de Dery, le Shas, refuse de négocier sur l’avenir de la ville de Jérusalem et appelle les pays arabes à dédommager le peuple juif qui a quitté ses biens après son émigration.

    Le parti Shas de Dery a remporté 11 sièges lors des élections législatives de novembre de l’année dernière.

    Dery avait servi dans l’armée israélienne en 1986. En 1988, il a été nommé ministre de l’Intérieur, âgé de 29 ans, devenant ainsi le plus jeune ministre de l’histoire d’Israël.

    De son côté, le nouveau ministre israélien du Travail Yaakov Margi est né à Rabat, la capitale marocaine, en 1960, avant d’immigrer en 1962 avec sa famille en Israël.

    Margi est également membre du parti Shas, selon le site Internet de la Knesset israélienne .

    Le gouvernement nouvellement nommé de Netanyahu est considéré comme « le cabinet le plus à droite » et « le plus extrême » de l’histoire d’Israël.

    Le cabinet de Netanyahu s’est engagé à « développer les colonies », à « promouvoir l’immigration juive en Israël » et « à travailler pour renforcer le statut de Jérusalem en tant que capitale d’Israël ».

    Les politiciens israéliens d’origine marocaine ont joué pendant des décennies un rôle important dans le paysage politique israélien.

    Le précédent gouvernement israélien dirigé par Naftali Bennett, chef du parti Yamina, comprenait quatre ministres d’origine marocaine, tandis que le précédent cabinet de Benjamin Netanyahu comprenait dix ministres d’origine marocaine.

    Près d’un million de Juifs israéliens sont marocains ou d’origine marocaine, ce qui en fait la deuxième plus grande communauté du pays, selon le journal israélien Jerusalem Post .

    Depuis la normalisation des relations avec Rabat en 2020, les politiciens israéliens d’origine marocaine ont joué un rôle clé sur la scène diplomatique publique du partenariat Rabat-Tel Aviv, s’appuyant fortement sur l’atout patrimonial juif marocain et leur maîtrise du dialecte marocain darija.

    Après avoir signé l’accord de normalisation le 22 décembre 2020, Meir Ben-Shabbat, conseiller à la sécurité nationale d’Israël, est monté sur scène et s’est exprimé en dialecte marocain en disant : « Nos frères marocains, que la paix soit sur vous et que Dieu augmente votre bonté. « 

    Ben-Shabbat, qui a des racines marocaines, a terminé son discours par « Lah Yabrek Fi Aamer Sidi » , un salut marocain que les Marocains utilisent pour exprimer leur gratitude à leur roi.

    À « El-Mellahs », les quartiers juifs des villes marocaines, autrefois le cœur florissant d’une importante communauté juive comptant plus de 250 000 personnes, environ 3 000 Juifs marocains continuent de vivre dans leur patrie, le Maroc.

    Cependant, plusieurs juifs marocains, qui ont choisi de rester au Maroc, refusent d’être associés à la propagande religieuse israélienne considérant le royaume nord-africain comme leur seule patrie.

    The New arab, 03/01/2023

    #Israël #Maroc

  • Qatargate: des comptes offshore sont recherchés au Panama

    Tags : Moroccogate, Qatargate, Maroc, corruption, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Fight Impunity, No peace without justice,

    Les comptes offshore de Kaili sont recherchés. Et le PD votera pour la levée de l’immunité de son député européen Cozzolino.

    Non seulement des valises pleines d’argent liquide éparpillées dans Bruxelles, mais aussi des comptes dans des paradis offshore.

    Le Qatargate risque de s’étendre encore plus, et pas seulement du point de vue des députés européens impliqués.

    Les autorités grecques ont demandé à l’État du Panama des informations sur un compte au nom de l’ancienne vice-présidente de l’Europarlement, Eva Kaili, et de ses parents, et déposé à la banque locale Bladex. C’est là que, selon l’autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent, vingt millions d’euros de provenance qatarie auraient pu être versés. Cela pourrait ouvrir un nouveau volet dans l’enquête qui a balayé l’Europarlement, tout comme le PD (Parti démocratique) a donné un oui ferme à la levée d’immunité demandée par les enquêteurs belges pour les députés socialistes Marc Tarabella et Andrea Cozzolino.

    Un autre volet de l’enquête, celui des relations entre l’UE et les pays liés à l’affaire, le Qatar et le Maroc en premier lieu, pourrait connaître des nouvelles dans les prochaines heures, lorsque le Haut représentant pour la politique étrangère Josep Borrell atterrira dans le pays du Maghreb pour une mission de deux jours. Rien n’a filtré de l’UE concernant le voyage de Borrell, mais il est probable que Qatargate soit sur la table. Notamment parce que, au moins au niveau europarlementaire, les relations entre l’UE et les États non membres de l’UE ne redeviendront pas ce qu’elles étaient auparavant.

    Un reportage du journal belge Le Soir a retracé toutes les réunions que, dans les coulisses du vote du Parlement européen sur le respect des droits de l’homme au Qatar, les enquêteurs ont passées au crible. Un parmi tous. Le 10 octobre, le luxueux hôtel Steigenberger Wiltcher’s de Bruxelles a accueilli le ministre qatari du travail, Al Marri, et son bras droit, Boudejellal B., dit « l’Algérien », tous deux en mission dans la capitale belge. C’est là que Giorgi et Panzeri se sont présentés. Les deux sont montés dans la suite 412. La réunion a duré une heure et demie. A 19h21, Panzeri et Giorgi ont quitté la suite et, selon les enquêteurs, avaient un sac supplémentaire avec eux que lorsqu’ils sont entrés », écrit Le Soir.

