Catégorie : Monde

  • Algérie : Reprise de la ligne maritime Mostaganem-Valence

    Algérie : Reprise de la ligne maritime Mostaganem-Valence

    Algérie, bateau, Chine, Balearia, Joe Biden – Algérie : Reprise de la ligne maritime Mostaganem-Valence

    La ligne de transport maritime des voyageurs reliant le port de Mostaganem à celui de Valence (Espagne), a repris dimanche, après une interruption de plus de 20 mois d’arrêt suite aux dispositions préventives de la propagation du coronavirus (Covid-19). Le ferry de la compagnie espagnole « Baléaria » a accosté au port de Mostaganem, dimanche à 8 heures du matin, avec à son bord 349 passagers et 148 véhicules, a annoncé, à l’APS, le directeur de wilaya chargé des transports, Boumediène Riadh. L’opérateur espagnol devra assurer le transport de voyageurs en aller retour via cette ligne maritime à une moyenne d’une desserte par semaine, a ajouté le même responsable. Les autorités locales ont mis en place un programme sanitaire pour assurer l’arrivée et le départ des passagers et leur départ dans les meilleures conditions avec le respect des mesures sanitaires de prévention du coronavirus, a souligné, pour sa part, le directeur local de la santé et de la population, Toufik Mohamed Khelil. Une équipe médicale mobile a été mise en place au niveau de la gare maritime de transport des voyageurs de Mostaganem. Elle est composée d’un médecin et quatre agents paramédicaux, dotés de caméras thermiques et de thermomètres à distance. Quatre laboratoires d’analyses de PCR et antigéniques ont été mobilisés pour faciliter l’entrée des voyageurs à la gare maritime et pour assurer les procédures administratives, a ajouté le DSP.

    Plus de 75 migrants illégaux se noient au large des côtes libyennes, selon l’OIM
    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué samedi que plus de 75 immigrants illégaux se sont noyés en mer au large des côtes de l’ouest de la Libye, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe. « Plus de 75 migrants se sont noyés mercredi après avoir quitté la Libye, selon 15 survivants secourus par des pêcheurs et amenés à Zuwara », a tweeté l’OIM. « Cette dernière tragédie porte le nombre de vies perdues en Méditerranée centrale cette année à plus de 1 300″, a déclaré l’OIM. La Libye est devenue depuis 2011, un point de départ privilégié pour les immigrants clandestins qui veulent traverser la mer Méditerranée vers les côtes européennes.

    Tébessa : trois morts et deux blessés dans un accident de la route
    Trois (3) personnes sont décédées et deux (2) autres ont été blessées dans un accident de la circulation, survenu samedi après-midi à l’entrée Est de la ville de Tébessa, a indiqué un communiqué émanant de la cellule de communication de la direction locale de la Protection civile. Les éléments de ce corps constitué de l’unité de Bab Ezziatine, soutenus par ceux de l’unité principale, sont intervenus suite à cet accident survenu sur la RN 16 à l’entrée Est de la ville de Tébessa, plus exactement sur la route de Bekaria où un véhicule de tourisme a heurté un poteau électrique, a précisé la même source. L’accident a fait trois morts et causé des blessures à deux autres personnes, a relevé le même communiqué. Les deux blessés ont été transférés vers l’hopital de Bekkaria pour bénéficier des soins nécessaires, a indiqué la même source signalant en outre l’evacuation des dépouilles vers le même établissement de santé. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité territorialement compétents afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame.

    Démantèlement d’un réseau de trafic de psychotropes à Oran
    Les services de police d’Oran sont parvenus à mettre un terme à l’activité d’un réseau criminel spécialisé dans le trafic de psychotropes composé de cinq individus et à saisir 2.000 comprimés psychotropes, a-t-on appris, dimanche, de la direction de la sûreté de wilaya. Cette opération a eu lieu suite à l’exploitation d’informations parvenues à la brigade de lutte contre la commercialisation de stupéfiants et de psychotropes, selon lesquelles les membres de ce réseau ont conclu un accord pour vendre ces psychotropes dans les milieux des jeunes, indique la cellule communication et des relations publiques. Après avoir opéré une surveillance des mouvements des membres de ce réseau, les policiers ont procédé à leur arrestation et saisi 2 000 comprimés de psychotropes dans le domicile de l’un des individus impliqués dans cette affaire, qui était le repaire de cette bande servant au stockage et au trafic de la drogue, indique le même source. Une procédure judiciaire a été ouverte contre les individus impliqués dans ce trafic, dont un individu recherché faisant l’objet de deux mandats d’arrêt, et seront traduits devant la justice pour formation d’association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et de psychotropes, indique-t-on de même source.

    Biden, le plus vieux président des Etats-Unis, souffle ses 79 bougies
    Joe Biden, le plus vieux président américain en exercice, a fêté samedi ses 79 ans en famille au lendemain d’un bilan médical le jugeant « apte » à diriger les États-Unis. Le président démocrate passe son week-end d’anniversaire dans son fief de Wilmington, à 170km de la capitale Washington. Il n’a pas d’évènement public à son agenda.
    « Bon anniversaire à mon ami, à mon frère », lui a souhaité Barack Obama, dont Joe Biden a été le vice-président durant huit ans, sur Twitter. « L’Amérique est reconnaissante pour votre compassion, votre décence, votre amour de la nation ainsi que pour votre leadership et votre ambition », a aussi souligné la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, de deux ans son aînée.

    À la veille de son anniversaire, Joe Biden s’était plié à un bilan de santé lors duquel il a été jugé « apte » à remplir ses fonctions de président, selon son médecin. L’examen incluait une coloscopie sous anesthésie durant laquelle il a brièvement transféré ses pouvoirs à la vice-présidente Kamala Harris, devenue ainsi la première femme à détenir les prérogatives présidentielles dans l’histoire des États-Unis. Joe Biden a déjà fait savoir publiquement qu’il comptait se représenter en 2024.

    Mais certains partisans de Donald Trump, lui aussi septuagénaire, ne perdent aucune occasion de s’interroger publiquement, de manière plus ou moins détournée, sur sa santé physique et sa lucidité.

    La Chine comptera plus de 300 millions d’automobiles immatriculées d’ici la fin de l’année
    La Chine, le plus grand marché automobile du monde, devrait compter plus de 300 millions d’automobiles immatriculées d’ici la fin de l’année, a annoncé samedi un responsable de l’Association des constructeurs automobiles de Chine (ACAC). Fin septembre, la Chine comptait déjà 297 millions d’automobiles immatriculées, a indiqué Shi Jianhua, secrétaire général adjoint de l’association, lors d’un forum organisé en marge du Congrès mondial de la fabrication, à Hefei, capitale de la province orientale de l’Anhui. Le marché automobile chinois devrait poursuivre sa croissance, avec une croissance annuelle moyenne de 4% prévue pendant les cinq années jusqu’à 2025, a fait remarquer M. Shi.

    Le Courrier d’Algérie, 22/11/2021

    #Algérie #Balearia #Mostaghanem #Bateau #Valence #Chine #JoeBiden

  • Média espagnol: Marlaska cache l’argent qu’il offre au Maroc

    Maroc, Espagne, migration – Média espagnol: Marlaska cache l’argent qu’il offre au Maroc

    Le ministère de l’Intérieur a abandonné la transparence. Du moins en ce qui concerne le Maroc. Depuis des années, l’Espagne a établi un flux constant d’argent public vers le pays voisin dans le but de contrôler l’immigration. Dans certains cas, cela a été clairement indiqué sur le portail de transparence et dans d’autres, cela a été camouflé au sein du BOE, mais la vérité est que des sources gouvernementales de très haut niveau affirment que l’octroi de subventions au Maroc est une pratique courante depuis des décennies. Eh bien, au premier semestre 2021, et en raison de la crise migratoire à Ceuta et du clash diplomatique qui a eu lieu après avoir accueilli le chef militaire du Front Polisario Brahim Ghali, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande Marlaska, a choisi de cacher aux Espagnols tout l’argent donné au pays voisin afin d’éviter toute nouvelle controverse. Selon le ministère de l’Intérieur, l’accès à ce type d’information publique constitue un risque car « les limites de la sécurité nationale et publique, ainsi que les relations internationales développées par le Royaume d’Espagne, concourent ».

    Un curieux cadeau de 150 SUV dernier cri, 18 camions militaires et, peu après, l’annonce que l’exécutif a donné des vaccins au Maroc. Mais ce n’est que le début et la partie émergée de l’iceberg. Des sources au plus haut niveau liées au ministère de l’intérieur affirment que l’octroi de fonds réservés au gouvernement du pays voisin a également été une constante. Mais ce qui est curieux, c’est que Marlaska a décidé que toutes les informations relatives à l’aide internationale au Maroc doivent être dissimulées pour des raisons de « sécurité nationale ».

    Selon des sources du PSOE, l’Intérieur prépare un autre paquet de cadeaux à un coût important pour le pays voisin et ne veut pas générer une nouvelle controverse avec la presse. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire pour le gouvernement de normaliser les relations avec Mohammed VI, mais tout l’argent espagnol envoyé au Maroc sera classé secret d’État.

    L’UTILISATION DE FONDS RÉSERVÉS POUR CONTRÔLER L’IMMIGRATION N’EST PAS NOUVELLE

    MONCLOA.com a eu accès à un document officiel du Ministère de l’Intérieur dans lequel il est clairement indiqué qu’il ne donnera aucune information concernant les subventions publiques qui sont et seront accordées dans les prochains mois au Maroc. Le gouvernement ne veut pas que l’année 2022 soit marquée par une controverse dans la presse au sujet de ces cadeaux qui sont généralement accordés à la police marocaine et a décidé que l’argent destiné au pays africain sera considéré comme provenant de fonds réservés. Selon des sources fiables du PSOE ayant une expérience de l’intérieur, l’utilisation de fonds réservés pour contrôler l’immigration n’est pas nouvelle. Mais le fait de convertir en secrets d’État des aides qui devraient figurer dans le portail de transparence pour éviter plus de controverse que nécessaire l’est. Tout cela au nom du contrôle de l’immigration.

    « Il est réaffirmé que l’aide à la coopération policière internationale, qui inclut l’aide au Royaume du Maroc faisant l’objet de la demande d’information, est déterminante pour l’action extérieure et de sécurité du Gouvernement », indique le document officiel. « Ce type d’aide finance des actions liées aux relations de sécurité et de coopération extérieure avec des pays tiers, dans des domaines qui touchent à la sécurité nationale et à la criminalité transnationale », indiquent-ils pour justifier l’opacité du gouvernement. « En ce qui concerne l’aide à la coopération policière internationale destinée au Royaume du Maroc, elle a pour but de financer des activités de lutte contre l’immigration irrégulière, le trafic d’immigrants et la traite des êtres humains », insiste le ministère de l’Intérieur.

    Le problème actuel, comme l’expliquent les sources, est que le gouvernement fait face à un « chantage » de la part du Maroc à un moment où il est opportun de normaliser les relations internationales entre les deux pays voisins. Après l’affrontement avec la nation africaine en mai de cette année au sujet de l’accueil de Brahim Ghali, les relations entre les deux pays sont chancelantes. Le Maroc dispose du robinet d’immigration et l’Espagne accorde depuis des décennies des subventions à son pays voisin pour contrôler les flux.

    Lorsque le chef militaire sahraoui a été accueilli, le Maroc a ouvert le robinet à Ceuta et une « invasion » sans précédent a eu lieu. Et bien que Marlaska ait distribué beaucoup d’argent public sous forme de cadeaux (tels que des SUV et des camions militaires) au Maroc, la vérité est que les relations n’ont pas été normalisées.

    Il y a maintenant un nouveau gouvernement au Maroc et le PSOE espère un changement dans les relations internationales, mais les provocations n’ont pas cessé. Aujourd’hui, une entreprise marocaine a installé une ferme piscicole dans les eaux espagnoles sans que l’Espagne ait réagi, et de nouveaux problèmes sont attendus avec le pays de Mohammed VI.

    C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur a décidé, à la suite du choc migratoire, de ne plus donner aux Espagnols d’informations sur les lieux où ils remettent leur argent. Mais l’autre grand problème auquel l’Espagne s’est trouvée mêlée est l’affrontement et les mauvaises relations entre l’Algérie et le Maroc. L’Espagne est fortement dépendante de l’Algérie (notamment pour le gaz naturel), un pays qui entretient de très mauvaises relations avec le Maroc, avec lequel il est au bord du conflit armé.

    Avec tout cela sur la table, le gouvernement jongle pour maintenir de bonnes relations avec l’Algérie (malgré le fait qu’elle ait fermé le gazoduc qui passait par le Maroc) et pour empêcher Mohammed VI d’ouvrir le robinet migratoire en raison d’un nouveau conflit international.

    Moncloa, 22/11/2021

    #Maroc #Espagne #Migration

  • Maroc: prospection pétrolière suscite inquiétude aux Canaries

    Maroc: prospection pétrolière suscite inquiétude aux Canaries

    Maroc, Espagne, Îles Canaries – Maroc: prospection pétrolière suscite inquiétude aux Canaries

    Le gouvernement marocain a renforcé l’accord pétrolier « Tarfaya Offshore Shallow » avec les sociétés Eni Maroc (filiale de l’italien Eni) et Qatar Petroleum International Upstream (Qatar), afin d’effectuer des prospections pétrolières dans des eaux actuellement en litige avec les îles Canaries. Le risque environnemental que représente une fuite de ce matériau au large des côtes canariennes est une préoccupation majeure pour l’archipel, dont les plages constituent la principale attraction de son moteur économique, le tourisme.

    Qatar Petroleum et Eni se sont associés pour explorer la côte atlantique offshore dans la zone Tarfaya Offshore Shallow, entre la région d’Agadir (Maroc) et le Sahara occidental, tout près de la partie la plus orientale de l’archipel des Canaries.