    ANSA via Marocleaks, 03/01/2023

    #Qatargate #Qatar #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Marocleaks #Maroc #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri

  • Marie Arena prend ses distances avec son ancien ami Panzeri

    Tags : Marie Arena, Moroccogate, Qatargate, Maroc, corruption, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Fight Impunity, No peace without justice,

    Qatargate, Maria Arena prend ses distances avec son ancien ami Panzeri : « Je suis consternée et profondément en colère ».

    L’eurodéputé socialiste belge figure parmi les noms emportés par le scandale de corruption. « Ma position politique à l’égard des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme n’a jamais été ambiguë », a-t-elle réaffirmé, même si un « cadeau » reçu de l’émir a été révélé dans certaines dépositions.

    Elle ne fait pas l’objet d’une enquête et aucune demande de levée de son immunité parlementaire n’a été reçue. Cependant, le nom de Maria Arena, ancienne ministre belge et députée européenne socialiste, circule depuis le début en relation avec le scandale du Qatargate. Parce qu’elle figure dans les documents de l’enquête et parce qu’en tant que présidente de la Commission des droits de l’homme, elle a siégé à l’endroit même où les dossiers importants sur le Maroc et le Qatar ont été discutés. Aujourd’hui, elle sort du placard, avec une déclaration publique dans laquelle elle se déclare innocente de tout, se déclarant « consternée et profondément en colère contre les auteurs de ces actes de corruption qui portent atteinte à notre travail parlementaire au profit de certains pays ou intérêts particuliers ».

    Elle aborde tous les arguments d’Arena, en commençant par le plus épineux, à savoir sa proximité avec Panzeri. Ma relation avec M. Panzeri a été ce que j’appellerais une amitié professionnelle fondée, en ce qui me concerne, sur le respect mutuel de nos convictions souvent différentes, mais que je sentais guidées par un intérêt commun pour la promotion des droits de l’homme », a déclaré M. Arena. Cette amitié professionnelle s’est construite au cours de la précédente législature et s’est ensuite poursuivie dans le cadre de contacts avec M. Panzeri au sein de son organisation « Fight Impunity ». Il n’a jamais été question de pression, politique ou financière, entre nous et souvent nos positions, lorsqu’elles divergeaient, le restaient. Par exemple, ma position hostile à l’accord commercial sur la pêche et l’agriculture avec le Maroc ».

    Arena rejette également les accusations concernant le mérite du travail parlementaire effectué au fil des ans, notamment sur la question des droits de l’homme. « Mes positions politiques à l’égard des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme n’ont jamais été ambiguës, et ni le Qatar, ni le Maroc, ni aucun autre pays n’a bénéficié d’un traitement privilégié. » M. Arena – qui, selon la déclaration de M. Panzeri figurant dans le procès-verbal, a reçu un « cadeau » non spécifié de la part des émirs – a ensuite justifié son vote contre la demande de résolution sur l’émirat en plénière, expliquant que « ce n’était pas pour protéger le Qatar », mais plutôt de faciliter un travail plus rigoureux qui avait été initié dans le cadre de la sous-commission des droits de l’homme (DROI) et qui était censé aboutir à une résolution et/ou un rapport d’initiative Qatar/Droits de l’homme début 2023 dans le but de condamner le Qatar pour ses nombreuses violations des droits de l’homme ».

    Pour Arena, les hypothèses selon lesquelles la Commission des droits de l’homme a été conditionnée par des services secrets ou des pays étrangers sont également fausses. « Toutes les décisions du sous-comité DROI sont prises lors des réunions des coordinateurs qui représentent tous les groupes politiques. En outre, ces décisions sont validées par la commission AFET (Affaires étrangères) selon le même processus, c’est-à-dire que les informations sont présentées lors des réunions des coordinateurs AFET qui représentent également tous les groupes politiques. Il existe donc un double contrôle politique sur les décisions prises. (…) Discréditer ce sous-comité, son secrétariat et son président serait contraire aux objectifs mêmes de la lutte contre l’ingérence étrangère. Cela donnerait raison à tous ceux qui veulent nous faire taire sur les violations des droits de l’homme dans le monde ».

    Source : La Repubblica via Marocleaks, 04/01/2023

    #Qatargate #Qatar #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Marocleaks #Maroc #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri

  • Quel est le rôle des lobbies dans l’Union européenne ?

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Suite au scandale de corruption du Qatargate, le rôle des lobbies de l’Union européenne est sous surveillance. Aussi appelés groupes de pression, les lobbies favorisent le dialogue, la participation institutionnelle et la transparence dans les espaces publics comme le Parlement européen. Dans cet article, nous expliquons ce qu’ils sont, quelles sont les bases juridiques et où ils ont agi.

    Les lobbies, également appelés groupes de pression, sont définis comme un groupe de personnes ou d’organisations qui tentent d’influencer la prise de décision politique ou législative d’un gouvernement ou d’une institution. Généralement, les lobbies exercent des pressions et établissent un dialogue avec les politiciens, les agents publics ou les représentants de l’institution en question. Les lobbies peuvent représenter les intérêts des entreprises, des syndicats, des groupes de défense des droits, entre autres.

    Parfois, les activités des lobbies sont perçues comme une forme de corruption ou de trafic d’influence. Surtout quand on soupçonne qu’ils utilisent leur pouvoir économique ou politique de manière abusive pour influencer les décisions de manière malhonnête. Il est important de noter que toutes les activités de lobbying ne sont pas nécessairement négatives : de nombreux groupes essaient légitimement d’influencer les politiques et les lois de l’UE.

    Comment les lobbies sont-ils réglementés dans l’Union européenne ?