    Les douze blocs dans l’océan Atlantique sont situés au large des villes marocaines de Sidi Ifni, Tan Tan et Tarfaya, au large des côtes de Lanzarote et Fuerteventura. Les permis d’exploration de surface s’étendent sur 24 kilomètres carrés de 0 à 1 000 mètres de profondeur et comprennent des études géologiques et géophysiques, qui visent à définir des perspectives ou des pistes potentielles, suivies d’une évaluation du potentiel total des blocs, rapporte El Español.

    Le secteur du tourisme des îles Canaries regarde actuellement avec inquiétude les événements à venir qui pourraient se dérouler sur son précieux littoral, étant donné la possibilité d’une catastrophe environnementale qui aurait un impact direct sur l’économie de l’île.

    Tourinews, 22/11/2021

    #Maroc #Espagne #Iles_Canaries #Prospection_pétrolière

  • Crise Algérie-France : Macron est-il conscient des enjeux ?

    Crise Algérie-France : Macron est-il conscient des enjeux ?

    Algérie, France, Emmanuel Macron – Crise Algérie-France : Macron est-il conscient des enjeux ?

    Depuis plusieurs mois, la crise diplomatique entre l’Algérie et la France monte en intensité. Emmanuel Macron multiplie les attaques contre Alger. Dans quel but ?

    « Un système militaro-politique » qui exploite « la rente mémorielle ». C’est en ces mots que le président français, Emmanuel Macron, a qualifié le pouvoir algérien. Avant les mots, la France était passée à l’action en réduisant le nombre de visas octroyés aux ressortissants algériens, entre autres. On est loin des propos, du même Emmanuel Macron en 2017, alors candidat à la présidentielle, qui avait qualifié lors de son passage en Algérie la colonisation de « crime contre l’humanité ».

    Qu’a-t-il bien pu arriver pour que le président français provoque, à ce point, Alger ? Ce mois-ci, Emmanuel Macron a bien rendu hommage, au nom de l’Etat français, aux harkis. Mais les supplétifs militaires de l’Algérie française pendant la colonisation sont considérés comme des traitres aux yeux des Algériens. Le 30 septembre dernier, Macron avait même demandé : « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? ».

    Une question rhétorique, qui avait relancé les hostilités entre Paris et Alger. Une façon également, pour le président français, de se lancer dans la campagne présidentielle française, qui sera dirigée à droite toute. D’un Emmanuel Macron candidat prêt à faire un travail de mémoire sur la colonisation française en Algérie à un Emmanuel Macron qui provoque Alger, le grand écart est périlleux. Mais calculé.

    La diaspora algérienne, un levier politique… en France
    Du côté d’Alger, les paroles et les actes d’Emmanuel Macron ont offensé jusqu’au sommet du pouvoir. Après le rappel d’ambassadeurs et la fermeture de l’espace aérien aux aéronefs militaires français, l’Algérie vient de rappeler à la France, à travers son ambassadeur à Paris, que ses ressortissants étaient nombreux en France. Selon les statistiques françaises, 1,2 million d’Algériens résident en France. L’Algérie estime ce chiffre à plus de 6 millions.

    Avant d’être rappelé, l’ambassadeur algérien à Paris, Mohamed Antar Daoud, a mis en cause le calcul politique d’Emmanuel Macron, rappelant que la diaspora a, certes, un rôle dans la politique algérienne, « mais aussi au niveau de la politique française ». Une réalité que le président-candidat ne semble pas avoir pris en compte.

    Les mots de l’ambassadeur algérien ont pris la forme d’un appel à boycotter Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2022.

    Objectif Mali, objectif Afrique
    Ce rappel fait, l’Etat algérien a élargi le débat à la question géopolitique. Le réel enjeu de cette crise franco-algérienne est en effet africain. Au Mali, Assimi Goïta et Choguel Maïga ont une relation tout aussi électrique avec le président français, qui ne cesse de multiplier les actes hostiles contre le Mali depuis la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta. Dernière mesure en date prise par le Mali, après le retrait annoncé des forces françaises de Barkhane : l’annonce d’une nouvelle alliance militaire avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

    Ce vendredi 22 octobre, le quotidien Le Monde évoquait une « tentation, côté algérien, de soutenir un scénario noir pour Paris : un renforcement du rôle de la Russie au Mali ». En juillet déjà, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait annoncé haut et fort que l’Algérie « a le droit » d’intervenir au Mali si son aide est « sollicitée », après une modification de la Constitution algérienne. Un rappel envoyé à Paris qui montre que le Mali n’est pas aussi isolé que Macron voudrait le faire croire.

    L’armée algérienne n’a jamais d’ailleurs hésité à prêter main forte à son voisin du sud, souvent en dépit de la France. Cette alliance de fait ne fait que s’améliorer, à mesure que les visites bilatérales et les initiatives en matière de sécurité entre le Mali et l’Algérie se multiplient.

    « Macron mord plus qu’il ne peut avaler »
    Au niveau des partenariats géostratégiques non militaires, l’Algérie est également consciente des grands bouleversements qui s’opèrent dans le sud. La France se fait progressivement botter hors de ses pré-carrés africains. L’investissement français en Afrique subsaharienne est si limité aujourd’hui que, même au Cameroun, Paris se fait dépasser par la Chine.

    Depuis la sortie de la France de République centrafricaine (RCA), où elle a été remplacée par la Russie, les échecs français s’enchaînent. Au Mali et en Guinée, le nouveau pouvoir militaire est ouvertement anti-français. D’autres pays d’Afrique francophone ne sont plus aussi loquaces qu’ils ne l’étaient il y a à peine un an. Certains observent un futur sans une quelconque mainmise française sur l’économie, les finances et le commerce.

    D’autres ont des chefs qui craignent pour leur couronne, à l’image de Faure Gnassingbé au Togo, qui tente de renforcer son rapprochement avec la Turquie, l’un des premiers rivaux de l’influence française en Afrique subsaharienne.

    Si l’Algérie ne recule pas, aujourd’hui, devant un Emmanuel Macron qui « mord plus qu’il ne peut avaler », selon les mots de l’ancien président américain Donald Trump, c’est aussi parce qu’un nouvel équilibre se met en place. L’Algérie regarde vers le sud et renforce son intégration africaine, car elle sait qu’avec cette dernière, de nouveaux et d’anciens alliés n’hésiteront pas à la soutenir. La Chine, la Russie et la Turquie notamment.

    Et lorsqu’il s’agit de « rente mémorielle » et de « cercles dirigeants » algériens, la mémoire d’Emmanuel Macron n’est que trop courte. En février 2017, Macron était bien à son aise à Alger, entouré des responsables du régime Bouteflika, dont très peu figurent aujourd’hui dans le cercle du pouvoir algérien, la majorité se trouvant en prison.

    Alors, Emmanuel Macron ignore sans doute qu’il traite avec une Algérie très différente que ce qu’elle était avant 2019. Mais une chose est sûre : cette Algérie reste aussi inflexible que celle qui l’a précédée… et que celle qui la suivra.

    Le Journal de l’Afrique

    #Algérie #France #Macron

  • Russie – Otan : Lignes rouges

    Russie, OTAN, Vladimir Poutine, lignes rouges – Russie – Otan : Lignes rouges

    Entre les Alliés occidentaux et la Russie, le ton est menaçant. Le Président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) devrait fournir des garanties sécuritaires à Moscou, soulignant que les bombardiers stratégiques des pays membres de l’Alliance volaient à 20 km des frontières de son pays, et que «cela dépassait vraiment la ligne rouge».

    Pour Moscou son espace vital qui s’étend au-delà des frontières physiques de la Fédération de Russie a été nettement franchi. En évoquant les manœuvres militaires de l’Alliance en mer Noire, principal accès de la flotte russe aux mers chaudes, le patron du Kremlin n’a vraiment pas mâché ses mots. «Nous informons constamment l’Occident de nos préoccupations au sujet de l’élargissement de l’OTAN à l’Est et nous évoquons également nos propres lignes rouges, mais nos avertissements ont été complètement ignorés par nos partenaires occidentaux», a déclaré le président russe, cité par la chaîne «Russia Today». Et Poutine d’ajouter : «les récents avertissements russes ont eu, cependant, un certain effet et ont suscité l’inquiétude de l’Occident». «Il y a deux points à souligner : le premier est que cet état d’inquiétude doit se maintenir le plus longtemps possible, afin qu’ils (les membres de l’OTAN) évitent de penser à alimenter un conflit inutile sur nos frontières ; et le deuxième point concerne le fait que la Russie puisse obtenir de l’OTAN des garanties de stabilité et de sécurité à long terme», a expliqué le président russe.

    Vladimir Poutine a déclaré que les manœuvres de l’Alliance atlantique interviennent à un moment où les médias occidentaux ne cessent de répandre des allégations infondées sur l’intention de la Russie d’»envahir l’Ukraine». Selon le ministère ukrainien de la Défense, la Russie continue de renforcer sa présence militaire aux frontières de l’Ukraine. A ce sujet, Washington avait demandé, la semaine passée à Moscou, des «clarifications» sur les mouvements de troupes «inhabituels» près de la frontière russo-ukrainienne, mettant en garde la Russie contre le fait de reproduire la même «grave erreur» de 2014, à l’origine du déclenchement de la guerre dans l’est de l’Ukraine. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait appelé Moscou à «respecter les Accords de Minsk», qui prévoient notamment une démilitarisation de la frontière russo-ukrainienne.

    Mais le chef du Kremlin avait accusé les Occidentaux de ne pas prendre suffisamment au sérieux les mises en garde de Moscou quant au franchissement de ses «lignes rouges», ajoutant que les liens entre la Russie et les Etats-Unis n’étaient pas «satisfaisants» mais que Moscou restait ouvert au dialogue et que son sommet de juin avec son homologue, Joe Biden, avait ouvert la voie à une amélioration des relations russo-américaines.

    Seulement depuis début novembre, les relations déjà exécrables ont pris une tournure assez inquiétante avec notamment l’envoi par Washington de destroyers en mer Noire. Des manœuvres vues par Moscou comme une politique de dissuasion, voire d’agression.

    #Russie #OTAN #Vladimir_Poutine

  • France-Egypte : Les mémos de la terreur (2/2)

    France-Egypte : Les mémos de la terreur (2/2)

    France, Egypte, Opération Sirli, DRM, Abdel Fatah Al Sissi – France-Egypte : Les mémos de la terreur (2/2)

    A l’été 2016, les agents de la DRM sont sans ambiguïté : la mission a peu d’intérêt. D’autant que les zones de survol autorisées restent strictement limitées à la partie occidentale du pays, où les groupes armés sont quasi inexistants. Le Sinaï et la Libye, où la menace terroriste est réelle, leur sont interdits. Ce que déplore un membre de l’équipe Sirli, début septembre.

    NOTE 3 septembre 2016
    « Quasi aucun élément n’a permis d’aborder la problématique terroriste. »
    « L’impossibilité de survol du territoire libyen ainsi que du Sinaï a limité le recueil d’informations aux zones frontalières. »
    « La priorité de la mission va à la satisfaction du besoin du partenaire. »


    Pour satisfaire son obsession sécuritaire, la dictature exige toujours plus. Comme « l’instauration d’une boucle courte de transfert d’informations » entre l’avion français et la base militaire. Objectif : permettre à l’aviation égyptienne d’arriver sur zone pour « traiter » la cible le plus vite possible. Une demande qui inquiète les militaires sur place, mais pas le sous-directeur recherche de la direction du renseignement militaire, qui accepte de réduire les délais de transmission des données récoltées. Dès lors, précise l’officier auteur de la note du 3 septembre, « l’implication de l’armée de l’air égyptienne dans la destruction de trafiquants a été plus visible ». La dérive de la mission de renseignement est actée : elle va servir à cibler des véhicules de civils.

    FAILLITE DE LA MISSION
    Le 21 septembre 2016, les hommes de Sirli décollent de Marsa Matruh à bord du Merlin III, l’avion de surveillance français. Après avoir survolé le désert pendant plusieurs heures, ils repèrent un convoi de pick-up filant à travers les dunes. Ils transmettent leur localisation à leurs collègues au sol qui la communiquent à l’aviation égyptienne. Grâce à la fameuse « boucle courte », un Cessna 208 arrive sur zone peu de temps après. Les Français doivent changer de trajectoire pour éviter une collision. Quarante-trois minutes plus tard, lorsqu’ils survolent à nouveau la zone, un véhicule est en flammes.

    Le lendemain, l’officier de liaison de la DRM informe sa hiérarchie : « La frappe a très probablement été perpétrée par le Cessna 208 de l’armée égyptienne. » Il ajoute :

    Note du 22 septembre 2016
    « La seule présence du Cessna armé atteste de la volonté de l’armée de l’air égyptienne d’utiliser les informations [fournies] à des fins répressives contre le trafic local. »

    Quelques jours après la frappe, les militaires égyptiens déclarent avoir détruit huit pick-up et leurs occupants, des contrebandiers présumés. En fournissant leur localisation, l’Etat français s’est rendu complice d’une exécution arbitraire.

    A la fin de l’année 2016, les Français se montrent de plus en plus critiques.

    Note du 28 septembre 2016
    « L’ELT 16 reste très vigilant mais néanmoins inquiet quant à l’utilisation faite des [renseignements] à des fins de [ciblage]. »
    Note du 15 décembre 2016
    « L’armée de l’air égyptienne exerce une pression constante sur la planification des missions pour exploiter au maximum les capacités de l’ALSR à son profit. »
    Note du 6 janvier 2017
    « La problématique terroriste n’a jamais été abordée. »

    Selon les documents « confidentiel-défense » obtenus par Disclose, les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018. Les frappes détruisant souvent plusieurs véhicules, le nombre de victimes pourrait se chiffrer à plusieurs centaines. Selon les critères de la résolution 56/83 [2] de l’Assemblée générale des Nations unies, la complicité de la France dans ces exécutions illégales serait donc établie.