    Dans l’Union européenne, il existe un grand nombre de lobbies ou de groupes de pression. Le  Parlement européen , en tant qu’institution législative du bloc de l’Union européenne, est généralement assez exposé à l’influence d’une grande variété de lobbies. De nombreuses organisations, telles que les groupes de défense des droits de l’homme, de protection de l’environnement ou de consommateurs, tentent également d’influencer les politiques et la législation de l’UE en s’engageant dans des processus de consultation et de dialogue avec le Parlement et d’autres organes.

    De même, les groupes d’entreprises ont également des intérêts dans les politiques et les lois de l’UE. À tel point qu’ils peuvent tenter d’influencer le Parlement en engageant des lobbies professionnels ou en participant directement aux processus de consultation et de dialogue. 

    Comme indiqué ci-dessus, il est important de noter que toutes les activités de lobbying ne sont pas nécessairement négatives et que de nombreux groupes cherchent légitimement à influencer les politiques et les lois de l’UE. Cependant, il est pertinent de souligner que le processus de lobbying doit être transparent et inclure des informations sur qui tente d’influencer les décisions politiques et législatives et comment ils le font.

    Depuis 2011, l’Union européenne signe des accords dits interinstitutionnels pour promouvoir la transparence dans les relations entre l’UE et les groupes de pression. Par la suite, ils établissent un registre de transparence pour les organisations et les personnes qui participent à son exécution.

    Actuellement, l’accord interinstitutionnel en vigueur dans l’UE date du 20 mai 2021 et est signé entre le Parlement européen, le Conseil de l’UE et la Commission européenne. Cet accord définit les activités considérées comme des actions entreprises dans le but d’influencer la politique de l’UE. Parmi eux, nous soulignons l’organisation ou la participation à des réunions de l’Union, la contribution à des consultations, l’organisation de campagnes ou la réalisation ou la commande de documents et la recherche de politiques de l’Union.

    Ils précisent également que d’autres activités telles que la représentation ou le conseil aux clients pour éviter les litiges, les aider à respecter la loi ou protéger leurs droits fondamentaux ou procéduraux ne sont pas incluses dans l’accord.

    En outre, l’accord déclare que toutes les institutions signataires doivent accepter la conditionnalité et les mesures complémentaires, qui sont publiées sur le  site Web du registre de transparence . Cette page montre également qui sont les lobbyistes impliqués, les codes de conduite sur la façon dont ils doivent agir avec les institutions de l’UE et un mécanisme de plainte gratuit pour quiconque afin qu’une enquête puisse être ouverte au cas où il estimerait que ce code de conduite est violé. 

    Combien y a-t-il de lobbies dans l’Union européenne ?

    Chaque année, les secrétaires généraux des trois institutions qui régissent l’application de l’Accord par l’intermédiaire d’un conseil d’administration, en plus du secrétariat, présentent le  rapport annuel sur le fonctionnement du registre . Ils y compilent toutes les mesures mises à jour, les activités qui ont été réalisées par le Secrétariat du Registre, une série de statistiques sur l’évolution annuelle du Registre et quelques conclusions tirées de toutes ces données.

    Au 27 décembre 2022, le  Registre  compte 12 423 inscrits, dont 8 225 sont des groupes qui cherchent à promouvoir leurs propres intérêts ou ceux de leurs membres. La grande majorité des déclarants sont des organisations non gouvernementales, des plateformes et des réseaux, ainsi que des entreprises et des groupes d’entreprises. Certaines entreprises et sociétés technologiques américaines telles qu’Apple, Google, Meta ou Microsoft se distinguent sur la liste.

    L’organisation la plus présente est le Conseil européen de l’industrie chimique. Le Conseil doit faire pression sur les décisions qui se prennent dans l’Union car il peut, à tout moment, arrêter la commercialisation de certains produits au niveau européen s’il les juge dangereux pour la société. Pour cette raison, c’est le groupe qui dépense le plus, investissant environ 9 millions d’euros par an.

    Derrière le Conseil, les entreprises qui investissent le plus sont l’ agence de marketing Fleishman-Hillard, qui dépense 7,6 millions par an , le consultant mondial en affaires FTI consulting, dont les dépenses sont de 6,8 millions, et la multinationale pharmaceutique Bayer, qui investit 6,5 millions.

    En ce sens, et comme l’affirme EOM , médium qui participe à l’enseignement du Master Professionnel en Analyste International et Géopolitique de l’Institut LISA , les lobbies exercent une activité nécessaire lorsqu’ils participent au processus législatif pour que les politiques publiques répondent aux besoins réels de la société.

    « Le problème survient lorsque cette influence échappe à l’attention du public, ce qui peut conduire à des abus et à des cas de corruption, comme l’  a montré la polémique du Qatargate qui  touche le Parlement européen. Et tout cela malgré le fait que Bruxelles a l’une des réglementations les  plus exigeantes en matière de lobbying  en Europe », explique le collaborateur de la MOE, Alvaro Merino.

    Que dit le scandale du Qatargate sur les lobbies de l’Union européenne ?

    Cependant, l’influence exercée par les lobbies dans l’UE n’est pas toujours révélée au public, et c’est là que les tentatives de maintenir une transparence totale échouent. C’est dans ces cas que l’Union est exposée à d’éventuels abus et à des cas de corruption, comme l’a montré la polémique du Qatargate.

    Avant l’accord interinstitutionnel de 2021, l’inscription au registre de transparence était volontaire. Cependant, l’UE voulait que le registre soit une étape incontournable pour tous les lobbies et qu’il soit complètement obligatoire pour tous les groupes de pression qui exerçaient une influence dans l’Union.