    [2]
    Article 16
    L’Etat qui aide ou assiste un autre Etat dans la commission du fait internationalement illicite par ce dernier est internationalement responsable pour avoir agi de la sorte dans le cas où :
    a) Ledit Etat agit ainsi en connaissance des circonstances du fait internationalement illicite;
    b) Le fait serait internationalement illicite s’il était commis par cet Etat.

    Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron est élu président de la République. « L’Europe et le monde attendent que nous défendions partout l’esprit des Lumières menacé dans tant d’endroits, proclame-t-il le soir même, sur l’esplanade du Louvre. Ils attendent que partout nous défendions les libertés, que nous protégions les opprimés. » Pourtant, à peine élu, le président Macron va s’empresser de confirmer la poursuite de la coopération avec la dictature.

    Trois semaines après son entrée à l’Elysée, le chef de l’Etat téléphone à son homologue égyptien. Un appel qui fait suite à un attentat survenu quelques jours plus tôt contre des chrétiens coptes et revendiqué par Daech. Selon le compte rendu de l’échange, la conversation se focalise très vite sur le partenariat militaire entre Paris et Le Caire. Emmanuel Macron assure à son interlocuteur qu’il est « parfaitement informé des opérations en cours » [3] en Egypte. Sollicité, le cabinet d’Emmanuel Macron n’a pas souhaité répondre à nos questions, renvoyant vers le ministère des armées, qui n’a pas donné suite.

    [3]
    Note de l’Elysée datée du 30 mai.

    Le lendemain, le chef d’Etat-major des armées, Pierre de Villiers, placé sous l’autorité du président de la République, est destinataire d’une note « confidentiel-défense ». Rédigé par le directeur de la DRM de l’époque, le général Christophe Gomart, ce bilan détaillé affirme à son tour que la plupart des pick-up localisés dans le désert égyptien ne sont pas liés à des groupes terroristes.

    Note 1er juin 2017
    « Les itinéraires de trafic sont principalement liés à de la ‘simple’ contrebande professionnelle bédouine. »

    Le chef de la DRM souligne ensuite « l’ordre des priorités » de l’Egypte. La lutte contre le terrorisme arrive seulement en troisième position.

    Note du 1er juin 2017
    L’ordre des priorités du partenaire est le suivant :
    1 – Le trafic
    2 – L’immigration illégale
    3 – Le terrorisme

    Interrogé par Disclose sur ces différents points, Christophe Gomart, directeur de la DRM jusqu’en juillet 2017, assure que ses services n’ont « jamais donné de renseignement ayant permis, à [sa] connaissance, d’aller détruire des civils ou d’aller exécuter des gens. » Il insiste : « Si j’avais fait un tel constat, j’aurais préconisé de stopper la mission et de refaire un point avec les autorités égyptiennes. »

    Le 6 juin, Sylvie Goulard, l’éphémère ministre de la défense d’Emmanuel Macron – elle quitte ses fonctions le 21 juin –, se rend au Caire pour y rencontrer le président égyptien. Malgré les dérives manifestes de l’opération, elle assure qu’Emmanuel Macron est « prêt à examiner la possibilité d’augmenter l’utilisation » de l’avion espion, dont elle félicite des résultats « exceptionnels ».

    Note du 6 juin 2017
    « Les résultats déjà obtenus grâce aux missions de l’ALSR [sont] exceptionnels. Ces missions [ont] permis en une année l’interception et la destruction de plus de 1 000 véhicules tout-terrain franchissant illégalement la frontière. »

    Deux jours après Sylvie Goulard, Jean-Yves Le Drian, tout juste nommé chef de la diplomatie française, fait lui aussi le déplacement. Pour la huitième fois en moins de trois ans, il rencontre le ministre Sedki Sobhi. Après s’être complimentés sur « le niveau de confiance atteint », les deux hommes font un point sur le volet secret du partenariat militaire, comme le dévoile une note diplomatique du 11 juin 2017. « Les missions de l’ALSR [ont] été déterminantes pour l’identification et la désignation de nombreuses cibles », se réjouit le ministre égyptien. Un commentaire auquel Jean-Yves Le Drian a répondu par un « hommage au savoir-faire et à la précision des pilotes de l’armée de l’air égyptienne ». Presque un mois jour pour jour après cette séance d’autocongratulation, la « précision » de l’aviation égyptienne tue trois travailleurs, dont Ahmed El-Fiky, un ingénieur cairote, père de quatre enfants.

    Le 5 juillet 2017, Ahmed El-Fiky et deux de ses collègues – nous ne sommes pas parvenus à confirmer leur identité – travaillaient au pavage d’une route, à proximité de l’oasis d’Al-Bahariya, 32 000 habitants. Dans l’après-midi, alors qu’ils roulent en pick-up, les trois hommes s’arrêtent sur le terrain d’une mine de fer où ils ont l’habitude de se ravitailler en eau, avec l’accord de la direction du site. L’instant d’après, un avion égyptien fend le ciel et frappe la voiture, tuant Ahmed et ses deux collègues. Le site local d’information indépendant Mada Masr et la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera relatent l’événement, suivi de quelques messages sur les réseaux sociaux. Puis, plus rien… L’armée égyptienne aurait étouffé l’affaire. « A la morgue, des hommes cagoulés et vêtus en noir ont menacé la famille pour que le certificat de décès d’Ahmed indique ‘raison de la mort inconnue’ », assure à Disclose une enquêtrice du site Killed in Egypt, sous couvert d’anonymat.

    La mort d’Ahmed El-Fiky et de ses collègues n’est mentionnée dans aucun des documents transmis à Disclose. Mais deux jours seulement après le bombardement, un officier français s’entretient avec un général de l’armée de l’air égyptienne. « Le partenariat ne permet en aucun cas à l’ALSR de participer à des opérations de ciblage », martèle-t-il. Les informations transmises (…) doivent en effet être recoupées ». Quant au lieu de la frappe, il se situe dans l’une des zones de survol de la DRM à la même période.

    « Vous pouvez être assurés que la DRM continuera à être votre partenaire pleinement engagé à vos côtés » (Lettre de Florence Parly, ministre des armées, au ministre égyptien de la défense, le 31 juillet 2017).

    Près de deux ans après le début de la mission, les manquements de celle-ci deviennent une préoccupation majeure, non seulement à la DRM, mais aussi dans l’armée de l’air, qui s’inquiète de la persistance des frappes aveugles, comme en atteste cette note transmise à l’Elysée.

    Note du 23 novembre 2017
    « Par manque de moyens de surveillance, l’identification des pick-up ne peut être effectuée sans autre élément d’appréciation que le survol initial dont ils ont fait l’objet. Aussi, l’identification de certains véhicules et les frappes d’interdiction qui en découlent pourraient être soumises à caution. »

    Tout au long de l’année 2018, les missions s’enchaînent. Les F-16 égyptiens frappent à un rythme de plus en plus soutenu.

    Note du 1er avril 2018
    « Il semblerait que la patrouille des deux F-16 de l’Egyptian Air Force ait réussi à traiter six pick-up sur les huit observés. »
    Note du 5 juin 2018
    « Les coordonnées et la nature de la détection ont été transmis au partenaire (…) Deux des pick-up ont été détruits. »

    Début 2019, Emmanuel Macron et Florence Parly entament une visite officielle en Egypte. A cette occasion, le chef de l’Etat et sa ministre des armées sont abreuvés de notes. L’une d’elles, rédigée le 19 janvier par la cellule Afrique de l’Elysée, rappelle à Emmanuel Macron la « nécessité » d’un accord écrit garantissant « un cadre juridique solide » à l’équipe sur le terrain. Une autre, destinée à Florence Parly, l’exhorte à mettre fin aux dérives de l’opération.

    Note 22 janvier 2019
    « Des cas avérés de destruction d’objectifs détectés par l’aéronef sont établis (…) Il est important de rappeler au partenaire que ALSR n’est pas un outil de ciblage. »

    Pourtant, aucun accord ne sera signé ni la missi­on remise en cause. Le soutien à la dictature reste la priorité, quoi qu’il en coûte. Le 5 décembre 2020, Emmanuel Macron décore le maréchal Sissi de la grand-croix de la Légion d’honneur lors d’un dîner organisé à l’Elysée. Quatre mois après la cérémonie, la dictature commande discrètement 30 avions Rafale à la France, pour un montant de 3,6 milliards d’euros. Selon nos informations, l’armée française est toujours déployée dans le désert égyptien.

    MATHIAS DESTAL, ARIANE LAVRILLEUX, GEOFFREY LIVOLSI

    Disclose

    #Egypte #France #DRM #Mémos_terreur #Disclose #Opération_Sirli

  • France-Egypte : Les mémos de la terreur (1/2)

    France, Egypte, Al Sissi, Opération Sirli – France-Egypte : Les mémos de la terreur (1/2).

    Disclose a obtenu des centaines de documents « confidentiel-défense » qui dévoilent les dérives d’une opération militaire secrète de la France en Egypte. Révélations sur la complicité de l’Etat dans des bombardements contre des civils.

    En début de matinée, le samedi 13 février 2016, un bus aux rideaux tirés franchit le portail de la base militaire de Marsa Matruh, à 570 kilomètres du Caire. Le véhicule s’arrête devant un baraquement couleur sable. Dix hommes en descendent, des Français arrivés en Egypte quelques jours plus tôt avec des visas « touristes ». Précédé par des militaires locaux, le groupe s’engouffre dans un bâtiment aux équipements rudimentaires, sans point d’eau et à la climatisation défectueuse. Ce sera leur quartier général. Le centre de commandement d’une opération militaire clandestine de la France en Egypte. Nom de code : Sirli.

    Une source a transmis à Disclose plusieurs centaines de documents classés « confidentiel-défense ». Des notes issues des services de l’Elysée, du ministère des armées et de la direction du renseignement militaire (DRM) qui révèlent les dérives de cette mission de renseignement débutée en février 2016, au nom de la lutte antiterroriste. Une fuite inédite de documents qui démontrent comment cette coopération dissimulée au public a été détournée par l’Etat égyptien au profit d’une campagne d’exécutions arbitraires. Des crimes d’Etat dont François Hollande et Emmanuel Macron ont été constamment informés. Sans jamais en tirer les conséquences.

    « Ce qui fait rompre le silence, ce sont les dérives de l’action politico-militaire française qui entachent profondément ce pour quoi des hommes et des femmes sont au service de la France » (La source)

    Le projet de la mission Sirli naît le 25 juillet 2015. Ce jour-là, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la défense de François Hollande, s’envole pour Le Caire en compagnie du directeur du renseignement militaire, le général Christophe Gomart. Il y rencontre son homologue égyptien, le ministre Sedki Sobhi dans un contexte « extrêmement favorable (…) reposant sur les récents succès des contrats Rafale et [frégates] FREMM », souligne une note diplomatique obtenue par Disclose – en avril, l’Egypte a acheté 24 avions de chasse Rafale et deux navires de guerre pour un montant de 5,6 milliards d’euros.

    Ordre du jour du rendez-vous : la sécurisation des 1 200 kilomètres de frontière avec la Libye, en plein chaos. Le ministre égyptien évoque en particulier un « besoin pressant » en matière de renseignement aérien. Jean-Yves Le Drian s’engage alors à mettre en œuvre « une coopération opérationnelle et immédiate », dans le cadre d’une « manœuvre globale contre le terrorisme ». Elle prendra la forme d’une mission officieuse pilotée par la DRM sur une base militaire égyptienne.

    Ne reste plus qu’à signer un accord technique entre les deux pays. Lequel doit préciser l’objectif de l’opération, et permettre aux militaires de s’y référer pour en connaître les contours précis. Selon nos informations, un tel document n’a jamais été signé.

    « Cet accord aurait obligé les deux parties à décrire noir sur blanc le cadre de la coopération, le type de mission et surtout ses limites » (La Source)

    Début 2016, une équipe est secrètement envoyée dans le désert occidental, une zone de 700 000 km2 qui s’étend du Nil à la frontière égypto-libyenne. L’opération Sirli est née. Elle mobilise dix agents : quatre militaires et six anciens de l’armée reconvertis dans le privé – deux pilotes d’avion et quatre analystes. Ces derniers sont employés par CAE Aviation. Spécialisée dans l’imagerie et l’interception des communications, la société, basée au Luxembourg, loue également à la DRM la pièce maîtresse du dispositif : un avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR) de type Merlin III. Les yeux et les oreilles des militaires. Sollicitée, la direction de CAE Aviation n’a pas répondu à nos questions.

    En principe, la mission du détachement, baptisé « ELT 16 » pour « équipe de liaison technique 16 », consiste à scruter le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye. A chaque sortie, les Français sont accompagnés d’un officier égyptien. Ce dernier est chargé d’écouter en direct les conversations interceptées. Théoriquement, les données recueillies devraient faire l’objet de recoupements afin d’évaluer la réalité de la menace et l’identité des suspects.


    Mais très vite, les membres de l’équipe comprennent que les renseignements fournis aux Egyptiens sont utilisés pour tuer des civils soupçonnés de contrebande. Une dérive dont ils vont alerter leur hiérarchie à intervalles réguliers. Pendant un an, puis deux, puis trois… en vain.

    Les premiers doutes interviennent deux mois à peine après leur prise de fonction, comme l’indique un rapport de la DRM du 20 avril 2016. Dans cette note, l’officier de liaison avertit sa hiérarchie : les Egyptiens veulent « mener des actions directes contre les trafiquants ». La lutte antiterroriste semble déjà loin.

    Quatre mois plus tard, un nouveau rapport confirme les soupçons des militaires français.