    Le  Parlement européen a  demandé à la Commission Juncker de mettre en œuvre la mesure en 2016, mais les négociations se sont poursuivies jusqu’en 2021, date à laquelle le Parlement, la Commission et le Conseil sont finalement parvenus à un accord. Cependant, cette décision ne permettra pas que toutes les actions possibles des lobbies soient enregistrées dans le cadre juridique de l’UE, car il y en a certaines qui ne relèvent pas de l’accord, comme les soi-disant « réunions spontanées ».

    S’il est vrai qu’à la suite du Qatargate, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a promis une « large réforme » des mécanismes de contrôle au Parlement européen qui devrait être mise en place en début d’année.

    Les lobbies de l’Union européenne et la guerre en Ukraine

    Un exemple parfait de la façon dont les lobbyistes ont récemment influencé l’Union est la guerre en Ukraine. En ce sens, nous soulignons l’influence des sociétés énergétiques russes. Selon les analystes de la MOE , une grande partie d’entre eux infiltrent l’Europe depuis plusieurs années, collaborant avec les gouvernements européens et attirant des politiciens comme l’ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, ou l’ancien Premier ministre finlandais, Paavo Lipponen.

    De plus, la guerre en Ukraine a rendu leur présence plus remarquée, donnant comme exemple les menaces de Vladimir Poutine de ne pas continuer à fournir de l’électricité ou du gaz à l’Europe. C’est pourquoi l’UE a essayé de lancer un processus de « suppléance », cherchant à perdre une partie de cette dépendance économique et politique qu’elle a vis-à-vis de la Russie. Pour cela, ils utilisent certaines mesures telles que l’abandon du marché russe et les restrictions économiques et politiques.  

    Le cas des lobbies en Espagne

    En Espagne, depuis plusieurs décennies, des efforts ont été faits pour réglementer l’activité et l’influence exercées par les lobbies ou groupes de pression. Dans le projet même de la  Constitution de 1978 , la nécessité d’une loi organique est exprimée qui instaure un système de contrôle et d’enregistrement des groupements d’intérêt qui agissent en permanence.

    Malgré tout, et avec des initiatives législatives dans les années 1993, 2008, 2014, 2019 ou le  projet  de loi de 2021 sur la transparence et l’intégrité dans les activités des groupes d’intérêt, un cadre législatif national unifié n’a pas encore été établi pour sa réglementation.

    Cependant, il faut souligner que ce dernier projet a été approuvé en novembre 2022, bien qu’il soit toujours en cours d’information publique. Avec cette loi, un registre des groupes d’intérêt sera créé, qui fonctionnera de manière similaire à celui de l’UE, affichant les données publiquement et en continu via le portail de transparence de l’administration générale de l’État. 

    Lisanews, 27/12/2022

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun

  • Qatargate : Tarabella a défendu la Coupe du monde face aux émirs

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    BRUXELLES – Fils d’immigrés italiens, il parle couramment notre langue et est considéré comme un homme d’un seul tenant. Pourtant, le parquet belge veut voir clair dans le rôle de Marc Tarabella , l’eurodéputé socialiste belge – également membre d’Article 1 comme il l’a lui-même déclaré dans une vidéo sur Youtube – qui s’est retrouvé dans le scandale du Qatargate. Il a été interpellé par des déclarations faites par Panzeri aux enquêteurs et consignées au procès-verbal, ainsi qu’une interception entre Panzeri et Giorgi qui montre comment Tarabella avait suivi les indications de l’ancien syndicaliste de Bergame sur les déclarations à faire en faveur de l’émirat.

    Dans son interrogatoire , Panzeri affirme que l’eurodéputé belge s’est en fait rendu à Doha pour un voyage (« Tarabella est allé au Qatar ») malgré l’interdiction explicite du chef du Parti socialiste belge, Paul Magnette, à la lumière de la polémique sur la mort de travailleurs pour la construction des stades de la coupe du monde de football. Mais les déclarations qu’il a lui-même faites devant une série de responsables qatariens, dont le ministre du Travail Ali ben Samikh Al-Marri , pèsent aussi sur Tarabella.: une audition au Parlement européen qui remonte au 14 novembre, date clé de l’enquête du parquet belge. Cette journée avait d’ailleurs été préparée avec soin par Giorgi et Panzeri, car elle était un peu considérée comme une épreuve du feu pour l’image du Qatar.

    Au centre de la polémique et à l’approche de la Coupe du monde, l’émir ne pouvait en aucun cas se permettre un faux pas devant le Parlement européen. Pour cette raison, lors d’au moins deux réunions précédentes – comme Giorgi l’a admis dans le procès-verbal – Panzeri avait fait une sorte de formation préparatoire pour le ministre, complétée par un discours écrit et une discussion pour rester sur la bonne voie. L’une de ces réunions a eu lieu à l’hôtel de luxe Steigenberger Wiltcher’s, avenue Louise, trois jours avant l’audience.

    D’après ce qui a été reconstitué, Alessandra Moretti et Andrea Cozzolino étaient également en classe le 14 novembre. Panzeri suivait la discussion au téléphone avec Giorgi, en direct. Il guidait, orientait, suggérait des interventions au sujet des droits de l’homme et des travailleurs. L’un d’eux était précisément pour Tarabella, qui a dû dire quelque chose qui ressemblait à « Je ne voyais pas cet intérêt il y a quatre ans quand il y avait la Coupe du monde en Russie ». Une phrase à prononcer avec une démonstration de calme. Ce qui s’est effectivement produit : selon ce qui a été rapporté par le journal belge Le Soir (mais non retranscrit dans les documents d’enquête), ce jour-là Tarabella aurait souligné l’hypocrisie de ses collègues de la salle d’audience, qui « n’auraient pas eu les mêmes scrupules lors les grands événements sportifs précédents ».