    NOTE 15 août 2016
    « Le colonel [égyptien] a insisté sur sa volonté d’effectuer des vols principalement au-dessus de la ‘banane’ afin de réduire sensiblement l’activité des trafiquants transitant entre la Libye et l’Egypte. »

    Ce que le militaire appelle la « banane » est une vaste zone désertique qui va du sud de l’oasis de Siwa aux villes du delta du Nil. C’est là, selon lui, que se concentrent les pick-up de contrebandiers qui franchissent la frontière libyenne en direction du Caire, d’Alexandrie ou de la vallée du Nil. Des véhicules tout-terrain conduits le plus souvent par des jeunes âgés de 18 à 30 ans, des civils qui peuvent transporter des cigarettes, de la drogue ou des armes, mais aussi du maquillage, de l’essence ou encore du riz et des céréales, comme l’indiquent les notes « confidentiel-défense » de la DRM.

    Disclose s’est rendu dans la région de Marsa Matruh, où près de 50 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Sur place, le trafic est perçu par beaucoup comme une échappatoire au travail dans les champs d’olives ou de dattes. « Quand tu travailles du matin au soir dans les champs, tu gagnes juste 120 livres égyptiennes par jour [6,61 euros], témoigne un ancien fonctionnaire qui vit au cœur de la zone frontalière. Avec ça, tu ne peux même pas acheter un kilo de viande. » Alors, ajoute-il, « quand les jeunes du coin, qui n’ont jamais plus de 30 ans, et qui sont parfois mariés avec des enfants en bas âge, voient un gars se construire une villa ou un grand jardin, ils veulent la même chose sans penser au danger ».

    Un ancien trafiquant reconverti dans le tourisme renchérit : « Un conducteur de pick-up chargé de cigarettes gagne 3 800 euros pour un aller-retour entre la Libye et l’Egypte. » C’est près de quarante fois le salaire mensuel moyen en Egypte. De quoi attirer les candidats malgré le risque mortel – en juillet 2020, la présidence égyptienne a annoncé le chiffre probablement exagéré de « 10 000 voitures remplies de terroristes et de trafiquants » détruites en sept ans, soit « 40 000 personnes tuées ».

    Mais selon Jalel Harchaoui, chercheur au sein de l’ONG suisse Global Initiative Against Transnational Organized Crime, la menace terroriste venant de Libye est « largement surestimée par l’armée égyptienne afin d’obtenir du soutien sur la scène internationale ». Depuis 2017, aucun groupe terroriste ou se revendiquant comme islamiste n’est implanté dans la partie est de la Libye. « Il n’y a quasiment aucun élément permettant d’affirmer que l’Etat islamique ou d’autres groupes utilisent le trafic de drogue pour financer leurs opérations en Libye », conclut également un rapport de l’Institut européen pour la paix publié en mai 2020.

    « Il n’y a que des civils qui sont tués. Les terroristes ne courent pas cette partie de désert, ils sont surtout concentrés dans le Sinaï, à l’extrême nord-est du pays » (La Source)

    Source : Disclose

    #Egypte #France #Opération_Sirlo #Abdel_fatah_al_sissi #DRM

  • L’histoire bégaie souvent

    Afrique, Algérie, colonialisme, domination, exploitation, Occident – L’histoire bégaie souvent

    Si le XIXème siècle fut celui de l’agression coloniale, en Afrique, au Moyen-Orient et jusqu’en Asie, le XXIème siècle est, lui, porteur d’une autre approche, avec les mêmes desseins de domination et d’exploitation des peuples opprimés. Le général vietnamien Giap, vainqueur de la bataille de Dien Bien Phu, a donc raison: les pays colonisateurs sont bien de «mauvais élèves». Par leur prétendue «aide au développement», ils imposent un «droit d’ingérence» au nom des droits de l’homme qu’ils bafouent allègrement sur leur propre terrain et dans divers pays convoités.

    Avec ce «droit», devenu un «devoir d’ingérence», ils déploient un arsenal politique, juridique, économique et culturel qui va jusqu’à recourir à l’instrumentalisation de forces occultes pour déstabiliser et asservir les peuples dont les richesses sont indispensables à leur statut de puissance «tutélaire». Et, de fil en aiguille, les voilà qui apportent leur «aide» militaire à une lutte contre l’insécurité endémique, nourrie de calculs et de visées plus ou moins virales. Or, le contexte du siècle passé a laissé place à une géopolitique africaine bien différente, la guerre sans merci que le peuple algérien a mené contre le colonialisme ayant sapé ses fondamentaux et injecté, au plus profond du continent africain, la légitime revendication de son droit à la souveraineté.

    Il suffit de se remémorer les déclarations de grandes figures africaines, tel Nelson Mandela, pour mesurer l’aura de la Révolution du 1er Novembre et comprendre que la conscience des peuples n’est pas forcément celle de leurs dirigeants, surtout lorsque l’indépendance a été octroyée par un colonisateur pressé de sauvegarder l’essentiel!

    Dans une région minée comme le Sahel, où le terrorisme se conjugue au grand banditisme et où les ingérences sournoises finissent par se dévoiler, la réaction populaire est vive qui montre bien que cette conscience n’est pas dupe des calculs et des visées néo-coloniales ainsi que des «recommandations», teintées de racisme, sur ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire.

    Mais c’est en Libye que ces données sont les plus criardes, avec une crise qui perdure depuis dix ans, et l’intervention brutale d’une alliance atlantiste, menée par un Sarkozy soucieux d’effacer une ardoise douteuse et un conglomérat d’intérêts sionistes résolu à dépecer la Jamahiria.

    Comme l’histoire bégaie, souvent, voilà qu’un pseudo maréchal qui a mis à feu et à sang la population libyenne s’agrippe aux ailes de l’expansionnisme sioniste, après celles de certains Etats arabes, pour postuler à la magistrature suprême, à l’heure d’une «normalisation» que l’Histoire retiendra comme l’une des pages les plus honteuses de la tragédie arabo-palestinienne.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 21/11/2021

    #Occident #Colonialisme #Afrique #Exploitation #Pillage #Algérie

  • Les gilets jaunes de retour à la contestation à Paris

    Les gilets jaunes de retour à la contestation à Paris

    France, gilets jaunes, Emmanuel Macron – Les gilets jaunes de retour à la contestation à Paris

    Du gaz lacrymogène a été utilisé, hier, dans la capitale française, Paris, par les forces de l’ordre, lors de la manifestation des gilets jaunes, pour marquer le troisième anniversaire de ce mouvement citoyen, qui ne semble pas reculer, à moins de six mois de la présidentielle en France , dans sa contestation déclenchée, en novembre 2018, sur fond de la dégradation continue des conditions socio-économiques dans le pays.