    L’avocat de Tarabella, Maxim Toller , a réitéré que son client est à la disposition de la justice et a demandé à être entendu rapidement afin de se défendre. « Il a également déclaré qu’il ne se cacherait pas derrière son immunité parlementaire – a ajouté Toller – car il n’a rien à se reprocher. Il est donc favorable à la levée de l’immunité, si elle est demandée ».

    La Repubblica, 02/01/2023

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun

  • Cozzolino, l’homme de confiance des services marocains

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Cozzolino, l’homme de confiance des services marocains. « Il est l’héritier de Panzeri ».

    par notre correspondant Luca De Vito
    L’eurodéputé napolitain aurait rencontré personnellement le chef des espions de Rabat après les adieux de l’ancien syndicaliste au tribunal.

    BRUXELLES – Ces dernières semaines, Andrea Cozzolino s’est toujours déclaré innocent, « fortement troublé » et « profondément indigné », bien qu’à la disposition du magistrat belge Michael Claise, responsable de l’enquête sur le Qatargate. Pourtant, selon les documents déposés dans le cadre de l’enquête, son poids dans l’affaire ne peut être ignoré.

    Selon les enquêteurs, l’eurodéputé napolitain avait un rôle stable dans l’organisation, dont il était l’un des piliers avec Panzeri et Giorgi. Les agents du Vsse, le service secret belge qui a enquêté sur l’affaire, parlent d’une « équipe d’interférence » à la solde du Maroc, dont Cozzolino faisait partie. Une organisation qui travaille « clandestinement », qui a mis en place une « coopération stable » en utilisant un « réseau d’influence » et qui opère avec « une discrétion qui dépasse la prudence » en utilisant un « langage codé ». Selon le Vsse, Cozzolino avait rencontré au moins une fois le puissant chef des services secrets marocains (Dged) Yassine Mansouri, en 2019 : selon l’acte d’accusation, c’est à ce moment-là que le passage de témoin entre Panzeri, eurodéputé sortant, et Cozzolino, qui avait repris les sièges sensibles pour les intérêts de Rabat, aurait eu lieu.

    Il y a deux rôles clés en particulier, c’est-à-dire ceux qui sont à la tête des lieux où sont discutés et décidés les dossiers qui intéressent les Marocains, et dont Cozzolino a hérité la direction : la présidence de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et la coprésidence de la commission parlementaire mixte Maroc-UE. Tous deux ont pris la relève après le départ de l’ancien syndicaliste de Bergame. Selon les enquêteurs, ils avaient « conclu en 2019 un accord avec Dged par l’intermédiaire d’Atmoun (ambassadeur du Maroc en Varsovie, ndlr) pour pratiquer l’ingérence en faveur du Maroc au sein du Parlement européen en échange d’argent », indiquent les documents. Ils ont demandé à être payés au moins plusieurs centaines de milliers d’euros par an ». Ce lien est également scellé par le rôle de Giorgi, qui, après avoir été l’assistant de Panzeri lorsqu’il était député européen, était également devenu l’assistant de Cozzolino.

    Les enquêteurs belges ont également dressé une liste des réalisations du groupe en faveur du Maroc, qui serait l’objet de la corruption : « Plusieurs textes de résolutions votés ; plusieurs déclarations de la Dmag (délégation pour les relations avec les pays du Maghreb) ; la nomination de candidats pour le prix Sakharov ; la modification du rapport annuel du Parlement européen sur la politique étrangère et de sécurité commune ». Et puis la dernière activité d’ingérence, peut-être la plus délicate : « la participation de Cozzolino à la commission parlementaire spéciale sur le programme Pegasus », qui a eu lieu en janvier 2022 et qui était « prévue, étant donné l’implication publique du Maroc dans ce dossier ». Il s’agit de la commission chargée d’enquêter sur l’utilisation du logiciel Pegasus, capable d’espionner des conversations confidentielles et qui aurait été utilisé par le Maroc pour contrôler ses opposants.

    Mais c’est Panzeri lui-même, après son arrestation, qui a admis que l’accord avec les services de Rabat était en place depuis au moins trois ans : « Nous aurions travaillé pour éviter les résolutions contre le pays et en échange nous aurions reçu 50.000 euros, cet accord a été fait au Maroc et d’une certaine manière il s’est poursuivi – a dit Panzeri aux enquêteurs – à travers l’actuel ambassadeur qui est à Varsovie, Abderrahim Atmoun ». M. Panzeri a ajouté que « l’actuel président de la délégation du Maghreb (Cozzolino ed.) a également la possibilité de demander des résolutions d’urgence, ce qui ne passe pas par nous et se fait de manière autonome ».

    Aucun commentaire n’est venu de l’entourage de l’eurodéputé napolitain, qui a été suspendu le 16 décembre du registre des membres et des électeurs du PD ainsi que de tous les postes du parti après que son nom soit apparu dans l’enquête du procureur belge. En cas de levée de son immunité, la situation pourrait se compliquer pour lui.

    La Repubblica, 03/01/2023

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    Euroscandal, Cozzolino est le troisième homme : « Il a agi pour de l’argent »

    La Repubblica, 16/12/2022

    de Giuliano Foschini, Claudio Tito

    Le procureur belge : le député européen fait partie du réseau pro Qatar et Maroc. Vers la demande de levée d’immunité. Le trésor italien de Panzeri

    BRUXELLES – Un groupe composé de trois personnes : Antonio Panzeri, Francesco Giorgi et l’eurodéputé du Parti démocrate Andrea Cozzolino . Un groupe avec une « motivation prioritaire : travailler avec le Maroc et le Qatar en échange d’argent. Le groupe recevait des rémunérations pour ses activités. Et en 2019 il avait conclu un accord pour faire des ingérences au Maroc en échange d’argent ». Cela commence à partir d’ici – d’après ce que les magistrats belges écrivent dans le décret qui a conduit à l’arrestation de Panzeri et Giorgi la semaine dernière- la deuxième phase de l’enquête du Qatargate. Selon les informations que les services belges ont transmises au procureur, un troisième homme ferait partie du groupe : Cozzolino, en fait. Cependant, pour le moment, il n’y a pas eu d’enquête car il n’y a aucune preuve de dons d’argent. Et, surtout, parce qu’il bénéficie de l’immunité parlementaire.

    C’est précisément là-dessus que les magistrats travaillent ces jours-ci : à partir d’ordinateurs, de téléphones, de chats saisis (récupérant également, grâce aux moyens sophistiqués dont dispose la police belge, ceux annulés), ils tentent de faire sortir toutes les charges contre Cozzolino pour puis demander au Parlement de poursuivre contre lui. Ce qui est décisif, c’est ce que dira son assistant, Francesco Giorgi.

    Lors du premier interrogatoire devant le juge Michel Claise , il a parlé pendant plus de douze heures, dynamitant tout le programme de la journée des témoignages. À cette occasion, Giorgi, interrogé spécifiquement sur Cozzolino, c’est-à-dire si Panzeri avait déjà payé l’eurodéputé italien, a déclaré qu’il « supposait » qu’il pouvait y avoir eu un échange. Hypothèse que pourtant, hier, le parlementaire du Parti démocrate a rejetée avec indignation : « Je suis totalement étranger aux investigations. Je ne suis pas mis en examen, je n’ai pas été interrogé, je n’ai pas subi de perquisition ni, encore moins, de scellés. attaché à mon bureau. Je n’ai jamais poursuivi d’intérêt personnel, d’avantage ou d’utilité dans ma vie politique ».

    Cozzolino affirme qu’il n’a jamais pu influencer ni le Qatar ni le Maroc . Et que toutes ses démarches – comme l’e-mail, apparemment écrit par Giorgi, dans lequel il demandait au groupe socialiste d’assouplir sa position lors du vote sur la motion contre le Qatar – étaient toutes dictées par la volonté politique. « Je n’ai jamais eu de gain personnel et je me battrai pour dissiper tout soupçon infondé. » Cozzolino se dit prêt à être interrogé mais pour le moment les magistrats belges ne peuvent rien contre lui sans demander l’autorisation du Parlement. Ce qui, en fait, pourrait arriver sous peu, c’est-à-dire dès que la police aura conclu les enquêtes sur les ordinateurs saisis.

    Mais, à ce stade, les enquêtes ne seront pas seulement des dieuxMagistrats belges . La Guardia di Finanza a reçu un mandat du parquet de Milan pour examiner les comptes de Panzeri et Giorgi : analyse des transactions bancaires, des cartes de crédit, des achats immobiliers de la dernière période sur la base de soupçons, sur la base d’ »éléments appropriés » , dont il existe d’autres sommes en Italie. « Nous sommes confrontés – a écrit le procureur dans le décret perquisitionnant les domiciles italiens de Panzeri et Giorgi – à un groupe de corruption indéterminé et très important, opérant au sein de structures européennes liées ou non à l’Union européenne ». Un groupe qui aurait vendu son « business » en échange de « grosses sommes d’argent ».

    Ces derniers jours, au domicile Panzeri de Calusco d’Adda , trois sacs cachés dans une armoire contenant 17 000 euros en billets de banque ont été saisis. A Giorgi, en revanche, environ 20 000 euros ont été retrouvés dans un coffre-fort. Parmi les enquêtes envisagées, à la demande de Bruxelles, figure également la convocation de personnes ayant travaillé avec Fight Impunity , l’ONG fondée par l’ancien eurodéputé en 2019.

    Car Fight Impunity est considéré comme l’un des cœurs de l’enquête. La police belge a établi qu’une partie des fonds arrivant sur les comptes courants de l’ONG provenaient directement du Qatar. C’est ce qu’a dit Francesco Giorgi – « les ONG sont utilisées pour faire circuler l’argent » -, c’est ce que Luca Visentini a été interpellé, le secrétaire du syndicat mondial, détenu puis relâché la semaine dernière. Visentini a reçu des fonds de Fight Impunity pour la campagne électorale qui l’a élu secrétaire. Les procureurs soupçonnent qu’il s’agissait d’un échange pour obtenir des déclarations pro-Qatar, à la veille des championnats du monde. Visentini s’est défendu en démontrant que les virements avaient été enregistrés. L’argent réellement dépensé pour la campagne électorale. Et que les positions du syndicat vis-à-vis du Qatar ont toujours été très dures. Le juge l’a cru et l’a donc relâché.

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  • Le Parlement européen veut lever l’immunité de Tarabella et Cozzolino

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Le Parlement européen lance la procédure de levée de l’immunité parlementaire de Marc Tarabella (PS) et du socialiste italien Andrea Cozzolino. Cela a été confirmé à nos rédacteurs.

    Les deux sociaux-démocrates ont été cités dans le cadre du Qatargate, l’enquête du Parlement européen sur la corruption. Mi-décembre, la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili et son partenaire italien Francesco Giorgi ont été arrêtés à Bruxelles, tout comme l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri.