    C’est aux abords de la station de métro Quai de la gare dans le 13e arrondissement de la capitale parisienne que l’usage de bombes lacrymogènes a été intense selon les médias et les images TV diffusées hier, à travers le monde. Le mouvement des gilets jaunes qui s’est imposé comme une fronde sans précédent, depuis les années 60 avec les évènements de Mai 68, a montré, hier, après trois ans de vie de ce mouvement, ralenti, deux ans durant en raison de la pandémie sanitaire du Covid-19, qu’il a encore non seulement du souffle mais les capacités de mobilisation, d’autant plus que les conditions de vie sont de plus en plus difficiles, avec la chute du pouvoir d’achat des Français. Prévu de prendre son départ de Bercy, dans le XIIe arrondissement de la capitale, un important dispositif de sécurité a été mis en place sur les Champs-Elysées, comme le montre la vidéo d’un des journalistes sur place mise en ligne, ou on pouvait voir des canons à eau, un dispositif important de gendarmes soutenus par des éléments de compagnie d’intervention, tout au long des Champs-Elysees « sous haute protection» précise le journaliste Clément Lanot, dans sa vidéo.

    Dans le sillage de la célébration du 3ème anniversaire du mouvement des gilets jaunes, plusieurs appels au rassemblement ont circulé, sur les réseaux sociaux, invitant les citoyennes et citoyens à manifester, notamment à Paris, qui a vu hier, une participation importante de manifestants portant des pancartes et scandant des slogans contre la politique et les choix socio-économiques adoptés par les responsables politiques, à leur tête le président Emmanuel Macron.

    « Pour une justice sociale », « contre les violences policières », « contre la hausse des prix du gaz, électricité, essence » , « contre l’augmentation des prix des produits de première nécessité » et « pour une démocratie participative et directe » sont les slogans parmi d’autres qui ont été mis en avant lors de la manifestation hier, des gilets jaunes au cœur de Paris.

    Des témoins ont affirmé, hier, sur les réseaux sociaux que « les policiers et gendarmes sont complètement dépassés face à un afflux important de manifestants à Paris » et des tweets faisaient état de soins assurés à des manifestants, par des secouristes, dont celui qui rapportait avec images à l’appui « un homme allongé lors de la manifestation des gilets jaunes à Paris (hier :ndlr), et les causes de l’incident ne sont pas claires » ou un autre ou on pouvait lire « des street medics emportent sur une civière un homme blessé ».

    Il semble que même les mesures prises par le président Macron et son exécutif n’ont pas réussi à apaiser la colère et les inquiétudes des Français, face à la dégradation continue de leurs conditions de vie socio-économiques, qui se sont durement aggravées par la pandémie sanitaire, ayant plongé un nombre important dans la précarité.
    Karima B.

    Le Courrier d’Algérie, 21/11/2021

    #France #GiletsJaunes

  • Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    France, diplomatie, Maghreb, Afrique – Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    En Afrique de l’Ouest et du Centre, où le ridicule ne fait plus rire personne (fini les traits d’humour involontaires de Idi Amin Dada et de Jean-Bedel Bokassa), la pauvreté rampe et la corruption s’étend, la Chine avale tout ce qui passe (entre parenthèse, c’est très joli de dire que la France ne doit pas faire la loi en Afrique, mais c’est oublier que la jungle est en Afrique !). Au Sahel, la débandade est crépusculaire : on y tourne « Le Dernier Spahi » avec Delon et Bardot (le narratif de Lucchini en est pathétique et les couleurs y sont féériques…). Au Maghreb, la France se couvre de honte à chaque répartie qu’elle donne : on sombre à Paris dans l’idiotisme… le BHLisme et le Zémmourisme. Au Levant, Syrie comprise, la gêne est indicible, tellement on ne s’attendait peu à ce que la France y soit aussi nulle (trois présidents français, trois matamores !). Et jusque dans la Mer du Nord, d’où le continent se voit chassé comme un mendiant. Un remake de… « L’année dernière à Fachoda ».

    Bon ! Tout n’est pas perdu ! La France est encore présente avec un petit contingent militaire à Djibouti, où elle conserve l’impression de côtoyer les grands. À force de s’être éparpillée dans des partenariats (comme celui avec l’Angleterre, qui fut pour elle et l’Europe continentale le cheval de Troie le plus magistral des temps modernes), de s’être diluée dans l’OTAN et de se complaire dans la mondialisation aux antipodes et dans le libéralisme économique et la privatisation à domicile, la France a pris de mauvaises habitudes. Elle a surtout manqué des rendez-vous avec l’Histoire et pris des risques considérables. Je donnerai deux exemples paradoxaux dans le registre régalien. Le premier, dans le secteur de l’énergie, est hélas consommé. Le second stigmatise le danger qui guette le pays dans le transport maritime et la gestion des ports.

    Après la Guerre du Golfe, l’Irak offrit aux deux majors français, la Compagnie Française des Pétroles (qui deviendra Total) et ELF Aquitaine, d’opérer chacun un gisement géant de Pétrole Brut – celui de Majnoun pour ELF et celui de Nahr Umr pour Total : un (grand) président de gauche accepta cette main tendue, un (petit) gouvernement de droite la snoba ! Après quatre ans d’intense négociation de contrats de partage de production – ce qui ne s’était jamais vu en Irak depuis la nationalisation – un accord devait être conclu en octobre 1995 sans objection américaine affichée[i]. Or un certain Edouard Balladur, né à Izmir, en Turquie, naturalisé Français en 1932, Premier ministre de cohabitation, traître de Jacques Chirac, lui-même traître de Valéry Giscard d’Estaing, s’y opposa. Balladur ambitionnait la présidence de la République Française ! On ne le savait pas alors. Il cherchait des faveurs Outre-Atlantique et voulait pouvoir disposer du viatique financier que Loïc Le Floch-Prigent pourrait lui refuser, sachant en revanche que Philippe Jaffré – aux ordres – ne lui dirait pas non.

    ELF a disparu corps et âme. TotalEnergies a fini par conclure à Bagdad – 26 ans plus tard – quatre petits contrats d’un montant global de 9 milliards d’Euros (et non pas de 27 comme claironné). C’est accoucher d’une souris. L’âge d’or des hydrocarbures fossiles n’est plus et il ne s’agit pas d’exploration pétrolière mais, principalement, de traitement de l’eau pour la réinjecter dans le sol, de panneaux photovoltaïques et de gaz fatal récupérable à la tête du puits des autres. Bref, rien à voir avec les capacités du groupe en rapport avec les occasions perdues.

    Total, devenu TotalFinaElf puis TotalEnergies, est un groupe florissant. Il poursuit brillamment par sa percée en Russie au sein de plusieurs coentreprises (projets Yamal LNG et Arctic LNG 2) avec les Russes (Novatek), les Chinois (CNPC, CNOOC et Silk Road Fund) et les Japonais Mitsui et JOCMEC, la politique d’investissement initiée par Christophe de Margerie. Mais le groupe ne détient que 20% et 10% dans chacun desdits projets, assortis de transferts de technologie dans la tradition des méga-contrats conclus au cours des trente dernières années par les entreprises françaises en Chine. C’est grâce à ces transferts que les entreprises chinoises sont en mesure de damer le pion à leurs ex-bailleurs de technologie.

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    #France #Diplomatie #Afrique #Maghreb #Françafrique