    A travers l’ONG Fight Impunity de Panzeri et Giorgi, des centaines de milliers d’euros d’argent de la corruption auraient afflué des Etats du Qatar et du Maroc vers certains parlementaires européens. Le tribunal soupçonne que l’argent est allé à Kaili, Cozzolino et Tarabella, entre autres.

    Francesco Giorgi travaille comme assistant parlementaire du social-démocrate italien Andrea Cozzolino. Le député PS Tarabella, maire d’Anthisnes, est un ami proche de Panzeri et de Cozzolino et a pris des positions pro-Qatar remarquables au Parlement européen ces derniers mois.

    Maxime Töller, l’avocat de Marc Tarabella, se dit satisfait de la décision de lever son immunité. « Officiellement, nous ne savons encore rien. Mais M. Tarabella a déjà écrit une lettre au juge d’instruction il y a quinze jours avec la demande urgente d’être interrogé. Le fait que son immunité soit désormais levée rendra désormais cela possible. La demande de levée de l’immunité ne change pas sa position. M. Tarabella nie toute forme de corruption.

    Parce qu’elle a été prise en flagrant délit de pot-de-vin présumé, aucune demande distincte de levée de l’immunité d’Eva Kaili n’a été nécessaire. Elle a été arrêtée et est en prison. Les enquêteurs ont trouvé 150.000 euros dans son appartement et 750.000 euros dans une valise que son père a tenté de faire sortir clandestinement du pays.

    De Standaard, 02/01/2023

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  • Qatargate : Transparency International demande une enquête sur Ursula von der Leyen et Avramopoulos

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    Elle exige que toutes les collusions Avramopoulos-Commission soient rendues publiques

    Transparency International EU, la branche européenne du mouvement mondial anti-corruption basé à Bruxelles, a appelé à une enquête indépendante sur la gestion par la Commission européenne des relations de l’UE avec le Qatar et d’autres questions qu’elle a mises en lumière sur les pots-de-vin et la corruption actuels au Parlement européen. scandale.

    De l’avis de Transparency International EU, cette enquête devrait examiner toute l’étendue des relations entre la Commission européenne et le Qatar au moins depuis le début du mandat actuel, y compris une analyse approfondie de tous les comptes rendus de réunion, des documents internes, y compris les textes des messages, la correspondance et des déclarations sur le Qatar sur les réseaux sociaux pour déterminer si le Qatar était impliqué dans une opération d’influence visant des commissaires et/ou des fonctionnaires européens, comme cela se serait produit au Parlement européen. Il devrait également examiner si les commissaires ou les fonctionnaires ont reçu un traitement favorable de la part des entreprises qataris et/ou de leurs représentants, y compris toutcadeaux, marques d’hospitalité, privilèges de voyage ou autres formes d’incitation.

    L’enquête devrait également enquêter sur les circonstances entourant l’approbation par la Commission de la nomination de l’ancien commissaire Avramopoulos au « Comité honoraire » de Fight Impunity, l’ONG qui serait au centre du scandale de pots-de-vin et de corruption qui a secoué l’Europe. Parlement. En particulier, l’enquête devrait examiner pourquoi la Commission européenne a donné son feu vert alors que, comme la Commission elle-même le note dans sa décision, Fight Impunity n’était pas enregistrée dans le registre de transparence de l’UE, tout en participant à des activités couvertes par l’UE registre de transparence. La recherche devrait également tenir comptele nombre et la nature des réunions entre M. Avramopoulos et les commissaires et fonctionnaires actuels depuis qu’ils ont demandé l’autorisation de sa nomination, et toutes les réunions qui ont pu avoir lieu avant la présentation de sa demande, et les questions ont été discutées au cours de ces réunions.

    Enfin, l’enquête devrait examiner la nature et l’étendue des relations entre la Commission et l’ONG pour lutter contre l’impunité.

    Michiel van Hulten, directeur d’EU Transparency International, a déclaré : « La crédibilité des institutions de l’UE est en jeu. Seule une enquête indépendante complète peut fournir des réponses crédibles aux nombreuses questions et préoccupations qui ont été soulevées au cours des deux dernières semaines. »

    Source : Break News, 30/12/2022

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  • Qatargate: demande de levée d’immunité d’autres eurodéputés

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Qatargate, l’enquête entre en phase 2 avec de nouveaux suspects : la demande de levée d’immunité de certains eurodéputés est prête

    de Giuliano Foschini, Claudio Tito

    Qatargate, l’enquête entre en phase 2 avec de nouveaux suspects : la demande de levée d’immunité de certains eurodéputés est prête

    Le Parlement européen sera appelé à se prononcer, par le parquet de Bruxelles, sur le sort de certains membres impliqués dans l’enquête. C’est l’expansion de la traînée de poudre du scandale

    Le « Qatargate » n’est que le début. C’est la première pointe de l’iceberg. En dessous il reste encore un monde à découvrir. Et déjà la semaine prochaine le procureur de Bruxelles entamera une nouvelle exploration. La « phase 2 » de l’enquête débutera probablement lundi prochain. Avec de nouvelles enquêtes et surtout avec de nouveaux suspects. Et cette fois, le Parlement européen sera directement impliqué. Il devra s’exprimer formellement sur « l’affaire » qui secoue depuis trois semaines hommes et bureaux à Bruxelles et Strasbourg. Juste à ces heures, en effet, une communication officieuse a été envoyée par les magistrats belges au Bureau de l’Eurochambre. Avertir que les enquêteurs envisagent d’envoyer dans un délai très court la demande de levée d’immunité de certains parlementaires européens. Le signe que l’enquête fait un premier bond qualitatif.

    Les procureurs de Bruxelles finalisent leur dossier. Ce qui concernerait actuellement deux députés : l’Italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella. Alors que, à l’heure actuelle, le poste d’une autre Belge d’origine italienne, Maria Arena , serait suspendu .

    Cette étape conduirait inévitablement à ce que le scandale se répande comme une traînée de poudre. Nouveaux actes, nouvelles enquêtes, nouvelles perquisitions. Cela, en fait, servira la levée de l’immunité. Sans quoi les magistrats ne peuvent au contraire rien faire. Les députés ne peuvent être atteints par voie judiciaire qu’en cas de flagrant délit. Comme cela s’est passé pour la Grecque Eva Kaili, jusqu’à il y a quelques jours vice-présidente de l’Assemblée.

    Lorsque la demande des magistrats aura été formellement déposée, la présidente du Parlement, Roberta Metsola, en fera part à la Chambre et renverra ensuite l’examen de la demande au comité juridique (Juri). Qu’il devra adopter une recommandation à l’Assemblée dans laquelle il demande le rejet ou l’approbation de la demande. À ce stade – à la première occasion – le Parlement votera sur la recommandation et la décision sera approuvée à la majorité simple.

    Les intentions de Roberta Metsola sont cependant de prêter le maximum de collaboration aux magistrats. Si donc la demande arrive effectivement la semaine prochaine, il est possible que la commission des affaires juridiques traite le dossier dans la semaine du 9 au 15 janvier. Les premiers jours de travail, donc, pour les Commissions après les vacances de Noël. Et si la recommandation est traitée rapidement, la session plénière qui se réunit à Strasbourg depuis le 16 janvier rendra l’avis définitif.

    Compte tenu de l’attention et des ravages causés par le Qatargate, il est difficile d’imaginer que l’autorisation de procéder sera refusée. Et si c’est le cas, la « phase 2 » de l’enquête débutera essentiellement à la mi-janvier.

    Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Il suffit de relire les papiers de l’enquête pour décrire ce qu’ils ont trouvé devant les juges et les services secrets.

    « En échange d’argent ». Il y a un passage, dans l’information que les services belges font au juge d’instruction de Bruxelles, Michel Claise, qui explique parfaitement ce que pourrait être cette deuxième phase du Qatargate : le passage des corrupteurs aux corrompus. L’entrée de la police à l’intérieur du bâtiment de verre du Parlement européen. Derrière la porte de la vice-présidente Eva Kaili. Selon les rapports des services de renseignement belges, « en échange d’argent » au moins un député italien, Andrea Cozzolino, « serait intervenu au sein du Parlement européen pour promouvoir les intérêts du Maroc ».

    « En 2019-2020-2021 ils auraient reçu plusieurs centaines de milliers d’euros de la Dged », les services secrets marocains, écrivent-ils. Or, il n’y a actuellement aucune trace de cet argent dans les documents d’enquête. Cozzolino ne fait pas l’objet d’une enquête (même si le système judiciaire belge est différent du nôtre, une institution similaire n’existe pas) et a demandé à être entendu immédiatement par les magistrats belges, clamant son étranger absolu aux faits et donc son innocence. « C’est vrai », a-t-il déclaré à Repubblica, « Giorgi était mon assistant et je comprends que mon nom se retrouve dans cette mauvaise histoire. Mais je ne connaissais rien à son entreprise et surtout je n’ai jamais pris un seul euro ou un avantage pour un acte contraire à mes devoirs. Nous ne plaisantons pas ».

    Le fait est que la « phase 2 » de l’enquête vise précisément à vérifier cela. S’il est vrai que Cozzolino faisait partie d’un groupe qui « opère avec une discrétion qui va au-delà de la simple prudence, en évitant d’apparaître trop ouvertement pro-Maroc au sein du Parlement européen, en utilisant un langage codé et en cachant de l’argent dans leurs appartements » comme indiqué dans les documents . Et c’est pour cette raison que l’autorisation de procéder pourrait déjà être demandée dans les prochaines heures. Outre les éléments qui sont ressortis de l’enquête d’abord par les services puis par la police belge, les documents comprennent également les déclarations des interpellés. Giorgi a dit qu’il « supposait » que Panzeri aurait pu donner de l’argent à Cozzolino .

    Kaili a déclaré, à propos de l’argent trouvé chez lui, que son partenaire Giorgi « gardait peut-être aussi quelque chose pour son patron, Andrea Cozzolino ». Panzeri lui-même a tenté de décharger sur Cozzolino : « Je n’ai aucune preuve mais vous devriez vérifier le président de la délégation maghrébine, Cozzolino. C’est le parlementaire dont l’assistant Giorgi est. Entre autres, il est chargé de demander des résolutions urgentes mais cela ne ça ne nous arrive pas, donc je ne sais pas bien, mais je sais que c’est arrivé ».

    La position de Cozzolino n’est pas la seule que la police belge doit vérifier. Il est possible que la demande d’autorisation concerne également Marc Tarabella (le poste de Maria Arena est actuellement suspendu), qui faisait directement partie du réseau Panzeri. En revanche, la situation concernant les autres députés italiens, le groupe des « amis » tels qu’ils sont définis dans les documents, est différente : Alessandra Moretti, la chef de délégation du Parti démocrate, Brando Benifei.Leurs assistants auraient fait partie du réseau Panzeri (les ordinateurs et les téléphones portables ont été confisqués et sont actuellement contrôlés par des techniciens de la police belge). Mais rien ne prouve que les députés savaient qu’il n’y avait pas une simple ONG derrière Panzeri. Mais des « pays corrupteurs » qui voulaient acheter la démocratie européenne.

    La Repubblica, 01/01/2022

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